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Budget 2026 : 5 milliards d'euros d'économies pour la santé. Les pistes ? Le doublement - de 50 à 100 euros par an et par assuré - du plafond annuel des franchises médicales, les arrêts maladie, François Bayrou entend « mettre fin à la dérive », ciblé également le régime des patients en affection de longue durée. Yannick Neuder, Ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Stéphane Carpentier du 23 juillet 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:027h46, soyez tous les bienvenus. L'invité de RTL Matin en direct et en studio est ministre, ministre en charge de la santé et de l'accès aux soins.
00:11Bonjour à vous Yannick Noderre.
00:13Bonjour.
00:13Merci d'être là. On va parler ensemble d'économie, de canicules, de noyades, d'arrêt maladie, de la loi Duplon, des pharmaciens en colère.
00:20Je voudrais d'abord vous entendre sur votre collègue, s'il vous plaît Yannick Noderre, Rachida Dati, qui est renvoyée devant le tribunal correctionnel.
00:27Elle est soupçonnée de corruption de trafic d'influence en lien avec l'ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.
00:33Elle n'a pas du tout l'intention de démissionner. Vous validez ça, vous ?
00:37Moi, je crois qu'il y a une instruction de justice en cours, donc moi, je ne vais pas commenter les instructions de justice en cours.
00:44Après, je crois que Rachida Dati est une personnalité particulièrement aimée des Français et qui ferait probablement un bon maire de Paris.
00:52Oui, vous ne vous commentez pas les décisions de justice. Elle, elle se permet de critiquer les magistrats, de dire qu'il y a un problème avec la justice.
00:58En fait, normalement, un politique, il ne doit pas critiquer justement les décisions de justice, non ?
01:03Chacun a son appréciation sur le sujet. Moi, en tout cas, je ne commande pas les décisions de justice.
01:08Voilà, on en reste là-dessus. On va parler donc de la santé de votre secteur.
01:11Je voudrais d'abord que vous expliquez aux auditeurs, Yannick Noderre, s'il vous plaît,
01:14qui font comme l'ensemble des Français, quand ils sont interrogés, de la santé de leur priorité.
01:20Santé, pouvoir d'achat, ça se partage les deux premières places lors des enquêtes.
01:23Donc, la santé de leur priorité. Et aujourd'hui, on leur dit, on va faire, dans le cadre du budget 2026,
01:285 milliards d'euros d'économies dans ce secteur. Comment leur expliquer ça ?
01:33Alors, peut-être que je ne veux pas polémiquer sur les chiffres, mais ce n'est pas 5 milliards d'économies,
01:39c'est 5 milliards de budget supplémentaire par rapport à l'an passé. C'est ça que...
01:45Comment vous l'inversez, Lisbonne ?
01:46Non, mais je ne vous l'inverse pas, c'est l'évolution naturelle. C'est-à-dire que spontanément,
01:50les dépenses de santé augmentent de 10 milliards. Donc, si, entre guillemets, il n'y a pas de mesure,
01:54l'année prochaine, le budget de la santé sera 10 milliards supplémentaires.
01:58Et là, en fait, il y a une frénation de la dépense, puisque l'objectif, ce sera bien de l'argent en plus,
02:03ça sera 5 milliards, mais pas 10. Donc, ce n'est pas tout à fait pareil.
02:07Il y a un sujet prioritaire, ce sont les arrêts maladie. On en parle tout le temps, en hausse, ces dernières années.
02:12Pas toujours justifié pour 50% d'entre eux. C'est ce que disait, si je ne me trompe pas, François Bayrou l'autre jour.
02:18Il ne disait pas exactement ça. Il disait qu'au bout de 18 mois, dans 50% des cas, l'arrêt de travail était plus justifié.
02:24Voilà. Est-ce que les Français abusent ?
02:26Je dirais que, moi, je suis surpris, et je crois qu'on l'a tous entendu, c'est que quand il y a un sujet, un conflit, un problème,
02:34j'ai entendu souvent cette petite phrase, je l'ai entendu comme élu, et je l'ai entendu surtout comme médecin.
