La parole aux Français du 10/03/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Bonjour à tous, il est 14h, soyez les bienvenus sur CNews, c'est la parole aux Français.
00:00:05 On va parler aujourd'hui des trottinettes en libre-service dans les villes,
00:00:08 on va parler du débat sur la fin de vie, de l'immobilier aussi,
00:00:11 et également des conséquences des grèves qui parfois peuvent être fâcheuses.
00:00:16 Avant cela, le journal, c'est avec Simon Guillain. Bonjour mon cher Simon.
00:00:21 Bonjour Clély et bonjour à tous.
00:00:23 On commence ce journal avec la visite du Premier ministre britannique à Paris.
00:00:26 Ritchie Sounak est reçu à l'Elysée depuis ce matin par Emmanuel Macron.
00:00:30 Un sommet qui vise à écrire le renouveau de l'alliance entre la France et le Royaume-Uni
00:00:34 après quelques années très tendues, on le sait, entre les deux pays.
00:00:37 Il sera évidemment question d'immigration, quelques jours après la présentation
00:00:40 d'une loi controversée justement au Royaume-Uni.
00:00:43 L'actualité, c'est aussi l'affaire Palma des sept questions.
00:00:46 L'humoriste va-t-il retourner en détention provisoire ?
00:00:49 Une nouvelle audience s'est tenue ce matin à la Cour d'appel de Paris.
00:00:52 La décision a été mise en délibérée et sera rendue mardi prochain.
00:00:55 Voici la décision sur place de Noémie Schultz.
00:00:58 À l'issue d'une audience de 45 minutes, la Chambre de l'instruction a mis la décision en délibérée.
00:01:03 Cela signifie que Pierre Palma va devoir attendre quatre jours pour savoir s'il reste libre
00:01:07 ou sous contrôle judiciaire ou s'il est à nouveau placé en détention provisoire.
00:01:12 Alors on ne sait rien des débats qui se sont tenus dans la salle d'audience située juste derrière moi.
00:01:16 La présidente a ordonné le huis clos.
00:01:19 On sait tout juste que le parquet général a une nouvelle fois demandé le placement
00:01:23 en détention provisoire de Pierre Palma.
00:01:26 Et ce, malgré un état de santé fragile.
00:01:29 On le sait, il a fait un AVC sérieux il y a un peu moins de deux semaines.
00:01:32 C'est notamment pour raison médicale que la juge d'instruction a accepté lundi
00:01:36 de le placer sous contrôle judiciaire.
00:01:39 Alors la Chambre de l'instruction va-t-elle confirmer cette décision ?
00:01:42 Rien n'est moins sûr, d'autant plus que ce sont les mêmes magistrates
00:01:47 qui, il y a dix jours, avaient décidé d'envoyer Pierre Palma en prison
00:01:51 et qui vont devoir prendre la nouvelle décision.
00:01:54 Pierre Palma sera fixé sur son sort mardi à 9h.
00:01:57 D'ici là, il est en théorie libre, sous contrôle judiciaire,
00:02:00 même si dans les faits, depuis l'accident, il n'a pas quitté son lit d'hôpital.
00:02:04 Les greffes contre la réforme des retraites se poursuivent en France,
00:02:08 notamment dans les transports en commun.
00:02:10 Pour la quatrième journée consécutive, le trafic est toujours très perturbé à la SNCF,
00:02:14 avec un TGV sur deux en circulation aujourd'hui.
00:02:17 La galère continue donc pour les usagers.
00:02:19 Voici quelques témoignages qu'on a recueillis ce matin à la gare Paris-Montparnasse.
00:02:22 Je me suis juste levé un peu plus tôt, je posais un jour pour rentrer chez moi.
00:02:28 Normalement, j'étais censé rentrer hier, mais malheureusement, le train d'hier a été annulé.
00:02:33 Donc j'ai dû prendre le train plus tôt ce matin.
00:02:35 Je n'avais pas pris les droits, j'ai trouvé une place en dernière minute,
00:02:39 mais ça a été difficile d'avoir à la fois un aller et un retour.
00:02:44 Ça fait une parte débloquée.
00:02:46 Aujourd'hui, il n'y a pas de souci, parce que j'ai un train, on me l'a confirmé par SMS.
00:02:51 Par contre, je dois revenir dimanche matin, et au dernier moment,
00:02:55 j'ai su hier soir que le train était annulé.
00:02:57 Alors bref, c'est pour ça que je suis un peu en avance pour savoir si je peux changer de liet.
00:03:01 On voulait aussi vous parler de ces jeunes médecins qui s'engagent dans les déserts médicaux.
00:03:05 Ils sont plusieurs praticiens, à préférer exercer en campagne plutôt qu'en ville.
00:03:09 Certains se sont installés dans un petit village au pied des Pyrénées.
00:03:12 Pour le plus grand bonheur, forcément des patients.
00:03:14 C'est Solène Boulan qui vous raconte.
00:03:16 Le docteur Grimault est parti à la retraite.
00:03:19 Le docteur Jacquet, bientôt.
00:03:22 Comme chaque semaine, Bérangé Hirondelle rend visite à Odette,
00:03:26 une patiente dans l'incapacité de se déplacer.
00:03:29 Formée à Toulouse, ce médecin généraliste a grandi à la campagne,
00:03:33 où il rêvait d'exercer, car les professionnels de santé se font rares.
00:03:37 J'apprécie beaucoup les contacts avec les gens de la campagne.
00:03:41 Ils viennent parce qu'ils connaissent leurs médecins
00:03:44 et qu'ils ne viennent pas forcément toujours pour un problème médical,
00:03:47 mais ils viennent parler, ils viennent essayer de trouver des solutions.
00:03:50 C'est vraiment un lien qui est assez privilégié avec les patients.
00:03:54 Le reste du temps, les consultations se font ici,
00:03:57 dans un préfabriqué de 180 m2,
00:04:00 en attendant le futur bâtiment qui doit être aménagé en 2024.
00:04:04 Créé par la région, cette maison de santé est destinée à lutter contre les déserts médicaux.
00:04:09 Ils sont deux jeunes médecins à s'y être installés,
00:04:12 pour le plus grand bonheur des patients.
00:04:14 Quand vous avez un médecin qui se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres,
00:04:17 qui lui déjà est saturé de personnes,
00:04:20 c'est très compliqué pour avoir un rendez-vous.
00:04:23 C'est nécessaire, et vraiment, cette maison de santé est capitale.
00:04:28 De quoi dynamiser ce petit village de 600 habitants,
00:04:32 qui ne disposait plus de praticiens à moins de 20 km.
00:04:36 La fusillade survenue hier soir à Hambourg a fait au moins 8 morts et une dizaine de blessés.
00:04:41 Un centre des témoins de Jéhovah a été visé pendant un service de prière organisé par cette communauté.
00:04:46 L'assaillant est un ancien membre des témoins de Jéhovah.
00:04:49 Il s'est lui donné la mort.
00:04:50 Ses motivations ne sont pour le moment pas connues.
00:04:53 Voilà pour ce tour de l'actualité à 14h sur CNews.
00:04:56 Tout de suite, vous retrouvez Clélie Mathias.
00:04:58 C'est l'heure de la parole aux Français.
00:04:59 Merci beaucoup Simon.
00:05:01 On se retrouve à 15h.
00:05:02 Mes invités aujourd'hui, Jean-Michel Fauvert.
00:05:04 Bonjour, on ne se met pas trop du red.
00:05:06 Et bienvenue, surtout.
00:05:08 Bienvenue également à Thomas Caparelli, qui est juriste.
00:05:10 C'est la première fois dans La Parole aux Français.
00:05:12 Exactement.
00:05:13 Et dans La Parole aux Français, on vous donne la parole à tous.
00:05:15 On écoute votre avis, ce que vous avez à dire ou vos témoignages.
00:05:18 On va commencer par parler des trottinettes.
00:05:21 Thomas, vous n'êtes pas venu en trottinette, mais grand utilisateur de trottinette, je crois.
00:05:25 Ça m'arrive, beaucoup à Paris.
00:05:26 C'est rapide, c'est flexible, c'est pas cher, c'est très efficace.
00:05:29 Est-ce que vous allez à près de 99 km/h quand vous en faites ?
00:05:32 Rarement.
00:05:33 Vous avez vu qu'il y avait un homme à Metz qui a été flashé à 99 km/h.
00:05:38 Là, c'était en début de semaine.
00:05:41 Enfin, un Français qui a une chance de victoire au Grand Prix de Formule 1,
00:05:44 qui pourrait revenir en France.
00:05:45 Oui, mais c'est un peu dangereux.
00:05:46 C'est extrêmement dangereux.
00:05:47 Sans casque.
00:05:48 Sans casque, en plus, non.
00:05:49 Alors, il va faire l'objet d'une procédure routière.
00:05:52 Il a été rappelé à l'ordre.
00:05:53 Le véhicule a évidemment été saisi.
00:05:55 Mais quand même, vous, vous mettez un casque, par exemple ?
00:05:58 Ça m'arrive, mais pas souvent.
00:06:00 Même rarement.
00:06:01 J'ai le droit de vous faire la leçon ?
00:06:02 Vous pouvez.
00:06:03 Ma maman me le fait aussi.
00:06:04 Oui, mais je ne suis pas votre maman, donc je ne vous en permettrai pas.
00:06:07 Jean-Michel Fauvert, vous avez déjà utilisé les trottinettes électriques en libre-service ?
00:06:11 Jamais, non.
00:06:12 Moi, j'ai un vélo électrique, par contre, pour le coup.
00:06:14 Et casque aussi ?
00:06:17 Et casque quand ?
00:06:19 Oui, bien sûr, casque.
00:06:20 Je mets le casque.
00:06:21 Alors, je vais vous donner quelques chiffres, quand même,
00:06:23 avant qu'on ait notre intervenant en ligne.
00:06:25 On a eu quelques petits problèmes de liaison, dans la capitale en tout cas.
00:06:28 Mais les chiffres sont très par là.
00:06:30 En 2022, il y a eu 2 millions d'usagers, 15,5 millions de trajets.
00:06:35 Évidemment, c'est en forte hausse.
00:06:37 Et puis, il y a les mauvais chiffres.
00:06:38 Les mauvais chiffres, c'est ce qu'on appelle la violence routière, l'insécurité routière.
00:06:43 34 utilisateurs de trottinettes ont perdu la vie, c'était en 2022,
00:06:48 contre 10 en 2019 sur toute la France.
00:06:50 S'il semble, c'est grave, contre 200, trois ans plus tôt.
00:06:55 Et je vous rappelle que, rien que dans la capitale,
00:06:57 15 000 bolides sont en free floating, comme on dit.
00:07:00 La maire de Paris a lancé une consultation,
00:07:04 elle aura lieu le 2 avril, au début du mois d'avril,
00:07:06 pour savoir s'il faut totalement interdire ces petits bolides
00:07:10 ou, au contraire, est-ce qu'il faut, en tout cas, mieux les laisser libres,
00:07:15 bien sûr, d'utilisation, mais mieux les encadrer.
00:07:18 Nous sommes en ligne avec Pierre Lagage, vice-président de la Ligue contre la violence routière.
00:07:22 Bonjour, monsieur. Merci d'être en direct avec nous.
00:07:24 J'ai donné les chiffres des accidents.
00:07:28 Il y a les gens qui ont perdu la vie, il y a les accidents graves,
00:07:31 et qui peuvent être très graves, d'après les témoignages que l'on entend.
00:07:34 Il y a beaucoup de fractures du visage.
00:07:36 Qu'est-ce que vous constatez ?
00:07:38 Parce que, finalement, ça fait quoi ?
00:07:40 Cinq ans que les trottinettes sont dans nos vies, sont arrivées dans nos villes.
