La parole aux Français du 13/04/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais
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00:00:00 Bonjour à tous, vous êtes sur CNews, il est 14h, c'est donc une journée particulière,
00:00:07 douzième journée d'action, mobilisation, manifestation et grève contre la réforme
00:00:12 des retraites à la veille de la décision attendue bien sûr du Conseil constitutionnel.
00:00:16 Nos équipes sont sur place, vous le voyez, nous sommes à Bordeaux, à Lyon, à Paris
00:00:21 où la manifestation va se lancer depuis la place de l'Opéra et à Rennes aussi, à
00:00:25 Rennes où nous irons très rapidement car il y a déjà eu des dégradations, notamment
00:00:29 des véhicules incendiés ou encore tagués, comme vous le voyez sur ces images.
00:00:34 On commence bien sûr par le journal Michael Dorian, bonjour.
00:00:37 Bonjour Clélie, bonjour à tous, vous le disiez, nouvelle journée de manifestation
00:00:41 contre la réforme des retraites et les premières tensions.
00:00:44 Déjà à Rennes où des manifestants cagoulés s'en sont pris en tête de cortège à des
00:00:48 banques notamment, ils ont ensuite mis le feu, vous le voyez sur ces images, à une
00:00:52 voiture garée sur un parking à Rennes, 6500 manifestants sont dans les rues aujourd'hui
00:00:58 selon la préfecture.
00:00:59 A Paris à présent, après s'être réunis en Assemblée Générale Gare de Lyon, plus
00:01:05 de 400 grévistes ont envahi le siège du groupe de Lux LVMH dans le 8ème arrondissement.
00:01:10 Les précisions avec notre équipe sur place.
00:01:12 Après l'Assemblée Générale des syndicats cheminots à la Gare de Lyon qui s'est soldée
00:01:17 par un vote unanime et une grève reconduite en fin de matinée, les syndicats ont décidé
00:01:22 de prendre le métro en direction de Franklin Roosevelt.
00:01:24 A la sortie du métro, une centaine de manifestants ont couru et ont fait irruption dans les locaux
00:01:29 du siège de LVMH.
00:01:30 Des fumigènes ont été allumés créant un épais nuage de fumée.
00:01:33 Des stickers ont également été placardés sur les murs, des stickers toujours hostiles
00:01:38 au gouvernement.
00:01:39 C'était une action prévue par les syndicats pour contester cette réforme des retraites
00:01:43 avant bien sûr l'avis du Conseil Constitutionnel demain sur la validation ou non de la réforme.
00:01:47 Une chose est sûre pour les manifestants et les syndicats, c'est que quelle que soit
00:01:51 la décision du Conseil Constitutionnel, à moins que celle-ci soit rejetée, les manifestations
00:01:55 et les grèves vont se poursuivre.
00:01:57 Paris où la manifestation se prépare, le cortège doit s'élancer d'une minute à
00:02:01 l'autre depuis la place de l'Opéra en direction de celle de la Bastille.
00:02:06 4200 policiers ont été mobilisés par la préfecture pour assurer la sécurité dans
00:02:10 les rues de la capitale.
00:02:12 Et l'inquiétude justement dérivera après deux mois et demi de manifestation, inquiétude
00:02:17 et aussi lassitude pour certains Parisiens contraints à chaque nouvelle journée de
00:02:21 mobilisation de rester chez eux.
00:02:23 C'est le cas d'Hélène, habitante du quartier de la Bastille à Paris.
00:02:26 Je vous propose de l'écouter.
00:02:27 On tire facilement.
00:02:31 Au moment où ça commence un tout petit peu à être difficile, il y a des poubelles qui
00:02:39 brûlent.
00:02:40 On ne peut pas sortir parce qu'on risque de sentir des choses.
00:02:46 On risque quoi.
00:02:47 J'ai toujours peur parce qu'ils ont fait brûler une fois le kiosque qui était tout
00:02:51 neuf qui est en bas de chez moi.
00:02:53 Ils l'ont fait brûler et il y avait des feux un peu partout.
00:02:56 Les pompiers ne peuvent pas arriver parce qu'il y a trop de monde.
00:02:59 Donc ça me fait peur ça.
00:03:00 Du côté du gouvernement maintenant, le gouvernement prône toujours le dialogue.
00:03:06 Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran rappelle que le président est prêt à recevoir
00:03:12 l'intersyndicale.
00:03:13 Écoutez-le.
00:03:14 Nous serons allés au bout de ce qu'on appelle ce chemin démocratique et il restera ensuite
00:03:20 à promulguer la loi.
00:03:21 Nous cherchons évidemment l'apaisement.
00:03:23 Le dialogue, cela a été montré puisque la première ministre a reçu l'intersyndicale
00:03:27 il y a quelques jours encore et le président de la République l'a annoncé lui-même, a
00:03:31 fait savoir qu'il était disposé, prêt à discuter avec les forces syndicales de
00:03:37 notre pays pour parler avec eux, pour dialoguer, pour échanger dans un climat apaisé de ce
00:03:43 qu'il nous reste à accomplir pour réformer notre pays.
00:03:45 Et selon une source proche du président de la République, le chef de l'État pourrait
00:03:50 s'exprimer la semaine prochaine justement, juste après avoir reçu les syndicats.
00:03:56 Alors qu'en dit Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT ?
00:03:59 Ecoutez, il répondait aux questions des journalistes tout à l'heure.
00:04:02 La question c'est quand, avec quelle méthode et sur quel sujet.
00:04:07 Sur le quand, il faut être très clair, ça ne peut pas se faire sans un délai de décence.
00:04:12 On ne va pas passer à autre chose.
00:04:13 Il ne faut pas croire que les gens, les travailleurs et travailleuses qui se mobilisent et qui sont
00:04:17 contre cette réforme depuis des mois vont passer comme ça à autre chose.
00:04:20 Ça ne marche pas.
00:04:21 Ce n'est pas comme ça que se traitent les citoyens et les citoyennes et notamment le
00:04:25 monde du travail.
00:04:26 Donc quand il y aura un délai de décence, je le dis très clairement.
00:04:28 La question après c'est quelle méthode.
00:04:31 Si la méthode qui est employée, c'est une méthode qui consiste à dire voilà les sujets
00:04:34 dont on veut parler, dites ce que vous avez à dire mais de toute façon on fera ce que
00:04:38 le gouvernement aura décidé de faire, ça ne marche plus.
00:04:40 Ça ne marche pas.
00:04:41 La preuve, on est dans une situation de crise aujourd'hui parce que ça n'a pas marché.
00:04:45 Parce que les organisations syndicales ont leur mot à dire sur les sujets qui sont sur
00:04:49 la table quand il concerne le monde du travail particulièrement.
00:04:51 Et la question c'est ensuite sur quel sujet.
00:04:54 Évidemment que le sujet de l'usure au travail, le sujet des salaires, de la répartition
00:04:59 de la richesse, le sujet des conditions de travail, des ordres de l'organisation du
00:05:03 travail sont des sujets sur lesquels on ira discuter.
00:05:05 Mais encore une fois, une fois qu'on aura répondu aux deux premières questions.
00:05:08 Et voilà c'est la fin de ce journal.
00:05:10 Vous retrouvez tout de suite Clélie Mathias pour cette édition spéciale de La Parole
00:05:13 au français.
00:05:14 Merci beaucoup Miquel.
00:05:15 On se retrouve évidemment à 15h pour faire le point sur cette journée spéciale.
00:05:19 Comme vous dites, le grand journal de l'après-midi sera entièrement consacré à cette 12e
00:05:24 journée de mobilisation.
00:05:25 Vous allez voir nos équipes de CNews sont mobilisées, sont sur le terrain dans différentes
00:05:30 villes de France, que ce soit à Bordeaux, à Lyon, à Paris ou encore à Rennes où,
00:05:37 et Miquel vous l'a dit, il y a eu déjà quelques tensions, quelques dégradations,
00:05:41 notamment des véhicules qui ont été tagués ou même incendiés.
00:05:45 Avec moi au plateau, Jean-Claude Dessier et Sandra Buisson du service de police et de
00:05:48 justice de CNews.
00:05:49 Et puis bien sûr, la parole.
00:05:51 On vous donne la parole, que vous soyez pour cette réforme de la retraite ou que vous
00:05:57 soyez contre, évidemment, que vous soyez descendu dans la rue.
00:06:00 Avec nous en ligne pour l'instant, Gwen Bauer qui est président des vitrines de Strasbourg.
00:06:05 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:06:07 Et puis également Boris Amorose, ingénieur Alstom et membre de la CGT qui était de toutes
00:06:13 les manifestations, notamment ce matin à Valenciennes.
00:06:15 On en reparle dans un instant.
00:06:17 Mais juste avant, j'aurais fait un petit point avec vous Sandra Buisson.
00:06:20 On a vu qu'il y avait déjà eu des véhicules incendiés, des dégradations, notamment à
00:06:24 Rennes où il y a eu 6500 manifestants aujourd'hui selon la préfecture de police.
00:06:28 Un point puisque là, le cortège va s'élancer à Paris d'un instant à l'autre, à partir
00:06:33 de la place de l'Opéra, juste pour rejoindre la place de la Bastille.
00:06:35 Il y a même nombre de forces de l'ordre qui sont mobilisées aujourd'hui que la semaine
00:06:41 dernière.
00:06:42 Oui, au niveau national, 11 500 policiers, dont 4 200 à Paris pour 270 actions qui ont
00:06:48 été déclarées.
00:06:49 Les autorités s'attendent à ce que 400 à 600 000 personnes rejoignent les manifestations
00:06:55 aujourd'hui au niveau national, dont 40 à 70 000 à Paris.
00:06:59 Les autorités qui, selon nos informations, prévoient une baisse de la mobilisation au
00:07:03 titre de plusieurs points.
00:07:05 D'abord, une certaine lassitude de certains opposants à la réforme parce qu'ils voient
00:07:09 que les manifestations ne mènent à rien et n'ont pas de conséquences sur la politique
00:07:13 du gouvernement.
00:07:14 Et puis aussi parce que certains commencent à avoir peur d'efflammer de violences menées
00:07:18 par les ultra-radicaux dans différents cortèges.
00:07:21 En région, on s'attend à des cortèges un petit peu moins fournis que les fois précédentes.
00:07:26 À Toulouse, 17 500 personnes, Montpellier 12 500.
00:07:30 Il faut savoir qu'en région aussi, il y a une crainte que des jeunes qui sont un peu
00:07:35 perméables au mode d'action de l'ultra-gauche se laissent embarquer dans la nébuleuse et
00:07:41 puissent tenter de partir en cortège sauvage, comme ça a été le cas la semaine dernière.
00:07:46 À Paris, on attend selon nos informations 300 à 600 individus gilets jaunes et puis
00:07:53 500 à 1 000 individus à risque.
00:07:55 C'est ce qui était attendu aussi la semaine dernière et la manifestation, effectivement,
00:07:59 avait été arrêtée plusieurs fois parce que dans le pré-cortège, des individus ultra-gauches
00:08:04 s'étaient rassemblés à plusieurs centaines en black block pour perpétrer des violences
00:08:07 et des dégradations.
00:08:09 Il y a aussi un parcours qui peut être à risque puisque près de l'Opéra, il y a
00:08:13 un certain nombre de magasins qui peuvent être pris pour cibles.
00:08:16 La rue de Rivouly peut être aussi riche en cibles pour les individus ultra-gauches.
00:08:21 Ce sont des endroits très commerçants.
00:08:23 Voilà, très commerçants.
00:08:24 Et puis, il y a ce passage près du Conseil constitutionnel, même si il sera très protégé,
00:08:28 ça reste une cible de choix pour les opposants à la réforme.
00:08:31 On va tout de suite partir à Rennes, retrouver notre reporter sur place pour faire état
00:08:34 de cette fin de cortège, de ces dégradations qui ont eu lieu déjà.
00:08:39 Oui, tout à fait, deux véhicules de luxe incendiés ici à Rennes.
00:08:46 Ça s'est passé en fin de manifestation.
00:08:49 On est presque au point d'arriver quand le petit groupe qui ne s'est pas mêlé à
00:08:54 l'intersyndicale, qui était devant l'intersyndicale, devant la banderole de l'intersyndicale,
00:08:59 est allé au contact avec les forces de l'ordre dans un premier temps et puis a mis le feu
00:09:04 à ces deux véhicules de luxe que vous voyez à l'antenne en ce moment même.
00:09:10 Évidemment, les forces de l'ordre sont intervenues pour repousser ce groupe qui n'était pas
00:09:16 là, évidemment, vous vous en doutez, pour parler de la réforme des retraites.
00:09:20 Sinon, sur la mobilisation elle-même, ce que je peux vous dire, c'est qu'ils étaient
00:09:24 6 500 à Rennes aujourd'hui, selon la préfecture.
00:09:28 C'est 1 500 de moins qu'il y a une semaine.
00:09:32 Donc une mobilisation qui se tasse, même si, en discutant longuement avec la manifestante,
00:09:37 notamment au départ du cortège, on a bien compris qu'il n'y avait pas de résignation
00:09:42 et que les décisions du Conseil constitutionnel attendues pour demain ne changeraient rien
00:09:48 à la mobilisation.
00:09:49 Ils ont prévu de continuer de se mobiliser.
00:09:52 Et puis, le dernier élément qui était peut-être très important à noter, c'est la réaction
00:09:58 de suite à l'invitation d'Emmanuel Macron.
00:10:02 Emmanuel Macron, vous savez, qui a invité des syndicats pour un moment de concorde.
00:10:06 Ce mot n'a vraiment pas plu.
00:10:09 Il a fait beaucoup réagir ce matin dans le cortège d'ici à Rennes.
00:10:13 Ça fait trois mois et demi qu'on attend d'être reçus par Emmanuel Macron.
00:10:17 Alors parler maintenant de concorde de la part du chef d'État a été très mal reçu
00:10:21 ici dans les rues de la capitale bretonne.
00:10:23 Merci beaucoup évidemment pour ces images et pour ce point sur la situation, les réactions
00:10:28 du gouvernement, des syndicats et ces manifestants.
