Le député EELV de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 22 avril 2023.
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00:00 Bonjour Julien Bayou. - Bonjour.
00:01 - Entre 1 500 et 2 000 personnes attendues aujourd'hui dans le Tarn contre un projet d'autoroute,
00:06 c'est l'A69 entre Toulouse et Castres qui doit ouvrir en 2025.
00:10 Est-ce que vous souhaitez, vous, l'installation d'une ZAD,
00:13 comme ça a été le cas avec succès à Notre-Dame-des-Landes, pour empêcher ce projet ?
00:18 - Oui, vous avez dit avec succès.
00:19 Je pense que grâce à la mobilisation à Notre-Dame-des-Landes,
00:22 mobilisation juridique, mobilisation des agriculteurs, mobilisation des élus, mobilisation des militants,
00:27 on a évité la gabegie complète d'un aéroport inutile à côté de Nantes,
00:31 alors que celui de Nantes-Atlantique est très loin d'être saturé.
00:34 Et surtout, on a évité la destruction de centaines d'hectares de terres agricoles,
00:37 de terres humides, de terres naturelles.
00:40 Moi, je souhaite tout simplement que ce projet soit abandonné, un projet anachronique.
00:44 Le terme n'est pas de moi, c'est de l'autorité environnementale.
00:46 Le projet d'autoroute est anachronique,
00:51 il va détruire des centaines d'hectares de terres agricoles, menacer des espèces protégées,
00:55 des batraciens, des reptiles, des oiseaux.
00:58 On ne peut pas dire toute la journée le climat, la biodiversité, c'est important,
01:02 et continuer ce projet.
01:04 - Mais Julien Bayou, c'est quoi le moyen d'y arriver ?
01:05 Parce qu'il a encore, un peu comme à Notre-Dame-des-Landes d'ailleurs,
01:08 le projet est validé juridiquement, légalement. Il faut une ZAD ou pas ?
01:12 - Il y a encore des recours juridiques en cours, tout n'est pas purgé.
01:15 Et moi, j'appelle à une mobilisation pacifique, non violente, festive.
01:18 - Y compris dans la durée ? - Festive, bien sûr.
01:20 - Occuper le terrain, occuper les arbres comme le font...
01:23 - Le plus simple reste d'abandonner ce projet, parce que vraiment,
01:26 c'est quoi l'enjeu aujourd'hui ? De faire l'autoroute la plus chère de France, vraiment.
01:30 De doubler finalement une route nationale qui existe déjà.
01:34 On est vraiment sur un projet d'un autre temps, un acronyme, il n'y a pas d'autre terme.
01:39 - Mais les habitants soutiennent ce projet, réclament ce projet ?
01:43 Vous avez vu les études locales, 75% des habitants qui sont pour le fait
01:49 qu'on installe une autoroute entre Toulouse et Castres.
01:51 Et vous avez aussi 6000 contributions à l'autorité environnementale
01:55 qui sont plutôt très négatives et des maires qui prennent position contre.
01:58 Je pense qu'à un moment, il faut vraiment...
02:00 C'est une question de cohérence.
02:02 Moi, je préfère des gens qui me disent "on n'a plus rien à cirer du climat et de la biodiversité,
02:05 dans ce cas-là, on fait cette autoroute".
02:06 Mais on ne peut pas signer les accords de Paris en 2015,
02:09 dire "la France est championne du climat et m'écoplanète Krettegen"
02:13 et faire ce type de projet. À un moment, il faut être sérieux.
02:15 - Vous voyez bien, Julien Bayou, que le gouvernement n'est pas non plus
02:19 totalement fermé à l'idée d'amender, voire peut-être d'abandonner le projet.
02:23 C'est Clément Beaune, le ministre des Transports, qui dit qu'il veut se laisser
02:26 jusqu'à l'été pour passer en revue tous les projets d'autoroutes.
