Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 07/03/2023

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Vous informez jusqu'à 9h30, j'ai le plaisir de vous retrouver avec à mes côtés Sophie Dravinel du Figaro, Gilles Bornstein de France Info, Canal 27.
00:07 Bonjour à tous les deux.
00:08 Bonjour Marc.
00:09 En pleine forme évidemment.
00:10 Venu en vélo.
00:11 Venu en vélo, c'est mieux, c'est plus prudent un jour de grève.
00:14 Renaud Dilly est là, lui aussi. On parlera dans quelques minutes des mesures annoncées pour le pouvoir d'achat.
00:18 Hier, par Bruno Le Maire, on attendait un panier anti-inflation.
00:21 Finalement, c'est un trimestre anti-inflation.
00:24 On verra ce que contient ce trimestre anti-inflation.
00:27 Mais d'abord, l'actualité et la grève aujourd'hui dans plusieurs secteurs.
00:31 La France à l'arrêt, c'est la promesse faite par les syndicats.
00:34 Renaud Dilly, mais jusqu'à quand ?
00:35 Effectivement, c'est l'engagement des syndicats aujourd'hui pour cette sixième journée de mobilisation
00:40 avec des cortèges un peu partout en France.
00:43 Et puis donc des secteurs publics qui sont touchés par une vague de grève.
00:47 Alors dans les transports, un mouvement très suivi à la SNCF ou à la RLTP, à l'Education nationale aussi.
00:52 Et puis à EDF, dans les aéroports, un mouvement aussi reconductible.
00:56 Ce matin d'ailleurs, toutes les raffineries sont en grève selon la CGT.
01:01 Les expéditions de carburant sont bloquées.
01:03 Des ronds-points aussi sont bloqués.
01:05 Des opérations escargots de routiers, les routiers qui sont entrés dans le mouvement depuis dimanche soir.
01:10 Un appel aussi au blocage des lycées et des universités qui a été relayé en particulier par des élus insoumis.
01:17 Alors la France à l'arrêt, ça c'est l'engagement aujourd'hui du Front syndical toujours uni.
01:22 Mais jusqu'à quand ? Est-ce que ce mouvement va être durable ?
01:25 C'est évidemment une semaine décisive pour l'exécutif d'une part,
01:29 notamment face à l'hypothèse d'un mouvement reconductible et durable.
01:32 Et puis aussi un mouvement, une semaine décisive pour les syndicats qui changent à la fois de stratégie et de braquet.
01:38 L'idée des syndicats de Gilbert-Estaing, c'était de marquer une pause dans le conflit social.
01:42 Trois semaines sans journée de grève pour durcir le mouvement à partir d'aujourd'hui.
01:46 Combien de temps peuvent-ils tenir ?
01:49 On verra, ça dépendra aussi du gouvernement.
01:51 C'est sûr qu'ils avaient fait ce stratégie de rendre le mouvement populaire.
01:54 Ils l'ont dit d'ailleurs, j'étais surpris d'à quel point ils le disaient.
01:56 Oui, pour se ménager l'opinion publique, on ne fait pas grève pendant les vacances.
02:01 Pour pouvoir faire grève plus durement après, c'est sûr qu'ils veulent changer de braquet.
02:04 C'est sûr que tous les syndicats disent aujourd'hui des grèves, même avec succès, même qui se portent, même qui se tiennent bien.
02:10 C'est la sixième journée, c'est ça, à intervalles réguliers, ça ne suffit plus.
02:13 Maintenant, il faut durcir le mouvement.
02:15 Tout le monde a l'air d'accord pour ça, y compris Laurent Berger.
02:18 Même si on a vu que les modalités, vous avez longuement interrogé Philippe Martinez sur le blocage,
02:22 même s'il y a un certain nombre de choses qui peuvent faire conflit, on verra combien de temps ça peut durer.
02:28 J'ai noté une nouvelle stratégie de la part des syndicats.
02:32 Je ne sais pas si c'est vrai. Olivier Besancenot l'a dit, Céline Verzeletti de la CGT l'a dit,
02:37 partant du fait qu'aujourd'hui, l'économie était à flux tendu, qu'il n'y avait plus de stocks dans les entreprises
02:42 et que quelques jours de blocage suffisaient à désorganiser l'économie.
