François Bayrou, Haut-commissaire au Plan et président du Modem, était mercredi 22 mars l’invité du 8h30 franceinfo.
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00:00 On apprend ce matin que ce qui devait être la prochaine grande loi du quinquennat,
00:02 la loi sur l'immigration qui devait arriver devant le Parlement dans quelques jours,
00:05 la fameuse loi en même temps qui était censée séduire à la fois la droite et la gauche, est reportée.
00:10 Souhaitez-vous qu'elle soit enterrée ?
00:12 Non, je pense que c'est un grand sujet d'inquiétude pour les Français,
00:17 d'inquiétude, d'interrogation, d'inconfort.
00:21 Et je pense qu'un chemin existe pour que les sensibilités différentes,
00:26 je me suis expliqué souvent, y compris à votre micro sur ce sujet,
00:30 pour que les sensibilités différentes puissent reconnaître que nos concitoyens présents dans le pays,
00:36 y compris issus de l'immigration, peuvent trouver un mode de vie en commun,
00:42 des règles de vie en commun pour partager quelque chose de l'avenir,
00:49 sans renoncer à ceux qu'ils sont, ni la communauté.
00:54 Il n'y a qu'une majorité pour voter ce texte, puisque la droite a déjà dit, cette fois c'est clair,
00:57 que pas une voix de droite ne la voterait, et que toute la gauche est contre aussi.
01:01 Il faut utiliser le dernier 49.3 de la mandature ?
01:04 Non, je pense que ça ne serait pas une bonne idée.
01:06 Sur la loi immigration ou sur toute autre loi ?
01:08 Non, sur une loi.
01:10 Il y a des lois qui sont des lois qui créent des tensions.
01:15 Ce n'est pas le moment, aujourd'hui précisément, on verra dans quelques semaines,
01:19 mais je crois que ce n'est pas le moment de mettre sur la table des textes qui sont inflammatoires,
01:26 qui créent de l'inflammation.
01:28 Donc oui, un report de cette loi, mais pourquoi pas plus tard ?
01:31 Oui, elle n'est pas enterrée.
01:33 On ne peut pas éluder les responsabilités qui sont celles des gouvernants
01:41 devant l'état de la société française et du pays.
01:46 Rien ne serait pire que de mettre tout ça de côté
01:51 et de s'en aller en s'y flottant, en se fichant éperdument de ce qui va se passer par la suite.
01:55 La suite est dangereuse, le monde est dangereux, l'Europe est dangereuse,
01:59 et la France n'est pas armée comme elle devrait l'être.
02:02 Parce qu'elle sait depuis des décennies, au fond,
02:07 qu'elle n'a pas affronté les nécessités de l'éducation nationale,
02:10 les nécessités, vous évoquez...
02:12 Ça c'est d'autres sujets encore à aborder par la suite.
02:14 Oui, gros sujet.