Vos droits : Il la considérait comme son ange gardien, elle lui vidait ses comptes !

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Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

Transcript

00:00...

00:04Et comme d'habitude, il faut situer l'affaire.

00:07Ca s'est passé où et quand ?

00:09Nous sommes à Paris, 2020.

00:12On sort du confinement.

00:14Roger a 80 ans.

00:16Il est très heureux de pouvoir enfin sortir de chez lui.

00:19Son fils habite loin, on le verra dans l'histoire.

00:21Il habite à 400 km, donc il ne vit pas à côté de son fils.

00:24Il va dans le bar tabac qu'il a l'habitude de fréquenter

00:27pour prendre son petit café du matin.

00:29Encore une fois, heureux de pouvoir revoir un peu de monde.

00:33Et là, il va faire une rencontre,

00:35la rencontre d'une jeune femme de 50 ans

00:37qui se dit, se prénommait Sophie.

00:40Et ce sourire bienveillant l'attire.

00:44Ils vont commencer à discuter

00:46et elle va se rendre quasiment indispensable à Roger.

00:50Elle va lui proposer de l'aider à faire ses courses,

00:52ensuite même de lui faire son ménage,

00:55pourquoi pas lui faire ses repas.

00:57Et elle ne lui demande strictement rien.

01:00Elle devient, je vous dis, l'amie bienfaitrice.

01:03Déjà, c'est très engageant, une fille qui s'appelle Sophie.

01:07C'est un truc très joli de connaître.

01:09Et donc, cette Sophie qui se prétendait...

01:11Je n'y avais pas pensé, moi non plus.

01:13Rires

01:14Oh, si ce n'est pour ne plus rire, maintenant.

01:17Cette Sophie qui se prétendait son amie

01:19a fini par abuser de sa crédulité à cet autogénère.

01:24Elle a été évidemment très maligne

01:27parce qu'elle a refusé absolument tout.

01:29Il lui a dit qu'il allait lui payer pour tout ce qu'il faisait.

01:32Elle lui dit que non.

01:34Il a commencé à lui faire des cadeaux.

01:36Et puis, il y a une véritable confiance qui s'est instaurée...

01:39Mais pas d'amour.

01:41Non, pas d'amour du tout.

01:42Il y a une véritable confiance qui s'est instaurée entre elle et lui.

01:46En tout cas, lui a eu évidemment confiance.

01:48Et puis, surtout, c'était un homme malade.

01:52Il était sous dialyse.

01:54Et elle est venue même jusqu'à lui dire...

01:56Alors qu'il n'y avait aucun signe de compatibilité,

01:59elle lui dit, je vais même te donner un rein.

02:01Et si moi, tant que je serais vivante,

02:04et elle a 50 ans,

02:05donc il y avait des raisons qu'elle puisse rester vivante

02:08au-delà de la vie de notre Roger,

02:10elle lui a dit, tu n'iras jamais dans un EHPAD.

02:13Donc, elle a vraiment installé un climat d'emprise et de confiance.

02:18Et c'est comme ça que la relation s'est vraiment établie.

02:22Ah, au fait, Roger, il n'a pas de famille, il a un enfant.

02:25Il a un enfant.

02:27En fait, pour ajouter un petit peu à l'état de vulnérabilité de Roger,

02:32il faut préciser qu'il venait de perdre un fils.

02:34Il a deux enfants.

02:36Il venait de perdre un fils.

02:37Et son fils, l'autre, habitait à 400 km de chez lui.

02:41Donc, il était vraiment dans un état de vulnérabilité,

02:44une véritable tristesse, sous dialyse, un peu diminuée.

02:48Et puis, on sort du confinement, comme je vous l'ai dit.

02:51C'est une des raisons de confier sa vie à cette jeune femme.

02:54Quand vous m'avez raconté cette histoire,

02:56je me suis dit, est-ce que cette dame-là savait ça ?

02:59Qu'il était dans une situation un peu délicate ?

03:03Ou c'est un peu le hasard ?

03:05Elle s'est dit, celui-là, je vais le coincer.

03:07Elle a découvert... Non, je pense qu'elle a jeté son dévolu sur lui.

03:12Pas comme ça, parce que je vais vous raconter la suite.

03:14Elle a jeté son dévolu sur lui

03:16parce qu'il lui a raconté un peu sa vie dans le bar tabac.

03:19Si il y a des enfants à proximité, elle ne s'approche pas.

03:22Un enfant qui a 400 km, il vient perdre son fils,

03:25il est sous dialyse.

