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00:00Je crois que c'est le plus grand accord jamais signé, se félicite Donald Trump.
00:09Et on le comprend, parce que le président américain a montré une nouvelle fois ses talents en matière de l'art du deal.
00:15Alors, en clair, des taxes supplémentaires de 15% qui vont être prélevées par les Etats-Unis sur les produits provenant de l'Union Européenne,
00:23sauf sur certains produits comme, par exemple, l'aéronautique ou les spiritueux.
00:28L'Union Européenne est actuellement soumise à une taxe de 25% sur les voitures.
00:32Ça, ça s'améliore plus tôt pour l'automobile.
00:35Ça reste à 50% sur l'acier et l'aluminium.
00:40À l'instant, François Bayrou déplore un jour sombre où l'Europe se résout à la soumission, a dit le Premier ministre français.
00:48Nous sommes avec Marc Toiti, économiste, conseiller économique pour Itoro.
00:52Bonjour Marc Toiti.
00:54Bonjour Stéphanie, bonjour à toutes et à tous.
00:56Alors, on va tenter d'y voir plus clair avec vous, parce qu'évidemment, les informations sont parvenues au fil de l'eau ce matin.
01:03Il y a cinq secteurs qui sont touchés, mais enfin, commençons par la big picture, puisqu'on va parler américain maintenant.
01:10L'Union Européenne et les Etats-Unis viennent clairement d'acter un changement structurel dans leur architecture commerciale,
01:17avec un avantage clair pour Washington.
01:20Clairement, c'est une belle arnaque pour les Européens.
01:24C'est vrai qu'on a compris maintenant la stratégie de Donald Trump.
01:26D'abord, il tape un grand coup, il nous menace de 30%.
01:29Finalement, il ramène à 15% et on présente ça comme une victoire pour nous.
01:32Maintenant, c'est évidemment un grand échec et ça montre également le peu de pouvoir de négociation qu'a l'Europe aujourd'hui.
01:39Je vous rappelle qu'il y a encore quelques jours, voire quelques heures,
01:41on disait on va sortir le bazooka contre les Américains, on va taxer les services financiers, les services informatiques.
01:47Puis finalement, rien.
01:48Et on accepte non seulement effectivement cette taxation supplémentaire,
01:51mais surtout effectivement d'acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques,
01:59également 600 milliards d'investissements aux Etats-Unis.
02:01Donc, c'est une grande victoire effectivement, on peut le dire, pour les Etats-Unis.
02:05Mais ça montre également que malheureusement, et ça on a oublié de le dire,
02:08c'est que jusqu'à présent, c'était l'Europe qui avait tout à perdre.
02:10Puisque l'Europe dégageait des excédents commerciaux vis-à-vis des Américains,
02:13alors qu'eux avaient un déficit commercial d'à peu près 150 milliards au total avec les biens et services.
02:20Donc, c'était évidemment énorme, c'est donc l'avantage de l'Europe.
02:23Et maintenant, on va perdre évidemment cet avantage.
02:26Mais je pense que ça, le drame, c'est qu'on n'avait pas les moyens justement de faire face.
02:30Puisque si, admettons demain, on taxe tous les produits informatiques ou financiers,
02:34comme on n'en a pas ou très peu chez nous, évidemment, ça veut dire que c'est le consommateur européen qui va payer.
02:39Donc, c'est pourquoi on n'est pas rentré dans une guerre commerciale.
02:41On a accepté effectivement ce deal à l'américaine.
02:46Et ce qui est très inquiétant, c'est que derrière, on risque également de souffrir vis-à-vis également de la Chine.
02:51Peut-être qu'on en parlera tout à l'heure.
02:51On va en parler, Marc Poitier.
02:53Mais clairement, pour bien comprendre les choses, jusqu'à présent, l'Union européenne était dans une logique multilatérale,
03:00régie par l'Organisation mondiale du commerce.
03:04Et là, c'est vrai que ça devient une négociation bilatérale et clairement sous pression.
03:09C'est Donald Trump qui a imposé son tempo.
03:12C'est sûr.