02:47 Il y a beaucoup d'entreprises qui ont besoin d'être réapprovisionnées tous les jours
02:51 et qu'en quelques jours on peut les désorganiser. Ce qu'espèrent les syndicats, en tout cas ce qu'ils disent,
02:56 c'est qu'il y ait, aussi étonnant que ça puisse paraître, une sorte d'alliance objective entre le patronat et les syndicats
03:00 pour qu'un moment ça soit les entreprises eux-mêmes qui, voyant le blocage et voyant leurs difficultés,
03:06 les entreprises eux-mêmes qui disent au gouvernement "Maintenant c'est bon, on ne veut pas trois semaines de blocage comme en 1995,
03:11 on ne s'en remettrait pas, vous devez lâcher, y compris pour le bien des entreprises".
03:19 En 1995 ça avait mis trois semaines, les syndicats espèrent qu'avec l'aide des entreprises ça puisse mettre moins longtemps.
03:25 Jusqu'où bloquer la France, jusqu'où bloquer l'économie Sophie Dravinel sans pour autant se mettre l'opinion à dos,
03:31 c'est ça l'enjeu pour les syndicats ?
03:33 Évidemment c'est l'enjeu et pour l'instant ils se sont très bien débrouillés par les journées successives du mois de janvier et février,
03:40 les cinq premières mobilisations. Et c'est sûr que pour réagir par rapport à ce que dit Gilbert Einstein,
03:45 c'est vrai qu'il y a aussi par rapport à 1995, cette date que l'on rappelle et qui sert un peu de curseur,
03:51 une grande différence notamment liée au télétravail, à la possibilité pour les Français de travailler de chez eux,
03:56 pour une partie des Français évidemment. Et ça peut jouer sur la difficulté à bloquer complètement le pays,
04:03 même si effectivement comme vous le dites, et très justement, il suffirait de bloquer quelques plateformes de stockage de grandes surfaces par exemple,
04:10 ou de bloquer des axes giratoires. Je sais que François Ruffin figure de la France Info.
04:14 - Est-ce que ça sera un rond-point du côté de la SAM ?
04:16 - Absolument, du côté d'Amiens chez lui, et que d'autres, beaucoup de ronds-points sont bloqués de cette façon en France.
04:23 Et effectivement là c'est pour le lien avec les entreprises et le blocage économique du pays.
04:29 Je pense qu'on va aller vers des journées thématiques aussi, c'est vrai que Laurent Berger l'a dit,
04:36 il y a des secteurs qui peuvent se permettre la grève reconductible, d'autres moins,
04:40 il y a d'autres formes de mobilisation qui peuvent être aussi réfléchies.
04:44 Et c'est vrai que demain est une journée peut-être emblématique, il n'y aura pas que du foot demain,
04:49 il y aura aussi, c'est la journée des droits... - Il y aura surtout du foot !
04:51 - Voilà, mais c'est aussi la journée des droits des femmes.
04:53 Et à ce titre là, comme justement les femmes sont un peu en première ligne dans cette réforme des retraites,
05:00 il y aura par exemple une 150, quelques 150 manifestations organisées partout en France,
05:05 et sans doute la mobilisation de plus de 100 000 personnes sur ce thème spécifique.
05:09 - La prochaine réunion de l'intersyndicale c'est ce soir, on va voir ce qui pourrait se passer tout à l'heure avec vous Renaud Delis.
05:13 Dans un instant, pour l'instant il est 9h11, c'est l'heure du Fil info avec Maureen Suillard.
05:18 - La CGT annonce le blocage des expéditions de carburant dans toutes les raffineries françaises.
05:24 Le mouvement grimpe un cran au-dessus, affirme sur France Info Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
05:30 Il estime que le président provoque ce mouvement social, mouvement partout en France, avec plus de 300 cortèges au total.
05:37 Au Sénat, les élus poursuivent l'examen du texte.
05:40 Ils pourraient débattre aujourd'hui de l'article 7 de cette réforme des retraites,
05:44 le plus contesté sur le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
05:49 Et à l'Assemblée nationale, c'est un texte du groupe Renaissance de la majorité qui est examiné aujourd'hui.
