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Gautier Le Molgat (Agritel) : « La hausse des prix des céréales et tourteaux devrait perdurer »
Terre-net
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08/07/2024
Alimentation animale
Catégorie
🗞
News
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00:00
Bonjour et bienvenue à tous sur le plateau de la SPACE TERNET WEB TV. J'accueille sur
00:14
ce plateau Gauthier Lemolga. Gauthier vous êtes consultant pour Agritel, spécialisé
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pour le marché des céréales et des matières premières agricoles. C'est juste, merci
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de m'accueillir sur votre plateau dans le cadre du SPACE 2012. Alors on va faire un
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petit point rapide sur les marchés agricoles avec une hausse de l'alimentation animale
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qui inquiète fortement les éleveurs et qui vient ponctionner leurs revenus cette année.
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Alors il y a le marché des céréales d'un côté et le marché des tourteaux de l'autre.
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Est-ce qu'on peut faire un rapide point sur le contexte ? Pourquoi on en est là aujourd'hui
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avec un prix du blé qui tourne autour de 263 euros ce matin je crois et un prix du
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tourteau à 530 euros sur le marché du blé ? Pourquoi on est à des niveaux si élevés ?
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Alors en effet, depuis on va dire maintenant trois mois, les cours des céréales ont connu
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vraiment une forte progression. On a pris quasiment 40% de hausse sur l'ensemble des
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céréales, que ce soit le blé tendre, que ce soit le maïs ou que ce soit l'orge fourragère.
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Tout simplement par rapport à un changement très net des fondamentaux, à savoir au
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mois de juin dernier, début de l'été, on espérait une belle production notamment
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sur les bassins de l'Est avec l'Ukraine et la Russie qui présentaient de gros potentiels.
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On est arrivé à la mi-juin jusque la mi-juillet sur une situation de sécheresse dans cette
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zone qui a engendré finalement une fonte des rendements et une situation un petit peu
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en rappel à celle de 2010, à savoir une baisse des disponibilités à l'export et
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donc une tension sur les marchés internationaux. Cette sécheresse sur le bassin mer Noire
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et finalement, c'est fait en parallèle d'une autre sécheresse peut-être plus grave encore
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qui est celle qui a été observée sur les Etats-Unis et notamment sur la Grande-Corne-Belte
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où là vous avez vu vraiment la situation de production de maïs vraiment se dégrader.
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On partait aux Etats-Unis avec une perspective au mois d'avril d'une récolte record avec
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une situation d'augmentation des emblèvements, un emblèvement record qu'on n'avait jamais
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vu depuis la guerre, une situation où tout semblait plutôt bien avec des semis qui s'étaient
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passés dans des conditions tout à fait acceptables et en 4 semaines de temps, une sécheresse
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terrible avec aujourd'hui finalement des révisions de rendement qui devraient avoisiner les 120
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boisseaux par acre, c'est-à-dire une fonte réelle des perspectives de production aux
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Etats-Unis. La sécheresse aux Etats-Unis c'était un peu la mauvaise surprise de ce
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printemps, sans elle les marchés auraient été moins tendus ? Il est clair que la situation
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que nous vivons aujourd'hui en Europe qui clairement n'a pas véritablement à rougir
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de ses productions, la production française de blé va tourner autour de 36 millions de
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tonnes, c'est plus que l'année dernière, la production de maïs devrait être un petit
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peu comparable. On a clairement une situation à l'échelle internationale qui a changé,
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à savoir un des principaux pays producteurs et surtout exportateurs de matières premières,
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à savoir les Etats-Unis, qui rencontrent une sécheresse inédite. On revient sur les
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années 88, des situations extrêmement tendues. On s'attendait vraiment à une augmentation
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de la production, il n'en est rien. Conséquence, une augmentation des prix et derrière la
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répercussion que l'on connaît sur l'ensemble des maillons de la filière animale et agroalimentaire.
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Alors on a le marché des céréales d'un côté, le marché des tourteaux, la situation
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est un peu moins nouvelle puisque l'an dernier on était autour de 350 eurotonnes, là en
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ce moment on est à plus de 530, c'est bien ça. Donc une situation moins nouvelle et
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pourtant ça continue d'augmenter.
