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P. Brousseau : « La crise accentue le déséquilibre du marché »
Terre-net
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09/07/2024
Cession-transmission des exploitations
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Bonjour et bienvenue à tous. On va parler ensemble de transmission des exploitations
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agricoles. J'ai face à moi Pierre Brousseau. Bonjour. Bonjour. Vous êtes directeur d'Alteur
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Transaction qui est un cabinet immobilier centré sur les exploitations agricoles.
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Est-ce que d'abord vous pouvez me préciser quelle est l'activité d'Alteur Transaction
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précisément ? Oui. Alteur Transaction, c'est un cabinet immobilier spécialisé dans les
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transactions d'exploitation agricole avec un domaine de spécialisation très particulier
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puisqu'on ne s'occupe que de transmettre, de mettre en relation des vendeurs et des
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acheteurs d'exploitation agricole. Comme une agence immobilière ? Voilà. Mais avec un
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domaine d'activité très particulier. Vraiment spécialisé dans les exploitations agricoles.
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Aujourd'hui, on a une dizaine de collaborateurs et on est spécialisé sur ce marché-là,
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sur on va dire le grand quart nord-ouest français, donc la zone d'élevage française.
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Alors l'agriculture en général et de nombreuses filières vivent des situations, une conjoncture
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assez compliquée en ce moment. Est-ce que dans le domaine de la transmission, pour la
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transmission des exploitations, ça pose quelques difficultés pour votre activité ? Alors
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aujourd'hui, si on parle un peu du contexte de la transmission des transactions agricoles,
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on a, c'est vrai aujourd'hui, en 2016, un déséquilibre du marché, mais un déséquilibre
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on va dire démographique, c'est à dire qu'on a la pyramide des âges du monde agricole.
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Aujourd'hui, il y a à peu près 70 000 exploitations laitières en France. Il y a un agriculteur
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producteur laitier sur deux qui a plus de 50 ans. Donc on se retrouve avec aujourd'hui
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beaucoup d'exploitations à vendre sur le marché. Et puis une conjoncture qui fait
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qu'aujourd'hui, on a moins d'acquéreurs sur le marché qu'on pouvait en avoir il y
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a un an et demi, deux ans. Parce que la conjoncture fait peur à ces acquéreurs ? Oui, il y a
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un effet conjoncture aujourd'hui. Il ne faut pas le nier. On a aujourd'hui moins d'acquéreurs
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et toujours autant d'exploitations, voire plus d'exploitations à vendre sur le marché.
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Vous avez du mal aujourd'hui à trouver des acquéreurs pour les vendeurs que vous suivez
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? Oui, dans un certain nombre de cas. C'est vrai qu'il y a des exploitations, si vous
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voulez, qui continuent de toute façon à trouver preneurs. Un certain nombre d'autres
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exploitations pour lesquelles on subit le fait qu'il y ait moins de repreneurs sur
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le marché et des gens qui, compte tenu de la conjoncture, peuvent avoir envie de reporter
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leur projet, non pas de le stopper complètement, mais de le reporter pour y voir un petit peu
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plus clair tout simplement sur le marché et en particulier en lait. Est-ce que ça
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allonge la durée de suivi des vendeurs d'exploitation ? Combien de temps vous mettez pour vendre
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une exploitation ? Une exploitation agricole, par nature, c'est long à transmettre. Je
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pense que les agriculteurs le savent bien. Il faut en moyenne minimum un an, je dirais,
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de 12 à 18 mois pour vendre une exploitation agricole. C'est assez long. Ça impacte quand
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même grandement la transaction de l'exploitation agricole parce que c'est long, justement,
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ça ne se fait pas en quelques semaines. C'est lié à un ensemble de réglementations qui
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font que c'est assez long. Et puis aussi au fait qu'un jeune qui s'installe, il a un parcours
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à l'installation à faire et c'est un parcours qui est relativement long aussi. Vous vous
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intervenez à la fin, parce qu'on parle souvent d'une durée d'environ cinq ans, de l'ordre
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de cinq ans pour transmettre une exploitation et aussi pour s'installer. Il y a tout un
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projet à monter. Vous vous intervenez à la fin de ce processus.
