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  • 24/10/2023

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Transcription
00:00 L'invité ECHO, Isabelle Raymond.
00:03 Bonsoir à toutes et à tous, l'invité ECHO ce soir est le président du groupe MGEN, Mathias Savignac, bonsoir.
00:10 L'actualité du jour, c'est l'arrivée du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée.
00:15 Le gouvernement avait initialement prévu d'y inscrire le doublement des franchises médicales, sur les boîtes de médicaments, des consultations également.
00:23 Il y a finalement renoncé. Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour la MEDIEL que vous dirigez ?
00:28 Alors c'est une bonne nouvelle pour les citoyens et les assurés sociaux, parce que pour la MUTUEL ça ne change absolument rien.
00:35 Dès lors qu'on est dans le cadre des franchises médicales ou des participations forfaitaires, on est sur du reste à charge pour le citoyen.
00:43 Et ce reste à charge ne peut pas être pris en charge et remboursé par les complémentaires santé.
00:49 Donc c'est plutôt une bonne nouvelle pour le reste à charge des citoyens.
00:52 Alors en revanche, l'exécutif n'a pas renoncé à moins rembourser les soins dentaires à 60% au lieu de 70% précédemment.
01:00 Un demi milliard d'euros repose désormais sur votre épaule. Forcément, vous allez devoir répercuter cette charge financière sur les tarifs.
01:08 Alors une MUTUEL, comme son nom l'indique, ne peut pas se capitaliser. D'ailleurs, il n'a que pour seule ressource les cotisations de ses adhérents.
01:16 Et donc effectivement, dès lors qu'il y a un transfert de charge de l'assurance maladie obligatoire vers l'assurance maladie complémentaire,
01:22 les MUTUEL en l'occurrence, on va réfléchir à voir de quelle manière on répercute sur les cotisations de nos adhérents cette prise en charge supplémentaire.
01:29 Parce que, à la différence de la sécurité sociale, nous n'avons pas la capacité à générer du déficit.
01:34 Et donc vous allez forcément devoir augmenter les tarifs l'année prochaine.
01:40 Alors ça fait partie des réflexions que le conseil d'administration de MGEN a en ce moment. Mais comme toutes les complémentaires santé finalement.
01:49 Mais justement, il y a des chiffres qui circulent. Certains craignent des augmentations de tarifs jusqu'à 10%. Est-ce que ce sera de cet ordre-là ?
01:55 Non, MGEN ne sera pas dans ces dimensions-là. On est en train d'affiner nos résultats.
01:59 Et c'est vrai qu'il faut attendre aussi la fin des travaux sur le PLFSS pour savoir exactement la nature élémentaire des transferts de charge de l'assurance maladie vers les MUTUEL.
02:09 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Mathias Sabiniak, vous n'avez pas une totale visibilité sur les montants qui vont être transférés de la Sécu vers les MUTUEL demain ?
02:16 Vous voyez, si par exemple, le PLFSS 2024 était adopté par 49.3 après le rejet en commission.
02:23 Ce qui va être le cas a priori.
02:24 Et que ce 49.3 comporte des transferts supplémentaires qui n'étaient pas attendus ou dont on n'avait pas connaissance.
02:31 C'est possible, vous en avez en tête ?
02:32 Il peut y avoir des amendements, il peut y avoir plein de choses. Non, je n'ai rien en tête de particulier.
02:35 Mais c'est de se dire que tant que les choses ne sont pas actées, on peut toujours avoir des prises en charge supplémentaires.
02:41 Rarement à la baisse, mais supplémentaires.
02:43 Donc il faudra qu'on voit de quelle manière on les prend en charge.
02:46 Donc vous restez vigilant et vous confirmez une augmentation de tarifs. On ne sait pas encore de quel ordre l'an prochain.
02:52 Mathias Sabiniak, avec 17 autres organisations de la société civile, des syndicats, des ONG, vous formez, dites-vous, un pacte progressiste.
03:00 Et vous prenez position dans le débat sur la fin de vie.
03:05 Le gouvernement devrait présenter un projet de loi d'ici la fin de l'année 2023.
03:08 On verra quelle sera la direction prise. Suicide assisté ou euthanasie ? Où va votre préférence ?
03:14 La préférence du pacte progressiste, MGEN aux côtés de la DMD, l'Association pour le droit à mourir dans la dignité.
03:21 Nous avons travaillé finalement à un plaidoyer commun qui vise à la fois à demander à ce que le suicide assisté fasse partie des réponses de l'aide active à mourir,
03:30 aux côtés de l'euthanasie, mais pas le choix entre l'une ou l'autre des solutions.
03:34 Parce qu'on voit, et toutes les études ont montré, que l'évaluation de la loi de 2005, Claes Leonetti, ne permettait pas de répondre à toutes les situations.
03:44 Et donc on est en faveur, bien évidemment, d'une aide active à mourir qui prenne en compte à la fois l'euthanasie et le suicide assisté.
03:49 Et pourquoi est-ce qu'il faut qu'il y ait les deux ?