03:13Alors, Donald Trump avait prévenu pendant la campagne.
03:15En fait, c'est vrai qu'on n'a pas l'habitude d'avoir un président qui fait ce qu'il dit.
03:18Donc, c'est vrai que pour nous, les Français et les Européens, ce n'est pas habituel.
03:21Mais en tout cas, là, aux États-Unis, Donald Trump avait averti le monde entier qu'il allait faire ça.
03:25Il a été élu.
03:25Il le fait.
03:27Et donc, évidemment, les Chinois également sont concernés.
03:29On a vu les Anglais dernièrement.
03:30Donc, l'Union européenne également, qui avait le plus à perdre.
03:33Parce qu'on avait un très gros excédent commercial vis-à-vis des États-Unis.
03:36500 milliards d'euros, c'est ça, Marc Toiti, d'exportation ?
03:40Oui, au total.
03:42Mais on avait soit un excédent commercial, biens et services, de l'ordre de 150 milliards.
03:46Mais donc, réciproquement, les Américains avaient un déficit de 150 milliards vis-à-vis de l'Europe.
03:51Donc, c'était eux qui payaient, finalement.
03:53C'était le deal de Trump en disant, voilà, vous, vous bénéficiez de nos achats.
03:57Maintenant, on va devoir limiter, effectivement, ces exportations en introduisant, effectivement, ces droits de douane.
04:04Ce qu'il faut savoir, c'est que jusqu'à présent, on avait à peu près 4,8% de droits de douane, en moyenne.
04:10Donc là, on monte à 15%.
04:11Donc, c'est vrai que ce n'est pas à 30%, mais c'est quand même plus de 10% supplémentaires.
04:15L'Europe vaut les zéros.
04:17Exactement.
04:18Alors, sur certains produits, bien sûr, tout à fait.
04:19Parce que nous, on est évidemment dans les accords de l'OMC.
04:21Donc, normalement, on ne doit pas mettre de barrière douanière.
04:24Et ce qui est dramatique, c'est que ça sera la double peine.
04:27Puisque déjà, on va moins exporter vers les États-Unis.
04:29Et parallèlement, les Chinois vont plus exporter chez nous.
04:32Parce que comme, évidemment, ils vont avoir du mal à exporter vers les États-Unis,
04:35eh bien, ils vont être tentés.
04:36D'ailleurs, on le voit aujourd'hui, ils exportent de plus en plus chez nous.
04:39Et nous, on ne fait rien.
04:40On a les chiffres des derniers mois sur le commerce extérieur français, par exemple.
04:44On a généré 50 milliards d'euros de déficit commercial vis-à-vis de la Chine.
04:50Uniquement vis-à-vis de la Chine.
04:50Nous, les Français.
04:51Et donc, ça veut dire que comme on ne fait rien, comme on n'est pas de barrière douanière,
04:55on laisse les produits chinois entrer chez nous.
04:57Et nous, évidemment, on aura de plus en plus de mal à exporter vers les États-Unis.
05:00Donc, c'est vrai que c'est un jeu très dangereux.
05:02Donc, l'Europe, évidemment, sera le dindon de la farce.
05:04À la fin, oui, l'Europe dindon de la farce, c'est surtout peut-être les consommateurs,
05:09et notamment français, qui vont peut-être voir leur prix augmenter.
05:14Et l'économie qui n'est déjà pas en pleine forme.
05:16Enfin, quelles vont être les conséquences concrètes en fonction de...
05:20Alors, ça dépend des secteurs, évidemment.
05:21Mais enfin, c'est assez fâcheux.
05:23C'est une mauvaise nouvelle pour l'économie.
05:26Complètement.
05:26C'est sûr que si on regarde d'un point de vue, d'abord, ce qui va être concerné,
05:28ce sont nos exportations.
05:30Alors, c'est que les exportations de la France vers les États-Unis,
05:33c'est à peu près 7% de nos exportations.
05:36Donc, à peu près 2% du PIB français.
05:38Donc, c'est vrai que ce n'est pas dramatique.
