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Michel Portier, Agritel : « La volatilité des marchés va encore s'accroître dans les années à venir »
Terre-net
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08/07/2024
Tchat bilan de récolte 2010
Catégorie
🗞
News
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Nous venons de passer une heure avec des agriculteurs pour répondre à toutes les questions sur
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la thématique des marchés, avec Michel Portier, directeur de la Société Agritel.
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Beaucoup de questions sur la notion de volatilité des marchés.
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La question qu'on peut se poser c'est est-ce que cette volatilité va encore continuer
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dans les mois qui vont suivre ?
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Tout laisse à croire qu'effectivement cette volatilité va encore s'accroître pour
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les mois à venir, voire les années à venir, dans la mesure où nous avons un marché qui
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est de plus en plus sensible au niveau de l'offre aux aléas climatiques.
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On a de plus en plus d'aléas climatiques, donc de plus en plus d'aléas sur la production
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en elle-même.
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Et d'autre part, le marché au niveau de la demande est de plus en plus dépendant des
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pays asiatiques et les données économiques, toutes les données statistiques que l'on
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peut récupérer de la part de l'Inde ou de la part de la Chine sont extrêmement sujets
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à caution.
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Dans ce contexte, on a de plus en plus d'incertitudes sur les équilibres de bilan et on peut s'attarder
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à l'accentuation de la volatilité.
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Alors que faire dans ce cas-là ?
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Dans ce cas-là, la meilleure solution c'est évidemment de repartir sur des fondamentaux
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parce que nul ne les devint sur les marchés.
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Repartir sur les fondamentaux c'est dans un premier temps calculer son prix d'objectif,
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de savoir à partir de quel niveau mon exploitation est rentable et ensuite de sécuriser au-delà
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de ce prix d'objectif à travers des outils financiers dans le cadre de la réglementation
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de la PAC, tels que les marchés à terre notamment.
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Alors si on regarde justement les fondamentaux, on constate quand même que dans certaines
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productions en tout cas, les niveaux de stock sont quand même très faibles, les fondamentaux
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sont tous au vert je dirais.
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Comment ça se fait qu'on n'ait pas plus d'augmentation sur certains marchés ?
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Je trouve que les prix sont déjà relativement élevés quand même en blé parce que je
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distinguerais en termes de fondamentaux le maïs et le colza où là effectivement les
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stocks sont extrêmement tendus, particulièrement sur les oléagineux donc en colza.
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Maintenant en blé on ne peut pas dire que les fondamentaux soient tendus dans la mesure
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où nous avons un stock de report de 170 millions de tonnes, ce qui représente à peu près
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trois mois de consommation.
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Ça compare par rapport à la situation de 2007 où nous étions descendus à peu près
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à 130-132 millions de tonnes.
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La problématique est un problème de logistique sur le blé, c'est-à-dire que les quantités
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disponibles à l'exportation sont à hauteur de 50% localisées sur les Etats-Unis, alors
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que généralement ils sont répartis un petit peu partout dans le monde.
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Les Etats-Unis doivent exporter du maïs, du soja sur la Chine et exporter du blé.
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Les capacités des ports sont saturées au jour d'aujourd'hui.
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Alors prenons l'exemple du maïs et du colza, hausse à prévoir ?
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Maïs et colza je dirais, je distinguerais un petit peu les deux.
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Colza, hausse à prévoir, nous sommes vraiment très confiants sur la hausse de ce marché
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dans la mesure où le bilan est déficitaire de l'ordre de 2,5 millions de tonnes au niveau
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européen et d'ores et déjà on sait que les emblèvements de colza pour la récolte
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2011 sont en baisse de l'ordre de 300 000 hectares en Europe à cause essentiellement
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du retard de la récolte en Allemagne, je rappelle que l'Allemagne est le premier producteur
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de colza sur l'ordre des 27 et ensuite nous estimons la baisse des emblèvements en colza
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sur la récolte 2011 en Ukraine, le deuxième pays producteur au niveau de la mer Noire,
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à hauteur de 30% compte tenu de la sécheresse qu'ils ont subi.
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Donc on n'arrivera pas à équilibrer les bilans de 2011-2012, donc hausse à prévoir
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sauf importation massive d'huile de soja pour mettre dans nos moteurs.
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Alors justement récolte 2011, que faire, vendre dès maintenant ou attendre ?
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Du coup récolte 2011 nous ne sommes pas pressés réellement de vendre, nous considérons
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que les niveaux de prix actuels sont effectivement intéressants à mettre en pratique, notamment
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sur le blé, c'est pour ça que nous considérons que vendre aujourd'hui 20% du blé récolte
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2011 peut paraître sécuritaire vu les niveaux de prix pratiqués, par contre en ce qui concerne
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le maïs et surtout à nouveau le colza, nous ne sommes vraiment pas pressés d'attendre,
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malgré les niveaux de prix actuels, nous pensons que nous pourrons avoir des prix supérieurs.
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