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  • 07/05/2025

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00:00France Info Soir, l'invité, Agathe Lambret.
00:04Bonsoir Sophie Prima.
00:05Bonsoir Agathe Lambret.
00:06Vous êtes porte-parole du gouvernement, membre du parti Les Républicains.
00:09Le président syrien, Ahmed El-Chara, est arrivé il y a une heure environ à l'Elysée,
00:14accueilli dans la cour d'honneur du palais par Emmanuel Macron en présence de la garde républicaine.
00:18Un ex-djihadiste accueilli avec les honneurs.
00:22Cela ne pose aucune question, pas même une question de valeur pour vous ?
00:25Bien sûr, ça pose des questions et nous ne sommes pas naïfs sur qui est ce président intérimaire.
00:30Mais je vous rappelle qu'en Syrie, la situation était vraiment catastrophique
00:34et que nous n'avions plus de lien réel avec la Syrie.
00:38Or, la Syrie est un état très important pour la France, pour la sécurité des Français.
00:43Nous avons des intérêts en Syrie.
00:46Les intérêts, par exemple, de nos combattants qui sont retenus prisonniers par les Kurdes dans le nord de la Syrie.
00:54Nous avons des problèmes avec le Liban, pour la sécurité du Liban.
00:59Donc vous pensez que c'est utile de le recevoir ?
01:01Parce que Marine Le Pen parle d'irresponsabilité.
01:04Nous n'avons aucune naïveté et nous avons vraiment des exigences vis-à-vis de ce nouveau régime.
01:09Mais nous devons parler, c'est une question de responsabilité.
01:12Nous devons parler avec ce régime nouveau, avec des exigences, sans naïveté, sans cautionner.
01:18Dialoguer, ce n'est pas cautionner un certain nombre de choses.
01:21Et nous avons déjà obtenu un certain nombre d'avancées qui sont pour nous très importantes.
01:26Par exemple, la présence des communautés à l'intérieur du gouvernement.
01:30Nous sommes très attentifs à cela.
01:32Par exemple, la place des femmes.
01:33Par exemple, le fait que nous allons pouvoir...
01:36Nous faisons d'ailleurs des inspections aujourd'hui en Syrie sur la prolifération des armes chimiques.
01:42Mais en attendant, les minorités sont massacrées en Syrie.
01:44Les minorités sont massacrées parce que le gouvernement actuel a des difficultés à tenir effectivement les différentes communautés.
01:53Mais l'objectif, et nous condamnons d'ailleurs toutes ces violences,
01:56et nous condamnons les assassinats des Alaouites que nous avons vus récemment et d'autres communautés.
02:01C'est très difficile.
02:03Nous le faisons sans naïveté, mais nous le faisons en responsabilité.
02:05Parce que nous avons besoin d'avoir des relations en Syrie qui soient des relations qui sont au moins normalisées,
02:11avec un niveau d'exigence assez fort.
02:14Et nous n'avons aucune naïveté, mais nous devons avoir ce dialogue.
02:17Sophie Prima, François Bayrou a annoncé vouloir consulter les Français sur le budget.
02:22Un référendum qui suscite à minima le scepticisme au sein même du socle commun.
02:27Même à l'Elysée, il y a un certain scepticisme.
02:31Est-ce que l'idée est déjà enterrée ?
02:33En fait, qu'a voulu faire une nouvelle fois le Premier ministre ?
02:36Une nouvelle fois, le Premier ministre a voulu mettre la question du budget,
02:39de la réduction des déficits et de la souveraineté budgétaire de la France
02:42au milieu de la discussion et au milieu de la conscience des Français.
02:47Mais ça consisterait en quoi alors ce référendum ?
02:49Et dans son interview chez vos confrères, qu'a-t-il dit ?
02:52En réalité, il a dit qu'il n'écartait pas la possibilité d'un référendum.
02:57Il n'en a pas fait une...
02:59Il n'en a pas d'abord parce qu'il faut que le président de la République soit d'accord.