02:28 Il en a déjà abandonné deux, l'un du côté de Poitiers et de Limoges,
02:31 un autre du côté de Lyon, par exemple.
02:33 - J'ai attendu... - Mais qui était beaucoup moins avancé que celui-ci.
02:35 - J'ai attendu le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune,
02:38 qui mette le paquet sur le train.
02:40 Entre Toulouse et Castres, on peut améliorer l'utilisation de la voie ferroviaire.
02:43 - Il y a 5 heures par jour pour aller... - Les transports du quotidien, voilà.
02:47 C'est nécessaire. Et puis, il y a un sujet, peut-être si vous me laissez 20 secondes,
02:54 il y a un sujet de métropolisation à outrance dans ce pays.
02:57 On l'a vu avec la crise des Gilets jaunes.
02:58 Et cette autoroute qui vise en fait à aller toujours plus rapidement à Toulouse,
03:03 quelque part, fait diversion. C'est-à-dire qu'à Castres,
03:07 il y a un problème d'accès aux services publics.
03:08 Si vous prenez aujourd'hui rendez-vous pour un ophtalmo, pour un dermatop,
03:11 pour... voilà. On vous dit "allez plutôt à Toulouse".
03:16 Moi, mon enjeu, c'est que plutôt, on puisse avoir accès à la santé à proximité de chez soi.
03:21 - C'est-à-dire qu'on a créé une dépendance selon vous entre Castres et Toulouse ?
03:24 Les Castres sont obligés d'aller à Toulouse ?
03:26 - Pas obligés, mais disons que si vous voulez un rendez-vous dans des délais raisonnables,
03:29 on vous incite aussi à aller à Toulouse. Et en fait, c'est ça dans tout le pays.
03:34 La maternité, elle est toujours plus loin. La poste, c'est plus compliqué, etc.
03:37 Et du coup, on est dépendant de ces infrastructures pour aller toujours plus vite
03:41 dans les grandes villes. Ça veut dire que vous êtes dépendant de la voiture.
03:43 Ça veut dire que quand le carburant augmente, vous êtes pris à la gorge.
03:45 Enfin, oui, c'est ce type de système aussi que nous dénonçons avec ce "toujours plus".
03:50 - Ça veut dire que si on vit à la campagne, on doit, même si on a des services publics, etc.,
03:54 rester chez nous, être enclavé d'une certaine façon ?
03:56 - Bien sûr que non. - C'est un petit peu ce que vous décrivez.
03:58 - Vous êtes au courant qu'on peut aller à Toulouse depuis Castres ?
04:00 Il y a une route nationale. - Qui met un peu plus de temps.
04:02 C'est une demi-heure de plus que s'il y a une autoroute.
04:04 - 20 minutes, on me dit, moi. 12 à 20 minutes d'économie.
04:08 Et par contre, ça sera l'autoroute la plus chère de France.
04:11 Donc, vraiment, je pense... - 17 euros l'aller-retour,
04:13 mais il y aura des réductions pour les riverains, nous disent les concessionnaires.
04:16 D'ailleurs, on les a eus sur France Info tout à l'heure.
04:18 - Il faut arrêter de faire confiance aux concessionnaires.
04:19 Pour le coup, s'il y avait un sujet sur les autoroutes,
04:21 c'est de reprendre l'argent qu'ils ont pillé,
04:23 et avec la bienveillance coupable d'Emmanuel Macron.
04:25 - Sachant que là, c'est un concessionnaire portugais,
04:28 c'est pas Vinci ou d'autres concessionnaires qui, en ce moment,
04:33 opèrent des autoroutes en France.
04:34 Est-ce que vous entendez l'argument de ce concessionnaire de dire
04:38 "grâce à nous, la zone humide dans le coin,
04:41 elle va se retrouver plus grande qu'avant,
04:43 parce qu'on va aussi faire des investissements
04:44 pour protéger la zone humide à côté, et pour même la faire grandir".