00:07:44 Oui, c'est arrivé très vite.
00:07:46 En fait, le premier rapport des experts de la sécurité routière date de 2017
00:07:50 et les premières mesures pour organiser cet arrivé des trottinettes électriques datent de 2019.
00:07:57 Les choses se sont développées très vite et c'est sans doute une des raisons
00:08:01 pour lesquelles on est face à une situation compliquée,
00:08:05 avec un nouvel usage qui a eu du mal à trouver sa place dans le milieu urbain.
00:08:10 Est-ce que ce nouvel usage a du mal à trouver sa place, comme vous dites,
00:08:14 parce que, finalement, la trottinette, c'est un peu synonyme de jeu,
00:08:17 ça nous rappelle notre enfance ?
00:08:19 C'est un des éléments, si vous voulez,
00:08:21 mais il y a plusieurs facteurs.
00:08:23 Il y a d'abord la question de l'infrastructure.
00:08:25 Je rappelle que, au niveau de la réglementation,
00:08:28 la trottinette n'a pas l'autorisation de circuler sur les trottoirs.
00:08:32 Il suffit de se rendre aujourd'hui en ville pour voir que la règle n'est pas appliquée.
00:08:40 Pourquoi ? Parce qu'on n'a aussi pas forcément aménagé l'espace urbain
00:08:44 pour que ce type de déplacement puisse se passer dans de bonnes conditions.
00:08:48 Mais il y a aussi des questions de comportement.
00:08:51 Des récentes enquêtes ont montré que près de 40 % des usagers
00:08:56 qui ont accès aux trottinettes en libre-service ne connaissent pas la règle.
00:09:00 On a beaucoup de comportements déviants,
00:09:04 notamment par rapport à la vitesse, mais aussi sur l'usage du téléphone.
00:09:09 La conduite à deux, par exemple.
00:09:13 On en voit beaucoup, deux personnes sur une même trottinette.
00:09:16 Tout à fait. Je rappelle que les experts avaient préconisé deux choses.
00:09:20 Le port du casque et le fait d'avoir des systèmes rétro-réfléchissants
00:09:27 pour être mieux perçus.
00:09:29 Ces deux règles n'ont pas été suivies et ne sont pas appliquées.
00:09:35 Pour vous, la Ligue contre la violence routière,
00:09:37 est-ce que vous seriez favorable à une interdiction pure et dure
00:09:43 ou du moins un meilleur encadrement ?
00:09:47 La suppression, c'est forcément un aveu d'échec.
00:09:50 Il n'y a aucune raison de penser que les trottinettes électriques
00:09:53 n'ont pas leur place dans les nouveaux modes de déplacement urbain.
00:09:57 Ça va même dans le bon sens, puisqu'on nous explique
00:10:00 que les "circulations douces" doivent se développer.
00:10:04 Il y a tout à penser que la trottinette doit avoir sa place.
00:10:08 Mais force à être constaté qu'il va falloir agir sur plusieurs leviers.
00:10:12 D'abord, la prévention.
00:10:14 Expliquer que la trottinette n'est pas un engin de loisir,
00:10:19 avec cette dimension ludique qui est parfois encore associée.
00:10:22 Il faut sans doute muscler aussi la réglementation.
00:10:25 Et puis, aménager l'espace urbain aussi
00:10:28 pour que les flux vélo et trottinette ne se mélangent pas
00:10:32 avec les flux piéton, parce que c'est souvent là où il y a le problème.
00:10:36 Donc c'est une approche globale, d'ensemble.
00:10:39 Il y a la question des vitesses aussi.
00:10:41 C'est évident que les zones 30 sont tout à fait à développer
00:10:45 pour rendre ce type de déplacement plus sûr.
00:10:48 Donc c'est une approche globale à avoir.
00:10:50 Mais il n'y a aucune raison de penser que la trottinette
00:10:52 ne peut pas avoir sa place aujourd'hui en milieu urbain.
00:10:55 Et ce qu'il faudrait, donc j'ai bien compris,
00:10:57 on a bien compris un ensemble de mesures.
00:10:59 Sachant que vous parliez de la limitation de vitesse,
00:11:01 mais elles sont déjà bridées, la plupart des trottinettes.
00:11:04 Normalement, c'est 25 km/h.
00:11:07 Oui, elles sont bridées, sauf que quand on regarde
00:11:09 dans les catalogues des engins vendus,
00:11:11 si vous voulez une trottinette pour la vitesse de 25 km/h,
00:11:15 une puissance d'environ 500 watts suffit.
00:11:18 Or, sur le marché aujourd'hui, on a des trottinettes
00:11:21 qui ont des puissances qui vont jusqu'à 5000 watts.
00:11:23 Donc on a aussi un problème vis-à-vis des constructeurs
00:11:27 avec la possibilité de débrider, mais en plus,
00:11:29 des engins qui sont vendus avec des vitesses
00:11:33 qui peuvent être atteintes, qui ne sont pas du tout en phase
00:11:38 avec finalement les règles de sécurité.
00:11:41 Et ce qu'il faudrait aussi...
00:11:42 Ça, c'est en moitié, non ?
00:11:43 Oui, je crois que le ministre des Transports, Clément Bonissonge,
00:11:47 a augmenté l'âge minimum pour conduire une trottinette,
00:11:51 passé de 12, 14, voire 16 ans.
00:11:54 Est-ce que vous y seriez favorable
00:11:56 ou est-ce que vous pensez que c'est trop contraignant ?
00:11:59 C'est un sujet qu'il faut regarder de près, si vous voulez.
00:12:02 Nous, ce qu'on constate, c'est qu'il y a vraiment
00:12:06 un problème déjà de connaissance des règles,
00:12:09 d'éducation par rapport à ce qu'on pourrait appeler
00:12:12 le code de la rue.
00:12:13 Donc il y a d'énormes progrès à faire dans ce domaine-là.
00:12:17 Voilà, c'est un axe à développer.
00:12:19 Avant d'imaginer d'abaisser ou d'augmenter l'âge,
00:12:22 je pense qu'il faut mettre des moyens
00:12:26 en matière d'information, de sensibilisation,
00:12:29 et puis aussi des moyens pour contrôler.
00:12:31 Parce qu'on sait très bien qu'une fois que les règles sont en place,
00:12:34 il n'y a pas un minimum de contrôle, ça ne fonctionne pas.
00:12:36 Et ça devient vite la jungle, c'est ce qui se passe aujourd'hui
00:12:39 sur les trottoirs.
00:12:40 Mais alors, qui dit contrôle, dit sanction aussi.
00:12:42 Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:12:45 Les deux vont ensemble, malheureusement,
00:12:48 depuis que le monde est monde.
00:12:50 Il faut du contrôle et de la sanction.
00:12:53 On peut le regretter, mais voilà, c'est une question
00:12:56 de sécurité publique et de bien vivre ensemble, si vous voulez.
00:12:58 Alors, une question de Jean-Michel Fauvergue pour vous, Pierre Lagache.
00:13:02 Oui, monsieur Lagache, merci beaucoup de ces précisions-là.
00:13:04 Vous avez parlé d'une expression qu'on entend souvent,
00:13:07 le code de la rue.
00:13:08 Mais est-ce que ces engins-là, comme d'ailleurs les vélos électriques,
00:13:12 ne sont-ils pas...
00:13:13 Ils sont soumis d'une manière générale au code de la route,
00:13:16 tout simplement.
00:13:17 Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux, à ce moment-là,
00:13:19 plutôt que de créer un code de la rue,
00:13:21 faire en sorte que les utilisateurs de ces engins-là,
00:13:23 à minima, connaissent les règles principales du code de la route
00:13:28 et peut-être leur faire passer l'aspect, non pas pratique de la conduite,
00:13:32 mais l'aspect du...
00:13:34 Sécuritaire, oui.
00:13:35 L'aspect sécurité du code de la route.
00:13:37 Est-ce que ça ne serait pas une solution ?
00:13:38 Puisque visiblement, de ce que vous dites
00:13:40 et de ce que disent à peu près tous les experts,
00:13:43 tout existe en matière de répression pour pouvoir travailler là-dessus
00:13:47 et en particulier aussi le fait de faire en sorte
00:13:50 que les constructeurs ne débrident pas leurs engins aussi.
00:13:55 Bien sûr, vous avez raison.
00:13:56 Alors, le code de la rue, c'est finalement un code de la route
00:13:59 adapté au milieu urbain.
00:14:01 Donc, ça veut dire qu'il y a un contexte en milieu urbain
00:14:06 qui est un peu particulier,
00:14:07 où on a un rapport de force, si vous voulez,
00:14:09 entre les usagers les plus vulnérables,
00:14:11 donc les piétons, les cyclistes, les utilisations de trottinettes
00:14:14 et les autres usagers, voilà,
00:14:16 qui sont dans des véhicules beaucoup plus protégés,
00:14:20 où les règles du jeu, si vous voulez, sont quand même assez particulières.
00:14:23 Donc, il y a un état d'esprit à retrouver ou à acquérir,
00:14:27 plutôt en milieu urbain, qui est celui, voilà,
00:14:31 de veiller vraiment à la protection prioritairement
00:14:34 des usagers les plus vulnérables.
00:14:36 Ce n'est pas forcément toujours ce qui se passe.
00:14:38 Et on voit bien que par rapport à des modes de circulation
00:14:41 un peu nouveaux, notamment sur certains axes,
00:14:44 la priorité donnée aux vélos
00:14:47 ou la possibilité pour des vélos d'arriver en contresens,
00:14:51 voilà, il y a des codes, si vous voulez,
00:14:54 par rapport aux comportements généraux,
00:14:56 qui ne sont pas forcément acquis,
00:14:57 parce que tout ça est arrivé très vite.
00:14:59 Il y a eu l'effet Covid, avec un développement extrêmement rapide
00:15:03 de ce type de circulation douce,
00:15:05 et finalement, à la fois les pouvoirs publics en capacité d'agir,
00:15:10 mais également les usagers en capacité de comprendre ce qui se passait
00:15:14 n'ont pas été finalement en capacité d'absorber ce changement.
00:15:17 Voilà, il est temps de s'y pencher et de mettre des moyens
00:15:22 pour que les choses se passent mieux,
00:15:24 parce que c'est vraiment un enjeu de sécurité publique.
00:15:26 Oui, Jean-Michel.
00:15:28 Oui, non, je voulais juste rajouter qu'effectivement,
00:15:30 il y a eu l'effet Covid, mais il y a eu surtout les lois
00:15:32 sur la mobilité douce qui ont été prises dans le précédent quinquennat
00:15:36 pour répondre justement à la problématique du climat
00:15:40 d'une manière générale et à la problématique du déplacement
00:15:42 dans ce cadre-là.
00:15:44 Mais ce qu'il faut, c'est que chacun trouve sa place,
00:15:46 que ce ne soit pas l'anarchie et que tout le monde arrive
00:15:48 à cohabiter dans la rue, que ce soit les piétons,
00:15:51 que ce soit les vélos, que ce soit les voitures, les motos.
00:15:53 Ce qui est le cas actuellement.
00:15:55 Et j'ajouterais qu'il y a une espèce de mentalité aussi
00:15:57 qui fait que pour ceux qui se déplacent justement
00:16:00 avec cette mobilité douce, en général on les entend
00:16:03 pestiférer contre les autres parce qu'ils pensent avoir
00:16:06 la bonne attitude, parce qu'ils ne polluent pas,
00:16:09 donc ils pensent avoir la bonne attitude et ils s'autorisent
00:16:11 des choses que d'autres ne s'autorisent pas.
00:16:14 Thomas Carpellignon, utilisateur de trottinette.
00:16:17 Déjà bonjour et merci évidemment pour votre témoignage.
