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  • 10/06/2025
Ce matin, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, s'est exprimée sur RTL à propos des services à la personne, précisant qu'elle ne souhaitait pas "qu'on y touche" dans le prochain budget. Que doivent comprendre les professionnels ? Brice Alzon, président de la fédération des entreprises de services à la personne est l'invité pour tout comprendre de RTL Soir.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 10 juin 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:03Il est 18h44, bonsoir Brice Alzon.
00:06Bonsoir.
00:06Vous présidez la Fédération des entreprises de service à la personne.
00:09Merci de nous rejoindre sur RTL.
00:11Quels services à domicile bénéficieront encore l'an prochain d'une aide fiscale ?
00:15Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes Publics, s'est exprimée ce matin sur notre antenne.
00:19Elle affirme ne pas vouloir toucher à la garde d'enfants ni à l'assistance aux personnes âgées.
00:24Pour le reste, c'est assez flou, pour ne pas dire très flou.
00:26Qu'avez-vous compris, vous, en écoutant la ministre et que lui répondez-vous ce soir sur RTL ?
00:31J'ai compris, effectivement, que la ministre n'a hélas pas compris que les services à la personne,
00:36aujourd'hui, c'est 26 métiers qui représentent 1,2 million de salariés depuis 20 ans.
00:43On a fêté, d'ailleurs, la loi Borloo la semaine dernière, un téno 20 ans,
00:46qui est un secteur non seulement créateur d'emplois sur les territoires,
00:52que notre principal concurrent est le travail non déclaré,
00:56et que, justement, ce ne sont non pas des métiers dits de confort,
01:01comme l'a cité donc la ministre, mais des métiers de la vie quotidienne,
01:04pour les familles, pour, justement, le quotidien, du ménage, de la garde d'enfants,
01:12du soutien scolaire, du jardinage, de l'assistance informatique,
01:16qui fait une globalité pour, justement, que les familles puissent faire autre chose.
01:19Donc, sanctuariser la garde d'enfants et l'aide aux personnes âgées,
01:23comme l'a dit la ministre, ne vous semble pas suffisant ?
01:26Aujourd'hui, justement, l'équilibre, même ce qui fait cette loi,
01:31pour les familles, pour les Français,
01:33c'est d'avoir intégré, justement, le ménage, le jardinage,
01:38qui va bien au-delà, et donc des clichés de tes services,
01:41peut-être pour les riches, ou quoi que ce soit.
01:43Je vais prendre, peut-être, par exemple, l'exemple pour les métiers du jardinage,
01:46qui ont été cités par la ministre aujourd'hui.
01:49On est vraiment très, très loin dans des clichés.
01:52Aujourd'hui, 39% des personnes qui utilisent des prestations de jardinage à domicile
01:57sont non imposables,
01:59et 27% des utilisateurs gagnent moins de 28 000 euros par an de revenus bruts.
02:04Vous êtes en train de nous dire,
02:05on ne passe pas la tondeuse dans des châteaux, c'est ça ?
02:07Exactement.
02:08Alors, 6,4 milliards d'euros en 2024,
02:11c'est quand même le coût pour l'État du crédit d'impôt pour l'emploi à domicile,
02:15plus du double de ce qu'il représentait il y a 10 ans.
02:17Alors, on a envie de vous dire, c'est un succès, d'accord,
02:19mais comment l'expliquez-vous ?
02:20On rappelle que les particuliers peuvent déduire de leurs impôts
02:23la moitié des sommes engagées dans ces services à la personne.
02:26Exactement.
02:27C'est un vrai succès.
02:28En fait, les services à la personne devraient être une fierté nationale.
02:33Le crédit d'impôt a coûté effectivement pendant longtemps à l'État 4 milliards
02:39et il y a eu un gain en plus de 2 milliards grâce à l'avance immédiate du crédit d'impôt,
02:45donc en 2023, qui a justement été encore plus loin face au travail non déclaré.
02:51Pour rappel, avant, on était sur du travail non déclaré pour 75% des activités aujourd'hui.
02:59Aujourd'hui, grâce au crédit d'impôt et grâce à l'avance immédiate
03:03et du crédit d'impôt, on est passé aux alentours de 40% de travail non déclaré.
03:08Mais vous êtes sûr justement que le travail non déclaré
03:10ne continue pas par ailleurs, en parallèle, par rapport à tout ce dispositif ?
03:17Alors justement, on sait qu'on peut aller encore plus loin.
03:19Si aujourd'hui, on arrive à continuer cette stabilité
03:24pour que nos entreprises, qui sont aujourd'hui dans des groupes leaders,
03:27je pense aux groupes comme les Shiva, les Petits Fils, les Acadomia, les O2, etc.
03:34On sait qu'on est en capacité de recruter 500 personnes et supplémentaires d'ici 2030.
