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  • 22/03/2023

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00:00 *Musique*
00:06 Bonjour François Bayrou.
00:07 Bonjour.
00:07 Emmanuel Macron s'adresse aux français tout à l'heure, mais il a déjà prévenu qu'il n'annoncera ni dissolution, ni remaniement, ni référendum sur les retraites.
00:15 Qu'est-ce qui lui reste du coup ?
00:16 Il lui reste deux choses très importantes.
00:19 Alors, tout le monde a repris ni dissolution, ni remaniement, ni référendum.
00:26 Je veux dire, ce sont des armes que le président de la République en Ve République a dans sa main,
00:32 mais j'imagine que ce n'est pas pour les utiliser aujourd'hui.
00:35 Ce n'est pas des réponses de cet ordre.
00:38 Alors qu'est-ce qu'il a d'autre ?
00:39 Il a deux impératifs.
00:42 Le premier de ces impératifs, c'est rassurer les français sur la nécessité absolue de la réforme.
00:50 Au fond, le président de la République a dit hier quelque chose que je partage profondément.
00:57 Il a dit qu'on n'a pas réussi à faire partager aux français les raisons de cette réforme.
01:03 C'est un euphémisme.
01:04 Oui, on peut aussi dire comme ça.
01:07 Et donc, cette mission du président de la République est de partager avec les citoyens qui l'ont élu,
01:18 avec les français, au fond, le fond de cette affaire, le fond de cette démarche.
01:24 Pourquoi ?
01:25 Et vous savez que je me suis beaucoup exprimé sur ce sujet.
01:29 Pourquoi ?
01:30 Parce que les déséquilibres dont on n'a pas parlé,
01:34 et je n'arrive pas à comprendre pourquoi on n'en a pas parlé,
01:37 les déséquilibres financiers du système de retraite français,
01:40 qui les paye ?
01:42 Eh bien, c'est les générations à venir,
01:44 parce que ces déséquilibres entre 30 et 40 milliards par an,
01:48 au moins 30 milliards de déficit, on les paye par la dette.
01:54 On va détailler tout ça, François Bayrou, on va détailler.
01:57 Alors, il est vrai que beaucoup n'en parlent pas pour des raisons que je ne comprends pas bien.
02:03 On va détailler tout ça, mais vous dites premier point,
02:05 il doit montrer que la réforme était justifiée, et qu'il va continuer à réformer,
02:08 et deuxième point.
02:09 Il doit rassurer sur le fond de la réforme.
02:10 Et deuxièmement, il doit replacer l'action du gouvernement,
02:15 l'action de l'exécutif, sa volonté en tant que président de la République,
02:20 dans un cadre plus large et plus projeté vers l'avenir.
02:24 Parlez de la suite, parlez d'autre chose que des retraites.
02:26 Pas d'autre chose.
02:28 Sans la réforme des retraites, plus rien n'était possible pendant un temps certain.
02:35 C'était une situation de blocage, ça aurait été une situation de blocage sans issue.
02:44 Mais il est vrai que la campagne présidentielle s'est, à mes yeux, un peu limitée,
02:52 ou n'a abordé que cette question de la réforme des retraites,
02:56 alors qu'il y a la grande question du projet national, des grands enjeux,
03:02 et du modèle de société français, qui est aujourd'hui absolument en péril.
03:11 C'est ça qui est en péril.
03:13 Vous voyez bien l'ambiance qu'il y a actuellement dans le pays,
03:17 vous voyez bien ce qui se passe dehors, dans les rues, tous les soirs.
03:19 Si Emmanuel Macron arrive tout à l'heure, à 13h en disant
03:22 "en fait vous n'avez pas tout à fait compris ce qu'on voulait faire parce qu'on l'a mal expliqué"
03:25 Oui, sans doute.
03:27 Vous pensez que ça va passer ?
03:29 Comment dire ?
03:32 Si il ne change rien, ça ne va pas se passer ?
03:33 Quand quelque chose est vital pour un peuple,
03:37 il est dû devoir des responsables de le conduire à son terme en l'expliquant.
03:43 Je trouve que cette partie explication a été un tout petit peu oubliée.
03:48 Donc il doit faire son mea culpa ?
03:50 Non.
03:51 Non, on ne fait pas de mea culpa ?
03:52 Je ne partage pas l'idée de l'autoflagellation.
