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Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00Il est 20h05 sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros 2.
00:04Monsieur le ministre, merci d'être avec nous.
00:07Gérald Darmanin est présent sur le plateau de l'heure des pros.
00:10Garde des Sceaux, ministre de la Justice.
00:12C'est un plaisir de vous avoir sur ce plateau pour parler de cet élément qui est essentiel,
00:18je pourrais même dire existentiel, qui est la question de la justice.
00:21Vous avez en face de vous Thomas Bonnet, journaliste à CNews.
00:24Cher Thomas, bonjour.
00:25Bonjour à l'heure.
00:25Georges Fenech, qui représente en quelque sorte la justice sur ce plateau.
00:30Et Jules Torres est avec nous.
00:32Monsieur le ministre, je le disais, vous avez le soutien de la population
00:36parce qu'aujourd'hui vous prenez des mesures qui sont plébiscitées par les Français
00:40parce que les Français sont en attente de réponses sur les questions judiciaires
00:44et sur les questions de sécurité.
00:46Il s'avère aussi que les Français, 8 Français sur 10, considèrent que la justice est trop laxiste
00:49et le mot qui revient souvent, monsieur le ministre, c'est l'impunité.
00:53Aujourd'hui Emmanuel Macron a dit en Conseil des ministres, pour être libre il faut être craint.
00:58Enfin, ça vaut à l'extérieur de nos frontières mais ça peut valoir aussi à l'intérieur de nos frontières.
01:02Et la question que je me suis posée, c'est celle-ci, le dealer, l'émeutier, le délinquant,
01:07a-t-il peur de la justice ?
01:09Craint-il de finir en quelque sorte derrière les barreaux ?
01:13Et pourquoi le délinquant aujourd'hui se sent-il plus libre d'agir que le Français qui vous regarde ce soir ?
01:20Merci de votre invitation. D'abord, je pense que ce n'est pas facile du tout d'être le nom d'une vertu.
01:25La justice a une promesse qui est quasiment impossible à tenir, celle d'être juste et de protéger l'intégralité des victimes,
01:35de condamner l'intégralité des auteurs, de le faire vite, de le faire bien, de le faire dans des conditions démocratiques
01:41mais de le faire avec sévérité.
01:43Et je ne pense pas que les juges soient laxistes, il peut toujours y avoir ici ou là des décisions
01:47qui, une pectorée, nous posent des questions.
01:50Mais en tant que maire de Tourcoing, puis en tant que ministre de l'Intérieur,
01:54je n'ai pas vu de procureur, de juge laxiste dans ma vie de ministre ou d'élu.
01:59Par contre, j'ai vu un système qui est devenu laxiste.
02:01Parce qu'il est beaucoup trop complexe, parce qu'il est beaucoup trop lent, parce qu'il est incompréhensible.
02:05Et le défaut principal, je crois, de la justice, c'est que dans mon ministère,
02:09les mots ne correspondent pas à la réalité.
02:11Quand un détenu est à l'isolement, je ne comprends pas, comme tous les Français, je pense,
02:18je ne comprends pas qu'on trouve des téléphones portables dans sa cellule.
02:21À l'isolement, par nature, en prison, par nature, on ne peut pas trouver des téléphones portables.
02:25Quand quelqu'un est condamné à de la prison ferme, je ne comprends pas pourquoi il n'en fait pas.
02:30Et pourtant, je ne sais pas si les Français le savent, on n'a jamais mis autant de peine de prison.
02:35On est passé de 94 000 années de prison des juges en 2018 à 122 000 années en 2024.
02:43Mais plus de la moitié des peines de prison ferme sont aménagées.
02:48C'est-à-dire que ces personnes ne vont jamais une seule journée en prison.
02:51Et donc, quand on est dans un système où les mots ne correspondent pas à la réalité,
02:54il est tout à fait normal que les gens ne croient plus dans ce système.
02:56Alors, c'est vrai pour l'opinion publique, pour les citoyens, c'est vrai pour les victimes,
03:00c'est vrai pour les auteurs, du coup, ont moins peur, voire pas peur, de la justice.
03:05Mais c'est vrai aussi pour les magistrats, pour les greffiers, pour les agents pénitentiaires.
03:09Moi, je ne crois que des magistrats depuis sept mois qui me disent,
03:13peut-être que ceux qui ne pensent pas comme moi ne viennent pas m'en dire,
03:15mais viennent me dire, mais M. le ministre, nous n'avons pas de sens ou plus de sens à notre métier.
03:21Je prononce une peine d'emprise en ferme et je sais qu'il n'ira pas.
03:23Je prononce un travail d'intérêt général et je sais qu'il mettra 15 mois à le faire.
03:27Je prononce un brassé électronique et on va mettre deux mois, trois mois à le mettre en place.
03:30Je prononce des amendes, elles ne sont recouvrées qu'à 40%.
03:33Le magistrat, il faut le comprendre aussi, il peut être déprimé du manque de sens de ses décisions.
03:38Vous savez, par exemple, il y a quelque chose qui m'a beaucoup choqué.
03:40Je termine par là, mais c'est vraiment remarquable dans la façon dont le système est devenu peut-être laxiste.
03:45À Cambray, petit tribunal, extrêmement efficace malgré manque de moyens,
03:49j'ai été frappé que les magistrats du siège du parquet, les greffiers, me disent
03:55« Vous savez, un quart des gens que nous condamnons ne viennent pas à l'audience, ni eux, ni leur avocat. »
04:01Il me semble que si nous étions convoqués, nous irions à l'audience pour savoir quel est le résultat de la justice.
04:07Un quart, ni eux, ni leur avocat.
04:08Et donc du coup, la justice, qu'est-ce qu'elle fait, bonne mère ?
04:11Elle demande à un commissaire de justice, un huissier, qu'on paye 70-80 euros l'acte, d'aller notifier la condamnation.
04:17En lui disant d'ailleurs, « Cher ami, on vous notifie et désormais vous pouvez faire appel. »
04:22Bon, ce n'est pas du tout comme ça qu'il faut que ça fonctionne.
04:24Il faut évidemment qu'on ait peur de la condamnation judiciaire.
04:28Il faut que la personne soit présente pour l'autorité du juge.
04:30Et une des modifications que je vais faire, très simple, proposée par un greffier de Cambrai,
04:34on va arrêter de payer 80 euros l'acte pour notifier à quelqu'un qu'il a été condamné.
04:40Donc je pense qu'il y a beaucoup de choses qui doivent être changées dans un système
04:42où je ne croise objectivement une immense majorité de gens qui veulent bien faire leur travail.
04:47Évidemment, l'idée n'est pas de jeter l'opprobre sur tous les avocats, sur tous les magistrats,
04:52mais vous parlez d'un système qui est l'axistomabonné.
04:54Une question pour vous.
04:55Oui, vous avez eu une déclaration qui a fait grand bruit il y a quelques semaines.
04:57Vous avez dit qu'il n'y a plus aucun lieu safe en France.
05:00Ma question, elle est double.
05:02D'abord, comment vous expliquez le fait qu'aujourd'hui, des communes soient touchées par de l'insécurité,
05:06là où c'était moins le cas avant ?
05:07On a eu une dizaine de jours, des villes comme Limoges, Charleville-Mézières, Compiègne,
05:11qui ont été le théâtre d'émeutes urbaines.
05:13Comment vous l'expliquez, en tant que ministre de la Justice,
05:16en tant qu'ancien ministre de l'Intérieur aussi ?
05:18Et ma deuxième question, c'est, quelle réponse politique et judiciaire on apporte à ce phénomène,
05:23au fait qu'aujourd'hui, des villes soient gagnées par l'ultra-violence ?
05:25Alors, il y a plusieurs raisons.
05:27Je pense que la première, c'est qu'on n'a plus peur de l'autorité de notre pays,
05:31ou en tout cas, on a beaucoup moins peur.
05:32Toucher un enseignant, toucher un policier, toucher un agent pénitentiaire,
05:36je pense que pour une partie de la population, désormais, ça devient quelque chose de quasi normal.
05:43Et donc ça, évidemment, il faut couper absolument cette tendance extrêmement inquiétante.
05:49Si on n'a pas peur de l'autorité, alors évidemment, on a encore moins peur de la personne
05:52qu'on va croiser dans la rue et qu'on peut attaquer.
05:55Donc, dans la loi que je vais proposer, nous mettrons des moyens, des peines minimales,
06:00pour que si on touche à l'autorité, à un policier, à un gendarme, à un agent pénitentiaire,
06:04à un magistrat, à un greffier, on puisse évidemment comprendre qu'on s'attaque à la République.
06:08Le deuxième sujet, c'est la drogue.
06:11Je pense que la drogue, alors c'est un tsunami blanc qui touche le monde entier.
06:14Monsieur Trump lui-même énonce le fentanyl comme la première cause de la difficulté en Amérique.
06:19On voit bien que les pays autour de nous, la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne connaissent des difficultés immenses.
06:24Ce n'est pas propre à la France, mais c'est aussi la France.
06:26600% de consommation de plus de drogue de synthèse,
06:29une énorme consommation de cocaïne dans le pays, c'est beaucoup d'argent.
06:33Et la drogue pourrit tout, jusqu'au cœur des hommes pour l'argent, comme disait François Mitterrand,
06:37mais pourrit tout, y compris des villes moyennes, des quartiers résidentiels et des petits villages.
06:43Et quand la République, ce que nous essayons de faire en ce moment, reprend des parts de marché de sécurité,
06:47on bouscule énormément d'intérêts, 4 à 5 ou 6 milliards d'euros d'argent liquide.
06:53Évidemment, ça fait des réactions.
06:55Et puis troisièmement, je pense que l'urbanisme, je parle en tant que maire,
06:58la concentration des difficultés, l'immigration mal contrôlée, la pauvreté,
07:02les femmes seules qui aiment des gamins,
07:05et puis de manière générale, le manque de vidéosurveillance, le manque de policiers, le manque de sécurité,
07:09font qu'effectivement, cette contamination des quartiers difficiles il y a 15 ou 20 ans,
07:13maintenant, ils sont un peu partout.
07:15Donc il faut absolument reprendre en main cette situation.
07:19La sécurité totale n'existe pas, personne ne peut le promettre.
07:21En revanche, quand on attrape quelqu'un, quand on chope quelqu'un,
07:24c'est je veux dire, il doit connaître un tarif minimum.
07:26Et donc c'est pour cela que le projet de loi prévoit un sursis.
07:30Et c'est tout, comme un avertissement, comme un carton jaune.
07:33Au bout du deuxième carton jaune, on est expulsé du match.
07:35Au bout du deuxième carton jaune, on doit aller en prison, on doit pouvoir révoquer automatiquement ce sursis.
