Le coordinateur de La France insoumise était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 4 juillet 2023.
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00:00 Bonjour Manuel Bompard. - Bonjour.
00:01 - La nuit a été calme, 72 interpellations sur l'ensemble du territoire.
00:05 Est-ce que vous vous félicitez de ce retour au calme qui, pour l'instant, est relatif ?
00:10 - Bien évidemment. La question qui est posée maintenant, c'est comment on crée les conditions
00:15 pour que ce qui s'est passé il y a ces dernières nuits, ces derniers jours,
00:20 ne se reproduise pas dans plusieurs mois ou dans plusieurs années.
00:23 Et donc, comment on fait en sorte d'apporter une réponse
00:27 aux problèmes profonds et structurels qui ont été dévoilés, révélés,
00:32 par ce qui est l'élément déclencheur des événements de ces derniers jours.
00:36 C'est-à-dire, il y a une semaine, la mort de ce jeune homme, Naël,
00:40 qui a été tué à bout portant. Tout le monde a vu les images.
00:44 - Tué par un tir de policier.
00:46 - Tué par un tir de policier. Tout le monde a vu les images.
00:48 Et donc, ce que nous disons depuis le premier jour,
00:52 c'est que cet événement, malheureusement, ce n'est pas un événement isolé,
00:56 qui vient après une multiplication et une succession de personnes
01:00 qui sont décédées suite à des refus d'optopérer.
01:02 Et que si on veut que ça ne se reproduise pas,
01:06 et on doit vouloir que ça ne se reproduise pas,
01:08 alors il faut être en capacité d'apporter des réponses à cette question
01:12 et à ce problème.
01:13 Et on a mis sur la table un certain nombre de propositions pour cela.
01:17 C'est l'abrogation de la disposition législative de 2017
01:21 qui a été introduite par Bernard Cazeneuve.
01:24 - Qui a soupli l'usage du tir.
01:29 - En cas de refus d'optopérer, dans certains cas.
01:31 - Et tout le monde sait, et tous les chiffres le démontrent,
01:35 que depuis l'entrée en vigueur de cette disposition législative en 2017,
01:40 le nombre de personnes qui sont décédées suite à des refus d'optopérer est croissant.
01:44 - Il y a eu 17 personnes.
01:45 - Faites référence à une étude qui a été citée notamment par le Média Blast,
01:49 selon laquelle il y a eu 5 fois plus de germes mortels.
01:51 - Oui, il y a eu 17. C'est une étude.
01:53 Il n'y a pas encore de chiffre officiel au niveau du ministère de l'Intérieur.
01:56 - Pour l'instant, c'est ce que nous connaissons.
01:58 - Le nombre de...
01:59 - Si vous voulez qu'on parle...
02:00 - L'usage d'armes à feu, en tout cas, est revenu au même niveau qu'avant la loi.
02:03 - Mais il y a une chose qui est claire, et c'est une réalité humaine,
02:06 avec des conséquences dramatiques pour un certain nombre de familles,
02:09 c'est qu'il y a 17 personnes qui sont décédées suite à des refus d'optopérer
02:12 entre 2002 et 2017, donc sur une période de 15 ans,
02:15 et qu'il y en a 30 entre 2017 et 2022, c'est-à-dire après la modification de la loi.
02:20 Il y a eu une personne, plus d'une personne chaque mois,
02:24 qui est décédée l'année dernière suite à un refus d'optopérer par le tir d'un policier.
02:28 Il y en a eu une personne en 10 ans en Allemagne.
02:31 Donc à un moment, il faut peut-être se poser la question de savoir
02:33 si notre cadre légal n'a pas quand même une responsabilité écrasante dans cette situation.
02:37 Et si on ne veut pas que ça se reproduise, il faut modifier la loi.
02:40 C'est la première chose à faire de mon point de vue.
02:42 - On va parler de vos propositions, justement, aussi pour sortir de la crise,
02:45 mais l'urgence ces derniers jours, c'était le retour à l'ordre.
02:48 Est-ce que c'était la bonne méthode d'utiliser, par exemple, 45 000 policiers et gendarmes
02:53 de mobiliser autant de personnes ces derniers jours ?
02:55 - Mais moi, j'ai dit depuis le début, avec mes amis de la France insoumise,
02:59 que si on voulait un retour au calme, un retour à l'apaisement,
03:02 ce que bien évidemment tout le monde souhaitait,
03:04 il fallait créer les conditions politiques pour que ce retour à l'apaisement
03:08 soit un retour qui soit un retour durable.
03:10 - Oui, mais pourquoi vous ne l'avez pas appelé au calme ?
03:13 - Pourquoi vous ne l'avez pas appelé au calme ?
03:14 - Mais précisément pour la raison que je suis en train de vous indiquer,
03:17 c'est-à-dire que comme tout le monde, je souhaite qu'il n'y ait pas des dégradations de commerce,
03:22 comme tout le monde, je ne souhaite qu'il n'y ait pas des maires qui soient agressés,
03:26 comme tout le monde, je souhaite qu'il n'y ait pas des personnes qui soient agressées,
03:29 mais je pense qu'il faut créer les conditions pour que ça ne soit pas le cas.