03:55 Il est le président de la République, il est en charge,
03:59 vous voyez bien qu'il n'y a aucune autre majorité disponible.
04:03 Et donc il a la responsabilité de partager avec les Français les raisons profondes de tout ça.
04:10 Et la raison profonde et première, et de justice et d'équité,
04:15 c'est qu'on ne peut pas continuer à surcharger les générations qui viennent,
04:19 vous reconnaîtrez un thème que j'ai beaucoup défendu,
04:22 avec une dette qu'ils vont devoir assumer en plus de leurs conditions de travail,
04:28 en plus des nécessités de la société dans laquelle nous vivons.
04:32 Ceci est une injustice crasse et devant laquelle les générations qui en profitent devraient être honteuses.
04:43 Faire payer les plus jeunes à long terme pour les boomers, c'est, comme on dit, moralement inacceptable.
04:54 Reste que la situation politique aujourd'hui, François Bayrou, elle est catastrophique.
04:57 Hier à l'Assemblée nationale, c'était les questions au gouvernement.
04:59 Et Mathilde Panot, la chef de file des Insoumis, s'est adressée à Elisabeth Borne, la Première ministre. Écoutez.
05:04 Madame la Première ministre, vous cèderez.
05:08 Vous cèderez car vous ne tenez qu'à 9 voix.
05:11 Vous cèderez car 2 Français sur 3 souhaitent votre départ.
05:15 Vous cèderez car passer en force contre le peuple, les syndicats, le Parlement, relève d'une folie.
05:21 Vous cèderez et au moment où vous cèderez, il sera déjà trop tard car de votre pouvoir, il ne restera que des débris.
05:30 Est-ce qu'un gouvernement reste légitime quand il a failli être renversé à 9 voix près ?
05:34 S'il avait été renversé même à une voix, il aurait quitté ses fonctions.
05:42 La démocratie, vous savez, la République a été votée à une voix.
05:50 Et heureusement, elle s'est imposée, elle est légitime.
05:54 C'est comme ça que la démocratie fonctionne.
05:58 Alors c'est serré la démocratie. Et là, en l'occurrence, ça l'était.
06:02 Mais si c'est serré la démocratie, est-ce qu'il n'aurait pas fallu faire preuve de panache et de soumettre la loi retraite aux votes des députés ?
06:09 Pour qu'on se compte, pour que vous vous comptiez, pour qu'on voit s'il y avait une majorité aujourd'hui pour réformer ou non le système ?
06:14 Ce sont des questions qui ont été abordées par les fondateurs de la Ve République et même avant eux, par ceux qui ont essayé de sauver la IVe République.
06:24 Avant le 49-3, il y avait la possibilité de la faire voter ou non, cette loi ?
06:27 Oui, mais heureusement, ce qu'on appelle le 49-3, qu'on a laissé diaboliser parce qu'on est stupide, parce qu'on est ignorant la plupart du temps.
06:38 On a laissé diaboliser une disposition essentielle de la Constitution, qui est celle-ci.
06:46 Le gouvernement vient devant les députés et dit, voilà, ce projet est vital pour le pays et pour ma vision de l'avenir.
06:55 Si ce projet ne peut pas être adopté, alors je n'ai plus rien, je n'ai plus de légitimité.
07:02 Il vient et on remet aux députés le vote suprême, c'est-à-dire le sort du gouvernement.
07:10 Ceci a été voulu par toute la IVe République finissante, quand ils n'en pouvaient plus de voir exploser le Parlement comme là, et puis par le général De Gaulle.
07:20 Vous auriez voulu qu'il y ait un vote sur le texte, sur la réforme des retraites.
07:24 Est-ce qu'Emmanuel Macron n'a pas fait preuve de lâcheté ?
07:26 Non, en aucune manière. D'abord, ce n'est pas lui, c'est le 49-3, c'est le gouvernement qui le demande.
07:31 Oui, enfin, on sait bien que c'est lui qui décide. Ce n'est pas Emmanuel Macron qui a demandé à Elisabeth Borne d'enclencher le 49-3.
07:36 Non, le président de la République a essayé jusqu'au bout de rassembler un nombre suffisant de voix.
07:46 Pour moi, quand vous remettez aux députés le sort d'un gouvernement, vous leur donnez le pouvoir le plus important, le pouvoir maximum.