00:10:31 Alors ça va être tout l'enjeu aujourd'hui, c'est de savoir évidemment si les cortèges
00:10:34 seront aussi fournis que lors des précédentes journées, sachant qu'on attend cette décision
00:10:38 du Conseil constitutionnel qui sera très importante demain.
00:10:41 Mais malgré tout, les syndicats comme les manifestants ont déjà dit que peu importe.
00:10:44 Ils se projetaient déjà sur la semaine prochaine.
00:10:47 Il y aura une réunion de l'intersyndical ce soir pour décider de la suite du mouvement
00:10:52 notamment après demain.
00:10:53 On vous donne la parole, je vous le disais, et n'hésitez pas d'ailleurs à revenir
00:10:56 vers nous, témoins@ladsenews.fr si vous voulez témoigner, si vous voulez nous parler, nous
00:11:01 envoyer des photos aussi ou encore des vidéos Boris Amoros et Gwen Borger.
00:11:05 Je vais commencer avec vous Boris Amoros, puisqu'on parle des manifestants, puisqu'on
00:11:09 parle justement de ces manifestations.
00:11:11 Il y a eu douze jours d'immobilisation je crois.
00:11:14 Je parle sous votre contrôle, vous allez me dire et me corriger si c'est faux, mais
00:11:17 je crois que vous avez participé à toutes les manifestations.
00:11:21 Aujourd'hui à Valenciennes, comment ça s'est passé ce matin ?
00:11:24 Oui bonjour.
00:11:26 Alors j'étais effectivement ce matin à l'usine de Valenciennes parce que j'étais
00:11:35 en déplacement professionnel sur l'usine de Valenciennes.
00:11:37 Donc j'ai fait la manifestation ce matin avec les collègues et puis les syndicats,
00:11:42 la population de Valenciennes.
00:11:44 Alors je crois qu'on a annoncé, enfin le chiffre qui a été annoncé, c'est environ
00:11:48 3 000 ou 4 000, ce qui reste dans les chiffres quand même habituels sur Valenciennes.
00:11:54 Je vais vous dire, enfin voilà, les gens sont motivés, les gens ne sont pas résignés,
00:11:59 les gens restent fermement opposés à la retraite.
00:12:04 Bon par rapport à ce que vous disiez, enfin oui il y a eu un ou deux pétards, mais il
00:12:07 n'y a rien eu du tout de problématique sur Valenciennes.
00:12:12 En fait les travailleurs, ils sont conscients de la problématique.
00:12:17 Ils sont conscients aussi que la réforme, est-ce qu'elle va être acceptée ou pas
00:12:24 par le Conseil constitutionnel ? On va bien voir.
00:12:27 Si le Conseil constitutionnel met des choses dessus, tant mieux.
00:12:31 J'ai envie de dire, c'est comme quand on va dire par exemple dans l'entreprise,
00:12:34 quand la direction, si elle fait une faute parce qu'il y a quelque chose qui n'est
00:12:38 pas bien, qu'elle a présenté, qu'elle n'a pas présenté à temps, qu'elle n'a
00:12:41 pas envoyé le bon recommandé, si on arrive à casser des décisions parce qu'ils ont
00:12:45 fait des choses pas correctes, ça nous aide.
00:12:48 Après ce n'est pas parce que derrière le Conseil constitutionnel dirait que la loi
00:12:55 est ok juridiquement, que derrière elle reste légitime la loi.
00:13:00 Et ça, c'est peut-être très présent.
00:13:02 Peu importe la décision finalement du Conseil constitutionnel, vous serez dans la rue s'il
00:13:07 y a une nouvelle journée de mobilisation la semaine prochaine ?
00:13:09 Bien sûr, parce qu'une loi, enfin ce qu'une loi fait, une autre loi peut le défaire.
00:13:16 On va dire, il y a 100 ans, il n'y avait pas de loi sur les retraites.
00:13:19 Donc un jour, il y a eu une loi qui a été obtenue par les travailleurs, par les différents
00:13:26 moyens, qui a été obtenue démocratiquement.
00:13:28 Et donc, s'il y a une loi qui est là maintenant, qui revient en arrière, on peut très bien
00:13:35 obtenir toujours dans les mois à venir une loi qui remettra la retraite déjà dans la
00:13:39 situation actuelle.
00:13:40 Et surtout, nous ce qu'on demande, c'est surtout de revenir vers une retraite à 60
00:13:45 ans pour carrière complète.
00:13:47 Alors vous par exemple, vous êtes ingénieur chez Alstom, à quel âge vous allez partir
00:13:51 la retraite ? Sans la réforme, pour l'instant là ?
00:13:55 Bonne question.
00:13:56 Avez-vous une idée si j'ai bien compté ? Et je dois dire, l'autre fois que j'étais
00:14:01 avec vous, j'avais fait une petite erreur.
00:14:03 Alors si j'ai bien compté, 67 ans et effectivement, alors la retraite à taux plein, mais en fait
00:14:10 dans la réforme, il reste toujours un petit, des petits, il faut lire les astérisques
00:14:15 et tout ça, reste en fait quelque chose qui s'appelle le coefficient de proratisation
00:14:20 qui, contrairement à la décote…
00:14:22 Ouh là, c'est bien complexe !
00:14:23 Ben oui, voilà, mais c'est ça le problème, c'est qu'en fait c'est complexe et les
00:14:27 choses se jouent sur pas grand-chose.
00:14:29 Et le coefficient de proratisation, autant la décote à 67 ans, elle est forcément annulée,
00:14:34 mais le coefficient de proratisation, lui à 67 ans, il n'est pas annulé.
00:14:38 Donc, mettons que si j'arrive à bien récupérer tous les trimestres que j'ai déjà fait
00:14:42 et que je n'en ai pas d'autres en trou ou quoi, à vue de nez, pour moi, ça serait
00:14:47 du 67 ans et demi, au moins.
00:14:49 Et 67 ans et demi, pour vous, c'est inimaginable ?
00:14:51 Ben, enfin, si, ça peut être imaginable, mais c'est dur, quoi, c'est dur, c'est
00:14:57 compliqué, travailler…
00:14:58 Vous faites un travail pénible ? Racontez-nous un peu votre quotidien.
00:15:02 Non, non, non, non, je suis ingénieur au bureau d'études, donc ça ne rentre pas
00:15:07 du tout… j'ai aussi pas mal de… j'ai aussi de la délégation syndicale, mais je
00:15:12 suis essentiellement ingénieur au bureau d'études.
00:15:14 Non, ça ne rentre pas du tout dans les travaux, dans ce qu'on considère comme les travaux
00:15:19 pénibles.
00:15:20 D'ailleurs, faire des travaux pénibles jusqu'à 64, 67 ans, c'est compliqué,
00:15:25 des fois on en a qui doivent pousser parce qu'ils ont des carrières à trous, je vois
00:15:29 des gens d'atelier qui font du 2,8 ou quoi, jusqu'à 65, parce qu'ils n'ont pas eu
00:15:33 tout leur trimestre, toutes leurs années, pour différentes raisons personnelles, des
00:15:37 travailleurs étrangers, par exemple, ou quoi, et c'est dur quand on voit quelqu'un en
00:15:40 atelier qui a 65 ans, c'est parce qu'il a des trous, c'est très, très compliqué
00:15:45 pour lui.
00:15:46 Donc déjà, c'est ça.
00:15:48 Alors, pour un ingénieur, enfin, dans un sens, ça peut être envisageable, mais je
00:15:53 veux dire, quel est l'intérêt ? Il y a d'autres… bon, d'abord, personnellement,
00:15:58 au bout d'un moment, on a d'autres activités à faire, on peut toujours travailler si quelqu'un
00:16:03 le veut, on peut travailler jusqu'à 70 ans.
00:16:06 Je veux dire, si quelqu'un le veut vraiment, l'employeur ne peut forcer quelqu'un
00:16:12 à prendre la retraite qu'à 70 ans.
00:16:14 Vous voyez ça ? Si on veut continuer, on peut toujours.
00:16:18 Ce qu'il y a, c'est qu'au bout d'un moment, on peut quand même, en ayant travaillé
00:16:22 un certain nombre d'années, en ayant fait ce qu'on appelle une carrière complète,
00:16:25 on peut légitimement, vu la richesse produite et ainsi de suite, on peut légitimement espérer
00:16:31 à passer à la retraite, à passer à la main, passer le travail aussi à des plus
00:16:35 jeunes.
00:16:36 Il faut penser aussi aux transitions d'activité, à faire, par exemple, du tutorat, des choses
00:16:41 comme ça dans les entreprises.
00:16:42 Enfin, au bout d'un moment, il faut bien passer la main.
00:16:44 Oui, ou évoluer, ou faire… oui, ça je le comprends.
00:16:46 Dites-moi, quand vous voyez, par exemple… parce que là, nous sommes également en ligne
00:16:51 avec le président des vitrines de Strasbourg et on va en parler dans un instant.
00:16:54 Mais quand vous voyez, par exemple, des commerçants qui eux aussi travaillent, parfois depuis
00:16:59 très jeunes, qui ont économisé, qui ont leur commerce, qui se battent aussi pour vivre,
00:17:04 qui font face eux aussi à l'inflation et qui eux aussi ont leur retraite à la fin
00:17:08 de leur carrière et ici, plus ou moins accepté.
00:17:10 Mais quand vous voyez des dégradations des vitrines qui sont cassées chaque semaine,
00:17:14 lors de chaque manifestation, des tags qu'il faut ensuite nettoyer ou des dégradations
00:17:19 qu'il faut réparer, qu'il faut indemniser, qu'est-ce que vous leur dites à ces commerçants
00:17:24 qui partagent aussi peut-être la galère du quotidien ?
00:17:26 Alors, je dis deux choses.
00:17:29 D'abord, enfin d'abord, c'est la première partie que vous avez dit et c'est très
00:17:33 juste, il faut aussi que les commerçants, les indépendants aient une retraite.
00:17:40 Et ça, c'est… moi je vous dirais même, je suis de la métallurgie, de la CGT métallurgie
00:17:45 et le projet de la sécurité sociale en 1945, c'était bien d'avoir une retraite universelle
00:17:50 pour tout le monde.
00:17:51 Voilà, malheureusement, il y a certains régimes, comme par exemple les agriculteurs ou les
00:17:55 artisans, les commerçants, qui n'ont pas voulu être dans le régime général et derrière
00:18:00 effectivement, ça fait qu'ils n'ont pas forcément… enfin c'est compliqué derrière
00:18:04 pour les retraites des fois pour eux.
00:18:06 Donc c'est aussi, je pense, et bon ce qui a été fait avec le RSI, même si ça a été
00:18:11 très mal fait, mais en fait il faut travailler effectivement à intégrer à ce qu'ils
00:18:17 aient une cotisation juste et proportionnée pour aller vers une retraite aussi intégrée
00:18:23 dans le régime général et qu'ils aient des choses.
00:18:25 Et ça, c'est important parce que, je vous dis, même là, j'ai un boulanger en bas
00:18:28 de chez moi, il a dû reprendre, je ne sais plus, à 75 ans, là, sa boulangerie, ça
00:18:33 ne va pas, ça ne va pas.
00:18:34 Et c'est un métier qui est difficile, avec des horaires qui sont compliqués.
00:18:37 Avec des boulangers à 75 ans, ça ne va pas.
00:18:39 Après, et surtout d'autant plus les artisans et tout, enfin il ne faut pas croire, c'est
00:18:44 très compliqué aussi pour eux, limite, enfin ils sont bien, ils sont indépendants, enfin
00:18:48 ils sont bien, ils sont indépendants mais dans un sens par quoi ils se retrouvent quasiment
00:18:51 salariés, au final, pour le banquier, pour le propriétaire du fonds, enfin pour le propriétaire
00:18:58 du bâtiment, enfin qu'envoient les charges, le coût du capital, c'est ce qu'on appelle
00:19:02 le coût du capital, qui est mis sur les artisans, les indépendants, c'est très compliqué
00:19:07 quoi, quand on voit tout ce que coûtent les emprunts, le banquier…
00:19:11 Oui, bien sûr, c'est aussi une vie… Oui, oui, mais alors je voudrais bien avoir une
00:19:15 réponse juste sur les dégradations, qu'est-ce que vous leur dites, ce qui est le temps-fil,
00:19:18 Boris ?
00:19:19 Ah bah c'est… Ah mais moi, moi, ça m'a triste quand je vois… Alors, je vous dirais,
00:19:25 justement je fais attention, alors, comment dire, soyez rassurés, je défends pas du
00:19:32 tout du tout ce qui se fait ou quoi, entre guillemets, je suis rassuré, c'est que
00:19:40 je vois très très rarement des petites boutiques, des boutiques indépendantes, des commerçants
00:19:44 indépendants qui sont dégradés, et quand j'en vois un, ça m'a triste.
00:19:47 Oui, je comprends, on va lui poser la question juste avant, merci, Boris, vous restez en
00:19:50 ligne avec nous, et vous allez pouvoir lui répondre aussi, on va lui faire un petit détour
00:19:55 par Bordeaux avant de parler à Gwyn Bower, là le cortège est encore… enfin les manifestants
00:20:01 sont encore en train de défiler, on va retrouver notre reporter sur place pour faire un point
00:20:05 sur la situation à Bordeaux.
00:20:06 Alors effectivement un cortège très calme et très long, vous pouvez peut-être le constater
00:20:14 sur ces images, c'est pas évident de pouvoir trouver des groupes de personnes soudées
00:20:18 et nombreuses au même endroit, vous voyez le cortège, eh bien il y a parfois des longs
00:20:21 moments pendant lesquels il y a beaucoup moins de monde, en revanche l'élongation du cortège
00:20:28 est très longue, je disais 2 km à 2,5 km de longueur, beaucoup de monde quand même,
00:20:33 un petit peu moins que la semaine dernière, mais on s'attendait à vraiment beaucoup
00:20:36 moins de participation avec la météo notamment, car il y a des avertes très fortes toutes
00:20:41 les 15 à 20 minutes ici, pour l'instant pas de violence, quelques départs de feux
00:20:46 de poubelles, mais d'après la police qu'on a pu contacter tout à l'heure, eh bien
00:20:51 il pourrait y avoir des violences au niveau de la place de la Victoire, car c'est là-bas
00:20:55 qu'on prévut de se rassembler notamment un grand groupe de jeunes qui participent
00:21:00 à cette manifestation un petit peu après tout à l'heure aux alentours de 16h.