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Alors si vous voulez, voilà ce qu'on dit classiquement, c'est qu'un agriculteur, il
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faut qu'il commence à se poser des questions au moins cinq ans avant de transmettre son
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exploitation agricole. Nous, aujourd'hui, les gens qui nous appellent et qui sont en
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recherche d'exploitation agricole ont un projet plutôt de court terme, c'est à dire un projet
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de s'installer dans l'année ou dans les deux années qui suivent. Donc les vendeurs qui
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s'adressent à nous, la plupart du temps, ont déjà, je dirais, bien mûri le processus
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de vente de leur exploitation et un projet de vente dans l'année ou dans les deux ans
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qui viennent.
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Vous m'expliquez en préparant cette émission, et c'est lié aussi à la conjoncture, la
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taille des exploitations grossit rapidement. On le voit dans les campagnes. Ça pose des
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difficultés pour vous, pour votre matière ?
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Oui, tout à fait. C'est vrai qu'on voit aujourd'hui des exploitations qui arrivent sur le marché
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de la transaction, dont les moyens de production augmentent de façon relativement importante.
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Il y a 5-6 ans, on avait classiquement des exploitations laitières à reprendre qui
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faisaient 300-400 millilitres de lait. Aujourd'hui, on a beaucoup, beaucoup d'exploitations à
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reprendre qui dépassent largement ces volumes-là, qui font 600-700-800 millilitres de lait,
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voire des fois plus. Et donc, qui dit moyens de production en rose, dit également capitaux
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à engager pour la reprise, plus important. Tout à fait.
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Et donc, en termes de financement, c'est le financement qui bloque pour les accueilleurs ?
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Tout à fait. Alors, il y a la question du financement. Alors là, on parle un petit
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peu de l'évaluation quand on parle de ça, c'est-à-dire qu'il faut trouver le juste
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accord entre le vendeur et le repreneur qui, par nature, ne vont pas être naturellement
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forcément d'accord. Et donc, là, on en vient à l'évaluation des exploitations agricoles,
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réussir à se mettre d'accord entre la vision du vendeur qui a plutôt une vision d'évaluation
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patrimoniale. Et puis, le repreneur, lui, qui va se dire d'accord, mais il faut aussi
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que je puisse en vivre de cette exploitation-là. Moi, en vivre, faire vivre ma famille et qui
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va plutôt avoir une vision de rentabilité, de valeur économique. Et ça va être aussi
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la vision de son banquier de toute façon.
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Est-ce que ça amène d'autres nouveaux financements, de nouveaux modes de financement pour les
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acquéreurs qui n'ont pas les capitaux à engager pour reprendre des grosses structures ? On
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voit des capitaux extérieurs arriver ?
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Alors, capitaux extérieurs, il faut savoir de quoi on parle. On voit se développer.
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En tout cas, nous, on a beaucoup aujourd'hui de gens qui nous appellent et qui sont intéressés
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par les exploitations agricoles en qualité d'investisseurs et non pas en qualité de
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futurs exploitants, si vous voulez.
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D'accord, c'est un phénomène que vous constatez.
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Oui, et c'est un phénomène qui se développe, qui est lié à plusieurs raisons. D'abord,
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le fait que c'est une diversification patrimoniale aussi d'investir dans du foncier agricole
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quand on voit aujourd'hui que les placements ne rapportent plus grand chose. Le foncier
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agricole redevient intéressant en matière de rentabilité. C'est un placement également
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qui peut s'avérer intéressant sur le long terme, puisque le foncier agricole n'a pas
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beaucoup baissé depuis ces 20 dernières années et puis, à mon avis, ne baissera pas
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beaucoup dans le futur. Et ces investisseurs-là nous permettent, nous, dans un certain nombre
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de cas, de pouvoir débloquer des transactions où on a des repreneurs qui n'ont pas la capacité,
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par exemple, à acheter l'ensemble de l'outil de production. Et donc, on a des investisseurs
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qui viennent en fait investir pour partie sur le foncier agricole en s'engageant derrière
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à louer le foncier la plupart du temps par bail à long terme aux jeunes.