03:01Déjà, ce n'est pas lui qui décide, effectivement.
03:03Et ensuite, parce qu'il n'est pas encore tout à fait certain que ce soit la bonne méthode...
03:07Il a quand même précisé ses intentions devant les cadres du socle commun réunis à Matignon.
03:14Il a expliqué qu'il voulait faire un projet de loi référendaire intégrant une loi cadre pluriannuelle.
03:18Ce qui, pour lui, est très très important, c'est véritablement de mettre ce sujet au milieu de la conscience des Français
03:26pour qu'on puisse avancer ensemble sur un cadre pluriannuel d'environ 2, 3 ou 4 ans,
03:32le temps de revenir à l'équilibre financier qui est nécessaire.
03:35C'est très important pour lui de mettre cela dans la tête des Français.
03:38Le référendum pourrait être un outil utilisable.
03:42On verra.
03:43De toute façon, c'est la prérogative du président de la République.
03:45Ça ne vous a pas échappé que le président allait parler dans les jours qui viennent
03:48pour annoncer quelles étaient ses intentions en matière de référendum.
03:52Exactement.
03:52Et le président a semblé...
03:54Enfin, l'Elysée, en tout cas, a semblé enterrer cette proposition
03:57puisque l'Elysée, quelques heures après cette annonce du Premier ministre,
04:00l'Elysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron allait prendre la parole
04:03lors d'une émission spéciale mardi prochain.
04:05À cette occasion, il pourrait annoncer un ou de plusieurs référendums,
04:09mais pas sur les comptes publics.
04:10Donc, encore une fois, il est enterré, ce référendum ?
04:12Oui, alors je ne suis pas étonnée par le fait que le président de la République
04:16annonce un référendum.
04:18D'ailleurs, plusieurs questions potentiellement à l'intérieur.
04:21Nous verrons bien ce qu'il annonce.
04:23Vous ne savez pas sur quel sujet le président pourrait...
04:25Je ne sais pas sur quel sujet.
04:26Il y a eu beaucoup de propositions qui se sont remontées à l'Isée.
04:28Beaucoup de sujets qui sont remontées.
04:29On parle, par exemple, des écrans pour les enfants.
04:34On parle aussi de réforme territoriale,
04:35ce qui est un peu curieux de ma propre analyse
04:39puisque réforme territoriale, vous savez que moi, je suis sénatrice
04:41et que c'est quand même une prérogative du Sénat.
04:43Bon, il y a des sujets qui nous sont remontés.
04:45Donc, vous dites au président de ne pas s'aventurer sur ce terrain-là ?
04:47Je dis au président qu'il est libre.
04:49C'est sa prérogative et je ne me permettrai pas d'aller sur sa prérogative.
04:53Mais on retient que la porte-parole du gouvernement a un doute
04:55sur l'un des thèmes des référendums envisagés par le président.
04:57L'ancienne sénatrice sur la réforme territoriale,
05:02je suis curieuse de savoir si tel était le cas,
05:04quel serait le type de questions qui seraient posées
05:06et qui auraient échappé à la vigilance du Sénat.
05:10Pour en revenir au référendum proposé par François Bayrou,
05:13il a suscité énormément de réactions assez critiques.
05:16Je vais vous lire l'une d'entre elles.
05:17Il n'y a pas besoin de référendum pour savoir que les Français
05:19en ont assez des augmentations d'impôts.
05:21Ce qui me gêne, comme sur beaucoup de domaines,
05:23c'est qu'on a un Premier ministre qui tergiverse,
05:25qui cherche juste à gagner du temps et qui ne décide pas.
05:28Qui a dit cela, Sophie Primard ?
05:30Je ne sais pas, mais il a tort.
05:31Ou elle a tort ?
05:32C'est Laurent Wauquiez.
05:33Ah oui, il a tort.
05:35Je rappelle que vous êtes une élue Les Républicains, à la base.
05:39Et là, je viens de vous citer les propos du chef du groupe
05:42Les Républicains à l'Assemblée.
05:43À l'Assemblée nationale.
