Pendant tout l'été, l'actualité du jour vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisEte
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Il est 13h, tout juste, bonjour, soyez les bienvenus, je suis ravi de vous retrouver.
00:00:04 13h, 15h, vous connaissez le rendez-vous, c'est la Parole au français, du témoignage,
00:00:08 des sujets au plus près de vos préoccupations et du débat bien sûr.
00:00:12 Présentation de l'équipe qui m'entoure dans quelques instants, mais tout de suite,
00:00:15 le sommaire de notre émission.
00:00:17 On évoquera la question de l'immigration pour commencer avec ce nouveau drame dans la Manche.
00:00:21 On en a beaucoup parlé tout au long du week-end.
00:00:24 Vous le savez, six personnes ont péri dans le naufrage.
00:00:27 Témoignage dans la Parole au français été.
00:00:29 On reviendra sur ce terrible viol à Cherbourg.
00:00:31 La jeune victime de ce viol est toujours entre la vie et la mort.
00:00:35 Son auteur, Oumar, 18 ans, a été mis en examen et écroué.
00:00:39 Il était déjà connu des services de police.
00:00:41 Comment peut-on se remettre d'un tel acte de barbarie ?
00:00:44 Nous serons avec Laura Lebar, psychanalyste.
00:00:47 Et puis, on évoquera également un anniversaire dans cette émission,
00:00:50 les 200 ans de la statue de Louis XVI à Nantes.
00:00:52 Et oui, il en existe trois en France.
00:00:55 Statue qui fait parfois polémique.
00:00:56 Nous serons avec Hervé Louboutin, écrivain et journaliste.
00:00:59 Il a écrit un livre sur cette statue.
00:01:01 Il habite juste devant.
00:01:03 C'est le témoin idéal.
00:01:04 Enfin, on parlera aussi d'un sujet très concernant.
00:01:07 C'est le coût de la vie des étudiants.
00:01:09 Le coût de cette rentrée étudiante est en hausse de 6,47%.
00:01:14 On sera avec Benjamin Floeick, président de l'association Copins.
00:01:18 Voilà pour votre menu.
00:01:20 Tout de suite, c'est le menu de l'info avec Félicité Kindocky.
00:01:23 Bonjour, chère Félicité.
00:01:25 - Bonjour, chère Thierry.
00:01:26 Bonjour à tous.
00:01:27 A la une de l'actualité, l'autopsie du principal Stéphane Wittel.
00:01:31 Prévue aujourd'hui, cette expertise permettra entre autres
00:01:34 d'élucider les circonstances du décès de cet homme de 48 ans,
00:01:38 retrouvé mort dans son collège à Lisieux, dans le Calvados.
00:01:41 Si la piste de l'arrêt cardiaque a pu être étudiée,
00:01:44 l'enquête s'oriente aujourd'hui vers une piste criminelle.
00:01:46 Le rappel des faits avec Mathilde Couvoulier-Fornoy.
00:01:50 - Des fleurs et le portrait de Stéphane Wittel,
00:01:52 alors ne l'entrée du collège Pierre Simon de Laplace à Lisieux.
00:01:56 Ce proviseur, âgé de 48 ans, a été retrouvé mort dans ce collège
00:02:00 ce vendredi aux alentours de 6h du matin.
00:02:03 Alors qu'il s'apprêtait à partir en vacances avec sa famille,
00:02:05 l'alarme du collège a retenti, obligeant le proviseur
00:02:08 à faire un détour pour aller sur les lieux.
00:02:10 Au bout de quelques minutes, sa fille décide d'aller le rejoindre
00:02:13 lorsqu'elle le retrouve inanimé sur le sol.
00:02:16 Sa femme lui prodiguera les premiers soins
00:02:18 avant l'intervention des secours aux alentours de 7h du matin.
00:02:21 Stéphane Wittel décède alors.
00:02:22 Au lendemain de sa mort suspecte, les hommages spontanés se multiplient.
00:02:26 - J'ai échangé avec madame Wittel, qui est évidemment sous le choc.
00:02:31 On a échangé aussi sur la mise en place d'un hommage à son mari.
00:02:37 On prend le temps de le faire ensemble et on respectera le choix
00:02:41 et les volontés de la famille quant à cette manifestation
00:02:44 qui devra avoir lieu, ne serait-ce que pour saluer la mémoire de cet homme
00:02:48 qui était un homme attentif, investi, qui aimait son métier.
00:02:53 Le parquet de Lisieux informe qu'une trace d'effraction
00:02:55 a été constatée dans l'établissement.
00:02:57 Aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux.
00:02:59 La police judiciaire de Caen a été saisie.
00:03:02 Les causes de la mort de Stéphane Wittel ne sont pas encore connues.
00:03:05 Une autopsie du corps sera pratiquée aujourd'hui.
00:03:09 - Dans le reste de l'actualité,
00:03:10 ce lundi est une journée dite de galère pour les franciliens.
00:03:13 Si vous êtes à Paris, prenez vos dispositions pour parier
00:03:16 à la fermeture inédite pour travaux du trône sonore du RER B
00:03:20 en direction notamment de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:03:24 L'interruption totale de la ligne la plus fréquentée d'Europe
00:03:26 dans les deux sens de circulation depuis samedi et jusqu'à ce soir
00:03:30 perturbe certains usagers.
00:03:32 Célia Judat a recueilli leurs ressentis.
00:03:35 - C'est la galère, voilà.
00:03:38 Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
00:03:40 Il n'y a rien à faire.
00:03:41 C'est comme ça, on suit et puis c'est tout.
00:03:43 - Oui, on ne s'y attendait pas.
00:03:44 Après un dérangement, on va prendre le RER D
00:03:46 au lieu de le prendre le RER B.
00:03:47 Voilà, on va faire avec.
00:03:50 - Normalement, je mets une heure de porte à porte
00:03:53 selon où j'habite et là, je prévois un peu plus
00:03:55 parce qu'il faut prendre le bus, il y a du monde,
00:03:56 c'est le week-end du 15 août, c'est les grandes vacances.
00:03:58 Donc, je prévois de prendre de l'avance pour pouvoir arriver à l'heure.
00:04:01 Comme ça, je ne suis pas stressée et j'arrive tranquillement au travail.
00:04:05 - En un an, le nombre de crédits immobiliers accordés a chuté de 50 %.
00:04:10 La hausse des taux d'intérêt ne s'est pas traduite
00:04:12 par une réelle baisse des prix.
00:04:14 Un coup dur pour beaucoup de Français dont le pouvoir d'achat
00:04:17 continue de chuter et avec lui, le rêve de devenir propriétaire.
00:04:22 Le roi Charles III sera en France en septembre.
00:04:25 Pour le moment, aucune date n'a été précisée.
00:04:28 Le programme de son déplacement sera détaillé d'ici la fin du mois.
00:04:31 Cette visite d'État était initialement prévue fin mars,
00:04:35 mais avait dû être reportée in extremis en raison des mouvements sociaux
00:04:38 contre la réforme des retraites.
00:04:42 Côté sport, mauvaise nouvelle pour le 15 de France.
00:04:45 Romain Tamac déclare forfait pour la Coupe du monde de rugby.
00:04:49 Le joueur de Toulouse, âgé de 24 ans, touché au genou gauche
00:04:52 samedi lors de la victoire contre l'Ecosse, souffre d'une rupture
00:04:55 du ligament croisé du genou.
00:04:58 Voilà, c'est la fin de ce JT. Je vous rends Thierry.
00:05:01 - Merci beaucoup, ma chère félicité.
00:05:03 Je vous retrouve dans une heure ?
00:05:04 - Absolument.
00:05:05 - Allez, on vous retrouve dans une heure. Le rendez-vous est pris.
00:05:07 Parle au France été, c'est parti.
00:05:09 Nous sommes ensemble jusqu'à 15h avec moi pour commenter cette actualité.
00:05:12 Alberto Toscano, journaliste écrivain.
00:05:14 Je suis ravi de vous accueillir, Alberto.
00:05:15 - Bonjour.
00:05:15 - C'est un plaisir de vous avoir.
00:05:17 J'accueille beaucoup de plaisir pour la première fois sur ce plateau.
00:05:19 En ce qui me concerne, Amaury Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:05:22 Soyez le bienvenu.
00:05:23 - Merci.
00:05:23 - Je suis ravi de vous accueillir.
00:05:24 Allez, on va débuter par ce dramatique naufrage
00:05:28 dont on vous a parlé tout au long de ce week-end.
00:05:30 Ce naufrage de migrants en Manche.
00:05:32 Au moins six migrants afghans sont morts
00:05:34 alors qu'ils tentaient de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni.
00:05:37 Ces exilés étaient à bord d'une embarcation d'une soixantaine de personnes.
00:05:41 Regardez ce reportage de Dounia Tongour.
00:05:44 On en part et on ouvre le débat juste après.
00:05:47 Les drames se succèdent dans la Manche.
00:05:50 Samedi dernier, ce sont au moins six migrants afghans
00:05:53 qui ont trouvé la mort alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre
00:05:56 à bord d'une petite embarcation.
00:05:59 Si les autorités mettent en cause la responsabilité des passeurs,
00:06:02 les candidats à l'immigration illégale, eux,
00:06:05 restent nombreux malgré les risques qu'ils encourent.
00:06:08 Nombre d'entre eux continuent de voir l'Angleterre comme un eldorado.
00:06:12 Mon rêve, c'est d'étudier.
00:06:14 Je connais l'anglais et j'aimerais étudier dans leurs universités.
00:06:17 C'est la seule raison pour laquelle on veut aller là-bas.
00:06:21 Pourtant, côté britannique, le gouvernement n'hésite pas à afficher
00:06:24 le durcissement de sa politique migratoire.
00:06:27 Je sais qu'arrêter les bateaux est la priorité des Britanniques
00:06:31 et je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire.
00:06:34 Si vous venez au Royaume-Uni illégalement, vous ne pouvez pas rester.
00:06:38 Peu importe les efforts déployés.
00:06:40 Malgré la fermeté affichée du Royaume-Uni,
00:06:43 les traversées périlleuses à bord de petites embarcations
00:06:46 se multiplient quotidiennement.
00:06:48 Depuis 2018, plus de 100 000 migrants illégaux
00:06:51 ont rejoint l'Angleterre par voie maritime.
00:06:54 Je commence avec vous Amaury Brelet.
00:06:57 Les Anglais ont raison de taper du poing sur la table de cette manière ?
00:07:01 Bien sûr.
00:07:02 Et on aimerait beaucoup que le gouvernement français,
00:07:04 Emmanuel Macron, prenne un exemple sur les propos volontaires et énergiques
00:07:08 du Premier ministre britannique conservateur Richie Sounac.
00:07:11 Le problème, c'est que depuis le début de sa présidence,
00:07:14 l'immigration est le grand impensé.
00:07:16 C'est l'angle mort d'Emmanuel Macron,
00:07:18 qui n'a jamais eu le courage de s'attaquer aux problèmes.
00:07:22 La loi immigration, ça fait un an qu'elle est repoussée.
00:07:25 Pourquoi ? Pourquoi tant de retard ?
00:07:28 Et un chiffre pour résumer ce renoncement de l'exécutif.
00:07:32 En 2019, dans les colonnes de Valeurs Actuelles,
00:07:34 Emmanuel Macron avait promis un taux d'exécution des OQTF,
00:07:38 ces fameuses obligations de quitter le territoire français, de 100%.
00:07:41 Quatre ans plus tard, on est toujours à moins de 10%.
00:07:43 Alors, notre ami Alberto Toscano,
00:07:46 qui est italien français, le plus italien des Français,
00:07:49 le plus français des Italiens.
00:07:51 Vous dites que, Amaury,
00:07:53 ce n'est pas la priorité d'Emmanuel Macron.
00:07:55 Et on sait que Georgia Melody a organisé, il y a quelques semaines,
00:07:58 une réunion, un sommet justement autour de l'immigration.
00:08:02 On avait un peu le sentiment, on l'avait commenté sur ce plateau,
00:08:05 que c'est plutôt Georgia Melody qui prend le lead
00:08:09 ou la tête de cette action sur les immigrés.
00:08:12 Oui, mais c'est la nouvelle Georgia Melody.
00:08:14 C'est la jeune nouvelle.
00:08:15 C'est pas la Georgia Melody de la campagne électorale.
00:08:18 C'est la Georgia Melody qui, aujourd'hui, se pose un problème d'accueil.
00:08:23 L'Italie, malgré les polémiques, parce que ce problème n'a aucun sens,
00:08:29 s'il devient otage d'une polémique politicienne.
00:08:33 Les partis, une fois à l'opposition, disent plein de choses.
00:08:36 Une fois au gouvernement, ils ont un comportement différent.
00:08:40 Et c'est le cas de Georgia Melody.
00:08:42 Et il y a eu environ 80 000 migrants accueillis cette année en Italie.
00:08:48 Ils sont arrivés à travers la Méditerranée.
00:08:50 La politique italienne, malgré tout ce qu'on dit,
00:08:54 n'est pas celle de chasser ces migrants.
00:08:56 C'est de les accueillir en même temps,
00:09:01 en demandant aux autres pays européens, eux aussi, de faire leur devoir.
00:09:08 Parce qu'il est facile de parler d'humanité.
00:09:12 Et Dieu sait si on a besoin de parler d'humanité aujourd'hui.
00:09:15 Des dizaines de noyés cette semaine dans la Méditerranée,
00:09:18 au large des côtes libyennes.
00:09:19 Cette fois-ci, les personnes noyées, il faut sauver ces personnes.
00:09:24 Si on ne commence pas par sauver ces personnes,
00:09:27 on perd complètement tous nos repères humains.
00:09:33 Donc, une fois qu'on a sauvé ces personnes,
00:09:35 il faut évidemment faire en sorte qu'ils soient présents,
00:09:39 pas seulement dans les pays de premier accueil,
00:09:43 comme l'Italie, la Grèce, l'Espagne,
00:09:46 mais ces personnes, Malte,
00:09:48 ces personnes doivent être accueillies dans l'Europe toute entière.
00:09:52 Et là, on décidera de leur avenir.
00:09:55 Mais ils doivent être accueillis.
00:09:56 C'est des personnes qui ont traversé, qui arrivent...
00:09:58 Les morts de cette semaine au large des côtes françaises
00:10:04 venaient d'Afghanistan, d'un certain...
00:10:07 Ils ont traversé la moitié du monde à pied.
00:10:11 Ils traversent la Méditerranée.
00:10:13 Comment est-ce qu'on peut chasser ces personnes-là ?
00:10:16 L'attitude des Anglais, je vous pose la même question que j'ai posée à Amaury,
00:10:19 l'attitude des Anglais, vous l'analysez comment ?
00:10:23 Quel est le regard que vous portez ?
00:10:24 Moi, je pense que c'est une attitude de pure fermeture,
00:10:27 d'ailleurs totalement démagogique,
00:10:30 parce qu'une fois que les personnes arrivent,
00:10:33 comment est-ce qu'on peut les chasser ?
00:10:35 Et cette idée qu'ils peuvent être concentrés sur une barge...
00:10:41 C'est une question que je voulais vous poser,
00:10:42 vous en pensez quoi ? On l'a évoquée...
00:10:46 Tout d'abord, ça ne résout aucun problème.
00:10:49 C'est une création d'une forme de marginalisation d'êtres humains
00:10:54 qui n'amène nulle part.
00:10:56 Et une fois que ces personnes arrivent chez nous,
00:11:00 je crois que difficilement, au-delà, évidemment, des discours politiciens,
00:11:06 difficilement, nous pouvons éviter d'essayer de les accueillir et de les intégrer.
00:11:12 Amaury, ce système, cette solution,
00:11:14 je ne sais pas si c'est la solution idéale ou pas,
00:11:17 ce n'est pas à moi de le dire,
00:11:18 mais cette barge que les Anglais ont mise en place.
00:11:22 Oui, c'est une proposition assez originale,
00:11:26 pour rester poli.
00:11:27 Reste à voir si c'est d'abord faisable en pratique,
00:11:30 si la justice britannique l'autorisera ou pas.