07:57 Parce que les députés, à ce moment-là, répondent « Oui, nous considérons que nous acceptons que ce texte soit pour vous essentiel ».
08:09 Et c'est ce qui s'est passé. Alors, à 9 voix, ça prouve que les institutions que nous avons acceptent le pluralisme, pour une fois.
08:18 Ça ne s'est pas produit souvent.
08:20 François Bayrou, haut-commissaire au plan président du MoDem et maire de Pau et l'invité de France Info, jusqu'à 9h, le Fil info, à 8h41 avec Maureen Suignard.
08:27 De nouvelles actions en cours en ce moment contre la réforme des retraites.
08:32 Impossible d'entrer à Marseille via l'A55. Des manifestants ont allumé des feux de palettes sur la route.
08:37 La grève se poursuit aussi dans les raffineries Total Energy. Les expéditions sont arrêtées.
08:42 12% des stations-services manquent d'au moins un carburant sur l'ensemble du territoire.
08:47 Quels peuvent être les mots d'Emmanuel Macron alors que la réforme a été adoptée ?
08:51 Avec le 49.3, interview du chef de l'État à 13h. C'est à suivre en direct sur France Info.
08:57 Dès hier, le chef de l'État parlait devant les parlementaires de son camp.
09:01 « La foule qui manifeste n'a pas de légitimité face au peuple qui s'exprime à travers ses élus », dit Emmanuel Macron.
09:08 Réaction ce matin du président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale.
09:12 « Le rôle du président, c'est de chercher à apaiser, pas de donner le sentiment de jeter de l'huile sur le feu », dit Olivier Marlex.
09:20 Des attaques de drones russes touchent l'Ukraine ce matin.
09:23 Trois morts à Kiev, selon les autorités locales.
09:26 Moscou dénonce de son côté des attaques sur le port de Sébastopol, en Crimée.
09:30 « France Info »
09:34 Le 8.30, France Info, Saliha Brakia, Marc Fauvel.
09:39 Toujours avec l'un des hommes qui murmure à l'oreille du président, François Bayrou.
09:42 « Je murmure à votre oreille d'abord, surtout. On est un peu moins influents. »
09:47 « Je vous écoute, on va voir. J'écoute vos réponses. La loi est adoptée, on l'a dit, grâce au 49.3.
09:52 Mais est-ce que vous conseillez à Emmanuel Macron d'attendre avant de la promulguer le temps que ça se calme dans le pays ? »
09:57 « Franchement, on a des souvenirs comme ça. Jacques Chirac avait fait un choix de vie. »
10:02 « Promulgation, suspension du CPE. »
10:04 « Il s'en est jamais remis, pour dire la vérité. Donc, le cheminement normal, on n'est pas à la promulgation. »
10:12 « C'est cet été. »
10:13 « Le cheminement normal, c'est que le texte a été adopté, ou est réputé adopté,
10:17 et que maintenant, il part au Conseil constitutionnel.
10:20 Il part au Conseil constitutionnel avec deux questions qui sont posées autour de ce texte.
10:25 La première, c'est est-ce qu'on peut imposer un référendum sur ce texte tout de suite ?
10:32 En principe, la loi dit qu'il faut un an, mais il y a une question qui est posée
10:38 sur ce référendum d'initiative partagée avec les citoyens. »
10:43 « Vous y seriez favorable ? »
10:46 « Non, je vous dirai après si vous voulez. Deuxième question. »
10:50 « Sur la validité de la loi ? »
10:52 « Oui, sur le texte. Est-ce que ses dispositions sont constitutionnelles ?
10:56 Est-ce que son adoption a été constitutionnelle ? »
10:58 « Et là, vous êtes inquiet, vous avez crainte ? »
11:00 « Non, j'ai aucune crainte sur rien.
11:02 Quand vous êtes absolument certain qu'il y a des menaces sur le pays
11:10 et qu'on doit les affronter, on aurait pu les affronter différemment.
11:15 J'avais d'autres idées, je les ai défendues longtemps sur le texte des retraites,
11:21 mais il demeure qu'aujourd'hui, il y a péril en la demeure si on ne fait rien.
