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  • 17/02/2023

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Transcription
00:00 L'invité éco, Olivier Delagarde.
00:04 Avec cette semaine un poids lourd du monde de l'assurance.
00:07 Bonsoir Stéphane Desdéans.
00:08 Bonsoir Olivier Delagarde.
00:09 Vous êtes directeur général de CNP Assurance.
00:12 Vous venez de publier vos résultats annuels 2022 qui sont bons.
00:15 Un chiffre d'affaires en hausse de 13,7% à 36 milliards et des bénéfices qui progressent également fortement de 25% à presque 2 milliards d'euros.
00:25 Qu'est-ce qui explique ces bons résultats ?
00:27 Alors écoutez, je crois que d'abord c'est le succès d'une stratégie de développement à l'international avec nos activités brésiliennes qui sont très performantes.
00:35 L'acquisition récente que nous venons de faire en Italie des activités d'Aviva qui apportent aussi énormément de performance à notre groupe.
00:43 Et puis je crois qu'il faut dire aussi que la hausse des taux d'intérêt nous permet aussi d'améliorer nos résultats tout simplement parce qu'on comprend que dans l'assurance on encaisse les primes.
00:54 On ne verse pas les prestations tout de suite, on a donc de la trésorerie qu'on place et quand les taux d'intérêt sont plus hauts, là aussi il y a plus de produits financiers.
01:01 L'inflation fait à vos affaires quoi ?
01:03 Alors l'inflation, elle a une influence sur les taux d'intérêt donc évidemment ça porte le modèle économique mais elle a aussi une influence sur les prestations que nous versons.
01:13 Et donc il faut arriver à piloter cette évolution économique et on avait un bilan qui était très bien préparé pour supporter cette hausse des taux et c'est ce que traduit finalement nos résultats.
01:28 Mais ça veut dire que vous n'avez pas été pénalisé par la crise économique, la crise ukrainienne ?
01:33 Alors bien sûr elle crée beaucoup d'incertitudes, elle crée une remontée des taux qui est très brutale et donc il va être très important pour nous d'envoyer le signal que la rentabilité que nous offrons sur nos contrats d'assurance vie épargne est capable d'accompagner cette hausse des taux.
01:49 Et c'est d'ailleurs ce que nous avons fait puisque nous avons fortement augmenté les taux de rendement sur nos contrats d'assurance vie de 66 points de base, ce qui évidemment est très bon pour nos clients et leur montre que nous avons la capacité à accompagner cette hausse des taux.
02:05 Ça veut dire aussi que vous allez renoncer à augmenter vos tarifs fort de ces bons résultats ?
02:10 Alors vous savez nous on est une entreprise qui a une raison d'être, qui l'a inscrite dans ses statuts et pour nous au-delà de la qualité de nos résultats financiers, de la solidité de notre entreprise et quand on est assuré chez CNP je crois qu'on peut être tout à fait rassuré sur la solidité de l'entreprise.
02:27 Mais ce qui compte pour nous c'est aussi d'être une entreprise utile. Et voyez par exemple lorsque on a vu cette inflation arriver on a pris une décision qui est un peu notre contribution sociétale, c'est de geler les tarifs de l'assurance emprunteur.
02:42 On a considéré que la hausse des taux d'intérêt renchérissait le taux du crédit et que comme l'accession à la propriété est quand même un des rêves de la plus grande partie de nos concitoyens, et bien comme on doit prendre une assurance emprunteur en même temps que son prêt, on a décidé de geler les tarifs pour apporter notre contribution à la pression que cette hausse des taux d'intérêt mettait sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
03:07 Bon alors l'inquiétude quand même, et celle de tout le secteur de l'assurance, ce sont les sinistres liés au changement climatique en très forte hausse. Comment fait-on quand on est à la tête d'une compagnie d'assurance pour faire face ?
03:20 Alors en fait, évidemment, cette hausse des risques extrêmes, si vous voulez, elle pose question. Notre profession est face à un certain nombre d'enjeux, le vieillissement de la population, la montée des risques climatiques, le risque cyber, qui finalement posent la question de comment est-ce qu'on invente des nouvelles façons de couvrir ces risques.
03:40 Puisque face à des risques extrêmes, on pourrait imaginer que, vous voyez, on monte les tarifs très fortement, qu'on ne les couvre plus. Donc ça c'est vraiment très important qu'on puisse maintenir un principe essentiel qui est un principe de mutualisation des risques.
03:55 Et ça pour nous, chez CNP Assurance, c'est très important. Vous voyez, par exemple, quand vous avez un risque aggravé de santé et que vous souscrivez une assurance emprunteur chez CNP Assurance, eh bien nous, on ne fait pas de surprime.
04:06 Parce qu'on considère qu'on a une grande mutualité d'assurés et qu'on peut être plus inclusif dans notre souscription. Je vous donne un exemple. Quelqu'un qui aurait été un ancien fumeur et qui a une angine de poitrine, eh bien on ne va pas pratiquer de surprime pour son assurance emprunteur.
04:24 Ça fait partie de notre raison d'être de couvrir le plus grand nombre.
04:28 Un petit mot aussi d'Orpea. Vous faites partie de ce groupement qui a décidé de reprendre ce groupe de maisons de retraite, évidemment sulfureux, aux côtés de la Caisse des dépôts, Maïf et MACSF. Pour quelle raison ?
04:43 En fait, vous savez, notre raison d'être, c'est vraiment de mettre notre puissance financière et notre expertise au service de deux grandes causes. Protéger le plus grand nombre et puis lutter contre le réchauffement climatique. C'est notre façon à nous d'agir pour une société inclusive et durable.
05:00 Là, dans le cadre d'Orpea, on est clairement dans le cadre d'une société plus inclusive. Comment on s'occupe de nos aînés dans les EHPAD ?
05:09 Et au fond, cette expertise, on l'utilise dans nos deux métiers qui sont celui d'assureur et celui d'investisseur. Donc là, on parle de notre métier d'investisseur.
05:20 Et pour nous, le plus important, ça a été de se forger une conviction sur notre capacité à trouver une équation économique dans laquelle on mettait des moyens suffisants pour pouvoir bien s'occuper de nos aînés.
05:33 Alors des moyens suffisants, c'est quoi ? C'est trouver la bonne combinatoire entre le taux d'encadrement des patients par des soignants, que ces soignants soient plutôt en CDI qu'en CDD, parce que sinon, il n'y a pas de relation humaine qui se crée avec les résidents.
05:48 Et puis, par ailleurs, qu'on ait suffisamment d'argent à investir pour pouvoir mettre en place tous les systèmes, par exemple de rail, de lève-personne, pour que les soignants ne se tuent pas la santé à s'occuper des résidents.
06:02 Et lorsque on a eu la conviction qu'il était possible de trouver les bons moyens et que ça pouvait être dans une équation économique raisonnable, et bien à ce moment-là, on a décidé de se joindre au groupement.
06:14 Mais on y a mis une condition, c'est qu'une fois qu'on avait trouvé la bonne équation économique, il était avec les moyens de bien s'occuper des gens, et bien on devait être dans la gouvernance pour être sûr que cette vision allait se mettre en place. C'est ce qu'on a fait.
06:27 Merci Stéphane Dedeyan, directeur général de CNP Assurance. Merci d'avoir été l'invité de l'écho ce soir sur France Info.
06:34 [Musique]

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