03:41Vous comprenez quand même que dans le contexte économique,
03:43on cherche à faire en ce moment ce montant de plus de 6 milliards,
03:46qui est en fait le résultat de quelque chose qui marche,
03:50peut aiguiser les appétits.
03:51D'un État qui n'est pas, je ne sais pas s'il est en faillite,
03:55mais en tout cas qui a des gros problèmes d'argent.
03:57Mais en vrai, ce sont des appétits mal calculés,
04:00puisque lorsque l'État en vrai met 1 euro dans le jukebox et attend un an,
04:06c'est 1,50 euro de gain.
04:08Pourquoi ? Parce que nos entreprises aujourd'hui
04:10payent de la TVA, payent de l'impôt sur les sociétés,
04:14payent des cotisations, et ces entreprises aujourd'hui
04:17font que l'on a un bénéfice réel
04:19via les services à la personne, grâce à nos entreprises.
04:23Dans un rapport de 2024,
04:26la Cour des comptes s'inquiète du manque de ciblage de cette aide,
04:30qui serait versée indifféremment pour des prestations très variées.
04:34C'est vraiment le cas, dites-nous ?
04:36Alors, c'est vrai que nous,
04:38on demande dans notre fédération professionnelle
04:41de savoir un peu plus où vont l'argent et donc des Français.
04:45Je trouve que c'est légitime pour les Français,
04:47c'est légitime pour l'État,
04:48et on a demandé justement de ne pas prendre à des décisions hâtives
04:52et d'avoir un observatoire,
04:53donc des services à la personne pilotés par Bercy,
04:56afin que l'on puisse avoir à des chiffres fiables.
04:58Autrement dit, vous faites une différence entre une aide de ménage,
05:01du soutien scolaire pour un élève en difficulté
05:03ou un coach sportif, vous m'avez compris.
05:06Alors, évidemment,
05:07le coach sportif revient assez régulièrement dans la presse.
05:11Ah oui, ça nous fait rire.
05:12Oui, parce que ce n'est pas du tout la réalité aujourd'hui
05:15des entreprises et de services à la personne.
05:17Nous, donc, et dans notre fédération,
05:18nous n'avons pas de coach sportif.
05:21Et à l'inverse,
05:22les coachs sportifs
05:24servent aujourd'hui pour une population plutôt âgée.
05:28lorsque l'APA, l'aide et pour l'autonomie sur la partie maintien à domicile
05:33ne peuvent pas être suffisantes
05:35et vont permettre à des personnes qui vont être alitées,
05:38qui ont besoin de cette rééducation
05:39pour justement profiter d'être mieux chez soi plus longtemps,
05:44justement d'avoir cette aide
05:45qui est assez utile pour cette population de personnes spécifiques.
05:49Mais quand le député macroniste Daniel Labarone se demande,
05:52alors je cite,
05:52est-ce que c'est à la collectivité de financer des cours de tango à domicile ?
05:57Il a vraiment tort ?
05:58Ah mais alors, nous,
06:01le député Labarone est un député que l'on voit régulièrement
06:05et qui, à l'inverse, a vraiment bien compris
06:08que ce n'était pas le sujet
06:10et a vraiment bien compris ce que cela rapporte.
06:13Je vous prends, par exemple, un cas assez simple
06:15d'un groupe que vous connaissez tous,
06:19qui est par exemple le groupe O2,
06:20mais peut-être que j'en prends comme ça au pif
06:22et c'est pareil pour les autres adhérents de notre fédération.
06:26Aujourd'hui, sur 200 millions,
06:28de chiffre d'affaires, il y a effectivement un crédit d'impôt
06:30en coût pour l'État de 79 millions.
06:34Mais le gain, justement, grâce aux cotisations de tout ce que l'entreprise paye,
06:39mais la TV, etc., est un gain de 85 millions.
06:41Quand on compte qu'une entreprise comme celle-ci a recruté aujourd'hui 12 000 personnes,
06:46ça fait quand même 7 500 équivalents en temps plein,
06:49ces personnes-là qui, avant, étaient chez France Travail ou étaient au RSA,
06:53ça fait un autre gain de non-cotisation à sortir pour l'État de 90 millions d'euros.
06:58Enfin, voyez bien qu'on est quand même frappé
06:59de ne pas comprendre que l'État a un calcul bénéfique
07:04par rapport au service à la personne,
07:08sans compter ce qu'on apporte aux familles au quotidien.
07:11Je rappelle que vous présidez la Fédération des entreprises de service à la personne.
07:14Merci d'avoir pris la parole ce soir, Brice Salzon,
07:17sur l'antenne d'RTL.
07:18Dans un instant, on va retrouver Marc-Antoine Lebray
07:19qui lui fait très très bien son ménage tout seul.

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