11:28 Je comprends très bien la démarche qui a été suivie,
11:33 même si je crois qu'en effet on aurait pu faire autrement,
11:36 et notamment on aurait pu associer les Français à la réflexion sur ce sujet. »
11:40 « Ce n'est pas la réforme accélérée ? »
11:43 « On n'est pas à la promulgation.
11:46 Une fois que le Conseil constitutionnel a rendu une décision en disant
11:51 « ceci est constitutionnel et ceci ne l'est pas ». »
11:54 « Et sur le référendum d'initiative partagée, ce n'est pas une solution pour sortir de la crise ? »
11:58 « J'ai défendu beaucoup l'idée que la réforme des retraites devait être adoptée par référendum.
12:05 Ça fait 15 ans, 20 ans que j'ai défendu.
12:08 Mais la réforme des retraites, elle est là.
12:11 C'était une démarche complètement différente et on ne peut pas changer de démarche. »
12:14 « Elle est là mais elle n'a pas été votée par l'Assemblée nationale et elle est en train de le faire. »
12:17 « Non, je suis en désaccord avec vous. Elle a été adoptée par l'Assemblée nationale. »
12:21 « Suite au 49-3. »
12:23 « Oui, mais quand même c'est une disposition essentielle.
12:26 Rocart s'en est servi 28 fois, je crois.
12:29 Dans mon souvenir c'était presque plus parce qu'on avait l'impression que c'était tout le temps.
12:33 28 fois. Vous n'allez pas dire que c'est anticonstitutionnel. »
12:36 « Je n'ai pas dit ça. »
12:38 « Chacun des parlementaires, en ce nom et conscience,
12:42 s'est vu remettre la décision suprême.
12:46 Est-ce que, étant donné ce texte, vous renversez le gouvernement
12:50 ou vous acceptez que le gouvernement continue avec ce texte ?
12:54 Comment on peut faire plus chargé de signification pour un vote parlementaire ? »
13:01 François Bayrou, la foule n'a pas de légitimité face au peuple qui s'exprime à travers ses élus.
13:05 C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron hier soir face à ses troupes,
13:09 face aux députés et sénateurs de la majorité.
13:12 Est-ce que c'est un dérapage ou un bras d'honneur, comme le dit ce matin le Rassemblement national ?
13:16 « Oui, les mots dans ces périodes sont facilement excessifs. »
13:21 Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'ils le sont ?
13:23 « Moi je n'aurais pas dit les choses comme ça.
13:26 Je vais dire comme je les aurais dites. »
13:29 « Il les a bien dit. Vous étiez là. »
13:32 « Non, je n'y étais pas.
13:34 Chacun dirigeait un débat sur la fin de vie et c'était très intéressant.
13:38 Chacun a sa légitimité.
13:41 Les manifestations ont leur légitimité.
13:44 Mais ce n'est pas une légitimité supérieure à la légitimité démocratique.
13:49 La Constitution, je vous rappelle, dit
13:51 « La souveraineté appartient au peuple qui l'exerce au travers de ses représentants. »
13:57 Et donc c'est la Constitution.
14:01 Pour ceux qui aiment les souvenirs de littérature, c'est Victor Hugo.
14:09 Cette distinction entre la foule et le peuple…
14:13 Il suffit d'ailleurs de se remettre devant les yeux
14:17 ce qui s'est passé aux États-Unis avec les partisans de Trump
14:21 qui ont essayé de prendre le Capitole.
14:23 Où était la légitimité ?
14:25 Est-ce que c'était dans la foule qui assaillait le Capitole
14:28 et qui voulait renverser ?
14:29 Ou est-ce que c'était dans les institutions des États-Unis d'Amérique
14:34 et par les représentants ?
14:36 Vous avez peur qu'il nous arrive la même chose ?
14:38 Non, pas du tout. J'illustre.
14:41 Le président de la République a eu une formule,
14:45 la mienne est un peu différente,
14:48 il a eu cette formule, mais je donne l'illustration de cette formule.
14:52 Lorsqu'ils ont attaqué le Capitole, c'était une foule,
14:56 mais elle n'avait pas la légitimité des institutions.
14:59 Et donc il faut trouver cet équilibre-là.
15:02 Mais pour ma part, je n'irai pas la légitimité des manifestations.
15:08 Vous entendez qu'ils se sont prisés ?
15:10 Quelque chose s'exprime,
15:12 qui est très important pour les gens qui viennent là.