00:16:20 Moi finalement j'aurais une question qui reviendrait presque
00:16:22 à la généalogie de pourquoi on utilise ces trottinettes électriques.
00:16:25 Quand on entend les gens en parler, il y a souvent deux effets.
00:16:28 Vous l'avez rappelé, le premier c'est la dimension ludique.
00:16:30 C'est arriver rue de Bellechasse, cheveux au vent,
00:16:32 libre, sans avoir à prendre de métro, de voiture, de vélo.
00:16:35 Et la deuxième c'est aussi, la trottinette est une sorte
00:16:38 de chemin de traverse pour contourner toute la législation.
00:16:42 En effet, vous êtes beaucoup moins contraints qu'à vélo,
00:16:44 qu'en voiture ou qu'en métro.
00:16:46 Dès lors, n'avez-vous pas peur qu'en accentuant
00:16:49 la dimension coercitive des contrôles, que finalement,
00:16:51 on annule le principe même de l'utilisation de la trottinette ?
00:16:55 C'est-à-dire que n'avez-vous pas peur qu'à partir du moment
00:16:57 où la régulation devient trop importante, les gens préfèrent
00:17:00 ranger leur trottinette et choisir une autre mobilité
00:17:03 plus classique, plus traditionnelle, vélo, métro ou voiture ?
00:17:06 Mais peut-être pour plus de sécurité aussi.
00:17:08 Mais pour plus de sécurité évidemment.
00:17:09 Chaque fois c'est...
00:17:10 C'est sûr que si les gens ne prennent pas leur trottinette,
00:17:12 il n'y a plus d'accident de trottinette.
00:17:14 Pierre Laguerre, je vous laisse répondre.
00:17:17 Non, mais je crois que les choses ne se passent pas forcément comme ça.
00:17:23 Effectivement, dans l'inconscient collectif, l'usage de la trottinette,
00:17:27 du vélo aurait pour eux aussi une espèce de forme de liberté
00:17:30 qui pourrait permettre de s'affranchir des règles.
00:17:32 Mais les choses vont évoluer.
00:17:34 Je pense que le premier objectif des gens qui utilisent
00:17:36 des trottinettes aujourd'hui, c'est d'avoir une forme de liberté
00:17:39 dans la capacité de se déplacer d'un point A à un point B
00:17:42 avec une relative facilité.
00:17:45 Donc ça, il n'y a aucune raison que ça ne soit pas compatible
00:17:49 avec le fait de respecter des règles.
00:17:51 Vous savez, la première des libertés, c'est de pouvoir se déplacer
00:17:53 en sécurité. On l'oublie parfois.
00:17:56 Et sans mettre en danger les autres aussi, je vais dire.
00:17:58 Sans mettre en danger les autres, tout à fait.
00:18:01 Parce qu'on a eu bon nombre d'exemples de personnes
00:18:03 qui se sont fait heurter par une trottinette, par exemple,
00:18:05 sur un trottoir et qui ont eu des graves séquelles physiques d'ailleurs.
00:18:08 Et même traumatisantes.
00:18:11 C'est déjà arrivé. Jean-Michel Fauvergne.
00:18:13 Oui, alors je ne sais pas si vous êtes le bon interlocuteur pour ça,
00:18:17 mais je vous pose quand même la question de savoir si cet usage
00:18:21 des trottinettes que l'on fait maintenant de manière intensive,
00:18:25 ce n'est pas juste des personnes qui avant faisaient du sport,
00:18:28 c'est-à-dire marchaient ou faisaient du vélo,
00:18:31 qui se sont donc reportées sur des trottinettes.
00:18:34 Et ça pose un problème de santé.
00:18:38 Je ne voudrais pas vexer Thomas ici présent.
00:18:41 Qui doute un peu.
00:18:43 Mais est-ce que ça ne pose pas aussi un problème de santé ?
00:18:46 C'est-à-dire qu'est-ce qu'on n'est pas plus fainéant pendant une trottinette
00:18:50 qu'en marchant ou en faisant du vélo, par exemple ?
00:18:53 Écoutez, je pense que tout ça sera étudié par des gens
00:18:57 qui seront en charge de le faire.
00:19:00 Oui, bien évidemment. Enfin, moi, je fais partie de ceux qui expliquent
00:19:04 que le fait de se déplacer à pied en ville, ce n'est pas si négatif.
00:19:10 C'est ce que je voulais dire.
00:19:14 Et à titre personnel, c'est ce que je fais beaucoup.
00:19:18 Et donc, évidemment, il faut que tout ça reste compatible.
00:19:24 Après, pour des déplacements un petit peu longs,
00:19:27 quand le temps est compté, ça peut être quand même une solution tout à fait adaptée.
00:19:31 Donc, je crois qu'il n'y a pas à stigmatiser la trottinette
00:19:35 comme quelque chose qui serait opposé forcément à la marche.
00:19:39 C'est une solution complémentaire et il y a la place pour tous les usages,
00:19:43 me semble-t-il.
00:19:44 Oui, vous l'avez rappelé, d'ailleurs, vous n'êtes pas défavorable aux trottinettes.
00:19:47 Il faudrait que ce soit plus encadré, en tout cas.
00:19:50 Parle de la défense.
00:19:52 Je suis très heureux, mais allons jusqu'au bout.
00:19:54 Si on avait fait comme le TGV et que les gens pour aller en vacances devaient faire 500 bornes,
00:19:58 là, il n'y aurait qu'une population d'effet et d'esthètes.
00:20:00 On est d'accord.
00:20:01 Non, plus sérieusement, je ne pense pas que la trottinette a concurrencé la marche à pied,
00:20:04 mais elle a davantage concurrencé le métro, les transports en commun et l'automobile.
00:20:08 Pourquoi ?
00:20:09 La première partie, les métros.
00:20:10 Il suffit de voir tous les reportages qu'il y a.
00:20:12 L'offre de transports en public, malgré l'urgence climatique,
00:20:15 malgré les moyens annoncés, décline.
00:20:17 Il n'y a jamais eu aussi peu de métros.
00:20:18 Il suffit de parler aux usagers.
00:20:20 Il y a tant d'attentes de métros en métro qui peuvent dépasser les minutes, les dizaines de minutes.
00:20:24 Donc, les gens trouvent une alternative.
00:20:25 La deuxième, c'est l'automobile.
00:20:27 On sait qu'il y a de moins en moins de places.
00:20:28 On sait que les coûts de moins en moins de places de parking.
00:20:31 On sait que l'essence est de plus en plus chère, que c'est de plus en plus compliqué.
00:20:34 Quand vous avez un jeune permis, l'assurance peut être évidemment également un coût
00:20:37 à l'accès à la mobilité par la voiture.
00:20:39 Néanmoins, je ne suis pas convaincu que la trottinette soit en opposition à la marche à pied,
00:20:44 mais plus aux autres modes de mobilité plus classiques.
00:20:47 Moi, la dernière question, enfin la question que j'aimerais poser à l'intervenant s'il est encore là.
00:20:51 Je crois.
00:20:52 Je crois.
00:20:53 C'était finalement, est-ce que vous savez si comme pour les actions de la route,
00:20:57 évidemment l'objectif, c'est le zéro blessé.
00:20:59 Mais on sait que dans toutes les politiques qu'on peut mettre en place,
00:21:01 on arrive à un effet de seuil.
00:21:03 Par un certain nombre ou par les conduites, par l'habitus des gens,
00:21:06 on n'arrivera jamais à descendre en dessous de ce seuil d'accident.
00:21:09 Dès lors, est-ce que vous avez pu le quantifier pour les trottinettes ?
00:21:11 C'est-à-dire à partir de quel moment une municipalité, une ville peut faire ce choix très cynique,
00:21:16 mais que toutes les puissances publiques se font en disant
00:21:18 à quel moment la dangerosité est assez minimale pour être acceptable ?
00:21:22 Vous savez, je pense qu'il faut être plus optimiste que ça.
00:21:28 Il y a plein de secteurs d'activité, je pense, au domaine industriel,
00:21:33 aux bâtiments de travaux publics, où il y a des risques importants
00:21:37 qui travaillent sur l'objectif zéro accident.
00:21:39 Et parfois, ils l'atteignent.
00:21:41 Mais il y a une espèce d'idée inconsciente, si vous voulez,
00:21:45 par rapport aux déplacements, que l'accident de la route serait une fatalité.
00:21:50 C'est culturellement très ancré dans notre façon de voir les choses.
00:21:54 Il y a d'autres pays, je pense notamment à la Suède,
00:21:57 mais également les Pays-Bas, qui revendiquent l'objectif zéro accident.
00:22:01 Alors, ça reste un objectif, on est bien d'accord,
00:22:03 mais sachant que la politique de sécurité routière vise à se rapprocher de cet objectif.
00:22:10 Donc, ça suppose des méthodes de travail, une volonté aussi politique forte,
00:22:14 de travailler dans ce sens-là, d'y mettre des moyens.
00:22:18 Mais oui, on peut tout à fait imaginer, d'ailleurs, certaines villes,
00:22:23 on a eu des résultats où des villes qui prônaient le zéro mort
00:22:27 et zéro blessé grave dans leurs communes,
00:22:32 sont arrivées à atteindre cet objectif.
00:22:34 Donc, je pense que c'est comme ça qu'on progressera.
00:22:38 Il n'y a pas l'effet de seuil absolu, il n'existe pas en théorie.
00:22:42 On n'espère pas, surtout.
00:22:44 Est-ce qu'il faudrait renforcer également les contrôles ?
00:22:46 Et ça fait partie, justement, aussi des questions.
00:22:48 Au niveau de l'assurance, on sait que souvent, ça arrive en tout cas,
00:22:52 que certaines personnes, quand on prend une trottinette en free floating,
00:22:55 on est censé souscrire une assurance.
00:22:57 On sait aussi parfois, l'usage veut que ce ne soit pas forcément le cas.
00:23:01 Est-ce que c'est un gros problème aussi pour vous ?
00:23:05 Ça l'est toujours, surtout en cas de problème, si vous voulez.
00:23:09 Heureusement, on a des systèmes avec le fonds de garantie
00:23:12 qui permet finalement de pallier à ces déficiences,
00:23:15 mais le fait d'être assuré, c'est essentiel.
00:23:19 On peut imaginer qu'à terme, avec les nouvelles technologies,
00:23:23 on arrive à trouver des solutions qui permettent de vérifier,
00:23:27 finalement, si un véhicule est assuré ou pas.
00:23:30 Mais en tout cas, pour l'instant, ce n'est pas le cas.
00:23:33 C'est vrai que moi, je pense surtout aux victimes
00:23:35 quand on se retrouve dans une situation face à un contrevenant
00:23:40 qui n'est pas assuré, ça complique forcément les choses.
00:23:43 Et c'est surtout irresponsable de se déplacer à bord d'un véhicule non assuré.
00:23:51 Oui, quel qu'il soit d'ailleurs.
00:23:53 Quel qu'il soit, c'est une lourde responsabilité.
00:23:56 Il faut le rappeler.
00:23:57 Ça peut se payer toute une vie durant en cas d'accident grave.
00:24:00 Une dernière question de Jean-Michel Fauvergue.
00:24:02 Oui, il faut constater que quand on est sur une trottinette,
00:24:04 il faut être assuré parce que c'est un véhicule autonome.
00:24:06 Par contre, quand on est sur un vélo électrique,
00:24:09 juste l'assurance individuelle prend en compte
00:24:12 parce qu'il n'y a pas une assistance électrique uniquement
00:24:17 et ce n'est pas un système autonome de déplacement.
00:24:20 Non, mais la question que je voulais dire tout à l'heure,
00:24:22 on parlait de répression, bien évidemment.