00:21:04 Alors on vous retrouvera évidemment pour suivre en direct cette manifestation et si
00:21:08 bien sûr les choses dégénèrent.
00:21:10 Gwen Bauer bonjour, vous êtes président des vitrines de Strasbourg, vous avez entendu
00:21:14 Boris Amoros qui a manifesté, qui a tristé finalement, aussi par le sort notamment de
00:21:20 certains commerces qui peuvent être dégradés.
00:21:24 Vous comment vivez-vous ces journées de manifestation ? On en est à la 12ème, est-ce que vous
00:21:28 tenez le coup ? Est-ce que les vitrines tiennent le coup sur tout ça la question ?
00:21:31 Alors effectivement les commerçants sont un peu désemparés, parce qu'à force de
00:21:37 la 12ème manifestation comme vous le dites, bien sûr on n'est absolument pas contre
00:21:43 ces manifestations, contre les revendications, chacun a son opinion à mettre en avant,
00:21:48 et les dégradations de vitrines sont importantes et sont effectivement quand même à chaque
00:21:53 manifestation mis à mal.
00:21:57 Et de plus on voit quand même aussi une désertification de nos centres-villes du fait de ces manifestations,
00:22:04 puisqu'il est vrai que ces journées-là comme elles sont annoncées, beaucoup de nos
00:22:08 consommateurs décident de ne pas venir dans nos commerces à ce moment-là.
00:22:13 Donc un impact sur le chiffre d'affaires ?
00:22:16 Bien évidemment un impact fort sur le chiffre d'affaires, et comme on l'a dit tout à
00:22:23 l'heure aussi, effectivement les petits commerçants peut-être indépendants sont
00:22:29 certains préservés, mais les grandes enseignes, il faut rappeler quand même que certaines
00:22:37 grandes enseignes qui sont touchées sont aussi sous forme de franchise, et donc une
00:22:42 franchise reste quand même du commerce indépendant même s'il est sous le nom du grand enseigne.
00:22:47 Donc c'est quand même un commerçant indépendant indirectement sous franchise qui est touché
00:22:55 et qui a effectivement des dégradations, et les dégradations entraînent des coûts
00:22:59 pour lui.
00:23:00 Alors justement, est-ce que vous pouvez nous donner un ordre d'idées ? Par exemple une
00:23:03 vitrine, on voit souvent ces vitrines qui sont brisées avec des éclats, combien ça
00:23:08 coûte une vitrine à réparer ?
00:23:10 Je n'ai pas de tarif comme ça à vous donner.
00:23:14 Une fourchette peut-être ? C'est pour avoir un ordre d'idées, pour se rendre compte.
00:23:19 Alors ça dépend du type de verre, ça dépend… voilà parce qu'il y a des vitrines justement
00:23:23 anti-tac, des vitrines du verre plus ou moins.
00:23:26 Moi je ne suis pas verrier, donc je peux vous dire qu'un bris de glace ça peut être
00:23:30 à 1 500, puis ça dépend aussi de la taille de la vitrine, de la surface de la vitrine,
00:23:34 donc ça peut aller jusqu'à 8 000, 10 000 euros, certaines tailles de vitrines.
00:23:39 Mais après aussi, alors bien sûr il y a des assurances pour ça, mais à un moment
00:23:43 l'assurance ne fait pas tout puisque bien évidemment quand on a des sinistres, on le
00:23:47 sait tous, peu importe le domaine, une fois qu'on l'a utilisé une fois, deux fois,
00:23:51 l'assurance derrière soit augmente les cotisations, soit dénonce carrément les
00:23:56 contrats.
00:23:57 Donc à un moment c'est une double peine pour ces clients.
00:24:00 Et après derrière aussi, quand on a une vitrine cassée, il faut mettre bien évidemment
00:24:05 des panneaux en bois qui cachent effectivement le commerce, il faut dans certains cas, parce
00:24:11 que ce n'est pas forcément que les vitrines, ça peut être aussi des portes vitrées qui
00:24:13 sont imbimées, ça veut dire que le commerce ne ferme plus, ce qui veut dire qu'on est
00:24:17 obligé de faire appel à des sociétés de gardiennage ou des sociétés effectivement
00:24:21 de vigile pour pouvoir garder.
00:24:23 Tout ça, ça a un coût au niveau du commerce bien évidemment.
00:24:26 Oui, il faut autant de coûts supplémentaires.
00:24:28 Une question pour vous Jean-Claude Dossier.
00:24:29 J'allais justement vous poser une question sur les assurances, cher monsieur.
00:24:33 Vous avez partiellement répondu, mais quand on est sur une zone exposée, boulevard Voltaire
00:24:39 à Paris ou ailleurs à Bordeaux ou à Nantes ou à Strasbourg, est-ce que vous avez une
00:24:45 idée de ce que peut coûter une assurance annuelle ? Est-ce que c'est praticable ou
00:24:53 est-ce que c'est hors de prix ?
00:24:55 Alors moi je n'ai pas de notion aujourd'hui, parce que tout dépend des conditions que
00:25:02 vous demandez à votre assurance.
00:25:03 Alors en moyenne, des assurances professionnelles, ça peut être entre 1 500 et 2 000 euros
00:25:07 pour un commerce traditionnel de taille 100, 120 m².
00:25:12 Mais après, tout dépend des spécificités du commerce, du nombre de baies vitrées,
00:25:19 de la surface des baies vitrées, de ce qu'on demande à assurer, le matériel, etc.
00:25:23 Donc c'est très très vaste.
00:25:24 Moi je ne suis pas assureur, donc malheureusement je ne vais pas pouvoir vous répondre précisément.
00:25:28 Non, non, mais l'ordre de grandeur.
00:25:29 Mais effectivement, la problématique, elle n'est pas du montant de l'assurance, elle
00:25:35 est surtout du fait que, et ça c'est dans toutes les assurances, comme vous le savez,
00:25:39 plus on a de sinistres à un moment, malheureusement plus la cotisation d'assurance augmente,
00:25:45 ou effectivement même l'assurance peut dénoncer le contrat en fonction du sinistre
00:25:50 et de l'ancienneté que vous avez.
00:25:51 Donc en fait, il y a vraiment des doubles peines à ce niveau-là.
00:25:55 Oui, et puis on est à 12 journées de mobilisation, il faut quand même le rappeler, c'est assez
00:25:59 certain nombre, et d'autant plus que dans certaines villes, alors à Paris, par exemple,
00:26:02 le cortège change de lieu, on passe de la rive droite à la rive gauche une semaine
00:26:06 sur deux environ, et le parcours peut varier, mais dans certaines villes plus petites, plus
00:26:13 restreintes, ce sont souvent les mêmes parcours et les mêmes rues, donc les mêmes commerces,
00:26:16 qui peuvent être impactés.
00:26:17 On a d'autres questions à vous poser Gwen Bowers, vous pouvez rester un petit peu avec
00:26:20 nous, on se retourne dans quelques instants, on fait une courte page de publicité et on
00:26:25 se retrouve bien sûr pour vivre ensemble cette douzième journée de mobilisation contre
00:26:29 la réforme des retraites.
00:26:30 Il est 14h32 pile sur CNews, bienvenue, si vous nous rejoignez, nous vivons ensemble
00:26:38 cette douzième journée de mobilisation, grève et manifestation contre la réforme des retraites,
00:26:43 une journée importante à la veille d'une décision très attendue du Conseil constitutionnel
00:26:48 sur cette réforme.
00:26:49 Nos équipes sont mobilisées, on vous fait vivre ces manifestations, ces cortèges, que
00:26:53 l'on soit à Bordeaux, à Lyon, à Paris, à Paris d'ailleurs où le cortège s'élance
00:26:59 depuis la place de l'Opéra, direction la place de la Bastille.
00:27:02 Nous serons sur place dans un instant.
00:27:04 En plateau avec moi, Sandra Busson du service poli-justice de CNews, Yoann Uzay du service
00:27:09 politique de CNews, bonjour à vous.
00:27:11 Éric Derry de Matten nous a également rejoint du service économie, on parlera bien sûr
00:27:15 de l'impact sur les commerçants et sur les commerces de ces journées à répétition
00:27:20 de manifestation et Jean-Claude Dassier qui est toujours également avec nous sur ce plateau.
00:27:25 Et puis on vous donne la parole, d'ailleurs n'hésitez pas à nous contacter, témoins,
00:27:28 avec un S au pluriel @cnews.fr, n'hésitez pas à nous écrire.
00:27:33 Et nous sommes en ligne avec Gwen Bauer qui est le président des Vitrines de Strasbourg
00:27:37 et également avec Ariane Lombardi, une manifestante depuis Marseille.
00:27:41 Je vous salue, bonjour à vous, merci d'être en direct avec nous.
00:27:45 Avant de vous redonner la parole, on va partir à Lyon, comment se passe le cortège ?
00:27:52 Le cortège s'était lancé il y a une quarantaine de minutes sur un parcours totalement inédit
00:28:02 pour cette douzième journée de manifestation, un parcours qui va relier le sixième arrondissement
00:28:09 à Villeurbanne en empruntant le très chic Boulevard des Belges bordé d'hôtels particuliers
00:28:17 avant de rejoindre la place Charles-Hernu à Villeurbanne.
00:28:21 Alors ce parcours n'a pas été choisi au hasard par la préfecture puisqu'il y a très peu de commerce,
00:28:27 très peu de banques sur les trois kilomètres de ce parcours,
00:28:31 banques et commerce qui avaient été la cible lors des précédentes manifestations.
00:28:37 Alors pour l'instant nous n'avons pas de chiffre de participation,
00:28:40 mais il semblerait quand même que la mobilisation soit en baisse.
00:28:45 Et à vous signaler une scène inédite à laquelle nous avons assisté en début de manifestation,
00:28:51 ce sont des pompiers du syndicat Sud qui sont venus accrocher des roses
00:28:56 sur le bouclier des CRS qui se trouvaient en début de cortège.
00:29:00 Merci beaucoup de nous faire vivre cette manifestation.
00:29:02 On vous retrouvera évidemment tout au long du défilé.
00:29:06 Gwen Bauer, président des Vitrines de Strasbourg,
00:29:08 on parlait avec vous juste avant une courte pause de pub de l'impact bien sûr
00:29:14 de ces journées de manifestations à répétition sur les commerces,
00:29:18 parce que ça veut dire du chiffre d'affaires en moins,
00:29:20 forcément les gens vont pas forcément dans les boutiques des jours de manifestation,
00:29:24 puis parfois bien sûr aussi des dégradations que cela peut occasionner.
00:29:27 Une question pour vous d'Éric de Ritmaten.
00:29:29 Oui, parce qu'effectivement la question c'est si ça continue,
00:29:32 si encore vous avez des manifestations, des blocages, des casses,
00:29:36 combien de temps vous pouvez tenir et qu'avez-vous envie de dire finalement au pouvoir public ?
00:29:42 C'est surtout de nous soutenir et nous aider dans le principe d'éviter effectivement la casse,
00:29:51 les débordements, voilà.
00:29:52 Aujourd'hui c'est aussi notre outil de travail.
00:29:54 Les employés de commerce ont aussi des revendications sur les retraites certainement
00:29:59 et souvent cet outil de travail pour le petit commerçant,
00:30:03 comme l'a rappelé tout à l'heure la personne que vous avez interrogée,
00:30:06 c'est souvent aussi la vente du fonds de commerce permet effectivement de se faire son complément de retraite
00:30:13 puisque on sait que souvent dans les petits commerces indépendants,
00:30:17 quand ils n'ont pas forcément une grosse retraite non plus,
00:30:21 et que c'est la vente de leur fonds qui permet aussi de faire un complément de retraite au moment de leur prise de retraite.
00:30:28 Donc moi ce que je dis c'est que surtout, qu'il y ait des revendications,
00:30:34 que les gens fassent part de leur mécontentement,
00:30:39 aujourd'hui ça ne doit pas être au détriment d'être pris en otage dans le commerce
00:30:46 et surtout pas de casser les vitrines des commerçants.
00:30:49 Et je le rappelle aussi, c'est vrai qu'ils se prennent aussi beaucoup aux grandes enseignes,
00:30:55 je l'ai dit tout à l'heure et je le rappelle, on est partenaire de l'IREF,
00:30:58 l'IREF nous soutient aussi dans le sens où beaucoup de commerce franchisé
00:31:03 et en partenariat sont des commerçants indépendants.
00:31:08 Vous avez un conseil départemental PTS 13 mais également conseil…
00:31:12 Oui, je ne sais pas, il y a eu une interférence et un son, je ne sais pas si vous venez de votre côté ou de votre…
00:31:18 Pardon Gwen Bauer, du coup ça vous a interrompu.
00:31:21 Je disais qu'il y avait effectivement beaucoup de grandes enseignes qui sont défranchisées
00:31:26 et qui sont du coup indirectement aussi du commerce indépendant
00:31:30 parce qu'un franchisé c'est lui qui a mis effectivement de l'argent pour acheter son fonds,
00:31:37 qui a investi effectivement son emplacement,
00:31:40 qui paye en plus indirectement un droit de licence de marque sous forme de royalties.
00:31:46 Donc voilà, ce n'est pas parce qu'effectivement on est une grande enseigne
00:31:50 qu'on est forcément plus l'acte de la casse.
00:31:55 Moi je pense qu'aujourd'hui c'est juste que chacun doit respecter l'autre
00:31:59 et je veux dire, nous commerçants on respecte les revendications de chacun,
00:32:04 respecter aussi quand vous passez dans nos rues, respecter nos vitrines et notre commerce.
00:32:10 Vous avez quand même l'impression que c'est ciblé, on en parlait,
00:32:13 vous parliez avec nos reporters, les parcours essayent d'éviter le maximum
00:32:19 les endroits où il y a beaucoup de banques.