04:47 - Non, écoutez, si vous voulez venir en soutien aux zones humides,
04:52 laissez-les tranquilles.
04:53 Enfin, vraiment, c'est la seule chose à faire.
04:55 Il faut les laisser se développer, les laisser dans leur état naturel.
05:01 En fait, en autoroute, c'est de l'artificialisation.
05:03 Vous pouvez pas faire autrement.
05:04 Voilà, vous mettez du bitume et l'eau va vous perturber le cycle naturel.
05:08 - En l'occurrence, 100 hectares d'artificialisation pour ce projet
05:11 et 300 hectares de terres agricoles qui seront plus agricoles.
05:14 - Ça veut dire que ça ruisselle ailleurs,
05:15 ça veut dire que ça peut engendrer des difficultés
05:18 sur les bassins versants, sur les inondations,
05:20 et par ailleurs, ça complique le rechargement des nappes phréatiques.
05:23 Vous voyez, on parle très trop peu, en général, de biodiversité,
05:27 et la protection des espèces protégées est un objectif en soi.
05:30 Oiseaux, batraciens, les petites tortues.
05:37 Mais sur l'eau, si en France, en 2023, on fait pas attention au cycle de l'eau
05:42 et qu'on achète les arguments d'un vendeur d'artificialisation
05:47 qui va vous dire que ça va améliorer les zones humides,
05:49 c'est pas possible, en fait.
05:50 C'est de l'artificialisation, ça perturbe le cycle de l'eau.
05:53 On est dans une sécheresse, on vient de passer une sécheresse hivernale record.
05:57 On a une sécheresse agricole terrible en Espagne.
06:01 - Et on a encore 40 départements actuellement qui sont en vigilance ou en alerte.
06:05 - 50% des récoltes menacées dans certaines zones en Espagne.
06:08 Si on n'entend pas l'alarme et qu'on dit pas "ok, il faut tout revoir"
06:13 et ces projets qui ne sont pas nécessaires,
06:15 puisque on peut aller de Toulouse à Castre et on peut améliorer,
06:18 M. Bohn, entendez-nous, améliorer les trains du quotidien.
06:22 Si on n'entend pas l'alarme, alors dans ce cas-là,
06:23 vraiment, l'humanité est en sursis, mais nous aurons décidé de ne pas réagir.
06:27 - Juste, s'il fallait une ZAD pour s'opposer à ce projet, vous la soutiendrez ?
06:33 - Moi, je soutiens toute mobilisation pacifique non violente.
06:35 Et j'ajoute même festive.
06:38 - Donc, y compris une ZAD.
06:39 - Y compris l'occupation.
06:42 Là, je sais qu'il y a des personnes qui se sont enchaînées dans les arbres.
06:47 - Ou qui ont installé des tentes dans les arbres.
06:49 - Je les appelle à être prudent, évidemment, ne pas se mettre en danger, bien sûr.
06:54 Ça n'est pas du ressort de tout le monde.
06:56 Je n'ai pas à le faire sans garantie de sécurité.
06:59 - Mais il faut qu'ils le fassent autant de temps que nécessaire.
07:01 - Il faut des mobilisations, et quitte à désobéir,
07:04 de manière non violente, pacifique, bien sûr.
07:06 Oui, je pense que c'est important.
07:07 Et on a vu des précédents où ça a fonctionné.
07:10 Ce projet n'est pas utile.
07:13 Ce projet pose un problème de biodiversité.
07:15 - Et vous craignez pas de débordement, aujourd'hui ?
07:17 Le rassemblement a priori festif.
07:18 Gérald Darmanin lui-même attend dix fois moins d'activistes violents
07:24 qu'à Sainte-Sauline, il y a un mois.
07:25 - Mais je ne veux pas revenir, parce que sur Sainte-Sauline,
07:28 malheureusement, on a énormément parlé du dispositif policier,
07:31 parce que malheureusement, il y a eu des blessés dans les deux camps,
07:34 si j'ose parler de camps.
