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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:03Avant de reprendre avec Christian Saint-Etienne, Jean-Eude Duménil, Georges Fenech et Vincent Roy,
00:07je vous propose qu'on écoute le ministre de l'économie, Éric Lombard,
00:12qui est revenu sur la façon dont on allait imposer les revenus des retraites,
00:17qui étaient remplacés par un forfait. On écoute.
00:19On va transformer la déduction de 10% des revenus en une déduction de 2000 euros pour tout le monde.
00:26Pour tous les retraités qui sont au début de l'échelle des impôts et qui ont une déduction modeste,
00:33cette déduction va être de 2000 euros, et donc leur fiscalité va baisser.
00:38Et effectivement, aux compensations, la fiscalité des retraités qui gagnent plus de 20 000 euros par an
00:44sera légèrement augmentée. Ça, c'est une mesure de justice sociale.
00:47Christian Saint-Etienne, est-ce que ce procédé va fonctionner ?
00:51Parce qu'avant les annonces de François Bayrou, évidemment, les retraités étaient très très inquiets de ce qui allait être proposé.
01:01Alors, effectivement, techniquement, ça va fonctionner.
01:04La question, c'est qu'on dit et on présente la transformation de cet abattement sur les retraites
01:17comme une mesure de justice sociale parce que cet abattement, qui était d'ailleurs plafonné à 4 300 euros,
01:25on vous dit 10% des revenus sans jamais vous dire que c'était plafonné à 4 300.
01:31Il y a eu plusieurs explications de la mise en œuvre de cette mesure fiscale.
01:38On dit souvent qu'il s'agissait de frais que les retraités auraient à supporter.
01:47En réalité, une autre explication qui a été donnée, ça a été mis en œuvre il y a 40 ans
01:52parce qu'à l'époque, les revenus des retraités étaient connus à l'europrès
01:57alors qu'il y avait énormément de fraude fiscale dans de nombreuses professions
02:01et que c'était pour compenser le fait que l'intégralité des revenus des retraités était fiscalisée.
02:08Bon, je trouve que...
02:11Le logiciel n'est pas totalement à jour.
02:13Oui, mais les 2 000 euros pour tout le monde, je trouve que ça va coûter vraisemblablement
02:19à peu près autant que ce que coûtait aux finances publiques l'abattement de 10%
02:25dans la mesure où il était plafonné à 4 300.
02:27Moi, j'avais une autre mesure qui aurait été techniquement plus efficace.
02:32Puisqu'il y avait déjà un plafond de l'abattement à 4 300,
02:36vous pouviez le baisser à 3 000 et puis on n'en parlait plus.
02:39Donc là, d'une certaine façon, on recrée un droit pour les petits retraités
02:47et on ne pourra jamais revenir dessus.
02:51Jean-Luc Lille, les retraites, ça a été justement une grosse inquiétude.
02:56Oui, c'est jamais une bonne nouvelle de taxer davantage quelqu'un.
02:59Je crois que c'est vraiment le postulat de départ.
03:00Après, qu'on puisse dire que pour financer les régimes sociaux,
03:05la contribution des actifs, elle est absolument impérative.
03:09Il faut faire évidemment des économies, c'est la priorité.
03:11Mais on n'échappera pas à une augmentation, ne serait-ce que pour des raisons démographiques.
03:15À ce moment-là, ce n'est pas illogique de dire qu'une partie des retraités
03:19doit aussi contribuer dans la même mesure.
03:21Vous savez, ce qu'on a constaté par exemple, c'est un décalage entre la revalorisation des pensions
03:26et les augmentations moyennes des salaires des actifs.
03:31Là, il y a quelque chose qui n'est pas très cohérent quand même.
03:33C'est-à-dire qu'on ne peut pas considérer que l'augmentation va être plus forte
03:36pour ceux qui ne travaillent plus.
03:38Et encore une fois, c'est légitime qu'ils puissent percevoir une retraite,
03:41mais que ceux qui sont au boulot tous les jours.
03:44Donc voilà.
03:44En tout cas, d'après les comptes, on aura 380 000 foyers qui seront soumis à l'impôt
03:48alors qu'ils n'étaient pas soumis à l'impôt jusqu'à présent.
03:52Avec le gel du barème.
03:53Avec le gel du barème.
