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Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'en est pris, ce vendredi, aux autorités algériennes, leur reprochant notamment la délivrance de passeports à «des clandestins», et a affirmé son intention d'entraver la circulation des "membres de la nomenclatura" responsables de «dénigrement de la France». Mais pour Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, «si vous lancez des ultimatums sur la scène publique, ça ne peut pas marcher».

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Transcription
00:00Comment voulez-vous que nous soyons craints par le pouvoir algérien ?
00:04Je dis bien le pouvoir, par le gouvernement,
00:05puisque le pouvoir et le gouvernement, là-bas, c'est deux choses différentes.
00:09Avant, le pouvoir politique avait un certain poids.
00:13Depuis Tebboune, il n'en a pas.
00:16Le pouvoir est entièrement entre les mains des généraux
00:19qui sont derrière le rideau et qu'on ne voit pas,
00:21et avec qui on ne discute pas.
00:23Donc, on a, je le répète encore une fois,
00:26aucun moyen de coercition sur ces sujets vis-à-vis de l'Algérie.
00:30Vous pouvez abandonner tous les traités de 68.
00:35Ça ne changera rien ?
00:36Voilà.
00:36Ça ne changera rien.
00:37On peut arrêter certaines choses, quand même.
00:38On peut dire tous les visas, c'est fini.
00:42On peut s'occuper de nos frontières.
00:44On peut se protéger des gens ou pas.
00:46Mais rien ne fait pression sur l'Algérie ?
00:48Mais la pression sur le régime, non.
00:50Toute pression qu'on fera et qui, au contraire,
00:53fera souffrir soit les Algériens d'Algérie,
00:55soit les Franco-Algériens de France,
00:57sera une arme pour le régime.
00:59Donc, de toute façon,
01:00ce n'est même pas la crainte des émeutes
01:02ou des violences en France.
01:03Ce n'est pas ça.
01:03C'est que ce pouvoir, il faut bien comprendre,
01:06ce n'est pas un pouvoir démocratique
01:07qui attend d'être populaire parmi la population.
01:10C'est un pouvoir qui manipule, qui est faible.
01:12C'est un pouvoir marxiste.
01:13Il est faible.
01:14Mais plus il est faible,
01:15moins il peut céder à quoi que ce soit
01:17et qu'il manipule son opinion autant qu'il peut
01:20en ayant un ennemi, c'est la France.
01:22Bien.
01:22Et qu'il travaille la communauté algérienne
01:24par tous les moyens.
01:25Mais donc, ça, il faut s'occuper de savoir
01:28ce que nous, nous allons faire des EQTF
01:29qu'on ne veut pas reprendre.
01:30Alors, les envoyer au Rwanda, moi, je veux bien,
01:32mais même les Anglais ont échoué dans cette affaire.
01:34C'est-à-dire qu'en fait, on arrive...
01:36Ça ne marche pas vraiment, ça.
01:38Et ça ne fera pas changer le régime algérien.
01:40Ça, c'est ma première remarque.
01:41C'est que sur ce terrain-là,
01:43occupons-nous de savoir ce que nous,
01:44nous en faisons chez nous,
01:45comment on conforte nos frontières
01:48et qu'on n'en prend plus.
01:50Ça, c'est une chose.
01:51Ensuite, il y a un autre problème
01:53qui, pour moi, est très important.
01:55C'est celui de ce que j'appelle les otages.
01:58Ils prennent des otages.
01:59Donc, ils ont pris Voix-Ème Sanssalle.
02:00Ils en ont pris...
02:01Christophe Glees, le journaliste.
02:02Voilà, bon.
02:04Là, ce n'est plus la même chose.
02:05On n'est plus dans un problème
02:06de rapport normal d'État à État.
02:09On est dans un problème de guerre.
02:13Il faut bien comprendre quand même
02:15que c'est un cas de figure
02:17qui est très répandu maintenant dans le monde.
02:19Il y a les Iraniens qui le font,
02:20les Russes le font,
02:21mais ils ne sont pas les seuls.
02:21Les Américains le font.
02:23Ils nous l'ont fait sur Al-Sov.
02:25Ils l'ont fait aux Chinois
02:26sur une grande entreprise chinoise
02:28en faisant arrêter la numéro 2
02:30du groupe par les Canadiens.
02:32Bon.
02:33Tout ça, ça se traite autrement.
02:36Alors, une chose est certaine,
02:38c'est que dans aucun des deux cas,
02:39ça se traite sur la scène publique.
02:40C'est-à-dire, moi, je ne suis pas d'accord
02:42avec la façon dont Bruno Rotaillot
02:43traite ce problème.
02:44Je l'aime beaucoup.
02:46J'ai beaucoup d'essicc pour lui.
02:47Mais si vous le faites,
02:48si vous lancez des ultimatums
02:49sur la scène publique,
02:50vous êtes sûr d'une chose.
02:51Mais Henri, on a fait toute la stratégie d'avant,
02:53on l'a fait,
02:53et ça n'a pas marché non plus.
02:54Ça ne peut pas marcher.
02:55Mais Henri, ça n'a pas fonctionné.
02:56Non, non, attendez.
02:56On a essayé la diplomatie discrète.
02:57On a essayé la gentille, la caresse.
03:00Ça ne marchera pas.
03:01Mais si vous faites des ultimatums,
03:03ça, vous êtes sûr de toute façon
03:04qui n'a aucune issue.
03:06Voilà.
03:06Parce qu'ils ne peuvent pas s'aider.
03:09Donc, vous lancez des ultimatums
03:11sur des pays que vous pouvez étouffer,
03:13isoler, écraser.
03:16D'accord.
03:16Mais là, vous ne pouvez pas.
03:17Donc, ça ne sert à rien.
03:18Au contraire.
03:19Reste le problème des otages.
03:22Là, ça se traite autrement.
03:23Toujours derrière le rideau,
03:24mais ça se traite comme font les autres pays,
03:26comme fait tout le monde.
03:27C'est-à-dire que là,
03:28on est renvoyé à la guerre de l'ombre.
03:30C'est un problème d'utilisation
03:33de nos services.
03:35Il faut aussi prendre des gages.
03:38Voilà.
03:38Sous-titrage Société Radio-Canada

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