05:54 Il prévoit d'imposer une peine d'inégibilité aux auteurs de certaines violences,
05:59 notamment conjugales ou intra-familiales, texte déposé dans le sillage de l'affaire Catenance.
06:05 Une visite surprise en Irak, celle du ministre américain de la Défense.
06:09 Il est arrivé à Bagdad et affirme que l'objectif est de réaffirmer le partenariat stratégique entre les deux pays.
06:15 La visite intervient au moment où l'Irak commémore les 20 ans de l'invasion américaine contre le régime de Saddam Hussein.
06:22 France Info
06:26 Les informés. Renaud Delis, Marc Fauvel.
06:33 Toujours avec Sophie Dravinel du Figaro, Gilles Bornstein de France Info, Canal 27.
06:36 Les syndicats se retrouvent ce soir, au soir de cette sixième journée de mobilisation, Renaud Delis, en intersyndical.
06:43 Pour décider quoi ?
06:44 La première chose, je pense que la première urgence en quelque sorte pour les syndicats qui effectivement se retrouvent ce soir,
06:51 c'est de préserver cette unité justement. Parce que c'est ce qui fait aussi la force de ce mouvement depuis le début de l'année.
06:57 C'est l'unité de ce fonds syndical, huit organisations.
07:00 Et d'abord, évidemment, ce tandem CFDT-CGT, Laurent Berger, Philippe Martinez, qui sont vraiment exactement sur la même ligne.
07:07 Ce qui a pu surprendre d'ailleurs, au regard de l'histoire antérieure de ces mouvements dans l'immobilisation précédente.
07:12 Et d'ailleurs, on l'a vu à chaque fois qu'il y a eu jusqu'à présent d'éventuels débordements, radicalisation.
07:18 On se souvient de la polémique autour de la CGT Énergie, qui avait évoqué l'hypothèse de couper l'électricité dans les permanences d'élus.
07:27 Diverses comme ça, éventualités encore une fois de poussées, en quelque sorte de blocages plus radicaux.
07:35 Eh bien, il y a eu tout de suite un retour commun en quelque sorte, et Laurent Berger et Philippe Martinez,
07:39 dans une voie beaucoup plus raisonnable, responsable justement pour cultiver cette popularité du mouvement auprès de l'opinion.
07:46 On l'a vu aussi d'ailleurs dans leur attitude commune à tous les deux.
07:49 Et Philippe Martinez, je le rappelais il y a un instant sur ce plateau, vis-à-vis de la stratégie d'obstruction d'une frange des insoumis à l'Assemblée Nationale,
07:54 qui a été condamnée par les confédérations syndicales.
07:57 Donc la première nécessité pour eux, c'est de préserver cette unité.
08:00 Et c'est sûr que ça se complique dès lors que le mouvement d'abord dure, et dès lors qu'il change un peu de stratégie.
08:06 Puisque là, le mot d'ordre, c'est la France à l'arrêt. La France à l'arrêt, c'est quoi ?
08:09 C'est des blocages, et c'est des blocages pour durer.
08:11 Philippe Martinez le rappelait aussi tout à l'heure, il souhaite des mouvements reconductibles dans la plupart des secteurs.
08:16 Il dit, ça sera évidemment à ces secteurs de le décider.
08:18 Mais il veut que ça dure, notamment dans les raffineries. On le sait, le carburant est un enjeu essentiel,
08:24 mais aussi du côté d'EDF, et puis aussi évidemment dans les transports.
08:28 Et juste un tout dernier point, on l'a vu encore d'ailleurs avec les déclarations du responsable de la Fédération Chimie de la CGT,
08:35 que là aussi, il y a parfois des tentations ou des risques.
08:38 C'est celui qui a dit qu'il souhaitait mettre l'économie à genoux.
08:41 L'économie à genoux, formule que n'a pas reprise Philippe Martinez tout à l'heure,
08:45 sans pour autant d'ailleurs la condamner de façon explicite.
08:48 Donc on voit bien que les syndicats aussi sont sur une ligne de crête.