00:24:24 Le ministre Clément Bonne parle d'augmenter les amendes
00:24:32 qui sont des amendes de 35 euros d'une manière générale.
00:24:35 Moi, je suis très favorable à une augmentation substantielle des amendes.
00:24:40 Pas du tout Thomas Carpellini qui est en face de vous
00:24:42 et qui lève les yeux au plafond.
00:24:44 Est-ce que vous y êtes favorable ?
00:24:46 Pierre Lagache ?
00:24:48 D'abord, il y a peut-être un problème de vocabulaire.
00:24:54 On a l'habitude de parler de système de contrôle-sanction et pas de répression.
00:24:59 Les mots ont un sens.
00:25:00 Il ne s'agit pas d'exercer une répression vis-à-vis de qui que ce soit
00:25:04 quand on met en place un système de contrôle-sanction.
00:25:07 C'est juste un système de régulation qui permet de vérifier que les règles sont respectées.
00:25:10 C'est une petite précision, mais elle n'est pas anodine.
00:25:13 Après, nous, ce qu'on constate de façon générale,
00:25:16 c'est que le réflexe est toujours d'avoir tendance à augmenter
00:25:20 le niveau des peines, des amendes.
00:25:22 Et ce qu'on constate généralement dans les faits,
00:25:25 c'est que d'abord, il y a souvent déficience du niveau de contrôle.
00:25:28 C'est d'abord ça, le problème.
00:25:30 Parce que s'il n'y a pas de contrôle, même si les amendes sont élevées,
00:25:34 on ne règle rien.
00:25:35 Et puis, il y a aussi le fait de, parfois dans certaines situations aussi,
00:25:41 de faire en sorte, si vous voulez, que les amendes soient réellement payées.
00:25:48 Parce qu'on sait qu'aujourd'hui, dans notre système de contrôle-sanction,
00:25:51 il y a beaucoup de trous dans la raquette.
00:25:53 Ce n'est pas forcément su, ça,
00:25:55 mais on a des progrès à faire dans ce domaine-là.
00:25:58 Merci beaucoup, Pierre Lagache, d'avoir débattu avec nous
00:26:01 de l'usage des trottinettes en ville.
00:26:02 On va marquer une courte pause.
00:26:03 On se retrouve juste après le journal de 14h30.
00:26:06 On parlera du débat sur la fin de vie.
00:26:08 On reviendra également sur l'immobilier,
00:26:10 qui est en difficulté cette année.
00:26:12 Avant de reprendre le cours de notre émission
00:26:17 et de vous donner la parole,
00:26:18 on fait un point sur l'actualité avec Michael Dos Santos.
00:26:22 L'identité de l'auteur de la fusillade hier à Hambourg a été dévoilée.
00:26:28 Philippe F, 35 ans, est un ancien membre de Témoins de Jéhovah,
00:26:32 communauté avec laquelle il était en conflit.
00:26:34 Le tireur, connu pour des problèmes psychiatriques,
00:26:36 a fait sept victimes, dont une femme enceinte.
00:26:38 Il s'est donné la mort avant l'intervention des forces de l'ordre.
00:26:41 Olivier Dussopt dégaine le vote bloqué.
00:26:44 Le ministre du Travail exige que le Sénat se prononce
00:26:46 par un seul vote sur l'ensemble de la réforme des retraites.
00:26:49 Une manière de contrer l'opposition méthodique
00:26:52 à assurer le membre du gouvernement.
00:26:54 Un aveu de faiblesse, selon la gauche.
00:26:56 Enfin, la sixième étape de Paris-Nice n'aura pas lieu.
00:26:59 Les vents violents présents dans le sud-est de la France
00:27:01 ont contraint les organisateurs à annuler la course cycliste
00:27:04 entre le Var et les Alpes-Maritimes.
00:27:06 Une décision prise en accord avec la gendarmerie
00:27:09 après la chute de panneaux, d'arbres ou encore de tuiles.
00:27:12 La parole aux Français.
00:27:15 Je suis toujours en compagnie de Thomas Carpellini
00:27:17 et de Jean-Michel Fauvergue.
00:27:19 On va parler de ce débat sur la fin de vie qui est à Lyon actuellement.
00:27:22 Sachant qu'en plus hier, Emmanuel Macron a reçu à l'Elysée
00:27:25 un dîner des représentants des cultes, des médecins,
00:27:29 des élus, des intellectuels, des philosophes,
00:27:32 pour justement affiner un peu sa réflexion sur le débat sur la fin de vie.
00:27:36 Vous savez qu'il y a eu les travaux de la Convention citoyenne
00:27:39 qui sont en cours actuellement.
00:27:41 Et ils doivent rendre un rapport début avril, le 2 avril.
00:27:44 La question est de savoir s'il y aura une nouvelle loi ou non.
00:27:47 Alors nous sommes en ligne avec Denis Labelle.
00:27:49 Bonjour, vous êtes médecin, vous êtes ancien chef de service à l'hôpital Sud-Francilien.
00:27:53 Vous venez d'écrire un livre qui s'intitule
00:27:55 "Le médecin, la liberté et la mort pour le droit de choisir sa fin de vie".
00:27:59 C'est aux éditions Polon.
00:28:01 Et vous étiez à ce dîner dont je parlais hier.
00:28:04 Comment ça s'est passé ?
00:28:05 Quel dâbat avez-vous eu ?
00:28:07 Comment avez-vous ressenti la position du chef de l'État sur ce débat ?
00:28:12 J'étais un peu surpris.
00:28:14 Je m'attendais à un discours long du chef de l'État
00:28:16 et ensuite une discussion rapide.
00:28:18 Et c'était l'inverse.
00:28:19 Il nous a écoutés, il nous a laissés parler.
00:28:22 Assez longuement.
00:28:23 Certains trop longuement peut-être.
00:28:25 Mais tout le monde a pu parler.
00:28:27 Et c'était plutôt un débat démocratique.
00:28:30 Il n'y a pas eu beaucoup d'échanges.
00:28:32 Mais chacun s'est exprimé.
00:28:34 Et ça, ça m'a surpris.
00:28:36 J'ai trouvé ça agréable.
00:28:37 Et il faut le dire aussi que vous aviez,
00:28:38 peut-être pas tous, mais en tout cas,
00:28:40 il y avait des avis divergents.
00:28:42 Et chacun représentait.
00:28:43 Encore une fois, des soignants,
00:28:44 il y avait aussi des religieux,
00:28:46 aussi des intellectuels.
00:28:48 Donc il y avait des sensibilités qui étaient différentes.
00:28:50 Donc des avis, parce que c'est un sujet éminemment sensible.
00:28:53 On le sait.
00:28:54 On a tous plus ou moins un avis sur la question.
00:28:56 Et que là, vous le dites,
00:28:57 toutes les sensibilités, toutes les opinions ont pu s'exprimer.
00:29:01 Oui, alors la représentation n'était pas la même pour toutes les opinions.
00:29:05 Il y avait les trois groupes.
00:29:07 Il y avait un premier groupe qui était composé
00:29:09 de tous les représentants des cultes
00:29:11 et du médecin de la Société française des soins palliatifs.
00:29:15 Et tous étaient pour le statut court.
00:29:18 Et puis il y a un deuxième groupe qui était avec le docteur Delphrécy,
00:29:22 le président du CESE,
00:29:25 monsieur Kless,
00:29:27 et puis le philosophe Worms,
00:29:29 qui était pour une exception d'euthanasie.
00:29:32 Et puis il y avait le troisième groupe, qui est votre serviteur,
00:29:35 qui était pour le malade doit pouvoir choisir sa fin de vie.
00:29:39 Là, j'étais un peu seul, faut reconnaître.
00:29:41 Justement, je voudrais,
00:29:43 parce que vous êtes pour faire évoluer finement la loi,
00:29:46 vous le dites, le malade doit choisir sa fin de vie.
00:29:49 Mais alors, avant que je vous pose la question,
00:29:51 expliquez-nous ce que ça veut dire exactement.
00:29:53 Qu'est-ce que ça changerait par rapport à la loi actuelle ?
00:29:56 Si vous voulez, je crois qu'un changement de loi entraînerait trois choses.
00:30:01 La première, c'est qu'il y a un certain nombre de patients
00:30:04 qui ne sont pas au stade terminal,
00:30:06 mais qui ont une maladie grave et incurable,
00:30:08 un cancer évolué ou une maladie neurodégénérative,
00:30:11 et qui ne veulent pas attendre d'être complètement dégradés pour partir.
00:30:15 Il faudrait respecter leur désir.
00:30:17 C'est ceux qui partent en Belgique et en Suisse.
00:30:19 Ça, il faut que ça cesse.
00:30:20 Donc, il faut entendre ces gens-là.
00:30:22 La deuxième chose, c'est qu'il faut dépénaliser
00:30:24 l'actuelle loi sur la sédation profonde et continue,
00:30:27 qui est une loi hautement critiquable,
00:30:29 non pas dans son intitulé, qui est intéressant,
00:30:32 mais dans son texte d'application par la haute autorité de santé.
00:30:36 Ce texte impose des conditions extrêmement drastiques sur les indications
00:30:41 et une modalité d'application que beaucoup de médecins contestent,
00:30:44 comme la déshydratation du corps ou une sédation, je dirais, modulée,
00:30:49 qui fait que l'agonie dure longtemps.
00:30:51 Donc là, il faut que les médecins qui décident,
00:30:54 qui souhaitent répondre à la demande de leurs patients
00:30:58 pour que l'agonie soit brève et indolore,
00:31:00 puissent le faire sans être accusés de meurtre.
00:31:04 Et puis la troisième chose, c'est qu'une loi permettra de désangoisser.
00:31:08 Vous savez, il y a 2,5 % des Belges qui demandent
00:31:12 d'avoir une aide médicale à mourir,
00:31:15 mais il y a 80 % qui souhaitent ne pas changer la loi.
00:31:18 Enfin, dernier point, je pense que si on avait une loi,
00:31:21 cela créerait un lien véritablement entre les soins palliatifs
00:31:25 et l'aide active à mourir, ce qui se passe en Belgique,
00:31:28 alors qu'en France, il y a un mur entre les deux.
00:31:31 Il y a quand même la loi Claes Neti qui a permis d'aller jusqu'à une sédation,
00:31:36 que vous expliquiez, profonde et continue, de certains malades,
00:31:39 en tout cas jusqu'à leur mort.
00:31:41 Beaucoup de questions me viennent à l'esprit.
00:31:43 Vous avez dû voir passer cette tribune dans le Figaro,
00:31:46 c'était le 16 février dernier.
00:31:48 Je crois qu'il y avait quelques 800 000 soignants,
00:31:51 à peu près tous les horizons, qui l'ont signé.
00:31:54 Ils clamaient, en tout cas, ils demandaient,
00:31:56 ils disaient, voilà, on refuse de participer à une aide active à mourir
00:32:00 parce que finalement, ça transformerait le sens de notre métier
00:32:04 puisque selon le serment d'Hippocrate, nous sommes censés soigner.
00:32:08 Comment vous avez reçu cette tribune ?
00:32:11 Comment vous l'interprétez ? Est-ce que vous êtes d'accord avec eux ou non ?
00:32:14 Écoutez, vous savez, il faut savoir comment les choses ont été organisées.
00:32:18 Nous, quand on a créé l'association Le Choix,
00:32:21 nous avons eu 500 000 personnes qui ont voté pour un changement de la loi
00:32:25 et pour une aide active à mourir.
00:32:27 Donc j'aimerais bien savoir comment s'est formée ces 800 000 signatures en peu de temps.
00:32:32 Bref, je crois qu'il y a un vrai problème
00:32:35 qui est celui de la formation des médecins et des soignants.