07:39Un seul. Ça existait avant, on l'a supprimé il y a quelques années.
07:43Aujourd'hui, il y a des gens qui peuvent être condamnés avec des dispenses de peine.
07:45Je supprime ça. Si on est condamné, on doit avoir une peine.
07:48Et puis je propose des peines minimales.
07:50Il y a des maximums dans le code pénal.
07:52Il doit y avoir des minimums dans le code pénal.
07:53Il faut laisser au magistrat le soin, évidemment, de fixer la peine pour individualiser.
07:58Et enfin, il faut que les mots correspondent aux choses.
08:00En France, ils doivent le savoir.
08:02Si un magistrat condamne quelqu'un à six mois de prison, il ne va pas en prison.
08:05Parce que la loi est devenue tellement absurde et complexe,
08:08que quand on dit que le code pénal se fait vaut cinq mois, six mois de prison,
08:12il y a un autre article qui dit, à six mois de prison, monsieur, vous ferez un aménagement de peine obligatoire.
08:17C'est intéressant ce que vous dites sur la peine minimale.
08:21Et on va prendre un cas très pratique, les nuits des 13 et 14 juillet derniers.
08:25Vous avez demandé au procureur d'être transparent, ils l'ont été, d'être rapide et efficace, ils l'ont été, d'être ferme.
08:33On a eu des réquisitions extrêmement fermes pour ceux qui s'en sont pris aux forces de l'ordre, par exemple,
08:37ou qui ont brûlé ou cassé.
08:40En revanche, le dernier maillon de la chaîne, un monde sépare la décision du magistrat de la réquisition du parquet.
08:46Et ça, c'était fascinant de voir ça, ce décalage qu'il pouvait y avoir entre la volonté du procureur
08:52et la décision des magistrats présents en comparution immédiate.
08:55Alors, ce n'est pas toujours le cas.
08:57Et en effet, d'abord, je peux aussi dire que, comme c'était le cas, ça a été commenté.
09:02Et je pense qu'il n'y a pas beaucoup de gardes d'essence qui l'ont fait depuis que la chancéderie existe,
09:06après des événements comme ceux du PSG.
09:08C'est un drame absolu, le PSG, parce que ce n'était même pas un match qui avait lieu en France.
09:12Et pourtant, on a réussi à avoir des ordres publics.
09:14Bon, j'ai parfois été pas d'accord, mais individuellement, j'en suis expliqué,
09:18mais je n'interviens pas, puisque je n'ai pas le droit d'intervenir d'après la loi.
09:21Donc, il faut aussi voir ce que peut faire le garde des Sceaux.
09:23Il peut défier une politique pénale générale, mais il ne peut pas donner des ordres, en particulier depuis 2013.
09:27Mais, lorsque des procureurs de la République ne demandent pas de la prison ferme pour des attaques de policiers,
09:32je m'en inquiète.
09:33Et j'essaie de comprendre.
09:33Il y a notamment un fait, c'est pour ça que je n'en veux pas aux magistrats,
09:36j'essaie de comprendre pourquoi il fallait changer la loi.
09:38Il y a un fait que, par exemple, on ne peut pas demander la détention provisoire
09:40pour quelqu'un qui commettrait un délit en lien avec l'ordre public,
09:43parce que ça a été supprimé, voilà, quelques années.
09:46Et donc, je rétablis dans la loi que je propose 10 articles, très simples.
09:49Le monde peut le consulter.
09:50C'est que, désormais, en cas de trouble à l'ordre public, pour un délit,
09:55le procureur de la République peut demander de la détention provisoire.
09:57Donc, en fait, le procureur de la République et le juge ne pouvaient pas enfermer cette personne
10:01parce que la loi était mal faite, mal écrite.
10:03Et puis, enfin, je pense qu'il faut rétablir la liberté du magistrat du siège.
10:08Et c'est normal qu'en démocratie, ni le garde des Sceaux, ni la société ne puissent demander
10:13d'intervenir à la place du magistrat.
10:15Je pense qu'il faut qu'on accepte cette séparation des pouvoirs, qu'elle signe des grandes démocraties.
10:18En revanche, il faut lui donner la liberté de pouvoir condamner des gens à des courtes peines,
10:23voire à des très courtes peines.
10:25Aujourd'hui, le magistrat, il a le choix entre soit envoyer quelqu'un en prison à plus d'un an de prison,
10:29donc il augmente le quantum des peines.
10:31Et il le fait pourquoi ?
10:32Quand il est en face de lui, des récidivistes.
10:34Donc, on envoie en prison des gens qui sont déjà très récidivistes,
10:36qui ont des addictions, qui sont déjà dans un milieu délinquant,
10:39alors qu'on sait tous que c'est au premier fait qu'il faut taper fort.
10:43Pas forcément une peine de prison, mais enfin, après tout, deux mois, trois mois de prison,
10:46ça pourrait peut-être faire remettre droit à un certain nombre de personnes.
10:51Pas le cas tout le temps, il ne faudrait pas les mettre dans les maisons d'arrêt que nous connaissons aujourd'hui.
10:55C'est pour ça qu'on crée des prisons à part,
10:57et des prisons où on ne met pas à côté des narcotrafiques très dangereux ou des islamistes.
11:03Mais la courte peine de prison, ça peut avoir sa vertu.
11:06Ce qui compte, c'est la certitude de la peine, ce n'est pas sa grosseur.
11:09Ça ne sert à rien de mettre une grosse peine de prison à quelqu'un qui en est à cinquième, dixième, quinzième fait.
11:13En revanche, condamner quelqu'un au premier fait, je pense que c'est de nature à changer la société.
11:18Jules Torres, plus que des mesures et une dizaine de mesures dans ce projet de loi,
11:22on a un sentiment que ce que vous voulez faire, c'est de changer complètement le modem de cette justice
11:26qui est un petit peu désapprouvée par les Français année après année.
11:29Et on a aussi l'impression que vous voulez assumer une sorte de rupture
11:32face à l'échec de certains gardes des Sceaux précédents.
11:36Vous voulez faire une rupture avec les années Taubira et même, on pourrait dire,
11:39avec les années Belloubet et Dupond-Moretti ?
11:41Je pense qu'ils ont chacun essayé de faire ce qu'ils ont pu.
11:43Et moi, je prends l'exemple d'Éric Dupond-Moretti.
11:45Il a beaucoup aidé à la pénitentiaire, au travail des agents pénitentiaires.
11:49Il a donné les moyens, Éric Dupond-Moretti, c'est grâce à ces moyens défendus par Éric Dupond-Moretti
11:53que je peux mettre la lutte contre le narcomandie en premier signe.
11:58C'est grâce à ces moyens que désormais on fait 30% des réponses judiciaires de plus.
12:03Et je ne veux pas, c'est très difficile d'être ministre,
12:05parce que je ne veux pas vouer aux gémonies.
12:06En revanche...
12:07Sur l'aide de fermeté, il était...
12:07En revanche, non !
12:09C'est-à-dire que jamais vous ne prononcerez le sentiment d'insécurité, par exemple ?
12:12Ou alors, est-ce que vous partagez cette position ?
12:14Non, non.
12:14Parce que c'était en réponse à votre expression, à votre formule,
12:18l'ensauvagement de la société.
12:19Chacun son style, et on a s'en expliqué à Éric Dupond-Moretti,
12:22ce n'était pas mon style, et voilà.
12:24Mais pour autant, c'était un excellent collègue.
12:26Pendant les émeutes de 2023, j'ai eu un garde-d'asso avec moi,
12:29extrêmement ferme, pour faire condamner des personnes.
12:31Oui, mais si vous me permettez, pendant les émeutes de 2023,
12:34vous étiez le premier à vous étonner de voir que les 200 personnes
12:37qui pouvaient être interpellées n'étaient pas derrière les barreaux.
12:40Et vous avez eu un échange avec...
12:42Alors, c'était pendant la Nouvelle-Cadonie.
12:43Ah oui, la Nouvelle-Cadonie, pardon.
12:44On a eu tellement d'émeutes que je ne m'y parle pas.
12:47Il y avait une différence d'appréciation entre vous deux.
12:49On a des différences de personnalité, et c'est heureux.
12:51C'est sûr que je ne suis pas Éric Dupond-Moretti, il n'est pas moi.
12:54Mais je le respecte, il a fait ce qu'il a pu.
12:56Il a au moins donné des moyens à un ministère très paupérisé.
12:58300 000 forces de l'ordre, il y avait moins de 8 000 magistrats.
13:01Ça peut s'expliquer.
13:02Cependant, il est certain que le style, comme vous le dites,
13:07pour moi, c'est d'abord un style qui consiste, encore une fois,
13:09à faire que les mots correspondent à la réalité de ma province,
13:12du Nord, de la France, de Tourcoing,
13:14lorsque ma maman lit la voie du Nord.
13:16Elle n'est pas pour que tout le monde aille en prison, ma maman.
13:18Mais elle est pour que le type qui a volé peut-être 4 fois la mobilette,
13:20s'il marquait 3 mots de prison, il fasse de la prison.
13:22Ou que le juge, ab initio, c'est-à-dire sur le siège,
13:25ils disent « Brasse électronique ».
13:26Et le lendemain, il est en brasse électronique.
13:28Ça ne va pas du tout quand on a une justice
13:29où le magistrat dit A, le juge d'application des peines dit B,
13:33et puis ensuite, les moyens manquants ou les SPIP,
13:36les agents d'insertion de promotion, font C.
13:38Là, même pour la victime, même pour le condamné,
13:41ça ne va pas du tout.
13:42Donc, ce que j'essaie de faire, c'est un process industriel,
13:45la justice, avec beaucoup d'individualisation,
13:47c'est de faire qu'à la justice, on puisse faire des décisions rapides.
13:51Je préfère qu'elles soient moins fermes en quantum de peine,
13:55mais faites immédiatement.
13:57Qu'on construise des places de prison,
13:58ce n'est pas honteux de le faire.
14:00Qu'on différencie les détenus et les prisons,
14:02parce que nos prisons sont en état lamentables,
14:03il faut aussi se le dire,
14:04qu'il y a sa fabrique aussi de la récidive,
14:06mais surtout qu'on ne soit pas angélique.
14:08Et je vais vous dire quelque chose qui me paraît très important.
14:11Il faut que le garde des Sceaux puisse dire
14:13que bien sûr, on fait ça pour la victime.
14:16Bien sûr, on fait ça pour le condamné
14:18qui doit à la fin s'insérer ou se réinsérer.
14:21Mais on fait ça aussi pour la société.