05:44Donc vous n'êtes pas d'accord avec votre chef de groupe ?
05:45Je ne suis pas d'accord avec cette analyse sur ce sujet-là
05:48parce que je viens de la famille des Républicains.
05:51Nous sommes rentrés et nous participons avec Bruno Retailleau,
05:55Annie Gennevard, un certain nombre d'autres au gouvernement.
05:58Et nous sommes dans l'action.
05:59Je voudrais juste dire à Laurent Wauquiez, s'il m'écoute,
06:02que jamais un processus budgétaire n'a commencé aussitôt.
06:05Et dans la réalité, il n'a jamais engagé autant de réflexions
06:09et autant de parlementaires, de gens de la société civile,
06:12de politiques, de partis politiques,
06:14pour recueillir les propositions qui sont celles de toutes ces personnes-là,
06:19aussitôt dans l'année.
06:20Même si les parlementaires disent qu'ils n'étaient pas au courant
06:22de cette idée de référendum.
06:23Donc ils soulignent le paradoxe de prétendre les associer
06:26et en même temps ne pas les prévenir.
06:27Nous sommes aujourd'hui dans une phase de concertation,
06:29dans une phase de travail, dans une phase de recueil des propositions.
06:32Il y aura ensuite un chemin qui sera déterminé au 15 juillet.
06:36Et à partir de là, on verra la forme que prend la consultation
06:38ou pas des Français.
06:40Mais de toute façon, le budget sera voté par l'Assemblée, par le Sénat.
06:44Ça, c'est la Constitution.
06:45Et de toute façon, ça se finira par un vote.
06:46Pour en revenir à Laurent Wauquiez,
06:48est-ce que ce n'est pas difficile pour vous ou inconfortable,
06:51je ne sais pas, d'être de droite dans ce gouvernement
06:53quand matin, midi et soir, vous avez Laurent Wauquiez
06:55qui pilonne votre action ?
06:57Vous êtes trop laxiste, pas assez efficace en matière de sécurité.
07:00Vous êtes immobile en général, vous procrastinez.
07:03Ce n'est pas difficile ?
07:04Ce qui compte pour nous, avec Bruno Retailleau, avec Annie Gennevar,
07:09avec Véronique Louvagie, avec Philippe Tabarro, etc.,
07:12avec François Mouffet,
07:13Tous les ministres LR du gouvernement.
07:14Ces ministres LR du gouvernement, c'est de montrer aux Français
07:17que quand les LR sont au gouvernement,
07:21nous avançons sur les sujets qui sont les nôtres.
07:23Donc on ne peut pas dire que Bruno Retailleau procrastine.
07:25Je pense que ça fait suffisamment de bruit médiatique
07:31et surtout, il prend suffisamment de décisions
07:34pour ne pas avoir ce sentiment qu'il procrastine.
07:36Bruno Retailleau, que vous soutenez dans la bataille
07:38pour le Congrès des Républicains ?
07:39Que je soutiens dans la bataille dans les Républicains.
07:41C'est pour ça que Laurent Wauquiez s'agit à quelques jours du Congrès ?
07:44Et bien sûr, Laurent Wauquiez est dans une autre logique,
07:46la logique de dire qu'il est totalement indépendant du gouvernement
07:50et donc qu'il peut avancer des propositions
07:52qui sont plus osées, plus estampillées LR.
07:57Nous, nous sommes dans un gouvernement polyphonique
07:59avec des sensibilités différentes
08:01et nous devons avancer avec la majorité
08:03qui est la nôtre à l'Assemblée nationale.
08:05Juste si Laurent Wauquiez décidait une rupture
08:07à la fin de la participation des LR au gouvernement,
08:09vous seriez d'accord ou pas ?
08:11Si Laurent Wauquiez décidait cela,
08:13il faudrait qu'il soit président de notre parti.
08:18On verra ça le 18 mai.
08:20Vous espérez bien qu'il ne sera pas élu.
08:21Et puis, il faudra des bonnes raisons.
