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  • 31/01/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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News
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur CNews. Il est 14h avant d'entamer notre émission
00:00:05 spéciale "Mobilisation contre la réforme des retraites". On fait un point sur
00:00:08 l'actualité avec vous, Mickaël Dorian.
00:00:11 Pour la réforme des retraites, il est 14h à Paris. Le cortège doit partir d'une
00:00:17 minute à l'autre. Depuis la place d'Italie, les responsables des principaux
00:00:20 syndicats sont sur place déjà depuis le début de l'après-midi.
00:00:23 Écoutez les leaders de la CGT et de la CFDT, Philippe Martinez et Laurent Berger.
00:00:29 Quand on entend la première ministre, le président de la République,
00:00:35 voir le ministre de l'Intérieur avoir des propos sur les gens qui seraient
00:00:39 feignants parce qu'ils ne voudraient pas travailler deux ans de plus, c'est ne pas
00:00:42 connaître la réalité du boulot. Il suffit d'aller dans des entreprises, à
00:00:47 l'hôpital, dans plein d'endroits pour savoir ce que c'est que le boulot.
00:00:50 C'est la démonstration d'un rejet massif des 64 ans et surtout c'est la
00:00:54 démonstration que le monde du travail, vous savez, ceux qui sont stigmatisés
00:00:57 parce qu'ils seraient contre les 64 ans, de ne pas vouloir travailler.
00:01:01 Ce monde du travail, dans sa profondeur, dans sa diversité, il est opposé aux 64
00:01:06 ans et donc c'est ça qui se manifeste dans tous les rassemblements ici à Paris
00:01:10 mais aussi partout en France. Et la grève donc ce mardi à la SNCF.
00:01:15 Les syndicats se sont réunis et proposent d'ores et déjà de poursuivre le
00:01:20 mouvement les 7 et 8 février. Actuellement le trafic est fortement
00:01:23 perturbé avec environ 2 TER sur 10 en circulation et entre 25 et 30% de TGV
00:01:30 selon les axes. Les précisions Gare de Lyon avec Clémence Barbier.
00:01:35 Sans surprise les syndicats de cheminots ont voté à quasi l'unanimité pour
00:01:40 reconduire la grève. Ce sera deux jours supplémentaires les 7 et 8 février.
00:01:44 A tour de rôle les organisations syndicales ont souligné la forte
00:01:48 mobilisation de ce 31 janvier. Près de 50% de cheminots grévistes
00:01:53 selon leurs chiffres. Tous dénoncent une réforme injuste pour Fabien Vildieu de
00:01:58 Sudray. Il est important de se mobiliser car selon lui si la loi passe aujourd'hui
00:02:03 dans quatre ans l'âge de report légal sera de nouveau mis sur la table.
00:02:08 Une opinion qui est également partagée par les autres syndicats présents CGT et UNESA.
00:02:13 Dans le métro parisien le trafic est ralenti également mais le réseau est
00:02:17 moins perturbé que le 19 janvier dernier. Une mobilisation que les usagers
00:02:21 comprennent même s'ils sont partagés sur les méthodes et sur la grève qui les
00:02:25 impacte directement. Je vous propose d'écouter certains d'entre eux.
00:02:30 Aujourd'hui les utilisateurs ne devraient pas être impactés parce qu'ils vont perdre du monde
00:02:34 en fait dans leur mouvement. Aujourd'hui je ne sais pas si ça vaut la peine.
00:02:40 Je les comprends du point de vue où c'est pour se faire comprendre, se faire entendre et
00:02:45 si c'est le seul moyen pour eux de se faire comprendre, qu'ils le fassent ainsi.
00:02:51 Et puis dans le reste de l'actualité, nouvelle hausse des prix du carburant.
00:02:55 Regardez les derniers relevés publiés hier soir. La semaine dernière le gazole
00:02:59 était en moyenne affiché à 1,96€, 1,93€ pour le Sanplon 95 et plus de 2,02€
00:03:06 pour le Sanplon 98 qui a pris presque 3 centimes en une semaine.
00:03:10 Et ce n'est pas près de s'arranger. Au contraire, même nous dit Philippe Chalmin.
00:03:14 Il est professeur à l'université et spécialiste des marchés de matières premières.
00:03:20 Pour nous le pire est peut-être à se dire, notamment pour les conducteurs de voitures diesel,
00:03:27 puisqu'à partir du 5 février, c'est-à-dire le week-end prochain, va entrer en vigueur un embargo
00:03:33 sur les produits pétroliers en provenance de Russie. Et il faut savoir que la moitié
00:03:40 des importations de diesel en Europe proviennent de Russie. Donc ce flux va s'arrêter.
00:03:45 Il va falloir aller acheter du diesel plus loin.
00:03:47 Autre augmentation, celle des prix à la consommation qui s'est légèrement accélérée en janvier.
00:03:53 Le taux d'inflation atteint 6% sur un an. Après 5,9% en décembre,
00:03:57 cette légère hausse de l'inflation serait due, selon l'INSEE, à l'accélération des prix
00:04:02 de l'alimentation et de ceux de l'énergie. Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:04:06 Bon après-midi sur CNews en compagnie de Cléli Mathias.
00:04:10 Merci beaucoup et on vous donne la parole dans la parole aux Français.
00:04:14 Je suis en compagnie de Jean Garrigue, d'Yvan Rioufol, mais également de Florian Tardif
00:04:19 du service politique de CNews, Sandra Buisson du service police-justice de CNews
00:04:23 et Éric Derritte-Mainten, spécialiste des questions économiques, va également nous rejoindre.
00:04:27 Émission spéciale, vous l'avez compris, en direct de la manifestation parisienne.
00:04:32 À 14h, le cortège doit partir. Vous voyez ici le rassemblement avant que le cortège s'ébroue.
00:04:41 Voilà, nos équipes sont sur place. On va vous donner la parole, que vous soyez mobilisés ou immobilisés,
00:04:46 d'ailleurs, que vous soyez pour ou contre cette réforme des retraites.
00:04:50 Nous étions aussi en province, dans les différentes villes.
00:04:53 Ce matin, vous savez qu'il y avait un tout petit peu plus de manifestants à Nantes, par exemple.
00:04:59 65 000 manifestants selon les syndicats, 28 000 selon la police et quelques milliers de plus
00:05:05 par rapport à la journée du 19 janvier. Et puis, nous étions aussi à Montpellier.
00:05:10 Écoutez.
00:05:12 Franchement, c'est pas possible. La pénibilité, là, arrivé à un âge, on n'en peut plus.
00:05:17 Nous, on voit la mortalité chez nous, c'est entre 60 et 61 ans.
00:05:21 Elle nous dit on va cotiser toute notre vie pour passer l'arme à droite, à gauche. C'est pas possible.
00:05:26 Quand on pense qu'un ouvrier, il a 7 ans d'espérance de vie de moins qu'un cadre,
00:05:30 qu'un éboueur a un an d'espérance de vie de moins qu'un ouvrier lambda,
00:05:34 qu'en plus on va se rajouter deux ans de travail, on va pouvoir connaître nos petits-enfants.
00:05:39 Il y en a un peu marre de nous faire supporter un certain nombre d'efforts
00:05:42 qui sont demandés aux seuls salariés, à plus forte horizon dans un contexte où il y a de l'argent.
00:05:47 Et aujourd'hui, toutes les annonces qui nous sont faites,
00:05:50 c'est pour appauvrir un peu plus la population. Et il y en a vraiment un peu marre.
00:05:54 La question de la pénibilité est au cœur des revendications.
00:05:58 On l'entend là aussi dans les cortèges. On vous donnera la parole dans un instant.
00:06:02 Le cortège qui, je rappelle, doit partir aujourd'hui à Paris, en tout cas de la place d'Italie,
00:06:06 et doit ensuite passer par l'avenue des Gobelins, le boulevard du Port-Royal,
00:06:10 le boulevard du Montparnasse, en direction du boulevard des Invalides,
00:06:14 pour arriver en fin d'après-midi jusqu'à la place Vauban, dans le 7e arrondissement.
00:06:18 Vous voyez ici le déroulé du parcours de la place d'Italie,
00:06:22 la place Vauban et le cortège qui va bientôt partir.
00:06:26 Sandra, au total, 11 000 policiers et gendarmes mobilisés, 4 000 à Paris.
00:06:30 C'est un peu plus que le 19 janvier dernier ?
00:06:32 C'est légèrement plus que le 19 janvier. C'était 10 000 au National, là c'est 11 000.
00:06:36 Et puis c'était 3 500 à Paris et on est à 4 000.
00:06:40 Il faut noter que sont attendus environ 200 à 400 membres de l'ultra-gauche et des ultra-jaunes,
00:06:47 donc des membres très radicaux qui pourraient tenter de faire dégénérer les cortèges.
00:06:51 C'est peu prouve ce qui était attendu aussi la dernière fois.
00:06:54 La dernière fois, ça s'était bien tenu.
00:06:57 Il y avait eu des tensions quand même fortes de 15h30 à 16h30,
00:07:00 mais qui avaient été contenues par le dispositif de sécurité.
00:07:03 Cette fois, les craintes sont un peu plus importantes
00:07:06 parce que le climat général est moins favorable.
00:07:09 Les annonces du gouvernement ne vont pas dans le sens des demandes des syndicats.
00:07:12 Et puis les ultras, les casseurs,
00:07:15 ils n'ont pas réussi la dernière fois à faire dégénérer le cortège,
00:07:19 donc ils pourraient tenter de nouvelles tactiques cette fois-ci.
00:07:22 240 actions sur tout le territoire.
00:07:25 Les cortèges les plus fournis étaient attendus à Toulouse, Nantes, Marseille.
00:07:29 Il faut noter, et c'est ce qui remonte parmi les chiffres pour l'instant,
00:07:33 que c'est une mobilisation très suivie jusque dans des plus petites villes.
00:07:37 On déborde les villes moyennes.
00:07:40 Par exemple, jeudi 19, la mobilisation avait été de 5 à 10 000 personnes à Rodez,
00:07:44 à Tulle, à Brive, à 10 000 personnes aussi à Limoges.
00:07:48 Et puis même dans des villes plus petites, il y avait plusieurs centaines de manifestants.
00:07:51 Là, par exemple, aujourd'hui pour Arles, la police a dénombré 3500 manifestants.
00:07:57 Donc c'est vraiment un mouvement qui entraîne jusque dans le territoire et dans des villes plus petites.
00:08:03 Donc il va falloir voir si ça continue aujourd'hui.
00:08:06 Effectivement, même au National, on attend plus de mobilisation.
00:08:09 C'est ce qu'attendaient les autorités.
00:08:11 Pourtant, un peu moins de grévistes.
00:08:12 Notamment, on va voir les chiffres à l'école.
00:08:17 Le 19 janvier, lors de la première journée de mobilisation,
00:08:20 le taux d'enseignants grévistes avait été de 42,35 % dans le primaire, 34,66 % dans le secondaire.
00:08:26 Et vous allez voir les chiffres pour le 31 janvier, 26,65 % au secondaire, 25,22 %.
00:08:32 Pour la SNCF également, une mobilisation et des grévistes en baisse,
00:08:37 36,5 % aujourd'hui contre 46,3 % le 19 janvier.
00:08:41 Merci, Sandra, pour toutes ces précisions.
00:08:44 Yvan Rigofoel, je rebondis sur ce qu'a dit Sandra, à savoir qu'il y avait une mobilisation,
00:08:47 notamment le 19 janvier.
00:08:48 On va voir si ça se confirme aujourd'hui.
00:08:51 Une mobilisation importante, massive de la part des villes moyennes,
00:08:55 des petites villes, ce qui est important, ce qui est intéressant quand même à remarquer.
00:08:58 Oui, c'est très intéressant.
00:09:00 Des sous-préfectures, des préfectures de cette France périphérique
00:09:04 qui s'était reconnue initialement dans le mouvement des Gilets jaunes.
00:09:06 Est-ce que c'est le mouvement des Gilets jaunes qui apparaît dans ces mouvements-là ?
00:09:11 Non, parce qu'on se rend compte, en tout cas à la lecture des statistiques
00:09:15 et des sondages qui ont été faits par l'IFOP, que c'est une France périphérique
00:09:19 qui est également coupéante de cet élire que là où les petites villes mobilisent,
00:09:24 également à Figeac, à Carré, en Bretagne, etc.
00:09:26 Ce sont soit des villes qui ont un fort potentiel de fonctionnaires,
00:09:31 soit des villes qui ont encore un fort potentiel de classe ouvrière.
00:09:35 C'est-à-dire que fonctionnaires et ouvriers se coalisent naturellement
00:09:39 pour protester contre cette réforme des retraites.
00:09:42 Mais en revanche, on se rend compte, et là je m'abrite derrière ce sondage,
00:09:45 cette étude qui a été publiée par le Figaro hier,
00:09:48 que les villes, que les populations les plus délaissées,
00:09:50 celles qui votent le Rassemblement national par exemple,
00:09:53 se mobilisent beaucoup moins pour cette défense-là.