08:50 Et le tout premier enjeu, c'est peut-être de décider d'une mobilisation samedi,
08:54 de façon à associer, on le sait l'ensemble, des salariés du privé et des familles à ce mouvement,
08:59 comme ça a déjà été le fait il y a quelques semaines.
09:01 Sophie Dravinel, Gilles Bornstein, Laurent Berger, le leader de la CFDT, n'est pas un fan des grèves reconductibles, des grèves illimitées.
09:08 Est-ce qu'il peut, est-ce qu'il va s'y convertir tout à l'heure ?
09:12 Il s'y est plus ou moins déjà converti en acceptant l'idée, en mettant la France en avant.
09:17 Il l'a dit qu'il était pour un certain nombre de grèves.
09:19 Il y a la SNCF.
09:20 Il y a la SNCF.
09:21 Pour l'instant, il y a la SNCF.
09:22 À la CFDT, on pratique la décentralisation.
09:25 C'est-à-dire Laurent Berger dit de toute façon, ce n'est pas moi qui décide qui fait grève,
09:28 ce sont les assemblées générales sur place qui décident le soir, après les grèves, ou le lendemain matin.
09:33 La CGT aussi.
09:35 Mais Laurent Berger dit, ce n'est pas à moi de décider.
09:38 Mais Laurent Berger dit, s'ils veulent faire grève reconductible, welcome.
09:42 Il n'y a pas de problème.
09:43 Donc, il accepte déjà, de facto, cette idée de grève reconductible.
09:47 À la CGT, c'est à peu près pareil.
09:49 De toute façon, à la fin, c'est le terrain qui décide.
09:51 Là où, à la CGT, on dit, faites une grève reconductible,
09:55 à la CFDT, on dit, si vous voulez faire une grève reconductible,
09:58 ce n'est pas nous qui nous y opposerons.
10:00 Donc, ça tient le coup pour l'instant, l'alliance ?
10:02 Pour l'instant, ça tient le coup là où, ce que disait Renaud,
10:04 là où ça va être compliqué, c'est s'il y a effectivement des tentations de blocage.
10:07 Hier, j'interviewais Marie Buisson, celle qui devrait devenir leader de la CGT.
10:12 Je lui demandais, par exemple, un dépôt de carburant.
10:14 Est-ce que vous acceptez l'idée de blocage ?
10:16 Elle me dit, si les salariés ont voté à la majorité la grève,
10:21 il est assez logique d'empêcher les non-grévistes de venir travailler.
10:25 La question étant de savoir qui on inclut dans cette majorité.
10:28 Exactement.
10:29 Est-ce que les non-grévistes votent aussi ?
10:30 Ce n'est pas certain que Laurent Berger soit d'accord
10:32 pour qu'on empêche les non-grévistes d'aller travailler.
10:35 Les différences, en fait, ça va se jouer sur des choses assez subtiles.
10:38 Mais ça, ça sera un bon test, savoir là où la grève est votée,
10:41 si 60% des salariés décident de la grève dans un dépôt,
10:44 est-ce que les grévistes empêchent les 40 autres pourcents d'aller travailler ?
10:48 Les différences vont se jouer sur des choses très ténues comme ça.
10:50 Les raffineries, c'est ce qui va sans doute focaliser la tension
10:54 avec le coup de la panne de l'automne dernier qu'on a tous en tête dans les stations.
10:59 Absolument, parce que c'est évidemment ce qu'il y a de principalement visible
11:03 et expérimentable pour les Français dans leur voiture,
11:08 puisque évidemment, c'est ce qui les impacte directement, tout de suite.
11:13 Ce qu'il faut savoir pour se projeter dans la suite,
11:15 c'est que depuis le début de cette mobilisation,
11:18 depuis la première manifestation du 19 janvier, on a été surpris.
11:23 On a été surpris par la masse de ceux qui sont descendus dans la rue.
11:27 Plus 12% par rapport à 1995 immédiatement, et plus 39% par rapport à 2019.
11:33 C'était la loi Wörth, le passage de 60...
11:37 Non, c'était pas dans le... pardon, c'était 2010.
