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  • 13/02/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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News
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00:00:00 Il est 14h, bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle semaine et pour la parole aux Français.
00:00:05 Une émission aujourd'hui consacrée au drame de vendredi soir quand la voiture de Pierre Palmade a heurté de plein fouet
00:00:11 une autre voiture qui arrivait en sens inverse. Comment vont les victimes ? Que risque Pierre Palmade ?
00:00:16 Mais aussi le marché de la drogue, notamment de la cocaïne en France.
00:00:19 Est-ce que cet accident va faire bouger les choses ? On en parlera.
00:00:22 Mais avant cela, le journal de 14h, donc avec vous, Mathieu Devesse. Bonjour Mathieu.
00:00:27 Bonjour Cléli, bonjour à tous. Les députés vont reprendre l'examen tumultueux de la réforme des retraites à l'Assemblée.
00:00:32 Les débats redémarrent à 16h à l'Assemblée nationale. Donc la première semaine a été marquée par les tensions dans l'hémicycle.
00:00:38 La seconde sera rythmée par une cinquième journée d'action ce jeudi à l'appel des syndicats.
00:00:42 Il reste un peu moins de 16 000 amendements à examiner.
00:00:46 Dans ce contexte, l'intersyndicale à la RATP appelle à la première grève reconductible du mouvement à partir du 7 mars.
00:00:52 Les syndicats souhaitent tout simplement mettre la France à l'arrêt si l'exécutif ne revient pas sur son projet de réforme des retraites.
00:00:59 Une initiative qui divise de nombreux Français. Je vous propose de les écouter.
00:01:02 Il pourrait y avoir d'autres moyens, disons, que de faire continuellement des grèves comme ça et paralyser tout un pays.
00:01:11 C'est-à-dire qu'il y avait tellement de monde dans la rue et que le gouvernement n'entend pas.
00:01:16 À un moment donné, je pense qu'il y a d'autres moyens d'action.
00:01:20 Je ne pense pas que cet événement-là soit sur une journée, deux journées, quel que soit le nombre qui est dans la rue.
00:01:28 Je pense que ça ne sert à pas grand-chose à mon avis.
00:01:31 Le reconduire, ils font ce qu'ils ont envie de faire.
00:01:33 Regardez, hier, ils n'ont pas reconduit le mouvement pour inciter les gens à aller à la manif.
00:01:38 Donc pour moi, ce n'est pas une bonne chose. Ce n'est pas une solution.
00:01:42 Les médecins libéraux seront à nouveau en grève demain.
00:01:44 Une manifestation est notamment prévue à Paris.
00:01:47 Ils réclament des hausses de tarifs et s'opposent à une proposition de loi examinée au Sénat.
00:01:51 Les détails avec Augustin Donadieu.
00:01:53 Journée noire dans les cabinets et journée blanche dans la rue.
00:01:59 Les médecins libéraux sont appelés à cesser le travail et à manifester dans Paris ce mardi.
00:02:03 Objectif, dénoncer l'acharnement du gouvernement sur leur profession, selon eux.
00:02:08 On refuse de nous revaloriser pour pouvoir attirer des jeunes confrères.
00:02:13 On veut transférer nos compétences durement acquises pendant 10 à 15 ans d'études.
00:02:18 On est en train de torpiller la profession. On ne comprend pas pourquoi.
00:02:24 L'un des éléments déclencheurs de ce mouvement, la proposition d'une hausse d'à peine 1,50€
00:02:29 sur la consultation de base, passant de 25 à 26,50€, loin des 50€ réclamés.
00:02:35 Une proposition vécue comme une provocation par les médecins.
00:02:39 On demande des choses simples, une revalorisation significative à la hauteur de la moyenne européenne
00:02:44 et la baisse de la charge administrative.
00:02:46 Moi, au lieu de remplir des dossiers, j'ai envie de voir des gens malades.
00:02:48 Et on nous surcharge de certificats, de dossiers à remplir.
00:02:52 On embolise nos consultations avec de l'administratif.
00:02:55 Les négociations avec l'assurance maladie, entamées en novembre dernier,
00:02:58 doivent aboutir d'ici à la fin du mois.
00:03:00 SOS Médecins s'est d'ores et déjà joint à la mobilisation,
00:03:04 appelant ses adhérents à cesser le travailleuse aussi pendant 24h à partir de demain.
00:03:09 - Marco !
00:03:10 L'indemnité carburant est prolongée d'un mois jusqu'à fin mars.
00:03:13 Bruno Le Maire l'a annoncé ce matin sur RTL.
00:03:16 Il s'agit d'une prime de 100€ disponible depuis mi-janvier pour les foyers les plus modestes.
00:03:20 Selon le ministre de l'Economie, environ la moitié des ménages concernés
00:03:24 n'ont pas encore déposé de demande.
00:03:26 Un nouvel objet volant a été abattu hier par l'armée américaine.
00:03:29 C'est le quatrième en moins de 10 jours.
00:03:31 Il s'agit cette fois d'un objet octogonal qui volait à environ 6000km d'altitude dans l'état du Michigan.
00:03:37 Le récit est signé Thomas Bonnet.
00:03:40 Une nouvelle incursion dans le ciel américain.
00:03:45 Il est un peu plus de 14h ce dimanche dans le Michigan
00:03:47 lorsque deux avions de chasse sont envoyés pour détruire un nouvel objet volant.
00:03:51 Une opération ordonnée par Joe Biden en personne.
00:03:54 De l'objet, on sait peu de choses.
00:03:56 De forme octogonale, il volait à une altitude de 6000m
00:03:59 et avait été d'abord détecté au-dessus du Montana.
00:04:02 Les autorités affirment qu'il ne constitue pas de menace d'ordre militaire
00:04:06 et pour l'heure, rien n'indique qu'il était équipé d'un système d'espionnage.
00:04:10 Il s'agit en tout cas du quatrième objet volant détruit en l'espace de quelques jours en Amérique du Nord,
00:04:16 après des opérations similaires ces dernières 72h au Canada et en Alaska.
00:04:21 Le 4 février dernier, un objet présenté par Washington comme un ballon espion chinois
00:04:26 avait été abattu au large de la Caroline du Sud.
00:04:29 Depuis, les relations ne cessent de se tendre entre les deux pays.
00:04:32 Dernière réplique ce lundi de la diplomatie chinoise.
00:04:35 C'est aussi fréquent de la part des États-Unis d'envoyer des ballons illégalement
00:04:40 dans l'espace aérien d'autres pays.
00:04:42 Rien que depuis l'année dernière, des ballons américains ont survolé le territoire de la Chine
00:04:46 à plus de 10 reprises sans aucune autorisation de la part des autorités chinoises.
00:04:50 C'est dans ce contexte que les investigations se poursuivent côté américain.
00:04:54 L'analyse des débris des appareils abattus devra déterminer leur véritable utilité.
00:04:59 C'est la fin de ce journal.
00:05:00 Tout de suite, la parole aux Français avec vous, cher Cléli et vos invités.
00:05:03 Merci beaucoup Mathieu.
00:05:04 On se retrouve à 15h.
00:05:06 Mes invités justement, Yvan Réofold, soyez le bienvenu.
00:05:09 Bonjour.
00:05:10 Sandra Bullisson du service police, justice de CNews.
00:05:11 Bonjour à vous.
00:05:13 Jean-Christophe Couville, secrétaire national.
00:05:17 J'hésite toujours, je ne voudrais pas que vous ayez des problèmes avec votre patron.
00:05:20 Unité GBM Police.
00:05:22 Et puis Mathieu Langlois.
00:05:23 Bonjour à vous.
00:05:24 Soyez le bienvenu.
00:05:25 Une émission, je le disais, largement consacrée à l'accident qu'a eu Pierre Palmade.
00:05:31 Comment vont les victimes ?
00:05:32 On va tout de suite se rendre sur place à l'hôpital Beaujolais, à Clichy, dans les Hauts-de-Seine.
00:05:37 Retrouvez Régine Delfour.
00:05:38 Régine, bonjour.
00:05:39 Quelles sont les nouvelles ?
00:05:40 Oui, bonjour Cléli.
00:05:44 Écoutez, l'homme, le conducteur, âgé d'une quarantaine d'années, est toujours plongé
00:05:49 dans le coma.
00:05:50 Il a subi plusieurs opérations.
00:05:52 En total, cinq opérations, notamment au niveau des genoux, des bras.
00:05:56 Et puis, une personne proche, un de ses cousins, nous a confié qu'il devrait être aussi
00:06:02 aujourd'hui opéré, mais ce serait au niveau de la moelle épinière.
00:06:06 Les médecins vont tenter de le sortir du coma.
00:06:10 Sa belle-sœur, elle, âgée de 30 ans, qui était enceinte de six mois et demi lors de
00:06:15 l'accident et qui a perdu le bébé, est toujours dans un état grave.
00:06:20 Concernant l'enfant de six ans qui est le fils cadet du conducteur, il a subi un traumatisme
00:06:26 crânien.
00:06:27 Il est toujours plongé dans le coma et il se situe en ce moment à l'hôpital Necker.
00:06:32 Merci beaucoup Régine Delfour avec les images de Charles Pouchot.
00:06:36 Et puis, je vous propose ce témoignage d'un cousin d'une des victimes de cet accident.
00:06:41 Écoutez-le.
00:06:42 Ce n'est pas normal.
00:06:44 Pierre Pallemann, c'est quelqu'un qu'il connaît.
00:06:48 Il a des drogues, il conduit une voiture.
00:06:51 S'il veut, il peut rester chez lui.
00:06:53 Ce n'est pas la peine de prendre la route, prendre le risque pour quelqu'un d'autre.
00:06:57 Il a pris la responsabilité d'une personne qui était décédée devant sa mère.
00:07:01 En plus, il y a trois personnes blessées, graves blessées.
00:07:06 Lui aussi, il est blessé.
00:07:08 Je ne lui souhaite pas mort parce qu'on est tous pareils.
00:07:12 Tout ce qu'on n'est pas content, il a pris les drogues, il a pris la route, il a bourré.
00:07:18 Il a fait cet accident grave.
00:07:20 On est tristes à cause de ça.
00:07:22 Voilà le cousin d'une des victimes.
00:07:24 Sandra Buisson, on va faire un petit point sur l'enquête qui a été ouverte tout de suite à Melun
00:07:27 pour homicides et blessures involontaires ayant entraîné, vous allez nous dire,
00:07:32 une incapacité totale de travail supérieur à trois mois.
00:07:34 On va revenir sur ce que risque Pierre Pallemann.
00:07:36 Avant ça, il y a un élément clé.
00:07:38 Maintenant, on est trois jours après le drame.
00:07:40 La condition de Pierre Pallemann, est-ce qu'on sait quand il pourra être entendu ?
