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Transcription
00:00Je crois que c'est le plus grand accord jamais signé, se félicite Donald Trump.
00:06Et on le comprend, parce que le président américain a montré une nouvelle fois ses talents en matière de l'art du deal.
00:13Alors, en clair, des taxes supplémentaires de 15% qui vont être prélevées par les Etats-Unis sur les produits provenant de l'Union Européenne,
00:20sauf sur certains produits comme par exemple l'aéronautique ou les spiritueux.
00:25L'Union Européenne est actuellement soumise à une taxe de 25% sur les voitures, ça s'améliore plutôt pour l'automobile.
00:33Ça reste à 50% sur l'acier et l'aluminium.
00:37A l'instant, François Bayrou déplore un jour sombre où l'Europe se résout à la soumission, a dit le Premier ministre français.
00:45Nous sommes avec Marc Toiti, économiste, conseiller économique pour Itoro.
00:50Bonjour Marc Toiti.
00:51Bonjour Stéphanie, bonjour à toutes et à tous.
00:53Alors, on va tenter d'y voir plus clair avec vous, parce qu'évidemment, les informations sont parvenues au fil de l'eau ce matin.
01:01Il y a cinq secteurs qui sont touchés, mais enfin, commençons par la big picture, puisqu'on va parler américain maintenant.
01:07L'Union Européenne et les Etats-Unis viennent clairement d'acter un changement structurel dans leur architecture commerciale,
01:15avec un avantage clair pour Washington.
01:18Ah ben clairement, c'est une belle arnaque pour les Européens.
01:21Alors, c'est vrai qu'on a compris maintenant la stratégie de Donald Trump.
01:24D'abord, il tape un grand coup, il nous menace de 30%.
01:26Finalement, il ramène à 15% et on présente ça comme une victoire pour nous.
01:30Maintenant, c'est évidemment un grand échec et ça montre également le peu de pouvoir de négociation qu'a l'Europe aujourd'hui.
01:36Je vous rappelle qu'il y a encore quelques jours, voire quelques heures, on disait on va sortir le bazooka contre les Américains,
01:41on va taxer les services financiers, les services informatiques.
01:44Puis finalement, rien et on accepte non seulement effectivement cette taxation supplémentaire,
01:49mais surtout effectivement d'acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques,
01:56également 600 milliards d'investissements aux Etats-Unis.
01:59Donc, c'est une grande victoire effectivement, on peut le dire, pour les Etats-Unis.
02:02Mais ça montre également que malheureusement, et ça on oublie de le dire,
02:05c'est que jusqu'à présent, c'était l'Europe qui avait tout à perdre.
02:07Puisque l'Europe dégageait des excédents commerciaux vis-à-vis des Américains,
02:11alors qu'eux avaient un déficit commercial d'à peu près 150 milliards au total avec les biens et services.
02:18Donc, c'était évidemment énorme, c'est donc l'avantage de l'Europe.
02:20Et maintenant, on va perdre évidemment cet avantage.
02:24Mais je pense que ça, le drame, c'est qu'on n'avait pas les moyens justement de faire face.
02:27Puisque si, admettons demain, on taxe tous les produits informatiques ou financiers,
02:32comme on n'en a pas ou très peu chez nous, évidemment, ça veut dire que c'est le consommateur européen qui va payer.
02:36Donc, c'est pourquoi on n'est pas rentré dans une guerre commerciale.
02:39On a accepté effectivement ce deal à l'américaine.
02:43Et ce qui est très inquiétant, c'est que derrière, on risque également de souffrir vis-à-vis également de la Chine.
02:48Peut-on en parler tout à l'heure.
02:49On va en parler, Marc Coati.

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