00:32:37 Il n'y a aucune formation.
00:32:39 Et le problème aussi, c'est qu'il y a une double épée de Damoclès
00:32:43 sur la tête des soignants.
00:32:45 C'est-à-dire que si le soignant s'éloigne de la loi,
00:32:48 il a la justice républicaine et la justice du Conseil de l'Ordre.
00:32:51 C'est-à-dire que du jour au lendemain,
00:32:53 il peut être suspendu, comme l'a été le docteur Bonnemaison,
00:32:57 et plus de travail, plus de salaire, plus rien.
00:32:59 Donc avant d'accepter d'entrer dans cette situation bancale,
00:33:04 beaucoup de soignants disent « ce n'est pas pour nous ».
00:33:07 En ce qui concerne le serment d'Hippocrate,
00:33:09 alors écoutez, je m'excuse, c'est sur Internet,
00:33:11 vous verrez que le serment d'Hippocrate,
00:33:13 depuis M. Hippocrate, c'était 400 ans après sa mort,
00:33:17 que le serment a été écrit,
00:33:19 il a été réécrit, et je ne sais combien de fois.
00:33:22 Moi le serment que j'ai prononcé n'a rien à voir
00:33:24 avec celui qu'on a prononcé aujourd'hui,
00:33:26 et qui a été prononcé avant.
00:33:28 Donc ce n'est pas un serment d'Hippocrate,
00:33:30 c'est un serment qui est écrit, réécrit par le Conseil de l'Ordre,
00:33:33 et qui ne représente pas l'ensemble des médecins, loin de là.
00:33:38 Alors que répondez-vous ?
00:33:40 Au-delà même du serment d'Hippocrate, ou ayant Hippocrate,
00:33:42 le fait qu'ils disent que leur crainte,
00:33:44 c'est de transformer le sens de leur métier.
00:33:48 Oui, alors justement, je pense qu'il y a un problème,
00:33:51 vraiment, d'éthique.
00:33:53 Pour moi, mon éthique, ce que j'écris dans mon livre,
00:33:55 "La nouvelle éthique", c'est que le médecin
00:33:57 doit être au service du malade,
00:33:59 de sa naissance jusqu'à sa mort.
00:34:01 Il n'y a pas de raison qu'au dernier moment,
00:34:03 ils disent "non, c'est trop compliqué pour nous, on s'en va".
00:34:06 Non, moi j'ai toujours accompagné mes patients,
00:34:09 et j'ai répondu à leurs demandes.
00:34:11 Et je me suis rendu compte à quel point
00:34:13 les patients avaient des demandes variées.
00:34:15 Certains voulaient aller en soins palliatifs,
00:34:17 d'autres allaient chez eux, d'autres restaient en service,
00:34:19 parce qu'ils y étaient bien.
00:34:21 D'autres me disaient "c'est fini, j'ai envie de partir".
00:34:23 Et ça, on n'entend pas, cette diversité de demandes.
00:34:26 Il faut l'entendre.
00:34:27 Mais est-ce que vous n'avez pas peur que, par exemple,
00:34:29 quelqu'un qui demande à partir, au final,
00:34:31 quelques jours après, et c'est ce qui était
00:34:33 mis en exergue, d'ailleurs, dans cet article,
00:34:36 et dans cette une du Figaro,
00:34:38 que ces gens-là, deux, trois jours après,
00:34:41 finalement, aient changé d'avis ?
00:34:43 Bien sûr qu'il y a des gens qui changent d'avis,
00:34:45 mais dans les deux sens, vous savez.
00:34:47 Une femme, un char, était pour les soins palliatifs
00:34:49 toute sa vie, et au moment où elle a été malade,
00:34:51 elle est partie en Suisse.
00:34:53 Donc les deux existent. Il faut respecter.
00:34:55 Oui, mais vous n'avez pas peur d'aller trop vite en besogne,
00:34:57 j'allais dire, et dans un sens qui serait irrémédiable ?
00:35:02 Mais de toute façon, si vous voulez,
00:35:04 c'est au malade de choisir, c'est pas à nous.
00:35:06 Les Belges, ils ont 20 ans d'expérience dans ce domaine.
00:35:09 Moi, je connais bien le problème du Belge.
00:35:10 On a dit énormément de mensonges sur la situation belge.
00:35:13 Les Belges, hier, le ministre Olivier Véran disait
00:35:16 "J'étais en Belgique et j'ai constaté à quel point
00:35:19 l'aide médicale à mourir était intégrée dans la pratique médicale.
00:35:23 Je pense que 6 mois, 8 mois après une loi,
00:35:27 les médecins auront changé d'avis si la loi dépénalise."
00:35:31 Ça, il faut être très clair là-dessus.
00:35:33 Donc, voilà, je crois que ça ne correspond pas du tout
00:35:36 à la réalité médicale que j'ai bien connue
00:35:38 et que je connais bien encore aujourd'hui.
00:35:39 Alors, beaucoup de questions en plateau
00:35:41 de la part déjà de Thomas Carpellini et puis de Jean-Michel Fauverg.
00:35:44 Oui, oui, bonjour, docteur.
00:35:45 Alors, moi, évidemment, je suis très intéressé par vos paroles
00:35:47 et non pas parce que vous êtes seulement un docteur,
00:35:49 mais également un penseur, un philosophe, un intellectuel.
00:35:51 Et en fait, c'est là-dessus que j'aimerais vous poser une question.
00:35:53 La question de l'euthanasie, ce n'est pas une question badine,
00:35:56 ce n'est pas une question anodine.
00:35:57 Ce n'est pas savoir si je vais réussir à compter fleurettes
00:36:00 à la charmante blonde que j'ai rencontrée la semaine dernière.
00:36:02 C'est une question ontologique.
00:36:04 C'est notre rapport au vivant, à la vie, à la mort
00:36:06 qui est transgénérationnel, transpartisane, transreligieuse.
00:36:09 Dès lors, moi, j'aimerais rebondir sur un de vos mots.
00:36:11 Vous avez dit qu'une loi permettrait de désangoisser.
00:36:14 Mais n'avez-vous pas peur qu'un débat aurait au contraire
00:36:17 de ne pas dépassionner cette question ?
00:36:19 N'avez-vous pas peur que finalement, remettre sur le tapis cette question
00:36:22 où il n'y a pas de consensus, qu'elle soit religieuse,
00:36:25 civilisationnelle presque, de finalement déchirer le pays
00:36:28 et d'arriver à une situation où il y aurait des antagonismes
00:36:32 entre les uns et les autres et que finalement,
00:36:34 les médecins ne puissent pas appliquer la dite loi
00:36:36 parce qu'elle ne serait pas acceptée par le corps social ?
00:36:38 Alors, vous avez raison sur un point.
00:36:41 C'est que je pense en effet qu'il n'y aura pas de consensus.
00:36:43 Pour la bonne raison qu'il y a deux philosophies qui s'opposent.
00:36:46 L'une, c'est la vie coûte que coûte,
00:36:48 qui est la philosophie de toutes les religions monothéistes.
00:36:52 Et puis, il y a d'autres gens qui ont un humanisme qui dit,
00:36:55 eh bien non, lorsque les gens sont en situation de souffrance
00:36:59 ou de fin de vie, ils ont le droit de choisir
00:37:02 pour que la lutte contre la souffrance supplante
00:37:06 la lutte pour la vie.
00:37:08 Et ça, je crois que ces deux philosophies qui sont à l'instant
00:37:10 ne sont pas conciliables.
00:37:12 Mais il y a un point qui est très important,
00:37:14 c'est que nous sommes dans une république laïque.
00:37:16 Et pour moi, laïque, ça veut dire tolérance.
00:37:19 Et je tolère totalement les gens qui souhaitent avoir
00:37:22 la sédation telle qu'elle est actuellement
00:37:24 ou qui souhaitent avoir des soins palliatifs
00:37:26 tels qu'ils sont actuellement
00:37:28 et d'autres qui disent, non, nous on préfère partir.
00:37:31 Et je crois qu'il faut respecter ces deux points de vue.
00:37:33 Ceux qui disent qu'ils veulent partir,
00:37:35 ils ne sont pas complètement, je dirais, démoralisés, etc.
00:37:38 Il y a des gens qui réfléchissent, qui pensent
00:37:40 et qui savent exactement ce qu'ils veulent.
00:37:42 Et moi, j'en ai rencontré plein.
00:37:44 Donc il faut respecter les deux.
00:37:46 Et la république laïque, c'est ça, c'est la tolérance.
00:37:49 Une question de Jean-Michel Fauvergue pour vous.
00:37:51 Oui, en tout cas, merci docteur de ces éclarages-là
00:37:54 qui sont importants.
00:37:56 J'ai plusieurs questions et je vais les faire assez rapidement.
00:37:59 La première question, c'est, vous dites que la loi Claes-Tionnetti
00:38:02 apporte une certaine réponse,
00:38:04 mais que c'est les textes d'application de la loi,
00:38:06 en particulier par la Haute Autorité de Santé,
00:38:09 qui créent des freins dans ce domaine-là.
00:38:12 Si on lève les freins, est-ce qu'on a besoin d'une autre loi ?
00:38:15 Ça, c'est ma première question.
00:38:17 Si vous voulez, on va déjà écouter la réponse
00:38:19 puis vous donner la parole, Jean-Michel.
00:38:20 C'est gentil, merci.
00:38:22 Non, je crois que vous avez raison.
00:38:24 Le texte d'application pose problème
00:38:26 et pose problème sur le plan éthique à nombre de médecins.
00:38:28 Donc il faut déjà changer cette loi.
00:38:30 Mais cette loi, comme on l'a bien dit,
00:38:32 s'applique aux gens qui sont au stade strictement terminal.
00:38:35 En fait, ça pourrait être également
00:38:37 à des gens qui ne sont pas aussi terminale.
00:38:39 Mais le texte, enfin disons la loi,
00:38:42 telle qu'elle est prévue,
00:38:44 est incompatible avec cette évolution.
00:38:47 C'est ça le problème.
00:38:48 Est-ce que c'est seulement en faisant une aide active à mourir
00:38:51 que l'on pourra dépénaliser cette loi ?
00:38:54 Oui, alors une question complémentaire,
00:38:56 si j'ose m'exprimer.
00:38:58 Excusez-moi, dernière chose,
00:38:59 parce que la philosophie est la même.
00:39:01 Je crois que… Excusez-moi de vous interrompre.
00:39:03 C'est la même philosophie.
00:39:05 C'est aider les malades à partir.
00:39:06 Alors lorsque c'est par un geste létal,
00:39:09 je dirais rapide,
00:39:11 à ce moment-là les gens partent rapidement,
00:39:13 certains le souhaitent.
00:39:14 Et puis la sédation, quelques mois,
00:39:16 enfin comme nous le faisions avant,
00:39:18 c'est-à-dire avec une sédation rapide
00:39:21 qui permet d'avoir une agonie brève et un dolor,
00:39:24 la philosophie est la même,
00:39:25 sauf que c'est une question de temps.
00:39:27 Alors, deuxième question.
00:39:29 Il y en a combien d'ailleurs de questions ?
00:39:31 En termes de temps, j'ai besoin de m'organiser.
00:39:33 Deux, et juste une suggestion peut-être après.
00:39:36 Rapidement s'il vous plaît,
00:39:37 parce qu'on commence à être…
00:39:38 Rapidement.
00:39:39 En termes de, justement,
00:39:41 si j'ose m'exprimer ainsi,
00:39:42 de public, on parle des malades.
00:39:45 Qu'en est-il des gens qui ne sont pas malades,
00:39:48 mais qui arrivent en fin de vie
00:39:50 par l'usure de la vieillesse
00:39:52 et le temps qui passe,
00:39:54 et qui n'ont plus de goût à vivre
00:39:55 et qui voudraient partir aussi ?