03:32 Et créer les conditions, c'est apporter des réponses politiques à la vague de colère et d'émotion
03:36 qui s'est emparée du pays suite à la mort du jeune Maël.
03:39 - Emmanuel Bompard, si je vous pose la question,
03:41 c'est parce que l'attitude des Insoumis fait polémique au sein même de la NUPES.
03:45 Je vais vous citer Olivier Faure, mais pour ne citer que lui,
03:47 il parle d'un profond désaccord avec vous.
03:50 Il dit "Nous n'avons pas à encourager les exactions sur les commerces et les biens publics".
03:54 Est-ce que vous avez encouragé les exactions par votre silence ?
03:58 - Bien évidemment que non, et je crois vous avoir répondu de manière très claire sur le sujet.
04:02 Et je vais même vous dire, je suis d'accord, j'ai un profond désaccord avec Olivier Faure,
04:06 parce qu'Olivier Faure fait partie des députés qui ont voté en 2017 la modification de la loi
04:12 qui a été proposée par Bernard Cazeneuve, qui était Premier ministre socialiste à l'époque,
04:17 et il a été voté par un certain nombre de députés socialistes, dont Olivier Faure.
04:20 Donc oui, c'est vrai, sur ce sujet, je le reconnais, j'ai un profond désaccord avec Olivier Faure.
04:24 Tous les socialistes ne l'avaient pas voté.
04:27 D'ailleurs, d'autres socialistes avaient voté contre à l'époque.
04:30 Donc c'est vrai, sur ce sujet, on a un désaccord.
04:33 Mais le rôle d'un élu, c'est de créer des conditions,
04:35 c'est de poser sur la table des propositions politiques pour faire en sorte que le calme puisse revenir.
04:40 Sinon, il y a M. Mbappé qui a appelé au calme,
04:43 il y a la grand-mère du jeune Nahel qui a appelé au calme, et c'est très bien qu'il l'ait fait,
04:48 mais le responsable politique, sa responsabilité dans une situation comme celle-ci,
04:52 c'est justement de mettre des propositions sur la table pour régler les problèmes.
04:55 Pour faire des propositions, il faut faire un diagnostic d'abord.
04:57 Pour vous, qu'est-ce qu'on vit en ce moment ?
04:59 Qu'est-ce que c'est ce qui se passe en ce moment dans ces quartiers ?
05:02 C'est un mouvement de révolte, d'explosion, d'une cocotte minute qui montait depuis des années et des années.
05:09 Et sur lequel la mort du jeune Nahel est venue, si vous voulez, son meurtre même,
05:17 puisqu'il s'agit d'un meurtre, est venu jeter une sorte d'étincelle sur cette cocotte minute qui était en ébullition.
05:25 – Voilà ce qu'on vit. – C'est un mouvement social, en quelque sorte ?
05:28 – Je ne sais pas si c'est un mouvement social, c'est un mouvement de révolte,
05:31 et comme dans tout mouvement de révolte, il y a bien évidemment parfois des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord,
05:36 c'est une évidence, mais la question qui est posée c'est, est-ce qu'on s'attaque aux causes de cette explosion ?
05:41 Ou est-ce qu'on dit, allez, regardez, depuis, c'était il y a une semaine,
05:45 une semaine que ce jeune homme a été tué, il y a une semaine, vous n'en parlez même plus.
05:51 Le gouvernement, parce que je vois bien que pour le gouvernement,
05:54 c'est toujours la faute des autres, jamais de sa faute,
05:55 c'est-à-dire c'est la faute de la France Insoumise, de Jean-Luc Mélenchon,
05:59 des jeux vidéo, des parents dans les quartiers populaires, mais lui, sa responsabilité ?
06:03 Quelle est sa responsabilité au gouvernement ?
06:06 Sa responsabilité, c'est de prendre la parole, c'est de dire,
06:09 cet acte qui a été commis nous émeut, et on va faire en sorte que ça ne puisse plus se reproduire.
06:17 Quelle est la proposition, juste une seule, qui a été mise sur la table par le gouvernement depuis une semaine,
06:22 pour dire, ce qui s'est passé là ne peut pas se reproduire, rien.
06:25 Et vous savez pourquoi ? La vérité.
06:26 C'est parce que les syndicats de police, et notamment le syndicat de police Alliance,
06:31 qui représente plus de 50% aux dernières élections,
06:34 tient le gouvernement, que le gouvernement ne veut pas s'affronter au syndicat de police Alliance.
06:39 Vous me dites à moi, vous n'avez pas appelé au calme, etc.
06:42 Mais quand le syndicat de police Alliance publie ce communiqué,
06:46 ce communiqué dans lequel il dit que les gens,
06:48 qu'un certain nombre de Français sont des nuisibles, qu'il est en guerre,
06:51 qu'il menace le gouvernement, est-ce que vous avez demandé
06:54 au ministre de l'Intérieur, au président de la République,
06:57 pourquoi il ne les appelle pas au calme ?