00:32:21 On a vu là tout à l'heure aux alentours de midi,
00:32:23 le siège de LVMH à Paris a été brièvement investi par des syndicats,
00:32:29 des cheminots, des travailleurs de la santé, de l'éducation et d'autres secteurs
00:32:32 qui ont investi le siège parisien de cette grande entreprise du luxe.
00:32:38 Vous, vous avez vraiment l'impression que c'est ciblé,
00:32:41 que n'importe quel commerçant, parce qu'il est seul sur le passage,
00:32:45 il peut avoir sa vitrine brisée ?
00:32:47 Alors je pense que n'importe quel commerçant peut avoir sa vitrine brisée,
00:32:50 néanmoins effectivement, je ne vais pas vous le cacher,
00:32:54 c'est vrai que c'est un peu ciblé.
00:32:55 Après, comme je vous l'ai dit, je peux vous donner d'autres enseignes
00:32:59 qui sont sous forme de franchise et qui restent de l'indépendant.
00:33:03 Donc c'est sûr que même à Strasbourg, il y a un ou deux petits commerces
00:33:09 qui ont été ciblés et des indépendants,
00:33:11 rien à voir avec les grandes enseignes du luxe ou des banques.
00:33:14 Donc il y a par exemple un voyageiste, sans vous donner de nom,
00:33:19 qui a été ciblé et on lui a cassé deux de ses vitrines.
00:33:22 Alors est-ce que c'est ciblé parce que c'est un voyageiste ?
00:33:25 Je ne sais pas, mais il n'y a effectivement quand même pas que des banques
00:33:30 ou des grandes enseignes qui sont ciblées.
00:33:32 Il y a aussi, je pense que c'est vraiment sur le passage,
00:33:35 alors je ne dis pas forcément que ce sont les gens qui revendiquent
00:33:39 effectivement ce choix du gouvernement,
00:33:46 mais est-ce que dedans il n'y a pas des compuscules
00:33:49 qui profitent effectivement de ces manifestations
00:33:52 pour aller casser et montrer leur mécontentement ?
00:33:56 Je ne sais pas.
00:33:57 Et c'est vrai qu'à Strasbourg, et je remercie la préfecture avec qui nous sommes également
00:34:03 et la ville de Strasbourg avec qui nous sommes en relation
00:34:06 pour justement faire en sorte de canaliser au maximum
00:34:10 et qu'il n'y ait pas de dégradation du commerce,
00:34:14 mais néanmoins il y en a.
00:34:16 Et là on voit actuellement, pendant que vous parlez,
00:34:18 des images qui nous viennent de Bordeaux cette fois,
00:34:20 par notre reporter, où c'est une banque qui a été dégradée largement,
00:34:25 des vitrines brisées, vous le voyez aussi,
00:34:28 des tags majoritairement anticapitalistes,
00:34:30 en tout cas c'est ce qui est écrit, "retraite", "climat".
00:34:34 Vous voyez donc une banque qui a été prise pour cible,
00:34:36 distributeurs également, on en parlait.
00:34:39 Merci beaucoup Buenbauer d'avoir témoigné.
00:34:40 Après, je dirais juste qu'il n'existe pas d'autres formes de contestation
00:34:45 que de casser des vitrines.
00:34:46 Moi je ne suis pas...
00:34:49 Si on n'est pas d'accord, on peut ne pas l'être,
00:34:51 et bien sûr c'est ce qui fait la richesse de notre pays,
00:34:53 mais peut-être qu'il y a d'autres formes de contestation
00:34:56 que de casser les vitrines des magasins.
00:34:57 En tout cas on vous souhaite bon courage
00:34:59 et merci encore de votre témoignage.
00:35:01 Juste avant qu'on retrouve une manifestante justement
00:35:04 qui était à Marseille, à Riale-Lombardie,
00:35:05 je voudrais faire un point sur la politique avec vous, Yohann Uzey,
00:35:08 parce qu'évidemment, ce qu'on attend c'est la suite.
00:35:11 La suite, elle arrive demain déjà
00:35:13 avec la décision du Conseil constitutionnel.
00:35:14 Et puis quand même, les syndicats, comme le gouvernement
00:35:17 et même Emmanuel Macron, s'est projeté sur la semaine prochaine.
00:35:20 Oui, Emmanuel Macron, son idée c'était de recevoir très rapidement
00:35:24 les syndicats une fois que le Conseil constitutionnel
00:35:27 aurait rendu sa décision.
00:35:28 Donc on a tous compris qu'Emmanuel Macron souhaitait convier
00:35:31 les leaders syndicaux à l'Élysée la semaine prochaine.
00:35:34 Seulement là, dans le cortège parisien,
00:35:37 Sophie Binet pour la CGT a répondu "lol" au chef de l'État.
00:35:41 Ça veut dire "ça me fait bien rire".
00:35:43 Vraiment, vraiment, c'était pas votre...
00:35:44 Oui, oui, non, mais précisément.
00:35:46 Allez guillemet.
00:35:47 Voilà, donc "lol" ça veut dire "Emmanuel Macron, il me fait rire,
00:35:50 il n'est pas question d'aller à l'Élysée la semaine prochaine".
00:35:52 Même Laurent Berger a dit qu'il fallait, je cite,
00:35:54 "un délai de décence avant de voir le président de la République".
00:35:58 Donc, manifestement, cette rencontre,
00:35:59 elle n'aura pas lieu la semaine prochaine.
00:36:01 C'est problématique pour Emmanuel Macron.
00:36:03 Ça change considérablement son agenda.
00:36:04 Pourquoi ?
00:36:05 Parce qu'il souhaitait s'exprimer devant les Français,
00:36:08 allocution solennelle à 20h,
00:36:10 à l'issue de sa rencontre avec les syndicats.
00:36:12 Ça veut dire qu'il reporterait sa prise de parole.
00:36:15 Alors que le pays est dans un état quand même
00:36:17 qui n'est satisfaisant pour personne.
00:36:19 Est-ce qu'il peut se payer le luxe d'attendre ?
00:36:21 Vraisemblablement pas.
00:36:22 Donc, il va devoir trouver une solution.
00:36:24 Mais effectivement, là, les syndicats n'ont pas l'intention
00:36:27 de faire le moindre cadeau au chef de l'État.
00:36:29 Donc, a priori, ils n'iront pas à l'Élysée la semaine prochaine.
00:36:32 Et cela aura un impact sur les manifestations,
00:36:35 Sandra Buisson, notamment dès ce soir.
00:36:37 Alors, à partir de ce soir,
00:36:39 le ministre de l'Intérieur a demandé au préfet de police de Paris
00:36:42 de prendre un arrêté d'interdiction des rassemblements
00:36:45 près du Conseil constitutionnel,
00:36:46 qui courrait jusqu'à samedi matin.
00:36:48 Et ceci pour que le Conseil constitutionnel
00:36:50 puisse rendre sa décision sans pression de la rue autour.
00:36:55 Ce que m'expliquait ce matin un policier mobilisé sur Paris,
00:36:59 c'est qu'effectivement, il y a des craintes
00:37:02 pour ce qui peut se passer demain
00:37:03 après la décision du Conseil constitutionnel.
00:37:06 On sait que d'ores et déjà, il y avait un rassemblement déclaré
00:37:11 par l'intersyndical Place de la Concorde.
00:37:13 Alors, pas tout à fait par l'intersyndical,
00:37:15 mais par la CGT, sans que la CFDT et la CFTC
00:37:18 n'apportent leur soutien.
00:37:20 Finalement, après discussion avec la préfecture de police,
00:37:22 ce rassemblement, à partir de 19h,
00:37:24 il aura lieu à Hôtel-de-Ville.
00:37:26 Selon nos informations, les autorités s'attendent
00:37:28 à ce que 7 à 10 000 personnes puissent se rassembler
00:37:31 à ce moment-là, des jeunes, des personnes non syndiquées aussi.
00:37:35 Et 200 à 400 militants radicaux pourraient venir
00:37:39 tenter de faire dégénérer ce rassemblement
00:37:41 et potentiellement partir en cortège sauvage par la suite.
00:37:45 On a aussi plusieurs rassemblements non déclarés
00:37:49 qui circulent dans la sphère ultra pour demain soir.
00:37:52 Donc à savoir s'ils vont ou non être réalisés.
00:37:56 Selon nos informations, les autorités ont été averties
00:37:59 que si le Conseil constitutionnel valide la loi,
00:38:02 ça pourrait raviver, redonner une nouvelle dynamique
00:38:05 au mouvement de contestation.
00:38:07 Et on a vu notamment aussi du côté des étudiants
00:38:10 en région parisienne, lors de l'Assemblée générale,
00:38:13 une demande de manifester devant le Conseil constitutionnel.
00:38:15 Donc ça, on sait que ça ne sera pas possible
00:38:17 quand l'arrêté sera pris.
00:38:19 Et je cite, de "tenir toute la nuit".
00:38:21 Là, on voit ici des images qui sont toujours à Bordeaux,
00:38:24 bien sûr des dégradations, toujours sur une banque qui est ciblée.
00:38:28 On va partir à Marseille, retrouver Ariane Lombardi.
00:38:30 Bonjour, vous êtes professeure d'histoire-géo
00:38:32 dans le 14e arrondissement de Marseille.
00:38:34 Vous êtes membre du Conseil national du PCF 13,
00:38:38 donc de Débouche du Rhône.
00:38:39 Bonjour, vous avez manifesté aujourd'hui.
00:38:44 On parlait de la suite justement, si on se projette un petit peu.
00:38:48 Est-ce que vous comptez arrêter ?
00:38:50 Qu'est-ce qui vous fera arrêter finalement de descendre dans la rue ?
00:38:55 Qu'est-ce qui me fera arrêter de descendre dans la rue ?
00:38:57 Qu'est-ce qui nous fera arrêter de descendre dans la rue ?
00:38:59 Deux choses.
00:39:01 Que le projet de loi soit censuré par le Conseil constitutionnel
00:39:06 et que les Français puissent voir leurs paroles respectées.
00:39:10 Donc, ça veut dire que si le Conseil constitutionnel valide la réforme demain,
00:39:13 vous continuez de descendre, vous serez dans la rue la semaine prochaine ?
00:39:18 Je ne sais pas ce que vont décider les syndicats et les partis politiques,
00:39:21 mais de toute façon, il va falloir que le gouvernement,
00:39:24 d'une façon ou d'une autre, accepte la parole de la majorité des Français.
00:39:29 On compte également sur le référendum d'initiative partagée.
00:39:34 Bon, et de toute façon, en tant que membre du PCF,
00:39:36 on sera tous mobilisés pour aller chercher des signatures
00:39:40 si tel devait être le cas.
00:39:42 Oui, alors je rappelle que sur ce référendum d'initiative partagée,
00:39:45 le Conseil constitutionnel doit également rendre une décision demain.
00:39:48 Jean-Claude Desilles.
00:39:49 Moi, ce qui m'inquiète, c'est que l'on entend depuis quelques jours,
00:39:52 et notamment hier soir et aujourd'hui,
00:39:54 monter une petite musique chez les leaders syndicaux,
00:39:58 chez un certain nombre de leaders de l'opposition,
00:40:02 monter une petite musique sur la légitimité du Conseil constitutionnel.
00:40:06 Il faut faire attention quand même à ce que l'on fait.
00:40:09 Les manifestations populaires ont toutes leur légitimité, les violences moins.
00:40:13 C'est un autre débat.
00:40:14 Mais il faut tout de même faire attention.
00:40:15 Alors, on s'appuie quand on commence à dire
00:40:17 "ah, le Conseil constitutionnel fait de la politique".
00:40:21 Certes, Macron a nommé, je crois, deux de ses anciens ministres
00:40:26 au sein du Conseil constitutionnel.
00:40:28 Mais je rappelle que M. Fabius, lui, président du Conseil,
00:40:31 a été nommé par François Hollande en 2016,
00:40:34 sauf erreur de ma part.
00:40:35 Donc évidemment que le Conseil constitutionnel
00:40:39 a tous les moyens de juger en droit,
00:40:41 mais il a aussi dans sa mission de juger en opportunité,
00:40:45 c'est-à-dire de tenir compte de l'impact de ses décisions, éventuelles,
00:40:49 sur l'état de l'opinion,
00:40:51 tenant compte aussi de l'état de l'opinion aujourd'hui.
00:40:54 Alors l'opinion, elle est aussi dans la rue,
00:40:56 vous le voyez avec ces images en direct.
00:40:57 On commence à en faire du référendum.
00:40:58 Oui, oui, bien sûr, mais on va poser la question.
00:41:00 Il faudrait bien avoir un échappatoire là,
00:41:02 pour, je ne dirais pas consoler,
00:41:04 mais donner à l'intersyndical et aux manifestants
00:41:08 la perspective de la possibilité.
00:41:10 C'est compliqué.
00:41:11 Et en droit, ça tient à peine la route.
00:41:13 Néanmoins, sur le référendum d'initiative partagée,
00:41:17 il y a peut-être matière là à jardiner, nous verrons.
00:41:19 Alors justement, je voudrais avoir votre avis, Ariane,
00:41:22 sur ce Conseil constitutionnel.
00:41:24 Qu'est-ce que vous en attendez et comment le jugez-vous ?
00:41:26 Est-ce que vous êtes d'accord avec Jean-Claude Dassier ?
00:41:28 Est-ce que vous avez l'impression d'entendre, voilà,
00:41:31 qu'est-ce que vous nous disiez ?
00:41:32 Une petite musique sur la légitimité du Conseil,
00:41:37 qui va prendre une décision qui nous prendra à tout le monde,
00:41:39 et qui donc sera politique.
00:41:41 Si on en est là, c'est les institutions globales
00:41:44 de la Ve République et du gouvernement qui sont en danger.
00:41:47 Faire attention tout de même.
00:41:48 Ariane Lombardi, quel est-vous votre point de vue ?
00:41:51 Moi, mon point de vue, c'est que j'attends beaucoup demain
00:41:55 des réponses du Conseil constitutionnel.