14:23Et je pense que les décisions qui sont prises
14:25doivent être aussi prises vis-à-vis de la société
14:27qui en effet se dit, pour une partie d'entre eux,
14:30moi de là où je suis à Tourcoing, je l'entends tous les jours,
14:32voilà, on n'a pas l'impression que le système
14:35a compris le besoin de fermeté,
14:37alors que je constate tous les jours que des magistrats le souhaitent,
14:39mais le système les en empêche.
14:41Dans un instant, je vais vous donner la parole, Georges Fenech,
14:43mais M. le ministre, j'ai essayé de regarder un peu les réactions
14:45dans cette corporation de la justice.
14:48J'ai vu peu de réactions, pour ne pas dire pas de réactions positives.
14:52En revanche, je suis tombé sur un tweet de Fabien Van Damerlich,
14:55qui est le secrétaire général d'Alliance, un syndicat de police,
14:57qui dit, enfin, enfin un ministre qui avance en direction
15:00d'un choc d'autorité, fin du sursis automatique,
15:04un seul sursis par condamné, peine minimale,
15:07nous réclamons ces mesures depuis des années,
15:09Gérald Darmanin a le courage de vouloir les mettre en place.
15:12J'ai entendu, à côté de ça,
15:14la secrétaire générale du premier syndicat de magistrats,
15:17lorsqu'on lui parlait de ce système qui était laxiste,
15:20répondre, j'ai entendu cette petite musique populiste.
15:24Voilà la réponse du premier syndicat de magistrats.
15:27Donc comment vous expliquez finalement que Fabien Van Damerlich,
15:30à l'époque, je me rappelle de sa formule,
15:32c'était le problème de la police, c'est la justice,
15:34vous soutiennent, et que vous n'ayez pas ce soutien public
15:36des magistrats aujourd'hui ?
15:38Bon, d'abord, quand on est ministre,
15:39forcément l'administration et les syndicats
15:41qui composent une petite partie de cette administration
15:44sont opposés aux réformes du ministre.
15:45Bon, quand j'ai fait l'impôt à la source à Bercy,
15:47les syndicats étaient opposés à cela.
15:49À le ministère de l'Intérieur,
15:51je salue l'Alliance police nationale,
15:52on s'est parfois opposés à des réformes
15:55que je faisais pour la police.
15:56Bon, là, je vais demander des changements
15:58très importants pour les magistrats.
16:00En même temps, je pense qu'ils voient que je me bats pour eux,
16:03je suis fier d'être ministre de la Justice.
16:04Ils ont un ministre qui a obtenu la loi de programmation
16:06à l'euro près, alors que tous les autres
16:08connaissent les difficultés budgétaires.
16:10On a 1 600 emplois supplémentaires,
16:12plus que les dernières.
16:13Plus que les dernières.
16:15Je pense qu'ils le voient.
16:16Alors ensuite, c'est vrai que je vais changer
16:17un certain nombre de fonctionnements
16:19dans la justice pénale.
16:20Je pense qu'il y a à comprendre
16:23que la rapidité de la décision,
16:27qui ne doit pas être la précipitation,
16:29mais la rapidité de la décision
16:30est aussi importante,
16:31et la certitude, bien sûr,
16:33de cette décision de justice
16:34est aussi importante que le quantum de peine.
16:36Ça, c'est quelque chose qu'il faut changer.
16:37On a un système judiciaire
16:38qui est fait de telle sorte
16:39qu'on est dur qu'avec les récidivistes.
16:42Il faut qu'ils soient beaucoup récidivistes
16:43pour qu'on soit très dur.
16:45Mais du coup, on s'étonne
16:46que sortant de prison,
16:46ils sont très récidivistes.
16:4760% d'entre eux récidient dans les 5 ans.
16:49Mais en entrant de prison,
16:50ils sont très récidivistes.
16:52Donc, je dis aussi aux magistrats
16:55une partie d'entre eux
16:56qui se posent des questions.
16:57C'est notre système actuel
16:58qui nous a menés à la récidive.
17:01Vous savez, il y a beaucoup de monde
17:03dans les prisons.
17:05On est venus me voir depuis 3 mois
17:06pour me dire qu'il me faut une mesure
17:07de régulation carcérale.
17:08Pendant le Covid, par exemple,
17:09on a libéré des détenus de façon sèche
17:11parce que ça devenait invivable en prison.
17:14J'ai refusé de faire cette mesure
17:15de régulation carcérale.
17:17Parce que j'aurais dit,
17:18vous voyez, on l'a fait il y a 3 ans,
17:19ça a mené à quoi ?
17:20Encore plus de monde dans les prisons qu'hier.
17:22C'est notre système qui mène
17:23à la surpopulation carcérale.
17:24Dans les années 60,
17:26les gens passaient en moyenne
17:274 mois de prison.
17:29Dans les années 80,
17:30à peu près 6 à 7 mois de prison.
17:32Dans les années 2000,
17:348 à 9 mois de prison.
17:35Et en 2024, 11 mois de prison.
17:38Comment vous expliquez
17:38qu'un système qui envoie
17:40de plus en plus longtemps
17:41les gens en prison
17:42crée encore plus de récidive
17:44alors que la moitié des peines de prison
17:46ne sont pas effectuées ?
17:48C'est le système.
17:49J'ai du magistrat,
17:49je sais que ce n'est pas facile de changer,
17:51mais il faut changer.
17:52Mais pardonnez-moi,
17:52Monsieur le ministre,
17:53vous êtes le premier à expliquer
17:55que ce que vous mettez en œuvre,
17:56ce sont des mesures de bon sens.
17:58Vous aurez pu rajouter bon sens populaire
18:00puisque, une nouvelle fois,
18:01je le dis,
18:01à chaque sondage qu'on peut produire
18:03pour CNews, Europe 1 ou JDD,
18:057 à 8 Français sur 10
18:06sont d'accord avec vos mesures.
18:08Est-ce que ces magistrats
18:09vivent dans un autre monde
18:11que les Français
18:12qui sont en souffrance
18:13et qu'ils attendent,
18:15ces Français-là,
18:16qui attendent une mesure,
18:18un choc d'autorité
18:18pour reprendre le mot de Monsieur Van Lerley ?
18:20Mais je ne crois pas...
18:21Regardez,
18:21moi, au ministère de la Justice,
18:22mon cabinet ministériel
18:24est composé de magistrats
18:25que je ne connaissais pas
18:26avant d'arriver.
18:27La direction des affaires criminelles
18:28et des grâces,
18:29elle est remplie de magistrats
18:30qui ont écrit ce projet de loi
18:31et je crois que tous les jours
18:32des magistrats qui disent
18:33« Allez-y, continuez ! »
18:34Qu'il y ait des difficultés,
18:35des changements,
18:36que les syndicats en profitent
18:36pour faire avancer
18:37des mesures catégorielles,
18:38de revendications,
18:39c'est normal.
18:40Mais vous savez,
18:41moi, je parle avec tout le monde,
18:42y compris avec le syndicat de la magistrature,
18:44y compris avec le syndicat FO.
18:45Madame Brugère,
18:46du syndicat FO,
18:46elle soutient, je crois,
18:47les mesures que je propose.
18:49Ce qui est important,
18:50ce n'est pas...
18:51Bien sûr,
18:56c'est ce que je vous dis.
18:56Il y a un monde
18:57qui sépare les syndicats
18:58de la magistrature
18:59qui a condamné fermement
19:01votre mesure, par exemple,
19:02sur les prisons de haute sécurité.
19:04Ils ont communiqué à la seconde.
19:05Oui, mais ils ont le droit de le faire,
19:07c'est la démocratie.
19:08Sauf que c'est moi le ministre
19:09et je pense qu'une grande partie
19:11des Français considère
19:12qu'il ne faut plus jamais
19:12qu'un drame
19:13comme l'assassinat
19:14des agents d'Incarville existe.
19:16Juste terminez sur un point,
19:17le bon sens, c'est quoi ?
19:18Aujourd'hui,
19:18on fait des aménagements de peine
19:19pour des étrangers
19:20qui sont sous OQTF.
19:22C'est-à-dire que...
19:23C'est la loi.
19:24C'est la loi.
19:25Les magistrats,
19:25ils appliquent la loi.
19:26Ils sont bon à la bouche
19:27de la loi, les magistrats.
19:28Donc la loi va être changée
19:29et ils appliqueront
19:29la loi nouvelle.
19:30Ça veut dire qu'il y a des gens
19:31à qui on aménage la peine
19:33de sortie de prison
19:34parce qu'on pense
19:35qu'ils vont avoir un emploi,
19:36parce qu'ils vont s'insérer,
19:37alors qu'ils sont sous OQTF.
19:38Ben non.
19:39J'essaie d'expliquer à tout le monde
19:40que l'OQTF,
19:40il a vocation à partir.
19:41On ne va pas aménager sa peine.
19:43Il n'a pas vocation
19:43à s'insérer dans la société.
19:51Donc, ce bon sens populaire,
19:55en effet,
19:55il n'a rien d'extraordinaire.
19:58On va essayer, encore une fois,
19:59que les mots correspondent
20:00aux choses du ministère de la Justice.
20:01Un étranger condamné, irrégulier,
20:03il doit partir de France
20:04quand il a fini sa peine.
20:06Non mais alors,
20:06excusez-moi,
20:07on allait sur ce terrain-là
20:08parce qu'on voulait y aller
20:09un peu plus tard,
20:09mais c'est très intéressant.
20:10Il y a une surpopulation
20:11des étrangers en prison.
20:15C'est 25% d'étrangers
20:18dans les prisons françaises.
20:20Vous parlez des OQTF,
20:21pour avoir une OQTF
20:22ou aussi un laissé-passer consulaire.
20:24Donc, c'est difficile
20:25de l'appliquer aujourd'hui.
20:26On sait quelles sont
20:27les difficultés en France.
20:28Est-ce que vous envisagez,
20:29par exemple,
20:30de travailler avec des pays tiers
20:32et pour pouvoir expulser
20:34ces personnes-là ?
20:35La réponse est oui,
20:36mais aujourd'hui,
20:36je ne sais pas si vous le savez.
20:38J'y travaille.
20:39J'y travaille aujourd'hui
20:39avec le Maroc.
20:40J'y travaille avec le Brésil
20:41parce qu'on a, par exemple,
20:421000 Brésiliens
20:42dans les prisons
20:43entre la Guyane
20:44et le reste du territoire national.
20:46Nous avons des accords
20:48où il faut que le détenu
20:49soit d'accord
20:49pour être expulsé.
20:50Alors, les prisons françaises
20:51ont beau être horribles,
20:53ils n'ont pas pour autant
20:53envie de faire
20:54la fin de leur peine
20:55au Maroc ou au Brésil.
20:57Donc, nous allons changer ça.
20:58Je remercie le gouvernement marocain,
20:59je remercie le gouvernement brésilien.