00:07:44 Seuls les médecins pourront dire à quel moment il sera apte à être entendu
00:07:49 sous les conditions d'une garde à vue.
00:07:52 Ses jours ne sont plus en danger, c'est ce qu'a indiqué sa famille ce week-end.
00:07:57 Effectivement, son audition sera cruciale.
00:08:00 Mais en attendant, il y a tous les éléments qui ont pu être collectés
00:08:03 lors de cette perquisition hier à son domicile de Selly-en-Bière.
00:08:06 Une source judiciaire nous confirme que les policiers et les gendarmes
00:08:10 n'ont pas retrouvé de cocaïne chez lui, ce qui les interpelle
00:08:14 puisqu'il a été testé positif à cette drogue le soir des faits,
00:08:18 quand il a été extrait de la voiture qu'il conduisait.
00:08:21 L'enquête, vous l'avez dit, est ouverte pour homicides et blessures involontaires
00:08:26 ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à trois mois
00:08:29 par conducteur sous l'emprise de stupéfiants,
00:08:32 puisque cette circonstance aggravante est confirmée par le procureur de la République.
00:08:36 Ce qui fait qu'en l'état, la peine encourue serait de 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende.
00:08:41 Sauf s'il y a une circonstance aggravante supplémentaire qui vient s'ajouter.
00:08:45 Ça, pour l'instant, on n'en a pas connaissance.
00:08:47 Mais si jamais il y avait une vitesse excessive, ça pourrait être une circonstance aggravante de plus
00:08:52 et ça lui ferait risquer jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende.
00:08:56 Tout ça, ce sont les éléments qui font partie de l'enquête et qui, j'imagine,
00:09:00 verront le jour au fur et à mesure que l'enquête se poursuit.
00:09:04 Il y a cette histoire de caméra embarquée qui a été livrée aux enquêteurs.
00:09:08 Est-ce qu'on en sait un peu plus ?
00:09:09 Oui, alors ça, c'est le deuxième volet de cette enquête.
00:09:13 C'est comprendre pourquoi deux individus ont pris la fuite.
00:09:16 Ils étaient dans la voiture de Pierre Palmade ce soir-là et ils ont pris la fuite juste après l'accident.
00:09:21 C'est ce que montre une caméra qu'un couple avait dans sa voiture.
00:09:25 Ils étaient derrière l'accident et ils avaient une caméra embarquée
00:09:29 qui a filmé ce moment où les deux individus quittent le véhicule.
00:09:34 Donc effectivement, ces deux personnes sont recherchées
00:09:37 puisque à minima, elles pourraient être poursuivies de non-assistance à personne en danger
00:09:41 et risquer cinq ans de prison.
00:09:44 Pourquoi ces deux personnes se sont-elles enfouies ?
00:09:47 Est-ce qu'elles avaient de la drogue elles-mêmes sur elles ?
00:09:50 Est-ce qu'elles en avaient consommé ?
00:09:51 Tout ça, ce sont les éléments que les enquêteurs vont devoir déterminer.
00:09:54 Les enquêteurs qui ont aussi d'autres images de vidéosurveillance
00:09:57 des différentes communes traversées qu'ils peuvent exploiter.
00:10:01 On fera le point évidemment. Dès que vous en savez plus, Sandra, vous revenez vers nous.
00:10:04 Jean-Christophe Kouvis, je profite de votre présence aussi.
00:10:07 Un important travail policier sur l'enquête, sur différents points.
00:10:11 On l'a vu, que ce soit évidemment l'audition quand elle pourra avoir lieu,
00:10:15 mais également tous les éléments, donc la caméra.
00:10:18 Et bien sûr, si on retrouve ces personnes, d'ailleurs Beauvau a fait un appel
00:10:22 pour qu'ils puissent se rendre le plus vite possible pour en savoir un peu plus.
00:10:26 Je voulais juste faire un petit point avec vous.
00:10:28 Au niveau de la sécurité routière, est-ce que les accidents impliquant les stupéfiants
00:10:32 sont en hausse en France ?
00:10:34 Alors, ça fait depuis quelques années effectivement qu'on voit que ces accidents
00:10:38 ne sont plus à prendre à la légère.
00:10:40 Il y a de plus en plus de personnes qui prennent des stupéfiants,
00:10:43 qui prennent donc aussi du cannabis, du péroxyde d'azote.
00:10:46 On le voit des fois, on voit des personnes qui font des zigzags sur la route
00:10:50 parce qu'ils inhalent des ballons de péroxyde d'azote, etc.
00:10:53 On voit qu'il y a quand même une propension justement à utiliser ces drogues
00:10:59 et à ne plus respecter.
00:11:01 Maintenant, on prend la voiture et peu importe ce qu'on peut risquer derrière.
00:11:11 Et effectivement, on voit bien qu'il y a un accident parce qu'en fait,
00:11:14 on est dans notre monde, dans notre bulle et puis on ne s'occupe pas des autres.
00:11:17 Donc, c'est sa personne, c'est notre personne qui importe quand on est drogué.
00:11:21 Oui, Mathieu Langlois.
00:11:23 Tu as exactement la même chose avec le portable.
00:11:25 Oui.
00:11:26 Mais pour revenir aux drogues, on sait...
00:11:29 Mais il y a peut-être une altération du jugement un peu plus forte.
00:11:32 Avec le portable aussi.
00:11:33 C'est vrai ?
00:11:34 Non, je plaisante.
00:11:35 C'est la même drogue.
00:11:36 Mais non, non.
00:11:37 Oui, c'est un autre type d'addiction d'ailleurs aussi peut-être.
00:11:40 Mais sur les drogues, on sait, ça fait très longtemps,
00:11:43 que en tout cas, je ne sais pas en termes des chiffres,
00:11:46 on sait que ça aggrave la cinétique des accidents.
00:11:51 Et ça, c'est un vrai problème.
00:11:55 Quels effets ?
00:11:56 Puisque là, je m'adresse à vous en tant que médecin,
00:11:58 mais les effets de la cocaïne, spécifiquement de la cocaïne ?
00:12:00 Puisque visiblement, Pierre Palmad était positif à la cocaïne.
00:12:03 Mais pas uniquement...
00:12:04 Je ne sais pas où en est l'enquête, mais je pense qu'il n'y a pas uniquement...
00:12:07 Enfin, la question n'était pas uniquement sur la cocaïne.
00:12:10 Il y avait peut-être d'autres produits.
00:12:12 C'est ce que vont déterminer les enquêteurs.
00:12:16 Mais ce qu'il avait effectivement au moment où il a été testé,
00:12:19 c'était un test positif à la cocaïne.
00:12:21 C'est ce qu'a indiqué le procureur en l'occurrence.
00:12:23 Ce qu'on sait, c'est qu'il n'y a pas de drogue qui a été retrouvée chez lui.
00:12:26 Maintenant, est-ce qu'il a pu consommer autre chose précédemment ?
00:12:30 Ça, ça reste à déterminer.
00:12:32 Pour l'instant, si on se concentre sur la cocaïne,
00:12:33 les effets de la cocaïne sur le corps ?
00:12:35 Des drogues, il y en a énormément.
00:12:37 Ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a en particulier par rapport à la route,
00:12:42 à l'utilisation des drogues et la conduite de véhicules,
00:12:46 il y a deux camps.
00:12:47 Il y a les drogues qui vous font perdre de la vigilance,
00:12:50 qui sont aussi évidemment un danger.
00:12:53 Et il y a toutes les drogues, dont la cocaïne,
00:12:55 qui au contraire vous stimulent et vous font plutôt perdre
00:12:59 la notion de danger, de risque,
00:13:03 de surestimation de ses capacités, de sa vigilance,
00:13:08 et qui sont tout aussi dangereuses.
00:13:10 Surtout sur la route, oui, bien sûr.
00:13:12 De toute façon, les deux sont très dangereuses.
00:13:14 Après, ce qu'il faut voir, c'est est-ce que Pierre Palman
00:13:18 était en phase ascendante ou descendante dans la prise de cocaïne ?
00:13:22 Parce qu'on trouve de la cocaïne dans le sang,
00:13:24 mais c'est justement toute l'enquête qui va mener,
00:13:26 savoir un, s'il n'y a pas eu des mélanges de différents produits stupéfiants,
00:13:29 deux, est-ce que c'est les effets secondaires,
00:13:31 mais est-ce qu'il était plutôt en descente ou pas ?
00:13:33 Voilà, ça, ça va être le cœur de l'enquête.
00:13:35 De retracer aussi les 24 heures ou les 48 heures qu'il y a eu avant,
00:13:39 pour voir un petit peu, j'allais dire figer une scène,
00:13:42 et puis savoir ce que sont devenus ces deux personnes.
00:13:45 Est-ce que c'était des dealers ?
00:13:46 Est-ce que c'était des compagnons de Pierre Palman ?
00:13:49 C'est tout ça.
00:13:50 Mais en fait, le focus de l'histoire, c'est, oui,
00:13:52 c'est quelqu'un qui est connu.
00:13:53 C'est pour ça qu'on en parle beaucoup.
00:13:54 Mais c'est des choses qui peuvent arriver tous les jours,
00:13:56 qui arrivent tous les jours.
00:13:57 Et en fait, c'est juste qu'on souligne,
00:13:59 c'est toutes les injonctions de soins qu'on donne
00:14:02 aux gens qui sont sous stupéfiants.
00:14:04 Et en fait, derrière, il n'y a pas de suivi.
00:14:06 Et c'est ça.
00:14:07 Est-ce que, par exemple, avant de reconduire, de conduire,
00:14:09 il y a eu un bilan avec un médecin ?
00:14:11 Il y a eu un bilan pour savoir s'il était apte à conduire ou pas ?
00:14:14 Voilà, c'est tout ça qu'il faut voir aussi.
00:14:16 Et on voit bien qu'actuellement, on est un peu dans ce vide-là,
00:14:19 parce qu'il y a un manque de moyens, pas que financiers,
00:14:21 mais aussi peut-être de volonté de pouvoir suivre ces gens.
00:14:24 Le message sur l'alcool au volant, il commence à passer,
00:14:27 on l'espère en tout cas.
00:14:28 Celui sur la drogue, est-ce que vous pensez qu'on fait assez de prévention ?
00:14:31 Moi, je pense que non.
00:14:33 On le voit d'ailleurs, je ne vois pas de spot.
00:14:35 Il y en a, il y en a eu.
00:14:37 Il y en a quelques-uns, mais pas assez.
00:14:39 Dans les écoles aussi, il faut les sensibiliser.
00:14:41 Quand on parle de drogue récréative, par exemple, notamment le cannabis,
00:14:44 moi, ça m'interpelle parce que je ne vois pas ce qu'il y a de récréatif.