00:11:34 On sait que le gouvernement a du fil à retordre,
00:11:37 il y a déjà eu du fil à retordre
00:11:39 concernant ses précédents projets avec la justice britannique.
00:11:44 Là où je suis d'accord, c'est qu'il y a un vrai problème au niveau européen,
00:11:46 à la fois sur les frontières extérieures de l'Europe,
00:11:48 qui restent en de nombreux endroits à dépassevoir,
00:11:51 et où le travail n'est pas suffisamment fait,
00:11:53 et aussi sur les divisions profondes qui persistent
00:11:56 entre pays d'Europe de l'Est souvent et pays d'Europe de l'Ouest,
00:12:01 sur la question des migrants, de leur répartition
00:12:03 et de la politique migratoire plus globalement.
00:12:05 Je propose d'écouter quelqu'un qui connaît bien la situation et pour cause,
00:12:09 c'est le vice-président de la région des Hauts-de-France,
00:12:12 il était notre invité hier soir dans l'heure des pros,
00:12:15 c'est Franck Dersain.
00:12:17 Écoutez son témoignage et son constat.
00:12:21 Les passeurs font un peu ce qu'ils veulent
00:12:23 parce qu'ils ont les moyens de faire ce qu'ils veulent.
00:12:26 Et nous derrière, on démonte les camps,
00:12:29 on met les gens dans des trains et dans des cars
00:12:32 et on les envoie à 500 kilomètres plus loin,
00:12:35 et puis je dirais dix jours après, ils sont tous revenus.
00:12:38 Ils veulent passer, ils ne veulent pas rester en France.
00:12:40 Vous savez, quand vous les interrogez, 85% vous disent
00:12:44 "nous voulons aller en Angleterre". Pourquoi ?
00:12:46 Parce qu'ils sont plutôt bien accueillis,
00:12:48 contrairement à ce que dit le Premier ministre anglais,
00:12:50 et puis parce qu'ils y ont de la famille
00:12:52 et que globalement, ce sont beaucoup de migrants
00:12:56 qui viennent avec ce colonie anglaise.
00:13:00 Vous voyez Alberto Amori, c'est important ce que dit Franck Dersain
00:13:03 parce qu'il assiste à ce spectacle,
00:13:05 on a l'impression d'une certaine impuissance,
00:13:07 comme vous le disiez, ça ne semble pas être une des priorités.
00:13:10 Et le constat est là, et quand ils viennent chez nous,
00:13:11 c'est pour partir en Grande-Bretagne.
00:13:13 Ils veulent partir, ils ne veulent pas rester, évidemment.
00:13:15 Ils arrivent d'Afrique, voire d'Asie,
00:13:20 ils traversent le désert, le Sahel, le Niger d'ailleurs, la Libye,
00:13:28 mais ils traversent la Libye parce qu'ils peuvent traverser la Libye.
00:13:31 Qui a déstabilisé la Libye en 2011,
00:13:34 sans être capable de la réstabiliser ?
00:13:37 Qui a fait cette guerre en Libye de 2011
00:13:39 qui nous crée encore aujourd'hui un tas de problèmes ?
00:13:44 Vous connaissez la réponse, moi je ne dis pas son nom.
00:13:47 Non, je ne dis rien.
00:13:49 Amori, là où je suis d'accord, c'est que la question des camps et des passeurs,
00:13:56 il est très important à mon avis, les policiers le disent,
00:13:59 de démanteler le plus tôt possible ces camps,
00:14:02 dès qu'ils se forment, dans les premiers jours,
00:14:04 pour éviter que des points de fixation ne se créent,
00:14:08 parce que c'est là que les passeurs profitent de la situation
00:14:10 pour faire leur business, pour recruter des migrants
00:14:14 et les faire passer au Royaume-Uni.
00:14:16 Et en même temps, démanteler les camps, ça ne resout rien,
00:14:19 parce que vous démantelez les camps, les migrants se déplacent,
00:14:21 ils reviennent, et donc en fait, ça ne change pas grand-chose au bout du compte.
00:14:25 Alors, on l'évoquait, la nouvelle loi entre Envie et Enjuille est dénoncée jusqu'à l'ONU,
00:14:28 interdit désormais aux migrants ayant effectué la pérille traversée
00:14:31 de demander l'asile au Royaume-Uni.
00:14:34 Oui, c'est un autre problème.
00:14:40 Malheureusement, la question de l'immigration,
00:14:43 on l'aborde ici par la question des migrants et des traversées de la Manche,
00:14:48 mais c'est un problème tellement vaste qui concerne à la fois les OQTF,
00:14:53 le droit d'asile, qu'on ne peut pas le résoudre par le petit bout de la lorgnette.
00:14:57 Et chaque pays croit pouvoir aborder ce problème de son côté,
00:15:04 parce que la lutte de tragédie de ce problème,
00:15:08 et qu'il est devenu otage de la politique intérieure, des élections et tout ça,
00:15:12 d'une politique politicienne.
00:15:14 Et donc ça, c'est à l'intérieur d'un pays,
00:15:16 et ça empêche d'avoir une optique générale européenne,
00:15:19 mais aussi au-delà des frontières de l'Union européenne,
00:15:22 parce que la Grande-Bretagne n'est plus dans l'Union européenne.
00:15:24 Et la seule façon d'aborder ce problème est d'avoir une politique
00:15:29 par rapport aux pays de départ de ces migrants,
00:15:33 qui doivent être aidés dans leur développement.
00:15:35 Il faut une sérieuse politique de développement de l'Afrique
00:15:40 et d'autres parties du Moyen-Orient et de l'Asie.
00:15:46 Donc ça, c'est le premier point.
00:15:48 Ensuite, il faut faire en sorte que ce caravane de personnes désespérées
00:15:55 qui traversent le désert, etc., et ensuite la Méditerranée,
00:15:59 soient en quelque mesure aidées,
00:16:05 et même soient empêchées de prendre ce risque,
00:16:09 parce qu'il y a un risque pour eux tout d'abord.
00:16:11 Et enfin, moi je crois que quand une personne a traversé le Sahel à pied,
00:16:16 quand une personne a traversé la Méditerranée sur des bateaux catastrophiques,
00:16:21 avec de fortes chances de perdre la vie,
00:16:24 et quand on est arrivé en Italie, quand on a traversé l'Italie,
00:16:27 quand on a traversé d'une façon ou d'une autre la frontière franco-italienne,
00:16:31 qu'on ne peut pas bloquer, parce qu'on ne peut pas mettre des barbelés,
00:16:35 quand on arrive au Côte de la Manche,
00:16:39 est-ce que ces personnes auront peur de faire le dernier pas ?
00:16:42 Après tout ce qu'on a vu, tout ce qu'on a vécu ? Non, franchement.
00:16:47 Et donc, d'un côté il faut empêcher que pour l'avenir,
00:16:51 ce phénomène puisse se développer comme ça,
00:16:54 et la seule solution est d'aider ces pays,
00:16:57 et de l'autre côté, une fois qu'ils arrivent ici,
00:17:01 il faut se mettre la main sur leur cœur, à mon sens,
00:17:04 et on ne peut pas les chasser.
00:17:06 Alors Amaury, Brûlé, vous avez posé une accusation sur le fait
00:17:09 que ce n'était pas la priorité du gouvernement et d'Emmanuel Macron,
00:17:12 et il n'en a pas moins que Hervé Berville,
00:17:15 vous savez qui est Hervé Berville, c'est le secrétaire d'État chargé à la Mer,
00:17:18 s'est rendu immédiatement sur place,
00:17:20 et il a pris position, et il a été assez casse je trouve,
00:17:23 vous me direz ce que vous en pensez.
00:17:26 Le naufrage d'une embarcation de migrants, c'est un drame humain terrible,
00:17:31 et si nous déplorons aujourd'hui six victimes,
00:17:35 c'est la responsabilité de trafiquants, de criminels,
00:17:39 qui envoient, et il faut le dire comme ça,
00:17:41 qui envoient des jeunes, des femmes, des adultes à la mort,
00:17:45 à travers ces routes maritimes qui sont dangereuses et qui sont mortelles.
00:17:50 Amaury Brûlé, bon là il affiche une certaine fermeté,
00:17:55 on va être honnête.
00:17:57 Bien sûr, mais le problème c'est qu'il est aussi garant lui,
00:18:01 son gouvernement, son garant de la sécurité sur le territoire français,
00:18:04 et donc les passeurs et leur trafic sont censés être attaqués et démantelés.
00:18:09 Ça devrait être une priorité de la politique sécuritaire
00:18:12 en matière d'immigration de la France, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:18:15 Dernier mot sur le sujet, Alberto.
00:18:16 Les passeurs c'est une mafia,
00:18:18 une organisation criminelle vraiment méprisable.
00:18:22 Oui, il y a des enjeux financiers derrière,
00:18:24 il y a de l'argent qui s'accumule.
00:18:25 Les passeurs entre la Tunisie et la Libye vers l'Italie,
00:18:29 de la Turquie vers la Grèce,
00:18:31 de la France vers la Grande-Bretagne.
00:18:36 Ces organisations doivent être vraiment frappées avec beaucoup de sévérité.
00:18:42 Et les migrants sont les premières victimes de ces passeurs,
00:18:45 parce qu'ils s'endettent, ils payent, ces gens, des milliers de dollars,
00:18:50 tout d'abord pour traverser la Méditerranée,
00:18:52 ensuite pour traverser la Manche.
00:18:53 Donc ces passeurs doivent être poursuivis de toute façon possible et imaginable.
00:18:59 Mais à la fin, il y a les migrants.
00:19:02 D'ailleurs, je remarque que le gouvernement français,
00:19:05 et en particulier le ministre de l'Intérieur français,
00:19:07 m'apparaît avoir utilisé deux poids et deux mesures.
00:19:11 Pour ceux qui traversent la Méditerranée et qui arrivent en Italie,
00:19:16 il a des appels très généreux.
00:19:20 Pour ceux qui arrivent par exemple à Mayotte,
00:19:24 il y a des comportements beaucoup plus généreux.
00:19:27 Et pour ceux qui traversent la Manche, encore moins généreux.
00:19:31 Donc cette générosité et la générosité variable,
00:19:36 qui m'apparaît caractériser certaines positions du gouvernement français actuel,
00:19:42 devrait être un révélateur supplémentaire du fait que la question migratoire
00:19:47 est très souvent otage de discours politiciens.
00:19:51 Vous savez, on n'a pas fini d'en parler, me semble-t-il, de ce dossier,
00:19:54 parce que le dossier est loin d'être au clos.
00:19:55 Vous savez, dans la parole aux Français, on essaie d'aborder des sujets
00:19:58 au plus près de vos préoccupations.
00:20:01 Et ça, c'est un thème qui vous intéresse tout particulièrement,
00:20:04 c'est le problème de la santé.
00:20:07 Avec le risque de saturation à l'hôpital d'Arcachon,
00:20:09 faute de personnel soignant,
00:20:11 les médecins généralistes sont donc appelés en renfort au service des urgences.
00:20:14 Regardez ce reportage de Thibault Marche-Tot, on en parle après.
00:20:17 Et on sera avec Jean Palamon, président d'honneur
00:20:20 de la Fédération des médecins de France.
00:20:22 On lui posera la question, mais tout d'abord le reportage.
00:20:24 On ouvre le débat tout de suite.
00:20:27 Chaque jour, l'hôpital d'Arcachon accueille plus de 200 patients.
00:20:30 Alors, pour soulager les différents services,
00:20:32 ces préfabriqués installés sur le parking accueillent deux médecins généralistes
00:20:36 qui prennent en charge la médecine légère et laissent les cas graves aux urgentistes.
00:20:41 On a de plus en plus de patients, effectivement,
00:20:43 qui viennent pour des motifs de médecine générale,
00:20:47 pour de la petite traumatologie, parce qu'on fait un petit peu de médecine générale avancée,
00:20:52 puisqu'on va réaliser des plâtres et des sutures,
00:20:55 ce qu'on ne fait pas en cabinet de médecine générale classique.
00:20:59 Sur toute la période estivale, la population quadruple dans le secteur.
00:21:03 La présence de ces médecins généralistes permet de maintenir une offre de soins adaptée.
00:21:07 Si on fait un bilan depuis le 1er juillet,
00:21:10 prend en charge 40% de l'intégralité des passages au niveau des urgences.
00:21:13 Donc c'est colossal en fait, c'est-à-dire que presque la moitié des passages
00:21:16 au niveau des urgences sont pris en charge par un médecin généraliste
00:21:19 et non pas par nos urgentistes.
00:21:21 En Nouvelle-Aquitaine cet été, 29 établissements ont dû mettre en place
00:21:24 une régulation des urgences, n'ouvrant la porte qu'aux patients orientés par le SAMU.
00:21:30 Bonjour Jean-Pas-Lamont, soyez le bienvenu dans La Parole aux Français été.
00:21:34 Je rappelle que vous êtes président d'honneur de la Fédération des médecins de France.
00:21:37 On évoque donc cette situation à l'hôpital d'Arcachon, c'est la bonne solution ?
00:21:43 Je ne dis pas que ce soit la meilleure, mais c'est la bonne solution ?
00:21:47 Qui est une régulation des urgences, c'est essentiel qu'on le fasse.
00:21:53 Il est temps d'éduquer les Français au bon usage du système de soins
00:21:57 et notamment au bon usage de l'hôpital.
00:21:59 La difficulté c'est que les directeurs d'hôpitaux savent très bien
00:22:06 qu'à chaque passage aux urgences, ils perçoivent 250 euros par passage.
00:22:12 L'IGAS avait souligné il y a quelques années déjà qu'il y avait 15 millions de passages
00:22:18 qui auraient pu être faits en ville.
00:22:21 Donc vous imaginez que ça rapporte près de 3 milliards aux hôpitaux
00:22:26 qui ne sont pas très enclins à réguler les urgences.
00:22:30 Donc ça c'est la première chose.
00:22:32 La deuxième chose, mettre des médecins libéraux à l'intérieur de l'hôpital
00:22:38 alors qu'on en manque cruellement en ville,
00:22:43 je trouve que c'est vraiment mettre une rustine,
00:22:46 remplacer une rustine par une autre rustine.
00:22:48 Il faut permettre à la ville d'accueillir les soins non programmés,
00:22:52 les personnes qui n'ont strictement rien à faire aux urgences.
00:22:55 Je lisais encore tout à l'heure un compte-rendu d'une personne
00:23:00 qui est allée aux urgences pour une angine ou pour une entorse bénigne.
00:23:05 Ces gens-là n'ont rien à faire dans un service d'urgence
00:23:07 qui devrait être réservé aux vraies urgences.
00:23:11 Le problème c'est la désertification médicale, la désorganisation des soins.
00:23:15 Et puis, il y a des solutions qui sont trouvées comme ça à droite à gauche
00:23:21 mais qui ne résolvent absolument rien
00:23:23 parce que ces médecins libéraux qui vont à l'hôpital, ils vont manquer en ville.
00:23:28 – Petit tour de table, vous restez avec nous quelques instants.
00:23:31 Amaury et Alberto.
00:23:33 – Oui, dans ce cas précis, on a un peu affaire à la conjugaison
00:23:36 à la fois d'un problème d'organisation de soins au plan local
00:23:39 où un hôpital couvre une vaste…
00:23:41 – Surtout, c'est que la population est multiléparate.
00:23:43 – C'est ça, vaste zone géographique et en plus avec une croissance démographique importante
00:23:48 conjuguée avec une pénurie de médecins urgentistes.
00:23:52 Évidemment, le résultat est celui-ci.
00:23:54 Important aussi de noter, mais j'allais dire, ça fait il y a 10 ans, on le disait déjà,
00:23:58 il y a un nombre invraisemblable de patients aux urgences
00:24:01 qui ne devraient pas y être en fait et qui devraient être traités.
00:24:03 – Non mais ça, les Français, vous les connaissez.
00:24:04 – Bien sûr.
00:24:05 – Le premier réflexe, c'est d'aller aux urgences.
00:24:06 – C'est ça, et puis le problème de cet effet d'aubaine dont profitent les hôpitaux
00:24:10 comme ça a été rappelé à l'instant.
00:24:12 Donc voilà, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est une solution de secours
00:24:15 et qu'on ne peut pas penser sérieusement qu'on puisse utiliser cette solution durablement.