03:54Mais la question du travail, j'en reviens là,
03:59et vous proposez 37 heures payées, 37, vous proposez une 36e heure.
04:03Aujourd'hui, ce qu'on nous propose, c'est la suppression des jours fériés.
04:06Je voudrais qu'on écoute Jean-Philippe Tanguy, député RN,
04:09justement, sur cette question des jours fériés,
04:12juste après la présentation de François Bayrou.
04:14On ne propose rien, sinon la purge sociale et fiscale contre les Français.
04:18Mais alors j'avoue que supprimer deux jours fériés,
04:21qu'on a appris cette rumeur dans la journée,
04:23je n'y croyais pas.
04:24Parce que c'est tellement le niveau zéro de la politique.
04:27C'est tellement faire payer tout le monde, y compris ceux qui travaillent dur,
04:30sans aucun résultat, que je suis, je dois dire, bien consterné.
04:34Et en plus s'attaquer à l'identité de la France en disant
04:36le lundi de Pâques, on s'en fiche.
04:38On célébrait la victoire contre le nazisme avec le 8 mai, on s'en fiche.
04:41Mais qui sont ces gens ?
04:42Ils auront vraiment tout saccagé, l'économie, l'argent des Français
04:46et même la mémoire collective.
04:47Vincent Roy symboliquement le lundi de Pâques et le 8 mai, certainement.
04:51Bon, après, trois petits points.
04:54Vincent Roy.
04:54C'est le lundi de l'ange, selon Saint-Mathie, si je ne m'abuse.
04:58Je suis très étonné d'entendre un catholique, comme M. Bayrou, nous dire que tout cela n'a aucune importance.
05:08Quant au 8 mai, symboliquement, ce sont deux très mauvaises dates.
05:12Je ne sais pas pourquoi, il a pris à titre d'exemple ces deux dates-là.
05:15C'est pas grave.
05:15Même le général de Gaulle n'était pas forcément pour...
05:17Le général de Gaulle l'avait supprimé en 1959.
05:20On parle du 8 mai.
05:21Je parle du 8 mai avec l'idée de réconciliation avec l'Allemagne.
05:25Et puis, je suis assez d'accord avec Georges Fenech.
05:27Tout ça, pour l'heure, est dans le plus grand flou.
05:31Les dépenses de l'État sont dans le plus grand flou.
05:33On n'entend pas, on n'a pas entendu ce beau mot si français de bureaucratie dans le discours de M. Bayrou.
05:40On est avilés par la bureaucratie.
05:45Et puis, il y a un mot qu'on n'a pas entendu, qui me semble très important dans les conditions actuelles de température et de pression.
05:50Il faut se tirer une balle dans le pied, ce qui parle de bureaucratie.
05:52Mais bien entendu.
05:54Je disais que tout cela était très politique.
05:56Vous avez entendu ce qu'a dit Bernard Arnault ?
05:57Sur la bureaucratie européenne, par exemple.
06:01Mais bien entendu.
06:03Qui ne veuille pas se tirer une balle dans le pied, j'entends bien.
06:06Mais il y a un deuxième mot qui n'a pas été prononcé et qui est très important dans les conditions actuelles, je le répète, de température et de pression.
06:11C'est le mot immigration.
06:12Combien cela nous coûte ?
06:13Alors, les spécialistes, et je me place sous votre magistère, nous expliquent que ça coûte entre 30 et 40 milliards d'euros.
06:22Bon, on peut peut-être en parler, on peut peut-être ouvrir le débat.
06:25Alors, encore une fois, ça ne faisait pas bien dans le tableau.
06:29J'ai bien compris, mais enfin, on ne peut pas leurrer tout le monde.
06:32Troisième remarque.
06:33La suppression des niches fiscales, ou quand, comment, pourquoi, c'est d'une manière, c'est une manière de donner des impôts en plus.
06:46Je suis désolé, d'une manière ou d'une autre.
06:48Donc, il y a quand même plusieurs questions qui se posent.
06:52Je vois bien que ces questions-là ne sont pas abordées par M. Bayrou,
06:56mais je pense qu'un certain nombre de Français, comme moi, ne sont pas la dupe de M. Bayrou.
07:02Au fond, vous voudriez poser, peut-être demander l'avis à M. Christophe.
