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"Nous sommes en bonne voie de désinflation", d'après l'INSEE
franceinfo
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14/12/2023
Nicolas Carnot, directeur des études et synthèses économiques à l'INSEE était l'invité éco de franceinfo, jeudi 14 décembre, pour évoquer les perspectives de l'économie française.
Catégorie
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News
Transcription
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00:00
L'invité éco, Camille Reveil.
00:03
Bonsoir à toutes et à tous.
00:05
A quoi va ressembler l'économie française en cette fin d'année ? L'année prochaine
00:08
on esquisse un portrait de la France avec notre invité.
00:11
Bonsoir Nicolas Carnot.
00:12
Bonsoir.
00:13
Vous êtes directeur des études et synthèse économique à l'INSEE, l'institut de statistique
00:17
qui publie ce soir sa note de conjoncture pour décembre 2023.
00:21
On va la détailler ensemble.
00:23
D'abord pour l'inflation.
00:24
Le ministre de l'économie assurait en novembre qu'elle était globalement vaincue.
00:29
Etons-nous en cette fin d'année sur la voie de la désinflation ? Et j'ajoute, quelle
00:33
perspective pour l'an prochain ?
00:35
Oui, nous sommes en bonne voie de désinflation.
00:37
C'est le titre de la note de conjoncture publiée aujourd'hui par l'INSEE.
00:42
Rappelons que nous venons en début d'année de 6% de rythme d'inflation.
00:47
Nous sommes actuellement cet automne à passer en dessous de 4% d'inflation pour l'ensemble
00:52
des biens et services.
00:53
Et dans notre prévision qui court jusqu'à juin 2024, le taux d'inflation reviendrait
00:59
aux alentours de 2,5%.
01:00
C'est-à-dire qu'on reviendrait sur un rythme "normal" d'inflation à cet horizon-là.
01:05
Et dans le détail pour l'inflation alimentaire, là aussi elle continue de reculer ?
01:09
L'inflation alimentaire qui avait atteint des niveaux très élevés est déjà en train
01:13
de diminuer.
01:14
Je rappelle au passage que l'inflation diminue, ça veut dire que les prix cessent d'augmenter
01:19
rapidement.
01:20
Ça ne veut pas dire que le niveau des prix baisse.
01:21
Mais pour l'inflation alimentaire, on est revenu aujourd'hui à un niveau qui est
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encore assez élevé de 7%.
01:27
Et dans notre prévision, ça continuerait à s'assagir.
01:30
On reviendrait également vers des rythmes beaucoup plus modérés, de l'ordre de 2%
01:33
en rythme annuel à l'horizon de juin prochain.
01:36
Alors voilà pour l'inflation.
01:38
Parlons de notre pouvoir d'achat.
01:39
Est-ce que le pouvoir d'achat des ménages va rebondir en cette fin d'année et en 2024 ?
01:44
Oui, le pouvoir d'achat va connaître un léger mieux à l'horizon des prochains mois.
01:50
C'est lié en réalité à cette désinflation.
01:54
Ça va redonner un petit peu de pouvoir d'achat aux salariés et aux Français en général.
02:00
Pas de façon mirabolante, mais il y aura un léger mieux sur le pouvoir d'achat.
02:04
Même si du côté de la croissance et de l'activité, les nouvelles sont relativement
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mitigées à court terme.
02:10
Allez, venons-y alors à la croissance.
02:12
Vous avez revu vos prévisions à l'INSEE pour 2023.
02:15
Ce sera quoi finalement ?
02:16
Les deux nouvelles de cette note, c'est la désinflation dont on a parlé et c'est
02:22
le fait que la phase conjoncturelle aujourd'hui est celle de croissance modeste.
02:26
Ce que nous voyons dans les enquêtes de conjoncture réalisées par l'INSEE, c'est une activité
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plate actuellement au quatrième trimestre.
02:34
Nous prévoyons une croissance nulle pour ce qui est du quatrième trimestre.
02:37
Nous anticipons également un rebond modéré au premier semestre.
02:42
Cela ira un petit peu mieux, notamment du fait de la désinflation, même si dans le
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même temps, l'effet des taux d'intérêt encore élevés va continuer à freiner un
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certain nombre de choses.
02:51
Un rebond modéré au premier semestre, cela nous amène au total à fin juin 2024, à
02:59
un acquis, une croissance déjà acquise pour l'ensemble de l'année de l'ordre de
03:02
0,5%.
03:03
Et quels sont les facteurs qui font que cette croissance s'établirait à ce niveau ?
03:08
C'est un rebond limité, après une phase d'atomie qu'on connaît actuellement.
