Le parquet rouvre une enquête sur la mort de Krisztina Rady : la justice a-t-elle été trop clémente envers Bertrand Cantat ?

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00:00Messieurs, je voulais vous faire réagir à cette réouverture de l'enquête sur, vous savez, Bertrand Cantat,

00:07l'enquête sur la mort de son ex-épouse Christiana Radhi, qui s'était suicidée en 2010 alors que le chanteur était dans sa cellule.

00:15Et Raphaël Steinville, vous parliez justement de ses relais médiatiques.

00:19C'est vrai que, je ne sais pas si vous avez vu ce documentaire qui a été à l'origine de la réouverture,

00:24mais Bertrand Cantat, longtemps, a bénéficié d'une forme d'omerta, d'une bienveillance du monde culturel français.

00:32Alors, il faut être juste aussi l'omerta du groupe, l'omerta même de l'ex-épouse, qui était certainement sous emprise.

00:39On le comprend un peu dans le documentaire, mais c'est vrai qu'il y a ça aussi.

00:44Il y a un petit peu de tabou en France, l'artiste un peu militant, très protégé.

00:49Il a bénéficié de cela, Bertrand Cantat, clairement.

00:51Oui, il a bénéficié de cela, mais moi, je n'ai pas vu le documentaire,

00:56mais un certain nombre de personnes qui ont pu le voir me décrivent un certain nombre de propos extrêmement troublants

01:03de son ex-femme qui appelait au secours, qui était véritablement sous emprise.

01:09Ce qui est assez sidérant dans cette affaire, c'est de voir que finalement, la justice, en l'occurrence,

01:14n'a pas cru bon d'investir aussi loin qu'il n'aurait été nécessaire pour essayer de comprendre

01:22comment cette femme en était venue à se suicider.

01:26C'était, je pense, des appels au secours répétés, qui n'ont pas été entendus,

01:30parce qu'on ne voulait pas voir.

01:31Il y avait une sorte de cécité, d'aveuglement, parce que c'était Bertrand Cantat.

01:36Et puis, il a eu un laxisme judiciaire hallucinant.

01:40Moi, j'étais un peu jeune à l'époque, mais en regardant ce documentaire,

01:43notamment, je n'étais pas du tout au courant qu'il avait été condamné à 8 ans de prison

01:47pour le meurtre de Marie Trintinon, ce qui, honnêtement, 8 ans en tant que tel,

01:51ça me paraît extrêmement peu par rapport à la violence du crime commis.

01:55Et surtout, il a été condamné en 2004 à 8 ans.

01:57En 2007, il était déjà en liberté conditionnelle.

02:00Et en 2010, il était libre.

02:01Donc, il a fait, on va dire, 6 ans au grand maximum sur une peine de 8 qui me paraissait déjà inférieure.

02:06Donc, dans tout ce chemin, il a bénéficié d'un laxisme judiciaire,

02:11d'une incontence, d'une omerta culturelle et médiatique,

02:16qui, ensuite, s'est totalement retourné contre lui, à sa sortie de prison,

02:19par un réflexe de vouloir expier sa propre faute.

02:22Tout ce milieu s'est montré extrêmement dur contre lui après sa sortie,

02:26quand il avait purgé sa peine, et donc a chassé ses moindres faits et gestes,

02:30a interdit le fait qu'il puisse faire des concerts.

02:32Et donc, c'est drôle, ce milieu qui était totalement favorable à cet homme-là,

02:36qui a incarné un petit peu le rebelle de gauche,

02:40s'est totalement retourné contre lui, une fois qu'il est sorti de prison,

02:42pour finalement s'excuser de ne pas avoir été assez dur avec lui au moment des faits.

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