15:17 C'est pour moi le symptôme de cette incommunicabilité
15:25 dans laquelle on se trouve,
15:27 entre les pouvoirs officiels et les citoyens de base.
15:33 Ça fait plusieurs décennies, ça fait peut-être 30 ans, 40 ans,
15:38 qu'on est dans cette espèce de mur de verre.
15:41 Et c'est ce mur de verre qu'il faut faire sauter.
15:43 En tout cas, c'est ça qui m'intéresse.
15:45 François Bayrou, on n'a pas beaucoup vu et pas beaucoup entendu
15:47 Edouard Philippe ces dernières semaines.
15:49 Il donne ce matin une interview.
15:51 Est-ce que vous trouvez que c'est normal
15:53 que le Premier ministre, qui est l'un des piliers avec vous,
15:55 la majorité, avec son parti Horizon,
15:57 ne défende pas la réforme comme d'autres ?
16:01 Moi, je ne donne pas de leçons aux gens avec qui je me bats.
16:08 Avec qui vous vous battez ?
16:10 Oui.
16:11 Contre qui ?
16:12 Non.
16:13 Avec qui, à côté ?
16:14 Non.
16:15 On sait que vos relations ne sont pas toujours d'une chaleur extrême.
16:19 Non, on se trompe.
16:21 Nous avons été sur des lignes politiques différentes,
16:23 et même très différentes.
16:25 Mais sur les retraites, il a fait le job.
16:29 Il ne s'est pas planqué.
16:31 Ce sont des appréciations.
16:33 Il s'est exprimé.
16:34 Il a fait le job ?
16:35 Il s'est exprimé.
16:37 Il s'exprime aujourd'hui encore.
16:39 Et simplement, il a pris la distance
16:43 qui lui est apparue légitime.
16:46 J'irai à son congrès samedi, ou à sa réunion samedi,
16:52 parce que je trouve que dans la majorité,
16:56 je dirais même au-delà de la majorité,
16:59 on est co-responsable de l'avenir.
17:02 Chacun a sa place.
17:05 On tient une des clés de ce que cet avenir doit être.
17:09 Et nous, En Marche, Renaissance,
17:15 chacun a sa place et ses clés.
17:18 - Il dit ce matin qu'il faut étendre la majorité macroniste à gauche,
17:23 aux élus de gauche qui ne sont pas d'accord avec l'ANUP.
17:26 Vous êtes d'accord avec lui ?
17:27 Le quinquennat doit se recentrer un peu ?
17:30 - C'est drôle comme question.
17:35 - Pourquoi ?
17:36 - Parce qu'on vient d'essayer d'élargir vers...
17:41 - La droite ?
17:42 - Et ça n'a pas vraiment marché.
17:44 - Ah, ça a marché quand même.
17:46 - Un tiers du groupe qui vote...
17:47 Oui, mais il y en a un tiers qui a voté pour renverser Elisabeth Borne.
17:50 - Oui, mais au lieu de regarder...
17:51 - Le vert, un tiers vide, deux tiers plein.
17:54 - Vous trouvez que c'est un succès ?
17:56 - Non. Vous savez bien que non.
17:57 Vous savez bien que je ne partage pas cette expression.
18:00 C'est ni un succès, ni une victoire.
18:03 C'est simplement l'issue d'une période de tension très difficile.
18:10 L'issue institutionnelle.
18:12 Après, il reste l'issue dans le peuple.
18:16 On a essayé d'élargir vers les Républicains.
18:18 Il y en a 40 d'entre eux qui n'ont pas voté la censure.
18:22 C'est quand même pas rien.
18:24 - Vous vous retournez ?
18:26 - 40 députés de l'opposition, élus dans l'opposition,
18:30 qui ont dit "non, nous ne voulons pas renverser le gouvernement".
18:33 - Après avoir négocié pendant des semaines...
18:35 - Vous avez plié plein de fois.
18:37 - Mettez-vous, je sais bien, en caricature à grands traits,
18:43 mettez-vous à leur place.
18:45 Ils se sont fait élire dans l'opposition.
18:47 Souvent contre des candidats qui soutenaient le gouvernement.
18:51 Et au moment de la réforme la plus difficile, donc impopulaire,
18:56 ils font l'effort, et moi je leur en sais gré,
18:59 ils font l'effort de ne pas renverser le gouvernement.