07:05Est-ce que le vrai sujet d'un autre pays, ce n'est pas comment peut-on avoir un retour à la croissance ?
07:12Parce qu'au fond, on parle d'impôts, on a un budget, comme dans les familles, on fait attention.
07:18Mais si on a plus de rentrées, c'est-à-dire, si on n'est plus compétitif,
07:22si nos entreprises, on les laisse un petit peu soulagées des normes d'impôts, de fiscalisation,
07:29est-ce que vous ne croyez pas qu'avec un retour à une vraie croissance,
07:34comme d'autres pays européens ont réussi à le faire, on règle ce problème de la dette ?
07:38Tout à fait, puisque le ratio de la dette sur PIB, c'est un numérateur sur un dénominateur.
07:45Le dénominateur, c'est le PIB, c'est-à-dire la production, donc l'activité.
07:50Et effectivement, il faut jouer comme dans le rallye de Monte-Carlo,
07:53sur le frein sur les dépenses publiques et l'accélérateur sur la production.
07:57Ça sent le vécu, Christian Saint-Étienne, dans la grande corniche entre Haise et Monaco.
08:04Donc, effectivement, Bayrou, à la fin, a abordé cette question, mais pas avec la puissance suffisante.
08:11Quand je dis qu'il faut passer de 35 heures à 37 heures, payer 37, c'est 90 heures de plus par an.
08:18Quand Bayrou propose la suppression de deux jours fériés, c'est 15 à 16 heures d'augmentation de la durée du travail.
08:28Donc, on n'est pas dans le même ordre de grandeur.
08:33Et les deux heures payées supplémentaires, les Français, quand on regarde les sondages,
08:40la première demande, c'est le pouvoir d'achat, la deuxième demande, c'est la sécurité,
08:46et la troisième demande, c'est un contrôle de l'immigration.
08:48Mais, effectivement, la première demande, c'est le pouvoir d'achat.
08:51Donc, si vous faites une augmentation de 5% du pouvoir d'achat,
08:57alors, vous ne le rendez pas forcément obligatoire, vous le laissez à la négociation d'entreprise,
09:02parce qu'on sait que sur l'ensemble des entreprises, il y en a une partie qui sont en difficulté,
09:08alors que dans d'autres secteurs, on serait même prêt à passer à 40 heures payées.
09:12Donc, si vous ouvrez la possibilité, en disant quelque chose de clé,
09:17et on va entendre le représentant patronal,
09:20le point clé, c'est de le laisser à la négociation de la seule entreprise,
09:26pas de négociation nationale ou au niveau des branches,
09:28mais au niveau des entreprises, parce que les entrepreneurs savent s'ils ont besoin
09:33de faire travailler davantage ou pas.
09:35Et si vous faites ça, vous pouvez avoir un mouvement national.
09:38À tout moment, la croissance, c'est une moyenne.
09:42Mais, moi, j'avais fait un gros travail avec l'INSEE,
09:46quand j'avais fait un rapport pour le Conseil d'analyse économique.
09:50À tout moment, vous avez, sur 100 entreprises représentant des entreprises françaises,
09:55vous en avez 20 en croissance, 40 qui se maintiennent et 40 en difficulté
10:01ou qui perdent des parts de marché.
10:03Et, en France, depuis 50 ans, pour ne pas dire depuis 150 ans,
10:09on aide toujours les gens en difficulté.
10:11On n'a jamais l'idée d'accélérer les gens qui peuvent créer davantage de travail.
10:15Contrairement aux Etats-Unis, par exemple.
10:16Contrairement aux Etats-Unis, en France, aider les bons, c'est un thème.
10:22Maintenant, on leur prend de l'argent.
10:23Voilà.
10:24Au lieu, on préfère aider les gens qui sont en difficulté.
10:26La fameuse justice sociale, justement.
10:28Sur le sujet de la croissance, évidemment, ce que dit Georges Fenech est parfaitement exact.
10:35Quand on booste la croissance des entreprises, ça crée davantage de richesses
10:40et ça permet, tout simplement, ensuite, de distribuer une partie de ces richesses
10:43et de réinvestir dans l'économie.
10:45Mais, malheureusement, c'est quelque chose qu'on a trop entendu ces dernières années,
10:49de tout baser sur la croissance et de continuer à dépenser quasiment sans compter,
10:54en disant, finalement, la croissance fera le boulot pour nous apporter des ressources.