00:24:24 Alberto ?
00:24:24 – Non mais je suis d'accord avec Amaury…
00:24:26 – Vous êtes connecté sur la maison là ?
00:24:30 – Jean-Pierre Lamont, vous nous entendez ou pas ?
00:24:32 – On n'est pas à la maison.
00:24:34 – Vous êtes sur CNews, pas à la maison, mais vous êtes un peu comme à la maison.
00:24:37 Vous le souhaitez réagir Jean-Paul Lamont ?
00:24:42 Vous m'entendez ou pas ?
00:24:43 – Non mais incontestablement, je ne sais pas si vous m'entendez là.
00:24:45 – Si, si, je vous entends parfaitement.
00:24:47 – Bon, très bien.
00:24:50 Vous savez, c'est l'éternel problème, on fait venir des médecins libéraux à l'hôpital
00:24:55 alors qu'on en manque cruellement en ville.
00:24:58 Donc incontestablement, il faut une organisation des soins,
00:25:02 il faut vraiment une réorganisation des soins,
00:25:06 on n'en prend pas le chemin et donner l'habitude aux patients
00:25:10 d'avoir une solution de jour comme de nuit à l'hôpital,
00:25:13 c'est pas comme ça qu'on va réguler les soins.
00:25:15 Il faut réguler l'accès aux urgences, le réserver aux véritables urgences,
00:25:20 faire en sorte que les médecins en ville aient les moyens d'accueillir correctement les urgences,
00:25:25 les soins non programmés qui n'ont strictement rien à faire à l'hôpital
00:25:29 dans un établissement comme ça, et c'est ça qu'il faut faire.
00:25:32 Seulement là pour le moment, on voit qu'il y a des solutions qui n'en sont pas.
00:25:37 Moi personnellement, j'ai vu dans ma ville à Clamart,
00:25:40 alors que nous avons une maison médicale de garde qui fonctionne tous les jours
00:25:43 depuis maintenant près de 20 ans sans aucune défaillance,
00:25:47 eh bien l'hôpital public, sans nous concerter, a créé ce qu'on appelle un centre médical d'appui
00:25:53 où cinq médecins généralistes sont à l'intérieur de l'hôpital
00:25:57 et toutes les personnes qui rentrent à l'hôpital et qui n'ont pas besoin de soins urgents
00:26:02 vont voir ces médecins de ville, ces médecins libéraux à l'intérieur de l'hôpital.
00:26:06 Donc si vous voulez, l'hôpital, il gagne au tirage et il gagne au grattage,
00:26:09 il gagne 250 euros à chaque passage et les médecins qui voient cette personne
00:26:14 voient depuis M. Véran, ils gagnent 60 euros de plus
00:26:17 parce que c'est l'urgence qui les renvoie vers eux.
00:26:20 Donc si vous voulez, il y a un système qui est complètement désorganisé
00:26:23 et malheureusement, on ne prend pas le chemin de l'organiser et c'est bien triste.
00:26:29 Merci beaucoup Jean-Paul Lamont, je rappelle que vous êtes président d'honneur
00:26:32 de la Fédération des médecins de France.
00:26:35 Merci d'avoir accepté de témoigner.
00:26:36 Allez, on va marquer une première pause dans cette Parole au français été
00:26:40 et ensuite, on ira à Cherbourg et on viendra sur ce dramatique viol,
00:26:45 un acte de barbarie hors normes sur cette jeune femme de 29 ans.
00:26:49 A tout de suite.
00:26:50 On marque une pause.
00:26:51 Il est 13h30, soyez les bienvenus, c'est la Parole au français été.
00:26:58 Jusqu'à 15h avec moi pour commenter l'actualité.
00:27:00 Alberto Toscano, journaliste et écrivain, toujours ravi d'être avec vous.
00:27:04 Amaury Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles, toujours tout va ?
00:27:07 Tout se passe bien ?
00:27:07 Oui, très bien.
00:27:09 On va prendre la direction de Cherbourg.
00:27:12 Stupeur, colère et moi après le viol avec cet acte de barbarie
00:27:16 sur une jeune femme de 29 ans, toujours entre la vie et la mort.
00:27:19 Cela s'est passé à Cherbourg le 4 août dernier où Mare, 18 ans,
00:27:24 s'est introduite chez elle avant de l'agresser et la violer plusieurs fois.
00:27:27 Il a été mis en examen et coupé pour viol, torture et acte de barbarie.
00:27:30 Regardez ce reportage de Tancrede Guillotel et de Thibault Marcheteau.
00:27:35 Et juste après, nous serons avec Laura Lebar, psychanalyste.
00:27:38 On essaiera de comprendre ce qui a pu conduire dans un premier temps
00:27:42 cet homme de 18 ans et puis comment la victime peut potentiellement,
00:27:48 et on espère qu'elle se sortira de la situation dans laquelle elle se trouve
00:27:51 et comment justement elle pourra essayer de se sortir de cette situation.
00:27:55 Mais tout de suite, le rappel des faits avec Tancrede Guillotel et Thibault Marcheteau.
00:27:59 Après l'émotion, c'est l'incompréhension qui domine dans les rues de Cherbourg.
00:28:06 Les habitants sont encore sous le choc après le viol d'une jeune femme
00:28:09 survenue dans le centre-ville en pleine journée.
00:28:11 Très surpris et très en colère.
00:28:13 Parce qu'apparemment cette personne était déjà connue des services,
00:28:16 donc c'est toujours la même chose.
00:28:18 Donc il a déjà violé ou il a déjà fait des trucs comme ça,
00:28:20 mais on ne fait rien pour eux.
00:28:22 On ne fait rien pour.
00:28:23 Ce que je ne comprends pas c'est que ces gens-là sont connus
00:28:26 et devraient se faire soigner, le mettre dans des instituts pour se faire soigner.
00:28:30 Mise en examen pour viol accompagné de torture ou acte de barbarie,
00:28:35 le suspect, placé en détention provisoire, était déjà connu des services de police.
00:28:40 Selon le Figaro, l'individu aurait agressé sexuellement sa petite sœur de 4 ans,
00:28:44 une information que le parquet n'a pas souhaité commenter.
00:28:48 Pour cet élu du Rassemblement national, ce viol témoigne d'une hausse des violences.
00:28:52 Ce n'est pas un fait divers, c'est beaucoup plus grave que ça.
00:28:54 C'est un fait de société qui illustre parfaitement l'ensauvagement de notre société
00:29:00 et qui illustre parfaitement la condition de la femme en France
00:29:04 et en tout cas le recul de ses libertés.
00:29:07 Selon les dernières informations, la jeune femme est toujours plongée dans un coma artificiel.
00:29:12 Le suspect, quant à lui, a avoué les faits.
00:29:14 Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
00:29:18 Bonjour Laura Lebar, vous êtes psychanalyste.
00:29:21 Merci d'être avec nous.
00:29:23 Vous allez nous aider à essayer de comprendre si tant est que cela puisse être compréhensible.
00:29:28 Je ne veux pas revenir sur les actes violents évoqués dans ce sujet par cet agresseur,
00:29:33 mais quel regard, justement, portez-vous sur cette violence en tant que psychanalyste ?
00:29:38 Qu'est-ce qui a pu conduire ce jeune homme de 18 ans à de tels actes ?
00:29:43 Je pense qu'il n'y a rien qui exclue de tels actes, mais on va essayer de le comprendre.
00:29:47 On a un jeune homme de 18 ans qui a déjà agressé sa petite sœur de 4 ans,
00:29:51 qui vient en centre-ville, donc clairement, c'est une agression ultime du pouvoir,
00:29:56 qui va prendre un ballet de 75 cm.
00:29:59 C'est-à-dire que là, on est complètement dans la reprise de pouvoir phallique,
00:30:02 dans l'humiliation, dans le conditionnement de l'autre à son pouvoir narcissique.
00:30:07 C'est certainement un jeune homme qui a dû avoir de l'horreur de pouvoir,
00:30:10 mais qui a une haine des femmes.
00:30:11 Parce que pour en arriver à faire ça, il faut vraiment avoir une haine des femmes.
00:30:14 C'est-à-dire que je ne suis pas capable de me remettre en cause.
00:30:17 Et donc, on est dans la déresponsabilité de la société qu'on voit, qui est une horreur.
00:30:21 C'est-à-dire que je ne peux pas me remettre en cause,
00:30:23 je ne suis pas capable de supporter la frustration.
00:30:25 Donc, je vais me venger sur la femme, entre guillemets,
00:30:29 au nom de toutes les autres femmes qui ont pu me dire non,
00:30:31 qui ont pu me confarier, qui ont pu me frustrer.
00:30:33 Et donc, je ne me remets jamais en question,
00:30:35 et je ne vais jamais chercher à obtenir ce que je désire,
00:30:38 par une demande ou par le remplir les besoins de l'autre,
00:30:40 car l'autre n'est là que pour satisfaire mon besoin de reprise de pouvoir et de domination.
00:30:45 Et là, on est dans l'horreur totale, parce qu'en plus, on est en plein cœur du centre-ville,
00:30:48 on n'est pas à la campagne.
00:30:49 C'est-à-dire que vraiment, il a l'impression d'être impuni.
00:30:52 C'est quelqu'un qui va, il faut vous contresser, on rôde,
00:30:55 on est au centre-ville, il y a des passants,
00:30:57 on rentre quand même chez la jeune femme,
00:30:59 on en arrive à la frapper, à la mutiler, à la violer plusieurs fois.
00:31:02 Il y a quand même quelque chose derrière ça qui est extrêmement dangereux et préoccupant.
00:31:06 - Alors, vous l'avez dit, le suspect était connu des services de police.
00:31:08 Selon nos grands frères, il faut être prudent encore une fois, du Figaro,
00:31:11 ce sont eux qui donnent cette information,
00:31:13 donc il aurait commis des actes sur sa petite sœur,
00:31:15 mais il faut être prudent et ça, ça pose question, évidemment.
00:31:17 - Eh bien, en fait, il a 18 ans, donc on a la petite sœur de 4 ans,
00:31:21 on a la grande sœur symboliquement de 29 ans.
00:31:23 Évidemment que ça questionne, encore une fois,
00:31:26 c'est certainement un homme qui a un véritable problème fondamental,
00:31:31 non seulement avec les femmes, mais en plus, avec la frustration,
00:31:34 avec l'autorité, avec le pouvoir,
00:31:36 avec tout ce qui va être à l'encontre de sa loi morale.
00:31:40 C'est-à-dire que cette personne-là n'a pas de juge moral.
00:31:43 L'émotion de l'autre n'existe pas, l'empathie n'existe pas,
00:31:46 les méfaits qu'on fait à l'autre n'existent pas,
00:31:48 l'autre est réellement un objet.
00:31:50 C'est-à-dire que si je prends un objet, je prends un seau,
00:31:52 je mets un balai dedans, c'est exactement la même chose.
00:31:55 Sauf que là, il y a volonté de faire du mal,
00:31:56 il y a volonté de nuire, il y a volonté d'aller dans les profondeurs
00:32:00 intrasects, viscérales de l'être humain afin de le détruire.
00:32:04 On est dans la détruction.
00:32:06 - Qu'est-ce qu'on fait avec ce type de profil ?
00:32:08 Évidemment, l'enquête est en cours,
00:32:11 mais qu'est-ce qu'on fait avec ce type de profil ?
00:32:12 Sa place, ce n'est pas la prison, c'est l'hôpital, c'est quoi ?
00:32:19 - J'ai envie de vous dire, sa place au sein de la société,
00:32:21 de toute façon, est extrêmement compliquée.
00:32:23 Quand on en arrive à un tel acte,
00:32:25 moi, je n'ai jamais vu de marche arrière
00:32:26 et de criminel à ce stade-là.
00:32:28 Il faut l'enfermer, ce sont des soins psychiatriques.
00:32:32 À lui, il faudrait peut-être un psy en permanence à côté de lui.
00:32:35 Il faut un travail de fou extrêmement lourd.
00:32:38 Aujourd'hui, la priorité, c'est de protéger les citoyens
00:32:42 parce qu'on voit bien la montée de la violence.
00:32:44 Effectivement, il faut qu'il puisse nuire.
00:32:47 Et qu'en parallèle, en détention, il puisse recevoir des soins.
00:32:50 Mais sa place, elle n'est même pas en hôpital psychiatrique,
00:32:53 parce que de toute façon, il va agresser de la même façon.
00:32:54 Donc, c'est vraiment de le mettre en prison
00:32:56 avec un accompagnement là-bas où il y a des psychiatres.
00:32:59 Et avec le temps, on verra bien ce que ça donne.
00:33:01 Mais quand on en est à ça, il a ré-exprimé le remords.
00:33:04 Ça me semble compromis pour qu'il puisse réintégrer
00:33:07 la société de façon convenable.
00:33:09 Ah bon, c'est terrible ce fait divers, c'est terrible.
00:33:11 Oui, moi, j'avais une question.
00:33:13 Est-ce qu'on peut penser que l'environnement familial
00:33:16 ou plutôt l'absence possible d'environnement familial
00:33:21 a pu jouer dans l'évolution de ce jeune homme
00:33:25 et jusqu'à passer à l'acte il y a quelques jours ?
00:33:28 Alors certainement, puisqu'il déteste la femme.
00:33:30 Il est évident qu'il y a certainement quelque chose avec la maman qui se joue.
00:33:33 Mais il faut bien comprendre quelque chose.
00:33:35 Il y a des personnes qui ont un environnement familial qui est compliqué
00:33:38 mais qui ne deviennent pas automatiquement des agresseurs.
00:33:40 Là, cette personne-là a fait un choix conscient
00:33:43 d'aller rôder, d'aller en centre-ville.
00:33:46 Et ça, on peut trouver une excuse de "oui, le climat familial",
00:33:50 mais toutes les personnes qui ont des familles monoparentales
00:33:52 ou des climats familiaux un peu compliqués
00:33:54 ne deviennent pas pour autant capables de telle barbarie.
00:33:57 Il faut des traits de sociopathologie, de psychopathologie.
00:34:00 On n'est pas dans quelque chose de normatif.
00:34:02 - Alberto Toscano.
00:34:04 - J'espère que s'il est reconnu coupable,
00:34:06 parce qu'aujourd'hui, il ne l'est pas, évidemment.
00:34:09 Pas encore.
00:34:11 Il ne puisse pas nuire.
00:34:13 Je ne sais pas s'il doit être en prison ou en hôpital psychiatrique.
00:34:17 - Oui, c'est ça. Où est sa place, là ?
00:34:19 - Il ne peut pas être répété ce genre de crime.
00:34:23 Des choses monstrueuses.
00:34:25 Je me suis réveillé ce matin,
00:34:27 j'ai entendu les informations italiennes de cette heure.
00:34:31 Et ils disaient pratiquement une chose analogue.
00:34:33 En plus, la femme en Italie,
00:34:35 pire encore, encore plus tragique,
00:34:36 elle a été assassinée dans les Hauts-Adiges,
00:34:39 une jeune fille de 21 ans.
00:34:43 On a envie de croire que les problèmes de violence sur les femmes
00:34:48 ne soient pas d'actualité, ne soient pas si tragiques.
00:34:51 C'est du pain quotidien dans chacun de nos pays.
00:34:54 Ça veut dire qu'il y a un problème d'éducation.
00:34:56 Enfin, il y a quelque chose qui ne va pas à la racine.
00:35:00 En plus de la nécessité, évidemment, de punir,
00:35:04 de façon, j'espère, sévère, les coupables,
00:35:07 et d'aider cette personne, cette jeune fille,
00:35:11 qui aura besoin d'une énorme aide psychologique,
00:35:16 d'un accompagnement, de toutes les formes d'aide possibles.
00:35:19 Mais là, Madame pourra le dire beaucoup plus tard.
00:35:23 - Laura Lebar est avec nous.
00:35:24 Je voudrais qu'on s'intéresse effectivement à cette jeune femme de 29 ans,
00:35:28 dont je rappelle, et c'est terrible, elle est toujours entre la vie et la mort.
00:35:33 On espère tous qu'elle se remettra de cette agression,
00:35:37 malgré cette violence.