11:39 C'était le projet de réforme avortée, la réforme systémique.
11:43 Absolument. Et donc on a été surpris par la durée de mobilisation,
11:48 par la masse de la mobilisation.
11:50 On a été surpris aussi par, on l'a dit, les liens assez étroits et assez forts
11:55 entre Laurent Berger et Philippe Martinez, qui ne dit pas du tout...
11:57 La fameuse lutte de miel.
11:58 Voilà, et qui se poursuit.
11:59 Lutte de miel, comme dit...
12:00 Lutte de miel, c'est pas mal.
12:02 Et on a été surpris par ça.
12:04 Aujourd'hui, c'est vrai que c'est aussi peut-être le Parlement
12:07 qui pourra donner une indication sur la suite,
12:09 sachant que, évidemment, si la loi est votée,
12:12 il peut y avoir une différence entre la CGT et la CFDT,
12:15 les deux n'ayant pas la même approche de la réaction à tenir
12:19 ou du comportement à avoir face à une loi qui est votée pour la CGT,
12:23 peu importe ce qui a été décidé par les parlementaires,
12:26 ce qui n'est pas le cas de la CFDT.
12:27 Et donc là, effectivement, il va y avoir peut-être un changement de braquet
12:30 aussi dans l'opinion.
12:31 Et c'est pour ça que ce qui est très intéressant aussi,
12:33 c'est que Laurent Berger, le patron de la CFDT,
12:35 a choisi de rencontrer demain les élus, les députés LR,
12:38 frondeurs en quelque sorte, ceux qui sont emmenés en particulier
12:40 par le député du Lot, Aurélien Pradié,
12:42 et qui affirment leur hostilité...
12:45 Ce qui n'est pas le cas au Sénat.
12:46 Oui, oui, ce qui n'est pas le cas au Sénat.
12:48 Mais ça veut dire aussi que Laurent Berger continue de jouer,
12:50 de miser sur cette voie parlementaire.
12:52 Il n'est pas parlementaire lui-même,
12:53 mais en tout cas, il continue de penser que le débat doit aller au fond,
12:56 en particulier à l'Assemblée nationale,
12:58 parce qu'il n'y a pas de majorité absolue
13:00 pour la majorité actuelle à l'Assemblée nationale.
13:04 Et donc c'est pour ça qu'il continue d'attiser,
13:05 et en quelque sorte, une forme de convergence des luttes,
13:07 si j'ose dire, entre les syndicats,
13:09 en l'occurrence incarnée par Laurent Berger,
13:10 puisque c'est lui qui rencontrera demain ses élus LR, frondeurs.
13:14 Donc une convergence des luttes qui va des syndicats à une frange de LR.
13:17 Ça veut dire que les blocages, la stratégie,
13:20 ce qui se joue dans la rue, ce qui va jouer dans la rue aujourd'hui
13:22 et lors des jours à venir, c'est évidemment déterminant.
13:25 Mais que la carte parlementaire pour les opposants à la réforme des retraites,
13:30 dès lors que les directions des confédérations
13:33 continuent de tenir, en quelque sorte, d'encadrer le mouvement,
13:36 eh bien cette carte-là, elle n'est pas abandonnée, loin de là.
13:39 Le risque, et on l'a dit, effectivement,
13:41 c'est aussi que cette fameuse décentralisation qu'évoquait Jules Bernstein,
13:43 c'est-à-dire les confédérations qui, de fait,
13:46 les patrons de confédérations, de fait,
13:48 sont soumis au choix des salariés dans telle ou telle fédération,
13:51 eh bien qu'eux-mêmes soient éventuellement débordés
13:54 à tel ou tel endroit, dans tel ou tel secteur.
13:56 C'est un risque pour les syndicats, évidemment,
13:58 pour les directions des centrales syndicales.
14:01 Et puis c'est un risque aussi pour le gouvernement.
14:03 Dans un instant, la hausse des prix dans les supermarchés,
14:06 dans la dernière partie des informés,
14:08 juste après le Filinfo de 8h20 avec Maureen Suynard.
14:10 Une opération barrage filtrant près de Lille,
14:13 une centaine de camions au total.