19:02 De dire "non, ça n'est pas un sujet légitime pour renverser le gouvernement".
19:06 Alors il y en a 19 qui ont voté la censure.
19:08 Tout ça, ça fait des vagues en interne, et c'est beaucoup en effet.
19:13 Mais je n'ai pas envie de parler légèrement de sujets dont j'en suis sûr
19:21 ils les ont vécus avec tension intérieure aussi.
19:25 - On poursuit dans un instant avec vous François Bayrou.
19:27 8h52, le Fil info, Maureen Suignard.
19:29 - Il n'y a pas eu d'arrestation préventive, assure sur France Info le préfet de police de Paris.
19:35 Une cinquantaine d'arrestations dans la capitale hier soir.
19:38 La défenseur des droits se dit préoccupée et inquiète vis-à-vis de ces interpellations.
19:43 La contestation contre la réforme des retraites se poursuit.
19:46 Des rassemblements tous les soirs depuis l'utilisation du 49.3 dans plusieurs villes françaises.
19:51 Interview du président de la République à 13h à suivre en direct sur France Info.
19:56 Nouvelle journée de mobilisation nationale à l'appel des syndicats.
20:00 Demain, la SNCF prévient, le trafic sera très perturbé.
20:04 Les détails seront donnés à 17h cet après-midi.
20:07 A Paris, la RATP annonce que plusieurs lignes de métro seront ouvertes, mais seulement aux heures de pointe.
20:12 Et dans ce contexte difficile pour le gouvernement, on apprend que le projet de loi immigration
20:17 ne sera pas examiné comme prévu la semaine prochaine au Sénat.
20:21 Le Sénat examine un reporté de ce projet phare de l'exécutif qui ne fixe pas de nouvelle date.
20:26 La plateforme ouvre dans moins de 10 minutes maintenant pour postuler pour devenir bénévole aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
20:33 Il faut être majeur au 1er janvier prochain et être disponible au moins 10 jours.
20:37 Les bénévoles accueillent les spectateurs et aident aussi à l'installation de certains équipements sportifs.
20:43 France Info
20:46 Le 8/30 France Info, Salia Brakia, Marc Faurel.
20:51 François Bayrou, nouvelle journée de mobilisation demain à l'appel de l'intersyndical.
20:55 Est-ce qu'Emmanuel Macron doit tendre la main au syndicat ?
20:58 Est-ce qu'il doit recevoir Laurent Berger de la CFDT, Philippe Martinez de la CGT, alors qu'il a refusé, on s'en rappelle, il y a quelques jours ?
21:04 Je trouve que ça serait bien, au stade où nous sommes.
21:07 Il faut retisser les fils, il faut retrouver le contact et le dialogue.
21:14 Alors naturellement, c'est mieux si on a en tête un scénario d'issue de crise.
21:22 Mais dans les jours qui viennent ou les semaines qui viennent, oui, il faudra que le fil soit renoué avec les partenaires sociaux.
21:30 Mais pas pour parler des retraites, pour parler d'autre chose.
21:33 Quand vous recevez quelqu'un, vous n'imposez pas le sujet de conversation.
21:38 Si vous me recevez, je suis sûr que c'est vous qui posez les questions et que donc, de ce point de vue-là…
21:43 – Mais ça, vous l'avez dit ? Et il vous a dit quoi ?
21:45 – Je pense qu'il sait ce que je pense, oui.
21:47 – Mais il dit non.
21:48 – Non, je ne crois pas…
21:50 – Pour l'instant, il a toujours dit non.
21:51 – Oui, mais il a dit non parce que dans le processus…
21:53 – Il a renvoyé vers Elisabeth Borne, ou vers…
21:55 – S'il avait ouvert, pendant le processus parlementaire, une négociation avec des organisations syndicales,
22:01 ça voulait dire que ce qui se passait à l'Assemblée n'avait plus aucun sens.
22:06 Et donc, la logique des choses a été respectée et je crois que ça serait bien qu'on renoue les fils.
22:11 – On apprend ce matin que ce qui devait être la prochaine grande loi du quinquennat,
22:14 la loi sur l'immigration qui devait arriver devant le Parlement dans quelques jours,
22:17 la fameuse loi "En même temps", qui était censée séduire à la fois la droite et la gauche, est reportée.