00:41:58 Je vais faire que les sages seront sages
00:42:00 et seront à l'écoute de la majorité des Français
00:42:03 pour prendre une décision qui permettra
00:42:06 de retirer la réforme, de retirer une réforme
00:42:09 qui est injuste pour les travailleurs,
00:42:12 pour les femmes, pour les jeunes,
00:42:15 et qu'on arrivera justement à faire quelque chose de cohérent
00:42:18 et de proposer une réforme des retraites
00:42:20 qui corresponde à la réalité du pays
00:42:24 et à ce que vivent les travailleurs au jour le jour.
00:42:26 On ne peut pas demander aux travailleurs
00:42:30 de travailler jusqu'à 64 ans,
00:42:33 d'accepter une réforme qui est totalement injuste
00:42:35 et que l'on peut financer autrement.
00:42:38 Il y a des pistes de financement
00:42:40 et le gouvernement, Borne, Macron
00:42:43 n'ont absolument pas voulu écouter les autres pistes.
00:42:47 Alors, une question pour vous, Dérick de Ritmaten.
00:42:49 Non, je voulais juste réagir sur ce que vous dites.
00:42:51 Vous savez, madame, il y avait déjà la réforme Touraine
00:42:54 qui prévoit 43 années de cotisation.
00:42:56 C'était étalé dans le temps,
00:42:57 ce n'était pas à partir de demain, bien sûr,
00:42:59 mais c'était malgré tout 43 ans
00:43:02 pour ceux qui ont commencé à 21 ans.
00:43:03 Ils étaient déjà dans l'âge de départ à 64 ans.
00:43:06 Alors, bien sûr, vous avez raison,
00:43:07 il y a tout un pan de la réforme
00:43:11 qui a mal été présenté, mal préparé,
00:43:12 ça c'est clair, tout le monde le dit.
00:43:14 On trouve avec un côté injuste,
00:43:15 notamment pour les femmes, on en a beaucoup parlé.
00:43:17 Et ce que je retiens dans ce que vous dites,
00:43:19 ce qui est intéressant, c'est que
00:43:20 vous n'êtes pas hostile à la réforme
00:43:22 et c'est ça qui est important.
00:43:23 Mais à une autre réforme, d'après ce que j'ai compris.
00:43:25 Mais vous avez connu une autre réforme.
00:43:26 Vous êtes hostile à cette réforme injuste.
00:43:29 Oui, oui, mais une autre réforme,
00:43:30 vous ne seriez pas contre en fait.
00:43:31 Il y aurait des accords sur l'âge de départ à la retraite.
00:43:34 Il ne faut pas non plus qu'on se raconte l'histoire.
00:43:35 Alors, on va laisser parler Ariane Lombardi.
00:43:37 De 64 ans, qui est la difficulté principale, me semble-t-il.
00:43:41 De toute façon, bon là, on a affaire à un gouvernement
00:43:44 qui veut nous vendre une réforme ultra-libérale.
00:43:47 Cette réforme pourrait attendre.
00:43:49 Je crois qu'actuellement, les Français ont d'autres problèmes.
00:43:52 Il y a des problèmes de pouvoir d'achat,
00:43:54 il y a des problèmes d'emploi.
00:43:55 Il y a vraiment des choses à régler au préalable
00:43:58 avant d'entamer une réforme injuste.
00:44:01 Voilà, on pouvait attendre.
00:44:02 Oui, pour vous, il y avait d'autres priorités finalement,
00:44:04 d'autres chantiers à faire passer.
00:44:06 Bien sûr, et c'est ce qui explique
00:44:08 l'obstruction massive de la population.
00:44:11 Les gens ne comprennent pas.
00:44:13 Oui, oui, qu'on en soit à 12 journées de manifestation,
00:44:15 je l'entends bien.
00:44:16 Qu'est-ce que vous pensez des…
00:44:17 Alors, il y a eu plusieurs journées qui se sont très bien déroulées,
00:44:22 et notamment en toute quiétude, j'allais dire.
00:44:24 Et puis, après notamment l'utilisation,
00:44:26 le recours au 49.3 de la part de la Première Ministre.
00:44:29 Il y a eu, on a commencé à avoir davantage de cortèges dégénérés
00:44:32 avec des violences, des dégradations.
00:44:33 Est-ce que, quand vous voyez ces images,
00:44:36 qui peuvent aussi repousser certains manifestants
00:44:38 à descendre dans la rue,
00:44:39 parce qu'ils ont peur de certaines violences.
00:44:42 Quand vous voyez ces dégradations de commerçants,
00:44:44 on en a parlé dans cette émission,
00:44:46 qui eux aussi doivent faire face justement à l'inflation,
00:44:48 aux coûts de la vie, qui ont parfois économisé,
00:44:50 qui ont parfois commencé à travailler très jeunes.
00:44:53 Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez ces violences
00:44:55 et ces dégradations ?
00:44:57 Moi, ce que je dis et ce que nous disons,
00:44:59 c'est que ces violences ne sont absolument pas le fait
00:45:02 ni des syndicats, ni des partis politiques.
00:45:06 Nous, pour notre part, nous manifestons de façon pacifique.
00:45:09 Et nous ne sommes pas ni caution,
00:45:13 ni responsables de ces manifestations qui dégénèrent.
00:45:16 On peut réellement se poser des questions,
00:45:18 parce que j'ai fait donc 12 manifestations sur Marseille,
00:45:22 12 mobilisations qui sont toutes pacifiques,
00:45:25 qui se passent très bien.
00:45:27 Et je ne comprends pas les images qu'on nous montre,
00:45:30 même si bien évidemment, je lis...
00:45:31 Il y a une réalité quand même.
00:45:33 Elles ont une posture, elles desservent le mouvement,
00:45:36 mais elles ne sont pas le fait d'organisations syndicales.
00:45:39 Alors on va poser la question...
00:45:41 On va poser la question...
00:45:41 Vous restez en ligne avec nous si vous voulez lui répondre.
00:45:43 D'ailleurs, on pose la question à Jean-Pierre Chedal,
00:45:44 le vice-président de la Confédération des commerçants de France.
00:45:47 12 journées de mobilisation,
00:45:50 quel est votre état d'esprit, M. Chedal ?
00:45:52 Oui, bonjour à toutes et tous.
00:45:55 Bon, déjà, moi je voudrais en venir sur un point.
00:45:58 Est-ce qu'on considère que les commerçants sont des gens qui travaillent ?
00:46:01 Parce que j'entends le mot "travailleur",
00:46:03 mais je pense que les commerçants travaillent, vous voyez ?
00:46:06 Et les commerçants, non seulement ils travaillent,
00:46:08 mais ils génèrent de l'emploi et ils demandent la liberté de travailler.
00:46:12 Alors maintenant, pour donner des chiffres un peu plus précis,
00:46:16 qui ne sont pas des impressions, qui sont des réalités,
00:46:19 il faut savoir quand même que dans le secteur de la restauration,
00:46:23 il y a un quart des établissements qui ont dû arrêter leur activité
00:46:28 pour des manifestations non maîtrisées,
00:46:31 il y a 7% des commerces qui ont subi des dépradations,
00:46:35 et moi, les bras m'en tombent,
00:46:38 parce que tout le monde se tourne vers, soit disant, le bien public,
00:46:43 et on s'aperçoit que dans ce pays, l'ordre n'est plus respecté.
00:46:47 Alors quand on met des normes et quand on met de la fiscalité, tout va bien,
00:46:52 et dès qu'on fait appel à l'espace public, à l'ordre public,
00:46:57 ça tombe en déliquescence.
00:46:58 – On vous sent en colère, hein, monsieur ?
00:47:00 – Insupportable !
00:47:03 – On vous sent particulièrement en colère et particulièrement remonté ?
00:47:06 – Comment ?
00:47:07 – On vous sent particulièrement remonté, aujourd'hui ?
00:47:09 – Oui, parce que si vous voulez,
00:47:11 moi, quand on me dit que le problème majeur de ce pays, c'est l'emploi,
00:47:15 il faut savoir que dans les secteurs des services,
00:47:19 nous sommes en carence de candidats pour venir travailler dans nos établissements.
00:47:24 Donc il y a peut-être un vrai sujet de se dire à un moment donné,
00:47:28 le travail est une valeur, c'est un droit, c'est un devoir,
00:47:33 et c'est une contribution à la société.
00:47:35 Or moi, je suis navré aujourd'hui de voir du personnel parlementaire
00:47:41 qui va appuyer la déliquescence, la chianerie, pour prendre un terme de De Gaulle,
00:47:48 je suis navré de voir l'espace public qui est cassé,
00:47:52 parce qu'encore une fois, l'espace public qui est cassé, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:47:56 Ça veut dire des réparations, les réparations, ça veut dire quoi ?
00:48:00 Ça veut dire de l'impôt, donc on est complètement décalé par rapport en réalité.
00:48:08 Vous parliez tout à l'heure des étudiants,
00:48:10 je pense qu'on peut quand même parler dans ce pays
00:48:13 que les étudiants ont une situation pour acquérir un savoir
00:48:18 qui est incomparable avec le reste des pays.
00:48:22 Les études sont gratuites en France, on vient à l'université,
00:48:26 on peut apprendre, on peut acquérir le savoir.
00:48:29 Mais quand vous regardez ce qui se passe à Bordeaux,
00:48:32 quand vous regardez les vandalisations des facultés
00:48:36 qui font partie, entre guillemets, du patrimoine culturel,
00:48:40 du patrimoine historique, c'est à proprement parler scandaleux.
00:48:43 Alors une question pour vous d'Éric de Ritmaten.
00:48:46 Je ne vais même pas te laisser une question, mais vous avez raison.
00:48:48 Aujourd'hui, on a un taux d'emploi de 7,4 %,
00:48:53 enfin de taux de chômage, pardon, 7,4 %,
00:48:56 ce qui est vraiment trop important.
00:48:58 Tout le monde dit qu'on devrait être à 5 % et même 4 %.
00:49:02 Il y a tellement d'emplois non pris et refusés,
00:49:04 ça vous avez mille fois raison.
00:49:05 Voilà, donc moi ce que je voulais dire, c'est que madame,
00:49:07 tout à l'heure, parlait d'un problème d'emploi en France,
00:49:10 c'est l'inverse, c'est qu'on a au contraire des emplois non pris,
00:49:13 une pénurie qui pénalise considérablement la restauration,
00:49:16 l'hôtellerie, les petits commerces.
00:49:18 Et je précise aussi, et les petits commerces aussi, précisons-le,
00:49:21 ce sont des indépendants, très souvent,
00:49:24 qui doivent vivre avec leur propre capital.
00:49:26 Ils ont mis de l'argent au bout d'année pour s'acheter justement
00:49:29 soit les murs, soit le fonds de commerce.
00:49:32 Et que ça aussi, et je comprends votre mécontentement
00:49:34 de vouloir avancer et en finir avec...
00:49:36 Vous me disiez tout à l'heure, monsieur Cheddale,
00:49:38 qu'il faut qu'à un moment ou à un autre, on passe à autre chose.
00:49:40 Oui, parce que vous pouvez comprendre aussi quand même
00:49:43 que des gens soient opposés à cette réforme
00:49:44 et qu'ils descendent dans la rue pour manifester.
00:49:47 Vous respectez évidemment ce droit de grève et de manifestation.
00:49:51 Absolument. Le droit de manifester, on le respecte.
00:49:54 Mais à une condition, c'est que le bien public soit respecté aussi.
00:50:00 Oui, oui, en fait, vous faites une distinction.
00:50:01 Et c'est d'ailleurs ce que, je parle de social contrôle,
00:50:03 Ariane Lombardi nous avait dit.
00:50:06 C'est-à-dire que ces dégradations, elles ne vont pas dans le sens
00:50:08 des manifestations, elles ne soutiennent pas,
00:50:10 parce que ça peut en effrayer plus d'un.
00:50:13 Et que les syndicats, évidemment, ne sont pas favorables
00:50:16 à ces violences et dégradations.
00:50:18 En tout cas, je vous remercie tous les deux, Ariane Lombardi
00:50:20 et Jean-Pierre Cheddale, d'avoir témoigné sur nos trentaines
00:50:22 en cette douzième journée de mobilisation.
00:50:24 On vous donne la parole.
00:50:25 On disait que vous soyez dans les cortèges
00:50:27 ou que vous soyez mécontents pour les impacts de ces manifestations.
00:50:32 Douzième journée de mobilisation aujourd'hui.
00:50:34 On attend bien sûr les chiffres de ces manifestations
00:50:37 avant une décision importante demain du Conseil constitutionnel.
00:50:40 On continue d'en parler sur CNews dans un instant.
00:50:42 C'est le Grand Journal de l'après-midi avec Mickaël Dorian.
00:50:45 Vous voyez ici une image de la place de l'Opéra à Paris, en direct.
00:50:52 Place de l'Opéra, vous voyez les manifestants,
00:50:54 puisque le cortège s'était lancé un peu après 14h,
00:50:57 direction la place de la Bastille.
00:50:59 Et nos équipes sont sur place pour CNews.
00:51:02 On nettoie juste un petit peu la caméra parce qu'il pleut parfois.
00:51:05 À tout de suite.
00:51:07 Il est 15h. Bonjour à tous.
00:51:11 Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur CNews.
00:51:14 Édition spéciale aujourd'hui.
00:51:15 Douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
00:51:18 avant une décision très attendue du Conseil constitutionnel qui surviendra demain.
00:51:22 Nos équipes sont mobilisées à Paris ou en région.
00:51:25 Vous voyez ici les images des cortèges à Bordeaux, à Lyon, à Paris bien sûr.
00:51:31 Quelques dégradations il y a eu déjà.
00:51:33 On a vu notamment à Rennes des véhicules incendiés
00:51:37 ou encore à Bordeaux des banques qui ont été prises pour cibles
00:51:40 avec des vitrines brisées ou taguées.
00:51:44 On va faire le point ensemble lors de ce grand journal de l'après-midi.
00:51:48 Et on commence donc, Mickaël.
