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La journaliste du JDD, Charlotte d'Ornellas, revient sur les nombreuses émeutes qui ont touché la France : «Il y a la question du marché, mais il y a aussi la question du produit».

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Transcription
00:00Et elle n'est pas d'abord une question de maintien de l'ordre de toute la chaîne pénale d'ailleurs, que ce soit policier ou judiciaire, ce sont des questions importantes évidemment, notamment pour stopper la spirale de l'impunité.
00:10Mais ce n'est pas d'abord malheureusement une question de maintien de l'ordre et on voit des maires se démener avec cette question devant l'urgence et à un échelon national qui est parfois aveugle devant le phénomène.
00:20Quand on a à la suite de la mort de Naël des émeutes dans 500 villes en France, il n'y a pas d'histoire de trafic de drogue à ce moment-là.
00:28Ce n'est pas le sujet. Sur la question du trafic de drogue qui est évidemment à l'origine de beaucoup de basculements de certains quartiers et de révolte quand la police intervient,
00:39je voudrais juste rappeler au gouvernement, à celui-là comme au précédent et au suivant, qu'il y a une fois dans son histoire récente où la France a réussi à stopper l'entrée de cams, de drogues.
00:54Pendant le Covid, bien évidemment. On a retrouvé la notion de frontière pendant la crise sanitaire.
01:00Exactement, parce qu'on dit qu'il y a la question du marché, d'accord, mais il y a aussi la question du produit tout court.
01:05Il y a une question qui se pose, une question de fond, qui est déjà comment un pays peut ne pas faire de la consommation de psychotropes, même légaux.
01:13Donc, à ce niveau-là de consommation de psychotropes, on a un sujet massif en France.
01:19On est le pays, en Europe, qui consomme le plus de psychotropes.
01:22C'est déjà une population objectivement dépressive.
01:24Donc déjà, c'est un sujet éminemment politique.
01:26Évidemment, il y a des produits de substitution qui, eux, sont illégaux, qui s'appellent la drogue, et qui répondent aussi largement à ce problème-là.
01:35Donc, il y a une question de fond, il y a une question de maintien de l'ordre, il y a une question de souveraineté tout court,
01:41c'est-à-dire de frontières et de frontières intérieures comme de frontières extérieures et d'abord extérieures.
01:46On parlait du sujet de l'immigration, mais même la circulation des biens, en l'occurrence de la drogue, se fait par des frontières uniquement.
01:52On a réussi à le faire à ce moment-là, alors évidemment, je n'appelle pas un reconfinement de tous.
01:57Vous voulez pas qu'on soit remasqués ?
01:58Vous n'êtes pas une enfermiste, mais dans un instant, on va parler du confinement.
02:01Pardonnez-moi, parce qu'il y a un confinement sécuritaire.
02:03Ce que je veux dire, c'est qu'on est en train de nous expliquer qu'il faut une caméra per personne devant chaque porte, un policier, et des CRS-8, et je sais pas quoi.
02:09On pourrait peut-être juste mettre tous nos moyens, concentrer tous nos moyens sur ce qui rentre et ce qui sort de ce pays.
02:15Tout simplement, en fait.
02:16S'il faut une urgence absolue, peut-être qu'au lieu de peser sur tous les honnêtes gens,
02:20parce que, rassurez-vous, toutes ces interdictions pèsent essentiellement sur les honnêtes gens,
02:24et d'ailleurs, la spirale infernale, c'est que tous les Français, comme vous et moi, inquiets de la situation,
02:30appellent de leur vœu une réponse toujours plus sécuritaire,
02:33qui pèse beaucoup plus sur nous que sur les délinquants, on le voit quotidiennement.
02:37Donc, il faut réfléchir un peu plus en... comment dire...
02:41En hauteur.
02:42Oui, non, mais surtout en prenant un peu plus de recul, et là, je parle pour les hommes politiques,
02:46il faut qu'ils réfléchissent aux problèmes de manière générale.

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