00:09:56 Donc il y a malgré tout, et cela reprend un petit peu ce que je soutenais ces derniers temps,
00:10:02 je pense que cette France des gilets jaunes, cette France périphérique,
00:10:05 cette France qui est abandonnée, cette France qui est délaissée,
00:10:07 ne se reconnaît pas malgré tout dans ce mouvement qui reste un mouvement de privilégiés.
00:10:11 Avec plein de guillemets naturellement.
00:10:12 Oui, parce qu'on le voit et on l'entend.
00:10:14 Ce sont des privilégiés qui ont malgré tout une sécurité de l'emploi et qui ont un encadrement.
00:10:19 Tandis que vous avez toute l'autre partie de la France
00:10:22 qui elle se sent abandonnée, qui refuse même de se faire représenter par des syndicats.
00:10:27 Donc toute la question est de savoir s'il y aura une convergence de cette France périphérique
00:10:30 qui naturellement pourrait ébranler la France des grandes agglomérations.
00:10:33 Moi je ne le pense pas, mais...
00:10:35 Mais on verra, en tout cas les syndicats se réuniront
00:10:37 après cette deuxième journée de mobilisation ce soir vers 18h.
00:10:40 Nous sommes en liaison avec Justine depuis la manifestation et la place d'Italie, je crois, apparaît.
00:10:47 Bonjour Justine, vous nous entendez, vous êtes maire de famille,
00:10:50 vous êtes responsable e-commerce, vous avez 40 ans et vous êtes dans la rue aujourd'hui.
00:10:54 Expliquez-nous pourquoi.
00:10:56 Alors je ne suis pas du tout une privilégiée dans la fonction publique.
00:11:02 Je suis plutôt dans le privé, j'ai toujours travaillé dans le privé, j'ai trois enfants.
00:11:07 Je sais que cette réforme ne me permettra pas de partir plus tôt
00:11:11 et ne me protège pas du tout comme on essaie de nous le dire.
00:11:13 Et surtout moi ce qui me motive c'est que c'est un vrai changement de modèle social.
00:11:18 Toutes les activités des hommes ne sont pas censées être marchandes.
00:11:22 Partir à la retraite à 60 ans, moi c'est 64 ans mais en vrai si je veux avoir une retraite complète
00:11:27 ce ne sera pas avant 67 ans.
00:11:28 Ça veut dire que je ne pourrais pas avoir d'activité associative,
00:11:31 ça veut dire que je ne pourrais pas garder mes petits-enfants si jamais j'en ai.
00:11:35 Ça veut dire que tout ce que les retraités apportent,
00:11:38 je ne pourrais pas l'apporter avant d'avoir 70 ans.
00:11:41 Donc moi c'est surtout pour ça que je me bats.
00:11:43 Et c'est aussi pour montrer aux gens dans le privé et notamment dans mon entreprise
00:11:47 qu'il ne faut pas se résigner.
00:11:49 Ce n'est pas parce qu'on nous propose un modèle qu'il faut dire qu'il n'y a pas le choix,
00:11:55 c'est comme ça qu'on va faire, on se tait et on accepte.
00:11:57 Il y a un moyen d'agir localement, nationalement, avec ou sans syndicat
00:12:02 mais il ne faut en tout cas pas se résigner et il faut faire valoir ses idées.
00:12:05 On a compris votre détermination Justine.
00:12:07 Je voulais juste savoir, vous parlez justement de notre modèle,
00:12:11 qu'il y aurait un changement de modèle mais le gouvernement lui justement
00:12:14 il dit qu'il faut sauver notre modèle, notamment notre modèle de système de retraite par répartition
00:12:20 et c'est pour ça qu'il fait la réforme.
00:12:22 Sans même rentrer dans la désinformation sur le rapport du corps,
00:12:29 il y a d'autres manières de faire, sans même aller dans les polémiques
00:12:32 de "il faut supprimer les milliardaires", "il faut taxer les riches",
00:12:34 il y a d'autres manières de faire.
00:12:35 Moi je préférerais, et on ne nous a pas posé la question,
00:12:38 moi je préférerais payer des cotisations sociales plus élevées
00:12:42 jusqu'à la fin de ma carrière plutôt que de partir deux ans plus tard.
00:12:47 J'adore les gens qui nous disent que le travail c'est émancipateur,
00:12:50 c'est émancipateur pour plein de gens et ça ne l'est pas pour plein d'autres.
00:12:53 Donc on n'a même pas été consultés sur la manière de...
00:12:58 Ok peut-être qu'il y a un déficit, moi je ne suis pas convaincue,
00:13:00 mais quand bien même il y aurait un déficit, on ne s'est pas posé la question
00:13:03 de quelles étaient les alternatives pour le renflouer
00:13:06 et de nous faire croire que c'est comme ça, il n'y a pas d'autre choix.
00:13:08 Quand on voit ce que ça a donné concrètement dans les autres pays,
00:13:11 je ne suis pas convaincue que ce soit la bonne solution.
00:13:13 Oui on a compris, cela dit ce n'est pas forcément de la désinformation
00:13:16 les calculs du corps, on ne va pas aller dans ce débat-là.
00:13:19 Mais juste...
00:13:21 Non mais...
00:13:22 Est-ce que vous auriez aimé, justement, vous dites que vous n'avez pas été consultés,
00:13:27 je l'entends, mais il y a quand même eu une élection présidentielle législative
00:13:31 avec des programmes justement des candidats qui se sont positionnés sur les retraites.
00:13:35 Qu'est-ce que vous auriez aimé ? Un référendum sur la question de la réforme des retraites ?
00:13:38 C'est ça que vous auriez aimé en fait ?
00:13:40 Que chaque Français puisse dire oui ou non ?
00:13:42 Pour être très claire, moi j'ai voté Macron au deuxième tour,
00:13:46 mais en aucune manière pour valider sa réforme des retraites, vraiment.
00:13:49 Et en plus ce n'est même pas celle qu'elle nous propose,
00:13:50 donc concrètement qu'on ne me sorte pas de cet arrêt humain de la démocratie.
00:13:54 Maintenant je sais très bien qu'un référendum ce n'est pas une solution
00:13:57 parce que tout le monde va voter contre lui et personne ne va vraiment se...
00:14:01 La réponse est conduite dans la question et la réponse sera biaisée.
00:14:05 Mais ce qui est clair c'est que cette réforme est rejetée par une majorité de Français
00:14:09 et qu'il faille une réforme, encore une fois, c'est pas possible.
00:14:16 Ah Justine, je suis désolée, il y a un petit problème de liaison.
00:14:19 Je suis désolée Justine, j'aurais aimé entendre ce que vous disiez jusqu'au bout.
00:14:24 On essaiera de vous recontacter un peu plus tard.
00:14:27 Merci Adrien Spiteri et Jules Bedot pour la connexion.
00:14:30 Je crois que c'est revenu, on va pouvoir entendre au moins la fin de votre phrase.
00:14:33 Oui Justine, je suis désolée, on ne vous a pas entendu toute une partie de la phrase.
00:14:37 Je vous laisse terminer.
00:14:39 Alors je disais qu'un référendum c'est biaisé
00:14:42 parce qu'évidemment il y a un tel rejet de Macron que la réponse sera non.
00:14:45 Ce n'est pas pour autant que ça fera avancer le débat
00:14:48 mais c'est sûr qu'on ne s'est pas posé la question de quelles étaient les autres solutions.
00:14:51 Et ce n'est pas en recevant des syndicats et en faisant "ok, ok"
00:14:54 mais en fait je n'écoute pas ce que tu me dis que ça s'appelle du débat
00:14:57 et que ça s'appelle de la construction d'une nouvelle solution.
00:14:59 Merci beaucoup Justine, on vous a entendu cette fois.
00:15:01 Très bien, merci à vous.
00:15:03 Florian Tardif, qu'est-ce que les manifestants comme Justine peuvent espérer
00:15:07 puisque Elisabeth Borne et Emmanuel Macron hier l'ont dit,
00:15:10 64 ans déjà c'est non négociable,
00:15:12 pour le reste, qu'est-ce qui peut être fait ?
00:15:14 Quels sont les marges de manœuvre finalement ?
00:15:16 De parallèle historique, ce que je ne souhaite pas faire
00:15:18 c'est qu'on entre aujourd'hui dans une guerre de tranchées.
00:15:21 C'est-à-dire que l'argument qui est avancé par les uns est le même qui est avancé par les autres.
00:15:24 64 ans c'est non négociable, dit actuellement Elisabeth Borne la Première Ministre
00:15:29 et dans le camp d'en face, entre guillemets,
00:15:31 on dit également 64 ans c'est non négociable.
00:15:33 C'est Sandrine Rousseau qui l'a dit à l'instant
00:15:36 et qui fait partie, qui est présente au cœur de cette manifestation.
00:15:39 Donc c'est à qui cèdera finalement, c'est ça ?
00:15:41 C'est-à-dire oui, à qui cèdera le premier,
00:15:43 sauf qu'on a très bien compris que le gouvernement ne cèdera pas
00:15:46 sur cet âge légal de départ à la retraite de 64 ans,
00:15:49 qui est le cœur de sa réforme.
00:15:50 C'est-à-dire que s'il recule sur 64 ans,
00:15:53 il recule sur l'ensemble des autres paramètres
00:15:55 puisque c'est conditionné au recul de l'âge légal à 64 ans,
00:16:00 qu'on peut avancer sur le dispositif carrière longue,
00:16:03 qu'on peut avancer sur certains critères de pénibilité.
00:16:05 Donc s'il recule, c'est-à-dire qu'il enterre totalement sa réforme.
00:16:08 Et de l'autre côté, il y a une gauche "revigorée",
00:16:12 des syndicats également qui le sont et qui vont continuer à protester
00:16:16 dans la rue pour tenter de faire plier le gouvernement,
00:16:18 donc début d'une guerre de tranches.
00:16:19 Nous sommes à Bordeaux, on va retrouver Sophie qui est enseignante
00:16:23 et qui a manifesté aujourd'hui dans les cortèges bordelais.
00:16:25 Est-ce qu'il y avait du monde ?
00:16:26 Est-ce que vous aviez déjà, Sophie, manifesté le 19 janvier dernier ?
00:16:31 Quel est votre sentiment aujourd'hui par rapport à la précédente journée de manifestation ?
00:16:35 Augmentation générale des salaires et des pensions !
00:16:39 Oui, alors je suis Sophie, je suis enseignante à Saint-Joseph à Libourne
00:16:44 et je suis présidente aussi du syndicat professionnel d'enseignement libre catholique, le SPELC.
00:16:48 Le SPELC n'est pas du tout d'accord avec la position du gouvernement,
00:16:52 savoir que la réforme ne doit pas être menée de cette façon.
00:16:57 62 ans à l'heure actuelle, 64 prévus, ce n'est pas possible.
00:17:02 À l'heure actuelle, un collègue qui part à la retraite à 62 ans
00:17:05 et qui veut continuer jusqu'à 64 ans pour avoir une meilleure pension avec la décote
00:17:13 ne pourra pas le faire dans les années à venir.
00:17:16 64 ans, ce n'est pas possible.
00:17:18 Beaucoup de personnes vont se retrouver avec des pensions très réduites et ça, ce n'est pas possible.
00:17:25 Sophie, est-ce que vous aviez déjà manifesté le 19 janvier dernier ?
00:17:30 Oui, le 19 janvier, on était là aussi, on était à Bordeaux,
00:17:34 il y avait peut-être beaucoup moins de monde mais là aujourd'hui, c'est énorme
00:17:36 et on se rend compte que les gens sont vraiment très très mobilisés et qu'il faut continuer.
00:17:41 C'est-à-dire que s'il y a d'autres mobilisations pour faire céder le gouvernement, vous y serez ?
00:17:47 Certainement, oui.
00:17:49 Il n'y a rien, il n'y a aucun...
00:17:51 Si le gouvernement lâche du lest sur un ou deux critères par exemple, ça ne vous fera pas changer d'avis.
00:17:56 Pour vous, c'est 64 ans, c'est un totem, c'est un symbole ?
00:17:59 Il faudra... Ça se discute.
00:18:02 Ça se discute et justement, les syndicats sont force de proposition et de discussion, en tout cas au SPELC.
00:18:07 Nous sommes un syndicat, non pas de contestation systématique
00:18:12 mais au contraire, avec du dialogue en permanence.
00:18:15 Ça dépend, tout dépend des propositions qui seront faites.
00:18:18 Et nous les étudierons et nous verrons ce qui est possible.
00:18:23 Alors on le voit, vous êtes quand même ouverte à la discussion et au dialogue.
00:18:25 Merci beaucoup Sophie, merci aux équipes de Bordeaux, Jérôme Rampenoué et Antoine Estève, Jean Garrigue.
