00:00Justement, vous m'avez apporté la transition mon cher Louis Ossalter, il y a un homme en tout cas qui pâtit certainement de ses divisions, c'est François Bayrou, alors moi je vois, je ne sais pas si vous remarquez la montée des colères ici ou là, les différents mouvements de grogne, les mobilisations sur les réseaux sociaux, alors on se dit c'est peut-être isolé, mais enfin ça commence souvent comme ça, il y a une mobilisation qui s'appelle le 10 septembre,
00:28ce sont des français, des citoyens, il y a le mouvement des gueux, il y a le mouvement Nicolas qui paye, est-ce que François Bayrou risque d'avoir une rentrée extrêmement explosive ?
00:39Écoutez, moi je pense que les français se disent une chose assez clairement, ils se disent, bon ben voilà la situation financière est catastrophique, c'est la faute de l'exécutif et on veut nous faire payer nous, voilà ce que pensent les français.
00:52Et ça, c'est très très très mal perçu, personne n'est d'accord avec ce budget.
00:59Il y a deux mots que monsieur Bayrou n'a pas prononcé, on en a beaucoup parlé, il y a le mot immigration, il y a le mot bureaucratie, et il y a le mot dépense de l'état.
01:07Là-dessus il n'a rassuré personne, il n'a rassuré personne, il n'a pas dit on va nous-mêmes commencer par montrer l'exemple, il n'a pas utilisé ces formules.
01:15On a parlé un petit peu du train de vie de l'état, mais c'est le non-replacement d'un fonctionnaire sur trois partenaires de retraite, c'est tenté que ça arrive.
01:21Oui, c'est tenté que ça arrive, et puis 3 000 suppressions de postes de fonctionnaire.
01:25Là vraiment c'est juste histoire de dire je donne une petite chose, mais enfin c'est pas le...
01:30Non je pense que ça a été effectivement très mal perçu.
01:34Quant à l'année blanche, l'année blanche ça pèse aussi pour les Français, puisque les retraites ne sont plus indexées, les impôts augmentent, donc il y a des indexations, et ça c'est très mal perçu.
01:47Écoutez ce qu'en pense Pierre Jouvet, secrétaire général du parti socialiste, il était l'invité de Sud Radio-Smet.
01:53Si c'était un étudiant, on dirait à François Bayrou que sa copie est hors sol, qu'il est hors sujet, et qu'elle mérite un 0 sur 20.
01:59Rien n'est à garder dans ce budget. Rien.
02:01Quand on construit un budget, et quand on se veut être à la hauteur, on doit poncer les recettes et les dépenses,
02:08et pas simplement expliquer aux Français qui travaillent qu'on va les ponctionner et qu'on va faire un budget de purge.
02:14Ce budget est un budget de purge qui va casser la croissance.
02:19Bon, M. Jouvet qui est évidemment parti socialiste, il ne fallait peut-être pas en attendre autre chose,
02:27mais enfin c'est vrai que c'est l'avis partagé aussi des sept syndicats qui ont bloqué les concertations que souhaitait François Bayrou,
02:34et même du patronat qui au début, je parle sous votre contrôle, avait plutôt bien accueilli ce budget,
02:39qui finalement commence un petit peu à grincer les dents.
02:41Il y a quelque chose qui n'est pas clair sur le débat qui a le fait le plus parlé sur le moment,
02:48qui est la suppression de deux jours fériés.
02:49Les modalités ne sont pas claires, on ne sait pas déjà si on parle vraiment de deux jours fériés,
02:53ou s'il faut travailler deux jours de plus sur l'année, c'est-à-dire 14 heures de plus pour les Français qui sont aux 35 heures,
03:00gratuitement, c'est-à-dire que vous mettez à travailler, vous avez des journées qui sont payées,
03:04vous ne les travaillez pas, mais vous mettez à les travailler,
03:06et à cela s'est ajouté l'idée émise par le gouvernement d'une contribution des entreprises,
03:11sur le principe qu'il voudrait que, puisque les travailleurs vont travailler deux jours de plus pour les entreprises,
03:16les entreprises aussi vont aller verser leur écho.