06:59 Vous mettez sur le même plan les violences de la police et les violences des émissions ?
07:03 Je ne mets rien sur le même plan.
07:04 Je considère que ce communiqué est un communiqué dramatique, extrêmement grave.
07:08 Et j'attendais du ministre de l'Intérieur, M. Darmanin,
07:11 qui dise clairement que ça, ce n'était pas acceptable.
07:13 Parce que la police, elle n'a pas à menacer le pouvoir politique.
07:16 La police, elle n'a pas à être en guerre contre une partie de sa population.
07:20 La police, elle est au service de la population et au service du pouvoir politique.
07:23 Et quand un syndicat de police tient des propos comme celui-ci,
07:26 le rôle du ministre de l'Intérieur, c'est de dire ça, ce n'est pas acceptable.
07:29 Et ils ne le font pas.
07:30 Et ils ne font aucune proposition pour essayer de faire en sorte
07:33 que ce qui s'est passé la semaine dernière ne se reproduise pas.
07:35 On va voir avec vous justement, Manuel Bompard,
07:36 comment on fait pour sortir maintenant de cette crise,
07:39 avec des concertations qui vont aussi s'ouvrir et qui ont commencé dès hier,
07:43 puisque les présidents de groupe étaient reçus par la Première ministre à Matignon.
07:47 Vous restez avec nous, Manuel Bompard,
07:48 coordinateur de la France Insoumise, député des Bouches-du-Rhône.
07:50 9h moins 20, c'est le Fil info.
07:52 Sophia Chène.
07:53 Une semaine après la mort du jeune Nahel tué par la police à Nanterre,
07:57 les violences urbaines continuent de diminuer.
08:00 72 interpellations dans tout le pays la nuit dernière, selon le dernier bilan.
08:04 Les émeutes qui coûteront 1 milliard d'euros aux entreprises,
08:06 selon le président du Medef, Geoffroy Routh-Bézieux,
08:09 dans Le Parisien Aujourd'hui en France.
08:10 Il précise que plus de 200 commerces ont été entièrement pillés,
08:13 300 agences bancaires détruites et 250 bureaux de tabac dégradés.
08:18 En région parisienne, les dégâts dans les transports publics.
08:20 Ce chiffre tâte à au moins 20 millions d'euros selon Île-de-France Mobilité,
08:23 qui déplore une quarantaine de bus brûlés.
08:26 Aux Etats-Unis, une fusillade a fait 4 morts et 2 enfants blessés hier soir en pleine rue,
08:31 à Philadelphie sur la côte Est.
08:32 Un homme a été arrêté par la police.
08:34 Et puis elle devait faire son ultime vol ce soir, la fusée Ariane 5.
08:38 Après 27 ans de bons et loyaux services,
08:40 son lancement est une nouvelle fois repoussé à cause des mauvaises conditions météo.
08:44 Arianespace prévoit un nouveau lancement au plus tôt, possiblement mercredi.
08:48 Le 8/30 France Info.
08:54 Agathe Lambret, Laurence Méchal.
08:57 - Toujours avec Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise.
09:00 Manuel Bompard, on parlait des causes de cette révolte.
09:03 Quand on va être dévalisé à un Apple Store, on porte un message politique pour vous ?
09:07 - Sans doute pas, mais comme dans tout mouvement de révolte,
09:12 il peut y avoir une étincelle, il peut y avoir quelque chose qui porte une signification politique.
09:18 Et puis d'autres actes, d'autres événements qui se greffent là-dessus.
09:21 Et j'ai dit tout à l'heure que bien évidemment, je n'étais pas d'accord avec ce type d'action,
09:26 comme nous l'avons toujours dit depuis le début.
09:28 Mais si vous voulez faire comme si ce qui se passait depuis plusieurs jours
09:32 n'avait rien à voir avec ce qui s'était passé la semaine dernière,
09:35 c'est-à-dire le meurtre du jeune Nahel, vous pouvez effectivement le faire.
09:39 - Ah non, ça ne…
09:39 - Mais alors vous allez m'expliquer pourquoi les événements de ces dernières nuits
09:44 ne se sont pas produits il y a une semaine, il y a deux semaines, il y a trois semaines,
09:47 mais précisément après le fait que ce jeune homme ait été tué par un policier dans sa voiture.
09:52 Voilà, tout simplement.
09:53 Donc à partir de ce moment-là, si on veut être responsable,
09:55 et si on veut, parce qu'on aime notre pays, si on veut apporter des réponses
09:58 qui permettent de trouver des solutions qui soient des solutions durables,
10:02 et pas juste une accalmie avant qu'il y ait une nouvelle explosion
10:05 dans plusieurs semaines ou dans plusieurs mois ou dans plusieurs années,
10:08 alors il faut essayer de comprendre les raisons de cette explosion
10:11 et y apporter des réponses politiques.