00:18:31 Oui, c'est une particularité de ce mouvement que de voir s'agréger au corps des enseignants protestataires
00:18:39 des représentants de l'enseignement privé.
00:18:41 C'est quelque chose qui était jusqu'à présent très rare.
00:18:45 Et ça montre à quel point il y a un rejet de ce projet.
00:18:49 Et ce qui est très intéressant aussi dans ce que nous dit cette dame,
00:18:52 c'est l'idée qu'on n'a pas assez discuté, qu'on ne comprend pas véritablement ce projet
00:18:58 et que des solutions alternatives, et ça rejoint ce qui a été dit aussi par les intervenants précédents,
00:19:04 n'ont pas été proposées.
00:19:06 Il y a ce manque de dialogue, ce manque de dialogue démocratique
00:19:10 et quelque chose qui pèse...
00:19:11 Ça revient, oui on entend.
00:19:13 Et cette idée du droit dans les bottes reprise d'Alain Juppé en 1995,
00:19:18 c'est quelque chose qui pèse énormément dans le débat.
00:19:22 Parce qu'au fond, sur l'idée d'une réforme des retraites, nécessaire ou pas,
00:19:26 on peut discuter, il y a beaucoup de gens et peut-être une majorité de Français qui peuvent s'y retrouver.
00:19:31 Mais cette idée que cette réforme-là, elle est imposée d'en haut,
00:19:34 qu'elle vient confirmer l'image d'un président...
00:19:35 Mais c'est souvent le cas en fait, de toute façon.
00:19:37 Une réforme, c'est souvent le cas quand même.
00:19:39 Surtout dans la Ve République, en France.
00:19:41 Oui, alors ça a été le cas en 1995,
00:19:44 mais par exemple, celles qui sont venues ensuite, des réformes des retraites,
00:19:48 ont été quand même...
00:19:49 Un peu plus haut.
00:19:50 ...sont passées d'une manière beaucoup plus subtile, beaucoup plus douce.
00:19:53 Là, il y a cette impression, si vous voulez, de quelque chose de figé,
00:19:57 de gravé dans le marbre et d'imposé d'en haut.
00:19:59 Ça vient confirmer tout ce que tous les mouvements sociaux depuis quelques années nous ont dit.
00:20:04 C'est-à-dire qu'on ne voulait plus de cette gouvernance verticale,
00:20:08 qu'on voulait beaucoup plus d'horizontalité.
00:20:10 Et là, c'est ce qui transparaît dans le discours de ceux qui sont intervenus.
00:20:13 Avec cette contradiction, malgré tout,
00:20:15 qu'il y avait une candidate lors des élections présidentielles
00:20:18 qui proposait une retraite à 60 ans,
00:20:20 ce que demandent ceux qui sont dans la rue,
00:20:22 et que ceux qui sont dans la rue ont voté pour celui qui proposait une retraite à 65 ans.
00:20:26 Et donc, malgré tout, il y a cette contradiction-là qui est à surmonter.
00:20:30 C'est ce que je voulais répondre à la dame précédente.
00:20:31 Ils le font par des biais que l'on peut comprendre,
00:20:34 mais si l'on accepte le jeu démocratique, et il faut quand même l'accepter,
00:20:38 et il semblerait que parfois ils ne l'acceptent plus,
00:20:40 parce qu'ils dénient maintenant aux députés d'avoir à les représenter.
00:20:43 J'ai entendu, je crois, un représentant de la CGT dire ça tout à l'heure.
00:20:46 Cela pose quand même un autre problème plus politique,
00:20:48 qui est celui de savoir à quoi sert maintenant la démocratie représentative.
00:20:51 Alors à l'instant, quelques chiffres.
00:20:52 40,3% de grévistes chez EDF contre 44,5% le 19 janvier dernier.
00:20:57 C'est ce qu'on disait finalement, que ce soit dans l'enseignement à la SNCF
00:21:00 ou même là, on le voit là, à EDF.
00:21:02 Du niveau des grévistes, ils sont moins nombreux aujourd'hui que le 19 janvier dernier.
00:21:07 C'est traditionnel pour le monde de l'éducation.
00:21:10 Alors là, il n'y a pas que l'éducation.
00:21:11 Je disais, il y a aussi le transport, la SNCF et la EDF.
00:21:14 En tout cas pour l'éducation, au fur et à mesure qu'un mouvement social s'errode.
00:21:17 Ça s'errode.
00:21:18 Le cortège doit bientôt partir de la place d'Italie
00:21:21 pour ensuite passer par l'Avenue des Gobelins, le boulevard du Port Royal
00:21:25 et rejoindre le 7e arrondissement, la place Vauban, juste derrière les Invalides.
00:21:30 Boulevard du Port Royal, il y a un symbole du macronisme,
00:21:35 qui est la brasserie, la rotonde.
00:21:37 Et nous sommes avec Laurence, qui est une propriétaire de la papeterie du Dôme,
00:21:41 qui est juste en face de la rotonde.
00:21:43 Bonjour madame, merci d'être en direct avec nous.
00:21:46 Est-ce que vous êtes inquiète ?
00:21:47 Est-ce que vous allez fermer votre bouddhique aujourd'hui ?
00:21:50 Est-ce que vous avez peur qu'il y ait des débordements ?
00:21:52 Bonjour.
00:21:57 Écoutez, Boulevard du Montparnasse, c'est un endroit où on a des manifestations tout le temps.
00:22:02 Oui, on est toujours inquiet.
00:22:04 Et oui, on reste toujours ouverts.
00:22:07 Il y a toujours des clients, même si ça a l'air peut-être dangereux.
00:22:12 La préfecture nous a prévenus qu'il fallait rentrer toutes nos cartes postales,
00:22:16 qu'il fallait vider les vitrines, c'est ce qu'on a fait.
00:22:18 Mais on reste toujours ouverts.
00:22:19 D'abord, on n'a pas les moyens de rester fermés.
00:22:22 Oui, c'est vrai, il y a déjà ça aussi.
00:22:23 Pardon, parce que j'ai dit Boulevard du Port Royal, je pense que c'est Boulevard du Montparnasse.
00:22:26 Merci d'avoir corrigé.
00:22:27 Oui, c'est ça.
00:22:29 Est-ce que vous, vous aviez envie aussi peut-être d'ailleurs d'aller manifester ou non ?
00:22:34 Alors pas du tout.
00:22:39 J'estime que...
00:22:41 Moi, je n'attends pas en tant qu'indépendant, je n'attends pas derrière le système de retraite pour vivre.
00:22:46 Je travaille en tant qu'indépendant dans mon propre magasin.
00:22:49 Je n'ai pas de syndicat autour de moi, je travaille pour moi.
00:22:52 Et j'ai mes salariés et on travaille ensemble.
00:22:55 Et voilà, on n'a pas...
00:22:57 Moi, je ne pense pas à la retraite.
00:22:58 Je pense que si je pouvais vivre jusqu'à 220 ans et travailler jusqu'à 95 ans, je le ferais.
00:23:04 C'est une question de passion.
00:23:06 Si tu es passionné par ton boulot, tu as envie de travailler, je ne sais pas, il me semble.
00:23:09 Oui, vous avez la chance de faire le travail qui vous passionne.
00:23:11 Aucun de vos employés ne fait grève aujourd'hui ou n'a décidé d'aller manifester.
00:23:16 En plus, la manifestation passe devant votre boutique, ce serait facile de rejoindre les cortèges.
00:23:21 Je pense qu'indépendamment de ça, même si un salarié,
00:23:27 même si un salarié d'un lieu indépendant avait envie de faire grève,
00:23:32 il ne peut pas parce qu'il ne fait pas partie d'un système de syndicat.
00:23:37 Donc moi, depuis que je suis là, je n'ai jamais vu un seul de mes salariés faire grève
00:23:43 pour des mouvements sociaux, jamais.
00:23:44 Mais je crois que c'est le statut qui veut ça.
00:23:46 Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous.
00:23:48 Merci à Jeanne Cancard et Fabrice Elsner pour ce duplex.
00:23:51 On vous souhaite une bonne après-midi.
00:23:53 On espère qu'il n'y aura pas de casse pour votre boutique.
00:23:57 Restez avec nous, on se retrouve juste après quelques instants de publicité.
00:24:02 Et on sera de nouveau en direct de la manifestation, notamment à Paris.
00:24:07 Et que vous soyez pour, que vous soyez contre,
00:24:09 vous avez la parole aujourd'hui dans La Parole Française sur CNews.
00:24:13 A tout de suite.
00:24:14 Il est 14h32 sur CNews.
00:24:18 Un point sur l'actualité.
00:24:19 Barbara Durand.
00:24:23 Jour de grève contre la réforme des retraites.
00:24:25 Et le taux de grévistes à la SNCF en baisse par rapport à la première journée de mobilisation.
00:24:30 Il est ce mardi de 36,5% selon les syndicats, contre 46,3% il y a 12 jours.
00:24:37 La direction de la SNCF n'a pas souhaité confirmer ces chiffres.
00:24:40 Les chiffres de la délinquance à présent en France,
00:24:42 publiés ce mardi par le ministère de l'Intérieur.
00:24:45 La quasi-totalité des crimes et délits ont augmenté en 2022.
00:24:49 Notamment les violences intrinques familiales, +17% et sexuelles, +11%.
00:24:54 Les coups et blessures volontaires, les escroqueries, les cambriolas,
00:24:57 jouent encore les vols de véhicules, sont également en hausse.
00:25:01 Enfin, la guerre en Ukraine et Moscou,
00:25:02 qui revendiquent aujourd'hui la prise d'un nouveau village près de Barmout,
00:25:06 dans l'est du pays.
00:25:07 L'armée russe a intensifié son nom fossif dans cette partie de l'Ukraine,
00:25:11 où elle progresse lentement depuis plusieurs semaines maintenant.
00:25:16 Et nous sommes toujours en direct des manifestations
00:25:19 de cette journée de grande mobilisation,
00:25:21 la deuxième contre la réforme des retraites du gouvernement,
00:25:23 après le 19 janvier, le 31 janvier.
00:25:26 On note pour l'instant plus de monde dans les cortèges,
00:25:27 en tout cas dans quelques villes en province, Nantes, Bordeaux, à Paris.
00:25:31 On le verra, puisque le cortège n'est pas encore parti.
00:25:34 Les manifestants sont rassemblés place d'Italie,
00:25:36 et puis ils vont aller en direction de la place Vauban d'ici quelques minutes.
00:25:40 Alors, plus de monde dans les rues, moins de grévistes en revanche.
00:25:42 Et ça se vérifie aussi bien à la SNCF, chez EDF, que dans l'enseignement.
00:25:47 Je suis toujours en compagnie d'Yvan Rioufol,
00:25:49 Éric Derritte-Mathen, Florian Tardif et Jean Garay.
00:25:52 Et on va partir tout de suite dans le cortège parisien retrouver Michel.
00:25:55 Michel qui se définit tout de suite comme un gilet jaune.
00:25:59 Alors expliquez-nous, et d'ailleurs vous l'avez votre gilet jaune, on le voit.
00:26:02 Je vais vous poser quelques questions personnelles.
00:26:04 Quel âge avez-vous ? Quel travail faites-vous ?
00:26:05 Alors j'ai 66 ans.
00:26:10 Effectivement, je suis gilet jaune depuis novembre 2018,
00:26:14 depuis le départ, le 17 novembre.
00:26:16 Aujourd'hui, je suis simplement retraité.
00:26:18 J'ai travaillé, j'ai été caractérisé, j'étais dans l'automobile,
00:26:21 j'ai même été à mon compte.
00:26:22 Je suis un retraité plutôt aisé, plutôt en bonne santé,
00:26:26 qui a beaucoup de chance par rapport à des pauvres gens qui n'ont rien.
00:26:29 Et aujourd'hui, je suis dehors de la même mesure que j'étais dehors le 17 novembre 2018.
00:26:36 Pourquoi ?
00:26:38 Là, à cette époque, c'était non pas contre le pouvoir d'achat,
00:26:40 qui est une fumisterie, une escroquerie,
00:26:42 simplement pour le pouvoir vivre, le droit de se loger, de se nourrir,
00:26:46 de se chauffer aussi.
00:26:47 Certaines personnes pensent qu'il y a des gens qui doivent descendre
00:26:49 à 19 degrés de température.
00:26:51 Je pense qu'il ferait bien d'aller un peu voir les gens dans la rue,
00:26:54 comment ça se passe.
00:26:55 Il y a beaucoup qui ne chauffent pas du tout et qui ne mangent pas.
00:26:57 Donc voilà, c'est pour ça que je suis encore dans la rue.
00:26:59 Si je comprends bien, Michel, c'est que vous, votre présence ici,
00:27:04 elle est plutôt altruiste, parce que vous dites vous-même d'ailleurs
00:27:06 que vous êtes plutôt chanceux, que là, vous êtes retraité.