10:58Bon.
10:58C'est un peu le mantra d'Emmanuel Macron.
11:00Bien sûr.
11:01Et, malheureusement, le résultat n'a pas été à la hauteur des attentes.
11:04Donc, malheureusement, cette recette-là, elle fonctionne.
11:06Mais c'est comme la gestion de patrimoine.
11:08Il ne faut pas miser tout sur le même cheval.
11:10Alors, qu'est-ce qui lui fut fait ?
11:11Alors, ensuite, sur la question du pouvoir d'achat,
11:13parce qu'il y a un lien avec la croissance, évidemment.
11:15Sur le pouvoir d'achat, une des difficultés majeures qu'on rencontre aujourd'hui,
11:20c'est le décalage entre le salaire net et le salaire brut.
11:24Et qu'est-ce qu'on retrouve au milieu ?
11:25Les fameuses charges sociales.
11:27Voilà.
11:27Et les charges sociales financent, on le sait bien, la protection sociale.
11:30Donc, c'est la poule et l'œuf.
11:31Donc, finalement, tant qu'on ne s'attaquera pas aux dépenses,
11:35en particulier en matière sociale,
11:36et quand je dis s'attaquer, ça ne veut pas dire diminuer,
11:39ça veut dire faire des économies, par exemple, dans la gestion administrative.
11:44Est-ce que vous savez que la simple gestion administrative des dépenses sociales en France,
11:48c'est plus de 40 milliards par an ?
11:50Oui, oui.
11:50On ne fera pas croire qu'il n'y a pas des économies à faire.
11:52Donc, il faut s'attaquer à ce décalage et donc poser la question du poids des charges sociales
11:58et de la réduction des dépenses publiques, et notamment des dépenses en matière sociale.
12:03Toutes questions qui n'ont pas été frontalement mises sur la table dans ce budget,
12:07parce que ce n'est pas possible.
12:09Vous n'avez pas de majorité politique.
12:11Comment voulez-vous faire avancer des sujets aussi sensibles ?
12:15Je ne pense même pas, voyez-vous...
12:16On n'a pas de majorité politique, mais enfin, il faut bien présenter quelque chose,
12:19sinon on leur est taxé d'immobilisme.
12:21Oui, mais de toute façon, je vais vous dire,
12:23on va aller dans le mur, et je crois que c'était notre collègue.
12:26Et vous l'avez tous rassurés.
12:27C'est bien, parce qu'on a tous avancé des pistes,
12:29et puis vous, vous arrivez, vous dites qu'on va aller dans le mur.
12:32Oui, mais une fois que vous êtes dans le mur, vous êtes obligés de réagir, là.
12:35Pour l'instant, on se tient encore, voilà, on y arrive un petit peu.
12:38Voilà, on maintient quand même.
12:40Une fois que vous êtes dans le mur, votre voiture, elle est pliée, donc elle marche.
12:43Je peux dire quelques mots sur le mur, parce que c'est très flou pour tout le monde.
12:49En fait, le mur, c'est ce qu'a connu la Grèce en 2012.
12:53Alors, comment ça fonctionne, le mur ?
12:56Il faut bien avoir à l'esprit que l'État emprunte 15 à 18 milliards d'euros toutes les deux semaines.
13:05Donc, il annonce, il y a des spécialistes de valeur du trésor qui gèrent avec l'État les appels,
13:13l'État annonce à l'avance, j'ai besoin de 14 milliards.
13:19Il a l'ouverture des présentations des offres.
13:23Généralement, quand tout va bien, les fonds de pension étrangers, les grands investisseurs,
13:29les compagnies d'assurance vous apportent, si vous demandez 14, vous apportent 18, 20, 30.
13:35Et puis, tout à coup, un jour, vous demandez 14 et on vous offre 13.
13:40Mais ce jour-là, il ne manque pas un.
13:42Ce jour-là, vous avez perdu la confiance des marchés.
13:44Tout s'arrête.
13:46Et à ce moment-là, vous vous trouvez dans la situation de la Grèce.
13:48Et quand vous vous retrouvez dans la situation de la Grèce, qu'est-ce qui se passe ?