10:12 Et j'ai mis sur la table la question de la loi de 2017,
10:15 mais je ne pense qu'il n'y a pas que ça.
10:17 Je pense qu'il y a le fait que depuis des années et des années,
10:20 des situations de personnes qui meurent suite à des violences policières
10:23 se sont multipliées, que à tort, l'IGPN en permanence ne fait pas correctement son travail.
10:31 - Donc il faut quoi, Manuel Bonpart ?
10:32 Il faut refonder la police, il faut refonder d'abord l'IGPN ?
10:35 - Il faut remplacer la loi de 2017, il faut décider, je crois,
10:40 comme l'a proposé par exemple le syndicat de la magistrature,
10:43 de dépayser de manière systématique toutes les enquêtes de violences policières
10:46 pour qu'elles ne soient pas traitées par les juges de la même juridiction
10:50 que là où travaillent les policiers qui sont mis en cause,
10:54 parce que sinon, forcément, ils ont l'habitude de travailler au quotidien
10:57 et ça peut poser des problèmes.
10:58 - Il faut rafraîchir l'IGPN à un autre ministère ?
11:00 - Et il faut une réforme en profondeur de la cave au grenier de la police nationale aujourd'hui.
11:06 Moi, je veux bien qu'on me dise que ça veut dire quoi ?
11:08 Ça veut dire remplacer l'IGPN par une autorité de contrôle indépendante,
11:12 ça veut dire remettre en cause la formation des policiers
11:15 pour avoir des policiers qui sont mieux formés,
11:17 ça veut dire trouver et en permanence chercher les formes d'une police
11:22 qui soit une police de l'apaisement, donc davantage de polices de proximité
11:26 et moins de bacs par exemple, ça veut dire faire en sorte que la question
11:33 du racisme structurel qui existe dans la police…
11:35 - Il y a un racisme structurel ?
11:36 - Mais bien sûr, et ce n'est pas seulement moi qui le dis, vous savez,
11:39 l'ONU vendredi dit "la France doit se pencher sur les problèmes de racisme dans la police"
11:44 et le défenseur des droits dans un rapport de 2017,
11:48 je peux vous redonner les chiffres précis si vous voulez,
11:50 disait qu'une personne qui est une personne noire ou arabe
11:54 avait beaucoup plus de chances d'être contrôlée qu'une personne blanche.
11:58 Ça c'est des réalités, on peut faire comme si elles n'existaient pas si vous voulez,
12:01 mais si on veut apporter une réponse sérieuse au problème auquel on est confronté ces derniers jours,
12:06 il va falloir s'attaquer à ces questions-là.
12:08 Et je suis stupéfait, je suis stupéfait du déni du gouvernement
12:12 qui quand il est interrogé sur la mise en cause de l'ONU,
12:15 qui dit "il va falloir s'attaquer au problème de racisme dans la police",
12:18 dit "non non, c'est pas un problème"
12:19 ou quand j'entends des responsables politiques comme M. Nunes, le préfet de police,
12:23 ancien ministre du gouvernement d'Emmanuel Macron dire
12:25 "non non, il n'y a pas de racisme dans la police"
12:27 ou Mme Braune-Pivet après ce qui s'est passé la semaine dernière
12:29 nous dire que le travail de la police est merveilleux.
12:32 Voilà, et ça si vous croyez que ce sont des paroles d'apaisement et de calme,
12:35 et bien franchement on ne vit pas dans le même sens.
12:37 Vous diriez comme Jean-Luc Mélenchon "la police tue", vous reprendriez ces mots ?
12:40 C'est une réalité malheureusement.
12:41 Donc une généralité.
12:43 Mais ce n'est pas une généralité madame.
12:44 Quand vous dites "l'école ne permet pas à l'ensemble de nos élèves de pouvoir réussir",
12:50 vous ne dites pas que l'ensemble des enseignants font mal leur travail.
12:54 Vous dites qu'il y a un problème structurel
12:56 qui fait que malheureusement ça ne permet pas à chaque jeune
12:59 d'avoir accès à une éducation de qualité, pour vous donner un exemple.
13:02 Donc quand je mets en cause la police, je mets en cause la police comme système.
13:05 Je ne mets pas en cause l'ensemble des individus qui y travaillent.
13:08 Et oui bien sûr la police tue malheureusement, parce qu'elle a tué.
13:11 Elle a tué 14 personnes l'année dernière suite à des refus d'obtempérer.
13:15 Pour certains d'ailleurs, une jeune fille qui s'appelait Rihanna,
13:19 qui est morte il y a un an, qui était passagère du véhicule,
13:21 qui ne conduisait pas, et sur laquelle dans cette affaire-là,
13:24 les policiers n'ont toujours pas été entendus, alors que c'était il y a un an.
13:27 Donc oui la police tue.
13:28 Et malheureusement la police tue, et parfois la police ment aussi.
13:30 Parce que c'est ce qui s'est passé la semaine dernière.
