Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF, était lundi 27 février l’invité du 8h30 franceinfo.
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00:00 une nouvelle mobilisation est prévue le 7 mars à l'appel de l'intersyndicale.
00:04 Olivier Dussopt, le ministre du Travail, explique que les grèves et les blocages
00:07 ne conduiront pas à l'abandon de la réforme.
00:10 À votre avis, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour qu'Emmanuel Macron recule ?
00:12 D'abord, c'est un bras de fer qui se joue entre le monde du travail,
00:17 les salariés, 9 sur 10 ne veulent pas de cette réforme,
00:19 et le gouvernement, une minorité, ils ne sont pas nombreux quand même,
00:24 au gouvernement ils ne sont qu'une quarantaine,
00:25 et qui veulent à tout prix mettre en œuvre cette réforme.
00:28 C'est un bras de fer qui est dur, très dur,
00:30 et je salue moi l'intersyndicale, je respecte entièrement l'intersyndicale,
00:34 qui a fait le choix de dire le 7 mars nous allons mettre le pays à l'arrêt.
00:39 Il faut mesurer...
00:40 Ça veut dire quoi le pays à l'arrêt ?
00:40 Le pays à l'arrêt, ça veut dire que les salariés décident dans leur entreprise
00:44 de ne plus travailler, d'ailleurs j'espère qu'à France Info vous ferez grève aussi.
00:47 Mais ça veut dire que c'est une grève générale ?
00:49 Mais ça veut dire que c'est malheureux d'en arriver là, je commencerai.
00:53 Je dirais que c'est malheureux d'en arriver là parce qu'aujourd'hui justement,
00:56 on parle de l'inflation, on parle des prix, on parle de la guerre.
00:59 Eh bien c'est malheureux que le gouvernement fasse le choix du bras de fer et du chaos social.
01:03 C'est le gouvernement qui fait le choix de passer en force sa réforme,
01:08 alors qu'il sait très bien que la très grande majorité des Français n'en veulent pas,
01:11 ils ne veulent pas perdre deux ans de leur vie.
01:14 Voilà, ils le disent clairement, et ils disent qu'il y a des richesses immenses autour de nous,
01:18 permettant de garantir la retraite pour tous.
01:20 Et donc, ce bras de fer, le gouvernement veut le jouer.
01:24 C'est pour ça que l'intersyndicale a dit, s'il ne retire pas cette réforme,
01:29 oui, nous irons jusqu'à l'arrêt, la mise à l'arrêt du pays, au blocage du pays, le 7 mars prochain.
01:35 Avec le 8 mars, un mouvement aussi des femmes qui sont, elles aussi,
01:41 en première ligne dans cette réforme des retraites, d'ailleurs,
01:43 peut-être qu'on verra les premières grèves reconductibles des femmes entre le 7 et le 8,
01:48 mais les femmes sont à la tête de ces manifestations.
01:50 Et vous souhaitez que la grève, Fabien Roussel, soit reconductible ?
01:52 Vous dites que ce n'est pas mes oignons, c'est au syndicat de décider de ça.
01:55 Oh non, nous appelons à y participer, et le Parti communiste français prend toute sa place.
01:59 Je salue d'ailleurs les appels des élus communistes, qui se multiplient dans toutes les régions.
02:04 Mais il faut que ce soit des grèves reconductibles.
02:06 500 élus en Seine-Maritime, 500 élus dans l'Essonne, 500 élus dans le Val-de-Marne, 250 en Moselle,
02:13 ils sont là, tous les élus, en train de dire, oui, nous aussi, nous sommes solidaires,
02:17 nous fermerons symboliquement notre mairie, nous mettrons des bancs.
02:19 Mais ce n'est pas les élus qui font grève, est-ce que vous souhaitez que la grève soit reconductible ?
02:22 Il faut que tout le pays s'y mette.
02:24 Et si le gouvernement ne lâche pas et entretient ce bras de fer, il faudra prolonger.
02:31 Mais ce n'est pas à moi de le dire.
02:32 C'est au syndicat de déterminer le calendrier, c'est aux salariés dans les entreprises de le décider.
02:38 Par contre, le gouvernement prend un risque grave et important,
02:42 c'est que s'il fait le choix d'aller jusqu'au bout, il peut fracturer le pays.
02:46 Et ça, moi, je ne peux pas vous dire jusqu'où cela peut nous emmener.
02:50 Mais c'est grave, extrêmement grave de fracturer notre pays, d'abîmer la démocratie à ce point.