21:00Mais il y a aussi 25%
21:02de troubles psychiatriques
21:03en prison.
21:04En prison, malheureusement,
21:05ce n'est pas très beau pour la France.
21:06On enferme une partie des gens
21:08qui ont des troubles psychiatriques.
21:09Ils n'ont rien à faire là.
21:10Et il y a aussi,
21:11parmi les prisonniers,
21:12les détenus,
21:12et ce n'est pas une explication,
21:13ce n'est pas une excuse,
21:14vous me connaissez assez.
21:15Enfin, il y a 45% de personnes
21:16qui sont sous le seuil de pauvreté
21:17et il y a 30% de gens
21:19qui ont des problèmes d'illettrisme.
21:20Donc, la prison,
21:20c'est un lieu
21:21où on pourrait largement
21:22améliorer le fonctionnement.
21:23Mais c'est sûr que les étrangers
21:24ont vocation à terminer leur peine
21:25à l'extérieur.
21:27Les personnes qui sont atteintes
21:28de troubles psychiatriques
21:28allaient en hôpital psychiatrique.
21:30Déjà, 50% des personnes
21:32qui sont en prison
21:32pourraient être, si j'ose dire,
21:34accompagnées ailleurs
21:35que dans nos prisons.
21:35On parlera du trafic de drogue
21:37et des prisons de haute sécurité
21:38dans un instant.
21:38Mais avant cela,
21:39peut-être, Georges Fenech,
21:40avec une question...
21:41Sûrement même.
21:42Sûrement même deux,
21:43si vous voulez.
21:43Sûrement même.
21:45Non.
21:46En fait, votre loi,
21:49elle a bienvenu
21:49dix articles simples
21:52qui réparent, en fait,
21:54des erreurs totales
21:56qui ont été commises
21:57par vos prédécesseurs,
21:59dont Mme Belloubet,
22:00qui faisait partie
22:01du même gouvernement
22:01que le vôtre
22:02et qui a supprimé
22:03les courtes peines d'emprisonnement.
22:05Et donc, moi, je dis
22:06bienvenue, effectivement,
22:07à cette réparation,
22:08de même que vous réparez l'erreur
22:10de Mme Taubira
22:11d'avoir permis
22:12des sursis à répétition.
22:13C'est très bien.
22:14Le seul, peut-être, critique
22:15qu'on pourrait faire,
22:16et je m'en suis entretenu,
22:17d'ailleurs, avec Mme Brugère,
22:18que vous citiez tout à l'heure,
22:20qui soutient votre projet aussi,
22:22rare parmi les syndicats,
22:24c'est d'avoir allongé
22:25la durée d'aménagement
22:27des peines
22:27jusqu'à deux ans.
22:30Ça avait été fait par erreur,
22:32balayons devant notre porte,
22:33sous Nicolas Sarkozy,
22:34à l'époque.
22:35Ça avait été rectifié,
22:36voyez-vous,
22:37comme ça change à chaque fois,
22:38sous M. Macron.
22:39Et vous rétablissez à un an,
22:42donc sur M. Macron au début,
22:43Mme Belloubet,
22:44et vous rétablissez
22:45l'aménagement possible
22:47jusqu'à deux ans d'emprisonnement.
22:48Et, vous permettez,
22:49je termine ma question
22:51sur un autre point.
22:53N'évacuez pas trop facilement,
22:54M. le ministre,
22:55la question des juges politisés.
22:58Vous dites,
22:59il n'y a pas de justice laxiste,
23:00pardon,
23:01la culture de l'excuse,
23:02elle existe depuis l'école,
23:04la magistrature,
23:05le mur des cons,
23:06faut-il vous le rappeler.
23:08Est-ce qu'il est normal
23:08que des magistrats
23:09aillent distribuer des guides
23:11à des manifestants
23:12pour savoir comment se comporter
23:14en cas d'interpellation ?
23:16Est-ce qu'il est normal
23:16que des juges appellent
23:17à faire battre un candidat
23:18à la présidentielle ?
23:19Vous voyez de qui je veux parler,
23:21etc.
23:22Donc,
23:22vous êtes aussi gardien
23:23de cette séparation des pouvoirs,
23:24vous l'avez dit,
23:25séparation des pouvoirs,
23:26mais il faut aussi
23:27que la justice soit indépendante
23:28de l'idéologie.
23:29Voilà ce que je souhaitais
23:30vous poser comme question.
23:32– Oui,
23:32il y a plusieurs questions
23:32d'abord dans le mur des cons,
23:36qui est un drame absolu.
23:38Moi,
23:38j'étais en classe
23:39dans la même école
23:40que Mme Schmitt
23:41qui a été assassinée
23:43et dont le papa
23:43était affiché
23:45à côté d'autres personnes
23:46qui ne méritaient
23:46pas du tout
23:47d'être tombées
23:47sur le mur des cons,
23:48mais enfin qui montrent
23:48l'ignominie de cela.
23:50Le syndicat de la magistrature
23:51a été condamné.
23:52– 500 euros d'amende
23:53avec sursis.
23:53– Non,
23:54peut-être qu'on peut trouver
23:55que la peine
23:56n'est pas à la hauteur.
23:56– Et la présidente promue.
23:58– Mais elle a été condamnée.
23:59C'était il y a longtemps
24:00et je constate d'ailleurs
24:02que les syndicats,
24:04ils ont la parole libre.
24:06Moi,
24:06je suis un démocrate
24:07et j'accepte
24:07que leur parole soit libre.
24:09En revanche,
24:10j'essaye de montrer
24:10qu'il y a une légitimité politique
24:12et que quand le ministre
24:14et le Parlement
24:14décident de quelque chose,
24:15ce n'est pas parce qu'on a
24:16en face de soi
24:16des militants
24:17et je les respecte profondément,
24:19mais ce n'est pas pour autant
24:20qu'on va se coucher
24:21ou d'être à l'écoute
24:22totalement de ces militants.
24:25Le fait d'avoir
24:25le syndicat de la magistrature
24:26ne m'empêche pas
24:27de leur enchercher soi,
24:28ne m'empêche évidemment pas
24:29de proposer
24:30et j'espère de modifier
24:31la loi,
24:32comme j'ai fait hier,
24:33les prisons de haute sécurité
24:34malgré leur opposition
24:34la plus absolue.
24:35La preuve du pudding,
24:36c'est qu'il se mange.
24:37On a fait la prison
24:38de haute sécurité.
24:39Deuxième sujet,
24:40l'aménagement de peine.
24:40Alors pour que les Français
24:41peut-être comprennent
24:42ce que nous disons,
24:43moi, ce que je souhaite,
24:44c'est la liberté totale
24:45du magistrat.
24:45Aujourd'hui,
24:46il est contraint
24:46par plein de règles
24:47qui l'empêchent
24:47de faire des choses
24:48qui permettent
24:49d'individualiser
24:50la condamnation.
24:52Ce que je souhaite,
24:53c'est qu'à binitio,
24:54c'est-à-dire
24:54sur le siège du juge,
24:56on dise
24:56quelle est la peine.
24:58Moi, je ne souhaite pas
24:59que tout le monde
24:59aille en prison
24:59parce que je vais vous dire,
25:01je pense qu'en prison,
25:02on doit envoyer
25:03les gens dangereux.
25:04Il y a aujourd'hui
25:0550% de gens
25:06qui sont en prison
25:06qui n'ont fait aucune
25:08violence contre les personnes.
25:10Il y a 15-20%
25:11de gens qui ont fait
25:12des délits routiers.
25:13Il y a des escroqueries financières.
25:15Il y a des attaques
25:16contre les biens.
25:17Ce n'est pas bien.
25:17Mais je pense,
25:18dans un monde normal,
25:20qu'on devrait envoyer
25:20en prison
25:21les gens dangereux,
25:22dangereux pour la société,
25:24dangereux pour les femmes,
25:25contre les enfants,
25:26contre les policiers
25:27et peut-être trouver
25:29d'autres moyens
25:29de condamner,
25:31bien sûr,
25:31les privés de liberté.
25:32En Espagne,
25:32il y a l'incarcération
25:33à domicile.
25:34Il y a des choses
25:34qui fonctionnent assez bien.
25:36On n'est pas obligé
25:36de mettre tout le monde
25:37dans l'eau carcérale.
25:38Je pense que c'est au juge
25:39d'individualiser.
25:40Alors, j'ai fait la proposition,
25:41en effet,
25:42de supprimer
25:42toute forme de contrainte
25:44d'aménagement obligatoire
25:45et d'agrandir un peu
25:47l'aménagement
25:48à deux ans.
25:50On aura un débat au Parlement.
25:51On verra bien.
25:51Ce qui est vrai,
25:52M. Fenech,
25:53vous connaissez bien
25:53ce sujet,
25:54c'est que je suis un garde des Sceaux
25:55qui, en même temps,
25:56change profondément
25:57la loi pénale
25:58et a peu de places de prison.
26:00Donc, je vais devoir
26:01construire beaucoup
26:02de places de prison.
26:03Alors, pourquoi ça n'a pas
26:04été bien fait ?
26:05On pourrait y revenir.
26:06Vous avez vu que j'ai lancé
26:07un certain nombre
26:07de constructions modulaires.
26:09Ce qu'on faisait en sept ans,
26:10maintenant, on va le faire
26:10en un an et demi.
26:11Quand vous dites
26:11je vais construire
26:12beaucoup de places de prison,
26:13c'est combien,
26:14en combien de temps ?
26:15En un an et demi.
26:15Aujourd'hui,
26:16on met sept ans pour construire.
26:21La fin de l'année,
26:23j'ai accéléré
26:231 400 de constructions.
26:25J'ouvre la prison
26:25de Nîmes 2
26:27le 15 août.
26:29Un petit peu avant
26:29le 12 ou le 13 août.
26:31J'ouvre une prison
26:31dans l'Aube
26:32au mois d'octobre.
26:33J'ouvre Beaumet 3
26:34à Marseille
26:35à la fin de l'année.
26:36Donc, on a accéléré
26:37et surtout,
26:38les prisons modulaires
26:39en béton
26:40changent totalement
26:41la façon
26:41de construire les prisons.
26:42Hier, c'était sept ans
26:42pour construire.
26:43Maintenant, ce sera
26:4418 mois.
26:45Mais, vous voyez bien
26:46que si on multiplie
26:47les courtes peines,
26:48si la justice
26:49est plus ferme,
26:49alors même
26:50qu'on a une surpropriation carcérale,
26:52il faut bien
26:52que nous puissions
26:53accueillir toutes ces personnes.