05:39Sauf que comme on n'a pas de croissance aujourd'hui,
05:41voire on a même pris une quasi-récession,
05:43ce qui est en moins, notamment sur les exportations,
05:46ça va évidemment nous faire souffrir.
05:48Parallèlement, toutes nos entreprises exportatrices,
05:50je pense notamment dans le secteur agricole,
05:52évidemment, notamment dans le secteur des vins spiritueux, etc.,
05:55où là, ça va être encore plus compliqué.
05:57Alors, il y a une interrogation, n'est-ce pas, Marc Toiti, sur les vins ?
06:00On a du mal à savoir.
06:01Voilà, on n'est pas d'accord encore.
06:02Oui, c'est ça.
06:03On ne sait pas à quelle source on va être mangé.
06:05Donc, ça, ce n'est pas très bon.
06:06Ça veut dire que si on n'a pas réussi à se mettre d'accord,
06:08c'est-à-dire que peut-être qu'on va avoir quand même les 30% sur ce type de produit.
06:12Donc, ça crée évidemment de l'incertitude.
06:13Et donc, également, n'oublions pas,
06:15c'est que beaucoup d'entreprises européennes
06:17vont peut-être être incitées à aller produire directement aux Etats-Unis.
06:21Parallèlement, des entreprises américaines qui étaient ici
06:23vont peut-être être incitées à retourner aux Etats-Unis.
06:25D'autant que là-bas, on baisse les impôts,
06:27alors que chez nous, en France, nous, on est en train de les augmenter.
06:29On veut dire que c'est assez astucieux de la part de Donald Trump.
06:31En termes de souveraineté, il y est allé au forceps.
06:34Mais enfin, Marc Toiti, il y a aussi une inégalité entre les Etats européens,
06:40parce qu'on sent que l'Europe n'a pas parlé d'une voix.
06:42Là, les Français ne cachent même pas leur désarroi.
06:45François Bayrou parlait de soumission.
06:49Friedrich Merz, le chancelier allemand,
06:51lui, salue l'accord comme une victoire pour l'industrie allemande,
06:53notamment le secteur automobile,
06:54qui, lui, s'en sort plutôt mieux qu'avant.
06:56Donc, ça veut dire qu'on est vraiment en ordre dispersé.
07:00C'est clairement le problème de l'Union européenne,
07:02c'est que ce n'est pas une vraie union,
07:04je dirais notamment d'un point de vue tarifaire,
07:06au sein même de la zone euro, par exemple.
07:07C'est-à-dire qu'il y a une concurrence
07:09entre les différents pays de la zone euro,
07:11avec des pays qui ont baissé les impôts, par exemple,
07:13notamment, bien sûr, l'Irlande,
07:14mais également le Portugal, l'Italie, etc.
07:17Ils ont bien fait, d'ailleurs, de baisser les impôts.
07:18Alors que nous, les Français, on les augmente.
07:20Donc, évidemment, il y a une distorsion de concurrence
07:22entre les entreprises françaises
07:24qui pourraient être incitées à, justement, s'installer,
07:26pas forcément aux États-Unis, mais en Europe.
07:29Donc, c'est ça qui est très compliqué,
07:30c'est qu'on ne parle pas d'une seule voix.
07:32Et donc, c'est encore une fois un échec, malheureusement,
07:35de l'Union européenne,
07:36et donc, qui, malheureusement, n'arrive plus
07:38à nous protéger, entre guillemets.
07:39Ce qui, vraiment, est assez inquiétant,
07:42c'est le fait qu'on ne réagit pas vis-à-vis,
07:45là, on le voit, des États-Unis,
07:45mais également et surtout vis-à-vis de la Chine.
07:47Parce que n'oublions pas qu'aujourd'hui,
07:48le pays qui profite le plus du commerce mondial,
07:51c'était la Chine.
07:52La Chine a dégagé un excédent commercial
07:53de 1 200 milliards de dollars
07:56sur les 12 derniers mois.
07:57C'est un record historique.
07:58Je propose qu'on en parle dans quelques instants,
08:00parce que c'est extrêmement intéressant,
08:01justement, ce que vous nous dites sur la Chine.