00:27:08 Donc au final, vous n'êtes plus touché,
00:27:09 vous n'êtes pas touché par cette réforme des retraites.
00:27:11 Si vous êtes là, c'est pour défendre, on va dire, une société plus juste.
00:27:17 Et ça dépasse, si je comprends bien, vous allez me le dire,
00:27:19 ça dépasse la réforme des retraites du gouvernement Macron actuellement.
00:27:24 Exactement, exactement.
00:27:29 Aujourd'hui, j'ai beaucoup de mal à comprendre
00:27:32 comment une personne ne pourrait pas descendre dans la rue.
00:27:35 On n'est pas là pour soi, on vit dans une société.
00:27:39 On se doit, dans une société, de protéger la société.
00:27:43 Et aujourd'hui, l'ennemi de la société, c'est le système macroniste.
00:27:46 Ce n'est pas que Macron, c'est tout son système.
00:27:49 C'est tous ces gens qui nous appauvrissent en permanent,
00:27:51 qui tuent notre pouvoir de vivre, qui nous emmènent au pouvoir de survivre.
00:27:54 Et Dieu sait que même si on aura encore le pouvoir de survivre.
00:27:58 Ce sont ces gens qui ont décidé qu'on va travailler toute notre vie,
00:28:01 qui vont prendre une partie du salaire que l'on verse
00:28:04 dans nos cotisations sociales, qui sont une assurance.
00:28:07 Une assurance contre le jour où je perds mon travail,
00:28:10 contre le jour où je suis malade.
00:28:11 Celui qui se chope un cancer aujourd'hui, hélas,
00:28:14 grosso modo, s'il se fait soigner par ses propres moyens,
00:28:16 ça sera dans combien ? 500 000 euros, 600, 700 000 euros de soins.
00:28:20 Personne ne pourra se le payer.
00:28:21 Et le gouvernement veut faire main basse sur une chose qui nous appartient,
00:28:25 en prenant, qui plus est, notre propre salaire.
00:28:28 Puisque c'est notre argent.
00:28:29 Quand moi, je vais travailler chez un patron,
00:28:31 ou tout de moins, quand je travaillais chez un patron,
00:28:33 mon salaire, quand le patron m'embauchait,
00:28:35 disait "Michel, voilà, j'estime que tu pèses tant".
00:28:38 Il y avait le net, mais même la partie qui n'était pas dans le net m'appartenait.
00:28:41 C'est toujours le fruit de mon travail.
00:28:44 Donc, le gouvernement, une fois de plus,
00:28:46 est en train de faire les poches aux pauvres gens.
00:28:49 Les gens qui nous font les poches.
00:28:51 Macron, qui est quand même quelqu'un d'assez jeune,
00:28:53 quand il va arrêter sa présidence,
00:28:55 il va toucher un chèque tous les mois, jusqu'à sa mort.
00:28:58 Comme le touche un bon Ariane Hollande,
00:29:00 ou l'arnaqueur de Sarkozy, qui n'était même pas légitime.
00:29:03 Même pas légitime, puisqu'on sait qu'il a triché aux élections.
00:29:06 Qui aujourd'hui a été représenté de la France au Japon pour M. Macron.
00:29:09 – Il a été, tous les présidents de la République,
00:29:11 c'est comme lui, ont été élus démocratiquement.
00:29:13 – Il y a tellement de choses à dire, je suis désolé.
00:29:15 – Yvan Rioufol, voudrais-vous poser une question ?
00:29:17 – Oui, j'ai entendu que vous étiez parmi les gilets jaunes historiques,
00:29:21 si je puis dire.
00:29:22 La caractéristique de ces gilets jaunes historiques,
00:29:24 c'est qu'ils étaient, c'était un mouvement autonome,
00:29:27 un mouvement spontané, qui s'était détaché,
00:29:29 qui avait même refusé d'être encadré par des syndicats.
00:29:31 Là, vous répondez à des mots d'ordre de syndicats, de la CGT, de la CFDT,
00:29:35 et vous vous dites, et malgré tout, vous avez bien raison,
00:29:37 gilets jaunes.
00:29:38 Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction ?
00:29:39 C'est ma première question.
00:29:40 Et deuxième question, est-ce que vous pensez que le mouvement
00:29:42 des gilets jaunes historiques, non pas celui de ceux qui ont été
00:29:46 ensuite cornaqués par les syndicats,
00:29:48 que ce mouvement des gilets jaunes puisse se reconnaître
00:29:50 dans ce mouvement de revendication salariale,
00:29:53 qui est plutôt représenté par des fonctionnaires en majorité ?
00:29:59 Alors, on va déjà prendre la première question.
00:30:03 À aucun moment, je suis récupéré.
00:30:05 À aucun moment, je suis syndiqué.
00:30:08 À aucun moment, j'appartiens à un parti.
00:30:11 Maintenant, les gens qui sont dans la rue aujourd'hui,
00:30:13 qui se disent un gilet rouge, bleu, vert, jaune,
00:30:16 personnellement, je m'en fous.
00:30:17 Ce ne sont que des citoyens en colère.
00:30:19 Aujourd'hui, on doit faire sauter les clivages.
00:30:21 Il n'y a pas de droite, il n'y a pas de gauche,
00:30:23 il n'y a pas de syndiqué, pas de non-syndiqué,
00:30:25 il n'y a pas de couleur de peau, il n'y a rien.
00:30:27 Il y a des gens qui sont en train de se faire léser
00:30:30 par un gouvernement et qui doivent réagir.
00:30:32 Donc, on est toujours autonome, je suis toujours autonome.
00:30:36 Et n'oubliez pas, pour aborder la deuxième question,
00:30:39 que dans le mouvement des gilets jaunes,
00:30:41 mais depuis le départ, il y a des gens qui sont syndiqués.
00:30:44 Qu'est-ce que vous croyez ?
00:30:45 Que les syndiqués n'étaient pas gilets jaunes ?
00:30:47 Mais des gilets jaunes, vous les avez partout.
00:30:49 Le gilet jaune, en vérité, c'est quoi ?
00:30:50 C'est simplement un citoyen en colère.
00:30:52 Un citoyen qui ne peut plus accepter de voir...
00:30:56 Merci beaucoup d'avoir été à direct.
00:30:58 On vous laisse continuer à marcher.
00:30:59 On donne la parole à tout le monde et le temps,
00:31:01 vous le savez, est court en télévision.
00:31:03 Je vous remercie et j'invite tous les Français,
00:31:07 toutes les Françaises à descendre,
00:31:08 à ne pas se laisser spolier
00:31:10 par ce gouvernement d'escrocs et de voleurs.
00:31:12 Merci à vous et merci à Augustin Donatdieu et Charles Vajet
00:31:15 de vous avoir mis en duplex.
00:31:16 On va partir à Lyon,
00:31:17 retrouvé dans les cortèges lyonnais, Sandi,
00:31:19 qui est chef de projet informatique.
00:31:21 Bonjour Sandi, vous m'entendez ?
00:31:25 Bonjour, oui, je vous entends bien.
00:31:27 Vous êtes jeune, je le vois,
00:31:29 je suis désolée, je ne vous demande pas votre âge,
00:31:30 mais pourquoi il était-il important pour vous
00:31:32 de descendre dans la rue aujourd'hui
00:31:34 contre ce projet de réforme des retraites ?
00:31:36 Alors moi, ça ne me concerne pas
00:31:40 parce que je vais avoir ma retraite très tard,
00:31:42 mais c'est par rapport aux injustices sociales,
00:31:44 par rapport aux gens qui ont travaillé depuis très longtemps
00:31:47 et qui ont commencé très longtemps leur carrière,
00:31:49 qui du coup vont devoir encore...
00:31:52 la carrière encore un peu plus tard.
00:31:53 Donc voilà, c'est plutôt une injustice sociale.
00:31:56 Éric Derritte-Mathaen,
00:31:57 est-ce que, et ça revient beaucoup dans le...
00:32:00 vous restez en ligne avec nous, Sandi,
00:32:02 mais je donne un point de précision
00:32:03 puisqu'on entend beaucoup de Français
00:32:05 qui sont dans ces manifestations d'ailleurs,
00:32:07 que ce soit à Lyon, que ce soit à Bordeaux ou à Paris,
00:32:10 on les entend dire, voilà, c'est injuste,
00:32:12 il y a une injustice sociale, il y a de la casse sociale.
00:32:14 Est-ce que cette réforme que le gouvernement
00:32:16 essaie tant bien que mal de dire, voilà,
00:32:18 mais elle est juste,
00:32:19 mais quels sont les points sur lesquels
00:32:20 elle pourrait paraître injuste ?
00:32:21 Moi, je verrais plutôt qu'elle peut se rapprocher
00:32:24 de la justice dans la mesure où d'abord
00:32:25 la disparition des régimes spéciaux,
00:32:28 ce qui a déjà commencé à la SNCF,
00:32:29 ben c'est remettre un peu d'égalité
00:32:31 parce qu'on dit souvent,
00:32:32 est-ce que c'est normal par exemple
00:32:33 qu'un comptable à la SNCF ou la RATP
00:32:36 parte à 54 ans alors que le même comptable
00:32:38 qui travaillait ici à CNews
00:32:39 parte à 62 et bientôt 64
00:32:41 alors qu'ils ont le même métier,
00:32:42 il n'y a pas de pénibilité, vous voyez ?
00:32:43 Donc là, il y a peu de justice.
00:32:45 Pour le travail des femmes, oui, c'est vrai,
00:32:46 il y a une grande différence,
00:32:47 il y a même une différence réelle.
00:32:49 Et là, cette réforme, si elle se fait,
00:32:51 va un petit peu ramener le curseur au centre,
00:32:55 c'est-à-dire qu'il y aura un peu moins
00:32:56 justement d'injustice par rapport aux hommes,
00:32:58 légèrement mais un peu moins.
00:32:59 Il y a cette retraite de 1200 euros minimum
00:33:02 pour tout le monde, à condition qu'on ait
00:33:04 bien sûr cotisé au maximum
00:33:06 avec les fameuses trimestres.
00:33:08 Bon, ça s'arrête là.
00:33:09 Après, on entre dans un tel détail
00:33:11 que ça va devenir très complexe
00:33:12 pour le gouvernement d'apporter
00:33:13 les bonnes réponses, je pense à la longue carrière,
00:33:15 à la pénibilité, les critères,
00:33:17 c'est extrêmement complexe.
00:33:18 Et puis, je termine par là,
00:33:21 on n'a pas envie forcément de travailler
00:33:22 deux ans de plus, vous voyez, c'est ça le problème.
00:33:24 Justement, on va poser la question à Sandy,
00:33:26 vu de ce que Thierry de Ritmaten nous a expliqué,
00:33:28 qu'est-ce qui vous, vous paraît particulièrement
00:33:30 injuste sur cette réforme, concrètement ?
00:33:32 Alors moi, concrètement, c'est le départ à la retraite
00:33:37 à 64 ans.
00:33:39 J'ai du mal à voir comment les gens vont pouvoir
00:33:41 travailler jusqu'à 64 ans,
00:33:43 mais même au-delà.
00:33:45 Voilà, pour moi, c'est un peu inconcevable.
00:33:48 Alors je ne dis pas qu'il ne faut pas une réforme,
00:33:50 mais voilà, pas dans ce sens-là.
00:33:54 Voilà, il faut trouver peut-être 63,
00:33:57 mais voilà, 64, 65, c'est beaucoup trop...
00:33:59 Vous-même, en tant que chef de projet informatique,
00:34:01 vous ne vous voyez pas travailler au-delà de 62,
00:34:04 63, 64 ans, même pour vous, c'est non ?
00:34:07 Alors au-delà de 63 ans,
00:34:13 alors moi, je ne m'y vois déjà pas,
00:34:15 mais encore, je ne fais pas un travail qui est extrêmement
00:34:19 difficile, qui est pénible, mais voilà,
00:34:22 je n'ose pas imaginer les gens qui ont des travails
00:34:25 qui sont très, très pénibles, qui sont fatigants,
00:34:29 voilà, mais même psychologiquement aussi.
00:34:31 Enfin, je trouve ça très compliqué de pouvoir travailler
00:34:35 et d'avoir encore même, à cet âge-là,
00:34:39 63 ans et puis même après,
00:34:42 ça veut dire qu'on va bénéficier de la retraite
00:34:44 pour pouvoir profiter de la retraite,
00:34:47 voilà, entre peut-être 63 et du coup, peut-être 70,
00:34:51 mais bon, on sait bien qu'au-delà de 70 ans,
00:34:53 tout le monde n'a pas forcément la chance de vivre
00:34:55 au-delà de 70 ans ou même... Voilà.
00:34:58 - S'il vous plaît, les heures de vie, la moyenne, elle est égale.
00:35:01 Elle approche quand même les 80 ans, 82 ans, 83 ans,
00:35:04 même pour les femmes et 79, je crois, pour les hommes.