00:51:50 Avec évidemment ces toutes premières tensions à Rennes
00:51:52 où des manifestants cagoulés ont fait eruption tout à l'heure en tête de cortège.
00:51:57 Ils ont notamment, vous le voyez sur ces images,
00:51:58 un millefeuille, une voiture garée sur un parking.
00:52:01 Les précisions avec nos envoyés spéciaux à Rennes.
00:52:03 6 500 manifestants à Rennes ce matin.
00:52:08 C'est 1500 de moins qu'il y a une semaine, si on en croit les chiffres donnés
00:52:13 par la préfecture en fin de matinée.
00:52:16 Et donc cortège un peu moins fourni,
00:52:19 mais pas de résignation chez les manifestants que nous avons rencontrés.
00:52:23 On sera là jusqu'au retrait de la réforme, nous ont-ils dit,
00:52:27 quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel.
00:52:31 À noter des dégradations commises à l'avant du cortège de l'intersyndicale.
00:52:36 Il y avait un groupe qui n'était pas là, évidemment,
00:52:38 pour parler de cette réforme des retraites,
00:52:41 mais pour casser dans le centre-ville.
00:52:44 On a vu des barricades qui ont été incendiées.
00:52:47 Et puis surtout, deux véhicules de luxe qui ont aussi été la proie des flammes.
00:52:53 Tout est rentré dans l'ordre en début d'après-midi
00:52:56 avec une intervention massive des forces de l'ordre.
00:53:00 Rennes où 6500 manifestants sont dans les rues aujourd'hui, selon la préfecture.
00:53:04 Et concernant le dispositif de sécurité,
00:53:06 11 500 policiers et gendarmes mobilisés aujourd'hui dans toute la France,
00:53:10 dont 4200 à Paris.
00:53:12 Sandra Buisson du service Police Justice de CNews.
00:53:15 Sandra, l'effectif de police aujourd'hui,
00:53:17 sensiblement le même que la semaine dernière.
00:53:20 Et même tout à fait le même que la semaine dernière, vous l'avez dit.
00:53:22 Pour 400 à 600 000 personnes attendues dans les mobilisations
00:53:26 sur le territoire national, donc 40 à 70 000 à Paris.
00:53:31 Les autorités qui, selon nos informations,
00:53:33 s'attendent à une baisse de la mobilisation
00:53:35 due d'abord à une certaine lassitude de certains opposants à la réforme,
00:53:40 parce qu'ils voient que les manifestations
00:53:42 n'ont pas d'impact sur les décisions politiques.
00:53:44 Et puis parce que certains commencent à avoir peur des flambées de violence
00:53:48 de la part des ultras dans les cortèges.
00:53:50 À Paris, 500 à 1000 individus à risque
00:53:54 pourraient tenter de venir faire dégénérer le cortège
00:53:57 parti à 14h de la place de l'Opéra.
00:54:00 Et on signalera qu'un peu plus tôt dans la journée,
00:54:04 des actions avaient déjà eu lieu.
00:54:05 D'abord devant le Conseil constitutionnel, actions de blocage.
00:54:09 Ensuite, des manifestants qui ont investi le siège de LVMH
00:54:13 et qui sont ensuite partis en cortège sauvage sur les Champs-Elysées.
00:54:17 Défilé des cheminots également,
00:54:19 Gare de Lyon et dans le métro.
00:54:20 Et puis un cortège sauvage également de l'IC1.
00:54:23 Merci beaucoup Sandra Buisson.
00:54:24 Et à Paris, après s'être réunie en Assemblée générale Gare de Lyon,
00:54:28 vous le disiez Sandra, plus de 400 grévistes ont envahi
00:54:31 le siège du groupe de luxe LVMH.
00:54:33 Vous le voyez sur ces images dans le 8ème arrondissement de la capitale
00:54:36 avant de rejoindre la place de l'Opéra où a débuté la manifestation parisienne.
00:54:40 Notre équipe les a suivis.
00:54:42 Après l'Assemblée générale des syndicats cheminots à la Gare de Lyon,
00:54:49 qui s'est soldée par un vote unanime et une grève reconduite
00:54:52 en fin de matinée,
00:54:53 les syndicats ont décidé de prendre le métro
00:54:55 en direction de Franklin Roosevelt.
00:54:57 À la sortie du métro, une centaine de manifestants ont couru
00:55:00 et ont fait irruption dans les locaux du siège de LVMH.
00:55:03 Des fumigènes ont été allumés, créant un épais nuage de fumée.
00:55:06 Des stickers ont également été placardés sur les murs.
00:55:09 Des stickers toujours hostiles au gouvernement.
00:55:11 C'était une action prévue par les syndicats pour contester
00:55:13 cette réforme des retraites,
00:55:15 avant bien sûr l'avis du Conseil constitutionnel demain
00:55:17 sur la validation ou non de la réforme.
00:55:20 Une chose est sûre pour les manifestants et les syndicats,
00:55:22 c'est que quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel,
00:55:25 à moins que celle-ci soit rejetée,
00:55:27 les manifestations et les grèves vont se poursuivre.
00:55:30 À Marseille, la manifestation, un député comme à son habitude.
00:55:33 À 10h30 ce matin sur le Vieux-Port, direction la porte de Dex,
00:55:37 une manifestation moins suivie que les précédentes,
00:55:39 comme nous l'explique notre équipe.
00:55:47 Ils étaient 130 000 manifestants selon l'intersyndical,
00:55:50 6 500 selon la police,
00:55:52 moins nombreux que lors des précédentes mobilisations.
00:55:55 Les termes usure et soufflement n'ont pas été employés
00:55:58 par ceux avec qui j'ai pu échanger.
00:56:01 Ils restent déterminés, et ce jusqu'au retrait de cette réforme.
00:56:05 Tous parlent désormais d'attente des manifestants,
00:56:08 qui attendent donc la décision du Conseil constitutionnel.
00:56:11 Même s'ils y croient peu, soulignent-ils.
00:56:14 En revanche, ils comptent plus sur le référendum d'initiative partagé.
00:56:18 Ils expliquent que s'il a dit "favorable",
00:56:20 ils ne devront pas se louper.
00:56:22 Il faudra aller chercher toutes les signatures.
00:56:25 Du côté du gouvernement, le porte-parole Olivier Véran prône toujours le dialogue.
00:56:29 Il a rappelé et confirmé tout à l'heure que le président était prêt
00:56:33 à recevoir les syndicats. Écoutez.
00:56:41 Nous serons allés au bout de ce qu'on appelle ce chemin démocratique,
00:56:45 et il restera ensuite à promulguer la loi.
00:56:47 Nous cherchons évidemment l'apaisement, le dialogue.
00:56:51 Cela a été montré puisque la première ministre a reçu l'intersyndical
00:56:54 il y a quelques jours encore, et le président de la République
00:56:56 l'a annoncé lui-même, a fait savoir qu'il était disposé,
00:57:00 prêt à discuter avec les forces syndicales de notre pays
00:57:04 pour parler avec eux, pour dialoguer, pour échanger
00:57:08 dans un climat apaisé de ce qu'il nous reste à accomplir
00:57:11 pour réformer notre pays.
00:57:12 Selon une source proche du président, le chef de l'État pourrait s'exprimer
00:57:16 la semaine prochaine après avoir reçu justement l'intersyndical.
00:57:19 Si cette rencontre a lieu, écoutez ce qu'en dit Laurent Berger,
00:57:21 le secrétaire général de la CFDT, tout à l'heure dans le cortège.
00:57:26 La question c'est quand, avec quelle méthode, et sur quel sujet.
00:57:30 Sur le "quand", il faut être très clair, ça ne peut pas se faire
00:57:33 sans un délai de décence. On ne va pas passer à autre chose.
00:57:36 Il ne faut pas croire que les gens, les travailleurs et travailleuses
00:57:38 qui se mobilisent et qui sont contre cette réforme depuis des mois
00:57:41 vont passer comme ça à autre chose.
00:57:42 Ça ne marche pas. Ce n'est pas comme ça que se traitent
00:57:45 les citoyens et les citoyennes, et notamment le monde du travail.
00:57:48 Donc quand il y aura un délai de décence, je le dis très clairement.
00:57:51 La question après c'est quelle méthode.
00:57:53 Si la méthode qui est employée, c'est une méthode qui consiste à dire
00:57:56 voilà les sujets dont on veut parler, dites ce que vous avez à dire
00:57:59 mais de toute façon on fera ce que le gouvernement aura décidé de faire,
00:58:01 ça ne marche plus, ça ne marche pas.
00:58:04 La preuve, on est dans une situation de crise aujourd'hui
00:58:06 parce que ça n'a pas marché, parce que les organisations syndicales
00:58:09 ont leur mot à dire sur les sujets qui sont sur la table
00:58:11 quand il concerne le monde du travail particulièrement.
00:58:13 Et la question c'est ensuite sur quels sujets.
00:58:16 Évidemment que les sujets de l'usure au travail,
00:58:18 le sujet des salaires, de la répartition de la richesse,
00:58:22 le sujet des conditions de travail, de l'organisation du travail
00:58:25 sont des sujets sur lesquels on ira discuter,
00:58:27 mais encore une fois, une fois qu'on aura répondu aux deux premières questions.
00:58:31 Johan Usahe du service politique de CNews est avec nous.
00:58:34 Johan, cette rencontre entre Emmanuel Macron et les syndicats est très attendue.
00:58:37 Elle pourrait donc avoir lieu la semaine prochaine
00:58:40 et sera donc conditionnée par les conclusions
00:58:42 que rendra demain le Conseil constitutionnel.
00:58:44 Oui, alors la semaine prochaine, c'est ce qu'avait en tête Emmanuel Macron,
00:58:47 mais quand on entend Laurent Berger, on comprend que ça n'est pas du tout d'actualité.
00:58:50 Donc cette rencontre, probablement non, elle n'aura pas lieu la semaine prochaine.
00:58:54 Laurent Berger ferme la porte, la CGT ferme la porte également
00:58:57 avec des mots qui sont un peu différents, mais le résultat est le même.
00:59:00 Donc a priori, les syndicats ne sont pas à l'Élysée avant, disons, quelques semaines.
00:59:04 C'est un délai de décence, dit Laurent Berger.
00:59:06 Ça pose un problème pour Emmanuel Macron, qui lui avait en tête de s'adresser,
00:59:10 de prendre solennellement la parole devant les Français à 20h, on l'imagine,
00:59:13 pour expliquer aux Français quel était son plan pour les quatre prochaines années.
00:59:18 Il souhaitait le faire après cette rencontre avec les syndicats.
00:59:21 Ça ne pourra pas être le cas.
00:59:23 Donc l'agenda du président de la République s'en trouve bouleversé.
00:59:26 Et dans le contexte actuel, naturellement, c'est un problème pour lui.
00:59:29 Mais on a bien compris que les syndicats n'avaient pas du tout l'intention
00:59:32 de lui faire le moindre cadeau.
00:59:33 Une rencontre prévue pas pour tout de suite, visiblement, Johan.
00:59:36 Mais si elle a lieu, peut-elle laisser entrevoir une sortie de crise ?
00:59:41 La rencontre avec les syndicats à l'Élysée ne permettra pas de sortir de cette crise des retraites.
00:59:45 D'abord, pour une raison qui est simple, c'est que la réforme des retraites ne sera pas à l'ordre du jour,
00:59:49 puisque dans l'esprit d'Emmanuel Macron, elle aura été validée ou non.
00:59:52 Mais a priori, elle sera plutôt validée par le Conseil constitutionnel.
00:59:55 Donc Emmanuel Macron, à ce moment-là, lorsque les syndicats arriveront à l'Élysée,
00:59:59 lui, il aura déjà tourné la page.
01:00:00 S'il veut recevoir les syndicats, c'est pour renouer le dialogue,
01:00:03 pour pouvoir travailler avec eux sur les prochains chantiers du gouvernement.
01:00:07 Donc il n'est pas question pour Emmanuel Macron de venir rediscuter à nouveau
01:00:11 de cette réforme des retraites.
01:00:12 Pour lui, ce sera dossier classé.
01:00:13 Donc on voit bien que le dialogue de sourd, il va continuer
01:00:17 et que la mésentente, manifestement, elle n'est pas prête de s'arrêter.
01:00:20 Merci beaucoup, Johan Uzai.
01:00:21 On se souvient des images des poubelles qui débordaient à Paris.
01:00:25 Eh bien, le répit aura été de courte durée.
01:00:27 La CGT appelle de nouveau à la grève chez les éboueurs parisiens.
01:00:30 Elle risque donc à nouveau de s'entasser dans les rues de la capitale.
01:00:33 Les précisions depuis le dépôt de la propreté de Paris à Aubertvilliers.
01:00:37 Solène Boulan.
01:00:40 Ils étaient là dès 5 heures ce matin.
01:00:42 Une centaine de manifestants étaient rassemblés ici,
01:00:45 devant ce garage d'Aubertvilliers, pour bloquer les camions-bennes
01:00:50 qui sont censés ramasser les déchets dans Paris.
01:00:53 Des camions-bennes qui opèrent généralement dans le 8e et le 17e arrondissement.
01:00:57 Alors, tout était calme jusqu'à 8 heures ce matin.
01:01:01 Et puis, la présence de forces de l'ordre s'est intensifiée.
01:01:04 Ils se sont postés devant les manifestants et ont procédé à un refoulement.
01:01:09 Plusieurs manifestants ont d'ailleurs été interpellés et embarqués par les policiers.
01:01:14 Le reste du cortège a été poussé sur le côté de la grille
01:01:18 pour laisser passer les camions-bennes.
01:01:21 Cinq camions ont pu quitter le dépôt entre 8h30 et 9h.
01:01:26 Toujours opposés à la réforme des retraites,
01:01:28 les éboueurs promettent quant à eux de transformer les rues de Paris
01:01:32 en décharges publiques jusqu'à son retrait.
01:01:35 On passe à la chronique éco d'Éric de Riedmatten.
01:01:38 Éric, la lassitude s'installe chez les grévistes.
01:01:50 On le voit, la grève est beaucoup moins suivie aujourd'hui.