07:35 Et on a peu, peu et trop peu parlé de la question de l'eau.
07:39 Ces bassines sont une mauvaise réponse à une vraie question.
07:43 Et on devrait beaucoup plus parler d'eau, de climat, de biodiversité.
07:47 Quitte à désobéir, oui, parce que voilà, aujourd'hui,
07:50 si on veut être cohérent avec les objectifs qu'on s'est fixés,
07:52 qu'on a parfois inscrits dans la loi,
07:53 eh bien, il ne faut pas faire ce projet, c'est tout.
07:55 - Bon, manifestation, en tout cas, autorisée tout à l'heure,
07:57 manifestation autorisée tout à l'heure dans le Tarn,
07:59 contrairement au mois dernier à Sainte-Sauline.
08:01 On va parler de l'eau dans un tout petit instant.
08:02 Julien Bayou, député Europe Écologie et Verts de Paris.
08:05 D'abord, le Fil-Info, 8h41, Diane Fershit.
08:07 - La gendarmerie de Seine-et-Marne lance un appel à témoins
08:11 après la disparition d'une jeune femme de 20 ans.
08:13 Elle est partie faire un footing hier matin à Damartin.
08:15 D'importants moyens de recherche sont déployés.
08:17 La jeune femme était partie sans son téléphone,
08:19 selon le procureur de Meaux.
08:21 Une semaine après la chute d'un scooter à Paris,
08:23 percuté par une voiture de police,
08:24 l'un des trois agents est mis en examen,
08:26 notamment pour violences volontaires.
08:28 L'engin a été conduit par des mineurs de son gris.
08:30 Lièvement blessée, la conductrice a refusé d'obtempérer.
08:33 La perpétuité pour Hassan Diab,
08:35 pour l'attentat de la synagogue de la rue Copernic à Paris,
08:38 c'était il y a 43 ans.
08:39 L'attaqué avait fait 4 morts.
08:41 Hassan Diab, l'unique accusé dans cette affaire,
08:43 a été jugé en son absence puisqu'il vit au Canada.
08:47 L'accès à la pilule abortive est maintenu aux Etats-Unis.
08:50 En tout cas, pour l'instant, décision de la Cour suprême américaine.
08:53 Une bonne nouvelle pour le planning familial américain.
08:55 Cette pilule est utilisée dans la moitié des IVG pratiquées dans le pays.
09:01 France Info.
09:05 Le 8.30, France Info.
09:07 Adrien Bec.
09:08 Laurence Enéchal.
09:09 Julien Bayou, l'été risque encore d'être sec.
09:12 40 départements déjà en vigilance ou alerte à la sécheresse,
09:15 selon le ministre de l'Écologie.
09:17 Qu'est-ce qu'il faudrait faire, pas dans 10 ans, pas dans 5 ans, immédiatement ?
09:20 Changer de ministre de l'Écologie.
09:22 Oui, alors, c'est pas ça qui va empêcher la sécheresse.
09:24 En fait, on a déjà eu ces discussions.
09:28 Tout le printemps 2022, nous avions alerté sur la sécheresse qui couvait,
09:32 qui venait à l'été 2022.
09:35 Et nous n'étions pas devants.
09:37 Météo France avait alerté dès le mois de janvier.
09:39 Résultat, ce gouvernement a eu en place une cellule dédiée.
09:44 En août...
09:44 Julien Bayou, vous dites ce que n'a pas fait le gouvernement
09:47 ou ce que n'aurait pas fait le gouvernement.
09:48 Vous, qu'est-ce que vous faites ?
09:49 Règle bleue.
09:50 La règle bleue, c'est un principe très simple pour des choix très compliqués.
09:54 Ne pas prélever plus d'eau que la nature est capable d'en régénérer en un an.