08:03On en parle dans quelques instants,
08:05et n'hésitez pas, chers auditeurs,
08:06à venir réagir à ces droits de douane
08:09et à ce que nous raconte Marc Toiti,
08:1101, 80, 20, 39, 21.
08:13Stéphanie Demuru et vous,
08:14c'est jusqu'à 13h, effectivement.
08:16Stéphanie, que pensez-vous de l'accord
08:17sur les droits de douane
08:18entre l'Union européenne et les États-Unis ?
08:21Vous réagissez sur le standard de Europe 1,
08:2401, 80, 20, 39, 21.
08:27Appel non surtaxe.
08:27Europe 1, Stéphanie Demuru et vous.
08:31Jusqu'à 13h, une question que l'on vous pose ici à Europe 1.
08:35Que pensez-vous de l'accord sur les droits de douane
08:37entre l'Union européenne et les États-Unis ?
08:40Votre invitée Stéphanie Demuru, Marc Toiti.
08:43Et on continue, effectivement, à commenter ces droits de douane
08:46avec, avant de vous redonner la parole, Marc Toiti,
08:48c'est quelques réactions politiques pour Marine Le Pen.
08:51Cet accord est un fiasco politique, économique et moral.
08:54Le ministre français délégué, chargé de l'Europe pourtant,
08:56qui aurait peut-être été en mesure de défendre nos intérêts.
09:00Benjamin Haddad ne cache pas sa déception,
09:03une stabilité temporaire, mais qui reste déséquilibrée.
09:07Le ministre français délégué au commerce extérieur,
09:09Laurence Lamartin, qui appelle à un rééquilibrage,
09:12notamment dans les services.
09:14Marc Toiti, est-ce qu'on va pouvoir peut-être reprendre ?
09:18À les entendre, ces ministres, on va essayer de se battre peut-être
09:21pour revoir certaines choses, mais enfin, ça semble compromis.
09:26C'est ça qui est complètement lunaire.
09:28C'est-à-dire que là, on parle effectivement des dirigeants de la France
09:30qui sont donc dans l'Union européenne.
09:32Donc, peut-être qu'on a vu un peu à dire.
09:33Puis là, on découvre le poteau rose.
09:36Donc, ce n'est pas sérieux.
09:37Mais ça montre également le fait que, malheureusement,
09:39la voix de la France ne porte plus.
09:41Parce qu'effectivement, comme la France est le pays
09:43qui dérape le plus sur les déficits publics,
09:46sur les dettes publiques, on n'a plus notre mot à dire.
09:48On est le pays où il y a le plus de déficits publics
09:50aujourd'hui dans la zone euro.
09:51Donc, on n'est pas sérieux.
09:52Tous les pays de l'Union européenne ont tenu leurs engagements
09:55et nous, on ne les tient pas.
09:56Donc, évidemment, notre voix ne porte plus.
09:58Donc, c'est ça qui est très dangereux, j'ai envie de dire,
10:00pour la France.
10:02C'est que, déjà, l'Union européenne est affaiblie
10:04par rapport aux États-Unis.
10:05Mais au sein de l'Union européenne,
10:07la France, également, est affaiblie.
10:09Parce que là, c'est quand même assez incroyable
10:10de voir nos dirigeants dire
10:11« Oh, mais c'est une soumission, ce n'est pas normal. »
10:14J'avoue que ça m'a fait notre mot à dire.
10:16Donc, clairement, on est en étau pour...
10:18Parce que je crois que vous devez filer dans une minute.
10:20On est en étau entre la Chine, dont vous parliez,
10:24et les États-Unis.
10:24Voilà.
10:25Moi, je pense que c'est ça qui est paradoxal.
10:27Le plus grand danger, c'est la Chine.
10:29Parce qu'effectivement, aujourd'hui,
10:30les Américains, ils font des deals avec tout le monde.
10:33Vous avez compris qu'ils en ont assez, justement,
10:35d'acheter des biens à travers le monde.
10:37Ils veulent que, de nouveau, on reproduise aux États-Unis.