02:40Bon, puisque c'est comme ça, je vais me mettre en arrêt de travail.
02:44Et là, je pense qu'on a un petit problème de rapport au travail.
02:48C'est-à-dire que, si vous avez une situation, que ce soit une maladie, un conflit, tout un tas de choses,
02:53vous allez voir votre médecin, et en fonction de la situation que vous lui décrivez,
02:57il jugera si votre état de santé est compatible ou pas avec le maintien au travail.
03:01Donc, peut-être redire que ce n'est pas le patient, le Français, qui décide de se mettre en arrêt de travail,
03:08mais c'est bien une prescription médicale, après un examen clinique,
03:11qui va décider si vous êtes apte au travail ou pas.
03:13Mais je crois que, d'une façon générale, la problématique des arrêts de travail,
03:17qui sont significatifs, puisque c'est plus de 17 milliards d'euros,
03:20qui ont augmenté de plus de 6%,
03:22eh bien, c'est l'affaire de tous.
03:23C'est l'affaire de responsabilisation de chacun, des salariés potentiels,
03:28des prescripteurs, donc du monde médical, et puis des entreprises,
03:31parce qu'il n'est pas normal non plus, il y a tout le côté santé au travail,
03:35qu'à entreprises identiques, il y ait des taux d'absentéisme
03:38qui peuvent aller du simple au double, en fonction des secteurs.
03:40Donc, je pense que la qualité de vie au travail est extrêmement aussi importante.
03:44Ça veut dire, si je vous écoute, que les médecins généralistes, par exemple,
03:46qui sont trop généreux, qu'il faut leur taper un peu sur les doigts ?
03:50Disons que je pense qu'il y a une prise de conscience collective,
03:52c'est-à-dire que c'est compliqué quand un patient vient vous voir pour un mal de dos,
03:57une lombalgie, tant que vous n'avez pas un certain nombre d'examens complémentaires,
04:01de savoir s'il y a réellement un risque ou pas.
04:03C'est naturellement extrêmement difficile d'évaluer le risque de tout le burn-out,
04:09parce que c'est une sensation, c'est un état d'être,
04:13donc c'est très difficile.
04:14Donc, je crois que c'est multifactoriel,
04:16il y a des choses qui sont plus facilement contrôlables que d'autres ou pas.
04:19Et puis, je pense qu'on a aussi un souci au niveau du contrôle de l'assurance maladie,
04:24que je pense qu'on manque de médecins aussi dans les assurances maladies
04:27pour peut-être faire davantage de contrôles.
04:29Mais vraiment, je pense que chacun doit être responsable.
04:32On tient tous à notre système de santé.
04:34Je crois que si on continue sur la pente sur laquelle nous sommes,
04:37on va se retrouver vers l'insolvabilité de notre système de santé vers 2027,
04:41la possibilité de rembourser les médicaments, les retraites.
04:45Donc, je pense qu'au système de santé, il faut en prendre soin.
04:47Donc, on ne demande pas des arrêts de travail quand c'est injustifié,
04:51que c'est pour un problème de conflit au travail.
04:53Quand on est médecin, on essaye effectivement de ne pas être trop avenant
04:58si le cas médical, encore une fois, ne le justifie pas.
05:00Et si on est une entreprise, on travaille avec ses servets
05:04pour savoir qu'est-ce qui va faire la qualité de vie au travail.
05:06Donc, la santé au travail est un vrai sujet.
05:08D'ailleurs, j'en ai parlé hier sur la qualité du sommeil, notamment.
05:11On est trop généreux, en fait.
05:13Je ne sais pas s'il faut parler de généreux.
05:14On a une culture française dont peut-être que nous n'avons plus les moyens,
05:17quand on se compare par rapport aux autres pays européens,
05:20d'avoir ce sujet-là.
05:22Donc, il faut qu'on soit précautionneux.
05:24On a un beau système.
05:25On va en fêter les 80 ans de la Sécurité sociale.
05:27Je pense que c'était un sujet qui avait rassemblé le pays
05:30à la sortie de la Seconde Guerre mondiale.
05:32Mais on avait trois actifs pour un qui bénéficiait des prestations.