14:15 Arène des étudiants et des routiers bloquent une route
14:18 qui permet d'accéder à la Rocade.
14:20 Barrage aussi en cours à Caen.
14:22 Perpignan, à Paris, des syndicalistes de la CGT
14:24 bloquent certains dépôts de bus.
14:26 Des syndicats qui espèrent une mobilisation massive
14:29 ce mardi contre la réforme des retraites
14:31 désirent, la Première Ministre dénonçait,
14:33 des blocages qui pénalisent, selon elle, les plus modestes.
14:37 Elisabeth Borne, qui défend par ailleurs
14:39 une réponse de proximité pour aider les femmes
14:42 victimes de violences conjugales.
14:44 Elle annonce la création de pôles spécialisés
14:46 dans chaque tribunal, un dossier unique
14:48 et des audiences dédiées.
14:50 Des moyens supplémentaires pourront être alloués,
14:52 dit Elisabeth Borne, mais sans plus de précision.
14:56 Un séisme de magnitude 6 ce matin aux Philippines.
14:59 Les autorités locales mettent en garde
15:01 contre d'éventuels dégâts et surtout des répliques
15:04 possibles dans le reste de la journée.
15:08 Le PSG joue demain soir pour son match retour
15:11 de 8e de finale de la Ligue des Champions.
15:13 C'est face aux Bayern, mais les premières affiches
15:16 seront à suivre dès 21h.
15:18 Chelsea contre Dortmund et le Benfica contre Bruges.
15:21 Toujours avec Sophie Dravinel du Figaro,
15:34 Gilles Bornstein de France Info, Canal 27.
15:36 On va revenir à présent sur les annonces de Bruno Le Maire.
15:39 Bruno Le Maire a annoncé hier la mise en place
15:42 d'un trimestre anti-inflation.
15:44 C'est l'expression du ministre de l'Economie et des Finances.
15:46 Rappelons que la hausse des prix alimentaires se poursuit.
15:48 14,5% sur un an en février selon l'INSEE.
15:51 Le gouvernement redoute les effets de cette inflation,
15:55 en particulier sur les produits alimentaires.
15:57 C'est d'ailleurs un autre motif qui peut nourrir la colère sociale.
16:01 Hier, à l'issue d'une entrevue avec les distributeurs,
16:03 le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire,
16:05 a annoncé la mise en place prochaine
16:07 de ce trimestre anti-inflation,
16:09 avec un niveau de prix le plus bas possible
16:11 sur une sélection de produits.
16:12 En quoi ça va consister précisément ?
16:14 Ce sont les distributeurs qui choisiront librement
16:16 les produits en question.
16:18 Ces produits pourraient d'ailleurs varier d'une région à une autre.
16:20 Pour l'essentiel, ce seront des produits de marque distributeur
16:23 qui seront identifiables dans les rayons
16:25 grâce à la position d'un logo tricolore.
16:27 Un logo tricolore, trimestre anti-inflation.
16:30 Est-ce que ce dispositif sera efficace ?
16:32 Et puis, est-ce que ce n'est pas finalement un coup de com' du gouvernement
16:34 pour habiller des décisions déjà prises par nombre d'enseignes,
16:38 en l'occurrence Intermarché, Carrefour, System U et d'autres,
16:41 qui avaient déjà annoncé qu'ils allaient eux-mêmes mettre en place
16:46 "leur propre panier anti-inflation" sur une sélection de produits ?
16:49 Parce que finalement, ce n'est pas un coup de com' du gouvernement
16:52 et en l'occurrence de Bercy.
16:53 Il y a un peu de récup' derrière tout ça, Sophie de Ravignolles ?
16:55 Oui, évidemment, il y a de la récup' de la part des grands groupes.
16:59 Alors, si les Français peuvent en bénéficier de fait,
17:01 ce sera excellent pour les plus modestes.
17:04 Mais c'est vrai que chacun de ces grandes surfaces d'Intermarché,
17:08 de Carrefour, de System U, du Casino,
17:10 alors c'est 500 produits anti-inflation pour l'un,
17:12 200 produits à 2 euros pour l'autre,
17:14 150 produits à prix coûtant,
17:16 500 produits à moins de 1 euro.