00:35:07 Une question sans-dit de la part de Jean Garrigue
00:35:09 qui s'adresse à vous.
00:35:10 - Je voulais savoir si cette dame était sensible à deux choses.
00:35:13 D'une part, la prise en compte accrue de la pénibilité
00:35:17 dans le projet qui est présenté aujourd'hui,
00:35:20 c'est-à-dire qu'on va tenir compte plus qu'auparavant
00:35:23 de la pénibilité, peut-être pas assez d'ailleurs.
00:35:25 Ça, c'est la première chose et peut-être qu'elle considère
00:35:28 qu'on pourrait avancer dans cette direction.
00:35:30 Et deuxièmement, ce qu'elle pense de la comparaison
00:35:34 avec les autres pays européens où l'âge pivot
00:35:38 est beaucoup plus élevé que le nôtre.
00:35:40 - 67 ans, par exemple, en Italie.
00:35:42 - Est-ce que ce sont des arguments qu'elle peut entendre
00:35:45 ou qu'est-ce qu'elle pense de ces deux aspects de la réforme ?
00:35:48 - Et alors, Yvan Réufold voudrait compléter cette question.
00:35:50 - Avec la permission de compléter, est-ce que vous vous êtes interrogé
00:35:53 de savoir comment on peut équilibrer financièrement
00:35:57 ce régime des retraites qui, théoriquement,
00:36:00 consiste à faire payer les retraites par des travailleurs
00:36:02 pour ceux qui vont partir à la retraite
00:36:05 et non pas de faire intervenir l'Etat en supplétif
00:36:07 et avec des dépenses toujours plus considérables
00:36:09 en subvention de l'Etat.
00:36:10 Est-ce que vous vous posez cette question ?
00:36:12 Est-ce que vous avez une réponse à cet équilibre à apporter ?
00:36:14 - Sans dites trois questions.
00:36:16 Voilà, ouais, c'était trois questions.
00:36:18 La question du... Alors, qui est peut-être plus complexe.
00:36:21 - Vous avez quatre heures.
00:36:22 - Voilà, vous avez quatre heures, c'est à peu près ça.
00:36:24 Donc, déjà, les premières questions de Jean Garry,
00:36:27 qui était sur comment vous prenez le fait que dans d'autres pays européens,
00:36:31 l'âge de départ légal à la retraite est beaucoup plus important qu'en France.
00:36:34 Ça peut même être 67 ans.
00:36:36 Il y avait la question de la pénibilité qui a été également abordée.
00:36:39 Et puis, Yvan Réauphol avec une dissertation qu'il vous proposait
00:36:43 sur le financement du système de retraite.
00:36:46 - Comment achetons l'équilibre des retraites ?
00:36:48 - Alors, après, je ne suis pas une spécialiste de toute la réforme
00:36:53 et je n'ai pas regardé en détail tous les points.
00:36:56 Mais par rapport aux autres pays étrangers,
00:36:58 ce n'est pas forcément parce qu'ils partent à la retraite à 67 ans
00:37:02 qu'on est obligé de forcément faire la même chose.
00:37:04 Il y a peut-être d'autres points, d'autres leviers
00:37:06 où on peut arriver à améliorer les choses
00:37:10 et faire en sorte qu'on ait du budget pour les retraites.
00:37:13 Je ne pourrais pas vous en dire plus par rapport à cette comparaison
00:37:16 avec les autres pays européens.
00:37:19 Pour moi, ce n'est pas forcément aussi...
00:37:22 D'un côté à moi, trouver les solutions.
00:37:24 Je ne fais pas de la politique, donc ce n'est pas ma spécialité.
00:37:27 Et concernant la question sur...
00:37:35 Excusez-moi, la dernière question, c'était laquelle ?
00:37:37 - Alors, il y avait la pénibilité, l'âge légal, vous y avez répondu,
00:37:41 et le système de financement du système des retraites, finalement.
00:37:45 L'équilibre, comment parvenir à un équilibre financier ?
00:37:48 - Alors, je ne suis pas une spécialiste de savoir comment on peut équilibrer,
00:37:54 mais je pense qu'on peut faire, je ne sais pas, par exemple...
00:37:57 Alors là, c'est peut-être pas...
00:37:59 Peut-être faire un levier par rapport aux cotisations sociales
00:38:03 et faire peut-être payer, je ne sais pas,
00:38:06 un peu plus les retraites qui sont élevées, par exemple.
00:38:09 Alors, je sais que ce n'est peut-être pas forcément une des meilleures solutions,
00:38:13 ou après, pas forcément non plus...
00:38:16 On peut augmenter l'âge, mais peut-être se limiter à 63 ans.
00:38:20 Voilà, je pense qu'il doit y avoir plusieurs leviers,
00:38:22 et il faut en tenir compte.
00:38:25 Après, ce n'est pas mon travail, donc je ne pourrais pas vous en dire plus.
00:38:29 - Est-ce que vous avez l'impression d'avoir votre mot à dire,
00:38:29 d'avoir été consultée, qu'il y ait plusieurs options ?
00:38:32 Vous en avez cité certaines, d'ailleurs.
00:38:34 Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a eu un dialogue
00:38:37 autour de ces questions du système des retraites en France ?
00:38:41 - Ah non, pour moi, il n'y a pas eu un dialogue.
00:38:45 Pour moi, le gouvernement avait déjà décidé ce qu'il voulait faire,
00:38:49 et c'est justement pour moi aussi ça le problème.
00:38:52 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de dialogue entre...
00:38:55 Alors, pas forcément que les syndicats,
00:38:58 il doit y avoir d'autres oppositions.
00:39:04 Voilà, donc pour moi, je trouve qu'ils auraient dû aussi tenir compte
00:39:08 d'autres avis et pas forcément avoir bien tête...
00:39:11 Voilà, pour moi, voilà.
00:39:13 - Une question en plein tour de Déric,
00:39:14 ou une remarque d'Ayan Déric, de l'UPRTL.
00:39:16 - Une remarque, c'est qu'on entendait tout à l'heure
00:39:17 est-ce qu'il fallait augmenter les cotisations sociales ?
00:39:19 Est-ce que vous auriez été prête à accepter une hausse des cotisations ?
00:39:23 Ça aurait peut-être permis de sauver le système.
00:39:27 - Alors, je vous aurais dit à quelques jours oui.
00:39:30 Après, c'est vrai que je comprends le problème par rapport aux...
00:39:33 Enfin, s'il y a une hausse des cotisations,
00:39:34 il y a aussi une hausse par rapport aux entreprises
00:39:40 qui auront plus de charges, et du coup,
00:39:42 moins de travail pour les salariés, il y aura moins d'abôches.
00:39:46 Donc, c'est pas forcément non plus une solution.
00:39:49 Enfin, pour moi, c'est pas le seul levier.
00:39:52 Voilà, si moi, on m'avait demandé de participer un peu plus,
00:39:56 j'aurais participé un peu plus, voilà,
00:39:57 tout comme je considère que payer des impôts, c'est important.
00:40:01 Voilà.
00:40:03 - Merci beaucoup Sandy, en tout cas,
00:40:04 et merci, on vous souhaite une bonne fin de manifestation
00:40:07 parce que je pense qu'elle arrive, elle touche à sa fin à Lyon.
00:40:11 Merci à Olivier Madinier et Sébastien Bendotti pour le duplex.
00:40:16 C'est intéressant quand même ce qu'on entend.
00:40:19 Beaucoup de revendications qui, évidemment, se rejoignent
00:40:22 sur l'injustice, sur la pénibilité, sur le côté, les 64 ans,
00:40:27 qui est pour beaucoup de Français vraiment un chiffre symbole.
00:40:30 - Et l'absence de dialogue. - Et l'absence de dialogue.
00:40:32 - Mais sur l'injustice, il y a un aspect,
00:40:34 et là, en fait, je voudrais interroger Eric, tout simplement,
00:40:36 qui va nous l'expliquer. - Il est à côté de vous,
00:40:37 donc c'est possible. - Ça tombe bien.
00:40:39 Il y a une véritable injustice qui n'est jamais abordée
00:40:41 dans les propos, c'est celle qui fait en sorte
00:40:44 que le système privé est beaucoup moins intéressant
00:40:47 que le système public.
00:40:48 Cette injustice-là demeure, c'est d'ailleurs une des raisons
00:40:51 pour lesquelles les salariés du privé ne se reconnaissent pas,
00:40:54 a priori, sauf exception, bien entendu,
00:40:56 dans les revendications du public.
00:40:57 - Oui, mais là, si vous voulez, vous avez la Caisse nationale
00:41:01 d'assurance de l'Etat, c'est la CNAV, c'est la retraite minimum,
00:41:03 c'est un peu, on appelle ça la retraite de la sécurité sociale.
00:41:07 Le maximum, c'est 1 500 bruts, 1 200 nets.
00:41:10 Voilà, on n'aura jamais plus de ça, même si on cotise beaucoup.
00:41:12 Après, vous avez les caisses complémentaires.
00:41:14 Il y a plein de caisses complémentaires,
00:41:15 même la fonction publique a la caisse Préfonds,
00:41:18 qui est une caisse complémentaire,
00:41:19 un peu privée par capitalisation.
00:41:21 Et nous, par exemple, salariés du privé, cadres,
00:41:24 on a Agir Arco, qui est bénéficiaire,
00:41:27 qui est une retraite à points.
00:41:28 Plus vous travaillez, plus vous gagnez d'argent,
00:41:31 plus vous avez des validations de trimestre, plus de points.
00:41:34 Et c'est ça qui permettra après d'avoir une retraite
00:41:36 un peu meilleure que les autres.
00:41:37 Et pour ça, il faut...
00:41:38 Alors, c'est la caisse Agir et la caisse Arco,
00:41:40 les deux ont fusionné.
00:41:41 Et en fait, c'était le système que voulait avoir
00:41:43 Jean-Paul Delevoye dans la première formule
00:41:45 de la réforme des retraites.
00:41:46 Et ça, ça a été abandonné.
00:41:47 Ce que j'ai compris, c'est que le système public
00:41:49 ne tient que grâce à une intervention de l'État
00:41:52 de l'ordre de 30 milliards par an.
00:41:53 Est-ce que c'est exact ?
00:41:54 Alors, ça, ces 30 milliards, c'est parce qu'ils comblent
00:41:56 les déficits des autres...
00:41:58 Enfin, les déficits, ils comblent les besoins
00:42:00 des autres régimes.
00:42:01 Il y a différentes interventions de l'État.
00:42:02 Je crois que, grosso modo, les cotisations permettent
00:42:05 de verser dans le système de retraite
00:42:08 pour ensuite payer les pensions, de l'ordre de 80 %.
00:42:11 C'est-à-dire que les cotisations,
00:42:13 que ce soit les cotisations salariales ou patronales,
00:42:15 permettent de combler, entre guillemets,
00:42:18 80 % du régime des retraites.
00:42:21 Ensuite, il y a différents leviers, effectivement,
00:42:23 avec la CSG, avec différents leviers,
00:42:26 la Caisse d'Allocations Familiales...
00:42:27 Il ne cotise non moins pour sa retraite
00:42:28 que le cotise des systèmes privés,
00:42:30 pour parler clairement.
00:42:31 Et qui partent, oui, effectivement, plus tôt.
00:42:33 Au-delà du technique, il y a une dimension symbolique
00:42:35 dans le refus de cette dame.
00:42:37 On le voit bien.
00:42:38 Au fond, elle nous dit elle-même...
00:42:40 Je ne connais pas très bien le texte,
00:42:42 je ne sais pas exactement ce qui se passe.
00:42:44 Mais cette impression qu'on est là
00:42:46 dans l'aboutissement d'une forme de détricotage
00:42:49 de notre système de protection sociale,
00:42:51 ce qui est faux, c'est un fantasme,
00:42:52 parce que ce système est l'un des plus forts du monde.
00:42:56 Mais cette impression-là,
00:42:58 avec ce double quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:43:03 cette absence, cette perception
00:43:05 qu'il n'y a pas eu de véritable dialogue,
00:43:07 de véritable écoute,
00:43:08 et maintenant le droit dans les bottes d'Elisabeth Borne,
00:43:12 tout ça donne l'impression, si vous voulez,
00:43:14 même à des gens qui ne sont pas très au courant...
00:43:16 Pas forcément concernés aussi.
00:43:18 Pas forcément concernés, que ça ne va pas.
00:43:20 On va rejoindre Ludovic Franséchet.
00:43:22 Bonjour.
00:43:23 Voilà, on vous entend.
00:43:28 Bonjour, merci d'être en direct.
00:43:29 Alors, on le voit, vous n'êtes pas dans la manifestation.
00:43:31 Vous êtes chez vous, pour une raison bien précise,
00:43:35 c'est que vous n'avez pas pu vous y rendre à la manifestation,
00:43:37 faute de transport, et oui, il y a grève.
00:43:39 Alors, vous avez 47 ans, vous étiez boueur de la ville de Paris depuis 6 ans.