22:22 Souhaitez-vous qu'elle soit enterrée ?
22:24 – Non, je pense que c'est un grand sujet d'inquiétude pour les Français,
22:29 d'inquiétude, d'interrogation, d'inconfort.
22:33 Et je pense qu'un chemin existe pour que les sensibilités différentes,
22:38 je me suis expliqué souvent, y compris à votre micro sur ce sujet,
22:41 pour que les sensibilités différentes puissent reconnaître que nos concitoyens présents dans le pays,
22:48 y compris issus de l'immigration, peuvent trouver un mode de vie en commun,
22:54 des règles de vie en commun pour partager quelque chose de l'avenir,
23:01 sans renoncer à ceux qui le sont, ni la communauté.
23:04 – Il n'y a clairement aujourd'hui, François Bayrou, aucune majorité pour voter ce texte,
23:07 puisque la droite a déjà dit, cette fois c'est clair,
23:09 que pas une voix de droite ne la voterait et que toute la gauche est contre aussi.
23:12 Il faut utiliser le dernier 49-3 de la mandature pour…
23:15 – Non, je pense que ça ne serait pas une bonne idée.
23:17 – Sur la loi immigration ou sur toute autre loi ?
23:20 – Non, sur une loi. Il y a des lois qui sont des lois qui créent des tensions.
23:26 Ce n'est pas le moment, aujourd'hui précisément, on verra dans quelques semaines,
23:30 mais je crois que ce n'est pas le moment de mettre sur la table des textes qui sont inflammatoires,
23:38 qui créent de l'inflammation.
23:40 – Donc oui, un report de cette loi, mais pourquoi pas plus tard ?
23:43 – Oui, elle n'est pas enterrée.
23:45 On ne peut pas éluder les responsabilités qui sont celles des gouvernants
23:53 devant l'état de la société française et du pays.
23:58 Rien ne serait pire que de mettre tout ça de côté
24:02 et de s'en aller en s'y flottant, en se fichant éperdument de ce qui va se passer par la suite.
24:07 La suite est dangereuse, le monde est dangereux, l'Europe est dangereuse,
24:11 et la France n'est pas armée comme elle devrait l'être,
24:14 parce qu'elle sait depuis des décennies, au fond,
24:18 elle n'a pas affronté les nécessités de l'éducation nationale,
24:21 les nécessités, vous évoquez des problèmes de société.
24:24 – Ça c'est d'autres sujets encore à aborder par la suite.
24:26 – Oui, gros sujet.
24:27 – Juste une dernière question, François Bayrou,
24:28 vous avez été renvoyé devant le tribunal correctionnel
24:30 pour complicité de détournement de fonds publics
24:32 dans l'affaire des assistants parlementaires du Modem.
24:34 Mediapart, qui a pris connaissance de l'ordonnance de renvoi,
24:36 rapporte que les magistrates y poitnent notamment votre rôle central
24:40 dans le système frauduleux qui a été mis en place.
24:42 – Je vais répondre en une phrase. – Allez-y.
24:44 – Tout ça ne tient pas un quart de seconde,
24:48 et comme il y aura un procès, maintenant on le sait,
24:52 tous les, ou presque tous les députés européens qui étaient accusés
24:58 ont été lavés et blanchis, y compris…
25:01 – Il y a dix personnes renvoyées.
25:02 – Cette dernière de semaine, y compris Marielle de Sarnez,
25:04 qui est morte il y a deux ans.
25:06 Les magistrats disent qu'elle n'aurait pas dû être poursuivie.
25:12 Je vous dis qu'il n'y a rien dans cette affaire qui soit véridique
25:18 et qui puisse permettre de supporter une accusation.
25:21 – À aucun moment le Parlement européen n'a pris en charge
25:23 des salaires de personnes qui travaillaient aussi pour le parti.
25:26 – Ah, aussi, ils avaient des militants.
25:28 – Oui.
25:29 – À aucun moment cette accusation n'a été fondée sur des faits,
25:35 et ça sera prouvé.
25:37 Et quand vous êtes totalement certain de votre innocence,
25:41 ou en tout cas du caractère fallacieux des accusations,
25:44 eh bien vous n'avez pas l'âme troublée, et je ne l'ai pas.
25:47 – Merci François Bayrou et bonne journée à vous.
25:49 à vous.

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