00:35:40 Comment ça va se passer, très concrètement ?
00:35:43 Il va falloir l'accompagner.
00:35:44 Ça va être difficile pour elle d'oublier ce viol.
00:35:47 Évidemment, on n'oubliera jamais.
00:35:49 Mais comment les choses peuvent évoluer, ma chère Laura ?
00:35:54 - D'abord, il y a plusieurs choses.
00:35:56 Il y a le viol, il y a l'acte de barbarie, il y a l'acharnement,
00:35:59 il y a la torture et il y a le fait qu'il soit rempli.
00:36:02 Donc il y a énormément de choses dans cette agression-là.
00:36:05 Il va falloir que cette jeune femme surmonte d'abord la honte,
00:36:08 parce que ce n'est pas qu'en plus elle a été médiatisée,
00:36:10 qu'elle arrive à verbaliser, qu'elle arrive à remettre ses pensées,
00:36:13 alors qu'elle va avoir des images traumatiques qui vont tourner en boucle.
00:36:16 Et tout ça, ça va être un process extrêmement long.
00:36:19 Elle va juste apprendre à vivre avec.
00:36:21 Elle ne pourra pas s'en remettre énormément après ça.
00:36:25 C'est-à-dire qu'on ne peut pas penser que quelqu'un rentre chez soi
00:36:27 et nous fait un tel acte et que ça reste anodin.
00:36:30 Rentrer chez elle, sortir de chez elle, ne pas regarder derrière son épaule,
00:36:33 ça va prendre des années et peut-être qu'elle aura toujours un trou blanc sur.
00:36:37 Mais en tout cas, ce qui est certain,
00:36:38 c'est que là où je vous rejoins à ce qui a été dit en plateau,
00:36:42 c'est qu'aujourd'hui, on a de plus en plus d'agressions envers les femmes
00:36:45 avec des actes extrêmement barbares.
00:36:47 On est sur des phénomènes de société
00:36:49 où aujourd'hui, on est dans la haine de l'homme et de la femme.
00:36:52 On est dans le combat l'un et l'autre.
00:36:54 Au lieu d'être dans l'union des rapports de demain.
00:36:56 Et le fondamental, la racine, elle est là.
00:36:59 C'est-à-dire qu'on est dans le pouvoir.
00:37:01 On est dans la guerre.
00:37:02 On est dans une horreur pas possible de lutte de pouvoir phallique
00:37:05 qui n'a pas de sens en 2023
00:37:07 et qu'il faut absolument, par le biais des médias,
00:37:09 par le biais des réseaux, en finir avec ça.
00:37:14 Il ne faut plus qu'il y ait un rapport homme ou femme,
00:37:15 qu'on agresse un homme ou qu'on agresse une femme.
00:37:17 C'est la même chose.
00:37:18 Et ça, ça ne doit plus être normatif.
00:37:20 On ne doit plus accepter d'entendre autant de viols
00:37:22 et autant d'agressions envers les femmes
00:37:24 parce que c'est effectivement là la racine humaine.
00:37:27 Merci beaucoup, Laura Lebar.
00:37:29 Je rappelle que vous êtes psychanalyste
00:37:30 et qu'on vous retrouve très fréquemment sur notre antenne.
00:37:32 Merci en tout cas d'avoir accepté de témoigner
00:37:35 sur ce dramatique viol.
00:37:38 Deux mots encore à Maurie Brelet.
00:37:40 On pourrait parler un petit peu des réactions aussi politiques
00:37:43 très rapidement avec certaines réactions.
00:37:48 Je vous les donne en bref si vous voulez bien.
00:37:50 On les commente très rapidement
00:37:51 puisqu'ensuite on parlera de transitions
00:37:53 qui sont parfois difficiles à faire.
00:37:54 Mais on parlera également d'un anniversaire
00:37:56 de la statue de Louis XVI dans quelques instants.
00:37:58 Mais je voudrais entendre vos réactions
00:37:59 sur cette communication de Olivier Faure qui dit
00:38:02 "un criminel doit être condamné pour ses crimes
00:38:04 qu'il s'appelle Omar, Francis, Michel, Emile,
00:38:06 Guy ou Patrice. La barbarie, la perversion, le vice
00:38:09 n'ont ni couleur de peau, ni nationalité.
00:38:12 Se faire servir d'un acte odieux
00:38:14 pour sous-entendre que les immigrés
00:38:15 ce sont des violeurs et racistes."
00:38:17 Oui, c'est le tout petit scandale dans le gros.
00:38:21 C'est d'abord l'absence de réaction à gauche,
00:38:24 hormis un tweet de Mme Rousseau
00:38:26 qui a notablement apporté son soutien à la victime.
00:38:30 Et en effet, ce tweet assez lamentable
00:38:32 de M. Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste,
00:38:35 qui a préféré s'en prendre à ceux
00:38:37 qui avaient osé souligner ou rappeler le nom
00:38:40 de l'agresseur sans un mot pour la victime
00:38:43 et les accusant de racisme.
00:38:45 Je ne vois pas le racisme dans cette histoire.
00:38:48 Par ailleurs, aussi à noter l'absence de réaction
00:38:51 du gouvernement, de ministres,
00:38:54 qui pourtant s'expriment assez régulièrement
00:38:56 sur tous les sujets, sauf sur celui-ci.
00:38:58 Donc il y a visiblement une gêne au plus haut sommet de l'État.
00:39:02 Ça rappelle cette une, il y a une semaine,
00:39:05 du journal du Blanche, qui faisait référence
00:39:07 à cette tête couverte de toutes ces familles
00:39:10 et dont on ne parle jamais,
00:39:11 qui lançait une bouteille la mer en espérant
00:39:14 avoir une réaction d'Emmanuel Macron.
00:39:16 Totalement. Et même en dehors du cadre politique,
00:39:18 j'allais dire, les féministes professionnelles,
00:39:20 que l'on entend à longueur de journée sur tous les sujets,
00:39:22 étaient toutes en vacances ce jour-là.
00:39:25 Et justement, petite réaction de Julien Audoul,
00:39:27 aucun mot, aucune déclaration,
00:39:30 aucune pensée pour notre compatriote de Cherbourg
00:39:32 qui a été violé et torturé par le barbare Houmar.
00:39:35 Aucun ministre pour venir à son chevet
00:39:37 ou saluer l'équipe médicale.
00:39:38 Ces deux poids, deux mesures, est écœurant.
00:39:41 Un mot rapide, Alberto Toscano.
00:39:44 Sur la polémique, je ne sais pas quoi dire.
00:39:46 Il ne faut pas oublier qu'il y a cette jeune femme
00:39:47 de 29 ans qui est entre la vie et la mort.
00:39:49 Et ça, c'est quand même le plus important.
00:39:51 J'ai envie d'embrasser la main de cette jeune femme.
00:39:53 Et j'ai envie de lui dire à quel point
00:40:00 toutes les personnes de bon sens voudraient être à côté d'elle.
00:40:05 Gagne, vas-y, sauve-toi, vie.
00:40:10 C'est le plus beau message en tous les cas.
00:40:11 Alors parfois dans l'actualité, vous le savez,
00:40:13 les transitions sont souvent difficiles à effectuer,
00:40:16 mais ainsi va l'actualité.
00:40:18 Avant de marquer une pause, je voulais vous amener à Nantes.
00:40:22 Pourquoi Nantes, me direz-vous ?
00:40:24 Je ne sais pas si vous le savez,
00:40:25 mais il y a une statue de Louis XVI à Nantes.
00:40:28 Et c'est aujourd'hui les 200 ans de cette statue.
00:40:32 En gros, il en existe trois en France,
00:40:34 une à Nantes et une autre dans une petite commune,
00:40:36 dans le pays du Muscadet, qui s'appelle le Louboutreau.
00:40:40 Mais on va retrouver un amoureux de cette statue de Louis XVI.
00:40:44 Il s'appelle Hervé Louboutin.
00:40:45 C'est un journaliste, c'est un écrivain.
00:40:47 Et en plus, c'est le premier spectateur de cette statue de Louis XVI
00:40:50 parce que imaginez qu'il habite juste en face.
00:40:52 Il la voit tous les jours à son réveil.
00:40:54 Hervé Louboutin, bonjour.
00:40:55 Je suis ravi de vous accueillir.
00:40:56 Soyez bienvenue dans La Parole en français sur CNews.
00:40:59 Et on voit la fameuse statue de Louis XVI juste derrière vous,
00:41:03 mon cher Hervé.
00:41:04 Et elle fait partie, et c'est important de le dire,
00:41:06 du patrimoine de la ville de Nantes.
00:41:08 Complètement.
00:41:10 Même si la municipalité ne le marque nulle part
00:41:14 et il n'y a aucune référence.
00:41:15 Quand je passe dans le quartier, souvent,
00:41:17 je ne parle malheureusement que l'anglais et l'espagnol.
00:41:20 Et j'ai l'habitude de répondre aux gens qui m'interrogent.
00:41:22 Mais est-ce que c'est le maréchal Foch qui est en haut de la statue ?
00:41:25 Puisque les radicaux socialistes sous la Troisième République
00:41:29 ont changé le nom de la place, place Louis XVI,
00:41:31 que tous les Nantais appellent place Louis XVI,
00:41:33 et l'ont appelée place du maréchal Foch.
00:41:35 Oui, c'est important pour les Nantais.
00:41:37 Moi qui ai vécu à Nantes, on a toujours dit la place Louis XVI.
00:41:42 Il y a deux Nantes.
00:41:43 Il y a le Nantes du quartier Louis XVI,
00:41:46 séparé ensuite, là où passait l'herbe autrefois,
00:41:49 ça a été comblé dans les années 50, 1950.
00:41:53 Et il y a l'autre côté, vous le savez très bien,
00:41:55 qui est le côté commerçant et je dirais bourgeois de Nantes,
00:41:58 là c'est plutôt aristocratique,
00:41:59 et qui s'appelle le quartier Monslet.
00:42:02 Alors ce que vous disiez, cette statue a été renouvelée
00:42:06 pour un coût assez conséquent, je crois, en 2012.
00:42:09 Mais en fait, rien ne l'indique.
00:42:11 Alors, il n'y a strictement rien, il y a juste la référence
00:42:15 à des batailles ouvrières qui auraient lieu au 19e siècle,
00:42:18 mais sans aucune référence au roi,
00:42:20 le nom Louis XVI n'apparaît pas,
00:42:22 les guerres de Vendée non plus,
00:42:24 alors que ça a marqué quand même tout le territoire.
00:42:26 Mais c'est peut-être à cause des guerres de Vendée, à mon avis,
00:42:28 que les élus nantais ne veulent pas réveiller la mémoire nantaise.
00:42:33 Alors vous, vous avez écrit un livre, on va le voir à l'antenne d'ailleurs.
00:42:36 Rappelez-nous un peu le titre de votre livre qu'on va voir à l'antenne.
00:42:39 Alors, j'ai fait un titre un peu provocateur
00:42:42 qui m'avait été glissé à l'oreille par mon vieil ami,
00:42:45 qui malheureusement n'existe plus et il a disparu,
00:42:48 Gonzague Saint-Brice.
00:42:49 C'est mai 68 chez Louis XVI, car figurez-vous
00:42:54 qu'au moment où tous les jeunes étudiants nantais
00:42:56 lançaient des pavés dans la rue,
00:42:57 moi, vous voyez, j'étais dans l'immeuble
00:43:00 qui est derrière la colonne et qui s'appelle le Cercle Louis XVI.
00:43:03 C'est un des plus vieux cercles nantais,
00:43:04 il existe avant que la colonne n'ait été érigée,
00:43:08 et c'est là que nous nous étions réfugiés, j'avais 16 ans et demi.
00:43:11 Donc ça m'a beaucoup marqué.
00:43:13 Alors dites-moi, cette statue, on le sait,
00:43:15 elle fait parfois polémique.
00:43:17 Certains demandent tout simplement son démontage.
00:43:20 Et Jean-Luc Mélenchon, c'était en 2022, avait dit
00:43:25 "Enlevez-moi la statue de ce traître à la partie
00:43:28 qui voudrait rétablir son trône".
00:43:30 C'est le grand n'importe quoi.
00:43:31 On ne peut même pas répondre devant tant de bêtises.
00:43:34 L'histoire, c'est un tout.
00:43:36 Dans l'histoire, il faut tout aimer.
00:43:38 Il faut aimer Louis XVI, Clémenceau, Charles de Gaulle et d'autres.
00:43:43 Je pense que c'est une erreur idéologique
00:43:46 que de considérer après coup qu'il faille nettoyer l'histoire de France.
00:43:51 L'histoire de France, elle est belle,
00:43:53 elle appartient à tous et surtout aux plus pauvres.
00:43:56 Charles Péguy disait que c'était l'écriture
00:43:58 qui était la noblesse de la pauvreté.
00:44:00 Moi, je dirais que l'histoire l'est aussi.
00:44:02 - Vous pourriez faire aussi une statue à Jean-Luc Mélenchon,
00:44:06 quand ça serait content.
00:44:08 - Oui, je pense que ce serait.
00:44:10 Mais je ne pense pas qu'il y aurait beaucoup de gens qui viendraient la voir.
00:44:14 - Je vous garde avec nous quelques instants encore.
00:44:16 Alberto Toscano, vous saviez qu'il y avait une statue de Louis XVI à Nantes ?
00:44:18 - Non, je ne savais pas qu'il y avait cette statue.
00:44:21 Bon Dieu, je n'aurais pas fait le voyage pour voir la statue,
00:44:25 mais quand même, je pense qu'elle peut rester à sa place.
00:44:28 Et d'ailleurs, cette mentalité et ce monde de s'en prendre aux statues
00:44:34 pour réécrire le passé, je trouve ça tout à fait bizarre.
00:44:39 - Comme les talibans.
00:44:40 - Je suis d'accord.
00:44:41 - Ah, Maury Breuil.
00:44:43 Oui, ça m'a fait tout de suite penser aux talibans en Afghanistan
00:44:46 qui ont détruit les statues,
00:44:48 témoignage de l'histoire millénaire de leur pays.
00:44:51 C'est totalement lamentable,
00:44:52 mais bravo pour ce que vous faites, monsieur,
00:44:54 et puis pour l'histoire que vous racontez et protégez-la.
00:44:59 Ce qui est important de dire, je le disais en vous présentant,
00:45:02 mon cher Hervé, c'est qu'il y a une autre statue
00:45:04 dans une petite commune au pays du Muscadet, au Leroubotrou.
00:45:07 Mais ce n'est pas la vraie,
00:45:08 parce qu'elle aussi a été souvent détériorée.
00:45:12 - Une toute petite statue au Leroubotrou.
00:45:14 Le Leroubotrou, c'est tout près de Nantes.
00:45:16 C'est le territoire de la Vendée militaire,
00:45:17 qui est plus grande que la Vendée administrative.
00:45:20 Et la petite statue, tous les 21 janvier,
00:45:22 puisque on commémore évidemment le souvenir du Bonroi,
00:45:26 elle est peinte en rouge, en bleu ou en noir.
00:45:28 Donc la mairie hurle un peu
00:45:30 parce qu'ils sont obligés de la refaire à chaque fois.
00:45:32 Et puis, il y a une autre statue plus grande,
00:45:35 qui est entre la petite du Leroubotrou et celle-ci,
00:45:37 c'est celle de Bordeaux.
00:45:38 Voilà les trois statues que je connaisse aujourd'hui.
00:45:40 Et puis, il y en a une autre qui n'est pas une statue,
00:45:43 mais qui est une évocation.
00:45:45 On va en parler le 2 septembre,
00:45:47 puisque vous allez avoir des milliers de personnes
00:45:49 qui vont se rendre au Mont des Alouettes.
00:45:50 Et ce qui est assez intéressant,
00:45:52 c'est que la statue ici a été érigée en 1823.
00:45:58 Et la soeur qui a survécu à la Révolution française,
00:46:02 la fille de Louis XVI, Marie-Elisabeth,
00:46:07 elle passait au Mont des Alouettes en Vendée.