01:01:53 La lassitude aussi chez les commerçants qui n'en peuvent plus de ce mouvement.
01:01:56 Alors oui, c'est vrai, effectivement, les commerçants, on les a entendu tout à l'heure.
01:02:00 Ils en ont assez, il y a une sorte d'usure qui s'installe.
01:02:02 Parce que d'abord, ça a un coût considérable.
01:02:04 Le Medef, par exemple, parle de 6 entreprises sur 10 concernées par les mouvements.
01:02:09 Les commerçants, eux, parlent de 7% de commerçants en France
01:02:12 qui ont eu à subir des dégradations.
01:02:14 Et un quart des restaurants qui sont à l'arrêt lorsqu'il y a des journées de grève.
01:02:18 Si on parle maintenant des entreprises,
01:02:20 savez-vous que la SNCF perd chaque jour 25 millions d'euros chaque jour de grève ?
01:02:25 Je précise bien.
01:02:26 Alors bien entendu, tout cela doit se finir.
01:02:29 Là, on attend avec impatience le verdict du Conseil constitutionnel
01:02:33 en espérant, disent toutes ces parties prenantes et tous ces commerçants, hôtels, restaurants,
01:02:38 en espérant que les manifestations ne redémarrent pas de plus belle.
01:02:41 Merci beaucoup, Éric.
01:02:43 La mobilisation des lycéens également, cette douzième journée d'action.
01:02:47 Depuis ce matin, plusieurs lycées sont bloqués,
01:02:49 notamment à Paris.
01:02:51 C'est le cas des lycées Colbert dans le 10e arrondissement de la capitale
01:02:54 où vous voyez des palissades, des poubelles qui bloquent l'entrée de l'établissement.
01:02:57 Même chose, même situation au lycée de La Martine dans le 9e arrondissement
01:03:01 ou encore au lycée Bergson dans le 19e.
01:03:06 Et puis toujours concernant cette réforme des retraites,
01:03:08 si le combat principal reste évidemment le report de l'âge de départ,
01:03:12 certains ne l'ont pas attendu pour partir encore plus tard.
01:03:15 Exemple à Grasse où Francis Legoff, menuisier qui va fêter ses 80 ans,
01:03:19 n'est toujours pas à la retraite.
01:03:21 Franck Triviaux et Corentin Briault l'ont rencontré.
01:03:26 Il a dépassé l'âge de départ à la retraite depuis bien longtemps.
01:03:29 Francis Legoff aura 80 ans cet été,
01:03:32 mais il continue de travailler dans son atelier de menuiserie à Grasse
01:03:35 sur la Côte d'Azur.
01:03:36 Il a pourtant commencé le métier de menuisier très jeune.
01:03:39 À 15 ans, donc, vous voyez, j'ai 79.
01:03:43 Vous voyez les années de métier que j'ai déjà.
01:03:47 Et donc, avant le métier, donc, avant de travailler dans le bois,
01:03:50 je travaillais dans les fermes, j'ai travaillé dans les fermes également.
01:03:54 64 ans de labeur et pourtant, il ne peut pas se permettre
01:03:58 de s'arrêter de travailler avec son indemnité retraite actuelle.
01:04:01 800 euros de retraite entre les années d'artisanat
01:04:07 et les années où j'ai été à mon compte.
01:04:11 La retraite est trop faible, voilà, pour subvenir à tous les frais
01:04:18 que l'on a, donc on est obligé de continuer de travailler
01:04:22 pour se nourrir, pour se loger, pour tout.
01:04:27 Reconnu à Grasse, Francis Legoff vient de collaborer
01:04:29 à la rénovation du célèbre musée Fragonard.
01:04:32 Pourtant, il doit dorénavant vendre son entreprise face aux coûts de la vie.
01:04:36 Un promoteur va racheter son local qui l'occupait depuis 20 ans.
01:04:40 La fin d'une époque de travail, mais peut-être le début
01:04:42 d'un repos bien mérité pour Francis.
01:04:45 On retrouve nos équipes en direct depuis les manifestations.
01:04:49 Vous savez, on suit cette douzième journée d'action,
01:04:52 que l'on soit à Paris, à Lyon, à Nantes ou encore à Bordeaux.
01:04:56 On va retrouver notre reporter.
01:04:58 Il y a quelques tensions à présent.
01:05:01 Oui, effectivement, les tensions viennent principalement
01:05:07 d'un cortège sauvage qui s'est formé juste après la manifestation principale.
01:05:11 Il y a de cela environ une demi-heure, ce cortège est parti en direction
01:05:14 du sud, sur les quais et dans les rues adjacentes sur les quais, justement.
01:05:18 Et bien, de nombreuses forces de l'ordre attendent les manifestants
01:05:22 et tentent de disperser ce gros groupe que vous voyez sur ces images en direct,
01:05:27 qui fait à peu près aller 200 à 300 personnes,
01:05:29 principalement des personnes très jeunes, cagoulées, habillées en noir.
01:05:33 Et là, les policiers qui se trouvent sur la droite,
01:05:35 dans les rues adjacentes, viennent de se faire caillasser
01:05:38 copieusement pendant de longues minutes.
01:05:40 Ils ont répondu avec des tirs de lacrymogène.
01:05:43 La situation est tendue, évidemment, et compliquée pour tout le monde
01:05:46 parce qu'il pleut très fort par moments.
01:05:48 Vous voyez une nouvelle charge de ces jeunes en ce moment même,
01:05:51 qui jettent des pavés, des cailloux, du matériel, de mobilier urbain
01:05:56 à travers ces rues adjacentes, en direction des forces de l'ordre qui s'y trouvent.
01:06:00 Voilà, vous voyez en direct, là, une nouvelle charge de ces jeunes
01:06:03 qui jettent copieusement toute une foule d'objets sur les forces de l'ordre
01:06:09 qui se trouvent de l'autre côté et qui vont certainement répondre
01:06:11 avec des tirs de lacrymogène dans quelques instants.
01:06:13 Nous allons essayer de comprendre ce qui se passe.
01:06:16 Là, il y a une charge très importante.
01:06:18 Les gens sont partis en direction des forces de l'ordre.
01:06:21 Grenade de désassortement à l'instant.
01:06:23 Vous l'avez entendu certainement.
01:06:26 Et normalement, il n'a plus de lacrymogène à arriver dans quelques secondes.
01:06:31 Si vous entendez ma voix couverte, c'est évidemment que je vous parle
01:06:33 à travers un masque à gaz pour pouvoir continuer à travailler à peu près normalement.
01:06:38 On vous entend très bien.
01:06:39 Voilà, il y a des lacrymogènes qui viennent juste d'arriver.
01:06:41 Vous voyez, vous avez suivi la scène entièrement.
01:06:43 Vous avez suivi cette scène entièrement, de cette attaque coordonnée de ces jeunes
01:06:48 en direction des forces de l'ordre et des forces de l'ordre qui résistent
01:06:51 avec grenade de désassortement dans un premier temps
01:06:54 et dans un deuxième temps, mutilation de ces lacrymogènes.
01:06:57 Il y a un jeune devant nous aussi qui tire des feux d'artifice.
01:06:59 Vous voyez, en direction des forces de l'ordre,
01:07:01 ce jeune qui a le bras tendu, qui tire à ce moment des feux d'artifice.
01:07:07 Voilà, un scénario vraiment bien huilé.
01:07:09 C'est vraiment le même scénario qui serait produit à chaque fin de manifestation
01:07:13 depuis une dizaine de jours, de manifestations, pardon.
01:07:16 Merci beaucoup.
01:07:21 Évidemment, on a pu suivre cette séquence et ces tensions,
01:07:24 ces échauffourées qui ont lieu en marge du cortège de la manifestation bordelaise
01:07:29 avec ces jeunes qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
01:07:31 avec des jets même de feux d'artifice, vous l'avez dit,
01:07:35 et des grenades de désencerclement qui sont lancées en riposte.
01:07:39 On reviendra vers vous pour voir l'évolution de la situation sur place.
01:07:43 On va débattre à présent de la suite du mouvement.
01:07:45 D'ailleurs, avant qu'on en débatte, si on peut voir des images de Paris
01:07:51 où il y a quelques tensions alors que le cortège est parti.
01:07:53 Il y a environ une heure à présent et on va bientôt voir les images de Paris
01:08:00 avec quelques tensions.
01:08:01 Vous voyez ici les forces de l'ordre et des gaz lacrymogènes.
01:08:09 Voilà, quelques tensions.
01:08:10 Ça fait à peine une heure que la manifestation est partie.
01:08:12 Je vous le rappelle, depuis la place de l'Opéra direction place de la Bastille.
01:08:17 On fera le point régulièrement, évidemment, sur les défilés,
01:08:19 sur les manifestations, les revendications et bien sûr,
01:08:22 sur les tensions qu'il peut y avoir dans les différents cortèges.
01:08:25 On retrouvera nos reporters qui sont sur place.
01:08:28 Johan Uzey, on a du mal à envisager la sortie de crise.
01:08:31 On l'attendait bien sûr, on se disait, avec la décision du Conseil constitutionnel
01:08:35 qui va valider ou invalider la réforme.
01:08:37 Ça scellera finalement ces trois mois de manifestations, d'actions.
01:08:43 Ce n'est peut-être pas la conclusion demain de cette séquence réforme des retraites.
01:08:47 Ça va changer en tout cas l'aspect des manifestations,
01:08:50 la décision du Conseil constitutionnel.
01:08:52 Partons du principe que le report de l'âge légal soit validé,
01:08:54 ce qui est le plus probable au moment où nous parlons.
01:08:57 À ce moment-là, effectivement, on voit bien que déjà depuis trois mobilisations,
01:09:00 ces mobilisations sont en baisse constante.
01:09:02 La décision du Conseil constit, effectivement,
01:09:05 va marquer un nouveau coup d'arrêt à ces mobilisations.
01:09:07 Ce qui signifie que la CFDT va par exemple se retirer,
01:09:10 n'appellera plus manifestement à manifester à partir de la semaine prochaine.
01:09:14 Donc, ne restera que dans ces cortèges encadrés ou non,
01:09:17 que les plus déterminés et parmi eux, les plus violents.
01:09:20 C'est-à-dire qu'on va assister probablement à ce qu'on a connu
01:09:23 à une certaine période pendant la crise des Gilets jaunes,
01:09:25 à des manifestations violentes hebdomadaires.
01:09:28 Ce qui fait qu'à ce moment-là, probablement,
01:09:30 l'opinion qui sera toujours en désaccord profond avec cette réforme,
01:09:33 mais se retournera contre ce qu'il restera des manifestants,
01:09:36 sera profondément en désaccord avec ces manifestations
01:09:39 qui seront devenues des manifestations violentes.
01:09:41 C'était la stratégie en quelque sorte d'Emmanuel Macron
01:09:44 qui misait sur l'usure, qui se disait qu'avec le temps,
01:09:47 il y aurait moins de monde dans les cortèges,
01:09:49 qu'à la fin, il n'y aurait plus que des violences
01:09:51 et donc que les Français, là, de cette situation,
01:09:54 voudraient comme lui, tourner la page.
01:09:56 C'est pour l'instant ce qui est en train de se passer.
01:09:58 De ce point de vue-là, Emmanuel Macron, pour l'instant, avait vu juste.
01:10:02 Attention, il y a un niveau de tension dans le pays qui est tellement important
01:10:05 qu'à tout moment, la situation peut dégénérer.
01:10:07 C'est ça le risque principal pour lui.
01:10:10 En tout cas, il y a toujours du monde dans la rue malgré tout quand même.
01:10:12 Elles sont en baisse.
01:10:13 Mais de moins en moins.
01:10:15 Et c'est ça qu'on regarde à l'Élysée, évidemment.
01:10:17 Il y a un pourcentage qu'on oublie régulièrement,
01:10:19 mais qui est que de 65 ou 70% des Français interrogés depuis le début des manifestations
01:10:26 pensaient que de toute façon, cette réforme, il fallait la faire
01:10:30 et qu'elle allait s'imposer.
01:10:31 Alors la majorité des Français sont quand même opposés à cette réforme.
01:10:35 Mais en même temps, ils se disaient résignés en disant de toute façon, elle passera.
01:10:38 Les Français ne sont pas ni sourds ni aveugles.
01:10:41 Ils voient ce qui se passe partout en Europe.
01:10:43 Moi, je veux bien qu'on soit...
01:10:44 On est déjà le pays qui travaille le moins quand même.
01:10:47 Moi, je veux bien qu'on continue sur cette voie.
01:10:48 On verra donc le montant des retraites qui seront distribuées aux Français
01:10:53 de moins en moins important dans les années qui viennent.
01:10:56 En 2050, si rien ne se passe et s'il n'y a pas de politique nataliste dans ce pays,
01:11:01 en 2050, il y aura davantage de retraités que d'actifs.
01:11:05 Vous vous poserez la question de savoir comment on va payer les retraites
01:11:08 de ce nombre considérable de retraités.
01:11:11 Donc à l'évidence, évidemment que cette réforme, ça ne fait plaisir à personne.
01:11:14 C'est normal, c'est parfaitement compréhensible.
01:11:18 Mais je crois que comme partout en Europe et dans la plupart des pays du monde d'ailleurs,
01:11:22 pays développés, pays occidentaux, il va falloir accepter de travailler davantage.
01:11:28 Maintenant, quand vous avez une durée de vie, là encore, les chiffres sont têtus.
01:11:32 Moi, je veux bien des postures idéologiques.
01:11:34 Je veux bien que les idées prévalent.
01:11:37 Mais quand vous avez la vérité et les réalités en face de vous,
01:11:40 la durée de vie des femmes aujourd'hui, c'est 86 ans.
01:11:44 Ça veut dire qu'elles seront 20 ans, pour la moyenne, évidemment, à la retraite.
01:11:47 Il faut payer, c'est normal.
01:11:49 Il faut s'organiser pour payer.
01:11:51 Les hommes, c'est 80 ans.
01:11:53 15 ans à la retraite, il va encore aussi là, falloir les payer.