13:32 Parce que la première version policière, c'était qu'il n'y avait pas de problème,
13:36 et que le policier était devant le véhicule,
13:38 et donc que c'était légitime qu'il utilise l'arme pour se défendre.
13:41 Donc oui bien sûr qu'il y a des problèmes, mais il faut s'y attaquer.
13:43 – Est-ce qu'il faut déterrer le plan Borloo ?
13:46 – Je ne sais pas si c'est le plan Borloo la solution,
13:48 mais clairement, une fois qu'on a traité,
13:51 et j'y insiste, d'abord la question du rapport entre la police et les citoyens,
13:55 ça c'est la priorité pour nous.
13:57 Il me semble que c'est ce qui permettra d'avoir un message d'apaisement,
14:01 et que les gens se disent "ah enfin ce sujet va être traité".
14:04 – Je vous cite des mesures du plan Borloo qui ont finalement été enterrées à l'époque.
14:08 La création d'un fonds de 5 milliards d'euros,
14:09 dont 1 milliard pour le RER, notamment pour les transports.
14:12 Des coachs d'insertion, le lancement d'une académie de leaders
14:15 qui était destinée aux talents de la jeunesse des quartiers populaires.
14:19 Et puis une juridiction qui serait chargée de sanctionner l'inaction des administrations,
14:23 et qui avait été nommée par Jean-Louis Borloo, la cour d'équité territoriale.
14:27 Tout ça ce sont des bonnes mesures, il faut les reprendre.
14:28 – On peut rediscuter certaines, je ne vais pas vous dire "ça c'est bien, ça c'est pas bien".
14:32 Ce que je vais vous dire d'abord, c'est que la première chose à dire,
14:36 c'est que ce plan a été enterré.
14:37 – Oui.
14:37 – Donc ça fait maintenant 6 ans qu'Emmanuel Macron est président de la République.
14:41 – 5 ans 2018 quand il a été enterré.
14:43 – 6 ans qu'Emmanuel Macron est président de la République.
14:45 Rien n'a été fait, aucune politique spécifique n'a été mise en place
14:49 pour traiter le problème de la ségrégation sociale,
14:53 et de la ségrégation même parfois spatiale,
14:55 dans lequel vivent un certain nombre de quartiers populaires.
14:57 – Alors qu'est-ce que vous comprenez ?
14:59 – D'abord, mais j'y insiste, excusez-moi, je vais y venir sur votre question.
15:02 – Le lien entre la police et la population.
15:05 – Non mais c'est essentiel.
15:06 – On a compris que c'était l'urgence pour vous.
15:08 – La question du racisme, comprenez que pour une partie des citoyennes
15:10 et des citoyens de ce pays, la question des brimades racistes,
15:13 des violences policières sont le lot quotidien.
15:16 Et ensuite, oui effectivement il y a des questions structurelles
15:19 auxquelles il faut répondre, comment on fait ?
15:21 On remet des services publics dans les quartiers populaires
15:23 parce qu'ils sont sous-dotés en quartier populaire.
15:25 On remet un accès aux soins dans les quartiers populaires
15:28 parce qu'on parle souvent des déserts médicaux avec les zones rurales.
15:31 Et c'est vrai, il y a des zones rurales qui sont…
15:33 – Comment on fait par exemple pour faire revenir les médecins ?
15:34 Ils ne veulent pas y aller dans les quartiers populaires ?
15:36 – Par exemple, je ne sais pas si vous savez,
15:38 il y a 15 jours à l'Assemblée nationale, il y avait une proposition
15:41 qui était de faire en sorte, qui était portée de manière transpartisane d'ailleurs,
15:44 qui était de créer ce qu'on appelait le conventionnement,
15:46 c'est-à-dire de dire que dans des zones qui étaient surdotées en médecins,
15:50 on ne permettait pas de nouveaux médecins s'installer,
15:53 on les poussait à aller s'installer dans d'autres zones.
15:54 – Et la réponse d'Elisabeth Bande c'était il n'y a pas de zones surdotées.
15:57 – Mais c'est faux, il y en a.
16:00 J'ai entendu ces arguments à l'Assemblée nationale,
16:01 on m'a dit il y a 80% des zones qui sont sous-dotées.
16:05 Très bien, donc il y en a bien 20% qui sont surdotées.
16:08 – Peut-être dotées comme il faut.
16:10 – D'accord, mais peut-être qu'on peut commencer par faire en sorte
16:13 de s'attaquer aux 80% qui sont sous-dotées.
16:16 Donc j'ai pris l'exemple de la santé, ce n'est pas le seul exemple,
16:18 mais puisqu'on vient là-dessus, je vous répondais.
16:20 Donc remettre des services publics dans les quartiers populaires,
16:24 c'est une nécessité.
16:25 Et ensuite bien sûr c'est les questions de politique de l'emploi,
16:28 c'est les questions d'accès à l'école publique.