00:14:47 Ce n'est pas une récré, ce n'est pas un jeu.
00:14:50 Justement, ça altère le discernement, ça isole les gens.
00:14:56 Il y a même une étude néo-zélandaise qui disait qu'il y a des pertes de QI,
00:14:59 de points de QI chez les grands fumeurs de joint, de cannabis, etc.
00:15:02 Pour moi, c'est un vrai projet sociétal, un sujet sociétal,
00:15:07 et qu'il faut vraiment s'en emparer parce que c'est nos enfants
00:15:10 qui vont être au contact de ça dans les années qui viennent.
00:15:12 Sandra Buisson ?
00:15:13 Juste pour rebondir sur le fait qu'effectivement,
00:15:15 la presse et les médias s'intéressent à cette affaire,
00:15:20 mais c'est quelque chose qu'on voit régulièrement
00:15:24 dans les accidents de la route, puisque hier encore, à Chaillet-en-Brie,
00:15:28 à mi-journée, un véhicule s'est déporté sur la gauche dans un virage
00:15:32 et a percuté la voiture qui venait en face.
00:15:35 La personne qui s'est déportée était positive à l'alcool et au stupéfiant.
00:15:39 Alors là, les conséquences ont été moins graves,
00:15:42 pas de pronostics vitales engagés, mais c'est arrivé encore hier.
00:15:46 On a quelques chiffres.
00:15:47 Un accident mortel sur cinq implique un conducteur positif au stupéfiant.
00:15:50 Cette part passe à un accident sur trois la nuit au cours des week-ends.
00:15:54 Mathieu Langlois ?
00:15:55 Il faut le dire, il a réclamé.
00:15:57 Ce qui est sûr, c'est que les forces de l'ordre contrôlent de plus en plus
00:16:01 l'usage de stupéfiants.
00:16:03 Maintenant, ils ont des dispositifs très simples d'utilisation.
00:16:06 Et ça déjà, c'est un vrai progrès.
00:16:10 Alors, est-ce que ça va faire changer les pratiques ?
00:16:12 C'est encore autre chose.
00:16:13 Mais il ne faut pas penser que maintenant, quand on est contrôlé,
00:16:16 on est uniquement soumis à l'éthylotest.
00:16:19 On assiste systématiquement à un contrôle, en particulier le soir,
00:16:24 contrôle d'usage de stupéfiants.
00:16:26 Ce chiffre que vous voyez à l'écran, le cocktail drogue-alcool,
00:16:28 multiplie par 29 le risque d'avoir un accident mortel.
00:16:31 Yvan Rioufol ?
00:16:32 Deux observations.
00:16:33 D'abord, sur cette possible inculpation en homicide involontaire
00:16:37 que vient de noter Sandra.
00:16:40 Il faut rappeler que c'est une inculpation qui, pour l'instant,
00:16:43 est à démontrer parce que cela rappelle que le fœtus n'a pas de statut juridique.
00:16:47 C'est-à-dire qu'une femme enceinte qui perdrait son enfant dans son ventre
00:16:50 après un accident de voiture, celui qui l'aurait tué,
00:16:53 ne pourrait pas être poursuivi pour homicide involontaire
00:16:57 s'il se fait tuer, s'il est mort dans le ventre de la mère.
00:16:59 Cela rappelle tout de même ce vide juridique colossal.
00:17:02 Tout le débat est de savoir si l'enfant a pu être mis au monde
00:17:06 et a pu respirer.
00:17:07 Dans ce cas-là, il serait considéré comme étant un être vivant.
00:17:09 Et dans ce cas-là, possiblement protégé par le Code pénal
00:17:15 et donc poursuivi pour celui qui l'a tué.
00:17:17 Ou sinon, cela resterait comme étant une chose inexistante.
00:17:20 Il y a quand même ce vide juridique-là qui interpelle l'éthique.
00:17:23 L'enquête le dira pour l'instant.
00:17:25 L'enquête le dira, mais c'est pour dire que juridiquement,
00:17:28 il y a ce vide juridique qui ne protège pas le fœtus.
00:17:32 Et puis la deuxième chose, ça a été dit,
00:17:35 c'est de voir quelle est l'emprise aujourd'hui de la cocaïne
00:17:38 au cœur même du pouvoir.
00:17:39 C'est-à-dire que l'on voit que la cocaïne fait des ravages au cœur du showbiz.
00:17:43 On parle de là, c'est le showbiz qui est vraiment porteur aujourd'hui de cette drogue.
00:17:47 Mais plus généralement, ça devient également le monde politique.
00:17:50 Je vous rappelle qu'il y a un directeur d'un think tank célèbre
00:17:53 qui a été inculpé, en tout cas qui a été mis en cause
00:17:58 parce qu'il consommait de la cocaïne
00:17:59 et qui, en même temps, cherchait à violer une de ses collaboratrices.
00:18:03 Nous avons un député de la Renaissance,
00:18:07 dont je ne dirai pas le nom,
00:18:08 qui a dû quitter son monde à la Renaissance, le parti présidentiel.
00:18:11 Oui, on a maintenant compris.
00:18:12 Qui a dû quitter son mandat parce qu'il a été également impliqué dans un trafic de cocaïne.
00:18:18 On voit que la cocaïne maintenant est un exemple qui vient du haut.
00:18:21 C'est ceci qui est terrible aujourd'hui.
00:18:23 C'est que le poisson pourrit par la tête, si je puis dire,
00:18:26 et toutes ces élites qui devraient être exemplaires,
00:18:30 une partie d'entre elles, pas toutes ces élites bien entendu,
00:18:32 mais dans ce corps élitaire.
00:18:33 On espère bien quand même.
00:18:34 Dans ce corps élitaire, oui, moi aussi j'espère bien,
00:18:36 mais dans ce corps élitaire, il y en a beaucoup aujourd'hui
00:18:40 qui s'adonnent à la cocaïne également.
00:18:41 Mathieu, vous disiez, ça a toujours été.
00:18:43 Je me rappelle.
00:18:44 Je ne suis pas sûr.
00:18:45 En tout cas, dans mes cours de médecine, quand j'étais jeune,
00:18:47 on parlait de la drogue du pauvre, qui était l'héroïne,
00:18:51 et qui était un vrai fléau, souviens-toi, dans les années...
00:18:54 T'es encore jeune.
00:18:55 Et la drogue du riche, qui était la cocaïne.
00:19:00 Et en plus, avec, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:19:02 la recherche surtout d'effets stimulants physiques, psychologiques, sexuels et autres.
00:19:09 Et donc, forcément, ça intéressait plutôt une classe privilégiée de la société.
00:19:16 Ça, c'est vrai, il y a depuis très longtemps.
00:19:18 C'était une drogue qui était plus chère aussi.
00:19:19 Alors peut-être que le prix est un peu...
00:19:20 Il me semble quand même que ça s'est aggravé.
00:19:22 Non, ça ne s'est pas aggravé.
00:19:24 Mais démocratisé pourquoi ?
00:19:25 Parce que Jean-Christophe...
00:19:26 C'est moins cher.
00:19:27 Voilà, le prix est abaissé.
00:19:28 C'est une question d'offre et de demande, et surtout de prix.
00:19:30 Et effectivement, maintenant, à une époque, c'était réservé inélite
00:19:33 parce que le gramme de cocaïne était très cher.
00:19:35 Et puis, plus ça va, et moins c'est cher.
00:19:36 Et en fait, on inonde complètement les marchés.
00:19:39 Ça correspond aussi à une absence de lutte, notamment des États-Unis,
00:19:43 qui ont laissé tomber la lutte contre les narcotrafiquants en Colombie,
00:19:48 Pérou, toutes les villes, et même d'ailleurs en Afghanistan.
00:19:52 C'est quand même un grand...
00:19:54 L'Afghanistan, c'est aussi un grand fournisseur de drogue, de pavot.
00:19:57 Et donc, on voit bien que cette lutte des États-Unis,
00:20:00 qu'ils ont laissé tomber, en fait, a permis à tous ces narcotrafiquants
00:20:04 de produire beaucoup plus et d'inonder les marchés européens et mondiaux.
00:20:09 Et donc là, aujourd'hui, on est envahi par ça.
00:20:11 Et effectivement, on parlait il y a quelques jours...
00:20:13 J'allais vous le dire, le vaste trafic de cocaïne au port du Havre
00:20:17 qui a été jugé par la Cour d'Assise de Douai,
00:20:20 vous avez suivi ce procès, Sandra Bouche ?
00:20:22 Oui, alors, ce n'est pas le seul trafic au port du Havre, malheureusement.
00:20:25 C'est un trafic qui a été démantelé en 2017.
00:20:28 Et pour vous donner une idée, en deux mois, donc juillet et août,
00:20:32 dans le cadre de cette enquête, les policiers de la PJ, de l'OFAST,
00:20:37 avaient sonorisé plusieurs personnes qui soupçonnaient d'être des trafiquants.
00:20:41 Et ça leur a permis, grâce aux informations recueillies lors de ces sonorisations,
00:20:45 de saisir une tonne trois de cocaïne et près d'une demi-tonne de cannabis,
00:20:50 uniquement sur deux mois et sur l'équipe qui était visée.
00:20:54 Donc, effectivement...
00:20:56 Oui, rien que ça, ça donne une idée de l'ampleur des trafiquants.
00:20:58 Ça donne une idée. Il faut savoir que le Havre,
00:20:59 c'est le premier port d'entrée de la cocaïne en France,
00:21:02 parce que c'est le premier port de porte-conteneurs,
00:21:04 et que l'arrivée de la cocaïne, elle se fait à plus de 80% en France
00:21:08 via les portes-conteneurs qui arrivent d'Amérique latine
00:21:12 ou via des pays rebonds des Antilles.
00:21:14 Et ensuite, on les cache dans les containers.
00:21:17 C'est le rip-off, c'est-à-dire qu'en fait, vous avez un container de cacao,
00:21:20 de matériel agricole, c'était le cas notamment dans cette affaire.
00:21:23 Le propriétaire de cette marchandise n'est pas au courant,
00:21:26 mais des trafiquants viennent briser le scellé,
00:21:29 mettre quelques sacs de centaines de kilos de drogue à l'intérieur,
00:21:32 et ensuite, ce sont des trafiquants qui récupèrent la drogue sur le port du Havre
00:21:38 et qui, pour le procès en question, étaient chargés de sortir la drogue du Havre.
00:21:41 Ce n'était pas eux qui étaient destinataires de la drogue,
00:21:43 mais ils s'occupaient de corrompre aussi les agents portuaires
00:21:47 pour sortir cette drogue.