13:51La plupart des économistes, comme l'EFCE et d'autres chercheurs, ont proposé un ajustement de 100 milliards,
13:59mais sur 4 ans, 25 milliards par an.
14:02Et l'idée qui est derrière, c'est qu'il faut plutôt favoriser l'activité,
14:07parce que si on casse l'activité, on perd tout.
14:08Et quand on regarde la mise en œuvre de ces orientations,
14:15on se rend compte que ça ne peut passer que si l'écart de primes de risque avec la dette allemande se réduit.
14:23Donc, dans ce contexte, effectivement, on aura besoin de réformes structurelles.
14:29Mais si on se retrouve dans cette situation où un jour, on ne peut pas financer,
14:34eh bien, du jour au lendemain, ce n'est pas des pouillèmes qu'on enlève,
14:39mais à chaque fois, et je termine par là, à chaque fois qu'il y a eu une crise de cette ampleur,
14:43les retraites perdent 20 à 30% en quelques semaines.
14:47Donc, c'est l'enjeu, c'est d'éviter ça.
14:54Ils sont partis, Christian Saint-Etienne et Jean-Eud du Ménil,
14:57mais ils nous ont quand même bien, j'allais dire, précisé les choses,
15:01et notamment le professeur Saint-Etienne, sur ce fameux mur qu'a connu la Grèce,
15:05avec quand les fonds d'investissement et les différents mécènes monétaires mondiaux
15:12ne prêtent plus, ou en tout cas prêtent moins, et que vous n'avez plus la confiance.
15:15C'est ça qui nous pend au nez, en fait, Georges Fenech.
15:19C'est-à-dire, ils ont été, entre guillemets, sympas, S&P et Moody's,
15:24pour ne pas dégrader la note de la France.
15:26Mais à un moment donné, si elle est dégradée, ça veut dire quoi ?
15:29Ça veut dire qu'on va emprunter plus cher ?
15:32Ça veut dire que les taux, par exemple, des crédits immobiliers
15:36qui ont commencé à baisser dernièrement, vont augmenter ?
15:40Ça veut dire que tout va être plus cher, en fait.
15:43Pauvre France !
15:44C'est ça le problème, c'est que nous ne sommes pas...
15:47Nous sommes dans un état léthargique,
15:49incapable de réagir alors que nous enfonçons petit à petit, voyez-vous.
15:52Quand je vois, par exemple, vous avez cité la Grèce,
15:57on pourrait citer le Portugal, qui a réussi aussi un comeback,
16:00mais quand je vois, par exemple, que nous nous chamaillons
16:03pour savoir si la retraite doit être à 64 ans ou à 62 ans,
16:08alors que dans les autres pays européens,
16:10elle est à 65, 66, 67, voire plus...
16:12Mais bien sûr !
16:13Donc, on est là...
16:15On a un problème avec le travail en France.
16:16On a un gros problème avec le travail, l'énergie, la volonté...
16:19Il est mort de rire, la Vincent Voix, mais oui, on a un problème avec le travail.
16:22Non, mais c'est terrible.
16:23Non, mais c'est désespérant.
16:25Non, mais c'est vrai.
16:25Vous riez de désespoir.
16:26Oui, on n'a que ce que l'on mérite, finalement.
16:29On n'a que ce que l'on mérite, voyez-vous.
16:31Donc, je pense qu'il serait peut-être temps,
16:32mais il faudra-t-il atteindre, sans doute 2027,
16:34quand on va remettre les compteurs à zéro,
16:36savoir quelle politique mener.
16:38Il faut lutter contre cet assistana.
16:40Il faut redonner tout le sens au travail.
16:43Et quel que soit, genre...
16:44On est le seul pays à avoir 35 heures par semaine.
16:46Les seuls, le seul...
16:48Vous vous souvenez, ce qu'avait dit Angela Merkel,
16:49c'est une grande et une bonne nouvelle pour l'Allemagne,
16:51ce qu'est en train de faire la France.
16:52On s'est auto-détruits, auto-flagellés, quoi.
16:56Et je pense...
16:56On s'est désindustrialisés.
16:59On a stoppé la filière nucléaire.
17:01On a tellement fait d'erreurs.
17:03Il en a parlé, M. Bayrou.
17:04Il a dit au contraire qu'il fallait...
