Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:0013h14, Europe 1 13h. Avec Céline Giraud sur Europe 1 et Céline à 13h20, c'est l'heure d'accueillir
00:06vos deux chroniqueurs politiques du jour Olivier D'Artigolle et Jean-Claude Lassier.
00:09Bonjour les amis, bienvenue à bord, ravi de vous retrouver. Bonjour ! Si je dis. Ravie de
00:13retrouver Jean-Claude Lassier. Et comme chaque jeudi, ce binôme. Je peine un peu mais je suis là.
00:17On va décrypter l'actualité et on va commencer par cette nouvelle scène de Far West à Grenoble.
00:23C'était ce matin en plein centre-ville, une attaque armée sur un fourgon blindé à l'angle du cours
00:28Berria et de Jean Jaurès. Alors on va entendre Stéphane. Stéphane, il est gérant d'une pizzeria
00:32située exactement sur ce carrefour et il a raconté la scène à Pascal Praud. Au début,
00:37moi j'ai entendu des rafales. Je me suis approché de ma vitrine pour voir ce qu'il en était. Là,
00:41je vois une camionnette. Je ne m'en suis pas tout de suite rendu compte et quand j'ai vu le
00:46camion de la Brinks faire une grosse marche arrière et ensuite partir en trombe et prendre
00:51un virage, là je me suis interpellé et ça tire encore. Je pense qu'il y a eu carrément entre 40
00:56et 50 coups de fusils tirés et c'est là que je vois une Mercedes noire, un 4x4 noir avec un
01:02homme qui a goulé à l'intérieur. J'ai compris tout de suite qu'effectivement, là c'était un
01:06braquage et après il y a eu course-poursuite. Le camion Brinks est parti et il y a eu course-poursuite
01:12encore derrière mais du coup assez impressionnant. Voilà le témoignage de Stéphane ce matin chez
01:16Pascal Praud sur Europe 1. Une scène de violence, c'est le Far West, je le disais. Grenoble déjà,
01:22on se souvient de cet agent de propreté qui avait été assassiné à Grenoble là aussi. Cette ville
01:28devient véritablement ingérable. Avec ce mode opératoire qui fait que maintenant ça rafale.
01:33Arme automatique. C'est-à-dire que ce soit sur des points de deal, on a aussi souvenir d'actualités
01:40terribles, dramatiques. Là sur cette actualité du jour, on sait que le trafic maintenant sur le
01:49narcotrafiquant est lié aussi à un trafic d'armes auquel il faudrait répondre énergiquement. Je le
01:57cite souvent dans un rapport parlementaire du Sénat, des préconisations pour lutter sur le
02:04narcotrafiquant mais dans ce rapport il y avait justement tout un chapitre sur le trafic des
02:08armes lourdes dans notre pays. Avec les pays de l'Est notamment, avec des filières qui existent.
02:14Je reviens sur Grenoble. Cette ville qui, je le rappelle, a le théâtre de plusieurs faits de
02:19violence assez grave depuis le début de l'été. Jean-Claude Dacé, on le rappelle.
02:22Je crois pas que ce soit une exclusivité de Grenoble.
02:25Les policiers municipaux, on le rappelle, ne sont pas armés. Eric Piolle, le maire de cette ville,
02:29ne veut pas. Il n'y a pas de caméra de surveillance non plus dans le centre-ville.
02:36Est-ce qu'il n'y a pas, voilà je vous pose la question, quelque part un sentiment d'impunité
02:40de la part des délinquants, des malfrats, de se dire qu'à Grenoble c'est peut-être davantage
02:46possible que dans d'autres grandes villes ? Vu de Paris, j'ai du mal à répondre à cette question.
02:50Je suis pas sur place et c'est vrai que le maire refuse ou donne le sentiment de refuser le constat
02:58que nous faisons tous, hélas. Il dit je refuse d'armer la police pour ne pas l'exposer à des
03:03risques. Non mais d'accord, bien sûr, mais évidemment on comprend bien le noble motif qui
03:08est le sien. La réalité c'est que les policiers municipaux sont démunis et sont en danger, même
03:15face à des gens, eux, qui ne s'embarrassent pas pour avoir un Kalachnikov, le dernier cri en matière
03:21de revolver ou de pistolet, que sais-je. Donc je crois que l'argument de monsieur le maire de Grenoble
03:27n'a pas de sérieux, n'a pas de cohérence. Il a refusé aussi, dites-vous, une installation
03:35de caméras de surveillance. Ça fait partie d'une philosophie qu'on a bien connue. J'espérais...