00:39:57 Ça, c'est ma première question.
00:39:58 La suggestion, c'est que peut-être sur ce domaine-là,
00:40:00 un référendum serait intéressant
00:40:02 et réglerait un certain nombre de problèmes.
00:40:04 On vous a prouvé, Thomas,
00:40:05 que ça ne paye pas.
00:40:06 Exactement, Julie.
00:40:07 C'est ce que je disais tout à l'heure,
00:40:08 c'est une question de civilisation,
00:40:09 c'est le rapport d'une société à sa fin de vie,
00:40:11 deux sociétés, c'est au peuple de trancher.
00:40:13 Je dirais, pour répondre très rapidement à votre question,
00:40:17 je dirais, commençons par la situation
00:40:19 la plus simple à résoudre,
00:40:20 c'est-à-dire les malades
00:40:21 qui ont une maladie grave et incurable.
00:40:23 Parce que ça, c'est l'urgence.
00:40:25 C'est l'urgence.
00:40:26 Il y a des malades qui meurent tous les jours
00:40:28 dans des conditions qui ne sont pas correctes.
00:40:30 Donc, commençons par limiter la loi à cela.
00:40:32 Les Belges, seulement 20 ans après la loi,
00:40:35 commencent à étudier
00:40:36 ce que ça pourrait être
00:40:37 si les personnes n'avaient pas de maladie grave et incurable.
00:40:40 Ils n'ont pas, ils n'ont pas tranché.
00:40:41 C'est un autre débat de société.
00:40:43 Donc, prenons les problèmes les uns après les autres.
00:40:46 Et un référendum, vous y seriez favorable, docteur ?
00:40:49 Pourquoi pas ?
00:40:51 Mais moi, je fais confiance aux parlementaires.
00:40:53 Les parlementaires avaient voté la loi...
00:40:56 Je les connais, c'est pour ça que je les ai votés.
00:40:57 ...la loi Palorni, le 8 avril 2021.
00:40:59 Et il suffisait de laisser les parlementaires
00:41:02 continuer à voter.
00:41:03 Malheureusement, on a bloqué ce vote.
00:41:06 Oui, c'est vrai.
00:41:07 Et merci beaucoup, docteur, d'avoir témoigné,
00:41:09 de vous avoir donné votre avis sur ce sujet,
00:41:11 éminemment sensible, nous, le disions.
00:41:13 Et je vous rappelle qu'il y a une convention citoyenne
00:41:15 sur la fin de vie
00:41:16 qui doit rendre son rapport le 2 avril.
00:41:18 On verra ce qu'il en sera après.
00:41:20 On verra ce que décidera également le chef de l'État.
00:41:22 Docteur Labelle, je rappelle votre livre,
00:41:24 pour en savoir plus,
00:41:25 "Le médecin, la liberté et la mort,
00:41:26 pour le droit de choisir sa fin de vie".
00:41:28 Et c'est aux éditions, plomb.
00:41:29 On va changer un tout autre sujet, réellement.
00:41:33 Éric de Ritmatin du CNBC, éco de CNews, nous a rejoints.
00:41:36 Bonjour, Éric.
00:41:37 Nous allons parler immobilier.
00:41:38 Année noire, pour l'immobilier, Éric, là.
00:41:40 Année noire, parce que vous avez plusieurs éléments.
00:41:42 D'abord, les maisons individuelles.
00:41:44 Il faut voir qu'elles se vendent
00:41:45 de plus en plus difficilement.
00:41:47 Il y a une chute d'évangele très importante.
00:41:48 31% en 2022.
00:41:49 Le rêve d'une maison individuelle.
00:41:51 On dirait que tous les Français rêvaient d'avoir une maison.
00:41:53 Parce qu'il y a eu le Covid,
00:41:54 on voulait partir dans les grandes banlieues
00:41:56 ou même carrément émigrer vers les provinces.
00:41:58 Ça a fait un appel d'air incroyable.
00:42:00 Les prix se sont mis à grimper en flèche.
00:42:02 Ça coûtait très cher.
00:42:03 Je vous ai sorti un tableau.
00:42:04 Vous allez voir, vous allez même être surpris.
00:42:06 Le prix des maisons a vraiment, mais complètement explosé.
00:42:09 Ce qui était vendu à une époque,
00:42:11 le prix moyen, vous voyez, regardez,
00:42:13 en 2020 seulement,
00:42:14 175 000 euros, c'est le prix moyen d'une maison.
00:42:17 C'est la Fédération des Provinces.
00:42:18 Déjà par rapport à 2013.
00:42:19 Si vous comparez à 2013,
00:42:21 donc 10 ans plus tôt, on était à 100 000.
00:42:23 Et maintenant, on est passé l'an dernier à 200 000 euros la maison.
00:42:26 Alors, hausse évidemment de l'énergie,
00:42:28 hausse de certaines matières.
00:42:30 Voilà, alors bien sûr, vous avez des maisons déjà construites.
00:42:32 Donc là, bien sûr, il y a une spéculation.
00:42:34 Les prix montent parce que chacun essaie d'en tirer le meilleur profit.
00:42:37 Et puis, il y a les maisons en construction.
00:42:39 Et là, il y a plusieurs paramètres.
00:42:40 C'est vrai que les briques coûtent cher,
00:42:42 le zinc coûte cher, le fer, la toiture,
00:42:44 la madeufe qui manque, la pénurie.
00:42:46 Tout s'est ligué contre la construction des maisons individuelles.
00:42:48 Et ce qui fait que, eh bien, ça renchérit les prix.
00:42:51 Dans le même temps, il y a toujours des difficultés pour les permis de construire.
00:42:54 C'est pas si simple d'obtenir avec maintenant toutes les questions environnementales.
00:42:58 Et les ventes, vous le disiez, 31 % en baisse.
00:43:01 On a rarement vu ça,
00:43:03 puisqu'on est passé de 122 000 ventes à 96 000.
00:43:07 Donc, vous voyez, ça montre vraiment un vrai, vrai, vrai déclin.
00:43:10 Alors, quand on parle des maisons en lotissement,
00:43:12 là, on est à -22 %, effectivement.
00:43:14 Et puis, il y a aussi un autre phénomène.
00:43:16 C'est que, d'abord, les taux ont considérablement augmenté.
00:43:18 On va en parler.
00:43:19 On en parlera, si vous voulez. Je vous laisse...
00:43:20 Non, non, on va en parler avec la directrice de la communication de meilleuretaux.com, justement,
00:43:24 Maëlle Bernier.
00:43:25 Merci d'être en direct avec nous.
00:43:27 Alors, je vous pose directement la question,
00:43:28 puisque Éric vient de faire un tableau de la situation immobilière,
00:43:32 et notamment des maisons individuelles.
00:43:33 Obtenir un taux immobilier...
00:43:36 Un taux, oui, un crédit, pardon, je viens...
00:43:38 Un crédit immobilier et un bon taux.
00:43:40 Et un bon taux, d'ailleurs.
00:43:42 Ça devient vraiment une galère et extrêmement difficile.
00:43:48 Alors, ce qui est vrai, c'est qu'en introduction,
00:43:52 on peut dire quelque chose de très simple.
00:43:54 C'est-à-dire qu'en janvier 2022, les taux étaient autour de 1 %,
00:43:58 à l'heure où on se parle, en mars, ils sont à 3 %.
00:44:00 Oui, c'est très clair.
00:44:01 C'est le taux moyen sur 20 ans.
00:44:02 Donc, déjà, quand on a dit ça, on a posé le décor.
00:44:05 Donc, évidemment, les Français qui ont encore envie d'acheter,
00:44:09 parce qu'il y a quand même un côté toujours sécurisant
00:44:12 et rassurant d'avoir son bien,
00:44:14 et d'autant plus que même si vous prenez un crédit sur 20 ans,
00:44:16 20 ans après, vous êtes propriétaire,
00:44:18 alors que si vous restez locataire, 20 ans après,
00:44:20 vous continuez de payer.
00:44:21 Mais néanmoins, tous les chiffres qui ont été donnés précédemment
00:44:25 s'expliquent par ce renchérissement, ce crédit qui est plus cher
00:44:30 et qui, évidemment, exclut.
00:44:33 Je vais vous donner un exemple très simple
00:44:34 pour un couple qui gagne 4 000 € par mois.
00:44:37 Il y a un an, il pouvait emprunter 282 000 €.
00:44:41 Aujourd'hui, il ne peut plus emprunter que 236 000 €.
00:44:44 Donc, vous voyez, ça fait 50 000 € en moins d'emprunt.
00:44:47 Et donc, quand on voit le prix des maisons qui, lui, n'a pas baissé,
00:44:50 c'est pour ça qu'aujourd'hui, vous avez des Français
00:44:52 qui sont soit obligés d'acheter plus petit,
00:44:54 soit obligés de ne pas acheter,
00:44:56 soit obligés d'aller chercher dans leur épargne
00:44:58 quand ils ont la chance d'en avoir.
00:45:00 Mais toutes ces baisses de vente et de marché immobilier
00:45:03 qu'on a vues depuis les six derniers mois
00:45:05 sont liées aussi à ça
00:45:07 et aussi à un autre phénomène dont je vais parler très rapidement
00:45:09 mais qui a été modifié depuis,
00:45:11 qui s'appelait le taux d'usure,
00:45:13 qui était complètement décorrélé
00:45:15 et qui était un taux tout compris,
00:45:17 fixé par la Banque de France,
00:45:18 et qui était décorrélé des taux réels du marché.
00:45:20 Donc, pour ça, on va dans le mieux.
00:45:22 Mais c'est vrai qu'on a quand même des taux qui ont remonté.
00:45:25 - Oui, on le voit à votre chiffre, tout très parlant.
00:45:27 Oui, Eric, un complément.
00:45:28 - Oui, le complément, c'est qu'on se dit
00:45:31 "mais c'est curieux, les prix de l'immobilier,
00:45:32 ils devraient commencer à baisser,
00:45:34 donc ça va permettre d'acheter de nouveau".
00:45:36 Alors, c'est intéressant de voir
00:45:37 ce que vos confrères de meilleurs agents ont sorti.
00:45:40 C'est que les prix étaient tellement montés,
00:45:42 je ne parle même pas de Paris,
00:45:43 où on est au-dessus de 10 000 euros le mètre carré.
00:45:45 Nos amis dans les provinces, dans les régions,
00:45:47 se disent "c'est de la folie de payer 10 000 euros le mètre carré à Paris".
00:45:50 Mais ça commence à baisser dans des villes comme Lyon,
00:45:53 on est à -3, -5%.
00:45:54 - Qui était pourtant très attractif.
00:45:55 - Qui était très attractif.
00:45:56 Bon, là, les prix moyens, ça ne veut pas dire grand-chose,
00:45:58 prix moyens, parce qu'il suffit que l'appartement soit placé
00:46:01 sur un jardin, un parc, tout de suite, ça grimpe.
00:46:03 S'il est sur un boulevard, ça vaut moins cher.
00:46:05 Mais Bordeaux, vous voyez, c'est stable,
00:46:07 on est quand même à 4 673 euros le mètre carré.
00:46:09 - Pareil, autre ville attractive.
00:46:10 - Nice, on est à 5 000 euros, et ça continue de monter.
00:46:13 Mais les prix, c'est vrai, ont commencé à amorcer une légère décrue.
00:46:16 - Thomas, une question pour vous, Madame Bernier, de Thomas Carpellini.
00:46:20 - Une question très rapide pour continuer l'intervention présente.
00:46:23 N'avez-vous pas peur, finalement, que ce soit une bulle ?