26:55Je ne vais pas envoyer
26:55des gens
26:55qui ont une courte peine
26:56de prison
26:56dans les maisons d'arrêt
26:57à côté de narco-bandits
26:59et de séparatistes islamistes.
27:01Je vais les envoyer
27:01dans des endroits
27:02de privation de liberté
27:04mais qui ne demandent
27:04pas de miradors,
27:05qui ne demandent pas
27:05de barbelés
27:06et qui demandent
27:07une façon
27:08de les contrôler différente.
27:09Monsieur le ministre,
27:10il nous reste peu de temps
27:11et c'est vrai
27:11qu'on pourrait en parler
27:12pendant des heures
27:12de la justice,
27:13bien évidemment.
27:14Je voudrais qu'on revienne
27:14sur la justice
27:15et le trafic de drogue
27:16sur les prisons
27:17de haute sécurité.
27:18Vendin Le Vieil,
27:18aujourd'hui,
27:19vous avez décidé
27:19pour la première fois
27:20de l'histoire
27:21de transférer
27:21avec le renfort
27:22de l'armée
27:2311 détenus.
27:23On va découvrir
27:24les images ensemble.
27:26C'était les individus
27:27les plus dangereux.
27:28C'est un avion de l'armée
27:29qui a été affrété.
27:31Ces images-là,
27:33quand on les voit,
27:33on a l'impression
27:33qu'on n'est pas en France.
27:35Il y a souvent
27:35cette expression
27:36« la France est-elle
27:37en voie de mexicanisation ? »
27:39Et le ministre de l'Intérieur
27:40parle souvent de guerre
27:41contre le narcotrafic.
27:43Et est-ce qu'aujourd'hui,
27:44quand on voit ces images-là,
27:46on considère
27:46qu'on avance peu à peu
27:47dans cette France mexicanisée ?
27:50Moi, je crois
27:50que nous sommes
27:51à un point de bascule
27:52contre le trafic de drogue
27:53où les organisations criminelles
27:54ont un tel poids financier,
27:56une telle désinimisation
27:57de la violence
27:58qu'ils peuvent s'en prendre
27:59à des avocats,
28:01des magistrats,
28:01des femmes et des hommes politiques,
28:03des policiers,
28:03des journalistes.
28:04Au Pays-Bas, en Belgique,
28:05on assassine dans la rue
28:06vos confrères
28:07qui font des enquêtes
28:08ou des avocats.
28:09On n'en est pas là
28:09parce qu'on est encore
28:10un État
28:10avec une justice et une police.
28:12Mais il faut faire attention.
28:13Moi, je ne suis pas là
28:13pour rejuger
28:15les personnes
28:15qui ont été condamnées
28:16ou qui pourraient l'être.
28:18Je n'ai pas
28:18de sadisme pénitentiaire.
28:20J'entends.
28:21Avant d'un le vieil,
28:22dans la prison d'hôte de sécurité,
28:23ce que nous faisons,
28:24c'est que nous privons
28:25de communication extérieure
28:26des gens
28:27qui commandent des assassinats,
28:28qui commandent du blanchiment d'argent,
28:29qui commandent des points de deal.
28:31Et donc, avant d'un le vieil,
28:32nous organisons
28:33la vie pénitentiaire
28:35pour concentrer
28:36les moyens technologiques
28:37pour que plus aucun téléphone
28:38ne rentre.
28:38Parce que quand un agent pénitentiaire
28:40voit un détenu
28:42qui lui dit
28:43« Bon anniversaire
28:44à votre fille aujourd'hui »,
28:45qu'est-ce que vous pensez
28:45qu'il fait l'agent pénitentiaire ?
28:47Il a peur.
28:48C'est normal.
28:49Quand on peut proposer
28:50comme M. Amra propose
28:512 millions d'euros d'argent
28:52aux policiers roumains
28:53après 8 mois de cavale
28:54pour l'arrêter.
28:55Pensez que la surface financière
28:56de cette organisation
28:56n'est pas capable
28:57de corrompre
28:58des organisations entières.
28:59Donc nous devons
28:59concentrer les moyens.
29:01Par exemple,
29:01c'est 100 détenus
29:02pour 20 agents pénitentiaires
29:03dans une prison normale.
29:04Là, c'est 101 détenus
29:05pour 250 agents pénitentiaires.
29:06Pour ce projet-là,
29:08vous avez été attaqué
29:08politiquement,
29:10mais vous avez été
29:10surtout attaqué
29:11devant les tribunaux.
29:13Vous avez un avocat
29:14d'un des détenus,
29:15d'ailleurs c'est un chef de gang,
29:16cet avocat vous a attaqué
29:17devant la Cour de justice
29:18de la République.
29:18Oui, mais ça s'appelle
29:19de l'intimidation.
29:20Mais comme on a essayé
29:21d'intimider les agents pénitentiaires
29:22en attaquant chez eux,
29:23il y en a qui ont été attaqués
29:23à la Kalachnikov chez eux,
29:25on a brûlé leur maison,
29:26comme il y a des menaces
29:26qui peuvent peser sur moi.
29:28Mais moi, mon rôle
29:29des menaces de justice,
29:30c'est de protéger les Français.
29:31Et en cinq mois,
29:32en cinq mois,
29:32dans un gouvernement
29:33où il n'y a pas beaucoup
29:34de majorité
29:34avec des difficultés politiques
29:36extrêmement fortes,
29:36on a fait la première grande,
29:39je crois, victoire
29:40contre le narco-banditisme.
29:42En cinq mois,
29:42on a fait une prison
29:43de haute sécurité.
29:43Monsieur le ministre,
29:44parlons à présent,
29:45vraiment,
29:45il nous reste peu de temps.
29:46Je veux absolument
29:47qu'on parle d'un phénomène
29:49très inquiétant,
29:50c'est l'antisémitisme en France.
29:51Les chiffres sont en train
29:52d'exploser.
29:52Je pense aux téléspectateurs
29:53français de confession juive
29:55qui nous regardent,
29:56qui ont changé
29:59vous avez des étudiants
30:00qui arrêtent d'aller
30:01à l'université.
30:02Je le disais,
30:03les chiffres ont explosé
30:04en 2025.
30:052024,
30:06c'est 1470 actes.
30:08Quand vous êtes
30:09français de confession juive,
30:10vous pouvez être agressé
30:11sur la promenade des Anglais,
30:13vous pouvez être insulté
30:13sur les réseaux sociaux,
30:15frappé parce que vous portez
30:16une kippa,
30:16parce que juif.
30:17Aujourd'hui,
30:19les individus
30:20qui s'en prennent
30:22à ces français
30:23de confession juive,
30:24ils risquent quoi ?
30:25Quelle est la ligne
30:26aujourd'hui
30:27du ministère
30:28que vous dirigez ?
30:28Quand je suis arrivé
30:29au ministère de la Justice,
30:31j'ai pris une circulaire
30:31de politique pénale.
30:32J'ai demandé au procureur
30:33de la République
30:33d'appliquer trois priorités.
30:35Pas 50,
30:36trois.
30:36Elle fait trois pages.
30:37Elle a été rendue publique.
30:38Un, la lutte contre
30:39le narcomanditisme.
30:40Deux, les violences faites
30:40aux femmes et aux enfants.
30:41Trois, les actes antisémites
30:42et de manière générale
30:43les actes contre la société
30:45ou ce que pense être
30:46la nation française.
30:47Dont évidemment,
30:48en premier lieu,
30:48la lutte contre l'antisémitisme.
30:50Donc la demande,
30:51l'instruction que je viens
30:52au procureur de la République,
30:52c'est de poursuivre
30:53systématiquement.
30:53Maintenant,
30:55c'est le travail
30:56du ministre de l'Intérieur
30:56de lutter en premier
30:57contre l'antisémitisme.
30:58Je l'ai fait pendant
30:59quatre ans et demi
30:59en protégeant,
31:00je crois,
31:01mieux que dans
31:01beaucoup de pays d'Europe
31:02malgré les drames
31:04et les difficultés,
31:04les menaces
31:05de nos compatriotes juifs.
31:07Mais j'ai vu
31:07l'actualité
31:10de quelqu'un
31:11qui continue
31:11ou qui pourrait
31:12alors que la France
31:13lui apporte l'accueil.
31:16Publier des vidéos
31:17d'Hitler,
31:19appeler au massacre
31:20de nos compatriotes juifs.
31:21Cette personne
31:22n'a plus rien à faire
31:23sur le territoire
31:23de la République.
31:24Vous allez faire comment ?
31:25C'est une réfugiée palestinienne ?
31:26D'abord,
31:27elle n'est pas,
31:27à mon avis,
31:28je pense,
31:29puisque j'ai compris
31:30les déclarations
31:30de M. le ministre d'Intérieur
31:31pour lesquelles je souscris complètement,
31:32elle n'a pas eu
31:33à ma connaissance l'asile.
31:34Mais il est évident
31:36que même si elle devait
31:36avoir l'asile,
31:37des dispositions
31:38de la loi immigration
31:39que j'ai portées
31:39permettent de pouvoir
31:41retirer la protection asilaire.
31:43Donc ce qui est certain,
31:44c'est qu'il y a assez
31:44d'antisémites en France,
31:46il n'y a pas besoin
31:47d'en importer.
31:47– Eh bien, écoutez,
31:49merci beaucoup,
31:49M. le ministre,
31:51d'être venu sur le plateau.
31:53On avait une contrainte.
31:54Je n'ai pas mis mes lunettes,
31:55mais je crois qu'il est 36.
31:57Bon, on a une minute de retard.
32:00Est-ce qu'on peut avoir
32:00une toute dernière question,
32:02quand même,
32:02parce que quand on parle
32:03d'antisémitisme,
32:04il faut revenir aussi
32:05sur ce climat,
32:06cet antisémitisme d'atmosphère,
32:08cet antisémitisme
32:09teinté d'antisémitisme.
32:11Et beaucoup de téléspectateurs
32:12qui nous regardent
32:13se disent,
32:13mais parfois,
32:14ce sont des élus
32:15qui prennent la parole,
32:16qui peuvent être accusés
32:18d'apologie de terrorisme,
32:20de tweets antisémites.
32:22Que fait la justice ?
32:24Que fait la justice
32:24quand on explique
32:26que le Hamas
32:27est un groupe de résistance,
32:28quand le 7 octobre,
32:29finalement,
32:30n'était pas un acte terroriste ?
32:32Que peut-il se passer ?
32:33Et pourquoi ça met
32:33autant de temps aujourd'hui ?
32:34– Vous savez,
32:35quand j'étais ministre de l'Intérieur,
32:36j'étais le premier
32:36à faire un article 40,
32:38c'est-à-dire une dénonciation
32:38à la justice
32:39auprès d'un premier de la République
32:40contre Mme Rima Hassan,
32:42que peu de gens connaissaient
32:43à l'époque.
