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  • 03/01/2024
Lancé en 2011 et entré en production en 2013, le Réseau Interministériel de l’État raccorde l’ensemble des services de l’État sur le territoire national. Infrastructure stratégique pour notre souveraineté numérique, ce dernier est notamment chargé d’assurer un échange sécurisé entre les réseaux Inter-États membres de la Communauté européenne. À l’occasion de ses 10 ans, nous faisons le point avec son directeur Guy Duplaquet.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:04 -Voilà un sujet dont on ne parle pas si souvent,
00:06 sans doute pour des raisons de sensibilité, de confidentialité.
00:11 L'infrastructure numérique de l'Etat a fêté ses 10 ans.
00:14 C'est l'occasion de lever un peu le voile sur ce réseau
00:18 sous lequel s'appuient tous les ministères.
00:20 Je suis en compagnie de Guy Duplaquet.
00:22 Bonjour. -Bonjour.
00:24 -Bienvenue dans cette émission.
00:25 Vous dirigez le département des infrastructures et services opérés
00:29 au sein de la direction interministérielle du numérique,
00:31 qu'on appelle plus rapidement la DINUM.
00:33 -C'est ça.
00:35 -Ce sont vos équipes qui s'occupent du réseau interministériel de l'Etat.
00:39 Déjà, c'est quoi exactement ce réseau ?
00:42 Est-ce que c'est un intranet géant, finalement,
00:45 qui réunit l'ensemble des ministères ?
00:47 Est-ce que c'est un réseau totalement étanche du réseau internet ?
00:51 Qu'est-ce qu'on a le droit de savoir sur cette infrastructure critique ?
00:56 -Le réseau interministériel de l'Etat,
00:59 le RIE pour aller plus vite,
01:00 c'est d'abord le plus beau réseau du monde.
01:03 Quand vous opérez une infrastructure...
01:05 -En toute objectivité, vous me dites ça.
01:08 -C'est la plus belle du monde.
01:09 C'est le plus beau réseau du monde pour 3 grandes raisons.
01:13 D'abord, par l'étendue des missions qui sont supportées
01:16 par cette infrastructure.
01:17 C'est l'ensemble des missions de l'Etat,
01:20 de la sécurité intérieure à la sécurité alimentaire,
01:23 à la gestion du patrimoine historique,
01:25 à l'enseignement, à la gestion financière
01:28 et au suivi de l'effort en matière d'environnement,
01:32 qui passe toutes ces missions-là,
01:34 s'appuie sur le réseau interministériel de l'Etat.
01:37 La 2e raison pour laquelle c'est le plus beau réseau du monde,
01:40 c'est en raison de son architecture.
01:42 Je suis ingénieur de formation,
01:44 et je vous assure que l'architecture technique du réseau
01:48 est un véritable bijou.
01:50 La forme de l'épine dorsale, quand on la décrit, d'ailleurs,
01:54 donne ce sentiment de pierre précieuse.
01:57 C'est vraiment une double boucle optique maillée.
02:01 -C'est un produit entièrement fait maison ?
02:04 -Le réseau interministériel de l'Etat, c'est un réseau qui...
02:08 Alors, d'abord, qui dessert quand même 14 000 sites
02:12 sur le territoire national,
02:14 départements et collectivités d'outre-mer inclus,
02:17 pour environ 1 million d'utilisateurs.
02:19 C'est pas le plus petit ni le plus grand des réseaux professionnels,
02:23 mais il a quand même une taille un peu significative.
02:26 C'est un réseau qui a été conçu par l'Etat,
02:29 non pas contre les réseaux des opérateurs.
02:32 On a une grande confiance dans les opérateurs privés
02:35 qui opèrent sur le territoire national,
02:37 mais il y a des enjeux de souveraineté numérique, de maîtrise.
02:41 Il faut qu'on comprenne comment notre infrastructure fonctionne
02:45 pour pouvoir s'assurer de sa sécurité.
02:48 On a donc décidé de construire, il y a une dizaine d'années,
02:52 le réseau interministériel de l'Etat
02:54 avec les opérateurs télécoms.
02:57 Aujourd'hui, vous êtes opérateur télécom en France
03:00 et vous ne travaillez pas avec le RIE.
03:02 Vous pouvez vous poser des questions.
03:04 On travaille avec Orange, avec SFR, avec Bouygues Télécom,
03:08 avec Canal+ Télécom, avec Honati en Polynésie française
03:12 ou Canel en Nouvelle-Calédonie.
03:14 -Cette interconnection, finalement,
03:18 avec des partenaires privés, externes,
03:22 elle est conditionnée à quoi ?
03:24 Pour garantir que ce réseau reste protégé et souverain,
03:28 vous l'avez dit.
03:29 -Effectivement, il y a beaucoup d'énergie
03:33 qui a été mise dans la conception du réseau
03:35 avec des stratégies qui varient en fonction des composants
03:38 qui constituent ce réseau.
03:40 La partie collecte, le raccordement
03:42 des 14 000 sites utilisateurs,
03:44 ce n'est pas un sujet sur lequel on n'attend pas l'Etat
03:48 qu'il construise des liens optiques
03:52 ou des liens cuivres pour relier ces 14 000 sites.
03:56 La brigade territoriale de gendarmerie de Louvre-Barrousse
03:59 dans les Hautes-Pyrénées
04:01 ou la plateforme d'observation forestière d'Ourtain
04:04 à la limite entre la Gironde et les Landes,
04:07 c'est un travail des opérateurs télécoms.
04:11 On s'appuie largement sur les services professionnels
04:14 de ces opérateurs, mais sur les composants clés,
04:17 coeur du réseau, son épine dorsale
04:19 ou encore les équipements de sécurité
04:21 sur l'interfonctionnement entre le réseau interministériel de l'Etat
04:24 et les réseautières et notamment Internet.
04:26 Là, on a choisi une stratégie d'internalisation
04:29 beaucoup plus forte. Les équipements nous appartiennent.
04:31 Ils sont opérés directement sous notre contrôle.
04:34 Les liens optiques qui constituent l'épine dorsale
04:36 font l'objet de locations de très longue durée
04:38 à des opérateurs optiques qui ont été soigneusement sélectionnés.
04:42 Renater, qui fait partie de la sphère publique,
04:46 ou Terralpha, qui est une filiale de la SNCF,
04:50 également dans cette grande sphère publique.
04:54 Donc, un niveau de maîtrise très important sur ces sujets, coeur.
04:58 - Merci beaucoup, Guy Duplaquet,
05:01 de nous avoir fait découvrir ce réseau interministériel de l'Etat.
05:04 Je rappelle que vous êtes à la direction interministérielle
05:07 du numérique, la DINUM. Merci.
05:09 C'est l'heure de notre grande interview.
05:11 On reste quand même dans cette sphère publique
05:13 avec le président de Ville Internet.

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