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Oui. Alors la situation des tourteaux est un petit peu différente dans le sens où
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ça fait plusieurs années qu'on tend le bilan mondial, à savoir une moindre capacité
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à construire des stocks compte tenu de la hausse de la consommation, ni plus ni moins
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de soja dans le monde et donc de tourteaux avec un accroissement du développement de
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l'élevage, notamment en Asie. Ce qu'il faut quand même se rappeler c'est que la Chine
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est un gros pays désormais importateur de soja et aujourd'hui sur l'origine amérique
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du sud, il participe vraiment au commerce de cette production. Concrètement on partait
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déjà avec une situation tendue, la situation aux Etats-Unis avec la sécheresse qui a touché
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le marché du maïs a évidemment pénalisé le développement des cultures de soja et
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on s'attend là dans les semaines à venir à avoir de nouvelles révisions à la baisse
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des rendements en soja, donc on ne pourra pas compter sur l'origine américaine pour
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détendre la situation qui était déjà en place avec une récolte hémisphère sud
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qui n'était quand même pas à la hauteur des attentes cette année.
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La demande chinoise c'est une tendance lourde pour les prochains mois ?
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Aujourd'hui en termes de tendance long terme il paraît à peu près évident que les marchés
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des matières premières devraient connaître une hausse régulière compte tenu en effet
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de la hausse de la consommation sur le marché asiatique et également sur d'autres places
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en développement. Par contre aujourd'hui on voit vraiment la Chine de plus en plus
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acteur sur le marché international avec des importations de maïs, des importations de
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soja, de graines ou de tourteaux et donc en effet c'est un acteur majeur qui clairement
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est un des plus gros pays producteur de céréales, il ne faut pas l'oublier, gros producteur
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de blé, gros producteur de riz et aussi un gros consommateur parce qu'il y a un marché
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local qui se développe avec le développement et d'ailleurs il y a quelques délégations
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ici de l'élevage dans ce pays.
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La répercussion de tous ces éléments pour les éleveurs en matière d'alimentation
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animale, les perspectives c'est quoi dans les 6 prochains mois, ça va être encore
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une augmentation constante des tourteaux et des céréales ?
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Alors le premier point important c'est que ce qui se passe à l'autre bout de la planète
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a évidemment un impact sur le marché européen et donc un impact local. Ce n'est pas parce
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qu'on a une belle production, des grosses disponibilités éventuellement en France
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que notre marché va être bas, bien au contraire, ça veut dire que cette année on risque d'avoir
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un gros potentiel d'exportation. Concrètement pour les éleveurs ça veut dire des matières
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premières plus élevées que l'année dernière avec une concurrence importante des pays importateurs
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c'est-à-dire que le débouché portuaire va aussi finalement chercher à récupérer
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des volumes et donc avoir un impact important chez les fabricants d'aliments du bétail
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qui vont devoir revoir petit à petit les prix à la hausse, c'est d'ailleurs ce qu'ils
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ont fait depuis plusieurs semaines maintenant, ils commencent à répercuter cette hausse
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des coûts et des céréales et des protéagineux sur leurs coûts de formulation. Donc en effet
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ça risque d'être une nouvelle situation délicate, en tout cas sur le coût de production,
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une hausse des coûts de production par le poste alimentaire qui paraît aujourd'hui
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obligatoire compte tenu de la répercussion assez logique des coûts dans la filière
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agricole.
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D'une manière assez concrète, un tourteau à 600 euros c'est possible dans les prochains
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mois ?
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Ça a déjà été vu, on peut imaginer un retour là-dessus. Si on a encore des dégradations
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de perspectives de production aux Etats-Unis, c'est un nouvel élément haussier pour le
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marché et ce qu'il faut voir aujourd'hui c'est surtout qui peut éventuellement atténuer
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cet effet haussier. On regarde avec attention ce qui se passe dans les misères sud avec
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aujourd'hui des conditions de semis en soja qui devraient être correctes dans le sens
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où il y a beaucoup de pluie qui arrive sur le Brésil et l'Argentine, par contre il
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reste encore beaucoup d'éléments avant de s'assurer d'avoir une récolte sud-américaine
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qui puisse atténuer finalement les prix des tourteaux en Europe. Aujourd'hui je dirais
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aux éleveurs surtout qu'il faut jouer les produits de substitution, le retour en force
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des tourteaux de colza, aux tourteaux de soja, le retour aussi des tourteaux de tournesol
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qui pourraient je pense remplir à plein leurs fonctions dans les compositions d'aliments.
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Gautier Lemolga, merci beaucoup pour cette analyse et à très bientôt sur le plateau
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de l'espace Internet WebTV. Merci à vous.
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