00:46:10 Et le 2 septembre, il y a une grande manifestation
00:46:12 pour lui rendre hommage parce qu'elle a fait construire
00:46:14 une chapelle sur le point le plus haut de la Vendée,
00:46:16 qui est à, pardonnez-moi, 283 mètres de hauteur.
00:46:20 - Est-ce qu'il y a une statue à Marie-Antoinette ?
00:46:23 Est-ce qu'il y a une statue à votre connaissance ?
00:46:26 - Moi, je n'en connais pas ici.
00:46:28 J'en connais bien sûr une très belle avec le roi Louis XVI
00:46:31 à Saint-Denis.
00:46:32 Et je vous invite tous à aller à Saint-Denis
00:46:35 voir le roi Louis XVI et Marie-Antoinette.
00:46:36 Et surtout, le petit cœur de Louis Capet,
00:46:41 qui malheureusement a été massacré à la prison du Temple.
00:46:44 - Dites-moi, est-ce qu'il va se passer quelque chose
00:46:47 de particulier, puisque ce sont les 200 ans
00:46:49 que nos amis du Figaro signalent ce matin ?
00:46:52 Et c'est ce qui m'a interpellé aussi,
00:46:53 parce que je ne savais pas que c'était les 200 ans.
00:46:56 - Est-ce qu'il y a quelque chose de prévu aujourd'hui
00:46:58 à votre connaissance ?
00:46:59 - Alors, je pense que dans certains cercles historiques,
00:47:05 il y aura quelque chose.
00:47:06 Mais la mairie, bien sûr, ne fera rien.
00:47:08 Et vous savez qu'à Nantes, on a une autre statue
00:47:11 qui est également, et il faut la rappeler,
00:47:14 c'est celle du chevalier charrette de la Combrie,
00:47:17 qui a été le dernier combattant des guerres de Vendée,
00:47:19 qui est Place Viarme,
00:47:20 qui à l'époque s'appelait la Place des agriculteurs.
00:47:22 Et là, chaque année, les gens viennent avec des fleurs de lys
00:47:25 fleurir la tombe.
00:47:27 - Vous pouvez nous la montrer avant de vous quitter,
00:47:28 Hervé Louboutin ?
00:47:29 Vous pouvez faire une petite image,
00:47:30 qu'on voit bien la statue derrière vous,
00:47:33 qui fait 26 mètres de haut, c'est ça ?
00:47:37 - Vous la voyez là ?
00:47:38 - Non, là, vous nous montrez un bus.
00:47:39 Si vous pouvez tourner dans l'autre sens.
00:47:41 - De l'autre, je me rapproche.
00:47:44 Je vais aller me rapprocher.
00:47:46 - Prenez pas de risques non plus, Hervé.
00:47:49 Voilà.
00:47:51 Merci en tous les cas.
00:47:53 On rappelle le titre de votre livre ?
00:47:54 - C'est mieux, là.
00:47:56 - Ne bougez pas, on va avoir le mal de mer, Hervé.
00:47:59 Merci en tous les cas d'avoir accepté de nous raconter cette histoire.
00:48:03 Donc, ce sont les 200 ans de la statue de Louis XVI à Nantes.
00:48:08 Messieurs, commentaire ?
00:48:10 - Commentaire, je répète, toutes les statues,
00:48:14 sauf certaines, sont bonnes à prendre et à regarder.
00:48:19 Et surtout, la mentalité qu'il faut revoir l'histoire
00:48:22 en abattant des statues n'est pas une bonne mentalité.
00:48:27 Donc, Nantes garde cette statue et si on passe par Nantes,
00:48:31 on ira la voir.
00:48:32 - Merci, mon cher Alberto.
00:48:34 On va marquer une pause, il est quasiment 13h52.
00:48:37 On va se retrouver dans quelques instants
00:48:39 et on parlera de la vie de plus en plus chère pour les étudiants français.
00:48:42 Ça aussi, c'est un sujet qui est très, très concernant.
00:48:45 Allez, à tout de suite.
00:48:49 - Soyez les bienvenus, il est quasiment 14h.
00:48:52 C'est la deuxième partie de La Parole au français.
00:48:54 A été avec moi pour commenter l'actualité,
00:48:56 Alberto Toscano, journaliste écrivain
00:48:58 et Amaury Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:49:00 Mais tout de suite, messieurs, je vous propose de faire un point info
00:49:02 et l'info en ce lundi après-midi.
00:49:06 C'est Félicité Kindoqui.
00:49:07 Rebonjour, ma chère Félicité.
00:49:09 - Rebonjour Thierry, bonjour à tous.
00:49:11 Voyager dans une grande ville sans être encombré de ses bagages,
00:49:14 c'est désormais possible grâce à de nouvelles consignes à blagage
00:49:18 plus pratiques.
00:49:19 La SNCF a conclu un partenariat avec une application spécialisée
00:49:23 qui permet de laisser sa valise ou son sac en dehors de la gare,
00:49:26 c'est-à-dire dans un commerce de proximité.
00:49:29 Une solution pour pallier le manque de consignes dans les gares.
00:49:32 Les explications de Charles Pousseau et Sarah Varney.
00:49:35 À deux pas de la gare, c'est dans ce commerce
00:49:37 que les voyageurs peuvent déposer leur valise
00:49:39 avant de partir visiter la ville moins encombrée.
00:49:42 Une affaire doublement bénéfique pour ce commerçant.
00:49:44 - Pour nous, l'intérêt principal, c'est quand même
00:49:46 une visibilité internationale parce que les clients
00:49:48 viennent du monde entier.
00:49:50 Donc c'est une visibilité internationale pour la boutique.
00:49:53 Ensuite, ça nous rapporte quand même un petit peu d'argent
00:49:57 par bagage gardé.
00:49:58 Sur les 6 euros réglés par le client par jour et par bagage,
00:50:01 Mathieu touche lui 3 euros.
00:50:03 Des sacs et valises qu'il stocke en arrière-boutique,
00:50:05 un système moins sécurisé qui peut freiner certains clients
00:50:08 qui préfèrent les consignes classiques comme dans cette gare.
00:50:11 - Je n'ai pas l'habitude de confier comme ça mes affaires
00:50:16 dans n'importe quel point.
00:50:17 Moi, ça me dérange un peu, très honnêtement.
00:50:19 - Je suis d'accord que la question se pose.
00:50:21 C'est vrai que par exemple, dans notre cas,
00:50:22 on avait regardé les avis des commerçants.
00:50:24 Après, si c'était des petits commerces, etc.,
00:50:27 on peut se dire qu'il y a toujours une personne
00:50:29 présente derrière le guichet pour surveiller.
00:50:31 Mais je peux comprendre aussi que ça pose problème.
00:50:33 Ici, la consigne située directement en gare
00:50:35 propose des casiers individuels, un système plus rassurant
00:50:38 mais qui disparaît peu à peu pour des raisons de sécurité.
00:50:41 La SNCF développe donc son réseau autour d'une trentaine de gares
00:50:44 et recense ses consignes délocalisées
00:50:47 afin de permettre aux voyageurs de se libérer
00:50:49 de leur bagage en un clic.
00:50:50 - À Marseille-Saint-Charles, les poubelles continuent de déborder.
00:50:56 La grève des agents de nettoyage de la gare se poursuit.
00:50:59 Et malgré l'arrêté du maire pour rejoindre la société SNCF-Gare
00:51:02 à procéder en urgence au nettoyage,
00:51:05 la situation, partiellement résolue vendredi,
00:51:07 est aujourd'hui encore catastrophique,
00:51:09 comme vous le voyez sur ces images.
00:51:12 Du côté de la météo, cinq nouveaux départements
00:51:15 sont désormais en vigilance orange dans la sud-ouest
00:51:18 pour des risques d'orages, s'ajoutant aux cinq autres
00:51:20 déjà en alerte canicule dans le centre-est.
00:51:23 Les nouveaux départements concernés sont la Corrèze,
00:51:25 la Dordogne, le Lot, le Lot-et-Garonne,
00:51:27 ainsi que le Tarn-et-Garonne.
00:51:29 Au-delà des orages fortement pluvieux attendus,
00:51:32 des chutes de grêle et des rafales de vent
00:51:34 à 70-80 km/h sont probables.
00:51:36 On les appelle les gardiens de la Seine.
00:51:40 Ce couple, propriétaires du gîte des sources de la Seine,
00:51:44 situé dans cet ancien temple gallo-romain de près de 200 ans,
00:51:47 se battent pour préserver les lieux.
00:51:49 Mais aujourd'hui, ils sont inquiets du faible niveau de la Seine.
00:51:53 Reportage en Côte d'Or avec Corentin Briau.
00:51:56 C'est ici, dans le département de la Côte d'Or,
00:52:00 que se situent les sources principales de la Seine.
00:52:04 Elles s'écoulent autour d'un important sanctuaire
00:52:06 gallo-romain âgé de 2000 ans,
00:52:08 mais les propriétaires du gîte des sources de la Seine,
00:52:11 considérés comme les gardiens des lieux,
00:52:13 s'inquiètent de leur faible niveau.
00:52:15 Le niveau est bas, bas, bas.
00:52:17 Il a encore baissé depuis la semaine dernière,
00:52:19 alors qu'on s'attendait au contraire.
00:52:22 On la voit sourde un tout petit peu autour des cailloux.
00:52:27 Mais c'est vraiment inquiétant.
00:52:29 C'est vraiment inquiétant parce que d'habitude le bassin est plein.
00:52:33 Le couple se bat pour préserver les lieux
00:52:36 et veille à ce que la Seine s'alimente correctement
00:52:38 avant de débuter ses 777 kilomètres de trajet.
00:52:42 Ma crainte, c'est que les sources de la Seine disparaissent définitivement.
00:52:45 Bon, après, une source, c'est une nappe phréatique.
00:52:48 Donc pour l'instant, la nappe phréatique est certainement très basse,
00:52:52 mais n'est pas encore menacée totalement.
00:52:55 Donc on a encore du bon espoir.
00:52:57 Mais c'est vrai que peut-être que les sources
00:53:00 seront plus en aval d'ici quelques années.
00:53:03 Le site des sources de la Seine appartient à la ville de Paris
00:53:05 depuis 1864.
00:53:07 Il est aussi classé zone naturelle d'intérêt écologique,
00:53:10 floristique et faunistique.
00:53:14 On termine avec les impressionnantes images
00:53:16 de ces inondations soudaines survenues à Bardonecchia en Italie.
00:53:20 La vague de boue de rochers et de débris a tout englouti.
00:53:24 Selon la presse italienne, 80 personnes ont été déplacées
00:53:28 et cinq dernières personnes disparues ont été retrouvées ce matin.
00:53:32 Comme vous pouvez le constater, de nombreux dégâts sont à déplorer.
00:53:36 Sachez que la situation est aussi déplorable côté français
00:53:38 en Savoie, tout près de la frontière.
00:53:42 Voilà, c'est la fin de ce JT.
00:53:43 Je vous rendirai à présent.
00:53:44 Merci, ma chère Félicité.
00:53:46 Rendez-vous dans une heure ?
00:53:48 Non, ce ne sera pas moi.
00:53:49 Ce ne sera pas vous.
00:53:50 Eh bien, écoutez, à demain alors.
00:53:51 À demain.
00:53:52 Merci Félicité.
00:53:53 Incroyable ces images en Italie.
00:53:54 Incroyable, oui.
00:53:56 L'Italie a été vraiment martyrisée pendant la dernière semaine,
00:54:00 les derniers mois, par toute une série d'inondations
00:54:03 qui ont fait suite à une période de sicité.
00:54:06 Et donc, quand il y a la sicité,
00:54:09 évidemment le terrain ne peut pas absorber l'eau
00:54:13 et l'eau arrive tout ensemble et ça provoque des ravages.
00:54:17 Ceci dit, les Italiens ont parfois,
00:54:20 je ne dis pas dans un cas spécifique,
00:54:23 dont je ne connais pas les détails,
00:54:24 mais parfois les Italiens ont leur responsabilité
00:54:28 parce que parfois des immeubles sont bâtis
00:54:33 là où on ne peut pas construire.
00:54:35 Vous savez, ça se passe aussi en France.
00:54:37 Eh oui, et quand la tragédie arrive,
00:54:40 on dit que c'est la faute à l'État,
00:54:41 mais c'est aussi la faute aux personnes
00:54:43 qui ont construit ces immeubles.
00:54:45 On a des problèmes similaires, mon cher Alberto Pescal.
00:54:48 C'est l'Europe, on est cousin, on est frère,
00:54:52 et on a parfois les mêmes défauts.
00:54:54 Allez, on va parler d'un sujet très concernant,
00:54:57 je le disais avant notre pause.
00:54:59 La vie de plus en plus chère pour les étudiants français,
00:55:02 c'est ce que révèle le syndicat étudiant UNEF.
00:55:05 Écoutez bien, le coût de la rentrée étudiante
00:55:07 est en hausse de 6,47%.
00:55:10 6,47%, c'est pareil.
00:55:12 À titre de comparaison, la hausse des prix
00:55:13 à la consommation, principale mesure
00:55:15 de la façon générale, a, elle, progressé de 4,5%
00:55:19 sur la même période.
00:55:20 Et l'évolution du coût de la vie étudiante
00:55:22 n'avait jamais, mais vraiment jamais,
00:55:24 atteint de tels sommets en 19 ans.
00:55:26 Explication, Maxime Lavandier,
00:55:28 et on sera juste après avec Barjama Floek,
00:55:31 qui est président de l'association COP1,
00:55:33 pour ouvrir le débat, et qui est déjà présent
00:55:35 et que je salue.
00:55:36 Mais tout de suite, le sujet de Maxime Lavandier.
00:55:39 C'est un constat affligeant que dresse l'UNEF ce lundi.
00:55:43 Dans son rapport annuel, le syndicat étudiant
00:55:45 dénonce un coût de la vie étudiante
00:55:47 en nette augmentation.
00:55:48 Une hausse de 6,47% en 2023,
00:55:51 soit près de 595 euros de plus par an.
00:55:54 Une année déjà marquée par la hausse des prix
00:55:56 à la consommation de 4,5% en juin.
00:55:59 Jamais en 19 ans d'enquête,
00:56:01 l'évolution du coût de la vie étudiante
00:56:03 n'avait atteint de tels sommets.
00:56:04 Avec l'inflation et la flambée des prises alimentaires,
00:56:07 s'ajoute également la hausse des prix de l'énergie,
00:56:09 +10,1% pour l'électricité et +22% pour le gaz.
00:56:14 L'augmentation des frais de transport
00:56:15 vient également grever le budget des jeunes,
00:56:18 +3,9% pour les boursiers et +5,9% pour les autres.
00:56:22 Notez aussi que le loyer premier poste de dépenses
00:56:25 chez les jeunes est passé de 561 euros par mois
00:56:28 en moyenne en 2022 à plus de 570 euros par mois,
00:56:32 soit une augmentation de 1,7%.
00:56:35 Le gouvernement avait annoncé en mars
00:56:36 500 millions d'euros supplémentaires à la rentrée
00:56:39 pour élargir le nombre d'étudiants boursiers,
00:56:41 une enveloppe insuffisante pour l'UNEF.
00:56:45 Bonjour Benjamin Floyc,
00:56:46 vous êtes président de l'association Copain en deux mots.
00:56:48 L'association Copain, dites-nous.
00:56:51 Bonjour, l'association Copain,
00:56:53 c'est une association qui fait de la distribution alimentaire
00:56:55 et plein d'autres choses pour venir en aide
00:56:56 aux étudiants en situation de précarité.
00:56:58 Ça fait trois ans qu'on existe,
00:56:59 on s'est créé à la suite du confinement,
00:57:02 des confinements successifs.
00:57:03 Et puis, le rapport le prouve bien,
00:57:06 il y a encore énormément de raisons
00:57:07 qui font qu'on a besoin d'exister malheureusement.
00:57:09 Et donc, l'association vient en aide
00:57:11 actuellement dans 10 villes de France
00:57:13 à plus de 13 000 étudiants chaque mois.
00:57:15 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner
00:57:18 et d'apporter votre éclairage.
00:57:20 Qu'est-ce que ça vous inspire cette situation
00:57:21 puisque vous êtes confronté justement
00:57:23 à la précarité de la vie des étudiants
00:57:25 et on en parle souvent sur ces plateaux ?