00:43:43 À quel âge, actuellement, vous pensez pouvoir porter en retraite,
00:43:46 sans même, sans qu'il y ait de réforme des retraites ?
00:43:50 Là, à 47 ans, vous pensez que vous avez encore combien d'années à travailler ?
00:43:54 Là, jusqu'à 66 ans.
00:43:56 66 ans ?
00:43:58 Déjà, oui, oui, oui, tout à fait.
00:44:01 66 ans et même plus, parce que ça pourrait aller jusqu'à 68 ans,
00:44:05 pour avoir un taux plein.
00:44:06 Ah oui, d'accord.
00:44:07 Sans la réforme.
00:44:09 Oui, oui, c'était bien ça, ma question, on est bien d'accord.
00:44:12 Et pourtant, vous faites un travail pénible,
00:44:15 j'espère que vous êtes en bonne santé,
00:44:17 mais sincèrement, honnêtement,
00:44:19 vous pensez pouvoir travailler en tant qu'éboueur,
00:44:22 combien de temps encore ?
00:44:24 Alors, franchement, je ne sais pas, vraiment,
00:44:26 parce que ça va être difficile, on a un métier qui est pénible.
00:44:29 Je ne sais même pas si ce métier, il est reconnu en pénible
00:44:33 au niveau de cette nouvelle réforme, je ne sais pas du tout,
00:44:35 mais je ne peux pas vous dire combien de temps ça va durer,
00:44:38 franchement, ça va être très difficile.
00:44:40 Je voudrais juste faire une petite précision,
00:44:42 je voudrais juste remercier toutes les personnes
00:44:44 qui vont être derrière les manifestations
00:44:46 et qui vont nettoyer toutes les incivilités
00:44:49 qu'il y a eu en France ce jour.
00:44:51 Vous avez raison de les mentionner, on les salue quand même,
00:44:53 ça vous avez bien raison.
00:44:55 Éric de Ritmatin, peut-être vous apportez quelques réponses.
00:44:57 Alors sur la pénibilité, finalement,
00:44:59 tous les métiers peuvent entrer dans ces critères,
00:45:02 mais on ne parle plus de critères maintenant,
00:45:04 on parle vraiment uniquement d'un champ, si vous voulez,
00:45:07 c'est-à-dire des travaux pénibles, ça dépend.
00:45:10 On en a exclu les charges, les postures, les vibrations,
00:45:13 parce qu'à l'époque, en 2017, on estimait qu'on ne pouvait pas les mesurer.
00:45:16 En revanche, ceux qui travaillent la nuit,
00:45:18 ceux qui ont beaucoup de bruit, des températures extrêmes,
00:45:22 ou qui ont des tâches répétitives, là, ils peuvent se soumettre
00:45:25 à cette règle du travail pénible.
00:45:27 Et qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
00:45:28 Vous allez voir, je vous ai fait un petit tableau,
00:45:30 on gagne des points, donc il faut être reconnu travail pénible,
00:45:33 4 points par an si vous avez un métier pénible,
00:45:36 maximum 100 points, jamais plus de 100 points,
00:45:39 avec 10 points que vous collectez, vous gagnez un trimestre,
00:45:42 donc vous pourrez partir plus tôt,
00:45:43 et au maximum, vous pourrez avoir 8 trimestres en plus,
00:45:45 ça fait que vous partirez 2 ans plus tôt.
00:45:46 Vous voyez, c'est une règle qui a été un petit peu simplifiée,
00:45:49 mais qui, dans la nouvelle réforme, va encore être simplifiée.
00:45:51 Alors justement, si on simplifie, Eric, à quel âge est-ce que Ludovic,
00:45:55 compte tenu de son travail,
00:45:57 est-ce qu'il va pouvoir partir en retraite à taux plein, si possible ?
00:46:00 Ah oui, c'est-à-dire qu'il faudrait déjà que vous ayez tous vos trimestres,
00:46:02 premièrement, donc ça c'est la condition.
00:46:04 Si vous ne les avez pas, vous pouvez aller jusqu'à,
00:46:06 alors je ne sais pas, dans votre cas, vous avez peut-être eu des tâches pénibles
00:46:08 qui ont été déclarées à votre entreprise,
00:46:10 est-ce que votre DRH a reconnu cela,
00:46:12 est-ce qu'il y a eu un accord de branche ?
00:46:14 Parce que ce sont les 3 paramètres,
00:46:16 accord de branche ou employeur qui doit décider,
00:46:18 si oui ou non, c'est un travail pénible.
00:46:20 Ensuite, si vous avez suffisamment gagné de points,
00:46:24 vous pourrez partir 2 ans plus tôt.
00:46:26 Mais si vous deviez partir à 62, ça sera 64,
00:46:29 sauf si vous êtes né avant 1961.
00:46:32 Ça fait beaucoup d'informations, c'est pour ça que les Français...
00:46:36 On en est à ce point-là ?
00:46:39 Je suis désolée de vous avoir suivi, ça paraît très complexe.
00:46:41 C'est un rôle d'emploi compliqué.
00:46:43 C'est juste hyper compliqué.
00:46:45 S'il vous plaît, j'ai juste un petit message à transmettre,
00:46:47 est-ce que c'est possible ?
00:46:49 Dites-nous.
00:46:51 Alors, en fait, mon message s'adresse à monsieur Macron.
00:46:54 Notre terre, France, ne serait pas la France sans nous.
00:46:58 Alors pourquoi ne pas nous donner la parole avec un référendum ?
00:47:03 N'est-ce pas l'acte d'un grand homme que de donner la parole à son peuple ?
00:47:08 Merci.
00:47:09 Et merci à vous, Leudovic, le message est passé.
00:47:11 Un référendum sur cette réforme des retraites.
00:47:14 Merci beaucoup.
00:47:15 On se retrouve juste après le journal de 15h pour cette émission spéciale en direct
00:47:19 des cortèges contre la réforme des retraites.
00:47:21 On vous donne la parole, que vous soyez pour ou que vous soyez contre.
00:47:23 Également, parce qu'on est aussi avec ceux qui sont immobilisés,
00:47:27 qui sont pour ou contre cette réforme des retraites.
00:47:30 C'est Newsy, il est 15h.
00:47:35 Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:47:36 On commence par le journal.
00:47:37 Michael Dorian.
00:47:38 Rebonjour, Cléli.
00:47:39 Bonjour à tous.
00:47:40 C'est dans l'actualité cet après-midi, la réforme des retraites, évidemment,
00:47:43 et le projet de loi qui est une nouvelle fois débattu à l'Assemblée cet après-midi.
00:47:48 Sur place, on retrouve Élodie Huchard.
00:47:50 Élodie, la Première ministre Elisabeth Borne s'est exprimée devant les députés de la majorité.
00:47:55 Oui, effectivement, Elisabeth Borne, Première ministre, a participé à la réunion de l'intergroupe.
00:48:02 Tous les députés de la majorité, les députés Renaissance, mais aussi Modem ou Horizon.
00:48:06 Un certain nombre de messages de la part de la Première ministre.
00:48:09 D'abord, de ne pas céder à la provocation.
00:48:12 Elle s'est exprimée notamment sur les mobilisations qui sont en cours partout en France.
00:48:15 Elle explique qu'il faut respecter les opinions de ceux qui manifestent
00:48:18 que c'est le principe de la démocratie et qu'il ne faut jamais être provocateur, a-t-elle dit à ses députés.
00:48:24 Et puis, elle fustige l'opposition.
00:48:26 Certains voudraient une querelle de chiffres sur l'équilibre financier du régime.
00:48:30 Cela a un nom, ça s'appelle le déni, a dit Elisabeth Borne.
00:48:33 Elle demande aussi à ses députés d'être particulièrement vigilants sur tous les mensonges
00:48:37 qui pourraient être proférés, notamment pendant les débats en commission des affaires sociales.
00:48:42 Et puis, elle explique que selon elle, l'opposition n'a rien à proposer.
00:48:46 Alors forcément, pour la Première ministre, l'objectif c'était aussi de resserrer les rangs.
00:48:50 Parce qu'on le sait, ils sont quelques députés au sein même de la majorité
00:48:53 qui ne sont pas d'accord avec cette réforme. Certains qui pourraient ne pas la voter.
00:48:57 Et puis, Elisabeth Borne, elle va continuer à parler retraite et ses ministres également
00:49:01 puisque va s'ouvrir maintenant la séance des questions au gouvernement.
00:49:04 On aura d'abord une salve de questions sur l'Ukraine,
00:49:06 mais au programme aussi un certain nombre de questions sur les retraites.
00:49:09 Merci Elodie Huchard, en direct de l'Assemblée nationale et du côté des manifestations.
00:49:14 Les opposants au projet de loi retraite défilent ce mardi dans tout le pays.
00:49:18 À Nantes, Toulouse ou encore Marseille, les rassemblements avaient lieu dès ce matin.
00:49:23 Marseille où Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé pour le leader de la France insoumise.
00:49:27 Il y aura un avant et un après 31 janvier.
00:49:30 Ce jour est un jour très particulier car ce n'est pas souvent que l'on voit
00:49:37 une telle mobilisation de masse à l'appel des syndicats se développer dans l'histoire d'un pays.
00:49:44 C'est une situation tout à fait exceptionnelle.
00:49:47 Il y aura un avant et un après cette date du 31 janvier.
00:49:51 Et à partir de maintenant, nous entrons dans une nouvelle phase.
00:49:54 La grève également. Dans les trains, le réseau est fortement perturbé aujourd'hui
00:49:59 avec environ 2 TER sur 10 en circulation et entre 25 et 30% de TGV selon les axes.
00:50:05 Un trafic conforme aux prévisions de la SNCF qui ont permis aux usagers de s'organiser.
00:50:10 C'est ce que nous explique ce sujet de Somaïa Lalou.
00:50:13 Le mot d'ordre du jour est organisation.
00:50:18 Il y a toujours la possibilité de prendre des trains, ça n'empêche pas les transports.
00:50:21 Il faut juste se débrouiller un peu plus en avance et prendre de la réserve.
00:50:24 À l'heure de pointe ce matin, les gares de Lyon et Montparnasse à Paris étaient quasiment désertes.
00:50:29 Même constat à la gare Lyon-Pardieu où habituellement, des centaines de voyageurs se pressent dès l'entrée.
00:50:34 L'ambiance ce matin c'est plutôt calme.
00:50:36 C'est inquiétant.
00:50:38 Télétravail, covoiturage, la plupart des usagers ont pris leur disposition.
00:50:42 Mais pour d'autres, c'est le parcours du combattant.
00:50:45 On va vers le sud, c'est compliqué. Je ne suis pas sûre d'avoir un autre train à Montpellier.
00:50:49 Donc on verra. On part à l'aventure.
00:50:51 Il y a beaucoup beaucoup de monde qui sont dans des trains beaucoup plus restreints.
00:50:55 Et là quand j'avance, je vois qu'il y a le métro, du coup tout est fermé.
00:50:58 Dans la difficulté, il y a ceux qui soutiennent la contestation.
00:51:01 Ils ont raison de faire la grève aussi, donc c'est bien.
00:51:04 N'inquiétez pas, c'est pas grave, on va se débrouiller.
00:51:06 Et les exaspérés.
00:51:08 Cette journée de grève, vous la vivez comment, vous ne la puissiez pas ?
00:51:11 Mal. Les axes de circulation sont bouchés, il y a énormément de monde.
00:51:16 On est dans un pays où c'est tout le temps manifestation pour tout et n'importe quoi.
00:51:20 A chaque fois que je reviens sur Paris, c'est toujours pareil.
00:51:23 Les perturbations sont à prévoir jusqu'à 8h demain matin.
00:51:27 Dans le reste de l'actualité, les chiffres de la délinquance en France.
00:51:30 La quasi-totalité des crimes et délits ont augmenté en 2022,
00:51:34 notamment les violences intrafamiliales +17% et les violences sexuelles +11%.
00:51:40 Selon le ministère de l'Intérieur, les coups et blessures volontaires
00:51:43 et les escroqueries ont également augmenté,
00:51:45 tout comme les cambriolages ou les vols de véhicules.
00:51:49 Le pape François débute sa visite en Afrique.
00:51:52 Il s'est envolé aujourd'hui pour Kinshasa, en République démocratique du Congo.
00:51:57 Dans l'avion, le souverain pontife s'est livré à une prière improvisée
00:52:01 en survolant le Sahara pour, je cite,
00:52:03 "tous ces gens en souffrance qui arrivent en Méditerranée après avoir traversé le désert".
00:52:07 Il a aussi comparé de nouveau les camps de migrants au camp de concentration.
00:52:12 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:52:13 Bonne après-midi sur CNews.
00:52:15 La parole au français à présent, c'est avec Lélie Mathias.