17:19 Il n'y a pas de clair, je précise le numéro des hypermarchés.
17:22 Parce qu'ils prétendent avoir déjà, effectivement,
17:25 et depuis longtemps, des prix très bas et des prix planchés
17:28 sur un certain nombre de produits de base.
17:30 Donc ils n'ont pas souhaité venir participer à la communication
17:33 commune du gouvernement et de ses grandes enseignes.
17:36 Mais c'est vrai que, et Olivia Grégoire,
17:40 qui est la ministre en charge déléguée au commerce,
17:42 promet des mesures, une action massive, efficace et protectrice
17:47 avec des vérifications, des respects, des engagements pris,
17:52 et notamment par la DGCCRF,
17:55 qui est chargée de la lutte contre la concurrence.
17:58 Et donc, peut-être qu'on pourra savoir si oui ou non,
18:01 il ne s'agit que de la communication de ces groupes,
18:04 ou si effectivement les Français peuvent quand même profiter
18:07 de ces paniers.
18:09 Mais on peut aussi se dire que le gouvernement n'est pas parvenu
18:13 à imposer ce panier anti-inflation qu'il voulait lui-même imposer.
18:17 Ils sont revenus un peu en arrière.
18:19 Mais je pense qu'on pourra faire un bilan après le mois de juin.
18:23 - Gilles Banshe, on n'est plus du tout dans la promesse initiale
18:25 qui était celle justement faite par Olivia Grégoire,
18:28 un panier type que les consommateurs pourraient comparer
18:31 en fonction des différentes enseignes, avec 20 ou 50 produits.
18:35 Là, chacun promet des promos,
18:37 et les consommateurs vont tenter de s'y retrouver.
18:39 - Plus du tout.
18:40 Hier, Bruno Le Maire a fait de la politique.
18:42 Il a constaté que sa ministre déléguée, Olivier Grégoire,
18:44 s'était planté, il faut dire les choses telles qu'elles sont.
18:46 Elle a voulu ce panier anti-inflation.
18:48 Ça n'a pas marché.
18:49 Et donc, hier, Bruno Le Maire a sifflé la fin de la récréation.
18:51 Renaud ciblait à juste titre le risque de l'inflation.
18:55 En période de retraite, on sent que l'inflation,
18:57 c'est vraiment terrible pour le gouvernement,
18:58 parce que c'est le retour de cette espèce de syndrome
19:00 des gilets jaunes, la hausse des prix fait que des gens
19:02 qui travaillent n'arrivent plus à acheter de quoi vivre correctement.
19:05 Et ça, c'est effectivement délétère pour le gouvernement.
19:08 Le gouvernement devait agir.
19:10 Il y a deux aspects.
19:11 Il y a une logique qui aurait été de baisser la TVA,
19:14 comme le demande par exemple Marine Le Pen,
19:16 de bloquer les prix, comme le demande Jean-Luc Mélenchon.
19:18 Sur la TVA, on est... Voilà.
19:20 Bruno Le Maire a décrété la fin du quoi qu'il en coûte.
19:22 On sent que c'est une fin assez relative.
19:24 Mais quand même, on ne peut plus faire n'importe quoi.
19:26 Donc, Bruno Le Maire doit absolument...
19:28 Enfin, le gouvernement doit absolument avoir...
19:31 se servir des acteurs privés pour sa politique.
19:34 Donc, il avait besoin des distributeurs.
19:36 Ça n'a pas marché.
19:37 Ça a été vraiment ce qu'a voulu Olivia Grégoire.
19:39 Ça n'a pas marché.
19:40 Donc, hier, il a essayé d'habiller la misère
19:43 en faisant du choix de chacun des distributeurs
19:47 une décision du gouvernement.
19:48 Mais rien du tout.
19:49 Il y a quand même de la pression du gouvernement sur ces...
19:51 D'accord, il y a de la pression.
19:52 Mais enfin, c'est quand même Alexandre Bonpard
19:54 qui a décidé de faire son truc dans son coin.
19:56 Schoelcher, dont prénom m'échappe,
19:57 le patron de Systèmique.