05:38Maintenant, on a globalement trois personnes qui bénéficient des prestations
05:41pour un qui travaille.
05:43Il n'y a pas besoin d'avoir fait beaucoup d'études en maths
05:44pour se rendre compte que le système ne va pas pouvoir continuer très longtemps.
05:48Yannick Noder, ministre de la Santé sur RTL hier,
05:50une conductrice de 83 ans a été condamnée à quatre ans de prison avec sursis
05:53pour avoir percuté un groupe d'enfants à vélo.
05:56Il y a une petite fille qui avait été tuée.
05:58C'est un débat récurrent.
05:59Est-ce qu'il ne faut pas imposer une visite médicale obligatoire pour le permis
06:02à partir d'un certain âge ?
06:05Une mesure de bon sens, disait hier soir sur RTL Frédéric Valtout,
06:08qui a été, comme vous, ministre de la Santé.
06:10Alors, si on prend un tout petit peu de recul et qu'on regarde finalement
06:13le nombre d'accidents par tranche d'âge,
06:16ce n'est pas forcément les personnes âgées qui ont le plus d'accidents.
06:20Là, en l'occurrence.
06:21C'est particulièrement les plus jeunes qui sont le plus à risque d'avoir d'accidents.
06:26Après, ce sujet est récurrent.
06:27Je pense qu'à l'échelon individuel, je pense aux familles qui sont victimes
06:31quand on pourrait peut-être se poser cette question-là d'un examen médical
06:36qui serait aussi bénéfique.
06:37Juste se poser la question, on ne va pas avancer la question.
06:39Non, mais se poser la question, ça veut dire...
06:40Qu'est-ce que vous dites à la maman de la petite fille ce matin ?
06:42Moi, je pense que faire un examen à un âge donné
06:46pour savoir si effectivement l'ensemble des fonctions supérieures,
06:50des sens, l'ouïe, la vision et tout ça,
06:53reste fonctionnel pour éviter ce genre d'accident
06:55fait partie d'une mesure de prévention qui peut éviter bien des drames.
06:59Et en l'occurrence, c'est assez insupportable
07:01quand vous perdez votre enfant
07:03parce que le conducteur ou la conductrice est âgé.
07:08Mais ce que je veux dire, je ne veux pas non plus stigmatiser les personnes âgées
07:11parce qu'on a beaucoup plus d'accidents et on a les mêmes sujets
07:14sous notamment des patients qui ne sont pas forcément âgés
07:18mais qui sont sous l'emprise de la drogue,
07:20qui sont sous l'emprise de l'alcool
07:22et c'est encore peut-être plus insupportable.
07:24Donc je crois que c'est comme d'habitude,
07:27rien n'est blanc, rien n'est noir.
07:28Il faut ajuster au mieux pour que l'on fasse davantage de prévention
07:31et diminuer les accidents de la route.
07:33Yannick Noder, ça a peut-être échappé à ceux qui vivent dans la partie nord de la France
07:36mais on est au cœur de l'été là.
07:37Et il y a moi un chiffre qui m'a interpellé
07:38concernant le nombre de noyades ces dernières semaines en France.
07:42109 personnes sont mortes par noyades au mois de juin.
07:46C'est fois deux par rapport à l'an dernier.
07:48Beaucoup de jeunes dans des cours d'eau, dans des plans d'eau.
07:51Les adultes, c'est plus en mer d'ailleurs.
07:53Comment on l'explique ça ?
07:54Je crois que d'une façon générale,
07:56alors vous avez dit qu'il y avait des jeunes
07:57mais il y a aussi beaucoup plus de personnes âgées
08:00qui sont souvent d'ailleurs victimes de noyades
08:03mais la noyade est la conséquence en fait.
08:04C'est des personnes qui font des malaises cardiaques notamment
08:08et dans des milieux hostiles.
08:10Et quand vous faites un malaise dans de l'eau,
08:13vous avez un gros risque de noyade.
08:14Donc je pense qu'il faut rappeler en permanence
08:16les risques de vigilance.
08:17On ne se baigne pas, on se mouille avant de se baigner.