08:23Il peut y avoir des bonnes raisons pour lesquelles
08:25on serait amené à quitter le gouvernement.
08:27Ça peut tout à fait exister.
08:29Pour l'instant, nous continuons à travailler
08:31et à montrer aux Français que quand on a des parlementaires LR,
08:35devenus ministres LR,
08:36on peut avancer sur des sujets qui nous sont chers.
08:39Pour en revenir au budget, Sophie Prima,
08:40vous aviez parlé d'un cauchemar à propos de ce budget 2026.
08:43Pourquoi on ne taxe pas davantage l'héritage ?
08:46Il y a une sorte de paradoxe
08:48et le monde revient dessus.
08:50C'est passionnant.
08:52En ce moment, la France est devenue une société d'héritiers.
08:55C'est ce que pointe le journal.
08:57Je vais vous donner un chiffre.
08:58D'ici à 2040, 9 000 milliards d'euros de patrimoine
09:01détenus par les Français les plus âgés
09:02seront transmis à leurs enfants,
09:04seront une note de la Fondation Jean Jaurès.
09:05Est-ce que vous trouvez ça normal ?
09:07Ça fait partie des propositions qui nous sont faites aujourd'hui.
09:09C'est-à-dire que nous recueillons toutes les propositions,
09:12quelles qu'elles soient.
09:13Vous savez que la proposition du gouvernement,
09:15c'est de ne pas augmenter les impôts d'une façon générale.
09:19Mais ça, c'est un totem ?
09:20Les successions ?
09:22Oui, pas augmenter les impôts.
09:24Est-ce que les successions font partie ?
09:25Je vais vous répondre en matière de gouvernement
09:27avec ma casquette de porte-parole du gouvernement
09:29et je vous répondrai ensuite avec ma casquette peut-être LR,
09:31ancienne LR.
09:32Avec ma casquette du gouvernement,
09:33je vous dis qu'aujourd'hui, rien n'est interdit,
09:36mais nous avons deux objectifs.
09:38Un, ne pas augmenter les impôts.
09:40Deux, diminuer les dépenses,
09:41qui sont nos deux objectifs.
09:43Nous verrons l'ensemble des propositions,
09:44nous verrons les équilibres
09:45et nous verrons le 15 juillet ce qui sera décidé.
09:48Ça, c'est la position du gouvernement.
09:50Mais avec votre casquette LR ?
09:51Avec ma casquette LR,
09:53je ne souhaite pas que les impôts soient augmentés,
09:55y compris sur les impôts de succession,
09:57parce qu'on en a déjà parlé,
10:00ces successions,
10:02elles sont l'héritage de revenus
10:06qui sont déjà taxés
10:08plusieurs fois pendant la vie
10:10de ceux qui les transmettent.
10:12Donc je pense qu'un excès de succession,
10:14ça finit par être...
10:16Même pour les plus gros héritages,
10:16même pour les 10% des plus gros héritages.
10:18Oui, mais je sais bien,
10:19c'est assez facile de dire,
10:20même pour les plus gros,
10:21mais ça ne fait pas la maille
10:23des économies qu'on doit faire.
10:24Donc je pense que le principe de base,
10:26c'est quand on a payé toute sa vie des impôts
10:28de façon importante sur des revenus
10:31qui ont créé de l'épargne,
10:33qui ont créé une succession,
10:35on n'a pas besoin encore une fois
10:36de repayer des impôts.
10:38Mais vous avez raison sur un point.
10:39Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
10:41ce sont les salariés qui sont les plus taxés,
10:43qui participent le plus aux charges sociales
10:46de notre modèle social.
10:47Et ça, il y a un moment,
10:48il faudra qu'on réfléchisse là-dessus,
10:50puisque c'est eux qui payent le plus
10:52de contributions à notre modèle social.
10:54Merci beaucoup, Sophie Prima,
10:56porte-parole du gouvernement,
10:57d'avoir répondu aux questions de France Info.
10:58Et merci Agathe Lambré,
10:59l'interview de 18h30,
11:00de retour demain.

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