16:30 Le président de la République était à Marseille la semaine dernière,
16:33 il était dans les quartiers nord de Marseille,
16:35 et il vient nous dire qu'il faut le collège de 8h à 18h.
16:38 Mais vous savez la réalité dans un certain nombre de collèges,
16:41 c'est que ce n'est pas jusqu'à 18h, c'est jusqu'à 13h ou 14h.
16:43 Parce qu'il y a des enseignants qui n'ont pas été remplacés,
16:46 parce qu'il n'y a personne pour faire cours aux élèves.
16:48 Dans les quartiers nord de Marseille, il y a 8 fermetures de classes
16:51 sans l'école primaire qui sont annoncées pour la rentrée.
16:53 Donc si vous voulez vous attaquer à ces problèmes,
16:55 il faut davantage de moyens, il faut arrêter ces fermetures de classes.
16:58 Il faut effectivement de la rénovation urbaine,
17:00 mais pas comme elle est faite aujourd'hui.
17:01 Pas pour expulser les habitantes et les habitants
17:04 des quartiers populaires de leur quartier,
17:05 pour faire en sorte qu'ils puissent vivre dans un habitat de meilleure qualité.
17:10 Bon voilà toutes ces questions-là.
17:11 Vous voulez qu'on parle d'une difficulté pour les quartiers populaires ?
17:14 Moi, sur la circonscription qui est la mienne à Marseille
17:17 et dans les quartiers nord de Marseille,
17:18 vous avez des gens ces derniers mois qui ont vu
17:20 leur charge locative liée à l'augmentation des prix de l'énergie
17:24 bondir de 200 ou de 300%.
17:26 Qu'est-ce qu'on fait sur ce sujet ?
17:28 Le président de la République nous dit "j'ai fait un bouclier tarifaire",
17:30 son bouclier tarifaire il est percé, il ne fonctionne pas.
17:32 Donc voilà, c'est un chantier, mais un chantier majeur
17:35 qu'il faut engager pour répondre à ces problèmes.
17:38 Manuel Bonpar, député de Marseille, donc des Bouches-du-Rhône
17:40 et coordinateur de la France Insoumise, invité du 8.30.
17:43 8h50 d'abord le Fil-Info avec Sophie Echene.
17:46 Une semaine après la mort du jeune Naël à Nanterre,
17:49 plus de 200 mères dont les communes ont été les plus touchées par les émeutes
17:52 seront reçues à l'Élysée aujourd'hui par Emmanuel Macron,
17:55 le chef de l'État qui s'est rendu dans une caserne de police parisienne hier soir
17:59 pour apporter son soutien aux forces de l'ordre
18:00 et les remercier de leur mobilisation ces derniers jours.
18:03 La France a rapatrié ce matin 10 femmes et 25 enfants
18:06 des camps de prisonniers djihadistes en Syrie.
18:09 La plupart des mineurs ont été confiés à l'aide sociale à l'enfance.
18:11 Sur les 10 adultes, 7 femmes sont en garde à vue,
18:14 les 3 autres doivent être présentés à un juge d'instruction dans la journée.
18:18 Au Sénégal, le président Makisal crée la surprise,
18:20 il ne briguera pas de 3ème mandat lors du prochain scrutin en février,
18:24 c'est lui qui l'a annoncé hier soir.
18:26 Et les résultats du BAC commencent à tomber depuis un peu moins d'une heure maintenant,
18:29 85% d'admis à environ toutes séries confondues.
18:32 Pour savoir si vous ou votre enfant a décroché le précieux sésame,
18:35 rendez-vous sur notre site franceinfo.fr.
18:37 Les résultats arrivent petit à petit.
18:40 France Info.
18:43 Le 8/30 France Info.
18:45 Agathe Lambret, Laurence Enechal.
18:48 Toujours avec Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise.
18:52 Manuel Bompard, une cagnotte de soutien aux policiers mis en examen
18:55 a récolté 1 300 000 euros.
18:57 Vous dites qu'il faut la fermer immédiatement ?
18:59 Mais bien sûr, écoutez, c'est une provocation, c'est scandaleux.
19:03 Je rappelle qu'il y a une famille...
19:05 Pourquoi c'est scandaleux si des gens veulent venir en aide à la famille de ce policier ?
19:08 Je rappelle qu'il y a une famille qui a été endeuillée.
19:11 Mais l'un n'empêche pas l'autre.
19:12 Si, l'un n'empêche l'autre, parfois.
19:14 C'est-à-dire qu'il y a des signaux, il y a des symboles,
19:16 il y a des messages qu'envoie cette cagnotte,
19:19 que je trouve totalement inacceptable.
19:21 Et je suis scandalisé par le fait qu'interrogés sur ce sujet,
19:26 les ministres du gouvernement considèrent que ce n'est pas leur problème,
19:29 et que ce n'est pas le sujet.
19:30 Notamment quand je le mets en parallèle
19:31 avec ce qui s'était passé pendant la mobilisation des Gilets jaunes.
19:34 Vous vous en rappelez peut-être ?
