Derrière le peu de succès du Salon de l’action gouvernementale que l’on a pu noter cette année ici au travers de ces stands abandonnés de visiteurs et de ces exposants sans motivation, se trouve aussi une question plus fondamentale à savoir, de quelle ressource d’imagination et d’innovation disposent les ministères et organismes publics pour se donner à voir, chaque année, aux devants de leur public. Car, à la source d’une foire comme celle-ci, se trouve en effet la capacité d’une entité donnée, qu’elle soit publique ou privée, à générer des produits, des services et des dispositifs d’intervention nouveaux, qu’elle se plaît à mettre à disposition du sens commun, afin non seulement de faire adopter de nouveaux usages, mais aussi de tracer des voies inédites de modernisation. Mais au Cameroun, rien de tout cela ; l’administration étant généralement connue pour ses pratiques d’un autre temps, ses projets qui n’avancent jamais ailleurs que dans la propagande de leurs dirigeants et un ancrage notoirement établi dans de mauvaises pratiques aux usagers, dont une corruption devenue sa marque de fabrique. Il n’est pas jusqu’à Paul BIYA lui-même, censé en mener la barque, à s’être publiquement lancé dans son dénigrement, une dizaine d’années, à ce jour.