00:21:49 Et effectivement, c'est un exemple de l'expansion de ces trafics
00:21:54 sur le port du Havre, et le procureur du Havre s'est notamment inquiété
00:21:58 lors de son audience solennelle en janvier, en disant qu'on n'en était pas encore
00:22:02 aux attaques à main armée dans la rue comme à Anvers,
00:22:05 mais on était sur la voie.
00:22:08 Oui, ce qui se passe au Havre n'est rien par rapport à ce qui se passe en effet à Anvers,
00:22:12 ce qui se passe donc en Belgique, ce qui se passe aux Pays-Bas,
00:22:15 où là, ce sont des cartels, on en avait parlé d'ailleurs ici,
00:22:17 des cartels qui déstabilisent aujourd'hui les États belges et l'État néerlandais
00:22:22 avec des menaces d'enlèvement d'hommes politiques,
00:22:25 le ministre de la Justice, Néander Nolet, avait failli être enlevé, etc.
00:22:29 Et donc, c'est un ébranlement de nos démocraties par ces superpuissances
00:22:35 qui naturellement ont un argent colossal et qui permettent en même temps,
00:22:39 avec des opérations de corruption et d'estabilisation,
00:22:42 de mettre en danger ce que nous sommes aujourd'hui.
00:22:44 Et ce qui arrive aujourd'hui en Belgique et aux Pays-Bas risque de nous arriver,
00:22:47 d'autant plus que la police, c'est, d'après ce que j'ai bien compris,
00:22:50 la réforme de la PJ notamment, va faire en sorte que la police n'aura plus
00:22:55 les spécialistes nécessaires afin de répondre à cette agression,
00:22:59 dans le fond, à cette agression des narcotrafiquants.
00:23:01 Alors, je m'adjoins à Yvan Riaufol concernant cette question.
00:23:04 Est-ce qu'on a les moyens en France de faire face à de tels réseaux
00:23:07 et à l'ampleur du trafic comme le citait en exemple Sandra Buisson ?
00:23:11 Les moyens, on les a, on les utilise, mais il ne faut surtout pas baisser la garde.
00:23:17 Là, je suis d'accord, il ne faut pas qu'on perde cette expertise de la police judiciaire
00:23:20 qui est vraiment à la pointe de la lutte contre les trafics de drogue notamment.
00:23:23 Et au contraire, il faut même la faire monter en puissance,
00:23:26 parce que notamment au Havre, par exemple, il y a nos collègues là-bas de la PJ,
00:23:29 de l'OFAS qui nous disent qu'il nous faudrait trois fois les effets qu'il nous faudrait.
00:23:32 Mais c'est ça, on en a interviewé, ils nous disaient mais on est trop nombreux.
00:23:35 Oui, c'est ça, moins d'une dizaine, donc en fait, encore une fois,
00:23:37 on vit l'océan à l'extérieur.
00:23:40 Souvent, les politiques se vantaient de la diminution du nombre de points de deal,
00:23:45 mais en fait, c'est une lutte à tous les étages.
00:23:48 Il y a cette lutte sur les points de deal pour soulager les habitants qui sont autour
00:23:53 et puis évincer les dealers et ne pas les laisser s'installer,
00:23:56 les empêcher de tourner en rond, comme on dit.
00:23:58 Effectivement, c'est ce travail à petite échelle et à grande échelle,
00:24:01 c'est le travail de la PJ de lutter contre les importations.
00:24:04 Jean-Claude Cassavrovitch, je peux juste vous demander quel est le profil du consommateur cette fois ?
00:24:09 Il y a tout. En fait, c'est qu'à une époque, c'était entre guillemets le showbiz,
00:24:13 c'était la drogue du showbiz et que maintenant, ça va de tout le spectre de la société,
00:24:19 y compris quelqu'un qui gagne le SMIC ou qui peut prendre de la drogue pour faire Gilles Dacocaïne,
00:24:24 pour se faire une bonne soirée un week-end, parce que pour lui, ça donne plein d'effets euphorisants.
00:24:30 Et en fait, ça touche tout le monde maintenant, tous les pans de la société.
00:24:33 Et donc, on voit bien que nous, on est inondé par ça.
00:24:35 On est effectivement à une époque, c'était l'héroïne, c'était plutôt la drogue du port.
00:24:38 Et maintenant, la cocaïne, tout le monde peut pratiquement s'en procurer à bas coût.
00:24:42 On reste ensemble, s'il vous plaît. On marque une courte pause, mais on se retrouve juste après.
00:24:46 On continuera de parler de ce drame, de cet terrible accident de vendredi soir qui implique Pierre Palmad.
00:24:52 Et nous serons notamment en ligne avec Dr Jean-Pierre Bouchard, qui est psychologue.
00:24:55 On parlera de l'addiction aux drogues, notamment à la cocaïne. À tout de suite.
00:24:59 Il est 14h30. On se retrouve sur La Parole aux Français. On commence par le flash à voix.
00:25:06 Andréa Spiteri.
00:25:10 Les débats reprennent cet après-midi à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites.
00:25:15 Dans un climat toujours tendu, ce matin, le gouvernement a dénoncé le comportement de la France insoumise.
00:25:22 Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, demande notamment au groupe le retrait de ses milliers d'amendements.
00:25:28 Gérald Darmanin en vendait ce matin. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Boit-Séné.
00:25:34 Auprès de lui, il a évoqué la création de nouvelles brigades de gendarmerie.
00:25:38 Il en souhaite 200 dans toute la France d'ici cinq ans.
00:25:42 Et puis une météorite a survolé le nord de la France la nuit dernière.
00:25:46 Elle a brillamment illuminé le ciel avant de se désintégrer au-dessus de la Normandie.
00:25:52 Selon l'Agence spatiale européenne, l'astéroïde faisait environ un mètre de diamètre.
00:25:57 Aucun dégât n'a été constaté.
00:26:00 La Parole aux Français avec Jean-Christophe Couvy, Mathieu Langlois et Yvan Rioufol.
00:26:06 On parle très largement de ce qui est arrivé vendredi soir, de cet accident qui implique l'humoriste Pierre Palmade.
00:26:13 Et on évoquait les problèmes liés à la consommation de cocaïne et à ses trafics à démanteler.
00:26:19 Gérald Darmanin a subrepticement évoqué la question ce matin lors de son déplacement au sable d'Olonne.
00:26:25 Écoutez-le.
00:26:26 Il doit y avoir des contrôles qui se multiplient pour effectivement interpeller les conducteurs
00:26:32 qui sont sous l'emprise de drogue et d'alcool, qui ne sont pas simplement un danger pour eux-mêmes,
00:26:37 mais qui sont un danger pour les autres.
00:26:39 Et on ne peut pas accepter, ce n'est absolument moralement inacceptable,
00:26:43 qu'une famille puisse avoir son enfant accidenté gravement et une femme perde son enfant
00:26:49 parce que quelqu'un a été totalement inconséquent.
00:26:52 Et évidemment, nous devons lutter très fortement contre ces conducteurs qui sont évidemment des criminels en puissance.
00:26:58 Alors il y a le volet sécurité routière et puis il y a le volet qu'on abordait, Yvan Réofold,
00:27:02 sur le démantèlement du trafic de cocaïne, de drogue en général.
00:27:06 Si vous écoutez un certain nombre de policiers, ils vous disent que la délinquance frotte les mains
00:27:11 déjà à la perspective de voir cette réforme de la PJ proposée par le ministre de l'Intérieur être appliquée en l'État.
00:27:17 Elle est contestée maintenant le plus souvent également par des députés qui voient quelles sont les faiblesses de cette réforme.
00:27:22 Cette réforme, en gros, elle serait de hiérarchiser davantage, de supprimer des sortes de guerres de chapelle,
00:27:28 au prétexte de supprimer des guerres de chapelle, de fonctionnariser davantage cette police-là en la désarmant
00:27:34 et en désarmant ceux qui sont les plus spécialisés à la traque ou à la grande délinquance, pour résumer.
00:27:41 Et donc je voulais avoir d'ailleurs, Jean-Pierre, votre sentiment de savoir si vous partagez...
00:27:45 Non, ce n'est pas sûr qu'elle se fasse pour l'instant, cette réforme.
00:27:48 Non, mais elle est en discussion, en fait. Elle est en discussion sur ces principes.
00:27:52 Mais enfin, en tout cas, il y a de mon point de vue un paradoxe à vouloir affaiblir cette police qui est déjà suffisamment faible
00:27:58 au prétexte de la rationaliser sans prendre en compte la spécialité qui avait été celle des grands patrons de l'anti-gang,
00:28:05 notamment, je le suis hier dans mon émission, le commissaire Jobic qui s'affolait, alors il a pris sa retraite maintenant,
00:28:10 mais qui s'affolait précisément de la grande vulnérabilité de la police maintenant.
00:28:14 Jean-Christophe Couvy.
00:28:15 Alors la réforme, je pense qu'elle se fera parce que de toute façon, en France, on ne sait jamais faire marche arrière.
00:28:19 Une fois qu'on a lancé une machine, on lance la machine. Après, c'est comment elle se fera.
00:28:23 Et effectivement, nous, en tant que syndicalistes, on attire l'attention de notre ministère, de notre technostructure,
00:28:31 pour leur dire attention. Et effectivement, la départementalisation de tout ce qui est justice, enfin, police judiciaire, etc.
00:28:40 C'est un risque. Il faut à minima avoir une zone. C'est assez technique, mais on ne peut pas tout ramener à un département.
00:28:47 Parce qu'encore une fois, ça va être le préfet qui aura la mainmise sur, justement, les objectifs à atteindre par département.
00:28:54 On comprend bien aussi qu'il faut lutter contre la petite délinquance, la délinquance du quotidien qui embête les Français,
00:28:59 notamment aussi les points de deal, etc. Mais en fait, on ne peut pas d'un côté mener une action juste départementale et en même temps nationale.
00:29:06 Il nous faut cette lutte, j'allais dire, ordonnée parce que la grande délinquance, elle sort de la zone d'un département, elle sort des frontières.
00:29:17 Elle va d'ailleurs dans d'autres pays. On le voit bien aujourd'hui. Ça vient de la Belgique. C'est des narcotrafiquants qui viennent de Belgique, des Pays-Bas, etc.
00:29:25 Donc, voilà. Donc, il faut quand même garder. Il ne faut pas baisser cette expertise, une expertise de la police judiciaire qui est quand même, j'allais dire,
00:29:32 qui est connue, reconnue dans le monde entier. Et c'est cette crainte en fait où on manque d'officiers de police judiciaire pour traiter la petite délinquance.
00:29:38 Et mes collègues ont peur d'être noyés dans cette petite délinquance et du coup de baisser leur travail, alors qu'il faut garder ce niveau d'excellence
00:29:50 qu'est la police judiciaire et même au contraire la faire monter en nombre parce qu'on voit bien que l'enjeu de demain, ça va être l'assaut des narcotrafiquants sur le sol français.