03:18Et là, évidemment, tout de suite, le patronat n'a pas aimé cette possibilité.
03:22Donc, c'est vrai que, du coup, là, on complète l'éventail des mécontents.
03:26En effet, les colères viennent de partout.
03:30Alors, je pense que François Bayrou comptait aussi, en présentant ce budget le 15 juillet,
03:33sur l'été, pour laisser digérer la pilule, mais la rentrée sera évidemment exclusive.
03:38Là, il a essayé de lancer des concertations, il a essayé de faire le coup du conclave,
03:42mais il ne se passera rien en nous.
03:44Donc, c'est rendez-vous à la rentrée.
03:45Vous sentez une censure, vous, Vincent Roy, à la rentrée ?
03:48Parce que je ne suis pas certaine que le RN ait tant que ça intérêt à censurer.
03:53Il vaut mieux, peut-être, François Bayrou se prendre le mur.
03:56Je pense qu'il n'a pas totalement intérêt à censurer.
03:58Mais enfin, si le RN censure, comme LFI va censurer, etc., avec le Parti Socialiste aussi,
04:04M. Bayrou tombe.
04:06Oui, mais est-ce que le RN a intérêt à censurer ?
04:09Ça dépend si c'est du court terme ou du long terme.
04:10À court terme, oui, parce qu'objectivement, pour la moyenne des électeurs du RN,
04:16ce sera un budget où ils vont souffrir, mais comme tout le monde va souffrir d'ailleurs.
04:20Mais pour des classes moyennes, travailleuses, classes populaires qui ont un travail,
04:24qui n'arrivent pas à s'en sortir, cet effort, il va aussi être porté par eux.
04:27Donc, si Marine Le Pen veut tenir un discours d'immédiateté en disant
04:31« Tout ça est parfaitement inacceptable », c'est ce qu'elle a fait l'an dernier avec Michel Barnier,
04:35ou parce qu'il n'avait pas lâché sur le remboursement des médicaments
04:38ou l'indexation des retraites, je ne sais plus.
04:41Elle avait censuré, en tout cas, c'était le motif qu'elle avait donné.
04:44Elle ne pourra pas se présenter.
04:45Donc, elle pourrait... Alors voilà, il y a ça qui change aussi.
04:49Sur le long terme, c'est plus compliqué.
04:50Si François Bayrou fait effectivement sa purge, pour reprendre le mot de Pierre Jouvet,
04:54ça redresse quand même quelque peu l'équilibre des finances publiques
04:57en vue de la présidentielle de 2027.
05:00Ça veut dire quoi pour celui ou celle qui arrive au pouvoir en 2027 ?
05:02Ça veut dire qu'on n'est plus à 5,4% de déficit,
05:05qu'on est peut-être à 4 ou qu'on est revenu à 3, sait-on jamais,
05:08et que donc il y aura plus de marge de manœuvre pour la future personne qui arrivera au pouvoir.
05:13Donc, vous voyez, c'est plus compliqué que ça.
05:15Les forces politiques, et notamment les candidats à la présidentielle,
05:18vont devoir faire un raisonnement entre le court terme et le long terme.
05:20À court terme, oui, ce budget va être impopulaire, le censuré va être populaire.
05:23À plus long terme, redresser un peu les finances du pays
05:26avant que s'installe forcément une alternance, en tout cas un nouveau pouvoir,
05:31peut-être que certains devraient y réfléchir à deux fois.
05:33Encore une fois, c'est un arbitrage à faire.
05:34De toute façon, quand on a le sens des responsabilités,
05:37et pas uniquement le sens politique, il faut à mon avis ne pas censurer.
05:42Pour le bien de la France, il faut ne pas censurer.
05:44Le bien de la France passe parfois en second lieu, mon cher Vincent Roi.
05:48Malheureusement.
05:49Alors, restez avec nous.
05:50Justement, vous parlez des fonctionnaires.
05:53Aujourd'hui, une étude de l'INSEE est sortie,
05:54et on connaît à peu près le salaire de ces fonctionnaires.
05:57On en discutera tout à l'heure, dans quelques instants.