00:52:17 Merci beaucoup. Je suis toujours en compagnie de Jean Garrigue, de Florian Tardif, d'Yvan Rioufol et d'Eric Derritte-Matin
00:52:24 qui va nous rejoindre à une émission spéciale sur cette mobilisation contre la réforme des retraites.
00:52:29 C'est la deuxième journée de mobilisation et Mickaël Dorian a pu le dire.
00:52:33 Un peu plus de monde dans les rues, en tout cas dans les cortèges en province.
00:52:36 Pour la manifestation parisienne, on sera en fin de journée.
00:52:40 Moins de grévistes, que ce soit dans l'enseignement, à la SNCF ou encore chez EDF
00:52:44 que par rapport au 19 janvier dernier.
00:52:48 Est-ce que le gouvernement est fébrile, Florian Tardif ? C'est la deuxième journée.
00:52:52 En tout cas, il ne veut pas montrer le moindre signe de fébrilité.
00:52:56 Après, est-ce qu'il est fébrile en interne ?
00:52:58 Oui, lorsque l'on voit l'ampleur de la mobilisation, mobilisation qui s'est accentuée
00:53:03 entre la première et cette seconde journée de manifestation.
00:53:07 Ensuite, non, il ne souhaite montrer aucun signe de fébrilité.
00:53:10 On a encore eu Elisabeth Borne ce matin avec ses éléments de langage
00:53:14 qui commencent à fuiter après la réunion de la majorité qui se tient chaque mardi matin
00:53:20 à l'Assemblée nationale où la première ministre réunit l'ensemble des députés de la majorité
00:53:24 et donne des consignes par rapport aux différents textes qui seront abordés ensuite.
00:53:30 Là, il y a en ce moment le texte sur cette réforme des retraites.
00:53:32 Et ce matin, Elisabeth Borne a demandé à sa majorité de rester unie, je cite,
00:53:37 tout simplement parce qu'il commence à y avoir des frondeurs ici ou là
00:53:41 qui expriment leurs doutes concernant ce texte,
00:53:45 ou ils montrent parfois, cela concerne environ une douzaine de députés de la majorité,
00:53:51 qu'ils sont même opposés à ce texte pour l'heure, en tout cas en l'état.
00:53:56 Donc oui, il y a certains signes qui montrent une certaine fragilité,
00:54:00 en tout cas au sein du camp macroniste.
00:54:02 On va aller retourner dans les cortèges.
00:54:04 On va retrouver Bernard qui est dans le cortège parisien.
00:54:07 Bonjour Bernard.
00:54:09 Je le disais, dans le cortège parisien, vous êtes enseignant
00:54:13 et vous avez tenu à manifester aujourd'hui contre cette réforme des retraites.
00:54:16 Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous met en colère ?
00:54:18 Écoutez, moi je suis parti à 60 ans après avoir travaillé pendant 40 ans.
00:54:25 Et j'estime que l'âge de 60 ans, c'était une grande réforme qui avait été faite à ce moment-là.
00:54:35 Et je vois que progressivement, c'est grignoté de plus en plus.
00:54:40 Et on va revenir bientôt au 19e siècle.
00:54:43 Donc je suis solidaire des gens qui manifestent aujourd'hui.
00:54:47 J'ai l'habitude de manifester.
00:54:49 Il faut dire qu'en tant qu'enseignant, on a eu l'occasion assez souvent de le faire.
00:54:53 Une question en plateau de Jean-Garriche pour vous Bernard.
00:54:56 Oui ?
00:54:57 Non, non, mais je suis un tout petit peu surpris.
00:55:00 Parce que, comme vous le savez, la retraite au moment du CNR,
00:55:04 au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, c'était à 65 ans.
00:55:07 Donc le Conseil National de la Résistance.
00:55:09 Les 60 ans, ça a été François Mitterrand.
00:55:11 Mais est-ce que vous pensez réellement, puisque vous êtes un enseignant,
00:55:15 vous êtes, je pense, ouvert sur l'évolution de la société,
00:55:18 avec le vieillissement de notre société.
00:55:20 Est-ce que vous pensez qu'on peut préserver encore aujourd'hui, sérieusement,
00:55:24 l'âge de départ à la retraite à 60 ans ?
00:55:27 Et notamment pour les enseignants.
00:55:29 Est-ce que les enseignants ne font pas partie ?
00:55:32 Non, mais le projet c'est 60 ans pour la France Insoumise et pour la France Internationale.
00:55:36 Ah oui, pardon, je croyais que vous parliez actuellement, oui.
00:55:38 Donc, à votre avis, est-ce qu'il faut faire un petit effort ?
00:55:41 Ou est-ce que, véritablement, il faut s'argoutter sur la défense de ce qui a été acquis ?
00:55:47 Ce qui peut tout à fait se comprendre.
00:55:49 C'est pour avoir votre opinion.
00:55:52 Il y a beaucoup de choses dans votre question.
00:55:57 Il y a beaucoup de choses qui ont été abordées ces temps-ci par énormément de débats,
00:56:02 de gens qui sont intervenus pour essayer d'expliquer
00:56:05 en quoi ce n'était pas une réforme qui était forcément nécessaire du point de vue économique et financier.
00:56:11 Et par ailleurs, l'accroissement de l'âge,
00:56:15 c'est quelque chose qui est en train de se stabiliser un petit peu, malgré tout,
00:56:21 d'après ce que j'ai cru comprendre dans des interventions que j'ai entendues.
00:56:25 C'est quelque chose qui régresse dans certains pays.
00:56:28 Et je pense que si on part plus tard à la retraite,
00:56:35 assez logiquement, la santé des gens va se ressentir.
00:56:39 Donc, on risque d'avoir un phénomène inverse qui se produise au bout d'un certain temps.
00:56:44 Moi, je suis parti à 60 ans. Je profite de ma retraite.
00:56:49 Je voudrais que beaucoup de gens puissent en profiter aussi.
00:56:52 Vous avez quel âge, monsieur, si je puis me permettre ?
00:56:55 72 ans.
00:56:58 Pour vous, c'était impensable de travailler au-delà de 60 ans ?
00:57:03 Je crois que la question du départ en retraite,
00:57:11 c'est une question qui est aussi à un niveau individuel.
00:57:17 Personnellement, je ne pense pas que...
00:57:21 Mon point de vue, en tout cas, c'est pas que les gens doivent absolument partir à tel âge.
00:57:27 Si certains souhaitent travailler plus longtemps pour toutes sortes de raisons,
00:57:32 et entre autres, parce que leur métier, leur activité, leur plaît beaucoup,
00:57:37 ça ne me choque absolument pas.
00:57:40 Je pense qu'il y a vraiment des activités où il ne faut pas partir trop tard.
00:57:45 Les enseignants, puisque j'en suis un,
00:57:48 je ne vous cache pas qu'arriver à 60 ans, ça commençait à devenir assez fatigant, vraiment.
00:57:54 Une remarque d'Éric Doré de Matten, en plateau.
00:57:56 C'est certain qu'il y a aussi des personnes qui perdent leur emploi vers 60 ans
00:57:59 et qui, malheureusement, sont soit au chômage le temps d'arriver à la retraite,
00:58:03 et puis, deuxièmement, il faut aussi des trimestres. On l'oublie.
00:58:06 Aujourd'hui, 43 ans d'annuité, de cotisation, c'est long, 43 ans.
00:58:10 Si vous commencez à 25 ans, vous voyez où ça vous mène.
00:58:13 Donc je comprends qu'effectivement, les 43 années, à la limite,
00:58:17 c'est déjà ça le plus difficile, parce que plus on commence tard dans la vie,
00:58:21 alors je sais qu'on doit s'arrêter à 67 ans maximum, je crois,
00:58:24 sauf à 70 dans certains cas, mais l'autoplein, ce sera 67.
00:58:28 Mais c'est un choix, vous avez raison de le dire, monsieur, je suis d'accord avec vous,
00:58:31 c'est un choix personnel si toutefois on a les moyens de se mettre à la retraite,
00:58:36 parce qu'on peut s'arrêter, bien sûr, quand on veut,
00:58:38 mais alors il y a une sacrée décote et on va perdre beaucoup en pension.
00:58:41 – Merci beaucoup, en tout cas, Bernard, d'avoir répondu à nos questions
00:58:46 en direct de cette manifestation parisienne.
00:58:49 Merci à Augustin Donadieu et Charles Baget pour le duplex.
00:58:53 Vous étiez enseignant, Bernard, on va trouver un professeur de musique, je crois,
00:58:59 et vous, Antoine, bonjour, vous êtes également dans le cortège parisien ?
00:59:02 – Bonjour.
00:59:03 – Alors, vous, pourquoi est-ce qu'il est important…
00:59:05 – Oui, je suis dans le cortège parisien actuellement.
00:59:06 – Vous êtes dans le cortège parisien et vous êtes un professeur de musique,
00:59:09 je crois, si mes informations sont exactes, vous êtes tout jeune ?
00:59:13 – C'est ça.
00:59:14 – Et alors, à quel âge vous voulez partir à la retraite ?
00:59:16 – J'ai 31 ans.
00:59:19 À un âge où je n'aurais pas envie de partir parce que je serais complètement épuisé
00:59:22 pour mon métier, donc à un âge où j'aurais encore l'énergie
00:59:26 pour faire quelque chose derrière. Et là, actuellement, avec Six Profiles,
00:59:29 ce n'est pas comme ça que ça va se passer, donc ça m'inquiète beaucoup.
00:59:31 Et ça m'inquiète surtout pour les gens qui sont un peu plus âgés que moi,
00:59:33 qui doivent partir à un âge toujours plus reculé,
00:59:36 et où, en fait, on a des gens qui, à 70 ans, 75 ans, sont absolument éreintés.
00:59:40 Donc moi, ça me fait peur.
00:59:42 – Et vous, en tant que professeur de musique, vous estimez avoir un travail pénible
00:59:45 où vous ne voyez pas partir à la retraite au-delà, par exemple, de 62 ans ?
00:59:51 – J'ai un travail qui a une certaine pénibilité, mais certainement beaucoup moins que d'autres.
00:59:55 J'ai choisi parce qu'il me convenait, et si ça continue,
00:59:59 si je dois partir toujours plus tard, si je dois toujours être moins payé,
01:00:02 si je dois voir des élèves de plus en plus en difficulté,
01:00:05 ben oui, ça va finir par devenir très très pénible pour moi.
01:00:08 Donc 62 ans, c'est bien, plus c'est pénible.
01:00:11 – Vous étiez déjà dans la manifestation, la première journée de manifestation,
01:00:14 le 19 janvier dernier ?
01:00:16 – Alors non, malheureusement, je n'ai pas pu y assister,
01:00:19 mais je le referai s'il faudrait, oui.
01:00:23 – Une question, une remarque d'Yvan Rioufol, en plateau.
01:00:25 – Une remarque et un commentaire un peu plus général,
01:00:27 si vous me permettez, si on a un peu le temps.
01:00:29 Ma question, c'est effectivement, est-ce que vous vous sentez de cette génération
01:00:32 qui a un rapport au travail, qui est beaucoup plus distancé que la génération précédente ?
01:00:36 Parce que là, on voit bien que, en tout cas, peut-être pas pour vous,
01:00:38 mais pour ceux de votre génération, ils sont beaucoup plus sensibles,
01:00:42 peut-être à cause des 35 heures et de toutes les améliorations
01:00:44 qui ont été apportées, à la société des loisirs,
01:00:46 à la société de la paresse, au droit à la paresse,
01:00:49 même théorisée ainsi par certains.
01:00:51 Est-ce que vous vous reconnaissez dans ce monde-là
01:00:56 qui voudrait prendre ses distances avec un travail émancipateur,
01:00:59 prétendument émancipateur ?
01:01:01 Et ma réflexion, mais on l'a fait de toute manière.
01:01:04 – Alors, oui, Quentin, je vous laisse répondre,
01:01:06 et je voulais juste préciser, est-ce que je peux me permettre
01:01:09 de vous demander votre âge ?
01:01:11 [Bruit de sonnette]
01:01:15 – Il a disparu.
01:01:17 – Ça y est, on vous entend, on vous voit, dites-nous.
01:01:19 – 31 ans. Vous avez entendu la question d'Yvan Rioufol ?
01:01:23 – Oui, je l'ai entendu, moi je ne me reconnais pas du tout
01:01:27 dans ce monde-là, parce que je suis au contraire,
01:01:29 pas dans un travail émancipateur, mais dans un travail pleinement…
01:01:33 J'aime mon travail et j'aime enseigner la musique,
01:01:36 j'aime être en rapport avec les enfants,
01:01:38 donc je ne suis pas du tout, moi, en recherche d'un travail qui…
01:01:41 Je ne suis pas du tout dans la volonté de me distancier de mon travail.
01:01:45 Je crois que ce qu'on a vécu dans les dernières années
01:01:47 nous a fait nous distancier de notre travail et de beaucoup de choses.