00:30:00 Merci beaucoup Jean-Christophe Cotty. Je sais que vous devez y aller. On va aller sur le terrain retrouver Jeanne Cancart et Sacha Robin en Seine-et-Marne.
00:30:06 Justement, c'est là où a eu lieu l'accident de vendredi soir. C'est là aussi où était domicilié Pierre Palmade.
00:30:12 Et Jeanne, vous êtes non loin de cette maison et vous avez rencontré le témoin de la Seine. En fait, un des hommes qui a été le premier au contact des victimes
00:30:21 et qui a été sur les lieux de l'accident le soir même.
00:30:26 Oui exactement Clély, cet homme qui tient à garder l'anonymat et que nous appellerons David a été témoin direct de l'accident puisqu'il rentrait chez lui à Perthes,
00:30:35 une commune voisine des lieux de l'accident, lorsqu'il a aperçu au loin la collision. Il nous décrit alors une scène très violente qui a eu lieu à quelques centaines de mètres devant lui.
00:30:44 Rapidement, il est arrivé au niveau de l'accident et c'est à ce moment-là qu'il a commencé à tenter de porter secours aux blessés.
00:30:52 La voiture de Pierre Palmade était alors à moitié dans le champ quand l'autre véhicule qui a été percuté, lui, avait complètement quitté la route.
00:30:59 Il explique que l'humoriste était alors conscient mais qu'il ne s'exprimait pas. Il a alors tenté de le maintenir éveillé.
00:31:06 Il nous confie que c'est un pompier volontaire qui était lui aussi déjà sur les lieux de l'accident, qui a géré au mieux la situation avant l'arrivée des premiers secours.
00:31:15 La femme, alors enceinte et qui depuis a perdu son enfant et qui était dans l'autre voiture, la Renaud-Mégane, elle, était sous le choc.
00:31:23 Elle criait, toujours selon le témoin de la scène que nous avons rencontrée. Selon les premiers éléments de l'enquête,
00:31:28 Pierre Palmade était accompagné dans la voiture de deux jeunes hommes. Mais David nous explique qu'il a vu seulement un homme à l'arrière du véhicule.
00:31:36 Un second était lui à l'extérieur et il tentait alors d'appeler les secours.
00:31:40 Toujours selon ce témoin, ces deux individus qui auraient quitté les lieux pris la fuite juste après l'accident et avant l'arrivée des premiers secours,
00:31:48 sont toujours activement recherchés par la police.
00:31:50 Merci beaucoup Jeanne Cancart avec Sacha Robin, donc non loin du domicile de Pierre Palmade en Seine-et-Marne.
00:31:57 Mathieu Langlois, est-ce que ces personnes, ces témoins, ont eu les bons réflexes quand on arrive sur une scène d'accident,
00:32:02 d'essayer de les maintenir éveillés, leur parlant ?
00:32:06 Oui, oui, alors je ne connais pas les détails, mais j'ai suffisamment participé à des accidents de ce type.
00:32:14 Évidemment, l'action des premiers intervenants ou des premiers témoins est très importante.
00:32:19 Et pour ça, il faut d'ailleurs que l'ensemble de la société se forme au geste de premier secours.
00:32:25 Après, ce que ça m'invite comme réflexion, c'est évidemment qu'il y a le temps du secours.
00:32:31 Il y a le temps là, en plus, très médiatisé malheureusement par la personnalité de l'humoriste.
00:32:39 Mais il faut vite comprendre que c'est un drame, comme il y en a beaucoup,
00:32:45 et qui bouleverse des vies pour des durées, ce n'est pas juste là quelques jours.
00:32:53 Mais les trois victimes dans la voiture d'en face sont toujours dans un état très grave.
00:32:57 Je parle de l'ensemble des victimes, mais ce sont des vies qui sont brisées pour toute leur vie,
00:33:03 avec des souffrances, des soins qui vont durer des mois, voire des années.
00:33:09 Et souvent, il y a un moment d'émotion où on est tous focalisés, en particulier là,
00:33:15 avec quelque chose d'assez glauque, parce que la personnalité attire.
00:33:21 Il faut déjà se projeter dans un temps très long de la souffrance, et ça, on a tendance à l'oublier.
00:33:27 Vous avez raison, on parle de cette affaire parce que l'homme est connu,
00:33:31 mais ce sont des affaires qui sont en effet malheureusement beaucoup plus banales.
00:33:35 Ce qui est horripilant à moi, qui m'exaspère terriblement dans l'affaire Palmad,
00:33:39 et il faut quand même le tenir pour responsable, c'est cette grande irresponsabilité dont il a fait preuve.
00:33:44 Il y a une vidéo qui circule où on voit Pierre Palmad donner des conseils
00:33:48 afin de bien mettre son masque, afin de se protéger et de protéger les autres.
00:33:51 Ce que vous fustigez, c'est le côté un petit peu donneur de leçons, c'est ça ?
00:33:54 Naturellement. Donc il est très facile de vouloir dire "protégez-vous en mettant un masque",
00:33:59 c'était pour l'anti-Covid naturellement, et de voir que lui-même, peut-être mettait-il un masque,
00:34:03 mais en tout cas il prenait sa voiture alors qu'il était cocaïnomane à vos derniers degrés,
00:34:07 et que visiblement, c'est quand même la cocaïne qui lui a fait perdre la maîtrise de son véhicule.
00:34:11 Donc je trouve exaspérant dans le fond, d'abord que l'on s'attache tant que cela à sa personnalité,
00:34:16 en disant que, enfin pas ici, mais quand vous lisez les journaux,
00:34:19 on s'attache davantage à ses blessures intimes, etc., sans penser à la famille
00:34:23 qui a été décimée ou qui risque d'être décimée en face,
00:34:26 et j'aimerais que tous ces donneurs de leçons, tous ce showbiz donneur de leçons,
00:34:30 commencent à donner des leçons.
00:34:31 Peut-être que ça fera bouger les choses, justement le fait que...
00:34:34 J'en n'en suis pas si sûr.
00:34:35 Mais en tout cas, il y a beaucoup d'attendrissements sur Pierre Palmad, moi je n'en ai aucun.
00:34:39 Oui, je n'en ai pas vu beaucoup.
00:34:41 Je ne suis pas certain.
00:34:42 Non, mais moi je suis absolument d'accord avec Yvan Rioufol,
00:34:44 c'est-à-dire que le côté irresponsable de notre société,
00:34:47 parce que là, évidemment, il va y avoir un déballage qui va rendre ça d'autant plus insupportable,
00:34:54 mais on a tous, malheureusement, cette irresponsabilité collective où ce n'est jamais notre faute.
00:35:02 Mais là, pour l'instant, il n'a pas encore parlé, il ne s'est pas encore exprimé,
00:35:08 et j'espère que justement, il va se montrer exemplaire.
00:35:12 On verra.
00:35:14 On va le faire.
00:35:15 Il y a le bénéfice du doute, mais ce serait le minimum qu'il pourrait faire
00:35:21 par rapport à ce drame dont il est manifestement responsable.
00:35:26 Nous sommes en ligne avec le docteur Jean-Pierre Bouchard, qui est psychologue.
00:35:28 Bonjour, merci d'être avec nous aujourd'hui pour parler de ce qui s'est passé.
00:35:32 En 2019 déjà, puisqu'on parlait de l'addiction à la cocaïne,
00:35:36 Pierre Palman avait été condamné à 1 500 euros d'amende pour usage et détention de stupéfiants
00:35:40 avec injonction d'un suivi thérapeutique.
00:35:42 Alors, comment est-ce qu'on arrive à se sevrer d'une drogue telle que la cocaïne ?
00:35:48 Ce qu'il faut savoir, c'est que la cocaïne, c'est un psychosimulant extrêmement fort,
00:35:52 et c'est d'ailleurs pour ça que les cocaïnomens la prennent,
00:35:55 c'est-à-dire qu'ils ont l'impression d'avoir leur pouvoir mentaux et physique en quelque sorte augmenté, décuplé.
00:36:02 Mais par contre, ça pose aussi des problèmes de troubles de la vigilance,
00:36:06 des troubles de l'estimation de sa capacité, et donc ça peut rendre les gens dangereux au volant,
00:36:11 et ça les rend dangereux, même si c'est très connu.
00:36:14 Et les cocaïnomens habituels ne peuvent pas ignorer ça.
00:36:17 Donc le gros problème pour les gens qui consomment des produits stupéfiants ou même de l'alcool,
00:36:23 c'est de ne pas prendre le volant quand ils se savent imbibés
00:36:27 et présenter potentiellement des conduites à risque, car ça peut avoir des effets extrêmement dramatiques,
00:36:33 on le voit dans ce cas-là.
00:36:35 Après, quant aux injonctions de soins, il faut qu'elles soient suivies et que le patient soit très collaboratif,
00:36:43 c'est-à-dire qu'il fasse vraiment un travail sur lui-même,
00:36:46 parce qu'il y a des équipes ou au moins une ou deux personnes qui les prennent en charge,
00:36:50 mais ces suivis peuvent être extrêmement différents selon les patients,
00:36:55 et avec des conséquences différentes, après ça pose plein de problèmes,
00:36:59 et notamment celui de "faut-il supprimer le permis de conduire tant que des gens sont connus
00:37:07 comme étant des addicts réguliers et des consommateurs réguliers de produits stupéfiants ?"
00:37:12 Car, encore une fois, il vaut mieux prévenir que guérir,
00:37:16 et comme c'était dit sur votre plateau, on voit que ça peut avoir des conséquences redoutables,
00:37:20 dramatiques maintenant, mais aussi à vie, car les trois victimes survivantes
00:37:26 vont sûrement présenter des séquelles mentales à long terme,
00:37:31 c'est ce qu'on appelle les états de stress post-traumatique chronique,
00:37:34 après un tel choc, une telle violence, à la fois physique, mais aussi familiale, relationnelle, émotionnelle, etc.
00:37:42 Mais visiblement, Pierre Palmade avait fait des efforts, il avait fait des cures, il en avait parlé,
00:37:45 il avait fait une psychanalyse, je crois.
00:37:48 Donc, comment on peut dire qu'on arrive à être sevré, qu'on arrive à être en état de ne plus être un danger,
00:37:56 de ne plus être totalement accro à ces drogues ?
00:38:00 Si vous voulez, il y a des gens qui vraiment renoncent et vraiment arrêtent,
00:38:05 mais pour les gens qui n'arrêtent pas, c'est une chose qu'on peut éventuellement comprendre dans certains cas,
00:38:11 par contre ce qu'on ne comprend pas, c'est que ceux qui n'arrêtent pas, ceux qui sont addicts,
00:38:15 se permettent en conscience de prendre le volant et de devenir des conducteurs à risque.