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Ceci dit, le foncier, c'est pas c'est loin de là. L'ensemble, la majorité des capitaux
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à engager, ça ne règle pas tous les problèmes. En effet, trouver un investisseur qui va venir
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mettre des capitaux dans le foncier parce que, en particulier quand on parle d'exploitation
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et d'élevage, le foncier représente qu'une petite partie, je dirais, de la valorisation
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globale de l'exploitation. Il y a des capitaux importants à mettre dans l'exploitation laitière,
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en particulier dans l'outil de production, c'est-à-dire dans les bâtiments, dans le
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matériel et dans le cheptel et dans les stocks. Et aujourd'hui, on a des investisseurs qui
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s'intéressent essentiellement au foncier agricole et à ma connaissance, très, très
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peu, je dirais, au moyen, enfin, à l'outil de production des exploitations laitières.
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Pourquoi? Parce que le foncier reste une valeur sûre alors que le matériel, c'est de la
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vache. Il y a une attractivité sur le foncier qu'on ne retrouve pas forcément sur l'outil
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de production. Qu'est ce qu'il faudrait justement sur ces modes de financement? Il faudrait
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trouver des solutions pour inciter davantage à des solutions de financement extérieur,
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mais pour l'ensemble de l'exploitation. Alors moi, je n'ai pas de solution toute faite si
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vous voulez là dessus. Par contre, moi, ce que je constate clairement, c'est qu'on a
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des exploitations avec des moyens de production de plus en plus importants. On a des capitaux
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à engager qui sont de plus en plus importants, que ça pose des problèmes dans la transmission
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dans un certain nombre de cas, puisqu'on a un déphasage entre parfois entre. Et c'est
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particulièrement vrai en 2016, quand même, entre la valorisation patrimoniale et la valorisation
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économique. Je constate ce problème là et que, évidemment, il faut se poser la question
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des modes de financement, de reprise d'exploitation agricole dont les capitaux augmentent de façon
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très importante. Pour terminer, quel conseil vous donneriez aux vendeurs d'une part et
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puis aux acheteurs dans ce contexte un petit peu particulier qui évolue? Alors, par rapport
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aux vendeurs, moi, je pense qu'il y a un maître mot à donner comme conseil aux vendeurs,
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c'est l'anticipation. C'est de se faire absolument bien entouré, de prendre conseil avant de
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mettre son exploitation en vente. Ça se prépare bien en amont et puis de se faire accompagner
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par des professionnels. Je pense que c'est très important de suivre les étapes. Il
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y a un déroulé très précis de sélectionner son bon candidat, de savoir ce qu'on veut vendre,
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ce qu'on veut louer, combien ne pas trop se tromper sur l'évaluation et puis après de
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formaliser les accords par des écrits et puis de bien se faire accompagner jusqu'à la vente
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définitive. Pour moi, c'est important du côté des repreneurs. Moi, ce que j'ai envie de leur
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dire, c'est qu'il ne faut pas perdre espoir. C'est vrai qu'aujourd'hui, la conjoncture à
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l'instant T, on est en septembre 2016, on est en plein dans la crise laitière. Il y a des
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indicateurs qui sont sur le long terme. À court terme, évidemment, on n'a pas de visibilité.
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Personne ne sait comment va évoluer la conjoncture laitière dans un an ou dans 18 mois. Sur le long
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terme, les indicateurs sur le marché, il y a une demande mondiale en matière première agricole
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qui va rester importante. De toute façon, tous les économistes s'accordent pour le dire. On a
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ce contexte là également de taux historiquement bas quand même. C'est le moment d'acheter.
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C'est le moment d'acheter. Aujourd'hui, les banques financent à 1,5% voire moins pour les bons
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dossiers. Il faut savoir quand même qu'entre 4%, ce qu'on a connu il y a quelques années,
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et 1,5% aujourd'hui, ça correspond à une unité égale à une capacité d'empreinte de 20% supérieure
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quand même pour quelqu'un qui s'installe. Ce qui est quand même intéressant. Voilà ce qui est
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quand même intéressant. Un dernier point, c'est qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'exploitation
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sur le marché. Les acquéreurs se font un petit peu plus rares. Il y a un rapport de force
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aujourd'hui qui est plutôt à l'avantage des acquéreurs. Il y a certainement, pour les gens
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qui sont intéressés aujourd'hui, des opportunités sur le marché. Et pour les connaître, moi,
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j'invite les gens qui ont des projets à nous appeler tout simplement. Pierre Brousseau,
10:43
merci beaucoup. Merci. Et je vous invite à retrouver d'autres informations sur la
10:47
transmission des exploitations agricoles sur Ternet.fr et WebAcquis.fr. Merci.
10:58
– Sous-titrage Société Radio-Canada
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