• il y a 2 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00Europe 1-13h. 13h48, Europe 1-13h. Dernière partie avec vous Céline Giraud et autour de vous aujourd'hui le chroniqueur politique Olivier Dardigolle et l'avocate Sarah Salman.
00:10Et vous, chers auditeurs d'Europe 1, est-ce que vous allez vous prendre au jeu après les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques ?
00:16Succès d'audience hier, plus de 10 millions de téléspectateurs. On a Yann qui est avec nous, qui nous écoute en Bretagne. Bonjour Yann.
00:23Oui, bonjour Céline.
00:25Merci d'être avec nous en direct d'Europe 1-13h. Alors vous avez regardé cette cérémonie. Est-ce que vous allez suivre les Jeux Paralympiques ?
00:32Oui, je vais les suivre parce que vraiment c'est un moment exceptionnel que d'avoir réussi à organiser ces Jeux Olympiques et ces Jeux Paralympiques. C'est vraiment quelque chose de magnifique.
00:43La cérémonie spectaculaire hier vous a séduit ?
00:47Oui, il y a quelques petits points quand même qui me questionnent, qui me titillent.
00:52On avait des Jeux Olympiques avec des athlètes qui étaient valides, qui étaient transportés par bateau sur la Seine.
00:59Et là, hier, des athlètes invalides qui étaient obligés de marcher ou se déplacer laborieusement le long des Champs-Elysées.
01:07J'ai trouvé ça un petit peu... pas dérangeant, mais ça m'a questionné.
01:11Mais après, les spectateurs qui étaient présents là, il y avait beaucoup de milliers de personnes qui s'étaient massées même aux Champs-Elysées où c'était gratuit.
01:17On adorait justement le fait de pouvoir partager vraiment ce moment-là, cette communion avec ces athlètes, ce qui n'était pas possible pour le coup sur la Seine.
01:26Tout à fait. La cérémonie des Jeux Olympiques, c'était vraiment une cérémonie qui était dédiée à la télévision, aux téléspectateurs.
01:33Alors que là, elle était complètement faite pour les spectateurs.
01:36Rien que le fait que sur la place, tout autour de l'obélisque, que ce soit aménagé comme sur un stade où toutes les tribunes étaient disposées de façon à ce que chaque spectateur puisse assister, bénéficier, jouir de la cérémonie.
01:53C'était quelque chose de génial.
01:56Et sur l'inclusion, c'est peut-être aussi un message fort pour montrer que comme les valides, ils peuvent défiler et qu'ils ne sont pas des super-héros, ils sont juste des super-athlètes.
02:07Oui, tout à fait. Mais après, c'est juste une question, une interrogation.
02:13On en parlait justement hier en regardant la cérémonie avec mon épouse.
02:19Et c'est elle qui m'a dit ça, qui m'a fait cette réflexion-là.
02:22Et puis, c'est vrai que ça m'a fait rire.
02:26J'ai peur de choquer certaines personnes, mais j'ai eu l'impression que c'était le défilé d'un cabinet comme il pouvait y en exister au XIXe siècle.
02:38Un cabinet de curiosité, regardez les handicapés, comment ils se déplacent, comment c'est ci, comment c'est là.
02:43Avec certaines prises d'images, je ne sais plus à quelle atteinte c'était, mais qu'il y avait une jambe qui était beaucoup plus courte que l'autre et qui s'appuyait sur sa gamme.
02:53C'est le handicap effectivement qu'on cherche justement à montrer pour effacer les différences.
02:59Merci Yann, c'est votre point de vue et on l'entend sur Europe 1.
03:03J'ai trouvé cette cérémonie bouleversante, vraiment.
03:07Thomas Joly et le chorégraphe ont beaucoup parlé, échangé avec les athlètes para.
03:15Des artistes aussi ?
03:17J'allais y venir avec des artistes, des danseurs et c'est ces discussions qui ont amené à concevoir cette cérémonie.
03:25Le fait que ça se passe hors stade et le fait qu'il y ait eu des moments d'une grande beauté où les corps se mélangent, j'ai bien cette idée, et que tout cela soit harmonieux.
03:37J'ai absolument pas vu ce qu'on vient d'entendre, mais chacun est libre de ressentir les choses comme il les ressent.
03:43Mais je me pose toujours une question, est-ce que ça aura un effet réel sur la manière dont les choses peuvent avancer dans notre société ?
03:51Il y a le handicap physique et le handicap mental, je sais qu'il va y avoir sur cette nouvelle rentrée scolaire,
03:57toujours un problème dans une société développée comme les nôtres pour accompagner les élèves handicapés physiques ou mentaux avec une AESH.
04:07Ce sont des métiers qui sont mal considérés, mal rémunérés, crise du recrutement, alors que ces élèves ont besoin d'avoir cette personne-là à leur côté.
04:17Et ça ne sera toujours pas le cas dans quelques jours.
04:21Ce que vous espérez Olivier, c'est que l'héritage ait un véritable impact peut-être la rentrée prochaine ?
04:31Je ne suis pas du tout d'accord avec l'auditeur qu'on a entendu, mais après c'est une question de perception, donc c'est normal qu'on n'ait pas la même.
04:37Moi je n'ai pas trouvé que ça faisait regarder les handicapés, au contraire, j'ai trouvé que c'était une cérémonie magnifique.