09:58 Vous avez un stock d'eau.
09:59 Et comment maintenant vous faites la répartition ?
10:02 Et donc, il y a des secteurs qui abusent de la consommation d'eau
10:07 qui doivent être régulés.
10:08 Vous parlez de l'agriculture ?
10:09 Par exemple, l'irrigation, notamment le maïs,
10:11 qui prend beaucoup d'eau à un moment où on en a très peu.
10:15 Et par contre, il y a des personnes qui manquent d'accès à l'eau potable.
10:18 Vous voyez, c'est une repartition.
10:19 Là, cette année, les plantations de maïs, les semences de maïs ont déjà été faites.
10:23 Vous dites quoi ? On ne les arrose pas ?
10:25 Malheureusement, la personne qui vous dit un samedi d'avril,
10:31 j'ai la solution pour la sécheresse qui vient, elle vous ment.
10:34 Donc, je vais me refuser à vous dire Yaka Faucon.
10:40 Par contre, on a des situations, maintenant, ça devient presque...
10:46 Vous avez un maire dans le Var qui, je crois, interdit les permis de construire
10:50 parce que la commune ne pourra pas satisfaire en eau potable l'ensemble des habitations.
10:55 - Permis de construire des nouvelles piscines, notamment.
10:57 - Et permis de construire de nouveaux immeubles de logement.
11:00 Vous voyez, on en vient à ce niveau de cacophonie, de chaos,
11:04 où selon les territoires et selon les endroits, vous aurez accès à l'eau potable ou non.
11:08 On nous parle de planification, rien n'a été fait.
11:10 Voilà, moi, je voudrais insister sur le défaut complet d'anticipation.
11:13 Et on parle de cycle de l'eau, on parle d'économie d'eau, de sobriété.
11:18 Il n'y a rien, il n'y a pas de plan, ce n'est pas vrai.
11:19 - Il y a un plan eau. - Oui, il y a un plan pour dire qu'il faut.
11:22 Il n'y a pas de contraintes.
11:25 Vous voyez, cet été, vous aurez encore des golfes arrosés en pleine l'été.
11:30 - Sauf en cas d'arrêté préfectoral, ce qui risque de se multiplier pour dire qu'on n'a pas le droit d'arroser.
11:35 - En tout cas, l'été dernier, il y avait des restrictions concernant les particuliers.
11:38 Mais vous pouviez continuer d'arroser des grines de golf.
11:42 S'il faut faire un choix, moi, je souhaite que les particuliers aient accès à l'eau potable,
11:46 y compris pour leur usage.
11:48 - Vous savez très bien que les golfes sont souvent aussi arrosés par parfois des eaux de récupération,
11:52 des lacs, des étangs qui peuvent exister dans les golfes. Et c'est aussi une activité économique.
11:57 - Si le golf doit devenir une activité saisonnière et qu'on ne la pratique pas en été parce que les grines de golf,
12:02 on ne peut pas les entretenir en été. C'est un choix qu'il faut faire.
12:04 Ce que je veux dire, c'est que dans ce pays, finalement, il y a des gaspillages d'eau.
12:08 Et puis, il y en a qui en manquent terriblement. Et je pense en particulier en Outre-mer.
12:10 On n'en parle jamais. L'accès à l'eau potable, notamment dans les Antilles, est très compliqué.
12:16 Et donc, des investissements massifs pour récupérer ces eaux, pour les nettoyer,
12:19 pour éviter qu'on en perde un cinquième dans les canalisations, bien sûr.
12:24 Toutes les solutions de récupération. Mais éviter aussi d'en gaspiller.
12:27 Et je pense qu'on doit poser la question de l'agriculture.
12:28 - Un dernier mot sur ce sujet. - Si vous faites un plan, vous parlez d'agriculture, vous n'avez pas fait de plan.
12:32 - Laurent Sénéchal parlait de l'interdiction des piscines.