00:57:28 Ce rapport-là, il est fondamental.
00:57:30 C'est fondamental pour nous d'avoir ces chiffres-là,
00:57:32 cette évolution-là, chaque année.
00:57:34 Le fait de voir que tous les ans,
00:57:36 il y a des besoins supplémentaires pour les étudiants,
00:57:39 qu'il y a un niveau de vie des étudiants
00:57:40 qui baisse par rapport à l'inflation
00:57:42 et du coup, une capacité à vivre dignement
00:57:45 de la part des étudiants qui pèsent chaque année,
00:57:49 c'est hyper problématique.
00:57:50 Et nous, ça nous désole
00:57:52 parce que ça veut dire que là où on avait créé une association
00:57:55 pour venir en aide ponctuellement à des étudiants
00:57:58 à la suite des confinements,
00:57:59 on est obligé chaque année d'augmenter nos capacités d'action,
00:58:02 d'augmenter le nombre de personnes qu'on aide
00:58:03 parce que les constats sur l'ensemble des pans de la vie étudiante,
00:58:06 ils sont de pire en pire chaque année.
00:58:08 Le rapport de l'Unef le montre bien,
00:58:10 on a une augmentation des prix du logement,
00:58:12 une augmentation des prix de l'alimentation,
00:58:14 une augmentation des coûts d'inscription à l'université
00:58:16 et globalement, de tout ce qui fait les pans de la vie étudiante,
00:58:19 une augmentation.
00:58:20 C'est la même chose pour la population générale,
00:58:23 mais sur les étudiants en particulier,
00:58:25 c'est toujours pire parce que c'est un public fragile par nature,
00:58:28 parce qu'on est toujours dépendant soit des revenus des parents,
00:58:32 soit de la bourse.
00:58:33 Et donc, si on veut pouvoir pleinement profiter de ces études,
00:58:37 pleinement étudier les différentes choses
00:58:40 et avoir un temps de la vie dédié à ces études
00:58:43 et à l'apprentissage de ce qu'on fera pour plus tard,
00:58:46 eh bien, il y a une nécessité absolue
00:58:49 à ce qu'on puisse apporter des solutions à ces différents sujets-là,
00:58:53 des solutions pour avoir des logements étudiants
00:58:55 qui soient de meilleure qualité, plus dignes, moins chers
00:58:58 et puis plus globalement,
00:59:00 d'avoir des réponses spécifiques pour les étudiants
00:59:03 et de prendre le public étudiant comme un public particulier
00:59:06 et d'apporter des solutions spécifiques
00:59:07 pour lutter contre la précarité étudiante
00:59:09 et pour faire en sorte qu'on puisse étudier dignement
00:59:12 sans avoir à s'endetter sur 10 ans,
00:59:14 s'endetter sur 20 ans
00:59:16 ou avoir même besoin de ses parents pour étudier.
00:59:19 Et c'est vrai, l'autre jour, on a fait un petit coup de projecteur
00:59:21 avec nos correspondants à Nantes, Jean-Michel Decaze et Mickaël Chahou
00:59:23 sur la hausse des loyers
00:59:26 et la problématique des étudiants pour trouver un logement.
00:59:29 Et ce sont les prix de Nantes qui ne sont pas les prix de Paris.
00:59:32 Et c'est un vrai problème.
00:59:34 Et vous pouvez en témoigner aussi.
00:59:35 C'est vrai que le logement est un vrai problème
00:59:38 et souvent, les étudiants sacrifient des repas
00:59:41 pour pouvoir déjà se loger.
00:59:43 Et certains étudiants ne font qu'un repas par jour.
00:59:47 Clairement, nous, dans notre étude,
00:59:49 parmi les étudiants qu'on accompagne,
00:59:51 il y avait une grande majorité qui disait,
00:59:53 c'était les deux tiers qui disaient
00:59:54 qu'ils étaient obligés de sauter des repas régulièrement
00:59:57 et qu'ils étaient obligés de faire des concessions sur leur santé,
01:00:01 sur leur façon de vivre
01:00:02 parce qu'ils n'avaient pas les moyens financiers pour vivre.
01:00:04 Et ça, ça s'explique notamment parce que les loyers sont trop chers
01:00:06 et les loyers sont trop chers partout en France.
01:00:08 On parle souvent de Paris,
01:00:10 de l'encaignement des loyers à Paris et tout ça.
01:00:11 Mais dans des villes comme Angers, qui sont des villes plus petites,
01:00:14 où il y a également des problématiques de foncier,
01:00:16 des problématiques de logement,
01:00:18 on a, nous, des appels, des mails tous les jours
01:00:21 à l'approche de la rentrée,
01:00:22 des étudiants qui nous disent "j'ai pas de logement pour la rentrée,
01:00:24 je sais pas où je vais dormir,
01:00:25 je vais probablement devoir dormir dans ma voiture
01:00:28 ou faire une heure et demie de trajet tous les matins,
01:00:30 une heure et demie de trajet tous les jours",
01:00:31 ce qui est inacceptable, inenvisageable,
01:00:33 et ce qui crée une rupture d'égalité énorme
01:00:36 entre un étudiant qui est aidé par ses parents,
01:00:38 qui a la chance de pouvoir vivre dans un appartement confortable
01:00:42 à proximité de son université,
01:00:44 par rapport à la majorité des étudiants
01:00:47 qui sont dans des conditions plus précaires,
01:00:49 dans des conditions beaucoup moins confortables pour étudier,
01:00:52 et qui n'ont pas forcément un espace de travail dans leur logement,
01:00:56 ou qui sont réduits à avoir des 10 mètres carrés qui payent 750 euros.
01:01:01 Tout ça, c'est inacceptable,
01:01:02 et donc il y a une nécessité absolue à apporter
01:01:07 la possibilité aux étudiants d'une meilleure égalité
01:01:10 dans la façon de mener leurs études,
01:01:12 et donc d'avoir des meilleurs logements pour tout le monde,
01:01:14 une bourse de meilleure qualité,
01:01:18 plus hausse pour tout le monde,
01:01:20 et pour essayer de faire en sorte
01:01:21 qu'on n'ait pas besoin d'avoir un bon niveau familial d'origine
01:01:27 pour réussir ses études,
01:01:28 et que tout le monde puisse être en mesure
01:01:29 de réussir les études qu'il a envie de mener.
01:01:31 Je vous garde quelques instants avec moi, Benjamin Floyic.
01:01:35 C'est terrible ce constat à Moria.
01:01:38 Oui, le problème c'est que les étudiants
01:01:39 qui sont déjà un public en effet fragile,
01:01:42 subissent de plein fouet la conjugaison de coûts
01:01:45 liés à la fois logement,
01:01:46 au coût de la vie, au coût de la nourriture,
01:01:49 et avec en bout de ligne le risque de mettre en danger
01:01:54 non seulement leur santé,
01:01:55 si certains en effet ne peuvent pas subvenir à leurs besoins,
01:01:58 mais même leurs études en fait.
01:02:00 C'est ça aussi le risque,
01:02:02 de mettre en danger ses études à cause du coût de la vie élevé.
01:02:07 Alberto Toscano, quel regard portez-vous ?
01:02:08 C'est une situation à peu près similaire en Italie ou pas ?
01:02:10 Ah oui, les mêmes polémiques.
01:02:14 D'ailleurs, je vois aussi qu'en Espagne,
01:02:16 il y a des polémiques analogues.
01:02:19 Vraiment, l'inflation a pesé sur la situation de tous les pays.
01:02:24 Comme d'habitude, l'inflation pèse toujours sur les plus faibles.
01:02:28 Évidemment, les jeunes, comme les personnes âgées,
01:02:31 font partie des plus sensibles de ce point de vue de la société.
01:02:37 Les plus faibles, parfois en difficulté devant des phénomènes
01:02:42 comme le coût de la vie et toute une série de problèmes économiques
01:02:47 de la société elle-même.
01:02:49 Donc, je voudrais demander à Benjamin,
01:02:52 dans quelle université il vit, dans quelle ville,
01:02:56 et quels sont les problèmes spécifiques de sa ville
01:02:59 par rapport à cette augmentation des prix et aux problèmes des étudiants ?
01:03:04 Benjamin, la réponse s'il vous plaît.
01:03:06 Moi, je suis étudiant à Paris.
01:03:08 Je suis originaire de Bretagne, mais je suis étudiant à Paris.
01:03:11 L'appel de l'association, elle agit dans dix villes.
01:03:12 Donc, on est présent aussi bien à Strasbourg qu'à Angers,
01:03:14 qu'à Marseille, qu'à Paris.
01:03:16 Les problématiques, elles sont assez similaires à toutes les villes.
01:03:20 C'est ça qu'on voit.
01:03:20 C'est que la problématique principale,
01:03:22 et c'est ce qui en ressort dans l'étude de l'Unef,
01:03:24 c'est les prix du logement.
01:03:25 C'est les prix du logement qui font que la plupart des étudiants
01:03:29 sont en situation de précarité ou pas aussi aisés
01:03:32 qu'ils ne devraient l'être s'il y avait des prix du logement moins importants.
01:03:36 Des problématiques spécifiques à Paris, après,
01:03:38 il y en a, mais ça, c'est depuis la nuit des temps.
01:03:41 Quand on est étudiant à Paris, il y a des logements
01:03:43 qui sont plus petits que dans d'autres villes
01:03:45 pour des prix plus importants,
01:03:47 des temps de transport qui sont plus importants
01:03:49 quelles que soient les universités dans lesquelles on étudie.
01:03:52 Mais comme je vous disais, c'est des problématiques
01:03:54 dont on met souvent la focale sur Paris
01:03:57 parce que les médias sont à Paris, etc.,
01:04:00 mais qui existent tout autant dans d'autres villes,
01:04:02 comme à Angers, je vous disais.
01:04:04 À Angers, c'est la ville dans laquelle on reçoit
01:04:05 le plus d'appels de détresse pour nous dire
01:04:07 "je suis étudiant, à la rentrée, je n'ai pas de logement,
01:04:10 je vais devoir dormir dans ma voiture".
01:04:11 - Et quelle est la ville française
01:04:13 où les choses se passent mieux de ce point de vue ?
01:04:16 - Là, c'est compliqué de vous répondre
01:04:18 parce que nous, on n'agit pas là où ça se passe bien,
01:04:22 on agit plutôt là où ça ne se passe pas bien.
01:04:24 Et du coup, je ne sais pas exactement vous dire
01:04:26 s'il y a une ville qui s'en sort mieux que les autres.
01:04:28 En tout cas, nous, le constat qu'on fait,
01:04:29 c'est qu'il y a de la précarité d'étudiants dans toutes les villes
01:04:30 dans lesquelles on agit.
01:04:31 Et dans toutes les villes, globalement,
01:04:33 on est sollicité partout,
01:04:34 aussi bien à La Réunion, en Guadeloupe,
01:04:38 qu'à Strasbourg ou qu'à Marseille.
01:04:40 Il y a de la précarité d'étudiants partout où il y a des étudiants
01:04:43 pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas de temps consacré
01:04:47 aux études comme ça devrait l'être
01:04:49 et qu'on a toujours ce sentiment-là
01:04:52 que les étudiants peuvent travailler pour étudier
01:04:56 alors que ce n'est pas possible
01:04:58 et qu'il faut pouvoir sacraliser ce temps-là d'études
01:05:01 pour permettre à tous les étudiants
01:05:03 d'avoir cinq ans d'études complètes
01:05:06 ou deux ans ou trois ans en fonction des diplômes
01:05:08 et de le faire pleinement sans avoir de travail à côté,
01:05:11 sans avoir de difficultés financières pendant ce temps-là.
01:05:13 Dernière question, Benjamin Floyic.
01:05:15 Qu'est-ce que vous attendez ?
01:05:16 Qu'est-ce que vous demandez ?
01:05:17 Très concrètement, profitez, vous êtes sur l'antenne
01:05:19 et vous êtes en direct sur CNews.
01:05:21 Nous, au niveau de l'association,
01:05:22 on n'a pas de revendications particulières.
01:05:25 On laisse ça au syndicat étudiant
01:05:27 et d'ailleurs l'Unef le fait très bien dans ce rapport.
01:05:29 Nous, on se base plutôt sur les constats qu'on fait.
01:05:32 Et les constats qu'on fait,
01:05:33 c'est que nous, on a 13 000 étudiants qui en aident par mois.
01:05:36 Ça dépend des mois, mais 13 000 étudiants sur les derniers mois.
01:05:39 On a une nécessité absolue de travailler sur les bourses
01:05:43 pour aider ces étudiants-là.
01:05:45 C'est que parmi ces 13 000,
01:05:46 il y en a 80 % qui ne sont pas boursiers.
01:05:48 Et ça, c'est quelque chose qui est complètement intenable
01:05:49 parce que ça veut dire que le système de solidarité
01:05:52 à la française pour aider les étudiants,
01:05:54 il est has been, il n'est plus d'actualité
01:05:57 et il faut le transformer.
01:05:58 Donc nous, on n'a pas de pistes.
01:06:00 Et comme je disais, on laisse ça au syndicat étudiant,
01:06:01 les pistes pour les transformer, la façon de les transformer.
01:06:04 Mais ce qu'on dit, c'est qu'il y a un problème majeur
01:06:05 sur les bourses en France et qu'il faut retravailler le système
01:06:08 pour permettre d'intégrer plus de monde
01:06:09 et d'intégrer différemment pour aider plus de monde.
01:06:13 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner.
01:06:15 Témoignage très fort, très concret, très précis.
01:06:17 Merci mille fois Benjamin Floyc.
01:06:19 Vous êtes président de l'association Copain.
01:06:21 Et bravo pour tout ce que vous faites
01:06:22 pour aider vos petits camarades en difficulté.
01:06:25 C'est important de donner des coups de projecteur
01:06:27 à des associations telles que les vôtres.
01:06:29 Merci beaucoup Benjamin Floyc.
01:06:31 Allez, on va...
01:06:32 Je ne sais pas si vous êtes propriétaire ou pas ?
01:06:34 - Oui. - Vous êtes propriétaire.
01:06:35 - Alberto ? - Oui.
01:06:36 Bon, ça va peut-être moins vous concerner,
01:06:38 mais néanmoins, devenir propriétaire pour certains,
01:06:42 c'est un objectif, c'est aussi un rêve.
01:06:44 Mais parfois, ce rêve devient de plus en plus difficile,
01:06:48 je serais tenté de dire même inaccessible
01:06:50 pour de nombreux Français en un an.
01:06:51 Le nombre de crédits accordés a chuté de 50%
01:06:55 et la hausse des taux d'intérêt,
01:06:56 vous le savez très bien, on en parle beaucoup sur ces plateaux,
01:06:59 ne s'est pas traduite par une réelle baisse des prix.
01:07:01 Hélas, un coup dur pour beaucoup de Français
01:07:04 dont le pouvoir d'achat continue de chuter.
01:07:06 Explication de Mathilde Couvillère-Fleur-Noir.
01:07:08 Et on sera avec Pascal Delimage, chef économiste CGI.
01:07:11 Là aussi, c'est un terme très concernant
01:07:13 et qui concerne beaucoup de Français.
01:07:16 Les futurs acquéreurs qui s'adressent à la banque
01:07:18 pour obtenir un prêt se heurtent à des taux d'intérêt bien hauts,
01:07:21 presque 4%.
01:07:23 Le taux d'intérêt en juillet a atteint 3,61%
01:07:26 contre un peu plus d'un pour cent en 2021.
01:07:29 Résultat, selon la Banque de France,
01:07:31 la production de nouveaux crédits immobiliers
01:07:34 a chuté de 41% en un an,
01:07:36 car ces taux ont découragé les acquéreurs.
01:07:38 Mais alors, pourquoi les taux sont aussi élevés ?
01:07:40 Parce que tout simplement, nous avons une période d'inflation
01:07:43 et que forcément, les banques centrales
01:07:45 réagissent par une hausse des taux.
01:07:47 Mais le taux des banques centrales étant le taux d'intérêt de référence
01:07:50 pour l'ensemble des banques,
01:07:51 les banques répercutent le refinancement sur les crédits immobiliers.