10:39Donc, ils mettent des droits d'ouane à tout le monde.
10:40Ça va également leur permettre de récupérer
10:42des recettes fiscales.
10:43Parce que les droits d'ouane, c'est également
10:44des recettes fiscales pour l'État américain.
10:47Par contre, nous, on ne fait rien.
10:49Comme les Chinois vont avoir du mal
10:50à exporter vers les États-Unis,
10:52et que, comme nous, les Européens,
10:53on laisse arriver ces produits chinois,
10:55souvent avec des normes
10:57qu'on interdit en France.
10:58C'est ce qui est fou, notamment dans le secteur agricole.
11:01On impose certaines normes
11:03à nos agriculteurs.
11:04Et par contre, on accepte des produits de l'étranger
11:06qui ne respectent pas ces normes.
11:07Donc, c'est complètement, je dirais, kafkaïen,
11:10complètement fou.
11:10Et donc, ce qui est dangereux,
11:11c'est que, comme les Chinois vont avoir du mal
11:13à exporter vers les États-Unis,
11:14ils vont essayer de trouver de nouveaux marchés,
11:17notamment, effectivement, chez nous.
11:19Et donc, nous allons avoir la double peine.
11:21Notamment, on va moins exporter vers les États-Unis,
11:23mais on va également plus importer
11:25depuis la Chine.
11:26Donc, voilà, malheureusement, c'est triste à dire.
11:28Mais, encore une fois,
11:29ça n'est pas tombé du ciel.
11:30C'est-à-dire que ça n'est pas arrivé
11:31du jour au lendemain.
11:32Ça fait des années que, malheureusement,
11:33notamment nous, les Français,
11:35on a trop de taxes,
11:36on n'a pas assez investi,
11:37on n'a pas assez innové,
11:38on a trop de dépenses publiques
11:39qui ne sont pas efficaces.
11:41Et donc, nous payons aujourd'hui,
11:42encore une fois,
11:43les erreurs de nos dirigeants
11:44depuis des années.
11:45Et voilà, la facture est en train d'arriver.
11:47Et malheureusement, comme souvent,
11:48c'est les Français,
11:49les entreprises, les PME,
11:51la classe moyenne
11:51qui va payer, malheureusement.
11:53Oui, les petites entreprises, notamment.
11:54Merci, Marc Toiti,
11:55économiste, conseiller économique,
11:57pour Itoro.
11:58Merci d'avoir été avec nous en direct
12:00sur Europe 1.
12:01Et ça réagit évidemment au standard.
12:02C'est un sujet qui concerne
12:04tous les Français.
12:06Nous sommes avec Olivier.
12:07Bonjour Olivier.
12:09Bonjour Stéphanie.
12:10Bonjour, vous nous appelez d'où ?
12:11De Béziers, dans les roues.
12:13De Béziers, très bien.
12:14La ville de Robert Ménard.
12:18Vous faites quoi dans la vie, déjà, Olivier ?
12:20Alors moi, je suis technicien
12:21dans l'environnement.
12:22Oui.
12:23Vous vous sentez concerné
12:25par ces nouvelles, ce matin,
12:26de droits de douane ?
12:28Quel est votre regard ?
12:30Bien entendu, je me sens concerné
12:31parce que nous sommes tous concernés.
12:34Disons qu'on a une activité économique
12:35qui est déjà extrêmement basse.
12:37Le fait de ne plus pouvoir exporter
12:39aux Etats-Unis,
12:40vu les droits de douane,
12:42je pense que l'économie française
12:43va encore en bâtir.
12:44Et de fait, je crains que derrière,
12:46ce soit les Français
12:47qui payent l'addition
12:47parce que les prix vont devoir
12:49très certainement augmenter
12:50pour que les gens puissent
12:51récupérer de l'argent
12:52à défaut d'exportation.
12:53Donc, de facto,
12:54ce sera nous
12:54qui allons devoir payer plus cher
12:56les produits internes européens
12:58pour pouvoir
12:58que les entreprises
12:59subviennent à leurs besoins.