03:15
Ce qui avait pas mal freiné dans les précédents trimestres, c'était plutôt du côté de
03:20
la dépense de consommation.
03:22
On avait eu cette forte hausse des prix de l'énergie, de l'alimentaire dont on vient
03:26
de parler.
03:27
C'était plutôt la consommation qui était un peu faiblarde, avec un investissement qui
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se tenait relativement bien.
03:32
Ce qu'on voit en ce moment, c'est un peu une bascule.
03:37
L'effet des taux d'intérêt pèsent sur la dépense à crédit et sur l'investissement,
03:43
encore plus particulièrement dans certains secteurs comme la construction neuve, où
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c'est particulièrement marqué.
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Alors que du côté du pouvoir d'achat et de la consommation, on aurait plutôt un léger
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mieux, un peu de rebond.
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Qu'est-ce qui va se passer pour la consommation ?
03:55
La consommation avait atteint un petit peu un point bas il y a six mois.
04:00
Il y a eu un petit rebond cet été.
04:01
Alors ça varie un petit peu au trimestre, trimestre.
04:03
Par exemple, cet automne, il y a eu des températures très clémentes, donc la consommation d'énergie
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baisse.
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Mais globalement, c'est plutôt un plus.
04:10
Donc on aurait là aussi une reprise de la consommation en début d'année prochaine.
04:14
On a parlé consommation, on a parlé pouvoir d'achat, on a parlé croissance, on n'a
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pas parlé salaire.
04:18
Par rapport à l'inflation, ça va être quoi le rapport des courbes ?
04:22
Oui, ça c'est un point important.
04:24
Les salariés ont eu des destins différents, mais globalement, il y a eu une petite baisse
04:30
du salaire réel, c'est-à-dire le salaire rapporté à l'augmentation des prix jusqu'à
04:35
présent.
04:36
Certains salariés, comme par exemple ceux au salaire minimum, sont intégralement protégés
04:41
par l'indexation, mais globalement, il y a eu une petite baisse du pouvoir d'achat
04:44
salarial.
04:45
Les courbes sont en train de se croiser selon nos prévisions, c'est-à-dire qu'avec
04:49
la diminution de la hausse des prix et le fait que les salaires augmentent quand même
04:53
un petit peu, les nouvelles devraient être un petit peu meilleures en moyenne, pas immérobolantes,
04:58
mais un peu meilleures en moyenne pour les salariés à partir de maintenant et dans
05:01
les prochains trimestres.
05:02
Un salaire plus dynamique ?
05:03
Un peu plus dynamique.
05:04
Un peu plus dynamique.
05:05
En réel.
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L'autre point important, c'est qu'en nominal, on n'a pas eu la redoutée accélération,
05:13
la fameuse spirale inflationniste qui a été redoutée.
05:15
Donc les choses restent relativement contenues, mais pour ce qui est du salaire rapporté
05:19
à la hausse des prix, ça devrait être un tout petit peu mieux dans les prochains trimestres.
05:23
Les autres chapitres, forcément l'emploi, quelle perspective ? On a un taux de chômage
05:28
à 7,4% au troisième trimestre.
05:30
Qu'est-ce qu'il va en advenir ?
05:31
Alors, pour l'emploi, il faut rappeler que ça faisait partie des bonnes surprises de
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l'économie française ces dernières années.
05:39
On a créé beaucoup d'emplois, plus d'un million depuis trois ans.
05:43
Il y a un ralentissement qui est naturel, je dirais, avec le ralentissement de l'activité.
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Donc ce que nous prévoyons à l'INSEE dans cette note de conjoncture, c'est en gros
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une stabilité de l'emploi pour ce qui est de la phase actuelle et du premier trimestre
05:57
2024.
05:58
Il y aura une petite réaccélération au second trimestre, une petite note d'espoir sur
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l'emploi.
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Donc un emploi stable, ça veut dire, compte tenu du fait qu'il y a un petit peu plus
06:07
de gens qui cherchent du travail, la population active, comme on dit, augmente un petit peu,
06:12
ça veut dire que le taux de chômage va continuer à augmenter légèrement.
06:15
Plus précisément, vous savez que le taux de chômage, après avoir pas mal baissé,
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avait été un point bas à 7,1% en début d'année.
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Il est déjà remonté à 7,4%.
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Il remonterait, selon nos prévisions, à 7,6% cet hiver avant de se stabiliser au printemps.
06:28
Merci beaucoup Nicolas Carnot, vous êtes directeur des études et synthèse économique
06:33
à l'INSEE.
06:34
Vous avez décrypté pour nous cette note de conjoncture décembre 2023.
06:37
Vous êtes ce soir l'invité d'Eco de France Info.
06:39
Merci.
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