01:07:55 À ces taux très élevés s'ajoute le prix de l'immobilier.
01:07:58 Entre janvier et juillet 2023, les prix ont augmenté de 4,5%.
01:08:03 Selon Pascal Delima, la situation n'est pas près de s'améliorer.
01:08:06 Aujourd'hui, on est, on table plutôt sur une hausse continue de l'inflation,
01:08:10 même si cette hausse ralentit.
01:08:13 La hausse de l'inflation ralentit, mais l'inflation est toujours là.
01:08:17 Et elle risque de continuer même au début de l'année 2024.
01:08:20 Donc, ce n'est pas encore pour aujourd'hui la baisse des taux, si vous voulez.
01:08:24 Le pouvoir d'achat des Français étant impacté par ces facteurs,
01:08:27 en l'espace d'un an et demi,
01:08:29 les acquéreurs auraient perdu en moyenne 18 mètres carrés dans leurs projets d'achat.
01:08:33 Bonjour Pascal Delima, on vous a vu dans ce reportage,
01:08:37 on ouvre le débat avec vous, évidemment.
01:08:41 Je ne sais pas si vous avez vu le thème précédent
01:08:43 où on parlait de la vie de plus en plus chère
01:08:45 pour les étudiants français et de la situation précaire d'un grand nombre d'étudiants.
01:08:49 On est quasiment dans la même thématique.
01:08:53 Difficile de devenir propriétaire actuellement ?
01:08:57 C'est de plus en plus difficile et c'est une tendance qui dure depuis un moment maintenant.
01:09:01 C'est vrai qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de la hausse des taux des crédits immobiliers,
01:09:06 mais déjà depuis une petite décennie,
01:09:08 on a des difficultés d'accès aux services financiers,
01:09:10 dont les crédits immobiliers, je tiens à le rappeler.
01:09:13 Tout simplement parce que les banques ont de nouvelles stratégies,
01:09:15 les banques optimisent le maillage territorial de leurs agences,
01:09:19 les banques ont des outils et des systèmes d'information de plus en plus sophistiqués
01:09:24 qui permettent de cibler les plus riches d'une certaine façon, pour le dire rapidement.
01:09:28 Et donc c'est une tendance qui se renforce de plus en plus.
01:09:31 C'est une question intéressée Pascal Delima.
01:09:34 Quand on a une maison à vendre, on attend pour le moment ou qu'est-ce qu'on fait ?
01:09:39 Pour tous les Français qui nous regardent,
01:09:41 on va parler de vente et puis on va parler d'achat.
01:09:43 Mais c'est une question qui m'intéresse.
01:09:45 Non mais c'est une bonne question parce que ça signifie aussi
01:09:47 que le marché de l'immobilier est un marché qui est assez rigide.
01:09:51 C'est-à-dire que même si les taux d'intérêt augmentent,
01:09:53 ça ne veut pas dire que les prix des biens immobiliers vont baisser.
01:09:56 Donc les vendeurs aujourd'hui, peuvent continuer à vendre.
01:09:59 On est encore sur une période, au moins sur six mois,
01:10:03 de hausse de l'inflation pour l'ensemble de l'économie.
01:10:06 Je parle au niveau macroéconomique.
01:10:08 Et donc la baisse de l'immobilier, c'est à mon avis, pas encore pour tout de suite.
01:10:13 Donc voilà, à mon avis, ce n'est pas une période pour arrêter de vendre, je crois.
01:10:20 Mais quand on est propriétaire, est-ce qu'on a intérêt à vendre ?
01:10:23 Puisqu'on l'évoque, les taux n'ont jamais été aussi hauts.
01:10:26 Oui, quand on est propriétaire, on peut vendre, on a intérêt à vendre.
01:10:29 Il faut savoir qu'il y a aussi de la rigidité économique du côté de la demande.
01:10:34 C'est-à-dire que les taux ont augmenté,
01:10:36 mais le temps que la demande baisse réellement,
01:10:38 vous savez, quand on a un projet immobilier, c'est parfois sur cinq, six, sept ans.
01:10:42 On épargne aussi, on a aussi du patrimoine, on peut se faire aider.
01:10:46 On a plus de fonds propres, en quelque sorte, pour l'apport initial.
01:10:49 Donc aujourd'hui, c'est encore un marché qui, à mon avis, est liquide.
01:10:55 Petit tour de table.
01:10:56 Vous restez avec nous, évidemment, Pascal.
01:10:58 On a besoin de vos analyses.
01:10:59 Alberto Toscano.
01:11:01 Je veux voir le 1er jeudi du mois de septembre
01:11:04 si la Banque centrale européenne va augmenter encore les taux d'intérêt.
01:11:08 J'espère que non.
01:11:09 Je pense que la Banque centrale européenne a été imprudente
01:11:13 pendant les derniers mois dans son augmentation des taux.
01:11:17 Une stratégie qui peut donner sans doute des résultats sur le terrain de la lutte à l'inflation,
01:11:24 mais qui met en sérieuse difficulté les populations de nos pays, de la zone euro,
01:11:31 et en particulier toutes les personnes qui ont besoin d'emprunter.
01:11:35 Donc espérons que cette stratégie soit maniée avec beaucoup plus de prudence à l'avenir,
01:11:42 Madame Lagarde.
01:11:44 Réaction, Pascal Delima, sur les propos d'Alberto Toscano, pour partager ?
01:11:50 Non mais bien sûr que je partage.
01:11:52 C'est vrai qu'il y a un petit jeu un peu entre la Fed et la Banque centrale européenne,
01:11:59 où effectivement on ne veut pas que tous les capitaux aillent non plus aux États-Unis.
01:12:03 Donc il y a aussi une stratégie d'attractivité de la zone euro
01:12:07 en faisant augmenter les taux d'intérêt, qui sont les taux de référence des banques.
01:12:11 Il faut-il le rappeler, les taux d'intérêt de la BCE, les taux directeurs, il y en a trois,
01:12:14 bon, ne rentrons pas dans le détail, mais disons que c'est sûr que ce n'est pas non plus
01:12:18 une bonne chose pour la croissance, que ce n'est pas non plus une bonne chose
01:12:22 parce qu'on n'a pas encore des taux d'intérêt par catégorie de population.
01:12:26 Donc comme d'habitude, il y a des différences en fonction de la richesse,
01:12:30 en fonction de la pauvreté relative des différentes catégories socioprofessionnelles.
01:12:34 Et donc, encore une fois, c'est toujours la difficulté d'accès à un certain nombre de biens,
01:12:39 de services, et là des biens immobiliers, dont vont souffrir surtout une partie de la population.
01:12:45 Ah oui, moi j'avais une question.
01:12:47 Est-ce qu'il n'y a pas une trop grande frilosité, j'allais dire anormale,
01:12:50 comparée à d'autres pays européens, du secteur bancaire dans l'octroi des prêts ?
01:12:56 Ah oui, alors effectivement, ça s'est renforcé beaucoup au cours des trois derniers mois.
01:13:00 D'ailleurs, on le voit sur le nombre de réglementations bancaires,
01:13:04 sur notamment le taux d'usure en particulier, mais aussi sur les ratios réglementaires prudentiels,
01:13:11 où effectivement on observe une sorte d'instabilité,
01:13:14 de difficulté de solidité du secteur bancaire, où on veut augmenter leur fond propre en fait.
01:13:21 Et donc, ça restreint automatiquement les crédits.
01:13:23 La France se situe par exemple dans une mauvaise position par rapport aux autres pays de l'Europe,
01:13:27 et les banques françaises sont solides et sont solvables.
01:13:30 Mais en tendance, il y a un renforcement indiscutablement, peut-être lié au contexte,
01:13:35 je ne sais pas, là chacun peut imaginer un certain nombre de choses,
01:13:38 mais contexte géopolitique, l'incertitude de la croissance,
01:13:41 où c'est sûr qu'il y a un renforcement des réglementations bancaires,
01:13:44 notamment sur les conditions de ressources, mais aussi comme je le disais sur les fonds propres.
01:13:48 Et la zone euro est la cible, évidemment, numéro une de pas mal de difficultés économiques.
01:13:54 Et donc, voilà, maintenant pays par pays, on a des créances douteuses plus importantes en Espagne,
01:13:59 aussi en Allemagne, un peu moins en France, où là le système reste encore assez solide.
01:14:03 Mais en tendance, oui tout à fait.
01:14:06 – Dernière question, Pascal Delimare.
01:14:08 Dans la parole aux Français, on aime être très très concret.
01:14:11 Quels sont les conseils, les deux, trois conseils importants,
01:14:15 et je les note, pour ceux qui souhaitent devenir propriétaire ?
01:14:18 Allez, trois, quatre ?
01:14:21 – Moi je dirais premièrement, très clairement la question de l'apport,
01:14:25 c'est-à-dire qu'un projet immobilier souhaite un projet de long terme,
01:14:28 donc jouer sur l'apport bien évidemment, jouer sur les assurances également,
01:14:32 ne pas hésiter à benchmarker, pardon, à mettre en concurrence les assurances,
01:14:37 aujourd'hui c'est possible, il faut également que le projet soit extrêmement bien fiable,
01:14:44 géographiquement, bien s'informer sur les zones géographiques sur lesquelles vous investissez,
01:14:48 il peut y avoir énormément de surprises, et puis bien évidemment le travail,
01:14:53 c'est la condition sine qua non, à savoir d'avoir si possible des projets de vie
01:14:58 qui soient des projets structurels, des projets de long terme,
01:15:01 ce qui évite énormément de surprises,
01:15:02 c'est malheureusement le gageur la plus fiable aujourd'hui je crois.
01:15:06 – Merci de ces conseils ô combien précieux,
01:15:09 et c'est important de vous avoir pour aborder ce thème mon cher Pascal Delima,
01:15:13 je crois que vous êtes en vacances, profitez bien de vos vacances,
01:15:15 on vous a sorti de vos vacances en tous les cas,
01:15:17 et merci c'est toujours un plaisir de vous avoir évidemment.
01:15:19 Allez, on va marquer une pause, on se retrouve dans quelques instants
01:15:23 et on prendra la direction du champ de Mars dont on parle beaucoup,
01:15:27 hélas, on s'en passerait, on va parler de problèmes de sécurité
01:15:31 autour du champ de Mars au lieu de Paris, paraît-il.
01:15:34 À tout de suite.
01:15:35 [Générique]
01:15:40 – Et il est 14h30 et c'est déjà la dernière partie,
01:15:43 messieurs, de la parole aux Français été, le temps passe vite,
01:15:47 on a beaucoup voyagé, on a parlé beaucoup,
01:15:49 oui mais on continue, ce n'est pas fini.
01:15:50 Alberto Toscano qui est avec nous, journaliste écrivain,
01:15:53 et Amaury Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles.
01:15:56 Messieurs, je vous emmène du côté du champ de Mars,
01:15:58 je ne sais pas si je fais bien de vous amener du côté du champ de Mars,
01:16:01 en tous les cas, les affaires s'enchaînent,
01:16:03 viols présumés, agressions, ventes à la sauvette,
01:16:06 appareil quartier du champ de Mars est hélas le théâtre de nombreuses violences.
01:16:10 Regardez ce reportage de Sarah Varney et de Jules Bedot
01:16:14 et on ouvrira le débat avec Christophe Plantis, secrétaire général CFTC,
01:16:18 police, mais tout d'abord le reportage.
01:16:21 [Bruit de voiture]
01:16:23 – Au pied de l'un des monuments les plus visités au monde,
01:16:25 les forces de l'ordre s'activent de jour comme de nuit
01:16:27 et patrouillent sur le champ de Mars,
01:16:29 un secteur qui attire les touristes mais aussi les voleurs.
01:16:33 – ATI 08 Alpha, sur place, champ de Mars, tour Eiffel,
01:16:36 je me rends au poste d'accès mobile à la rencontre de la BTC 07 reçue.
01:16:41 – Un poste de sécurité mobile a été mis en place au pied de la tour Eiffel,
01:16:45 l'objectif, être visible, informer et faciliter les démarches
01:16:48 en cas de dépôt de plainte, une présence qui rassure les touristes.
01:16:52 – On se sent plutôt en sécurité ici, il y a la police partout.
01:16:55 – Je me sens bien, je suis avec ma compagne,
01:16:57 j'ai entendu que la nuit cela pouvait être risqué de porter des objets de valeur,
01:17:01 mais c'est pareil dans n'importe quelle ville d'Europe,
01:17:03 donc oui, ne pas porter des montres ou des articles comme ça.
01:17:06 – Ce vendeur à la sauvette est contrôlé par les policiers,
01:17:09 il sera verbalisé notamment pour la vente illégale d'alcool sur la voie publique.
01:17:13 Un peu plus loin, ce vendeur de souvenirs à l'image du monument
01:17:16 est également verbalisé et sa marchandise saisie.
01:17:18 – Ce type de vente, même si encore une fois,
01:17:20 ce n'est pas des gens qui vont agresser les touristes,
01:17:24 ils vont leur vendre des choses,
01:17:26 mais ça fait partie de ce qui n'est pas autorisé sur le secteur
01:17:30 et ce qui peut attirer aussi une autre forme de délinquance.
01:17:33 – En luttant ainsi contre la petite délinquance,
01:17:35 qui dégrade déjà l'image de Paris,
01:17:37 la police empêche l'implantation dans le secteur d'une plus grande criminalité.
01:17:42 – Christophe Plantis, bonjour,
01:17:45 je rappelle que vous êtes secrétaire général CFTC Police,
01:17:49 j'ai une première question à vous poser, Christophe Plantis,
01:17:52 à un an des JO, il faut être inquiet, très inquiet, moyennement inquiet,
01:17:56 c'est quoi la réponse ?
01:17:58 – Alors bonjour à tous, merci de me donner la parole,
01:18:02 effectivement, il y a une échéance qui se rapproche,
01:18:07 mais bon voilà, ça a été dit dans le reportage,
01:18:10 et puis je peux même apporter mon concours par rapport à ce qui a été dit,
01:18:14 puisque j'ai fait mes débuts là-bas, dans cet arrondissement, le 7ème,
01:18:18 donc c'est un secteur très touristique,
01:18:21 et bon, on peut penser qu'effectivement, il y aura des renforts
01:18:26 et qu'il sera nécessaire de mettre pas mal de renforts,
01:18:29 ce qui serait même pas mal, c'est que la police municipale apporte son concours.
01:18:33 – Comment vous expliquez cette loi des séries,
01:18:36 on se souvient de cette touriste mexicaine,
01:18:41 qui a été victime d'une tentative de viol,
01:18:43 le 9 août, il y a quelques jours, une touriste allemande, victime d'un vol,
01:18:48 comment vous expliquez cette succession d'agressions ?
01:18:55 – Bon alors, il n'échappe à personne qu'il y a une certaine montée de la violence,
01:19:00 donc ça dépend de quel côté on se penche,
01:19:04 donc soit on est du côté de la police et on considère que la police fait son travail,
01:19:08 comme vous en doutez, je confirme que mes collègues sont sur le terrain, font le job,
01:19:14 je constate aussi qu'il y a beaucoup de problèmes liés à une surenchère,
01:19:21 on a tendance à dire qu'il y a une montée excessive de la violence,
01:19:26 je suis complètement d'accord, mais le problème ne vient pas de la police,
01:19:33 il vient de cette montée de la délinquance,
01:19:36 tout simplement, et de la nécessité de mettre plus de policiers sur le terrain,
01:19:39 et en particulier dans ces zones particulièrement touristiques.
01:19:43 – Je vous garde avec nous évidemment, Amaury Boilet, réaction.
01:19:46 – Oui, alors on retrouve quand même quelques points communs,
01:19:48 à la fois parmi les victimes et parmi les agresseurs,
01:19:50 parmi les victimes ce sont souvent des jeunes femmes vulnérables,
01:19:54 là je parle essentiellement des viols,
01:19:56 des jeunes femmes vulnérables, alcoolisées,
01:19:58 qui souvent ne parlent pas ou très peu le français,
01:20:01 et parmi les agresseurs, souvent des jeunes hommes d'origine étrangère,
01:20:06 on a évoqué le cas de cette touriste mexicaine,
01:20:09 une autre touriste allemande avait été,
01:20:11 il y a eu une tentative de viol sur une touriste allemande
01:20:14 par un Moldave de 23 ans en avril dernier,
01:20:16 elle avait été sauvée à l'époque par un vendeur à la sauvette,
01:20:20 c'est dire, en février dernier c'était une jeune brésilienne
01:20:23 qui était à son tour visée, et comme ça tous les mois,
01:20:25 quasiment un viol, un rythme tous les mois, la nuit au Champ de Mars.