32:44Et je constate,
32:45on est parfois attaqué,
32:46notamment par la France Insoumise,
32:47qui veut modifier
32:48d'ailleurs le délit pénal
32:50et puis se trouve scandalisé
32:53lorsqu'elle doit répondre
32:53de ses actes
32:55devant des policiers
32:56ou devant des magistrats.
32:57Je constate que la justice
32:58fait son travail.
32:59Donc j'ai bien compris
32:59les doutes qu'il pouvait avoir.
33:00Je vais demander
33:01à mon ministère
33:02un petit résumé peut-être
33:03de tous ces articles 40
33:05et de toutes ces actions
33:06de dénonciation
33:07et je les rendrai publics.
33:08– Eh bien écoutez,
33:09merci M. le ministre
33:10d'être venu dans l'heure des pros.
33:11Une courte pause
33:12et on va revenir évidemment
33:13avec tous nos sujets.
33:14On fera un petit débrief aussi
33:15de cette interview
33:17de Gérald Darmanin.
33:18A tout de suite
33:19dans l'heure des pros.
33:23On poursuit l'heure des pros 2
33:25ensemble avec Georges Fenech,
33:26Jules Torres et Thomas Bonnet
33:27qui avaient la chance
33:27de pouvoir échanger
33:28avec le ministre de la Justice.
33:30Le puni du soir,
33:31il s'appelle Sébastien Ligné.
33:32Ravi de vous retrouver
33:33cher Sébastien.
33:35Sébastien,
33:36pour les téléspectateurs
33:37qui n'ont pas entendu
33:37l'entretien avec Gérald Darmanin,
33:39il y en a peu en France
33:41puisque tout le monde
33:41était dans l'entretien.
33:43Qu'est-ce que vous retenez
33:44des 40 minutes
33:45qu'on a pu passer
33:46avec le garde des Sceaux ?
33:47Moi, je retiens
33:47qu'un ministre de la Justice
33:48qui dénonce un système laxiste,
33:51c'est extrêmement rare.
33:52De mémoire,
33:53je ne l'ai jamais entendu.
33:54En tout cas,
33:55des 8 ans de Macronie,
33:57on n'a jamais entendu
33:57un ministre de la Justice
33:58qui dénonce un système
34:00dans lequel il doit essayer,
34:02tant bien que mal,
34:02de trouver des solutions.
34:04Je retiens deux phrases.
34:05Le système n'a pas compris
34:06le besoin de fermeté,
34:08notre système actuel
34:09qui nous mène
34:09à la récidive.
34:11C'est extrêmement fort.
34:12Il explique aussi
34:12que la loi est mal faite
34:13et mal écrite.
34:14De la part d'un garde des Sceaux
34:15en exercice,
34:16ce sont des mots
34:17qui sont extrêmement forts.
34:18Il y a aussi
34:18le grand point,
34:19si on devait résumer
34:20la vision de Gérald Darmanin
34:22de la Justice,
34:23c'est qu'il explique
34:23que l'important,
34:25l'essentiel,
34:26c'est la rapidité
34:27et l'instantanéité
34:28de la peine
34:28plus que la sévérité
34:29de la peine.
34:30C'est pour ça
34:30qu'il compte revenir
34:33les courtes peines.
34:34Parce qu'il considère,
34:35je pense qu'il a raison,
34:36que la certitude
34:37et la rapidité
34:38produisent des efforts
34:39bien plus importants
34:40qu'une peine
34:40extrêmement lourde.
34:42C'est son idéologie
34:43et je pense que
34:44la petite phrase
34:45et l'annonce
34:45qu'on retiendra
34:46de cet entretien,
34:47c'est qu'il annonce
34:48ce soir qu'il va faire
34:49une liste
34:49de tous les articles 40
34:51qui visent des députés
34:52pour des atteintes
34:54de la France insoumise
34:55notamment,
34:56pour tout leur dérapage
34:57antisémite
34:58ou pro-palestinien.
35:00Il va faire une liste
35:01de la part d'un ministre
35:02et encore une fois,
35:03je trouve un signe
35:03d'un volontarisme politique
35:06qu'on n'a pas beaucoup entendu
35:07chez ses prédécesseurs.
35:08Moi, la sensation
35:09que j'ai eue,
35:10Georges Fenech,
35:10très rapidement,
35:11c'est qu'on avait
35:12un ministre
35:13qui a découvert
35:15un monde
35:15qui était à des années-lumière
35:17de la volonté
35:17des Français
35:18et qui vient remettre
35:19un peu de bon sens
35:20dans cet univers-là.
35:21C'est une corporation
35:22qui déteste,
35:23en revanche,
35:24qu'on aille mettre
35:25le nez dans leurs affaires.
35:27Et c'est cette sensation-là
35:29que j'ai eue.
35:30Oui, non,
35:31mais moi,
35:31j'ai toujours noté
35:32que les grands gardes
35:33des Sceaux,
35:34en fait,
35:34ce n'étaient pas
35:34ni des magistrats
35:35ni des avocats,
35:36excepté peut-être
35:37Van Zander
35:37pour d'autres raisons.
35:39Donc,
35:39il a un regard neuf
35:41et il se confronte
35:43à une réalité
35:44qui était un pouvoir judiciaire.
35:45– Pardon ?
35:46– J'entends ?
35:47Un pouvoir judiciaire ?
35:48– C'est un pouvoir.
35:49– Mais normalement,
35:50c'est une autorité,
35:51la justice,
35:51ce n'est pas un pouvoir.
35:52– Oui,
35:52mais elle se comporte
35:53quelquefois comme un pouvoir,
35:54elle se substitue
35:55quelquefois même
35:56au pouvoir de l'exécutif
35:58en imposant sa vision
35:59idéologique de la société.
36:01C'est ça que j'ai voulu
36:01lui poser comme question
36:03qui me paraît essentielle.
36:04– Thomas Bonnet ?
36:05– Oui, non,
36:05je vous disais juste
36:06la seule limite peut-être
36:08de Gérald Darmanin,
36:09c'est la famille politique
36:10dans laquelle il évolue
36:11parce que vous voyez
36:11qu'il passe après des ministres,
36:12on en a parlé d'ailleurs avec lui,
36:14Madame Belloubet,
36:15Monsieur Dupond-Moretti,
36:16alors oui,
36:16lui affiche une fermeté
36:17et je pense que c'est bienvenu
36:18et vous l'avez dit,
36:19les Français le valident.
36:20Il y a quand même aussi
36:21un environnement idéologique
36:22autour de lui
36:22où c'est vrai que parfois
36:23je peux comprendre
36:24que les Français
36:25puissent parfois être sceptiques,
36:26avoir des doutes
36:27sur les intentions
36:27de Gérald Darmanin
36:28parce qu'il a une famille politique
36:29autour de lui.
36:30C'est ça la seule limite pour lui.
36:31Si demain il doit tracer
36:32sa voie politique,
36:33il faudra aussi
36:33peut-être qu'il pose
36:34quelques marqueurs.
36:35– Je pense aux téléspectateurs
36:36qui nous regardent,
36:37je regardais,
36:37il y avait beaucoup de réactions.
36:38La priorité ce soir,
36:39c'était de parler de la justice
36:40avec un grand J.
36:41Ce n'est pas de revenir
36:42sur ces années place Beauvau,
36:44ce n'est pas de ne pas revenir
36:45sur les Jeux olympiques,
36:46sur les émeutes,
36:47sur toute cette période-là.
36:49Et d'ailleurs,
36:50ce sera très intéressant
36:50de voir s'il va avoir
36:52un plus grand plébiscite
36:55en sortie de ces quelques mois
36:57place Beauvau
36:58que ces places Vendôme,
37:00pardonnez-moi,
37:01que ces années à place Beauvau.
37:03Revenons à l'actualité majeure du jour.
37:05C'est une affaire d'été
37:06au contour de scandales d'État.
37:08Et d'ailleurs,
37:08il en a parlé,
37:09il a dit
37:09on a suffisamment d'antisémites
37:10sur notre sol
37:11pour en ramener en France.
37:13Puisqu'on a accueilli en France
37:15une réfugiée palestinienne
37:16présentée par les médias
37:18comme une élève studieuse
37:19et qui, en fait,
37:21glorifiait Hitler
37:22sur les réseaux sociaux.
37:24On vit dans un monde de fous.
37:26On vit dans un monde de fous.
37:28Qui a versé sa haine anti-juive.
37:30Elle devait faire sa rentrée
37:31à Sciences Po Lille,
37:32logée provisamment
37:33dans le logement
37:34du directeur de Sciences Po.
37:35Tout est dingue dans cette histoire.
37:37Tout est dingue.
37:38Il suffisait juste
37:39d'aller sur Twitter
37:40voir son profil
37:42pour comprendre
37:43qui était cette...
37:44En deux clics !
37:45On l'a fait hier.
37:46On s'est appelé cette nuit.
37:48Ah non !
37:49Non mais c'est incroyable !
37:50Mais en 20 secondes
37:51sur son profil
37:51suffisent à voir
37:52l'idéologie qui est la sienne,
37:54c'est-à-dire
37:54celle peu au prou du Hamas.
37:56Donc c'est vérifiant
37:57de se dire
37:57que les services de l'État
37:58n'ont pas pu voir...
37:59Mais je vais vous montrer
38:00après la réaction
38:01de Jean-Noël Barrault.
38:02Mais c'est affligeant !
38:04Affligeant !
38:05Mais d'abord,
38:06je veux qu'on voit le sujet
38:07parce que ça a une empreinte.
38:08C'est le ministère
38:09des Affaires étrangères
38:10qui a amené
38:11ces 294 réfugiés.
38:14Là, on en voit une.
38:16Qu'est-ce qui se passe
38:16pour les autres ?
38:17Donc voyez les sujets
38:18de Chloé Tarka
38:18qui va tous vous expliquer,
38:20chers téléspectateurs,
38:21et on en parle juste après.
38:22Nouvelle polémique
38:25qui éclabousse
38:26l'université de Sciences Po.
38:28Cette fois-ci,
38:28c'est le campus de Lille
38:30qui suscite la controverse.
38:32L'établissement a accueilli
38:33il y a quelques jours
38:34sous le statut de réfugiée
38:35une palestinienne de 25 ans
38:37lui octroyant une bourse d'études
38:40pour la rentrée
38:40de septembre prochain.
38:42Problème ?
38:43Des propos partagés
38:44par la jeune femme
38:45deux jours seulement
38:46après les massacres antisémites
38:47du 7 octobre
38:48refont surface
38:49sur les réseaux sociaux.