17:05Et c'était très curieux, d'ailleurs,
17:07parce qu'on entendait vanter à toute force
17:10la filière nucléaire.
17:12Et il y avait des images,
17:13parce que Mme Borne était devant lui,
17:15c'était à mourir de rire,
17:16puisque Mme Borne est l'une des...
17:18Elle a demandé l'arrêt de Fessenheim
17:20sous François Hollande.
17:22Vous voyez, tout ça.
17:23Alors, quand vous disiez tout à l'heure,
17:25Georges, il faut tout...
17:26Il aurait fallu tout remettre à plat.
17:28C'était peut-être le...
17:29Mais sans majorité, encore une fois...
17:31Non, ce n'est pas le moment.
17:31Mais ce n'est pas le moment.
17:32Donc là, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
17:34On est en train de faire
17:35des petits ajustements,
17:37des petits accommodements.
17:38Enfin, c'est un accommodement
17:39un peu plus XL
17:41que ce qu'on a connu à avoir avant.
17:42On attend 2027,
17:43on attend d'avoir une vraie majorité.
17:46On nous annonce,
17:46et c'est une petite bonne nouvelle,
17:48réduction de 3 000
17:50de nombre de fonctionnaires.
17:51Et 1 sur 3 ne sera pas remplacé.
17:53On a 6 millions.
17:543 000,
17:54quand vous pensez que
17:55depuis que M. Macron est au pouvoir,
17:57il a créé 160 000 fonctionnaires.
18:00Donc, de qui on se moque ?
18:02Ce n'est pas des panacées,
18:04ces solutions, voyez-vous.
18:06Et c'est vraiment...
18:07Mais surtout,
18:07on a créé 160 000 fonctionnaires
18:09et on a fait appel
18:10à des cabinets comme McKinsey
18:11pour faire le travail,
18:13justement,
18:13de certains hauts fonctionnaires
18:14qui sont dans les ministères,
18:17qui sont là
18:17pour faire le même boulot
18:18que McKinsey.
18:19Et tu as envie de dire,
18:19mais pourquoi faire un doublon
18:22si on ne sait pas le faire ?
18:23Dans ce cas-là,
18:24supprimons les fonctionnaires
18:25et mettons, effectivement,
18:27à contribution des grands cabinets
18:28comme McKinsey,
18:29comme Deloitte,
18:29comme KPMG,
18:30comme EY,
18:31comme PWC,
18:33peu importe.
18:34Enfin, je veux dire,
18:34il y en a plusieurs,
18:36les advisors.
18:37Et je me permets quand même
18:38de revenir,
18:38parce que ça n'a pas l'air
18:39du tout de vous captiver.
18:40Je reviens quand même
18:42sur le coût
18:43de la politique migratoire
18:44dont M. Bayou
18:45n'en a pas parlé.
18:45Si, si, mais vous avez raison.
18:47Puisque...
18:47Mais parce que c'est clivant.
18:48On dit honnête...
18:49Non, mais d'accord,
18:50mais attendez,
18:51moi, je suis quand même
18:51très étonné.
18:52Mais vous avez raison, Vincent.
18:55On a quand même
18:57beaucoup de difficultés financières.
18:58Il s'avère que nous recevons
19:00sur le territoire
19:01500 000 personnes par an.
19:03Il faut s'en occuper
19:04de ces gens.
19:05Il faut leur donner...
19:06Il faut rembourser
19:07les problèmes de médicaments,
19:10de soins.
19:11Il faut...
19:11Il faut la plupart...
19:12Mais là-dessus,
19:13Vincent Roy,
19:14si vous aviez écouté
19:15la première heure
19:15avant de pénétrer en studio,
19:16vous aviez Philippe Vigier
19:17qui était député.
19:19Qui était député modem.
19:21Il y a une appli.
19:23Ah oui ?
19:23Mais il y avait une gêne.
19:25Il y a une gêne.
19:26Il y a une gêne
19:26parce que c'est le socle commun.
19:28Vous comprenez ?
19:28Parce qu'en plus,
19:29M. Vigier est médecin.
19:31Donc, il y a...
19:32En disant,
19:32voilà,
19:33on ne peut pas...
19:34On sent bien
19:36qu'il y a un sujet
19:37qui est clivant
19:38et sur lequel...
19:39Sur l'AME,
19:40par exemple,
19:40vous comprenez ?