03:52 Parce que, encore une fois, prenons des situations... Le suicide assisté, ça veut dire que soi-même, on est amené à s'injecter le produit qui mettra fin à ses jours.
04:03 Le produit létal.
04:04 Le produit létal. Et que dans le cas de personnes qui n'ont pas la capacité physique ou morale de choisir pour eux-mêmes et par eux-mêmes, on ne peut pas laisser des souffrances perdurer,
04:14 dès lors qu'on n'est pas en capacité soi-même de prendre la décision ou de la faire matériellement exister.
04:19 Et donc c'est pour ça que la question de l'euthanasie se pose aux côtés de celle du suicide assisté.
04:24 Donc vous pensez qu'il faut qu'il y ait les deux possibilités, parce que sinon ça créerait une différence de traitement entre les patients.
04:31 Absolument.
04:32 Est-ce que vous pensez que les Français sont prêts ?
04:34 Alors les Français sont prêts. MGEN a depuis deux ans engagé une réflexion collective auprès de son tissu militant, de son tissu salarié et de ses adhérents.
04:44 Et on voit que, les chiffres varient selon qui mesurent, mais plus de 92% de la population française est en faveur d'une évolution de la loi, parce que la loi actuelle ne permet pas de répondre à toutes les situations.
04:56 Il ne faut pas imaginer qu'une nouvelle loi répondra à toutes les situations, mais si déjà ça permet d'empêcher des souffrances supplémentaires à des personnes qui ne souhaitent pas les vivre, je trouve que c'est une avancée sociale importante.
05:10 Et quel sera votre rôle à vous dans ce nouveau modèle à la française ?
05:14 Alors bien évidemment qu'on porte une parole, mais que la parole s'accompagne d'actes.
05:19 Pour mémoire, le groupe MGEN est engagé sur ces sujets-là depuis fort longtemps.
05:23 En 1994, le groupe MGEN ouvrait sa première unité de soins palliatifs, qui permet de prendre en charge et de soulager la douleur pour les personnes en fin de vie.
05:32 Et donc on continuera, et on milite aujourd'hui aux côtés de la DMD pour la généralisation des soins palliatifs et un accès général pour l'ensemble de la population à cette solution ô combien importante.
05:42 On plaide aussi pour qu'il y ait une égalité de droit de tous les citoyens et de toutes les citoyennes face à la mort.
05:48 Et donc on plaide, on milite aussi pour une généralisation de l'aide active à mourir, suicide assisté et euthanasie.
05:54 Et on verra de quelle manière après, lorsque la loi sera passée, et gageons qu'elle passe, de quelle manière les complémentaires santé pourront accompagner chacune et chacun dans son parcours.
06:05 Aujourd'hui, mettons qu'on n'a pas les contours de la loi, les modalités, les principes, il est difficile de se projeter sur les modalités d'accompagnement.
06:12 Ce pourquoi on plaide aussi, c'est qu'on s'intéresse beaucoup aujourd'hui, et c'est légitime et c'est normal, aux souffrances des personnes qui sont dans ces situations de fin de vie.
06:22 Je pense qu'il faudra aussi s'intéresser aux personnes qui restent, c'est-à-dire l'accompagnement des familles qui ont perdu un proche, l'accompagnement aux deuils, parce que ce sont des situations très particulières.
06:32 Il faudra aussi prévoir ces accompagnements-là.
06:34 Mais ce que vous dites aujourd'hui, Mathias Servignac, c'est que la société est prête pour avoir ce débat de façon sereine, avancée, afin d'avoir un modèle à la française.
06:44 Qui ne soit ni le modèle suisse, ni le modèle belge, mais une sorte des deux en même temps.
06:48 Je le pense. D'ailleurs, la Convention citoyenne, ses 185 citoyens, qui n'étaient pas experts du sujet, ont réalisé un formidable exercice de démocratie,
06:58 qui, au cours de plusieurs semaines et par des travaux accompagnés et collectifs, ont permis de faire émerger une solution qui reprend les points que j'évoquais avec vous.
07:06 Un égal accès de toutes et tous aux solutions, développement des soins palliatifs et accès à l'aide active à mourir, avec à la fois le suicide assisté et l'euthanasie.
07:15 Et donc, on voit qu'il est important aussi qu'il y ait une réappropriation de ces sujets-là par les citoyens,
07:21 et se dire qu'on ne peut pas laisser ces sujets, qui relèvent à la fois de l'éthique, de l'humanisme, de l'accompagnement, aux seuls médecins et aux seuls spécialistes.
07:28 Nous sommes, vous et moi, spécialistes de notre existence, et il faut pouvoir avoir voix aux chalbitres.
07:33 C'est la raison pour laquelle on s'est organisé, parce qu'on estime que si la population française est aujourd'hui prête à cette évolution de la loi,
07:40 celles et ceux qui sont contre sont aujourd'hui organisés pour porter d'une seule voix, finalement, leur parole à nos positions.
07:47 Et on a décidé d'organiser notre voix au sein de ce pacte progressiste.
07:51 Merci beaucoup, de quoi nourrir le débat. Effectivement, Mathias Savignac, président du groupe MGUN.

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