38:51Noura Tala aurait notamment
38:52relayé un appel
38:53à l'exécution des otages
38:55détenus par le Hamas
38:56en précisant
38:58que les exécutions
38:59devaient être filmées
39:00en haute qualité.
39:02Autre sortie antisémite
39:03de la palestinienne
39:04en septembre 2024
39:06lorsqu'elle aurait reposté
39:08des publications
39:09glorifiant Adolf Hitler
39:10et qualifiant
39:11le dictateur nazi
39:13de visionnaire.
39:14Sur X,
39:15le ministre de l'Intérieur
39:16Bruno Retailleau
39:17a rapidement réagi.
39:19Présente sur notre territoire
39:21en raison d'une procédure
39:22d'entrée
39:22pour laquelle
39:23notre ministère
39:24n'est pas compétent,
39:25une étudiante palestinienne
39:26a tenu des propos
39:27inacceptables et inquiétants.
39:28J'ai immédiatement demandé
39:30de faire fermer
39:30ce compte haineux
39:31et donner instruction
39:33au préfet
39:33de saisir la justice.
39:35Les propagandistes du Hamas
39:36n'ont rien à faire
39:37dans notre pays.
39:38De son côté,
39:39Sciences Po Lille
39:40dit avoir pris la décision
39:41d'annuler l'inscription
39:43prévue de cette étudiante
39:44dans leur établissement.
39:46Mais c'est plus
39:47qu'une Gazaoui,
39:48c'est une réfugiée.
39:49Gazaoui, en France accusée
39:50d'antisémitisme
39:51et relayée des vidéos
39:52dites d'Adolf Hitler.
39:54Une étudiante,
39:55dit Jean-Noël Barraud,
39:56Gazaoui,
39:56tenant des propos antisémites
39:57n'a rien à faire en France.
39:58Merci, monsieur le ministre.
39:59Merci.
40:00Il faut voir le tweet
40:01de Jean-Noël Barraud,
40:01s'il vous plaît.
40:02Les criblages effectués
40:04par les services compétents
40:05des ministères concernés
40:06n'ont manifestement
40:07pas fonctionné.
40:09Manifestement.
40:09Mais il se moque du monde.
40:11Il se moque du monde.
40:12J'ai demandé
40:13à ce qu'une enquête interne
40:14soit diligentée
40:14pour que cela ne puisse
40:16en aucun cas se reproduire.
40:17Mais encore heureux,
40:18mais j'ai vraiment,
40:20en voyant cette affaire,
40:21Sébastien Ligné,
40:22on va lui donner la parole,
40:22il n'a pas eu la parole
40:23pendant 40 minutes.
40:24On ne le donne plus.
40:28Sébastien Ligné,
40:29moi je dis
40:29que c'est un scandale d'État.
40:30Évidemment,
40:31mais à partir du moment
40:31où vous parlez
40:32d'une population
40:33qui a voté
40:34pour le Hamas
40:35dans les urnes,
40:36qui selon tous les sondages
40:37soutient encore
40:38majoritairement
40:39le Hamas
40:39à Gaza,
40:40quand vous importez
40:42des gaz à 8,
40:43vous importez
40:43mathématiquement
40:44l'idéologie du Hamas.
40:46C'est comme ça.
40:47C'est entre 60 et 70%
40:48sur les sondages
40:48qui soutiennent le Hamas.
40:49Donc vous en apportez 200,
40:52mathématiquement,
40:52vous en avez 60 à 70%
40:54qui vont relayer
40:54l'idéologie du Hamas.
40:56C'est comme ça,
40:57mais c'est exactement
40:57la même chose
40:58avec les femmes afghanes.
40:59À partir du moment
40:59où vous ne faites plus
41:00aucune distinction,
41:02vous accueillez
41:02toute une population
41:03sans avoir aucun moyen
41:04de contrecarrer,
41:06de vérifier,
41:07vous êtes finis.
41:08Et le fait que ça se passe
41:09à Sciences Po,
41:10c'est encore plus symbolique.
41:11Le fait que l'un des patrons
41:13de Sciences Po
41:14loge cette dame.
41:16Mais vous vous rendez compte
41:17à quel point
41:17cette école,
41:18cette institution,
41:19c'est fourvoyé ?
41:19Justement, il répond.
41:21Il dit que le directeur
41:22de Sciences Po,
41:22Étienne Perra,
41:23affirme avoir été sollicité
41:24peu avant son invérivé
41:25par le consulat général
41:27de France à Jérusalem.
41:28C'est le Figaro
41:29qui nous l'explique.
41:30Il nous a indiqué
41:31qu'un groupe d'étudiants
41:32allait quitter la bande de Gaza.
41:33Il fallait leur trouver
41:34des cursus à suivre en France.
41:36Nous avons jugé
41:36le CV académique
41:37de cette jeune fille pertinent.
41:38Elle est détentrice
41:39d'une licence en droit
41:40à l'Université de Palestine.
41:42De son côté,
41:42le directeur toujours
41:43de Sciences Po,
41:44parce que là,
41:44c'est Courage Fillon,
41:45ce n'est pas de ma faute.
41:46Qu'est-ce qu'il dit ?
41:47Il dit qu'il n'a fait
41:47que répondre à une sollicitation
41:49du ministère
41:49des Affaires étrangères.
41:51Mais la responsabilité,
41:52Yohann Uzey,
41:53la responsabilité politique,
41:55quand est-ce qu'on va retrouver
41:56ce mot responsable ?
41:57Responsable.
41:58Quand est-ce surtout
41:59qu'on va tirer les leçons
42:00de ce qui se passe ?
42:00Parce que pour rebondir
42:01sur ce que dit
42:02Jean-Noël Barraud,
42:03qui veut diligenter
42:04une enquête
42:04pour que ça ne se reproduise plus.
42:06Et ce n'est pas la peine
42:06de diligenter une enquête,
42:08en fait.
42:08Pour que ça ne se reproduise plus,
42:09il ne faut plus accueillir
42:10de Gazaoui.
42:10C'est extrêmement simple.
42:11Si vous n'en accueillez plus,
42:13ça ne se reproduira pas.
42:14Et on va beaucoup
42:14en parler à 21h.
42:16Bien sûr,
42:16parce que vous utilisez
42:17l'émission.
42:18Vous avez la décision
42:18du Cour national.
42:19Jules Torres.
42:20Vous posez une très bonne question.
42:21Depuis quand on a des ministres
42:23qui sont des commentateurs
42:24et qui ne sont plus des acteurs ?
42:25C'est-à-dire qu'on a
42:26un ministre des Affaires étrangères
42:28qui apprend visiblement
42:30une histoire
42:34qui nous dit
42:34qu'il va mener une enquête,
42:35qui nous dit
42:35que ça n'aurait jamais dû arriver.
42:37Mais c'est de sa responsabilité.
42:39C'est de son ressort.
42:40C'est lui le chef
42:41de la diplomatie française.
42:42Mais dans une entreprise,
42:43un patron,
42:44une situation se passe comme ça
42:46dans une entreprise,
42:47le patron n'est pas viré.
42:48C'est lui-même qui dit
42:49que je vous remets à des ministres.
42:51Et surtout,
42:52il y a aussi un sujet de...
42:53C'est quand même encore une fois
42:54les réseaux sociaux
42:54qui débusquent cette affaire.
42:56C'est-à-dire que les mêmes
42:56qu'on va essayer
42:57de cadenasser idéologiquement
42:59dans les mois à venir.
42:59Heureusement qu'il y a
43:00certains réseaux sociaux.
43:01Alors même que certains médias
43:02ont donné tapis rouge
43:03à cette jeune femme,
43:04l'ont accueillie,
43:05l'ont fait témoigner,
43:06etc.
43:06Sans même vérifier,
43:07prendre la peine de vérifier.
43:08Alors il y a plusieurs plaintes
43:09qui sont déjà déposées
43:10pour apologie du terrorisme
43:11parce qu'en fait,
43:12il suffisait juste en deux clics
43:13d'aller sur sa page Twitter
43:14pour comprendre ce qui se passait.
43:15Donc il y aura une enquête
43:16qui est en cours.
43:17Mais un Français
43:18de confession juive,
43:19il pourrait très bien se dire
43:20mais attendez,
43:21il y a mise en danger
43:22de la vie d'autrui.
43:22C'est sûr.
43:23Mais pardonnez-moi,
43:24moi qui suis Français
43:25de confessions juive,
43:30une personne qui,
43:32sur ses réseaux sociaux,
43:33parle d'Hitler,
43:34explique que les otages,
43:36il faut bien filmer,
43:37il faut bien filmer
43:38au moment des exécutions,
43:40donc qui a la haine du juif,
43:43qui a la haine du juif,
43:44et qui vient à côté de chez moi.
43:48Donc vous mettez ma vie en jeu.
43:49C'est vrai qu'une association,
43:51le CRIF ou d'autres associations
43:52pourraient se constituer partie civile
43:54et déclencher même l'action publique
43:56s'il y avait une inaction du parquet.
43:58Mais là, on a bien compris.
43:59Le législateur a fait l'article 40,
44:02le garde du Sous est très sensible
44:03à ces questions.
44:04Il va y avoir une enquête
44:05d'office du parquet,
44:06bien entendu.
44:06Et la série sur le gâteau,
44:07c'est qu'on lui a donné une bourse.
44:08En plus, les Français payent
44:10pour une étudiante nazie.
44:12Mais une bourse,
44:13qui est censée être normalement
44:14la récompense de l'État français,
44:16on ne donne pas une bourse
44:17à n'importe qui.
44:18Ça permet à des étudiants étrangers
44:19qui n'ont pas un système éducatif
44:22comme le nôtre
44:22de venir s'instruire en français.
44:25Ça demande des devoirs, une bourse.
44:27On a donné une bourse à une nazie.
44:28Je trouve cette histoire
44:31tellement grave
44:32qu'à chaque fois,
44:33je vous assure,
44:34depuis hier soir,
44:36je me demande
44:36si ce n'est pas une fécule.
44:37Cette histoire,
44:38c'est le symbole
44:38du masochisme français.
44:39C'est le symbole
44:40du masochisme français.
44:41On n'a pas assez
44:42de problèmes en France.
44:43On se dit,
44:43comme on n'en a pas assez en France,
44:45on va aller en chercher ailleurs.
44:46Et on va aller chercher à Gaza.
44:47Et alors,
44:47ce qui est encore plus scandaleux,
44:49c'est la lâcheté des médias.
44:51Qui en parle ce soir ?
44:52Qui ose parler
44:53de ce qui se passe ?
44:54Qui ose en parler ?
44:56Allez faire un tour
44:57sur les autres médias.
44:57Allez faire un tour sur les autres médias.
44:59J'ai vu d'autres médias
44:59qui en début de semaine
45:00parlaient de cette jeune fille.
