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Alors que l'on entend tous les jours que la France manque de place pour les détenus, il y a des prisons qui aujourd'hui sont vides...
Regardez RTL Événement avec Thomas Beker du 30 juin 2025.

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Transcription
00:00Et ce matin, deux chiffres, 83 681, ça c'est le nombre de détenus au 1er mai, 62 570, c'est le nombre de places de prison et clairement le compte n'y est pas.
00:14La solution facile, c'est de dire qu'il faut construire de nouvelles prisons, mais c'est pas si simple et c'est notre événement ce matin sur RTL.
00:20Bonjour Thomas Becker, c'est vous qui avez mené l'enquête pour RTL, alors on va prendre un premier exemple qui paraît complètement fou,
00:27mais il y a aujourd'hui en France des prisons, vide.
00:30Oui, et je vous emmène à Clairvaux, vide depuis deux ans, isolé aux confins du département de l'Aube.
00:36Cette célèbre maison centrale enferme depuis Napoléon des détenus condamnés à de longues peines.
00:42Émile Louis, Jacques Messrine, Guy Georges sont passés par là.
00:46Didier Gérard, surveillant pénitentiaire à Clairvaux pendant plus de 30 ans, pénètre dans ce qui était le quartier d'isolement, encore dans son jeu.
00:53Deux personnels de surveillance étaient ici quasi en permanence et on avait l'ouverture d'un seul détenu à la fois.
01:00En tout cas, c'est une nouvelle cellule, on va dire européenne, et elles ont été faites dernièrement.
01:06On a eu ces portes et ces grilles de refaite avec un sens de sécurité.
01:11On marche sous la surveillance des quatre miradors.
01:15L'ancien gardien ne comprend toujours pas pourquoi l'État, qui cherche des places de prison, a fermé Clairvaux.
01:20Je l'ai toujours à travers, la fermeture de cet établissement.
01:25On nous a tout reproché sur cet établissement, nous dire qu'il était vétus, nous dire que nenni, il n'y avait rien de tout ça.
01:31Aujourd'hui, les 34 hectares du site appartiennent au ministère de la Culture, qui organise des visites de l'abbaye, un héritage vieux de dix siècles.
01:38Et comme on cherche des places de prison, évidemment Thomas, certains élus poussent pour que cette centrale de Clairvaux rouvre.
01:44Oui, dans son bureau de la mairie de Troyes, François Barouin multiplie les coups de fil au ministre de la Justice, Gérald Darmanin, pour le convaincre.
01:51Clairvaux était tout à fait adapté. Avant de la fermer, l'État avait remis une quinzaine de millions, c'était il y a deux ans.
01:56Il ne fallait pas beaucoup d'argent, il ne faut pas beaucoup d'argent pour la réhabilité, sans mettre la pression sur les sites avenues du ministre de la Justice.
02:03Je pense que Clairvaux a toute sa place dans le nouveau dispositif pénitentiaire.
02:06Il faut dire que la prison pouvait générer jusqu'à 800 emplois.
02:10Depuis la fermeture, Claudine Quenel, gérante d'un restaurant connu pour être la cantine des surveillants pénitentiaires, ne cache pas sa colère.
02:19On n'a plus de gendarmerie, l'école est fermée, il n'y a plus de surveillants, donc les familles sont parties.
02:23Tous les jours, on entend que c'est un manque de prison en France et on ferme Clairvaux. Pourquoi ?
02:27Alors Thomas, on l'entend, un Clairvaux rouvrir une prison ne semble pas poser de problème,
02:32mais d'habitude c'est plutôt l'inverse et c'est pour ça aussi que l'État a tant de mal à construire de nouvelles places.
02:37Illustration à Magnanville, c'est dans les Yvelines où un projet de prison est farouchement combattu à la fois par les élus et par les habitants.
02:43Oui, Patrick Mani pilote l'association de riverains contre le projet de prison.
02:48Il me donne rendez-vous en face du collège lycée Sangor, nous sommes à quelques mètres seulement des premiers pavillons.
02:54C'est un sacrilège de détruire cette surface cultivable.
02:58Là, juste, là les bâtiments sont là.
03:00Derrière la clôture, on est à 150 mètres du lycée, 150 mètres des pavillons qui sont là.
03:06Depuis 4 ans, 4 dossiers, 300 pages ont été envoyées au ministère de la Justice pour empêcher le projet.
03:12Quand on arrive de la campagne par là, où il y a toutes les communes, tous les petits villages,
03:16où les jeunes viennent, je dirais, en éducation, à l'éducation, au collège et puis au lycée de Magnanville,
03:22passent par là.
03:23Donc, obligatoirement, quand les gens voient ça, ils se disent, c'est pas possible, on va pas faire ça ici.
03:27Le maire de la commune, lui, assure que le combat contre cette méga-prison n'est pas terminé.
03:32Alors, il y a ces oppositions locales, mais pour expliquer les difficultés de l'État,
03:36il y a aussi des raisons budgétaires.
03:38Pour construire une place de prison, il faut 400 000 euros pour un délai moyen de 7 ans.
03:43Sur les 15 000 places promises par Emmanuel Macron en 2017, moins de 5 000 ont été livrées.
03:48Merci beaucoup Thomas Becker pour ce RTL événement.

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