12:35 Est-ce qu'aujourd'hui, les piscines de particuliers, c'est un modèle qui a vécu ?
12:38 - Moi, je trouve ça dommage. On fait à nouveau peser sur le particulier, sur le citoyen,
12:44 la culpabilité de n'avoir rien fait sur les vrais secteurs qui consomment et abusent.
12:49 - Et ça ne vous dérange pas, les piscines privées ?
12:50 - Il ne faut pas les remplir dix fois par an.
12:53 Mais ce que je veux dire, c'est qu'à la fin, ça retombe toujours sur le particulier.
12:56 C'est le particulier qui doit faire attention à ce qu'il consomme.
12:58 Si le produit est toxique, vous l'interdisez, tout simplement.
13:01 Si ce n'est pas bon pour la santé, plutôt que de faire peser sur, notamment les femmes qui font,
13:06 on le sait, plus souvent les courses, la responsabilité de faire attention sur les piscines.
13:10 Si l'eau, elle est précieuse, protégeons-la.
13:12 Protégeons-la en amont, évitons un cinquième des quantités d'eau qui sont gaspillées dans les canalisations.
13:19 - D'ailleurs, ça fait partie du plan eau avec l'idée de lutter contre les fuites de ces canalisations.
13:24 - Voilà, vous voulez dire avec l'idée de lutter. Maintenant, quand est-ce qu'on s'y met ?
13:26 Vous voyez, enfin, sur le milieu, pourquoi, mais sur la pratique ?
13:28 - Monsieur Imbaillou, vous êtes député de Paris.
13:29 Est-ce qu'il faut, à Paris, pour lutter contre le réchauffement climatique et ses effets, surtout,
13:33 est-ce qu'il faut peindre en blanc ?
13:34 C'est l'effet Albédo, vous savez, on peint en blanc les toits d'une ville
13:38 et ça entraîne une baisse des températures à l'intérieur.
13:41 C'est très efficace, semble-t-il. Est-ce qu'il faut le faire à Paris ?
13:43 - Oui, si, je l'ai proposé cet automne.
13:45 - Il faut peindre les toits en zinc parisien, c'est-à-dire changer radicalement l'image de Paris.
13:49 - L'idée peut paraître étonnante, mais elle fonctionne.
13:52 C'est très étonnant, mais dans le 10e, il y a une école qui s'appelle Louis Blanc, ça ne s'invente pas,
13:56 et vous aviez deux classes sous les toits, et l'une a été peinte en blanc et l'autre non,
14:00 et il y avait 4 à 5 degrés d'écart en été.
14:02 - Donc il faut que Paris change radicalement d'image, qu'elle devienne une ville blanche.
14:06 - J'ai proposé, et ça a été adopté, figurez-vous, à l'Assemblée,
14:08 qu'on peigne tout ce qui est possible en blanc. - Mais y compris les immeubles haussmanniens.
14:11 - Sur le tertiaire. Là où c'est possible, là où ça ne coûte pas trop cher,
14:14 là où évidemment il ne s'agit pas de peindre des cathédrales en blanc.
14:17 - Mais les immeubles haussmanniens, par exemple, pourquoi pas ?
14:20 - Et quand c'est plat, notamment, parce que c'est là qu'il y a l'effet maximal.
14:23 - On ne répond pas sur les immeubles haussmanniens, pourquoi ?
14:25 - Si, mais pourquoi pas, bien sûr.
14:26 - Pourquoi pas, ouais. - C'est une question d'habitabilité.
14:29 On ne parle même pas de confort en été.
14:30 Sous les toits, sous les chambres de bonne, sous le zinc, c'est plus habitable en vérité.
14:34 Et c'est souvent les...
14:36 Ce ne sont pas les foyers les plus riches qui habitent, on le sait, sous ces toits-là.
14:40 - Ça c'est quelque chose qu'on peut faire très rapidement.