00:46:25 Que les prix de l'immobilier ont atteint des telles sommes,
00:46:28 des tels niveaux, que tout a augmenté très rapidement,
00:46:30 et que, comme dans toute crise, on commence par une légère décroissance
00:46:33 jusqu'à tomber dans le précipice ?
00:46:35 Et finalement, c'est là où les Athéniens s'atteignent.
00:46:37 Et n'avez-vous pas peur que, finalement, tous les signaux
00:46:39 soient au vert ou, philosophiquement, au rouge,
00:46:42 pour une crise de l'immobilier majeur ?
00:46:44 - Alors, moi, je ne crois pas, et pour plusieurs raisons.
00:46:47 La première, c'est que nous avons des acheteurs qui ont, en France,
00:46:50 qui sont à plus de 70 % des acheteurs de résidences principales.
00:46:54 On n'est pas sur de la spéculation, premièrement.
00:46:57 Et, deuxièmement, en France, on emprunte à taux fixe,
00:47:00 contrairement à nos amis anglais, espagnols et autres pays
00:47:04 qui ont des taux variables.
00:47:06 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quelqu'un qui signe un prêt
00:47:09 et qui dit « je m'engage à rembourser 1 000 € »,
00:47:11 ces 1 000 €, ils seront toujours à 1 000 € dans 3 ans.
00:47:14 C'est également le cas pour tous ceux qui ont contracté un prêt
00:47:17 dans les années précédentes, 2019, 20, 21, 22.
00:47:20 Pourquoi je vous dis ça ?
00:47:22 Parce que pour qu'il y ait une baisse des prix très importante
00:47:25 – et je ne pense pas qu'il y ait une bulle, mais en tout cas
00:47:28 que les prix baissent fortement –, il faudrait qu'il y ait
00:47:31 un afflux massif de biens sur le marché.
00:47:33 Or, n'oublions pas que vous avez eu plus d'un million
00:47:36 de transactions tous les ans depuis 4 ans,
00:47:39 et que tous ces Français qui ont acheté un bien,
00:47:44 qui ont profité de ces taux, notamment à 1 %,
00:47:47 n'ont aujourd'hui aucun intérêt à revenir sur le marché,
00:47:50 parce que pourquoi vendre un bien qui, déjà, ne prend pas de plus-value,
00:47:54 et en plus, pour m'endetter sur 3 %, alors que je suis à 1 %,
00:47:57 donc moi, le scénario que je privilégie, c'est qu'il va rester sur le marché.
00:48:01 On ne va pas avoir un marché à l'arrêt, mais on va effectivement
00:48:04 avoir des baisses ici ou là, mais qui sont de l'ordre de 3 à 5 %,
00:48:08 c'est-à-dire que c'est très faible.
00:48:10 Les grandes villes sont en décru, mais elles étaient montées au sommet.
00:48:13 Les villes moyennes, il y a des grosses différences selon les biens.
00:48:16 Il y a des biens dans les villes moyennes qui continuent de s'arracher
00:48:19 et d'autres qui sont un peu plus loin à vendre.
00:48:21 Mais vous avez plusieurs marchés de l'immobilier, aussi du fait du Covid.
00:48:25 Vous avez des grandes villes, les biens avec extérieur,
00:48:28 ceux qui sont bien, comment dire, enfin, qui respectent bien toutes les normes,
00:48:32 où on ne consomme pas beaucoup, effectivement, les problématiques d'énergie.
00:48:35 Mais tout ça pour vous dire que je ne crois pas à un effondrement des prix,
00:48:39 parce que vous allez avoir sur le marché peut-être moins d'acheteurs, évidemment,
00:48:44 puisque vous avez des taux plus élevés, donc fatalement, vous avez moins d'élus,
00:48:48 moins d'élus au crédit, mais vous allez aussi avoir moins de vendeurs.
00:48:51 Et donc, on va avoir moins de transactions.
00:48:54 Exactement. On est sur un rééquilibrage.
00:48:56 Merci beaucoup, Maëlle Bernier, pour toutes ces explications.
00:48:59 C'était très clair. Merci également à Éric de Ritmaten.
00:49:02 On se retrouve juste après le journal de 15h,
00:49:03 où on parlera de certaines conséquences fâcheuses des grèves,
00:49:06 notamment une IRM qui est inutilisable à la Clinique du Parc à Charleville-Mézières
00:49:11 à la suite de coupures d'électricité revendiquées par les syndicats.
00:49:14 [Musique]
00:49:19 Il est 15h. Bonjour à tous.
00:49:20 Soyez les bienvenus sur CNews.
00:49:21 Avant de reprendre notre émission, le journal Simon Guillin.
00:49:25 Rebonjour Cléli, et bonjour à tous ceux qui nous rejoignent à 15h sur CNews.
00:49:29 On commence ce journal avec la visite du Premier ministre britannique à Paris.
00:49:32 Rishi Sunak est reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron depuis ce matin.
00:49:36 C'est un sommet bilatéral qui vise à écrire le renouveau de l'alliance
00:49:39 entre la France et le Royaume-Uni.
00:49:40 Après quelques années, on le sait, assez tendu entre les deux pays.
00:49:43 Sachez qu'une conférence de presse commune doit se tenir dans les prochaines minutes.
00:49:47 Direction l'Allemagne à présent, où la fusillade survenue hier soir à Hambourg
00:49:52 a fait au moins 8 morts et une dizaine de blessés.
00:49:54 Un centre des témoins de Jéhovah a été visé pendant un service de prière
00:49:58 organisé par la communauté.
00:49:59 On va tout de suite aller sur place.
00:50:01 On va retrouver en direct nos envoyés spéciaux, Jeanne Cancard et Fabrice Elsner.
00:50:04 Jeanne, que s'est-il précisément passé hier soir ?
00:50:07 Quelles sont les dernières informations dont vous disposez sur place aujourd'hui ?
00:50:12 Simon, on en sait davantage sur le profil de l'auteur présumé de cette fusillade.
00:50:18 Il s'agit d'un individu, d'un homme âgé de 35 ans.
00:50:21 C'est un ancien membre de la communauté des témoins de Jéhovah
00:50:24 avec laquelle il était en conflit.
00:50:26 Communauté à laquelle il s'en est pris hier soir en rentrant dans ce lieu de culte.
00:50:31 Il a la saillant à tuer aux alentours de 19h, entre 19h et 21h.
00:50:36 Cette personne âgée de 33 à 60 ans, dont une femme qui était enceinte de 7 mois.
00:50:42 D'autres personnes ont été blessées avec un pronostic vital engagé.
00:50:46 Il faut savoir que pour l'instant, à ce stade de l'enquête,
00:50:48 le procureur a indiqué qu'aucun mobile ne menait à la piste terroriste.
00:50:53 Les enquêteurs vont donc désormais chercher à se concentrer sur les raisons
00:50:57 qui auraient pu pousser cette assaillance.
00:50:59 Cet individu de 35 ans au passage à l'acte.
00:51:02 Merci beaucoup Jeanne Cancard pour ces dernières informations.
00:51:05 Jeanne Cancard en direct de Hambourg avec Fabrice Elsner pour les images.
00:51:08 Dans le reste de l'actualité, un policier a été condamné cette semaine à 8 mois de prison
00:51:12 avec sursis et 18 mois d'interdiction d'exercer son métier.
00:51:15 La raison, il n'a pas pris au sérieux l'appel au 17 d'une jeune femme victime de violences conjugales.
00:51:21 Le lendemain, elle a été rouée de coups par son ex-compagnon.
00:51:24 On voit tout ça avec Noémie Schultz et Fabrice Elsner.
00:51:27 Au lendemain de la condamnation du policier, Ophélie ne cache pas son soulagement.
00:51:31 Elle n'a rien oublié des mots de l'agent quand le 31 juillet dernier, elle appelle le 17.
00:51:36 Son ex-compagnon est alors derrière sa porte d'entrée et la menace de mort.
00:51:40 Le policier, toujours au téléphone, entend les échanges mais ne la prend pas au sérieux.
00:51:45 Il m'a dit "Vous avez vu comment on voulait parler ? C'est bien fait pour vous, grosse merde."
00:51:48 Et il m'a raccroché au nez.
00:51:50 Si la police me défend pas, me protège pas, qui va me protéger ?
00:51:55 Ce monsieur ne peut pas être policier.
00:51:57 Ce soir de juillet, la police ne se déplace pas.
00:52:00 Le lendemain, l'ex-conjoint attend Ophélie en bas de chez elle et la frappe violemment avec un club de golf.
00:52:06 Pour cette avocate, la négligence du policier a été lourde de conséquences.
00:52:10 L'agresseur, il préfère des menaces de mort.
00:52:13 Il voit que la victime, elle appelle une protection.
00:52:16 Elle n'obtient pas de protection, il passe à l'exécution.
00:52:19 C'est pas possible qu'on n'écoute pas aujourd'hui une femme qui appelle et qui dit "Je suis en danger de mort."
00:52:25 Il est là l'agresseur, il le sait le policier. Il faut qu'il agisse.
00:52:28 En plus d'une condamnation à 8 mois de prison avec sursis, le policier n'a pas le droit d'exercer ses fonctions pendant 18 mois.
00:52:34 Il doit aussi indemniser la victime. Il peut faire appel de cette décision.
00:52:39 Et puis cette question, pour terminer ce journal, faut-il rendre le service national universel obligatoire ?
00:52:44 Eh bien 75% des Français y sont favorables.
00:52:47 C'est le résultat du dernier sondage IFOP pour le JDD.
00:52:50 Le service national universel est aujourd'hui proposé aux adolescents âgés de 15 à 17 ans.
00:52:56 Voilà pour ce tour de l'actualité à 15h sur CNews.
00:53:00 Tout de suite, c'est la suite de la parole aux Français. C'est toujours avec Lélie Mathias et ses invités.
00:53:04 Merci beaucoup Simon. Je suis toujours en compagnie de Jean-Michel Fauverg et de Thomas Carpellini.
00:53:09 Les grèves cette semaine et les manifestations, vous les avez vécues, notamment sur CNews.
00:53:16 Sachez que la ville de Charlesville-Mézières a été la cible de coupures d'électricité.
00:53:20 Et il se trouve que le courant d'une clinique a également été coupé.
00:53:25 Or, dans cette clinique, il y a une IRM.
00:53:29 Les électriciens mobilisés contre la réforme des retraites ont revendiqué cette action CGT Minénergie.
00:53:38 Ils regrettent évidemment que cet appareil ait été endommagé.
00:53:41 Mais nous sommes en ligne avec le Dr Alain Ayem, qui est radiologue justement à la clinique du parc de Charlesville-Mézières.
00:53:46 Bonjour Docteur, merci d'être en direct avec nous. Dans quel état est votre IRM aujourd'hui, vendredi, donc quelques jours après la coupure ?
00:53:53 À votre session, effectivement nous sommes toujours en panne.
00:54:01 L'IRM a été déconnectée électriquement depuis le mercredi après-midi 8 mars à partir de 14h15.
00:54:12 Et depuis, elle est en panne, puisqu'il y a eu une fuite d'hélium, d'hélium liquide, qui s'est évaporée
00:54:18 et qui a entraîné des dégâts conséquents dans cette IRM.
00:54:23 Donc nous sommes actuellement en réparation, avec une date de remise en service qui n'est pas encore déterminée actuellement.
00:54:31 Il faut déjà remettre en phase, remettre la quantité d'hélium liquide qui avoisine les 1000 litres dans la cuve
00:54:41 pour déjà pouvoir redémarrer l'IRM et voir si elle n'a pas subi de dégâts conséquents.
00:54:48 On est bien d'accord que cette fuite d'hélium liquide est due à la coupure d'électricité ?