03:41Il dit il ne faut pas mettre une caméra derrière chaque citoyen, ça ne fera pas changer les choses.
03:45Personne ne dit de mettre une caméra derrière chaque citoyen. Simplement dans les lieux où il
03:50y a, semble-t-il, des tensions, avoir une caméra permet. La démonstration est faite depuis longtemps,
03:55elles ont été utiles, elles servent à quelque chose. Alors monsieur Piolle dit non. Bon écoutez,
04:01les grenoblois l'ont réélu, après tout. C'est leur affaire. 53% au second tour lors de la dernière
04:07élection municipale. Il a un peu bougé sur la vidéosurveillance. Bon après ce sera la population
04:14de Grenoble. Il ne va pas se représenter d'ailleurs, puisque dans les statuts d'Europe Ecologie Les
04:19Verts, on ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs. Mais pour le coup, une police armée,
04:26dans le cas que nous évoquons aujourd'hui, n'aurait rien pu faire. Oui, je prends ça,
04:30parce qu'effectivement là, ce sont des malfrats armés d'armes automatiques. Il y avait un million
04:34d'euros dans ce fourgon de l'année qui sortait de la Banque de France. Ils sont partis, ils ont pris
04:39la fuite, ils n'ont pas pu dérober l'argent, il n'y a pas eu le rendement des victimes. Il me semble
04:42que ça avait un peu disparu, les attaques de fourgons. Il me semble qu'on en voyait de moins
04:47en moins. Les banques, il n'y a plus beaucoup d'argent dans les banques, semble-t-il, du moins
04:51c'est ce qu'ils disent. Les fourgons, quand même, servent à quelque chose, à transférer, j'imagine,
04:57des fonds, on l'a vu ce matin. Néanmoins, c'est une forme de criminalité qui était sur le point,
05:02me semble-t-il, de disparaître. Mais voilà, nous avons en même temps vu réapparaître les
05:08kalachnikovs, l'arrosage général, pour impressionner les conducteurs du fourgon et tout ce qu'il y a
05:14autour. Ils ont bien réagi, parce qu'à l'arrivée, il y a des blessés légers autour, mais pas de
05:21victimes. Cher ami, on est confronté à un problème qui dépasse largement les frontières de la ville
05:27de Grenoble. On l'a vu à Cavaillon, il y a encore deux jours. On le voit, hélas, tous les jours. On va
05:33bientôt nous accuser, nous qui en parlons régulièrement, parce qu'on considère que c'est un
05:37fait marquant de la société française. Certains l'ont appelé l'ensauvagement.
05:41Ou l'ultra-violence. On l'appelle l'ultra-violence, on l'appelle comme on veut. Nous sommes confrontés à un
05:46pourcentage que je ne suis pas capable de fixer. 5%, 6%, 7%, 10%, 15%. Il y a dans ce pourcentage
05:56des jeunes gens, ils sont hélas, on l'a vu récemment encore, parfois très jeunes, 14 ans,
06:02même s'ils en paraissent 16 ou 17, pour lesquels la vie n'a plus de sens. C'est le western permanent,
06:13c'est... On préfère vivre avec 15 000 euros dans sa poche ou 30 000 si on accepte de tuer
06:19quelqu'un, plutôt que, j'en ai même entendu un dire, ou faisant dire, qu'après tout, il avait
06:25été condamné à 15 ans de prison, il avait tué une ou deux personnes, qu'il allait faire la moitié,
06:32et que sur la moitié, il y en aurait encore deux ou trois années qui tomberont. Pourquoi pas ?
06:37Il y a une chèvre dans le déroulement de carrière.
06:39Non mais ça fait peur. Donc, face à ça, on a un gouvernement, on peut en parler peut-être tout à
06:45l'heure, on a un ministre de l'Intérieur qui semble décider, et puis on a entendu ce matin le garde
06:50des Sceaux, qui est un homme de grande qualité, mais je ne suis pas sûr que ce soit l'homme de la
06:55situation. Je ne suis pas sûr que ce soit l'homme de la situation. On en reparlera évidemment de tout
06:59cela dans quelques instants. Je le crains. Il revient en forme. Il revient en grande forme.
07:04J'ai trop parlé là peut-être ? Non, c'est très bien.