01:01:51 Peut-être on y reviendra, peut-être on n'y reviendra pas,
01:01:53 mais en tout cas, il faut considérer aussi les choses au cas par cas,
01:01:57 selon la manière dont chacun vit son travail,
01:01:59 et permettre à chacun de vivre sa vie active
01:02:02 de la manière la plus agréable possible.
01:02:05 Sachant que moi, je fais un travail qui n'est pas pénible, en tant que tel,
01:02:08 c'est-à-dire je vais partir en retraite avec un corps qui fonctionne.
01:02:12 Il y a des gens dont ce n'est pas le cas, qui ont le corps éreinté,
01:02:15 qui sont fatigués et brisés par leur métier.
01:02:17 Je pense qu'il faut pouvoir considérer aussi ces gens-là et faire…
01:02:20 Pour cette réforme, en tout cas, qui pour l'instant est unique,
01:02:23 réfléchir à un système qui soit de la dentelle, en fait.
01:02:27 Quelque chose qui soit du cas par cas,
01:02:29 et qui permette à chacun de se sentir à sa place.
01:02:32 - Jean-Garrick, en plateau.
01:02:33 - Justement, est-ce que le projet initial du premier quinquennat Macron,
01:02:38 celui qui était un projet par points,
01:02:40 et qui me semblait finalement un système peut-être plus compréhensible
01:02:44 et plus juste que celui…
01:02:46 Est-ce que ce projet-là, par exemple, aurait eu votre faveur ?
01:02:50 - C'était un projet tellement plus adaptable
01:02:55 que l'hôpital s'est retrouvé dans la rue, la police s'est soulevée.
01:02:59 Non, ce n'était pas du tout…
01:03:01 Non, non, ça n'aurait pas retenu mon suffrage du tout.
01:03:03 On était sur le même type de système, peut-être plus timoré.
01:03:06 Là, peut-être que M. Macron et son gouvernement osent plus de choses,
01:03:10 mais non, non, on était sur quelque chose de fondamentalement unique.
01:03:13 - Merci. Non, peut-être une dernière remarque d'Yvan Rioufol.
01:03:16 Merci beaucoup, Quentin, d'avoir été en direct avec nous.
01:03:19 Oui, Yvan Rioufol, je vous donne la parole avant qu'on retourne dans le quartier.
01:03:22 - Je voulais faire un rapide commentaire sur les images qui sont données
01:03:24 qui donnent en apparence l'impression, effectivement, d'avoir un mouvement de force.
01:03:29 Or, il me semble que nous sommes là devant un double trompe-l'œil.
01:03:32 D'abord, le trompe-l'œil d'un dynamisme syndical.
01:03:34 En effet, et les syndicats peuvent remercier Mme Borne et le président de la République,
01:03:39 et Darmanin, qui remettent de l'huile sur le feu.
01:03:41 - C'est facile, le feront, mais...
01:03:43 - Oui, mais c'est grâce à eux, malgré tout, que ce mouvement syndical peut se flatter,
01:03:46 peut se targuer, et a raison peut-être en apparence d'avoir réussi à mobiliser tant de monde,
01:03:50 alors que le monde syndical est un monde déclinant.
01:03:52 Et la gauche, qui est derrière, essaie de récupérer ce mouvement.
01:03:54 Donc, ça me paraît être le premier trompe-l'œil qui me semble être un leurre.
01:03:58 Et le deuxième trompe-l'œil est beaucoup plus grave, c'est-à-dire qu'on focalise aujourd'hui
01:04:01 sur la réforme des recrètes en oubliant tout le reste, et singulièrement l'inflation qui vient,
01:04:05 et le grand déclassement sur lequel on disserte depuis maintenant des mois abondamment
01:04:10 or ce grand déclassement, cette inflation, sont maintenant évacués, si je puis dire,
01:04:15 par cette grande distraction, qui n'en est pas une, bien entendu, je suis un peu polémique pour le dire,
01:04:19 - Oui, un peu provocateur, mais...
01:04:21 - qui est de focaliser uniquement les attentions sur les retraites au profit,
01:04:25 et je persiste à le dire malgré tout, d'un monde qui est relativement privilégié
01:04:29 dans la mesure où il bénéficie notamment de la sécurité et de l'emploi.
01:04:33 Et donc, je pense que ces deux leurres sont des gages de faiblesse,
01:04:39 des éléments de faiblesse de ce mouvement, et c'est pour cela qu'il me semble que le gouvernement
01:04:42 n'a pas trop à craindre dans son politique.
01:04:45 - Alors, dans le mouvement et dans la manifestation, on y retourne, dans le cortège parisien.
01:04:49 Gabriel, vous êtes développeur web, et vous avez tenu à manifester aujourd'hui.
01:04:55 Racontez-nous pourquoi, qu'est-ce qui vous met en colère ?
01:04:58 - Qu'est-ce qui me met en colère ?
01:05:03 Ben, l'intégralité de la politique de Macron.
01:05:07 - Alors, pas spécialement la réforme des retraites, c'est un ensemble ?
01:05:10 - Ah non, c'est un déclencheur, on va dire.
01:05:15 Mais oui, voir mes parents travailler des années en plus encore, alors qu'ils se cassent le dos,
01:05:19 oui, c'est des choses qui font aller dans la rue, en effet.
01:05:22 - Est-ce que je peux vous demander quel âge vous avez, et que font vos parents ?
01:05:25 - J'ai 23 ans. Mon père est dans la fonction publique, et ma mère, elle bosse au Pôle emploi.
01:05:31 - Et est-ce qu'ils sont dans la rue aujourd'hui ? Peut-être pas à vos côtés, mais dans d'autres cortèges ?
01:05:36 - Non.
01:05:38 - Pourquoi ils ne voulaient pas faire grève ? Ou manifester ?
01:05:42 - Il faut remplir le frigo, et un jour de travail en moins, c'est un jour de salaire en moins.
01:05:48 - Alors c'est vous qui représentez leur colère ?
01:05:50 - Oui, entre autres.
01:05:55 - Est-ce que vous étiez déjà dans la rue le 19 janvier dernier ?
01:05:58 - Non, j'avais pas bu, j'habite pas à Paris même,
01:06:02 donc il n'y avait pas assez de train pour pouvoir arriver jusque Paris.
01:06:06 - Eh oui, c'est le problème des grèves, souvent.
01:06:08 - Et sur cette réforme des retraites, vous pensez qu'il ne fallait...
01:06:12 - Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ? Ne pas la toucher, ou faire différemment ?
01:06:16 - Déjà, ouais, d'une, ne pas la toucher, puis reculer l'inverse de ce que fait le gouvernement Macron.
01:06:26 - C'est-à-dire, oui, une retraite à 60 ans, c'était très bien.
01:06:30 - D'accord, merci beaucoup, et merci à Thibault Marchoteau et Olivier Gangloff pour les images.
01:06:39 Nous allons retrouver à présent Laurence, qui est secrétaire médicale,
01:06:42 également dans le cortège parisien, encore une fois, vous le savez, le cortège parisien.
01:06:46 C'est un autre parcours, pas le même que le 19 janvier dernier.
01:06:50 Là, les manifestants sont partis de la place d'Italie pour aller derrière les Invalides, sur la place Vauban.
01:06:56 Laurence, est-ce que vous m'entendez ?
01:06:59 - Je vous entends très bien.
01:07:01 - Ah, ben c'est parfait, nous aussi on vous entend. Tant mieux.
01:07:05 Pourquoi vous voulez manifester aujourd'hui ? Pourquoi êtes-vous dans la rue ?
01:07:11 - Pourquoi je suis dans la rue ? J'ai commencé à cotiser, j'avais 16 ans.
01:07:18 Je vais sur mes 61 ans, je rentre dans ma 45e année de cotisation de retraite.
01:07:26 On me demande de faire deux ans de plus, je ne suis pas d'accord.
01:07:31 Je rentre dans le cadre de la carrière longue, et malgré que je puisse partir à 60 ans, et ce n'est pas le cas,
01:07:42 on me sanctionne de 10% de malus, et on m'oblige à faire un an de plus, pour avoir une retraite à peu près potable.
01:07:53 Donc ce que je ne comprends pas, c'est qu'on parle des carrières longues,
01:07:57 et qu'on puisse sanctionner des personnes qui ont 44, 45, voire peut-être plus d'années,
01:08:05 et qu'ils ne peuvent pas prendre leur retraite à partir de 60 ans.
01:08:09 - Alors je vous avoue que votre cas, et ce que vous nous racontez...
01:08:12 - Et qu'on les sanctionne par un malus.
01:08:14 - Oui, je vous avoue que l'histoire que vous nous racontez, qui est la vôtre d'ailleurs,
01:08:18 nous étonne tous en plateau, effectivement, parce que le réflexe a été de dire
01:08:22 "mais vous devriez déjà être à la retraite".
01:08:25 Éric de Rimatel, vous avez fait un rapide calcul ?
01:08:28 - Oui, très très très rapide. 61 ans, vous êtes né donc en 1961.
01:08:32 - Ecoutez, c'est vite fait, il y a 10% en moins sur la retraite complémentaire.
01:08:38 Déjà on vous enlève 10% de CSG, RDS et tout y compte-t-il, sans parler des impôts,
01:08:44 et de là-dessus on vous enlève 10%. Mais il ne reste pas grand-chose.
01:08:48 - Non, je comprends, mais en étant né en 1961...
01:08:50 - Vous n'avez plus vos yeux pour pleurer, vous avez bossé 45 ans et vous n'avez rien.
01:08:54 Et on vous oblige à faire un an de plus pour ne pas avoir ni de malus ni de bonus.
01:09:00 Voilà, c'est...
01:09:02 - Madame, en quelle année êtes-vous née ?
01:09:06 - 62.
01:09:08 - 62. Éric de Rimatel, ça répond à vous ?
01:09:11 - Théoriquement, indépendamment de la carrière longue, parce que vraiment,
01:09:14 je me suis renseigné au ministère, Olivier Dussopt nous l'a dit, droit dans les yeux,
01:09:18 à 16 ans vous bénéficiez de la carrière longue.
01:09:21 Et deuxièmement, 1962, vous n'auriez que 3 mois de plus si la réforme passait,
01:09:27 et non pas 2 ans de plus.
01:09:29 - Donc la réforme, elle est plutôt en faveur...
01:09:31 - Oui, alors je fais un an de plus, elle sera étalée dans le temps.
01:09:34 - Et je me suis renseignée directement auprès de la CNAV et de l'ARGICARCO.
01:09:40 Alors écoutez, ça je ne la vende pas, c'était il y a 5 mois.
01:09:44 - On vous croit bien sûr, mais justement c'était avant la réforme, là cette réforme.
01:09:48 - Pourquoi être sanctionné ?
01:09:51 - Ah ben ça c'est normal, vous n'allez pas être sanctionné, pas forcément,
01:09:54 mais la réforme elle va plutôt...
01:09:56 - Pour le cas, après, il faudrait peut-être obtenir un second rendez-vous dans le cas présent,
01:10:01 puisque effectivement, cette personne-là, si j'ai bien compris l'ensemble des éléments
01:10:05 qu'elle nous communique, serait concernée justement par le dispositif carrière longue,
01:10:11 qui lui permettrait dans le cas présent de partir plus tôt,
01:10:15 c'est-à-dire d'avoir une meilleure retraite, c'est l'un des éléments qui est d'ailleurs avancé
01:10:19 par l'exécutif, c'est-à-dire que les personnes qui ont commencé avant 20 ans,
01:10:24 qui ont parfois travaillé, et c'est le cas de la personne en question qui est avec nous,
01:10:29 Laurence, qui a travaillé depuis l'âge de 16 ans, qui a accumulé 45 annuités de cotisation,
01:10:35 donc c'est-à-dire bien plus que les autres, on demande 43 annuités de cotisation
01:10:38 pour l'ensemble de la population française, et elle a raison de demander à partir plus tôt,
01:10:43 elle a raison de réclamer un départ à l'âge de 60 ans, et c'est ce qui est prévu,
01:10:47 présenté actuellement par le gouvernement. Après, c'est pour cela qu'il faudra peut-être
01:10:50 obtenir un second rendez-vous, puisque c'est un cas intéressant.
01:10:53 Et il est possible qu'elle puisse partir là, dans les prochains mois.
01:10:56 On vous invite à retourner les voir, à avoir un second rendez-vous,
01:10:59 peut-être que les choses vont bouger, Laurence, mais merci beaucoup d'avoir été en direct
01:11:03 avec nous dans cette émission. Merci à Jeanne Cancard et Fabrice Elsner
01:11:06 pour le duplex, merci à vous tous et toutes les équipes en région d'ailleurs,
01:11:10 et à Paris, qui nous ont aidées à faire cette émission.
01:11:14 On se retrouve demain dès 14h en attendant Cényl Idénac et ses invités.
01:11:17 90 minutes info, avec une émission spéciale pour cette deuxième journée
01:11:22 de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:11:24 ♪ ♪ ♪

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