19:59 Dominique Schoelcher qui a aussi fait les choses...
20:01 Comme vous dites, c'était le patron de Carrefour.
20:03 C'est le patron.
20:04 Bonpard, c'est Alexandre.
20:05 Comment ?
20:06 Bonpard, c'est Alexandre Bonpard.
20:07 Bonpard.
20:08 Oui, absolument.
20:09 Voilà, donc c'est quand même...
20:11 Alors, à la fin, c'est vrai que le consommateur
20:12 va peut-être s'y retrouver.
20:13 Parce qu'après tout, que ce soit le gouvernement qui décide
20:15 ou que ce soit l'entreprise...
20:16 Mais l'essentiel, c'est le caddie.
20:17 L'essentiel...
20:18 Voilà, on va dire même les Français à la fin leur porte-monnaie.
20:19 L'essentiel, c'est le caddie.
20:21 J'en tire quand même une conclusion politique.
20:24 Il y a une loi d'airain du macronisme, c'est
20:26 on n'impose jamais rien aux entreprises.
20:28 On leur suggère d'employer des seniors,
20:30 on leur suggère d'être modérés sur la distribution des dividendes.
20:33 Là, pour une fois, ils ont voulu essayer d'imposer des choses à la distribution.
20:37 Manque de chance, peut-être parce qu'il manquait d'entraînement.
20:39 Manque de chance, ils n'ont pas réussi.
20:41 Renaud Delis.
20:42 Il y a quand même une décision qu'a prise le gouvernement
20:44 et qu'a annoncé Bruno Le Maire hier très clairement.
20:46 Il y a une décision initiative gouvernementale.
20:47 C'est le logo en fait.
20:48 C'est le logo.
20:49 Le logo tricolore anti-inflation, ça, ça relève d'une décision du gouvernement.
20:52 Pour le reste, le gouvernement est effectivement dépendant de la grande distribution.
20:55 Il a essayé d'habiller par un coup de com' des décisions préalables
21:00 de chacune, enfin de nombre de ses distributeurs.
21:03 Et on voit que c'est...
21:04 A mon avis, c'est une communication qui est un peu dangereuse.
21:06 C'est-à-dire qu'il joue avec le feu.
21:07 Il y a eu le panier anti-inflation qui n'a pas vu le jour.
21:10 On ne va pas revenir sur cet épisode-là.
21:11 Mais aujourd'hui, si les distributeurs décidaient finalement de remettre en cause
21:14 un certain nombre de ces efforts de baisser leurs prix,
21:18 certes Bruno Le Maire annonce des contrôles accrus
21:21 de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes,
21:25 la fameuse DGCCRF.
21:28 Et après, est-ce que les distributeurs sont engagés par la loi,
21:34 par des contraintes justement à respecter cet engagement,
21:37 enfin ces échanges qu'ils ont eus avec le gouvernement ?
21:39 Est-ce qu'ils pourraient être pénalisés, sanctionnés ?
21:41 Il ne semble pas que ce soit le cas, en tout cas en l'état.
21:44 Effectivement, et surtout, on va voir pour l'action du gouvernement
21:47 si effectivement le chèque alimentaire qui est promis,
21:50 qui était une promesse de 2022 pour les plus modestes,
21:52 va être appliqué ou non.
21:54 Et là, effectivement, nous verrons quelles sont les possibilités d'action
21:59 et les engagements effectifs du gouvernement.
22:00 Merci à tous les trois.
22:01 Renaud Dely, Gilles Bornstein, France Info, Sophie Dravinel, Laune Figaro,
22:05 ce matin retraite, les syndicats jouent leur vatou.
22:08 Absolument.
22:09 Et en dessous, un article que je vous recommande,
22:11 hélas qui n'a pas grand chose à voir avec le sujet d'aujourd'hui.
22:13 Non, non, non, je ne fais rarement mon auto-promo.
22:15 Oui, c'est vrai, vous avez raison.
22:16 Mais en l'occurrence, c'est sur le réarmement de la Chine.
22:19 Merci à tous les trois.
22:20 Belle journée à tous.
22:21 L'info dans une minute, le journal.
22:23 ♪ ♪ ♪

Recommandations