01:11:57 Au-delà même de la contestation sur la fin de la retraite,
01:11:59 il y a une contestation sur le mode de la réforme.
01:12:00 On organise pas et on laisse aller.
01:12:01 Moi, je veux bien.
01:12:02 On verra bien comment ça se terminera.
01:12:04 Oui, on y va.
01:12:04 Le constat, tout le monde le partage.
01:12:06 Eh non, hélas non, c'est sûr que non.
01:12:08 Si, c'est le type de réforme.
01:12:09 Le constat que vous venez de faire, tout le monde le partage.
01:12:10 Laurent Berger ne dit pas autre chose.
01:12:12 Il dit qu'il faut trouver des financements.
01:12:13 La CGT, quelque part, est d'accord.
01:12:15 Mais qu'est-ce qu'ils disent ?
01:12:16 Non, non, non.
01:12:17 Mais si, pourquoi est-ce qu'ils vont envahir le siège de LVMH aujourd'hui ?
01:12:20 Ils disent parce qu'il y a d'autres moyens de financement.
01:12:22 D'autres pistes.
01:12:22 Ah ben oui, ça on peut.
01:12:23 Voilà.
01:12:24 On peut effectivement demander à Bernard Arnault de donner de l'argent.
01:12:27 Mais c'est pas sérieux.
01:12:28 Mais c'est le moyen...
01:12:28 Là, vous avez dirigé d'autres pistes ou d'autres réformes.
01:12:30 C'est le moyen de financement qui est contesté.
01:12:32 Le fait de dire qu'il faille plus d'argent pour les retraites,
01:12:34 tout le monde est d'accord.
01:12:35 Comment est-ce qu'on finance ça ?
01:12:37 C'est là-dessus qu'il y a un désaccord qui est profond.
01:12:39 Il y a eu, quand on a vu les chiffres du Corps, honnêtement, il y a eu débat.
01:12:43 Broncou accusait le Corps d'avoir...
01:12:45 Là, aujourd'hui, on commence à se dire que le Corps a raconté des histoires
01:12:48 en donnant un petit peu à tout le monde pour s'en sortir sans dégâts.
01:12:52 Mais le financement des retraites,
01:12:53 il va faire appel à tellement de milliards que c'est pas...
01:12:56 Moi, je veux bien qu'on aille taxer Bernard Arnault et quelques autres.
01:12:59 C'est une solution qui n'est pas raisonnable.
01:13:02 Ça n'a aucun sens.
01:13:04 Alors, vous pouvez taxer les retraités.
01:13:06 Vous pouvez augmenter.
01:13:08 Franchement, alors, on se raconte des histoires.
01:13:10 Là où Jean-Claude a raison, c'est que de toute façon, il y a besoin d'argent.
01:13:13 Il a raison de parler du Corps, parce que le Corps a été critiqué.
01:13:16 Et l'Institut des politiques publiques, qui comprend un certain nombre d'économistes,
01:13:23 même de membres du patronat, de membres de syndicats,
01:13:25 il ne faut pas l'oublier, l'Institut des politiques publiques a épluché le rapport du Corps.
01:13:29 Et ils ont dit ceci, d'ailleurs, c'est très intéressant.
01:13:31 Si vous avez le journal L'Opinion, ils font la synthèse.
01:13:33 Dépense par an 1,8 % en progression.
01:13:36 On va avoir un déficit pendant 20 ans.
01:13:39 Ce n'est pas compliqué si on ne fait rien.
01:13:40 Donc, il y a vraiment besoin.
01:13:41 Et d'ailleurs, la meilleure chose était de dire aux Français,
01:13:44 on a besoin de faire rentrer plus d'argent parce qu'on en sort trop pour les retraites.
01:13:48 Et il y a un moment où ça va se tarir.
01:13:49 Et donc, à terme, automatiquement, vous aurez une baisse des pensions.
01:13:53 Pardon, mais ce débat, c'est le débat d'il y a six mois.
01:13:55 Ce débat n'est plus du tout d'actualité, parce que d'abord, il est complètement inaudible.
01:13:59 Vous pouvez expliquer tout ce que vous voulez.
01:14:01 Les Français n'entendent plus ça.
01:14:02 Ils ne veulent pas travailler deux ans de plus.
01:14:04 Ils ont tranché.
01:14:05 Ce n'est pas qu'ils n'ont pas compris cette réforme.
01:14:07 Cette réforme, le projet du gouvernement, contrairement à ce qui est dit,
01:14:10 il est compris par tout le monde.
01:14:12 Ce n'est pas la peine de le réexpliquer.
01:14:13 Les Français n'en veulent pas.
01:14:15 Ils comprennent de moins ce qu'ils comprennent de moins,
01:14:16 parce que justement, les leaders politiques et leaders syndicaux leur racontent des cracks.
01:14:21 C'est ça, le problème de fond.
01:14:22 Les Français ne veulent pas travailler deux ans de plus.
01:14:24 Point.
01:14:25 Les seuls en Europe, on ne veut pas travailler.
01:14:26 Mais les Français ont décidé, pardon.
01:14:28 Mais non, mais qu'est-ce que vous voulez ?
01:14:30 L'intérêt général.
01:14:31 L'intérêt général, ça s'appelle.
01:14:33 Jean-Claude, pardon, on ne peut pas décider à la place des Français.
01:14:35 Les Français disent non.
01:14:37 Mais si, tous les sondages sont unanimes depuis des mois et des mois.
01:14:40 Les Français ne veulent pas de cette réforme.
01:14:42 Le gouvernement, le gouvernement...
01:14:44 Et largement.
01:14:44 Le gouvernement...
01:14:45 Il faut que je sois qui s'y fasse.
01:14:46 Le gouvernement aurait peut-être pu les convaincre.
01:14:48 Il aurait peut-être pu trouver une autre méthode, un autre moyen de financement.
01:14:52 Alors que tu dis qu'ici, il ne soit mal pris, je suis absolument d'accord avec toi.
01:14:55 En retour dans les cortèges, justement.
01:14:56 C'est la responsabilité du gouvernement, pardon.
01:14:58 C'est la responsabilité du gouvernement qui est responsable de cette situation.
01:15:01 Oui.
01:15:01 Et de la communication, effectivement, qui a été utilisée pour expliquer, expliciter...
01:15:05 Calamiteuse !
01:15:06 Le président en tête, calamiteuse.
01:15:07 S'il vous plaît, je vais retourner en apparence juste après.
01:15:09 Mais il faut qu'on aille dans les cortèges, justement, voir les manifestants.
01:15:12 On va retrouver notre reporter qui est dans le cortège parisien.
01:15:16 Le cortège au niveau de la Samaritaine,
01:15:25 pour ceux qui connaissent un petit peu les rues de Paris,
01:15:28 c'est rue de Rivoli, une rue très commerçante.
01:15:31 Et effectivement, il y a eu des premières tensions.
01:15:33 Il y a quelques minutes de cela,
01:15:36 rien de l'ordre de ce que l'on a vu dans les dernières manifestations.
01:15:38 Néanmoins, effectivement, il y a eu quelques jets de gaz lacrymogènes.
01:15:41 Il y a une vitrine qui a été partiellement dégradée.
01:15:46 Et tout cela s'est déroulé au moment où on n'a pas trop compris
01:15:50 pourquoi les SRS se sont déployés en masse dans ce secteur.
01:15:54 Un compagne de la BRAS est très curieusement déployé ici, au niveau du Louvre.
01:16:00 Et donc, le cortège qui avance lentement, mais sûrement désormais,
01:16:06 jusque au point de chute de la place de Tassie.
01:16:08 Et on va un peu plus loin.
01:16:10 Ce sont maintenant les stéréotypes, le rythme de la marche,
01:16:14 pour ne pas que ce soit tout simplement les mouvements perturbateurs
01:16:17 qui prennent en main ce cortège.
01:16:22 On a du mal à vous entendre, mais on a bien compris que vous êtes en tête de cortège.
01:16:27 On dirait que de Paris, évidemment, pour ce défilé qui est parti de la place de l'Opéra,
01:16:33 comme vous le voyez ici sur ces images, où il y a toujours du monde,
01:16:36 place de l'Opéra, direction la place de la Bassie.
01:16:39 Et ensuite, évidemment, que ce soit à Paris ou en région, ces différents défilés.
01:16:43 Alors qu'on le disait, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision demain.
01:16:48 Journée chaude, probablement.
01:16:50 Parce qu'il risque d'y avoir, j'espère que non, j'espère de tout cœur me tromper,
01:16:54 mais il risque d'y avoir quelques incidents, encore une fois,
01:16:57 pour délégitimer la décision qui sera prise, quelle qu'elle soit.
01:17:01 Moi, je ne connais pas la décision qui sera prise.
01:17:05 Mais il y a, à mon avis, un échappatoire possible, c'est de dire oui.
01:17:09 Au référendum d'initiative partagée, c'est cela.
01:17:12 Ça mettra du temps à être effectivement mis en œuvre.
01:17:16 Mais au moins, ça permettrait...
01:17:18 Je veux dire, la difficulté dans le dialogue social inexistant
01:17:22 qui est le nôtre en l'art actuel sur un sujet comme celui-là,
01:17:25 c'est qu'on ne peut pas s'en tenir là.
01:17:26 Ça ne peut pas rester en disant "chacun chez soi, puis on verra bien ce qui se passe".
01:17:30 Il faut rétablir un dialogue social constructif,
01:17:33 il faut remettre ce pays au boulot, il faut recréer de la richesse, il faut lutter.
01:17:38 Vous avez des centaines de milliers d'emplois qui ne sont pas pourvus à l'art actuel,
01:17:41 ce pays vit une crise profonde.
01:17:43 Il faut essayer de s'en sortir, et on ne peut s'en sortir,
01:17:45 que s'il y a un dialogue qui se rétablit entre les pouvoirs publics,
01:17:48 les syndicats et les autres forces d'opposition, c'est une évidence.
01:17:52 On retourne dans le cortège parisien, suivre la manifestation.
01:17:56 On va retrouver notre reporter sur place.
01:17:58 Oui Clélie, alors pour vous faire un point sur la situation à 15h30,
01:18:04 il faut savoir déjà que le cortège a démarré avec une bonne demi-heure de retard,
01:18:10 et puis c'est assez désorganisé.
01:18:13 Les manifestants sont restés de longues minutes devant le conseil constitutionnel,
01:18:19 et les sages qui ont été hués de nombreuses minutes par les manifestants.
01:18:25 Et puis nous avons aussi rencontré des pompiers qui nous expliquaient
01:18:29 être venus manifester aujourd'hui, ils venaient de l'Aisne,
01:18:33 et donc ils appellent tous les pompiers, toutes leurs professions à manifester.
01:18:37 Donc là je ne sais pas si vous l'entendez sur notre son,
01:18:40 mais il y a des individus, des manifestants, ce ne sont pas des éléments radicaux,
01:18:45 ils ne sont pas habitués de noir, ils ne sont pas encagoulés, qui crient "ACAB".
01:18:48 "ACAB" c'est un diminutif, c'est un acronyme anglais,
01:18:52 qui signifie que les policiers sont des salauds,
01:18:56 voilà ce qui est scandé en ce moment juste à côté de nous.
01:18:59 Et puis nous sommes au niveau de la rue de Rivoli, une rue très commerçante à Paris.
01:19:04 Cette boutique a été visée par des éléments radicaux,
01:19:06 on ne sait pas pourquoi cette boutique en particulier,
01:19:09 mais elle a été visée pendant quelques minutes avant que les forces de l'ordre
01:19:12 n'interviennent et ne fassent usage de leur gaz lacrymogène.
01:19:17 Donc voilà la situation, à 15h30 le cortège avance doucement,
01:19:21 là nous sommes au niveau de la tête de cortège,
01:19:23 mais effectivement il y a de nombreux moments où ce cortège ralentit.
01:19:28 Et donc là on l'entend, il y a quelques manifestants
01:19:32 qui insultent les policiers depuis tout à l'heure.
01:19:35 Merci beaucoup, tandis que ce cortège, cette douzième mobilisation
01:19:39 se déroule sous un soleil radieux, vous le voyez dans le ciel de Paris.
01:19:45 On a changé de plateau, je suis avec de nouveaux invités,
01:19:48 Yoann Usaï qui a joué les prolongations néanmoins.
01:19:51 Yoann qui tient bon tout au long de cet après-midi.
01:19:54 Merci d'être resté en notre compagnie pour le décryptage politique.
01:19:56 Dans un instant Sandra Buisson pour le service Police Justice
01:19:59 qui nous parlera bien évidemment du dispositif
01:20:01 qui a été mis en place avec un certain nombre de risques à nouveau
01:20:06 et de menaces qui pèsent pour demain.
01:20:08 On en parlera du Conseil constitutionnel bien évidemment.
01:20:11 Bonjour Karim Zeridi.
01:20:12 Merci d'être là.
01:20:13 Bonjour Céline Pina.
01:20:14 Merci à vous aussi d'avoir fait le déplacement.
01:20:16 Ainsi que Pascal Bitto-Panelli pour parler des éléments perturbateurs,
01:20:21 car on craint évidemment qu'ils ne soient nombreux aujourd'hui encore.
01:20:25 C'est donc la douzième mobilisation du genre
01:20:27 avant une échéance dont on parle depuis plusieurs semaines maintenant.
01:20:30 La France entière, il faut le dire, est quand même suspendue
01:20:33 à la décision qui interviendra maintenant dans 24 heures.
01:20:36 Du côté des Sages, le Conseil constitutionnel,
01:20:39 Rumont-Pensier qui va donc rendre sa décision sur plusieurs aspects.
01:20:43 On y reviendra dans le détail.
01:20:44 Mais vous voyez donc ce cortège assez fourni peut-être à la faveur du beau temps.
01:20:48 Nous verrons à la fin de la journée quels sont les chiffres réels
01:20:51 annoncés de part et d'autre.
01:20:53 Et puis les risques qui pèsent au point qu'on a quand même un dispositif conséquent.
01:20:57 On peut en parler peut-être en quelques instants.
01:21:00 Sandra Rappelon, le nombre de forces en...