00:38:21 C'est vraiment ça le problème.
00:38:23 D'où la question, faut-il autoriser ces personnes-là, en quelque sorte, à conduire,
00:38:32 quand on sait qu'elles consomment régulièrement et qu'elles sont donc régulièrement dangereuses au volant ?
00:38:39 Oui, Mathieu Langlois, une question de Mathieu Langlois en plein cours.
00:38:42 Je suis un peu dérangé par votre analyse.
00:38:46 On a l'impression que finalement, l'usage des drogues est considéré comme...
00:38:51 Il y a une part évidemment qui est pathologique et qui est donc une maladie qu'il faut soigner,
00:38:55 mais ça n'excuse en rien la responsabilité, et en particulier la responsabilité de Pierre Palmade,
00:39:01 par rapport à ce drame qu'il a provoqué.
00:39:05 Je confirme tout à fait, évidemment.
00:39:07 Il ne faudrait pas dire...
00:39:09 Il ne faudrait pas faire de lui une victime, c'est ça que vous êtes en train de dire, Mathieu Langlois ?
00:39:13 C'est sûr que non.
00:39:15 Et ça donne raison à Yvan Ruffold.
00:39:17 Vous redonnez la parole, Dr Bouchard.
00:39:19 Allez-y, puisqu'on ne vous a pas entendu.
00:39:22 Oui, je disais évidemment que ça n'excuse en rien, et ça n'atténue pas du tout sa responsabilité.
00:39:28 C'est pour ça que je distinguais l'éventuelle addiction du fait de prendre le volant en sachant l'état de l'addiction,
00:39:35 et donc dangereux.
00:39:37 C'est là où la personne est totalement responsable, parce qu'elle sait que potentiellement,
00:39:41 en montant dans son véhicule et en conduisant, en ne déléguant pas la conduite à quelqu'un qui serait adjoint,
00:39:46 par exemple, de substance, en faisant ça, elle a une conduite à risque,
00:39:52 et un risque qui est d'ailleurs régulièrement constaté.
00:39:55 Donc oui, le conducteur est bien responsable, du point de vue clinique évidemment,
00:40:01 du fait de prendre le volant en état d'addiction.
00:40:04 Oui, parce que vous l'avez dit en préambule, d'ailleurs, vous l'avez dit, il est conscient de ce que ça donne,
00:40:08 surtout quelqu'un qui en a consommé régulièrement.
00:40:11 Yvan Rioufolle ?
00:40:12 Est-ce qu'il y a des degrés dans l'addiction vis-à-vis de certaines drogues ?
00:40:15 Est-ce que certaines drogues sont plus addictives que d'autres ?
00:40:18 Est-ce que la cocaïne, par exemple, est plus addictive que le cannabis, par exemple ?
00:40:22 Oui, la cocaïne a un effet d'accrochage au produit assez rapide, c'est assez connu.
00:40:28 Ses effets sont très connus et recherchés par les gens qui la consomment,
00:40:34 donc c'est ce que je disais, le pouvoir psychostimulant,
00:40:37 mais aussi, à force de répéter ça, en vieillissant dans l'addiction,
00:40:42 ça peut aussi générer des troubles neurologiques ou cognitifs, on va dire,
00:40:48 qui sont connus aussi, moins de vigilance, moins de capacité de jugement immédiatement
00:40:54 et de contrôle de l'environnement, avec l'effet psychostimulant en plus.
00:40:59 Donc ce cocktail-là les rend vraiment à risque au volant,
00:41:04 d'autant plus s'il y a des éléments extérieurs qui interviennent,
00:41:07 comme c'est le cas quelquefois sur la route, où il faut être rapidement vigilant.
00:41:11 Et donc oui, ce sont des produits très addictogènes et à la fois très dangereux
00:41:18 et qui rendent les conducteurs évidemment dangereux.
00:41:20 Un chiffre d'ailleurs, pardon je vous interromps, mais 700 personnes sont tuées sur les routes
00:41:24 dans un accident impliquant un conducteur ayant consommé des drogues,
00:41:26 c'est 21% de la mortalité routière.
00:41:28 Donc il est difficile d'en sortir.
00:41:30 Est-ce qu'on a un pourcentage de ceux qui arrivent malgré tout à s'extraire de cette addiction ?
00:41:35 Je parle de la cocaïne pour le moment.
00:41:38 Moi je n'en connais pas, parce que tout ça c'est assez mal évalué,
00:41:42 et puis les scénarii sont extrêmement différents.
00:41:45 Je n'en connais pas parce qu'il y a des gens qui arrêtent un moment,
00:41:50 qui vont récidiver ou rechuter plus tard.
00:41:54 Donc c'est très compliqué à évaluer.
00:41:58 C'est pour ça qu'il faut faire des campagnes d'information,
00:42:02 mais aussi il faut prendre des mesures draconiennes pour éviter que ces gens-là prennent le volant.
00:42:07 Vous savez, il y a des mythes en matière de sécurité routière.
00:42:09 On parle beaucoup des personnes âgées au volant et de leur dangerosité.
00:42:12 En fait, les personnes âgées sont plus souvent victimes qu'auteurs de faits accidentogènes graves,
00:42:18 alors qu'on parle beaucoup moins, on a moins développé la prévention sur les addicts au volant,
00:42:26 alors que c'est un problème de sécurité publique extrêmement important,
00:42:33 et qui va croissant puisque les gens addicts se multiplient,
00:42:38 avec la baisse des coûts de la consommation de l'héroïne,
00:42:42 ce qui fait qu'il y a beaucoup plus d'héroïnomanes actuellement qu'il y a quelques décennies.
00:42:47 Nous sommes également en ligne avec, vous restez en ligne avec nous, Dr Bouchard,
00:42:50 mais nous sommes aussi avec Myriam Savi, bonjour, vous êtes directrice du plaidoyer Addiction France.
00:42:54 Puisqu'on parlait de l'addiction, notamment de la cocaïne, quelles sont vos actions ?
00:42:58 Comment est-ce que vous travaillez ? Comment vous accueillez ces personnes ?
00:43:00 Comment vous essayez en tout cas de les aider à se sevrer de la cocaïne ?
00:43:04 Comment ça se passe ?
00:43:07 Nous sommes une association qui gère des centres d'addictologie dans toute la France.
00:43:13 On relève du secteur médico-social.
00:43:16 Dans nos centres d'addictologie, on a des équipes pluridisciplinaires
00:43:20 qui accueillent des personnes et qui leur proposent un accompagnement global.
00:43:25 C'est-à-dire qu'on va travailler à la fois sur les causes et les conséquences de leur addiction,
00:43:30 avec un suivi psychologique, un suivi avec un psychiatre, un médecin,
00:43:37 mais également avec des travailleurs sociaux,
00:43:39 pour pouvoir travailler sur les conséquences sociales de leur addiction,
00:43:43 les aider dans leurs démarches administratives, éventuellement faciliter leur réinsertion.
00:43:49 Ce sont des dispositifs qui existent depuis de très nombreuses années,
00:43:57 qui ne sont pas forcément très bien connus.
00:43:59 L'idée, c'est vraiment d'être dans un accompagnement, un accueil bienveillant,
00:44:04 sans jugement, gratuit, et qui se fait aussi dans la durée.
00:44:09 Évidemment, ce n'est pas quelque chose d'évident, on n'en sort pas comme ça.
00:44:13 Les personnes qui viennent vous voir, vous les suivez combien de temps ?
00:44:18 Ça peut être très variable.
00:44:20 On a des personnes qui arrivent et qui ne sont pas forcément encore dans l'addiction,
00:44:24 dans la dépendance totale.
00:44:26 Elles s'interrogent sur leur consommation.
00:44:28 Là, on va pouvoir les suivre pendant quelques mois.
00:44:31 Et puis d'autres pour qui la dépendance est bien installée.
00:44:36 Là, on va être sur un suivi d'un an, voire deux ans, voire plusieurs années.
00:44:41 Quels sont les profils des personnes que vous aidez ?
00:44:46 Les personnes qui viennent chez nous viennent de tous les horizons.
00:44:51 On intervient sur l'ensemble des conduites addictives,
00:44:55 cocaïne et drogue illicite, mais aussi le tabac, l'alcool.
00:44:59 Également des comportements d'addiction, mais sans produit,
00:45:03 par exemple les écrans ou les jeux.
00:45:06 Les personnes qu'on reçoit, majoritairement, sont entre 30 et 55 ans.
00:45:15 C'est plutôt des hommes.
00:45:18 Mais là, c'est aussi à nous d'aller vers ceux qui ne viendraient pas spontanément vers nous
00:45:23 pour pouvoir les accompagner, leur ouvrir une porte d'accès vers le soin
00:45:31 et de pouvoir créer une relation de confiance pour faciliter leur suivi
00:45:38 et les aider dans leur vie quotidienne et de pouvoir vivre avec leur addiction.
00:45:45 Mathieu Langlois, une question en plateau ?
00:45:47 J'ai une question qui peut aller aussi bien pour le Dr Bouchard que pour Mme Savy.
00:45:51 Peut-être que je me trompe, mais j'avais l'impression que,
00:45:56 contrairement à l'héroïne où il y a une dépendance psychique et physique
00:46:00 qui expliquait tous les problèmes de sevrage,
00:46:04 dans le cas de la cocaïne, il n'y avait pas de dépendance physique à proprement parler,
00:46:14 ce qui rendait un sevrage plus facile.
00:46:20 Peut-être que j'ai tort, mais c'est surtout la dépendance physique
00:46:29 qui entraîne des difficultés dans le sevrage, en particulier pour l'héroïne.
00:46:33 Or, dans le cas de la cocaïne, on n'a pas ce problème-là.
00:46:38 J'aimerais avoir pour ça l'éclairage de nos deux invités.
00:46:42 Myriam Savy, je commence avec vous, si vous pouvez répondre à la question.
00:46:47 La dépendance peut ne pas être forcément physique, mais elle peut être psychologique.
00:46:51 C'est important aussi d'identifier les situations dans lesquelles on a l'habitude de consommer,
00:46:57 arriver à prendre conscience de tout ça et éviter de consommer quand on est dans ce type de situation.
00:47:03 Donc, même si la dépendance n'est pas physique,
00:47:07 se départir d'une dépendance psychologique peut être aussi compliqué.
00:47:11 Et Dr Bouchard, un autre élément à apporter ?
00:47:14 Oui, je confirme, pas souvent qu'on fait des desservrages physiques sur des consommations de substances.
00:47:20 Ce qui reste compliqué à traiter, ce sont les fameuses dépendances psychologiques.