19:42L'AME,
19:43oui,
19:43j'ai entendu sa réponse.
19:45L'AME,
19:46c'est plus d'un milliard.
19:46C'est un milliard de 100 millions,
19:47je crois,
19:48par an.
19:48Vous vous rendez compte ?
19:49C'est toujours ça.
19:51C'est pas que ça,
19:52le problème du coût de l'immigration.
19:53C'est pas uniquement les soins.
19:54Bien sûr que c'est important.
19:56Mais vous avez tout le reste.
19:57Vous avez le logement.
19:58Mais évidemment.
19:59Vous avez...
19:59Pardon de le dire,
20:00mais c'est une réalité.
20:01Le coût de la délinquance
20:03issue
20:03de cette immigration clandestine,
20:05notamment.
20:06Mais oui.
20:07Le coût est très élevé.
20:08Quand je vois que
20:08rien que le contentieux
20:10de nos juridictions administratives,
20:11c'est environ 40%.
20:12C'est des situations irrégulières.
20:14Donc on est,
20:15si vous voulez,
20:15on est submergé
20:16par des masses de contentieux,
20:18des difficultés.
20:18Alors que nous avons un président
20:20qui a,
20:21il y a quelques années maintenant,
20:23finalement a dit,
20:25en effet,
20:25il y a un lien
20:26entre la délinquance
20:27et l'immigration.
20:28Et ça a mis le temps à venir.
20:29Bien sûr.
20:30On peut tout de même
20:30concevoir.
20:31Les prisons coûtent très cher.
20:32Enfin, tout coûte très cher.
20:33On peut tout de même
20:33concevoir assez honnêtement,
20:35intellectuellement,
20:36que le budget,
20:37il est aussi le reflet
20:39des difficultés d'un pays
20:41et c'est aussi
20:42le désir d'avenir d'un pays.
20:43C'est l'un et l'autre.
20:45Il faut rendre compte
20:47de ces difficultés,
20:48essayer de les régler
20:49et se projeter vers l'avenir.
20:51Or là,
20:52le phénomène,
20:52la politique migratoire
20:54est passée totalement sous silence.
20:55On met la poussière
20:56que d'un poube.
20:57C'est l'impression que j'ai.
20:58Ce que je voulais vous dire,
20:59et ça servira de conclusion
21:00si vous voulez bien,
21:01c'est que vous disiez,
21:02je crois que c'est Georges
21:02qui disait,
21:03il faut attendre 2027
21:04quand on aura une nouvelle
21:05donne politique.
21:07Oui, mais alors,
21:07cette nouvelle donne politique,
21:09il faudra bien la regarder
21:09à la loupe
21:10parce que pour celui
21:11qui aura le courage
21:13de faire ce que j'appelle
21:14une politique afouériste
21:15comme l'ami argentin
21:17dont on voit aujourd'hui
21:18les conséquences positives.
21:20L'inflation a baissé,
21:22l'économie redémarre,
21:24mais il a supprimé
21:25des ministères,
21:25mais il a supprimé,
21:27aujourd'hui on parle
21:27de la suppression du CESE,
21:28mais pourquoi pas ?
21:29Mais il faut le faire
21:29dans ce cas-là.
21:30Moi je suis beaucoup plus loin.
21:30Moi je suis pour le monocamérisme.
21:33Je suis le Sénat.
21:34Ah oui,
21:35mais ça c'est un vieux débat.
21:36Ça alourdit les procédures
21:38en dernier moment.
21:39Dites ça aux sénateurs,
21:39qui sont plus proches
21:43des administrés
21:44que les députés.
21:45Le Portugal,
21:45ils n'ont qu'une chambre.
21:47On fera une discussion
21:47sur le Sénat
21:48parce que je suis moins d'accord
21:49avec vous sur le Sénat,
21:50mais il y aura
21:52des suppressions à faire
21:53et elles seront,
21:54on verra justement.
21:55Le personnage capable de cela,
21:56c'est-à-dire doté
21:57de ce courage politique,
21:58etc.,
21:59il ne me semble pas encore
22:01être monté
22:02sur la scène politique française.
22:03C'est dit, c'est fait,
22:04ça sera le mot de la fin.
22:05Merci Vincent Roy,
22:06merci Georges Fenech.

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