08:22On ne se baigne pas dans les zones non sécurisées.
08:24Il faut faire très attention.
08:26Il y a eu plus de morts parce qu'il y a eu la chaleur et la canicule.
08:28Il y a eu la chaleur, la canicule.
08:29Je pense bien sûr qu'il y a une volonté
08:32d'aller vers les endroits de fraîcheur,
08:33les îlots de fraîcheur
08:34et notamment de pouvoir se baigner,
08:36que ce soit les piscines, les lacs, la mer.
08:39Mais surtout de respecter les consignes de surveillance
08:41et de rappeler la grande vigilance des parents
08:43sur la surveillance des enfants.
08:44Mais beaucoup de noyades surviennent aussi dans des lieux
08:47qui sont impropres à la baignade
08:48et qui ne sont pas surveillés.
08:50Donc les consignes sont simples.
08:51C'est baignez-vous,
08:52mais dans les zones protégées,
08:54dans les zones surveillées,
08:55les parents, il faut naturellement surveiller
08:57ces enfants.
08:58Et puis attention, les personnes âgées
08:59ou d'une façon générale,
09:01on ne se baigne pas dans un milieu hostile.
09:03La loi du plomb, monsieur le ministre de la Santé,
09:05le bras de fer du moment sur ce texte
09:06qui permet aux agriculteurs l'usage d'un pesticide
09:09longtemps interdit.
09:10Un million et demi de signataires
09:11d'une pétition contre cet usage.
09:13Les professionnels de la Terre
09:14disent en avoir besoin.
09:16La loi a été validée par le Parlement.
09:18Vous êtes pour quoi ?
09:19Pour ouvrir le débat à l'Assemblée ?
09:21Je pense qu'on ne peut quand même pas,
09:23dans un pays comme la France,
09:25où on est quand même dans un pays
09:27de liberté d'expression,
09:28ne pas tenir compte d'une pétition
09:30qui rassemble 1,5.
09:32Donc oui, un débat.
09:33En tout cas, je pense que le sujet se posera.
09:36Ce n'est pas à moi d'en décider.
09:37C'est au Parlement.
09:38Il y a des instances pour ça.
09:39Puisqu'il y aura une réunion
09:40de la conférence des présidents,
09:42auxquels je participais
09:43quand j'étais rapporteur général du budget,
09:44c'est cette instance
09:45qui pourra permettre ce débat.
09:47Mais le débat,
09:48il faut, je pense,
09:49le dépassionner
09:50parce qu'il est complexe.
09:51C'est un débat
09:52qui touche à l'agriculture,
09:54qui touche à l'environnement,
09:56qui touche à la santé.
09:57Et la proposition de loi initiale
09:59n'était pas forcément
10:01sur un sujet de pesticides,
10:02mais améliorer, effectivement,
10:04les conditions de travail
10:05des agriculteurs,
10:07qui, je rappelle,
10:08sont beaucoup victimes
10:09d'agribashing,
10:10alors qu'ils nourrissent aussi
10:11la population.
10:12Donc, il y avait des sujets
10:13sur l'installation agricole.
10:15Il y avait des sujets
10:15sur la rétention d'eau
10:17pour pouvoir arroser.
10:19Il y avait un rôle important
10:20qui a été préservé
10:21dans cette loi.
10:22Il y avait une discussion
10:23sur le rôle
10:23de l'indépendance
10:24de l'ANSES,
10:25l'agence sanitaire.
10:27Et je crois que ça,
10:27c'est aussi une confirmation
10:28de redire que l'ANSES,
10:30l'agence,
10:31est bien indépendante.
10:32Et puis, sur le sujet,
10:34je pense qu'il faut...
10:36La France se remet
10:38au niveau de précaution
10:39des 26 autres pays européens
10:42à travers cette loi.
10:43Parce qu'il faut rappeler
10:44que l'acétamiprine
10:45avait été notamment interdite
10:48en 2016,
10:49mais pas sur des effets
10:50cancérigènes.
10:51Le ministre de la Santé
10:52sur RTL ce matin.
10:53Merci Yannick Neuser.
10:54Un entretien qu'on peut retrouver...

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