13:01Moi, ce qui m'inquiète grandement,
13:01si vous préférez,
13:02c'est que, d'une part,
13:03j'ai du mal à concevoir
13:04pourquoi Mme von der Leyen,
13:06qui n'a pas de titre officiel
13:07et déjà va représenter
13:08les Français
13:09qui font partie de l'Europe
13:10aux Etats-Unis.
13:11Moi, ça me sidère.
13:12Très sincèrement,
13:13je suis très choqué.
13:14Et ensuite,
13:16je constate surtout
13:17que depuis cette Europe-là,
13:20d'une part,
13:20la France n'a plus beau au chapitre.
13:22Bon, M. Toiti,
13:22il a très bien expliqué avant pourquoi.
13:24Et c'est surtout
13:24qu'on avait malgré tout
13:25avant une puissance économique.
13:27Et Trump, à l'époque,
13:28disait bien qu'il avait peur
13:29de l'automobile européenne,
13:30de l'automobile française
13:31et allemande.
13:32À l'heure actuelle,
13:32avec leur idéologie électrique,
13:35on s'aperçoit
13:36que tout est parti à volo
13:38et que maintenant,
13:38on ne fait plus peur à personne.
13:39Ah oui, oui.
13:40Et ça, ils ont détruit,
13:41je crois que le secteur
13:42ne démentira pas.
13:44Ils sont en train
13:45de détruire le secteur automobile,
13:47clairement.
13:47Voilà, donc moi,
13:49je dis qu'à l'heure actuelle,
13:50vu les politiques
13:51qui ont été menées à l'époque,
13:52on ne produit plus chez nous.
13:54On est, je veux dire,
13:55dans une crise économique
13:57qui a été très bien expliquée avant,
13:59monstrueuse.
14:00Qui va payer l'addition ?
14:01Et c'est nous.
14:02Voilà.
14:03Et là,
14:03on est très très mal parti
14:05parce que,
14:06j'ai vu en plus
14:07qu'il y avait un programme
14:08d'investissement aux Etats-Unis
14:09de 600 milliards,
14:10je crois,
14:10de tête sur trois ans
14:11et dans les 750 milliards
14:13d'achats d'énergie,
14:14si je ne dis pas de bêtises.
14:15Absolument, absolument.
14:16Bon, je suis désolé,
14:18en France,
14:18on avait tout ce qu'il fallait
14:19à l'époque.
14:20Eh oui.
14:21Voilà, l'énergie,
14:21le nucléaire,
14:22on avait tout ce qu'il fallait.
14:23Bon, on s'est mis à construire
14:25des machines avant
14:25et les panneaux solaires.
14:27Bon, je trouve ça
14:28très dommage,
14:29mais on avait tout avant.
14:31Et ensuite,
14:32on a voulu être,
14:33enfin, alors,
14:33les dirigeants ont voulu
14:34nous dissoudre
14:35dans cette Europe.
14:35Maintenant,
14:36on est pris
14:36dans cette réflexion européenne,
14:39alors qu'avant,
14:39on avait cette identité
14:40qui nous permettait
14:41d'être chez nous,
14:42de pouvoir consommer chez nous.
14:44Et là,
14:45je suis très, très inquiet
14:46parce que je me dis,
14:47où est-ce qu'on va ?
14:47On est déjà
14:48dans une panade monstrueuse
14:49et même,
14:51ça va être pire
14:51avec ces accords de noine.
14:52Donc là,
14:53certainement,
14:53oui,
14:53je suis très, très, très inquiet.
14:54Et ce qui est frappant,
14:55on le commentait
14:56avec Marc Toiti,
14:57moi, j'avoue que
14:57quand je vois
14:58les réactions
14:59des ministres français
15:00délégués chargés
15:01de l'Europe
15:02pour Benjamin Haddad,
15:04Commerce extérieur,
15:05Laurent Saint-Martin,
15:05qui ont l'air,
15:06en effet,
15:07de regretter cet accord
15:09comme si,
15:10dans le fond,
15:10il n'avait joué
15:12absolument aucun rôle
15:13dans ces négociations.