14:42 Il faudrait quoi ? C'est une décision du Conseil de Paris
14:43 ou il faut carrément changer la loi parce qu'on toucherait à la...
14:46 - C'est un amendement que j'ai proposé, un grand plan finalement,
14:49 qui fait des économies parce que vous faites moins de climatisation,
14:52 c'est habitable, c'est bon pour le climat.
14:55 Ça a été rejeté... - Par l'Assemblée nationale.
14:58 - Ça a été voté, mais le 49-3 a permis au gouvernement de le rejeter.
15:02 Voilà, j'y reviendrai évidemment, mais c'est une solution...
15:05 C'est très low-tech, vous voyez, c'est une solution très simple.
15:07 La Méditerranée, la Grèce, évidemment, l'utilise, le Maroc l'utilise depuis très longtemps.
15:11 Peindre les toits en blanc, tout ce qui est possible,
15:12 permet de faciliter ce qu'on appelle l'adaptation,
15:15 et là-dessus on a pris énormément de projets.
15:16 - Julien Bayou, la gauche, commence d'ores et déjà à parler de l'année prochaine.
15:21 On parle du prochain scrutin, les européennes.
15:24 Et la France Insoumise aimerait bien une alliance, toujours, de toute la gauche,
15:29 avec pourquoi pas une tête de liste écologiste. Qu'est-ce que vous en dites ?
15:32 - J'en dis, moi, que là, je suis entièrement concentré sur le 1er mai,
15:36 la manifestation "Vous ne nous intéressez pas, les européennes".
15:39 Si, si, bien sûr.
15:40 - Ce qui est un débat en votre sein.
15:42 Marine Tondoli a répété que non, non, c'est non.
15:44 La patronne de votre parti.
15:46 Et sur France Info, cette semaine, la députée Sandrine Rousseau,
15:50 elle s'est dite favorable à ce qu'il y ait une alliance de la gauche pour les européennes.
15:54 - Enfin, on n'y est pas encore. - Une liste commune.
15:55 - C'est-à-dire, c'est qu'il y a manifestation le 1er mai.
15:57 - Vous n'avez pas d'avis à ce stade ?
15:58 - Si vous... Dans ce cas-là, il faut me laisser développer parce que...
16:01 - Allez-y. Il vous reste une minute.
16:02 - Une minute. - Allez-y. On peut dire la chose.
16:05 - Dire oui sans condition, c'est idiot. C'est vraiment démago.
16:08 Oui, il y a une condition. Une ligne écologiste, fédéraliste, de réorienter l'Europe.
16:14 - Fédéraliste. - Oui.
16:15 - Ça, c'est un mot important. - Je pense que c'est très important.
16:16 Et ça permet d'ailleurs de trancher le sujet pour 2027.
16:20 Moi, j'ai commis un petit opus qui s'appelle "Désobéir pour sauver l'Europe".
16:23 Il s'agit bien de sauver l'Europe. Il ne s'agit pas d'en sortir.
16:26 L'Europe peut être un formidable projet de civilisation, de société.
16:30 Lutter contre le dérèglement climatique, accueillir des réfugiés, lutter contre l'évasion fiscale,
16:35 lancer enfin une défense européenne.
16:37 Voyez le niveau d'ambition d'une liste écologiste, fédéraliste.
16:40 - Donc, il y a beaucoup de chemin encore pour aller vers les insoumis.
16:43 Et donc, les insoumis viennent vers vous.
16:44 - Si d'autres listes, d'autres partis communistes, insoumis, socialistes veulent venir sur cette ligne,
16:50 je crois qu'il faut dire "vous êtes les bienvenus".
16:52 C'est la condition d'une liste écologiste, fédéraliste.
16:55 Alors, à cette condition, oui, il y a une liste commune.
16:57 - Julien Bayou, merci beaucoup.
16:59 Député Europe Écologie, l'Univers de Paris, invité ce matin du 8.30.