45:01Et d'ailleurs,
45:02effectivement,
45:02vous avez raison.
45:03Moi, je ne cible personne.
45:04Mais là aussi,
45:05les journalistes,
45:06les premiers donneurs de leçon
45:07qui fassent un peu leur boulot,
45:08ils l'ont interviewé
45:10des dizaines de fois.
45:11C'est parce qu'il y a eu
45:12un reportage
45:13sur cette jeune femme
45:13que les réseaux sociaux,
45:16parce qu'ils l'ont encensé lundi,
45:19que certains membres
45:20des réseaux sociaux
45:21sont allés voir un peu
45:22et creuser la page.
45:23En trois minutes,
45:25vous vous rendez compte
45:25que cette femme
45:26tenait des propos
45:27terrifiants sur les réseaux sociaux.
45:29C'est-à-dire
45:30que les enquêtes pénales
45:30pour venir en France
45:31sont sérieuses.
45:31La question,
45:32c'est combien d'autres
45:34qu'on ne connaît pas encore.
45:35C'est ça aussi la question.
45:36Parmi ceux qu'on a accueillis,
45:37il y en a peut-être d'autres
45:38qui ont la même idéologie.
45:39Et l'autre question,
45:40Georges Fenech,
45:40c'est maintenant,
45:41qu'est-ce qui se passe ?
45:42Parce qu'elle a été,
45:43encore heureux,
45:44Sciences Po a dit
45:44qu'elle ne viendra pas
45:45chez nous à la rentrée.
45:47Mais sauf qu'elle est
45:49sur notre sol.
45:49Comment on peut expulser ?
45:51C'est plus compliqué.
45:52Falgard des Sceaux a dit
45:53qu'avec sa loi,
45:54ce sera plus simple.
45:55Mais je crois
45:56que c'est un peu compliqué.
45:57Mais est-ce qu'elle a
45:58le statut de réfugié ?
46:00Mais au-delà du statut,
46:02elle est sur notre sol.
46:03Vous allez la renvoyer
46:04à la bande de Gaza ?
46:05Non, c'est compliqué.
46:06Et donc,
46:06qu'est-ce que vous faites ?
46:07Qu'est-ce que vous faites ?
46:08C'est compliqué.
46:09C'est trop tard.
46:09Je vous assure,
46:10c'est une histoire
46:11qui est absolument dénante.
46:12Mais c'est pour ça qu'elle est là.
46:12Vous allez en parler en longueur.
46:14C'est un accord bilatéral
46:15avec un pays tiers.
46:16Quand on n'a pas les moyens
46:17de renvoyer quelqu'un...
46:17Que le proposait Gérald Darmanin.
46:19Quand on n'a pas les moyens
46:20de renvoyer quelqu'un,
46:21on ne les accueille pas,
46:22en fait.
46:23Dans la mesure où ils viennent,
46:24s'ils se comportent mal,
46:25on sait qu'on ne pourra pas
46:26les renvoyer.
46:27Donc, si on sait
46:28qu'on ne peut pas les renvoyer,
46:29on n'en accueille pas
46:30parce qu'on sait
46:30que ça va poser des problèmes.
46:31C'est écrit à l'avance.
46:32Nous le savons.
46:33Donc, il faut arrêter
46:34de les accueillir.
46:35Écoutez, vous allez en parler
46:36en longueur à 21h,
46:37cher Yohann Usaï.
46:38Et de toute façon,
46:39quand on voit
46:40le silence des médias,
46:42mais ne vous inquiétez pas
46:43les téléspectateurs,
46:44nous, on va en parler.
46:45Et on va suivre l'enquête
46:46de la première seconde
46:47jusqu'à la dernière.
46:49Et de voir le tweet
46:50de Jean-Noël Barraud
46:51qui nous explique
46:51qu'il y aura donc
46:53une enquête interne
46:54et que...
46:55L'expression la plus folle,
46:56pour moi, c'est
46:56le criblage effectué
46:57par les services compétents
46:59des ministères concernés
47:00n'ont manifestement
47:01pas fonctionné.
47:02Des ministères,
47:02sous-entendu,
47:03je ne suis pas le seul.
47:04pour aller regarder
47:05un compte Twitter.
47:06Mais on est dans un monde
47:07d'amateurs.
47:09Et pendant ce temps-là,
47:10on va faire des grands discours
47:11à l'ONU.
47:11Mais tout est...
47:12Et on s'inquiète
47:13de ce qui se passe à Harvard.
47:14Tout est intimement lié.
47:15Pardonnez-moi.
47:16Et espérons que le président
47:16de Sciences Po
47:17ne passe pas entre les gouttes
47:18et que l'affaire...
47:19Mais il dit que ce n'est pas
47:20de sa faute.
47:20Oui, bien sûr.
47:21Il dit que ce n'était pas à lui.
47:22Oui, mais vous avez raison.
47:23Mais Sciences Po,
47:24ce n'est jamais de la faute
47:25de personne à Sciences Po.
47:26Quand des étudiants juifs
47:26sont interdits d'un amphithéâtre
47:29parce que l'amphithéâtre
47:30s'appelle Gaza
47:30par les étudiants
47:31et que la direction
47:31ferme les yeux,
47:33ça ne gêne personne.
47:33Alors moi,
47:34je ne sais pas ce que vont faire
47:35les députés à la rentrée.
47:36Mais est-ce qu'il peut y avoir
47:38une commission parlementaire
47:39là-dessus ?
47:39Une commission d'enquête ?
47:40Oh oui, bien sûr.
47:42Mais c'est essentiel
47:43de faire toute la lumière là-dessus.
47:44Évidemment.
47:44Qui, depuis la bande de Gaza,
47:47vient sur le sol français ?
47:48J'aurais plus confiance
47:49à une commission d'enquête parlementaire
47:50qu'à une enquête interne
47:51du Quai d'Orsay.
47:52Ah bah écoutez,
47:52ça c'est vous
47:53et c'est votre problème.
47:53Vous allez avoir des soucis
47:54avec le Quai d'Orsay.
47:55Dernière chose
47:56avant de vous laisser
47:58chers amis,
47:59je voudrais quand même
48:00qu'on revienne
48:00sur la phrase du soir,
48:02du jour, pardonnez-moi,
48:03c'est la phrase
48:03d'Emmanuel Macron
48:04sur les droits de douane.
48:05Droits de douane, pardonnez-moi.
48:06Enfin,
48:07quatre jours pour réagir
48:08et alors là,
48:09il y a un côté
48:10un peu Jean-Claude Vandamme.
48:11Pour être libre,
48:12il faut être craint.
48:13Nous n'avons pas été assez craints.
48:15La France a toujours tenu
48:16une position de fermeté
48:17et d'exigence.
48:18Elle continuera de le faire.
48:19Ce n'est pas la fin de l'histoire
48:21et nous n'en resterons pas là.
48:23D'accord ?
48:24Mais M. le Président
48:25de la République,
48:25pardonnez-moi,
48:27votre ministre de l'Économie
48:28nous expliquait
48:29que c'était un bon deal
48:29ce matin.
48:30Enfin, du moins que...
48:31Il a gagné.
48:32Non, il a dit
48:32perdant, perdant.
48:33Mais l'accord était plutôt
48:34bien traité
48:36par Mme Van der Leyen.
48:38Je ne comprends plus rien.
48:40Ce n'est pas l'avis
48:40du Premier ministre.
48:41Le Premier ministre
48:42nous dit soumission.
48:43Le ministre de l'Économie
48:45ce matin nous dit,
48:46je résume,
48:47Van der Leyen
48:48a bien mené le dossier,
48:50et le deal.
48:51Il est perdant, perdant.
48:53Et ce soir,
48:54on nous explique
48:54que la France est faible
48:55et que pour être craint,
48:56il faut être fort.
48:57La vérité,
48:57c'est que sur les sujets diplomatiques
48:59comme sur beaucoup d'autres sujets,
49:00Emmanuel Macron va d'échec en échec.
49:02Alors oui,
49:02il nous dit aujourd'hui
49:03pour être libre,
49:04il faut être craint.
49:05Pour l'instant,
49:05il n'est ni libre ni craint.
49:06Donc en fait,
49:07c'est un peu un problème
49:07quand on est président de la République
49:09parce qu'il n'est craint par personne.
49:11Pas par Donald Trump,
49:12pas par M. Téboune,
49:13pas par le régime iranien,
49:14par personne.
49:15Et quand vous n'êtes pas
49:16capable de contrôler
49:17les personnes qui sont sur votre sol
49:18et que vous leur donnez
49:19des bourses financées
49:20par le contribuable,
49:21comment vous voulez
49:21que Donald Trump
49:22vous prenne au sérieux ?
49:24Eh bien, écoutez,
49:25c'est une bonne question
49:26et ce sera la question
49:26de fin de cette émission.
49:29C'est très nombreux
49:30sur les réseaux sociaux
49:31parce que ce matin,
49:32on avait parlé
49:32de la polémique,
49:33vous savez,
49:33avec l'avocat
49:33qui a refusé
49:35de serrer la main
49:36du ministre de la Justice.
49:40Et puis moi,
49:41je me suis souvenu
49:41pendant l'émission,
49:42j'ai dit
49:42qu'il avait refusé
49:43de serrer la main
49:43de Marion Maréchal.
49:44On va lui montrer
49:46les deux images.
49:47Pardonnez-moi,
49:47je crois que c'était
49:48plus intéressant
49:48de lui poser des questions
49:49sur la lutte
49:50contre l'antisémitisme,
49:51la lutte contre la délinquance,
49:52le trafic de drogue
49:53que malheureusement,
49:55on manquait de temps.
49:57Hiérarchie des priorités,
49:58bien sûr.
49:59Dans un instant,
50:00Yohann Uzaï,
50:01je vais remercier vraiment
50:02toutes les équipes en régie
50:03qui ont été parfaites.
50:04Arnold Carra,
50:05la réalisation à la vision
50:06David Tonnelier,
50:07au son Jean-François Couvlar,
50:08c'était Maxime Lavandier
50:09à la préparation
50:11de cette émission
50:11comme depuis le début
50:12de la semaine,
50:13Félix Perola
50:13et lui aussi était présent.
50:15Je veux vraiment
50:16remercier à tous les deux.
50:17Toutes les émissions
50:18sont à retrouver
50:18sur cnews.fr
50:19et nous,
50:20on se retrouve demain matin
50:21dans un instant.
50:21C'est Yohann Uzaï
50:22et ne vous inquiétez pas,
50:23on va parler
50:24de ce scandale d'État.
50:25Sous-titrage Société Radio-Canada
50:29Sous-titrage Société Radio-Canada
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