01:20:31 – Ce qui est terrible c'est quand même, le Champ de Mars,
01:20:33 c'est la Tour Eiffel, c'est le symbole même de la ville de Paris,
01:20:39 je dirais même de la France aussi.
01:20:40 – C'est un lieu emblématique du tourisme parisien et français,
01:20:45 qui évidemment ça renvoie une image assez détestable aux yeux du monde,
01:20:49 et notamment en Asie, où beaucoup de Chinois ou des Japonais
01:20:55 sont rentrés chez eux assez traumatisés de leur expérience à Paris.
01:20:58 Les élus droits sont montés au créneau ces derniers mois
01:21:01 pour dénoncer la situation.
01:21:02 – La Chiffre d'Addit avait demandé à ce que l'on ferme le Champ de Mars.
01:21:05 – Absolument, et la préfecture de Paris a tout de même renforcé les contrôles
01:21:09 et a installé un poste de police mobile, une sorte de pseudo commissariat sur place,
01:21:15 mais qui ferme malheureusement à 23h, tandis que la Tour Eiffel ferme à 1h.
01:21:20 Donc il y a un blanc entre les deux, et sachant que les patrouilles de la BAC
01:21:26 qui patrouillent la nuit sont en sous-effectif.
01:21:28 Donc il reste et il demeure un problème sécuritaire sur place,
01:21:31 et c'est assez une mauvaise augure quand on sait que…
01:21:34 – Il y a des échéances et des remontées arrières.
01:21:35 – …Paris accueille les JO dans un an.
01:21:36 – Alberto Toscano ?
01:21:38 – Là où il y a des foules, il y a des dangers, des vols et pire.
01:21:43 Et on l'a vu il y a quelques jours à Bayonne, ce qui s'est passé,
01:21:52 une personne a été même tuée après une fête populaire,
01:22:00 dans le cas de la personne qui l'a tuée, une fête bien arrosée.
01:22:04 Donc évidemment la Tour Eiffel ne fait pas exception,
01:22:08 ça peut arriver au Colosse et à la Tour Eiffel ailleurs,
01:22:11 qu'on soit à Londres, ou qu'on soit en Espagne, ou qu'on soit en Allemagne.
01:22:15 Et d'ailleurs on a vu des choses analogues dans toutes ces villes et ces localités.
01:22:21 Non, je crois qu'effectivement il faut une coordination entre les forces de police,
01:22:28 il faut une présence de la police et il faut toute une série de précautions.
01:22:36 Mais sincèrement, la chose que je ne comprends pas,
01:22:39 pourquoi ils ont arrêté et chassé ce vendeur à la sauvette de petite Tour Eiffel
01:22:46 qui apparemment, excusez-moi, ne faisait du mal à personne.
01:22:50 On l'a vu dans le reportage, je parle du reportage.
01:22:52 – Christophe Plantis, une petite réaction.
01:22:56 – Oui, ça fait partie du boulot, les collègues ont verbalisé ce vendeur à la sauvette,
01:23:03 ça sécurise quand même, on est bien d'accord que derrière ces voleurs à la sauvette,
01:23:07 il peut y avoir des différentes techniques de vol.
01:23:13 Il y a une approche par ce biais-là,
01:23:16 et puis autour de ce vendeur à la sauvette,
01:23:18 il peut y avoir toute une petite équipe ou autre.
01:23:21 Donc il faut faire confiance à la police,
01:23:23 il faut laisser faire les collègues et ils connaissent leur job,
01:23:26 comme je vous disais au début,
01:23:27 ce qu'il faudrait c'est davantage de présence policière,
01:23:31 et la nuit pourquoi pas un peu le concours de la police municipale
01:23:35 pour renforcer les effectifs.
01:23:37 Parce que bon, le problème aussi c'est que les collègues,
01:23:42 finalement comme je vous disais,
01:23:43 moi j'ai fait cet arrondissement-là à mes débuts,
01:23:46 les collègues ont tendance à partir et aller voir ailleurs,
01:23:51 travailler dans d'autres commissariats et même regagner la province,
01:23:54 et malheureusement il y a besoin d'énormément d'effectifs dans ce secteur,
01:24:00 puisque c'est un secteur très très touristique.
01:24:03 - Ah oui, oui, la responsabilité d'Anne Hidalgo et de la mairie de Paris
01:24:06 est aussi en cause,
01:24:07 puisque on l'a appris assez récemment dans un article du Figaro je crois,
01:24:11 94% des contraventions qui sont dressées par la police municipale à Paris
01:24:17 concernent la sécurité routière, et dont la moitié le stationnement.
01:24:21 Donc il y a une volonté de la mairie de Paris
01:24:23 de délaisser la répression des incivilités,
01:24:27 c'est-à-dire les vendeurs à la sauvette notamment,
01:24:30 pour se focaliser sur la sécurité routière.
01:24:32 Donc là aussi on paye un choix, une stratégie de la mairie de Paris.
01:24:35 - Vous êtes d'accord Christophe Plantis ?
01:24:38 - Très très belle analyse, effectivement,
01:24:41 si les policiers municipaux délaissaient un petit peu les stationnements
01:24:45 et venaient renforcer la police nationale
01:24:48 pour sécuriser ce secteur très très très touristique,
01:24:52 comme tout le monde le sait,
01:24:53 effectivement ça améliorerait les choses à n'en pas douter.
01:24:57 - Vous sentez comment les prochains rendez-vous dont on a parlé,
01:25:00 la Coupe du monde de rugby, les JO, Christophe Plantis, très sincèrement ?
01:25:06 - Très sincèrement, bon moi comme je suis à la tête d'un syndicat
01:25:10 aux valeurs qui sont celles de la CFTC,
01:25:12 je vais vous dire que moi ce qui m'intéresse le plus
01:25:15 c'est le bien-être de mes collègues.
01:25:18 Bon, mes collègues sont fatigués et ratés,
01:25:24 même davantage par rapport aux attaques systémiques dont ils sont victimes.
01:25:29 Bon, je pense que tout ça va s'améliorer,
01:25:32 je pense, on a encore quelques mois devant nous,
01:25:35 les choses vont s'améliorer, espérons.
01:25:37 - Bon écoutez, on a posé la question à Magali Charbonneau
01:25:41 qui est préfète et directrice de cabinet du préfet de police de Paris,
01:25:44 justement comment elle sentait les prochains rendez-vous
01:25:48 et notamment les JO ? Ecoutez-la, et je vous ferai réagir après.
01:25:52 - On a un plan dit "Zéro délinquance" qui a été déployé à la demande du ministre,
01:25:56 qui se déploie depuis novembre de l'année dernière
01:25:58 et qui va monter en puissance progressivement jusqu'au moment des Jeux Olympiques.
01:26:01 Il se traduit par la mise en place d'opérations coup de poing.
01:26:04 Au moment des Jeux Olympiques, il faut avoir en tête qu'on va à peu près multiplier par 3
01:26:08 le nombre de patrouilles anti-délinquance à la faveur des Jeux Olympiques,
01:26:11 avec par exemple dans les transports en commun, il y aura 600 patrouilles par jour
01:26:15 qui seront là pour assurer la sécurité de nos concitoyens
01:26:18 et de tous ces visiteurs qui viendront à l'occasion des Jeux Olympiques.
01:26:21 - Je ne vous demande pas de commenter les propos de la préfète,
01:26:25 mais Christophe Plantis ?
01:26:30 - Oui, écoutez, j'ai cru comprendre qu'il y allait y avoir énormément de renforts,
01:26:36 qu'ils vont prévoir des effectifs en nombre,
01:26:40 et beaucoup, beaucoup, beaucoup de contrôles, beaucoup, beaucoup de travail pour les collègues
01:26:44 et j'espère qu'ils seront assez nombreux et qu'ils seront aptes à faire le job.
01:26:49 Je n'en doute pas, je l'espère.
01:26:52 - Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner, Christophe Plantis.
01:26:55 Je rappelle que vous êtes secrétaire général CFTC.
01:26:58 Police, merci pour ce témoignage, puis on verra comment les choses se dérouleront, évidemment.
01:27:03 Allez, il nous reste 5 minutes.
01:27:04 Vous savez quoi, messieurs ?
01:27:05 Samer Achabi, qui m'aide à préparer ces 2 heures d'émission,
01:27:08 m'a dit que j'ai un petit thème pour toi et pour tes invités.
01:27:10 Ça va les concerner ?
01:27:11 - Une surprise !
01:27:12 - Important, important.
01:27:14 C'est la tendance, mais c'est sérieux quand même,
01:27:17 c'est la tendance à présent sur les réseaux sociaux de faux experts de santé
01:27:21 qui affirment que la crème solaire bloquerait les effets bénéfiques du soleil sur la peau.
01:27:24 Vous mettez de la crème solaire, messieurs, quand vous allez au soleil ?
01:27:27 - Oui, bien sûr.
01:27:28 - Moi, quand je vais au soleil, je reste à l'ombre.
01:27:32 - Bien sûr.
01:27:33 - Donc je n'ai pas besoin de crème solaire.
01:27:36 - Mais mine de rien, on va regarder parce que cette tendance a pris de l'ampleur ces derniers jours
01:27:40 avec le hashtag #AntiSunScreen,
01:27:43 aujourd'hui supprimé, mais qui a cumulé plus de 17 millions de vues.
01:27:47 Et selon eux, des crèmes seraient toxiques pour la peau.
01:27:51 C'est un peu n'importe quoi.
01:27:52 Explication de Duminat-Angour, évidemment, messieurs.
01:27:55 Bon, je ne sais pas si vous n'êtes pas trop concerné,
01:27:57 mais je vous poserai quand même la question, mon cher Alberto.
01:28:00 - Je lis plein de choses sur la crème solaire.
01:28:03 - Gardez votre salive, je vous donne la parole juste après, Alberto.
01:28:06 Et on regarde le reportage.
01:28:06 - Je garde ma crème solaire.
01:28:07 - Mais si vous voulez, mais on regarde le reportage.
01:28:11 Profiter de l'été pour bronzer, oui, mais pas à n'importe quel prix.
01:28:16 Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes proposent tout bonnement
01:28:19 de ne plus mettre de crème solaire.
01:28:21 La raison, profiter des bienfaits du soleil,
01:28:24 un comportement dangereux qui préoccupe les professionnels de santé.
01:28:29 - Les UV sont beaucoup plus toxiques que l'emploi de ces crèmes solaires.
01:28:33 Hors de question de ne pas profiter de l'été,
01:28:35 mais il ne faut pas s'exposer au soleil dans les heures dangereuses
01:28:39 qui sont entre midi et 4 heures et exposer le moins possible les enfants.
01:28:45 Sous le hashtag anti-sunscreen, soit anti-crème solaire,
01:28:49 certains influenceurs et experts autoproclamés évoquent des agents nocifs
01:28:53 qui seraient, selon eux, présents dans certaines protections solaires.
01:28:57 Certains vont même jusqu'à proposer des solutions alternatives
01:29:00 comme l'huile de coco, par exemple.
01:29:02 - On a des filtres chimiques, des filtres physiques,
01:29:07 il faut les employer tant qu'on n'a pas une certitude
01:29:10 sur une certaine dangerosité de ces filtres qui aujourd'hui est tout à fait hypothétique.
01:29:15 La meilleure protection aujourd'hui étant quand même le chapeau,
01:29:18 les lunettes de soleil et la protection vestimentaire.
01:29:23 Forcée de rappeler qu'à long terme, une surexposition au soleil
01:29:26 peut aboutir à un vieillissement prématuré de l'épiderme
01:29:29 ou encore, dans les cas plus graves, à des cancers de la peau.
01:29:33 - C'est un sujet très sérieux quand même, on ne plaisante pas avec ça.
01:29:37 - C'est consternant, mais c'est l'énième illustration de la dangerosité
01:29:44 de ces "influenceurs" sur les réseaux sociaux.
01:29:49 Il n'y a évidemment pas un dermatologue au monde pour justifier et approuver
01:29:53 les remèdes délirants de ces influenceurs.
01:29:58 Et c'est l'autre problème, c'est que les premières victimes
01:30:02 sont souvent les jeunes, qui sont les premières cibles de ces influenceurs.
01:30:06 Et c'est d'autant plus grave que le nombre de cancers de la peau en France
01:30:10 est en progression et en hausse assez constant depuis plusieurs années.
01:30:13 - C'est ça, selon la Ligue contre le cancer, le nombre de maladies de la peau
01:30:15 est en progression et risque de développer un cancer aujourd'hui de 1 sur 100.
01:30:20 Alberto Toscano.
01:30:21 - Sur internet, on lit tout et n'importe quoi.
01:30:25 Il est présumé expert sur les choses les plus importantes aussi,
01:30:30 comme la médecine, et il y a comme contenu à l'internet.
01:30:34 Il l'a écrit sur internet.
01:30:37 On peut être amené à croire à des bêtises, parfois comme un moridi dangereux.
01:30:42 Donc, vraiment, écoutons les médecins.
01:30:46 Dans le cas spécifique des crèmes solaires, moi, je lis des articles
01:30:50 dans la presse qui disent des choses très alarmistes.
01:30:55 J'en sais rien.
01:30:56 Moi, je suis personnellement très prudent devant le soleil,
01:30:58 justement parce que j'ai un peu peur des cancers de la peau.
01:31:03 Mais la crème solaire est certainement utile à se protéger du soleil.
01:31:08 Par définition, encore, faut-il choisir la bonne crème solaire.
01:31:12 Mais je ne suis certainement pas un expert en matière.
01:31:14 - Ce qui est dingue, c'est que tous ces jeunes regardent
01:31:16 et croient que c'est paroles d'évangile.
01:31:19 Toutes ces informations...
01:31:20 - On l'a vu avec l'histoire du Covid.
01:31:23 - Évidemment.
01:31:24 Qu'est-ce qu'on écoutait, lisait sur Internet,
01:31:28 vraiment des choses qui terrorisaient.
01:31:31 Et à la fin, on avait du mal à comprendre la vérité
01:31:35 parce que c'était un tel brouillard d'informations
01:31:38 et on ne savait pas où aller pour comprendre quelque chose de sérieux.
01:31:43 - Un dernier mot sur le sujet, Amaury Boué, on arrive au terme de l'émission.
01:31:46 - Tout l'importance en face de faire un vrai travail de prévention
01:31:49 sur la question des cancers de la peau,
01:31:50 parce que la quasi-totalité des cancers de la peau sont évitables.
01:31:54 Donc, c'est un vrai travail de prévention à faire,
01:31:56 notamment auprès des jeunes.
01:31:58 - Voilà, ainsi se termine la parole au français été.
01:32:01 Merci Alberto Toscano, c'est toujours un plaisir de vous avoir.
01:32:04 Merci à Amaury Boué, c'est une belle découverte pour moi
01:32:07 de vous avoir sur ce plateau.
01:32:09 Merci pour votre fidélité à ce rendez-vous.
01:32:11 Merci à nos grands témoins.
01:32:12 Merci à Samir Achabi.
01:32:13 Merci à Sébastien Mandotti.
01:32:15 Merci à Virginie Leblond-Taieb à la réalisation.
01:32:19 Merci à Dominique Raymond à la vision.
01:32:22 Merci à René Rodrigue à Le Prado au son.
01:32:26 Vous pouvez évidemment revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:32:31 Tout de suite, c'est notre ami Thomas Bonnet pour 120 minutes info.
01:32:35 Et moi, je vous dis bye bye.
01:32:37 Je vous retrouve quand même à 17h pour Punchline été.
01:32:40 Passez une très belle après-midi sur CNews.
01:32:42 Profitez.
01:32:44 A tout à l'heure.
01:32:45 ...