03:26Tous les ingrédients étaient là pour la faiblesse.

03:30Du coup, elle s'est dit, c'est un bon client.

03:33On comprend mieux la situation d'Abid Confiance.

03:36Mais alors, comment l'affaire a été découverte

03:40et pourquoi l'affaire ?

03:41Novembre de Wilman II.

03:44Deux ans se sont écoulés.

03:45Deux ans de relations ininterrompues,

03:48amicales, bienfaitrices,

03:50entre Sophie, celle qui se fait appeler Sophie,

03:52et Roger.

03:54Si ce n'est qu'en novembre 2022, sous le fracas,

03:56le tumulte d'une porte qui va être enfoncée par la police,

04:00on va rentrer chez Roger

04:02pour appréhender celle qui se faisait appeler Sophie

04:05et qui n'est autre que Aïcha.

04:07Il va découvrir qu'en réalité, Aïcha, donc Sophie,

04:11est poursuivie, mais en tout cas est recherchée

04:14pour des faits exactement semblables.

04:17C'est un abus de faiblesse qui a été fait sur un autre retraité

04:20dans exactement les mêmes conditions.

04:22Elle a été repérée par la police.

04:24On l'a repérée, on sait qu'elle était chez lui

04:27lorsqu'ils ont fracassé la porte,

04:29ils ont pu entrer pour l'appréhender

04:32et l'amener directement.

04:34Et là, il comprend donc qu'il a été totalement abusé,

04:37que ce n'est pas la Sophie qu'il connaissait

04:40et surtout, il va s'intéresser à sa situation.

04:42Il va voir qu'on lui a dérobé plus de 160 000 euros.

04:47C'est-à-dire qu'on a vidé les comptes bancaires,

04:49on lui a fait prendre avec sa retraite...

04:52-"On", c'est elle ?

04:53Elle avait procuration sur les comptes, etc.

04:56Il va s'apercevoir qu'en réalité,

05:00elle a souscrit à son nom des crédits à la consommation

05:05sur la base de sa retraite.

05:06Donc, il se retrouve avec 166 000 euros,

05:09très exactement.

05:10Bon, alors, la fausse bienfaitrice,

05:13elle a dénommé Sophie,

05:15fausse Sophie,

05:16elle s'est retrouvée confrontée à ça devant un tribunal.

05:20Le tribunal de Paris l'a condamnée

05:22pour notre affaire à 5 ans de prison.

05:25Mais quand elle va comparaître dans notre affaire,

05:29quelques mois plus tard, au mois de septembre,

05:31où l'affaire a été déférée devant le tribunal de Paris,

05:35elle va être en visio,

05:36parce qu'elle sera déjà détenue en prison

05:39pour l'affaire précédente,

05:41pour laquelle elle a pris 3 ans ferme.

05:43Et là, elle va devoir comparaître de cette façon-là.

05:47Et elle va s'exprimer, elle va...

05:49Elle se défend et elle dit...

05:51Voilà, ma vie n'a été que larmes, n'a été que violence,

05:54n'a été que jeu d'argent, d'abus.

05:56Je reconnais les faits, je m'excuse,

05:58j'ai complètement déconné.

06:01-"Un bon bâcher à l'énorme", ça va ?

06:03Et elle dit, je rembourserai autant que je peux.

06:05Et elle dit, je peux encore donner un rein.

06:08Je m'y étais... Non, mais stop !

06:10Bon.

06:12Toujours est-il que dans ces conditions,

06:14elle va être condamnée, là aussi, à 5 ans de prison.

06:17Pour cette nouvelle affaire,

06:19ça va se cumuler avec les 3 ans pour lesquels

06:21elle a déjà été condamnée.

06:23C'est ce qu'on appelle une confusion des peines.

06:26Et il y aura 2 ans de probatoire.

06:28Entre 2 ans, ça veut dire que si elle ne rembourse pas,

06:31si elle ne fait pas tout pour rembourser

06:33des sommes très importantes,

06:36eh bien, elle fera ces 2 ans supplémentaires.

06:39Bon.

06:40Rends l'argent, Aïcha.

06:42A bon entendeur, salut.

06:43Il faut être prudent avec des histoires de ce genre.

06:46Il y a des artistes célèbres qui ont été victimes de cela.

06:49Oui.

06:50Un certain Anthony Ruiz.

06:53Non, non.

06:54Un grand humoriste français.

06:56Oui.

06:57Raymond.

06:58Oui, Raymond. Merci beaucoup.

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