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  • 21/05/2024
Un reportage de Valentin Boissais

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Transcription
00:00Et l'événement ce matin sur RTL, c'est donc cette urgence sanitaire en Nouvelle-Calédonie.
00:04Alors que la zone du grand hôpital de Nouméa est toujours totalement inaccessible,
00:09de très nombreuses personnes se retrouvent sans soins.
00:12Pour faire face, pas le choix, des centres de santé sont installés à la hâte.
00:16Bonjour Valentin Boisset.
00:17Bonjour à tous.
00:18Et vous êtes l'envoyé spécial de RTL sur place.
00:20Et vous vous êtes rendu dans l'un de ces centres, en plein cœur de Nouméa,
00:23un centre qui a ouvert il y a quelques heures mais qui est déjà pris d'assaut.
00:26Oui, un petit local installé face au commissariat pour plus de sécurité.
00:30Devant l'entrée, une trentaine de personnes attendent.
00:32Certains sont âgés.
00:33Il y a aussi des enfants.
00:34À l'intérieur, il y en a encore une dizaine.
00:37Certains en fauteuil roulant et des petites affichettes qui indiquent les salles de consultation.
00:42Alors, je suis Patricia Pett, directrice adjointe de la DEPAS.
00:44La DEPAS, c'est l'organisme qui gère ces espaces de santé.
00:47Là, en 52 minutes, on a vu déjà 35 personnes.
00:50Donc ça veut dire que le message est bien passé et que le besoin est bien présent.
00:54Beaucoup d'enfants, beaucoup de femmes enceintes qui viennent pour se rassurer
00:57et beaucoup de renouvellement de traitement.
00:59Beaucoup de gens sont en rupture de traitement.
01:01Je vous redonne votre ordonnance.
01:04Donc les petites bandelettes, les deux comprimés pour le diabète, pour le cholestérol.
01:10Prends-moi, vous avez le temps de revenir.
01:12Et voilà, madame, tenez.
01:14On va aller voir à l'accueil.
01:15On a une liste normalement des pharmacies ouvertes.
01:17Donc comme ça, on va vous la donner.
01:18D'accord.
01:18Là, je suis venue aujourd'hui.
01:19Là, c'est bon.
01:20Comme je n'ai plus de médicaments et puis je n'ai plus de lancettes pour piquer mon doigt aussi,
01:25donc je suis obligée de venir.
01:26Mon médecin, les routes sont bloquées, donc il ne pouvait pas se déplacer.
01:30Des ruptures de traitement en grand nombre qu'il va falloir gérer dans les jours à venir, ici même.
01:35Car l'hôpital n'est, lui, toujours pas accessible.
01:38Ce local accueille donc tout type de pathologie désormais, y compris de la pédiatrie.
01:43Alors, l'hôpital, c'est juste très, très compliqué d'accéder à l'hôpital.
01:47Et puis, on est un petit centre de proximité.
01:49C'est plus simple.
01:50Ils passent devant.
01:51Ils voient que c'est sécurisé, qu'on peut venir, qu'on a tout le personnel qu'il faut.
01:55Jean-Baptiste Fria est le directeur du lieu.
01:57Hier, on a eu un nouveau-né qui était né il y a une semaine.
02:00Et les parents s'inquiétaient de savoir si son évolution se passait bien.
02:03Et l'évolution se passait bien.
02:05Il est né en pleine crise, en fait.
02:07Oui.
02:08Pour leur, ce centre n'est ouvert que le matin, l'après-midi,
02:10étant jugé plus à risque pour ce type d'établissement.
02:13Et l'urgence pour les professionnels de santé, Valentin,
02:15c'est aussi de se fournir en matériel et en médicaments.
02:18Et c'est pour ça que Patricia passe ses journées au téléphone.
02:21Est-ce que tu as repris tes rotations ?
02:22J'ai besoin d'envoyer des médicaments à la fois.
02:24Ils sont en rupture de stock, par exemple, de l'asilix et de métallise.
02:28Et ça, malheureusement, s'il n'y a pas ça, les patients risquent vraiment de mourir.
02:32Trouver une route sécurisée, il faut appeler ses amis, les voisins, se renseigner.
02:36Mais aussi trouver un volontaire.
02:38Car beaucoup refusent de prendre la route, tant le risque est encore grand.
02:42Pour les médicaments, il y en a deux grossistes.
02:45Il y en a un qui a été victime d'un incendie.
02:47Et donc, on a le second grossiste qui continue à délivrer des médicaments.
02:51La moitié du stock de médicaments de l'île a donc brûlé.
02:54L'urgence désormais est de bien répartir ce qu'il reste.
02:57Valentin, on l'entend, cet endroit, ce centre médical, traite d'abord les urgences médicales.
03:02Mais pas seulement, il fournit également une aide psychologique et sociale.
03:06Oui, à travers un centre d'appel.
03:08Oui, bonjour.
03:09Alors, je ne suis pas Nancy Ouassioua, directrice adjointe à la Dépasse Sud.
03:12On a commencé hier cette écoute-là.
03:15Une équipe de psychologues et d'assistantes sociales tente de répondre à cette urgence.
03:20Les personnes sont inquiètes pour leur famille et elles-mêmes.
03:24Et puis, pour ce qui pourrait arriver à l'avenir.
03:27Et donc, on se doit d'être à l'écoute de nos populations.
03:30C'est urgent de pouvoir leur apporter, si ce n'est des réponses concrètes, au moins une écoute active.
03:36Des traumatismes et parfois aussi des situations extrêmes.
03:39Cette ligne d'écoute permet de localiser des personnes qui se seraient enfermées
03:43et dont la situation serait devenue critique.
03:45Il y a des personnes âgées ou des personnes avec très peu de ressources
03:50qui commencent à être dans le dénuement alimentaire.
03:52On n'a pas rempli d'informations sur des personnes âgées qui sont en manque de nourriture.
03:56Il va falloir qu'on s'organise pour pouvoir répondre plus vite aux besoins alimentaires
04:00des personnes plus en difficulté, notamment les personnes âgées ou handicapées.
04:03Une fois signalées, ces profils retiennent une attention toute particulière.
04:06Les équipes font alors appel au voisinage pour aller voir ces personnes
04:10qui se laisseraient dépérir dans la crainte de sortir.
04:13On manque de certains produits alimentaires, on manque aussi de médicaments.
04:17Vous l'avez entendu photographier de cette situation terriblement inquiétante.
04:22En Nouvelle-Calédonie, RTL événement signé Valentin Boisset.

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