04:41Autant sur la cérémonie des JO, on pouvait ne pas être en désaccord sur certaines choses, là j'ai trouvé que c'était consensuel, que c'était respectueux.
04:49Et surtout ça nous montre, parce que dans l'inconscient collectif, une personne handicapée c'est un fauteuil roulant,
04:53ça nous montre que le handicap peut être pluriel et c'est tout à fait intéressant d'avoir cette prise de conscience collective.
04:59Parce que quand on voit une personne en fauteuil roulant, on voit à peu près, il y a plein de handicaps qui sont invisibles et dont on n'a pas conscience.
05:06Et je crois même, je n'ai pas les chiffres, qu'il y a peut-être plus de handicaps invisibles, qu'on ne voit pas comme le fauteuil roulant, que des fauteuils roulants.
05:15Donc ça nous montre aussi la diversité du handicap, comment ils le perçoivent et il y a le film un petit truc en plus.
05:21J'allais y venir, vous me devancez, allez-y.
05:24J'ai trouvé que c'était incroyable, parce que je ne l'avais pas vu, j'ai fini par aller le voir.
05:28J'ai trouvé que c'était formidable, vraiment.
05:3010 millions d'entrées.
05:32Oui, et de ce que j'ai compris, ce film, au début, personne n'y croyait.
05:35C'est Canal qui l'a financé et qui a cru. C'est une très belle réussite, 10 millions d'entrées, c'est incroyable.
05:40Justement, est-ce que les lignes ne sont pas en train de bouger ? C'est la question qu'on peut se poser.
05:43On a vu aussi qu'il y avait une grande réflexion autour des travaux d'aménagement du métro, entre 15 et 20 milliards.
05:50On est en retard. C'est sûr que quand on voit ce qu'il se passe dans d'autres pays d'Europe, on est très loin à la France en termes d'inclusion.
05:55Mais est-ce que ces jeux ne peuvent pas marquer une forme de détonateur ?
05:59Plus de 300 stations de mémoire et une quinzaine.
06:03Seulement équipées d'accès pour les personnes à mobilité.
06:06Il y a les bus aussi qui posent problème.
06:08C'est un vrai sujet. D'ailleurs, les athlètes étrangers qui, chez eux, ont énormément de facilité le disent, ils ont été surpris, choqués.
06:14La gare de Pau, ville préfecture des Pyrénées-Atlantiques, n'est pas aménagée, toujours pas.
06:20Il y a un travail colossal à l'école, mais aussi dans les parties accessibles à tous, dans les rues.
06:29Est-ce qu'il ne peut pas y avoir un changement ?
06:31Oui, mais ce qu'il y a, c'est qu'on le dit toujours, il y a des déclarations politiques très fortes, régulières.
06:44Il faudrait un observatoire, il existe d'ailleurs, peut-être national, pour mesurer si dans les politiques publiques,
06:52véritablement cette dimension de l'inclusion est présente et les résultats que nous obtenons.
06:59Parce que ça relève de la crise politique.
07:02Pourquoi les Français adhèrent aux JO ?
07:04Parce que ce sont des athlètes qui se sont préparés, mais qui obtiennent un résultat.
07:11On est heureux dans leur succès et on a de la peine avec eux dans leur échec.
07:16Mais au moins, il y a un résultat ou pas au bout.
07:20La politique, quand elle n'est plus qu'un discours ou qu'une déclaration d'intention,
07:25sans qu'on puisse savoir si elle a pu atteindre les objectifs qui étaient énoncés,
07:29ça participe beaucoup au rejet de la politique.
07:32Vous l'avez dit, mais quel résultat vous avez obtenu ?
07:34Pour ce qui est de l'école, on pourrait inclure une prise de conscience des jeunes par rapport au handicap.
07:40Parce qu'au final, quand on arrive dans la vie adulte, on ne sait même pas comment vraiment se comporter
07:44quand on voit une personne atteinte d'un handicap.
07:46Pour tout ce qui est métro, bus, etc., c'est une question de volonté politique.
07:49Il y a un moment, vous prenez des tapis roulants comme il faut, vous les mettez.
07:53Il n'y a pas d'excuse.
07:55C'est une question d'arbitrage sur les investissements.
07:57C'est une question de priorité. Est-ce qu'il vaut mieux mettre 1,4 milliard dans la Seine
08:00ou est-ce qu'il vaut mieux rénover tous les bus et les métros ?
08:02C'est une question de priorité.
08:03Ce qui est sûr, c'est qu'on peut saluer le travail de France Télévisions
08:05qui met les mêmes commentateurs au direct que pour les Jeux Olympiques,
08:09qui donne le même volume d'antennes de direct.
08:12C'est normal.
08:13J'ai vu un match de basket.
08:14Mais ce n'est pas le cas avant.
08:15C'est la deuxième fois ou même la troisième fois où ça se déroule comme ça.
08:18Les gens aussi s'habituent à allumer la télé, à voir des épreuves en direct
08:21et à vivre ces épreuves.
08:22La ferveur hier soir sur l'arrivée de la délégation française.
08:25Elle est géniale.
08:27Elle est universelle.
08:29Il y a ce côté admiratif.
08:30On se dit que c'est fou de faire un truc comme ça.
08:32On suivra ça évidemment sur Europe 1 tous les jours dans nos différentes éditions.
08:35On vous remercie comme d'habitude et on se retrouve demain.

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