19:35 Le boxeur.
19:36 Il y a eu un moment où une personne avait mis un coup de poing à un policier,
19:39 il avait été jugé, ce qui était tout à fait normal.
19:41 Et la cagnotte avait été fermée.
19:43 Et des gens avaient fait une cagnotte pour appuyer, le soutenir, etc.
19:45 C'était pour payer ses frais de justice.
19:47 Et c'était...
19:47 D'accord.
19:48 C'était pas juste un coup de poing, c'était un boxeur.
19:50 Non mais d'accord.
19:51 J'ai dit à quel point c'était inacceptable.
19:52 Qui avait frappé plusieurs fois un policier.
19:54 Mais attendez parce que...
19:55 À l'époque, Jean-Luc Mélenchon avait condamné la fermeture de cette cagnotte.
19:59 Donc ça veut dire que...
20:00 C'est pour ça que j'interroge.
20:01 Oui, quand on est un gilet jaune et qu'on va donner des coups de poing à un gendarme,
20:05 on a le droit de recevoir des sous, c'est ça ?
20:07 Non, c'est pas ça que je suis en train de dire.
20:08 Ce que je suis en train de dire, c'est que le gouvernement...
20:10 Parce que si vous voulez, vous pouvez vous rappeler
20:12 de la réaction de Jean-Luc Mélenchon à l'époque.
20:13 Mais est-ce que vous vous rappelez de la réaction du gouvernement à l'époque ?
20:16 Elle avait fermé cette cagnotte.
20:17 Non, non, c'est pas seulement la cagnotte avait fermé.
20:20 C'est...
20:21 Madame Schiappa avait dit "je suis scandalisé par cette cagnotte", etc.
20:25 Et là, par contre, il n'y a pas de problème, c'est ça ?
20:28 Ils avaient dit que ce n'était pas de nature à apaiser, cette cagnotte,
20:31 notamment parce que d'origine, il y a une personnalité d'extrêmement...
20:33 J'ai entendu aussi M. Darmanin dire,
20:35 suite au communiqué du syndicat Alliance et Police,
20:38 que ce n'étaient pas ses mots.
20:40 Je trouve que c'est une condamnation extrêmement ferme et extrêmement vigoureuse.
20:43 Écoutez, franchement, un peu de sérieux,
20:45 je rappelle quand même qu'il ne faut peut-être pas oublier qu'il y a une semaine de ça,
20:49 il y a un jeune homme qui a été tué, il y a sa maman qui est endeuillée.
20:52 Le président de la République aurait pu, par exemple, aller la voir,
20:56 aller discuter avec elle.
20:57 Lui dire, je vous partage la peine et l'émotion de la nation tout entière.
21:02 Pourquoi ne le fait-il pas ?
21:03 Donc je trouve que...
21:04 Parce qu'il y a une enquête en cours, peut-être.
21:06 Parce qu'il y a une enquête judiciaire en cours et qu'il est...
21:08 Mais l'enquête judiciaire en cours n'enlève rien à la peine et à la douleur de cette famille.
21:14 Le président de la République, sa responsabilité dans ce moment-là,
21:17 c'est de représenter la nation tout entière et de dire à cette famille,
21:22 c'est la nation tout entière qui partage votre peine et votre chagrin.
21:25 Vous trouvez que l'exécutif n'a pas trouvé les mots, ces derniers jours ?
21:27 N'a pas trouvé les mots ?
21:28 J'ai retrouvé, par hasard, une déclaration de Jacques Chirac, président de la République.
21:34 Après les émeutes de 2005.
21:35 Après les émeutes de 2005.
21:37 Je le dis immédiatement, je ne suis pas chiracien.
21:40 Il y a un certain nombre de choses qu'a dit Jacques Chirac
21:42 ou d'actes qu'il a posées avec lesquelles je suis en désaccord radical.
21:45 Mais même Jacques Chirac, en 2005, avait dit des phrases comme
21:50 "une des conditions du respect de la République et de l'ordre, c'est la justice".
21:54 Exactement les termes que nous utilisons aujourd'hui
21:57 et qui nous ont valu depuis plusieurs jours de la part de nos adversaires politiques
22:02 à un procès totalement inacceptable et odieux.
22:05 Il avait mis 15 jours à réagir Jacques Chirac à l'époque.
22:07 Peut-être que cette réaction d'Emmanuel Macron va venir.
22:09 Il avait mis sans doute trop de temps à réagir.
22:11 Mais en tout cas, il l'avait fait avec des mots où, au moins,
22:14 même si malheureusement les actes n'ont pas suivi, il avait envoyé un message.
22:18 Il avait fait passer quelque chose.
22:20 Il avait montré que le pays n'était pas indifférent à ce qui était en train de se passer.
22:23 – C'est ce que vous attendez d'Emmanuel Macron, par exemple, tout à l'heure,
22:26 auprès des maires, puisque Emmanuel Macron reçoit 200 maires de communes
22:29 qui ont été touchés par ces violences ?