15:14François Bayrou
15:15qui parle de soumission,
15:16c'est quand même
15:16assez étonnant.
15:18C'est même,
15:19comment dire,
15:20dérangeant,
15:20si vous préférez.
15:22Bon, je note
15:22le fait que M. Bayrou
15:23trouve cette soumission
15:24insupportable.
15:25Bon, il y participe
15:26un petit peu,
15:26il est Premier ministre
15:27de la France,
15:27c'est lui qui donne
15:27le gouvernement
15:28et donc les ministres
15:29qui sont allés négocier
15:31à l'Europe.
15:31Mais après,
15:31moi, ça ne m'étonne pas.
15:33Le programme de Macron
15:34depuis des années,
15:35ça a été la déconstruction
15:36de la France
15:36et de l'identité
15:37de la France
15:37pour s'intégrer
15:38à l'Europe
15:38avec son ami
15:39Van der Leyen.
15:40Donc forcément,
15:41on arrive à un moment
15:41où les ministres
15:42macroniens
15:43ne peuvent pas critiquer
15:44le projet qui mène
15:45depuis plusieurs années.
15:46Maintenant,
15:47une fois de plus,
15:48les gens doivent
15:48ouvrir les yeux,
15:49je le pense.
15:50Après, chacun fait son idée.
15:51Les pro-groupéens,
15:52moi, je veux dire,
15:52je n'ai rien contre eux.
15:53Tout le monde peut penser
15:53ce qu'il veut.
15:54Moi, je constate juste
15:55que ce sont les Français,
15:56que ce sont tous ceux
15:57qui bossent,
15:58qui se lèvent le matin,
15:59comme vous et moi,
16:00qui, chaque jour,
16:01font de leur mieux
16:02pour s'intégrer
16:04et parce que je pense
16:05qu'il y a des étrangers
16:05qui sont venus en France.
16:06Je veux dire,
16:07il n'y a pas de carc
16:07en particulier,
16:08mais tous ceux
16:09qui veulent participer
16:10à l'effort collectif
16:11vont devoir être mis
16:12encore plus à contribution
16:13pour pallier
16:15à cette catastrophe.
16:17Je veux dire,
16:17sans tergiverser,
16:19je veux dire,
16:19les grosses fortunes françaises
16:20peuvent facilement partir.
16:22Nous,
16:23on est là
16:24et on va assumer.
16:24Je ne crois pas
16:25que Bernard Arnault
16:26soit très content
16:26ce matin de ses accords,
16:28même si les grands patrons
16:30préféraient un accord
16:31plutôt qu'une instabilité.
16:32ce sont beaucoup
16:34les petites entreprises
16:35notamment
16:36qui vont trinquer.
16:38C'est vrai
16:38que ça interroge aujourd'hui.
16:40On comprend
16:41votre inquiétude.
16:42Merci Olivier
16:43d'avoir été
16:44sur l'antenne d'Europe 1
16:46avec nous.
16:46On va prendre
16:47une autre auditrice.
16:48Claire ?
16:49Bonjour Claire.
16:50Bonjour.
16:51Bonjour,
16:51vous nous appelez d'où ?
16:53Je vous appelle
16:54de Gironde.
16:55De Gironde.
16:56De la chance.
16:57Il fait beau en Gironde,
16:58non, aujourd'hui ?
16:59Ce matin,
16:59il fait beau, oui.
17:00Bon.
17:01Qu'est-ce que vous faites
17:02dans la vie, Claire ?
17:02Alors, je suis retraitée
17:05depuis une dizaine d'années.
17:07Donc, vous observez
17:08quand même
17:09la vie économique
17:10avec attention.
17:11J'ai plus de temps
17:12pour observer
17:13la vie sociale,
17:15économique
17:15et politique.
17:17Et quand j'entends
17:18qu'on a délégué
17:19Mme van der Leyen
17:20pour elle signer
17:22des accords
17:22au nom de l'Europe,
17:23je suis tombée
17:24à la renverse
17:24parce qu'il y a
17:26plusieurs points.