00:54:53 Absolument, c'est-à-dire que l'hélium liquide est maintenu à cet état liquide à -240°C grâce à un système électrique.
00:55:03 Ce système électrique ayant été arrêté et endommagé, cet hélium liquide s'est transformé en gaz et a été évacué,
00:55:12 heureusement en dehors de la salle d'IRM, elle a été évacuée extérieurement.
00:55:19 Ce qui aurait pu être dommageable pour le personnel et les patients si elle était restée en clos dans le service en tout cas.
00:55:28 Ah oui, en plus il y aura pu y avoir d'autres conséquences.
00:55:31 En tout cas là, combien de patients sont impactés finalement par cette panne d'IRM ?
00:55:39 Il faut compter une soixantaine de patients par jour sur cette machine,
00:55:45 deux jours et demi d'arrêt, ça fait à peu près 150 personnes qui ont été impactées.
00:55:50 Pour lesquelles il va falloir redonner un rendez-vous ou transférer sur d'autres machines.
00:55:56 C'est très embêtant pour le personnel de devoir remettre des rendez-vous alors qu'on est déjà surchargé.
00:56:04 Oui, ça on l'imagine, et même pour les patients de devoir attendre encore.
00:56:08 Absolument.
00:56:10 Est-ce que vous n'avez pas d'appareil de secours, quelque chose qui peut essayer de pallier ?
00:56:18 Nous avons une deuxième IRM sur un autre site sur lequel on peut essayer de transférer d'autres patients,
00:56:25 mais sur le site actuel où s'est passée cette panne,
00:56:28 toutes les machines ont été impactées, non seulement l'IRM, mais le scanner,
00:56:33 mais la radiologie générale, la mammographie, les codes,
00:56:36 tout a été arrêté le temps de cet arrêt d'électricité.
00:56:41 Alors justement, ces électriciens mobilisés contre la réforme des retraites,
00:56:45 puisque c'est pour soi qu'ils ont coupé l'électricité,
00:56:47 l'accent a été revendiqué, je le disais, par la CGT Minénergie,
00:56:50 est-ce qu'ils sont venus vous voir ? Est-ce que vous avez un dialogue ?
00:56:53 Ils disent avoir regretté leur action, mais est-ce que vous avez eu un échange avec eux ?
00:56:58 Aucun, aucun. On n'a ni échange, ni excuse d'aucune sorte,
00:57:04 et c'est pour cette raison qu'on est un petit peu en colère, pour ne pas dire plus,
00:57:10 parce qu'il aurait pu y avoir des conséquences néfastes pour les patients
00:57:14 qui étaient en train de passer des examens, y compris en IRM,
00:57:18 où il y avait une jeune fille de 13 ans qui était en IRM,
00:57:22 et tout s'est arrêté brutalement, avec toutes les conséquences que ça aurait pu entraîner.
00:57:27 Donc je pense qu'ils n'ont pas imaginé les conséquences réelles
00:57:33 que ça aurait pu entraîner chez des patients.
00:57:35 Oui, on imagine la frayeur. Qu'est-ce que vous leur dites aujourd'hui à ces grévistes ?
00:57:39 Avant d'envisager de couper l'électricité, je crois qu'il serait souhaitable
00:57:47 qu'ils voient à quel endroit cette coupure doit se faire.
00:57:52 En tout cas, aller faire ça dans un centre d'imagerie médicale
00:57:56 ou dans un autre centre médical, ça pourrait être criminel.
00:58:01 Une question en plateau pour vous de Thomas Scarpellini.
00:58:04 Justement, pour rebondir sur ce que vous venez de dire, juste à titre préliminaire,
00:58:07 un IRM, ça peut coûter quelques centaines de milliers d'euros.
00:58:10 Donc ce n'est pas une pomme qu'on vient de faire tomber du coin de la table.
00:58:13 À mon avis, c'est plus d'un million d'euros.
00:58:16 Ça dépend également techniquement de l'IRM, mais c'est souvent plus d'un million d'euros.
00:58:22 C'est plus d'un million d'euros.
00:58:23 Moi, j'aimerais rebondir sur un mot que vous venez de dire, c'est le mot criminel.
00:58:25 Alors évidemment, ce n'est pas pénalement parlant de la criminalisation,
00:58:28 mais ça peut être délictuel si la coupure a été ciblée.
00:58:32 Il suffit d'avoir une réaction allergique qui se passe au scanner ou à l'IRM
00:58:38 pendant un arrêt d'électricité où nous serions complètement dans le noir
00:58:42 où nous n'aurions aucun accès à tous les matériels de réanimation.
00:58:47 Une personne, c'est exceptionnel les réactions allergiques,
00:58:51 mais ça peut quand même se passer et on en a vu.
00:58:54 Et si ça se passe dans un noir complet, sans électricité, sans rien,
00:58:59 ça peut entraîner des conséquences néfastes extrêmement dommageables.
00:59:05 Et justement, sur cette question du risque,
00:59:07 est-ce que vous savez si votre structure a décidé de porter plainte
00:59:10 parce qu'il y a une mise en danger de l'habitat de truit,
00:59:12 il y a une volonté de nuire, et dès lors, à partir du moment où la CGT
00:59:15 revendique le fait qu'elle ait ciblé cet endroit en particulier,
00:59:18 donc à un moment ou à un autre, il y a une intention de vouloir nuire à cette clinique,
00:59:21 est-ce que vous savez si votre entité personne morale a décidé de porter plainte ?
00:59:25 Nous avons porté plainte auprès de la police, effectivement.
00:59:28 Ça a été fait dès le jour même.
00:59:31 Donc le mercredi.
00:59:32 Une question, docteur, de Jean-Michel Fauvert, qui est avec moi en plateau.
00:59:36 Oui, merci, docteur, de vos précisions.
00:59:40 Je voulais vous poser la question sur la plainte, mais vous l'étiez précédée,
00:59:43 et c'est une question importante, évidemment.
00:59:46 J'avais d'autres demandes à vous faire.
00:59:48 Est-ce que vous n'avez pas un système électrique qui se met en place, de secours, etc. ?
00:59:55 Ça, c'est ma première question.
00:59:56 Non.
00:59:57 Non, vous n'avez pas ce...
00:59:58 Je vous redonnerai la parole.
00:59:59 Je sais que vous aimez bien poser toutes vos questions en même temps, Jean-Michel.
01:00:02 On va laisser répondre le docteur, je vous redonnerai la parole après pour la deuxième.
01:00:05 Non, c'est vrai que ce type de matériel existe, mais il serait tellement important
01:00:11 et tellement encombrant que, vu la puissance électrique que demandent ces appareils,
01:00:18 c'est quasiment impossible d'avoir ce type d'appareil en place.
01:00:23 Donc nous n'avons pas de système de rechange électrique.
01:00:29 Merci beaucoup.
01:00:30 Ce qui veut dire que...
01:00:31 Alors, je ne sais pas si votre clinique fait ça,
01:00:33 mais s'il y avait des dialyses, par exemple, en cours, s'il y avait des opérations en cours,
01:00:38 vous êtes obligé d'interrompre tout ça sur une coupure d'électricité, en clair ?
01:00:43 Mais je crois que ça s'est fait, ça s'est vu dans certaines structures de dialyses.
01:00:48 J'ai vu quelques reportages récemment où il y a eu effectivement ce type de problème.
01:00:53 Donc ça ne touche pas que les radiologues, bien sûr.
01:00:56 Ça peut toucher n'importe quelle structure.
01:00:58 Et vous vous rendez compte des conséquences que cela peut avoir
01:01:03 dans le cadre d'une opération, d'une dialyse, c'est catastrophique.
01:01:08 Oui, c'est criminel, c'est tout simplement criminel.
01:01:11 On a vu que dans certains cas, les grévistes évitaient de couper les hôpitaux.
01:01:17 Est-ce que vous avez été coupé parce que vous êtes une clinique
01:01:19 et que la connotation clinique, c'est un peu plus riche qu'hôpital ?
01:01:22 C'est-à-dire on fait plus de fric dans une clinique que l'hôpital ?
01:01:25 Je m'excuse d'employer ce terme.
01:01:27 Je vous laisse la responsabilité de vous le dire.
01:01:31 Je ne pense pas, j'en sais rien en fait.
01:01:37 Je pense qu'ils n'ont peut-être pas vu ou ils n'ont pas analysé
01:01:42 les conséquences de leur acte sur cette clinique.
01:01:46 Ce n'est pas une clinique chirurgicale où nous travaillons.
01:01:49 C'est une clinique, c'est un EHPAD, donc c'est des gens chroniques effectivement.
01:01:55 Mais à côté de ça, notre système, nous radiologues,
01:01:59 nous avons un système d'utilisation quotidienne.
01:02:03 De temps en temps, on voit des patients en urgence.
01:02:07 Ce n'est pas le gros de notre activité, mais les urgences existent.
01:02:11 Et ça aurait pu tomber sur une urgence, effectivement,
01:02:14 ça aurait été un peu dommageable.
01:02:16 Alors, une dernière question un peu particulière.
01:02:21 J'ai passé un IRM il y a quelque temps et c'était un espèce de sarcophage
01:02:25 dans lequel on se mettait et qui se refermait.
01:02:28 Si jamais ça se referme et il y a une coupure d'électricité,
01:02:32 on reste dessous, on fait comment ?
01:02:34 On sent l'angoisse du patient.
01:02:36 Absolument.
01:02:38 D'abord, ce n'est pas un sarcophage, ça ne se referme pas,
01:02:41 c'est simplement un tuyau qui est plus ou moins long,
01:02:44 sur lequel la personne rentre plus ou moins complètement,
01:02:48 ça dépend du type d'examen que l'on effectue.
01:02:51 Et si véritablement il y a ce qui s'est passé,
01:02:54 comme chez nous c'est un quench,
01:02:56 on peut manuellement sortir le patient de ce tuyau.
01:03:01 Donc on ne laisse pas, bien sûr, c'est évident,
01:03:04 les gens bloqués indéfiniment,
01:03:07 même s'il y a une panne électrique,
01:03:09 il y a un système d'urgence manuel
01:03:11 qui permet de sortir les gens en urgence.
01:03:14 Alors là, vous ne le voyez pas, mais Jean-Michel Fauvergue respire,
01:03:17 il est très soulagé, il sourit.
01:03:19 Je suis rassuré, mais il y a quand même cette fuite des lieux.
01:03:22 Oui, mais c'est extrêmement grave, vous l'avez dit,
01:03:24 vous avez utilisé le mot criminel.
01:03:26 De la part de la mairie, vous avez eu des retours, un soutien, un appui ?
01:03:31 Aucune, pour l'instant,
01:03:33 mais on attend éventuellement une réaction de leur part.
01:03:38 On va essayer de la voir nous aussi sur CNews.
01:03:41 Un grand merci à vous, docteur, d'avoir répondu à nos questions.
01:03:44 On espère évidemment que la panne sera la plus courte possible,
01:03:47 notamment pour vos patients.
01:03:48 On l'espère également.
01:03:50 Merci encore.
01:03:52 Merci aussi à vous deux, Jean-Michel Fauvergue et Thomas Scarpellini.
01:03:56 C'est la fin de cette émission.
01:03:57 Dans un instant, c'est 90 minutes Info.
01:03:59 Le débat continue sur CNews.
01:04:01 Ce sera Michael Dorian et ses invités,
01:04:03 qui va revenir évidemment sur la mobilisation contre la réforme des retraites
01:04:07 et ses conséquences parfois fâcheuses,
01:04:09 comme vous avez pu le vivre aujourd'hui dans La Parole aux Français.
01:04:13 N'hésitez pas également à aller sur notre site cnews.fr.
01:04:16 Je vous dis à lundi, 14h.
01:04:18 [Musique]

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