22:31 – Je n'attends pas grand-chose d'Emmanuel Macron,
22:33 parce que je pense qu'il a eu déjà depuis une semaine l'occasion,
22:36 à de nombreuses reprises, de dire des choses.
22:39 Ce que j'attends de lui, c'est qu'il réponde maintenant clairement à ces questions.
22:43 Oui ou non, faut-il abroger la loi de 2017
22:46 qui a modifié l'usage de l'arme pour les policiers ?
22:50 Oui ou non, faut-il dépayser les enquêtes de violences policières ?
22:53 Oui ou non, faut-il s'attaquer aux problèmes du racisme dans la police ?
22:56 Oui ou non, faut-il apporter des réponses structurelles aux problèmes des quartiers bouclards ?
23:00 – Et oui ou non, faut-il protéger les maires ?
23:02 – Mais bien sûr qu'il faut protéger les maires.
23:04 Écoutez, franchement, moi, quand le maire de Lailerose a été attaqué,
23:10 comme ça l'a été dans la nuit de samedi à dimanche,
23:13 immédiatement j'ai partagé sa douleur
23:16 et j'ai dit à quel point ses actions étaient inacceptables.
23:19 – Donc vous condamnez le spectacle.
23:21 – Mais je l'ai fait aussi quand le maire de Saint-Brévin
23:24 a été menacé par l'extrême droite et qu'il a été condamné à la démission.
23:28 – Il n'a pas été condamné à la démission,
23:30 il a choisi de démissionner parce que son domicile a été informé.
23:33 – Il a été poussé à démissionner.
23:35 Mais quand il y a eu un rassemblement à Saint-Brévin, j'y étais.
23:38 Il y a un certain nombre qui nous ont donné des leçons
23:40 depuis plusieurs jours, je ne les ai pas vues ce jour-là.
23:43 Et quand il y a eu la marche d'hommage aux jeunes Nahels à Nanterre
23:46 la semaine dernière, j'y étais.
23:47 Et il y a un certain nombre qui nous ont donné des leçons
23:49 depuis plusieurs jours que je n'ai pas vues là-bas non plus.
23:51 Donc il ne faut pas avoir d'indignation à la géométrie variable.
23:54 Quand on refuse la violence contre les personnes, c'est mon cas,
23:56 on la refuse tout le temps, on la refuse à chaque fois.
23:59 On la refuse quelle que soit l'étiquette politique de la personne qui est ciblée.
24:02 Et on ne fait pas comme le fait le gouvernement
24:04 et comme l'ont fait un certain nombre de nos opposants politiques
24:06 depuis plusieurs jours de la politique politicienne sur des drames.
24:09 C'est inacceptable et c'est odieux.
24:11 – Manuel Bonpart, une dernière chose.
24:12 718 000 candidats au baccalauréat apprennent ce matin,
24:14 peut-être même en direct, s'ils ont ou non le bac.
24:17 En l'occurrence avec des résultats un peu en baisse
24:19 par rapport aux années précédentes, moins de 85% de réussite.
24:22 Ce bac aujourd'hui, il est un peu différent des années précédentes.
24:25 Il n'y a plus cette attente, ce suspense au dernier jour
24:28 parce que beaucoup ont déjà leurs résultats depuis le mois de juin, voire avril.
24:32 Est-ce qu'il faut revenir sur cette réforme blancaire
24:34 qui en met en place le contrôle continu ?
24:35 – J'y suis favorable, je pense qu'il faut revenir sur cette réforme.
24:38 Pourquoi ? Parce que le fait de passer une partie du bac en contrôle continu,
24:42 tout le monde sait qu'en fonction de l'établissement scolaire
24:44 dans lequel vous êtes, vous n'avez pas, en quelque sorte, les mêmes chances.
24:48 Il y a des établissements où ça va être un peu plus facile au cours de l'année,
24:51 il y a des établissements où si vous avez des difficultés
24:53 parce que vous êtes en particulier par exemple dans un quartier
24:55 ou dans une zone populaire, ça va être plus complexe.
24:58 – Et si on revient au bac d'avant, il faudra aussi revenir sur Parcoursup
25:00 parce que tout a été mis en place de manière…
25:02 – Bien sûr, mais bon là c'est difficile en quelques minutes
25:04 de parler de notre programme sur l'éducation.
25:06 Mais oui, je suis pour la brogation de la réforme du lycée,
25:09 je suis pour la brogation de la réforme du bac,
25:11 je suis pour la brogation de Parcoursup.
25:14 Et puis parce que c'est un jour quand même où un certain nombre de jeunes
25:17 reçoivent leurs résultats, disons quand même bravo aux jeunes qui ont réussi
25:21 et tout notre soutien à ceux qui n'ont pas réussi
25:23 en leur disant qu'ils peuvent encore sortir.
25:25 – Il y a encore le rattrapage.
25:26 – Merci Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône,
25:28 coordinateur de la France Insoumise, invité du 8.30 ce matin.