00:47:24 Et là, la difficulté, c'est que les gens qui consomment le font pour avoir des pouvoirs,
00:47:31 en quelque sorte, des capacités très augmentées, notamment sexuelles, il ne faut pas le négliger.
00:47:35 Et quand l'effet s'estompe ou n'a plus lieu, il y a l'effet, je dirais, dépressogène derrière,
00:47:42 où il y a une envie de recommencer, de retrouver cet intérieur de doute-puissance.
00:47:47 Et c'est ça qui provoque un accrochage psychologique extrêmement fort.
00:47:52 Et il est difficile, pas impossible, mais il est difficile, c'est compliqué.
00:47:56 C'est pour ça que les centres ont beaucoup de mérite, qui auraient été évoqués,
00:47:59 et sont d'une point de nutilité.
00:48:01 C'est très difficile, avec certaines personnes, d'aller faire avancer la consommation de conduit.
00:48:06 Merci beaucoup, Dr Bouchard. Merci à vous également, Mériem, Savi, d'avoir été en ligne avec nous.
00:48:10 On reprend notre discussion juste après le journal de 15h.
00:48:14 On reviendra bien sûr sur ce dramatique accident qui a eu lieu vendredi soir dans le CNN Marne,
00:48:18 et qui implique Pierre Palma. Nous ferons le point sur l'insécurité routière.
00:48:23 Et puis, nous parlerons aussi des réseaux sociaux, de ce qui s'est passé ce week-end,
00:48:26 et la suite de cet accident. Restez bien avec nous. À tout de suite.
00:48:29 C'est Newsy, il est 15h. Bonjour à tous, soyez les bienvenus.
00:48:35 On va reprendre le cours de notre émission, mais on commence évidemment par le journal, avec Mathieu Dewez.
00:48:39 Bonjour, Cléli. Bonjour à tous. Les députés vont reprendre l'examen tumultueux de la réforme des retraites.
00:48:44 Les débats redémarrent dans une heure à l'Assemblée nationale.
00:48:47 Un thème qui sera bien sûr traité sur CNews. La première semaine a été marquée par les tensions dans l'hémicycle.
00:48:52 Il reste un peu moins de 16 000 amendements à examiner.
00:48:55 Une association réclame l'interdiction des arômes dans les cigarettes électroniques.
00:48:59 Dans une étude publiée aujourd'hui, le Comité national contre le tabagisme appelle également les autorités à mieux encadrer la vente de ces produits.
00:49:06 Ils pointent l'évolution extrêmement rapide du marché, avec l'apparition permanente de nouveaux produits, commercialisés de manière licite ou illicite.
00:49:14 C'est le nouveau jeu à la mode sur le réseau social TikTok.
00:49:17 Des adolescents se pincent fortement la joue pour faire naître une marque rouge sur leur visage.
00:49:22 Une pratique risquée, comme l'explique Solène Boulan.
00:49:25 Tu prends ta main comme ça, tu fais ça, tu passes, tu as un T et tu tournes, comme ça.
00:49:32 Une trace rouge en haut des pommettes, réalisée volontairement par ces adolescents qui se pincent la joue pour faire naître une cicatrice.
00:49:40 Sur le réseau social TikTok, cette tendance prend de l'ampleur et les tutoriels se multiplient, regroupant parfois des centaines de milliers de vues.
00:49:48 Dans les commentaires, plusieurs internautes indiquent avoir déjà testé cette pratique.
00:49:53 Je croyais que ça ne marchait pas, j'ai testé, ça a marché.
00:49:56 Il faut le faire vraiment fort.
00:49:58 Mais pourquoi ça ne marche pas pour moi ?
00:50:00 La tendance a même dépassé les frontières françaises, comme le montrent ces jeunes Italiens dont les cicatrices ne s'estompent pas après plusieurs semaines.
00:50:10 Certains arborent même des plaies multiples au niveau du visage.
00:50:17 Les spécialistes, eux, alertent sur deux possibles dysfonctionnements de la micro-circulation sanguine si la pratique devient trop répétitive.
00:50:26 Six étudiants français vont s'enfermer pendant un mois dans une base spatiale.
00:50:30 Ces jeunes d'une école d'ingénieurs de Toulouse sont aux États-Unis, dans le désert de l'Utah, sur un sol rouge, orange et caillouteux.
00:50:36 L'expérience a débuté hier. L'idée est de mieux préparer les futures expéditions dans l'espace.
00:50:40 Les explications de notre journaliste Michel Chevalet.
00:50:44 Le problème des simulations, c'est de reproduire le plus vite possible la réalité.
00:50:49 Sauf qu'il y a deux choses qu'on ne peut pas enlever. Le vide, il faudrait être là.
00:50:57 Là, c'est très contraignant, parce que si vous faites une erreur dans le vide, vous mourrez.
00:51:01 Vous allez avoir une baisse d'oxygène dans l'eau, ça n'ira pas loin.
00:51:04 Et puis, la deuxième, c'est l'apesanteur. L'apesanteur sur Mars est plus faible que sur Terre.
00:51:09 Or, là, vous avez toujours l'apesanteur terrestre qui est là.
00:51:12 Donc, vous pouvez faire des simulations, c'est-à-dire le confinement, l'activité,
00:51:17 apprendre à ramasser des cailloux, à les trier, à développer des petits robots.
00:51:21 Mais reste tout de même qu'il y a toujours le petit plus qui fait que vous n'avez pas la peur au ventre
00:51:28 de vous dire "Zut, si jamais…" Mais non, là, il suffit d'ouvrir les coutilles, vous êtes dehors et vous pouvez survivre.
00:51:36 Le bilan humain s'alourdit de jour en jour en Turquie et en Syrie.
00:51:39 Deux pays touchés par un important séisme il y a une semaine.
00:51:42 Plus de 35 000 morts désormais. Selon l'ONU, le bilan pourrait encore doubler.
00:51:46 Et dans ce contexte, la France a envoyé hier un hôpital de campagne à la Turquie.
00:51:50 Acheminé par un avion cargo, il pourra assurer entre 10 et 15 interventions chirurgicales par jour.
00:51:55 Le récit est signé Solen Boulan.
00:51:57 Sur le tarmac de l'aéroport Charles de Gaulle, cet avion cargo va s'envoler pour l'aéroport de Gaziantep en Turquie.
00:52:05 Avec à son bord près de 80 sapeurs-pompiers et plus de 50 tonnes de matériel humanitaire.
00:52:11 Un véritable hôpital mobile composé de deux blocs opératoires et d'une unité de réanimation.
00:52:16 Car sur place depuis une semaine, la sécurité civile française continue de chercher les survivants.
00:52:22 Au milieu des décombres, chaque minute compte. Avant que l'espoir ne laisse place à l'horreur.
00:52:27 "On va essayer de le sortir comme ça ?" "Avec le matelas, tu ne tires pas sur le corps."
00:52:31 "Comment ?" "Tu ne tires pas sur le corps."
00:52:33 A la nuit tombée, les pelleteuses déblaient les immeubles en ruines.
00:52:37 Les victimes s'ajoutent à celles déjà recensées. Alors il faut parfois trouver du sens à l'insoutenable.
00:52:46 "Ce que vous faites d'extraire des décédés est aussi partie intégrante de la mission et extrêmement important."
00:52:53 "Ca moi j'ai pu le mesurer aussi en voyant les familles, les gens à qui vous pouvez rendre les corps et qui vont pouvoir commencer leur travail de deuil."
00:53:03 En Turquie, l'état d'urgence a été décrété dans 10 provinces dévastées par le séisme.
00:53:08 C'est la fin de ce journal, la suite de La Parole en français avec vous Clélie et vos invités.
00:53:13 Merci beaucoup Mathieu, je suis toujours avec Mathieu Langlois, avec Yvan Youfoulle et avec Thomas Goussard qui nous a rejoint,
00:53:18 qui est journaliste au service digital de CNews, soyez le bienvenu.
00:53:22 On revient évidemment sur le terrible accident impliquant Pierre Palmade qui a eu lieu vendredi soir.
00:53:28 Je vous rappelle que outre Pierre Palmade, trois personnes sont dans un état grave et toujours hospitalisées.
00:53:33 Une des femmes qui était enceinte a perdu son enfant et par ailleurs je signale que deux personnes qui accompagnaient Pierre Palmade dans sa voiture
00:53:41 sont toujours activement recherchées, ils ont pris la fuite tout juste après l'accident.
00:53:47 Les réseaux sociaux, Thomas, se sont déchaînés après cet accident.
00:53:51 Plutôt un déferlement de haine contre l'humoriste.
00:53:55 Absolument, rien que sur Twitter, sur le week-end, vous avez à peu près 120 000 tweets, à peu près 99,9% contre Pierre Palmade.
00:54:03 C'est assez inhabituel sur les réseaux sociaux, vous n'avez pas les pour et les contre, vous n'avez pas deux camps qui se disputent, c'est unanime.
00:54:09 Tout le monde est contre Pierre Palmade, la grande tendance c'est de réclamer justice, il doit payer, il doit être condamné.
00:54:16 Mais à l'intérieur de cette tendance, vous avez quand même des petits relents un petit peu populistes qui se cachent dans pas mal de messages.
00:54:21 Vous avez évidemment une indignation contre les médias qui parlent de son addiction, de son passé.
00:54:25 Donc ça c'est perçu par Le Grand Plus Vibre comme une justification quasiment de sa dépendance à la cause.
00:54:30 Comme si c'était une excuse finalement.
00:54:31 Exactement, le simple fait de vouloir expliquer ou comprendre quelque chose est considéré comme une justification.
00:54:36 Mais de toute façon, il y en a qui savent qu'il ne sera jamais condamné puisqu'il sera protégé par le système, il ne risque rien.
00:54:42 Vous avez l'impunité des gens connus.
00:54:44 D'ailleurs, les journalistes et le showbiz ne font pas trop de vagues sur cette affaire parce que ça pourrait à tous leur arriver.
00:54:49 Vous voyez, on sous-entend qu'on est tous dans les médias cocaïnomanes, forcément.
00:54:53 Il finira par raconter son histoire dans 7 à 8, encore lié aux médias, il s'en sortira comme ça.
00:54:58 Et puis dans cette tendance un peu populiste, vous avez des relents encore plus populistes, voire complotistes par moment.
00:55:04 Chacun essaye de récupérer la thématique pour aller dans le sens de ses idées, sur l'angle un peu identitaire populiste.
00:55:10 Mais si Omar Sy ou Rochisem avaient été auteurs de l'accident, est-ce qu'on aurait traité la chose de la même façon ?
00:55:15 Là, on est sur l'angle un petit peu communautariste.
00:55:17 Vous avez aussi même les anti-vax qui réussissent à s'infiltrer dedans.