17:27Déjà,
17:27on va nous envoyer
17:29du gaz
17:30de schiste
17:30des États-Unis
17:32alors qu'on veut
17:33une énergie propre.
17:36Cherchez l'erreur.
17:38Donc,
17:39on a interdit
17:40aux Néerlandais
17:42de continuer
17:43d'exploiter
17:43leur gaz
17:44qui était
17:44en face
17:45de chez eux
17:46et on va importer
17:48du gaz de schiste
17:49des États-Unis.
17:50Alors, pour moi,
17:50on marche complètement
17:51sur la tête.
17:52On nous annonce
17:53sur le gaz naturel
17:54un accord
17:55en effet
17:55gaz naturel
17:57liquéfié
17:57américain
17:58pour un montant
18:00environ de 750 milliards
18:01de dollars
18:02précisément.
18:03Mais c'est vrai
18:04qu'on peut s'interroger.
18:05On a vu d'ailleurs,
18:06je ne sais pas
18:07si vous avez vu
18:08les images
18:08de cette
18:09Mursula van der Leyen
18:11un petit peu
18:12différente,
18:13un petit peu assise
18:14comme une petite fille
18:15en face d'un
18:16Donald Trump
18:17assez satisfait
18:18et puis il peut
18:18se féliciter
18:19effectivement
18:19parce qu'il a fait
18:21un beau hold-up.
18:22Donald Trump
18:22il défend les intérêts
18:23de son pays
18:23après tout
18:24on ne peut pas
18:25lui en vouloir.
18:26Voilà, c'est ce que
18:26j'allais vous dire
18:27parce que tout le monde
18:28critique M. Trump.
18:30Moi, je ne sais pas
18:31si j'aurais voté pour lui
18:32si j'avais été aux États-Unis
18:33mais au moins, lui,
18:34il défend son pays.
18:35Il défend son pays,
18:37il défend sa population
18:38alors que chez nous,
18:41personne ne défend rien
18:42à part quelques associations
18:44comme Contribuables Associés
18:46dont je fais partie
18:47pour défendre un peu
18:49notre mode de vie
18:51étant donné qu'on est
18:52assommé par les impôts
18:54et par les folles dépenses
18:57de l'État
18:57mais voilà,
18:59les Américains sont défendus
19:01par leur président
19:02et pas nous.
19:02Oui, vous faites partie
19:04de l'association
19:05Contribuables Associés
19:07justement, Claire,
19:08est-ce que vous avez peur
19:09aussi qu'au final
19:11ce soit les Français
19:12qui payent
19:12et qui mettent la main
19:13à la poche ?
19:15Alors, de toute façon,
19:17on est là
19:18à la poche
19:18depuis des années
19:19parce que ça fait des années
19:20que je suis
19:21chez Contribuables Associés
19:22et donc,
19:24j'ai la chance
19:25ou la malchance
19:26de voir les anomalies
19:28relevées par les uns
19:29et les autres.
19:29Vraiment,
19:31j'engage les gens
19:32à aller voir un peu
19:34ce qui se passe
19:34de ce côté-là
19:35parce qu'on sort
19:36des histoires.
19:38Dans une entreprise,
19:40les gens seraient licenciés,
19:42c'est l'État,
19:42ils continuent
19:43d'avoir leur rang de situation.
19:46Donc, rien que ça,
19:47ce n'est pas normal.
19:48Merci beaucoup, Claire,
19:49de nous avoir apporté
19:50votre réaction
19:51avec ces droits de douane
19:53et l'accord conclu
19:54après une rencontre
19:56entre le président américain
19:57et la présidente
19:58de la Commission européenne.
20:00Ça vise à éviter
20:01une guerre commerciale imminente
20:02mais enfin bon,
20:03droit de douane,
20:0415% sur les produits européens
20:06exportés vers les États-Unis.
20:07Merci beaucoup à vous, Claire
20:08et excellente journée
20:09à vous en Gironde.
20:10Merci également.
20:12Stéphanie,
20:13au revoir, Claire.
20:14Stéphanie Demuru
20:15et vous continue
20:16jusqu'à 13h.
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