00:55:20 Pierre Asselineau fait remarquer que, par exemple, Pierre Pallemain faisait il y a quelques temps, pendant le confinement, la promotion.
00:55:28 Il faut porter le masque, il faut les gestes barrières pour protéger les autres.
00:55:31 Protéger les autres, ce n'est pas ce qu'il a fait, donc ça prouve bien que le masque est inutile.
00:55:35 C'est un peu tiré par les cheveux.
00:55:37 C'est le système qui fournit la drogue, c'est les réseaux pédophiles.
00:55:41 Il y a même des sous-entendus, ça je n'ai pas osé vous le montrer, mais on fait quand même des comparatifs.
00:55:45 On a la photo d'Emmanuel Macron à côté de Pierre Pallemain, en demandant quels sont les points communs, si vous voyez ce que je veux dire.
00:55:50 Oui, ce n'était peut-être pas utile de la montrer.
00:55:53 Merci beaucoup pour ce petit point sur les réseaux sociaux et le déferlement de haine qu'il y a pu y avoir, forcément,
00:56:01 puisque cet accident implique quelqu'un de connu.
00:56:03 C'était évident que ça allait forcément réagir.
00:56:08 On l'a dit, une enquête a été ouverte à Melun pour "homicide et blessures involontaires
00:56:14 ont entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois".
00:56:18 Une circonstance aggravante, c'était que Pierre Pallemain l'avait rappelé,
00:56:21 Thomas Goussart était sous l'emprise de la cocaïne.
00:56:23 Nous sommes maintenant en ligne avec Pierre Lagache.
00:56:25 Bonjour, vous êtes vice-président de la Ligue contre la violence routière.
00:56:30 Est-ce que vous avez quelques chiffres sur la fréquence des accidents sous l'emprise de stupéfiants ?
00:56:35 Oui, ce sont des statistiques qui sont suivies.
00:56:39 On sait qu'à peu près 30% des accidents graves, avec mort et blessés graves,
00:56:44 impliquent une présence de stupéfiants.
00:56:49 C'est une cause qui se situe en troisième situation, après la vitesse,
00:56:53 qui reste le premier facteur, et après l'alcool.
00:56:57 Est-ce qu'ils sont en hausse ?
00:57:00 Ce qu'on constate, c'est qu'il y a une corrélation entre l'évolution des consommations.
00:57:06 On sait qu'il y a une évolution à la hausse des consommations de drogue.
00:57:11 Bien évidemment, ça se traduit très concrètement en termes d'accidentalité,
00:57:17 puisque le fait de conduire en étant sous l'emprise de drogue
00:57:24 augmente le facteur de risque et donc augmente le nombre d'accidents.
00:57:27 C'est assez logique, finalement.
00:57:29 On a l'impression que concernant l'alcool, il y a beaucoup de messages de prévention,
00:57:35 beaucoup de campagnes qui ont été faites.
00:57:36 Est-ce qu'il y en a suffisamment concernant les stupéfiants,
00:57:38 au vu des chiffres que vous nous avez donnés et que l'on voit ?
00:57:42 L'occasion est donnée suite à cet accident dramatique.
00:57:46 Il faut quand même souligner que parce qu'on a une personne connue
00:57:49 qui est impliquée dans cet accident, on en parle,
00:57:51 mais des accidents de ce type-là, il y en a des dizaines par mois.
00:57:55 C'est ce qu'on appelle la violence routière.
00:57:57 Là, on touche de près ce qu'est cette violence,
00:57:59 c'est-à-dire des gens qui perdent la vie ou qui auront leur vie de toute façon brisée
00:58:06 parce qu'à un moment donné, on a un comportement complètement déviant sur la route.
00:58:10 Je tenais quand même à le rappeler.
00:58:14 Cette violence routière est quotidienne.
00:58:16 Malheureusement, aujourd'hui, c'est encore 10 personnes par jour
00:58:20 qui perdent la vie sur les routes.
00:58:22 Après, sur la drogue, les solutions ne sont sans doute pas très simples,
00:58:27 mais on sait que la pression de contrôle peut jouer un rôle favorable.
00:58:32 Fort heureusement, depuis 2016, on a les contrôles salivaires
00:58:37 qui ont changé la donne et qui ont permis d'avoir augmenté considérablement
00:58:43 cette pression de contrôle, mais ce n'est pas suffisant.
00:58:46 On voit bien qu'il y a une espèce de course entre l'évolution des consommations
00:58:50 et puis la capacité des forces publiques à contrôler.
00:58:54 C'est un combat pas évident.
00:58:58 Il faut sans doute agir sur différents leviers, celui aussi des peines.
00:59:03 On constate encore aujourd'hui que même dans des accidents
00:59:07 avec des responsabilités fortes, consommation d'alcool, consommation de drogue,
00:59:11 les peines encourues finalement, les peines maximales,
00:59:14 ne sont que très, très, très rarement données.
00:59:18 Donc, c'est une approche globale, si vous voulez, qu'il faut avoir sur le sujet
00:59:22 pour faire en sorte de tenter d'endiguer cette dérive.
00:59:26 Alors, des questions en plateau, Mathieu Langlois ?
00:59:28 Ce n'est pas une question, c'est ce qu'on dit tous depuis une heure.
00:59:31 C'est que, évidemment, on est face à un drame terrible
00:59:35 et on pense à cette famille qui est bouleversée.
00:59:38 Mais ce qu'on attend là, maintenant, c'est vraiment une attitude responsable
00:59:42 de Pierre Palma, d'ailleurs, je ne parle même pas des deux autres qui sont…
00:59:47 Qui sont toujours en fuite, les deux jeunes hommes en fuite.
00:59:50 Si on a un conseil à leur donner, c'est évidemment d'aller immédiatement se rendre.
00:59:54 Mais c'est ça qui dérange encore plus, c'est-à-dire que c'est la recherche d'excuses.
01:00:00 Yvan Rioufol l'a dit tout à l'heure, et ça rend insupportable.
01:00:05 Et c'est peut-être ce qui explique aussi tous ces tweets qui sont parfois totalement fous.
01:00:10 Mais ce qu'on veut, c'est des gens et des attitudes responsables
01:00:14 par rapport à un drame qui est évidemment… Malheureusement, c'est trop tard.
01:00:19 Mais maintenant, le minimum, ce serait d'avoir une attitude responsable
01:00:23 de la part des auteurs et de la part de l'ensemble de la société.
01:00:29 Et arrêter d'être en permanence sur « mais oui, mais c'est la drogue,
01:00:32 c'est parce que c'était un people qui avait des souffrances, ceci, cela. »
01:00:36 Yvan Rioufol, moi, je ne stigmatiserai pas ceux qui s'indignent de populistes,
01:00:41 comme ça a été dit, parce que je trouve que ça la mérite vraiment, l'indignation.
01:00:45 Mais ma question était toute autre, c'était de savoir si, face à cette violence routière,
01:00:50 je voudrais savoir si vous trouviez éventuellement justifié
01:00:53 que Pierre Palmade fasse de la prison, parce que dans le fond,
01:00:56 les peines encourues, ce sont des peines qui vont jusqu'à sept ans, je crois.
01:00:59 Sept ans de prison, oui.
01:01:00 Alors, dites-nous si d'autres circonstances…
01:01:02 Est-ce que ces peines, d'abord, sont appliquées en cas de violence routière aussi grave que celle-ci ?
01:01:07 Est-ce que cela vous paraîtrait justifié ?
01:01:09 Pierre Lagache ?
01:01:11 Écoutez, moi, je ne vais pas prononcer à la place de la justice.
01:01:15 On n'a pas pour habitude de commenter des accidents à chaud.
01:01:19 Il faut d'abord qu'il y ait l'enquête.
01:01:21 Évidemment, il y a quand même beaucoup d'éléments à charge,
01:01:26 donc je n'irai pas sur ce terrain.
01:01:28 Je vais vous parler en règle générale sur les violences routières.
01:01:30 Est-ce que cela doit justifier de la prison ?
01:01:31 En règle générale, nous, ce qu'on observe, si vous voulez,
01:01:34 c'est que les victimes considèrent très, très souvent
01:01:38 que les peines prononcées sont en deçà des attentes
01:01:42 et on force est de constater que c'est quand même la réalité.
01:01:46 Donc, il y a une forme de banalisation, finalement, du risque routier,
01:01:49 de cette violence routière, qui fait que les peines encourues,
01:01:52 finalement, sont, de mon point de vue, de notre point de vue,
01:01:56 pas toujours à la hauteur.
01:01:58 Alors, il y a aussi cette équation qui n'est pas simple à résoudre
01:02:01 entre l'homicide volontaire et l'homicide involontaire,
01:02:05 ce qui est souvent inacceptable pour les victimes,
01:02:08 c'est de se retrouver face à une accusation d'homicide involontaire.
01:02:12 Et il est vrai qu'on est dans quelque chose de médian,
01:02:15 c'est-à-dire que, bien évidemment, Pierre Palmade et d'autres,
01:02:19 dans le cas d'accident mortel, n'ont pas voulu la mort d'autrui,
01:02:23 mais ils acceptent, à un moment donné, quand même,
01:02:25 de transformer leur voiture, leur véhicule, en arbre.
01:02:28 Donc, on est quand même dans quelque chose de médian.
01:02:31 Un sénateur, Laurent Saumon, qui réfléchit, aujourd'hui,
01:02:35 à une approche un peu différenciée sur le sujet,
01:02:38 avec la notion d'homicide routier.
01:02:40 Donc, je pense qu'il faut travailler dans cette voie,
01:02:43 pour qu'à la fois les signaux soient suffisamment forts,
01:02:46 pour qu'ils soient bien perçus en termes de prévention,
01:02:49 mais aussi que les victimes soient reconnues
01:02:52 face à leur souffrance et à leur dommage.
01:02:55 - Qui dure parfois toute la vie, comme on le rappelait dans cette émission.
01:02:57 Merci beaucoup, Pierre Lagache, d'être intervenu sur notre antenne.
01:03:00 Merci à Yvan Rioufolle et à Mathieu Langlois d'être venu aujourd'hui.
01:03:03 Dans un instant, on a Elie Denach et ses invités.
01:03:05 90 minutes info sur CNews.
01:03:07 Elle va revenir, bien sûr, sur cet accident vendredi soir,
01:03:10 qui implique l'humoriste Pierre Palmade.
01:03:12 Et puis, elle reviendra, bien sûr, sur la réforme des retraites,
01:03:16 le débat à l'hémicycle, avant une nouvelle journée de mobilisation,
01:03:19 jeudi prochain.
01:03:20 Restez bien avec nous sur CNews.
01:03:21 Nous, on se retrouve demain, dès 14h.
01:03:23 ♪ ♪ ♪

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