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00:00Le club de l'été jusqu'à 11h avec toute l'équipe du club, Vanessa Zah et Loïse Gros, Olivier Pouls y sont en pleine forme face à notre invité ce matin, Youssef H.D. à l'affiche du film Comme des Riches qui sort le 23 juillet.
00:12Youssef, c'est l'heure de votre portrait sonore. C'est une tradition ici. On va diffuser des sons qui vont nous permettre de mieux vous connaître parce que ces sons devraient vous rappeler des souvenirs. C'est parti.
00:30Et la vie sûrement
00:35Plus d'un million d'années
00:40Je me disais quand est-ce qu'ils vont monter. Ça a été long.
00:43Moi j'étais en train de voyager en fait.
00:45On est en train de faire.
00:47Bon Youssef, on le devine à votre accent, vous n'êtes pas de Dunkerque. Vous êtes plutôt au sud de Lyon, encore plus au sud.
00:53Plus au sud encore.
00:54Vous avez grandi à Bocaire. Vous avez quitté ce sud et ça, ça n'a pas été facile je crois.
01:01Non, ça n'a pas été facile mais je bénis la femme qui m'a permis de le faire. C'est ma prof de lycée qui s'appelle Françoise Lelouch.
01:08Qui dès le lycée a cru en moi très fort et en fait pendant les cours, elle m'attrapait pendant les intercours.
01:15Elle me disait Youssef, bon la classe vous sortez. Youssef, tu restes s'il te plaît.
01:19Je ne sais pas ce que tu fais ici en fait. Tu es un acteur né, tu es fait pour faire ce métier.
01:22Ah ouais, incroyable. Vous aviez quel âge à ce moment-là ?
01:2417, 18 ans.
01:26Ah oui, c'est au lycée d'accord.
01:27Vous étiez à Pitre ?
01:28J'amusais la galerie mais en fait jamais dans le border en fait.
01:34Les profs m'adoraient parce que j'avais des résultats.
01:35Ils rigolaient eux-mêmes.
01:36Exactement. Mais vraiment, ils étaient spectateurs.
01:39Et un jour je me fais débaucher par les frères Drey, Daniel, Jérôme et Fred.
01:45Je les embrasse d'ailleurs et je bossais dans la téléphonie informatique dans une grande boutique à Nîmes.
01:50Et cette prof un jour est venue et elle m'a dit Youssef, je suis fier de toi.
01:54Je vois que tu as des vendeurs qui travaillent pour toi.
01:56Tu travailles dans une super boutique mais je pensais vraiment que tu serais devenu acteur.
02:00Et ce jour-là, elle a bouleversé ma vie.
02:03J'ai dit à mes patrons, j'arrête, je monte à Paris et je veux devenir acteur.
02:07Et vous y pensiez à ce moment-là, devenir acteur ou pas du tout ?
02:10C'est un rêve de toujours mais sauf que là, elle prend l'enfant par la main et lui dit allez...
02:14Vous n'osiez pas.
02:14Et l'arrivée à Paris, elle n'est pas évidente ?
02:16Ah non, non, non.
02:17Elle est compliquée.
02:17Je me retrouve à dormir dans ma voiture.
02:21Et puis surtout voilà, dans le sud je connaissais tout le monde et là d'un coup je deviens un inconnu parmi tant d'autres.
02:27Et c'est se trouver une identité dans cette grande ville.
02:30Le théâtre, moi à part avoir lu un Molière et un Shakespeare en cours de français, je n'avais aucune codification de ce qu'était le théâtre.
02:38Vous avez un petit syndrome de l'imposteur quand vous arrivez à Paris ?
02:40Totalement, totalement, totalement.
02:42Mon accent, l'endroit culturel d'où je viens, cette ville qui brasse du monde de partout et voilà.
02:48Et c'est se recréer une identité dans une ville où personne ne vous attend.
02:50Et puis vous allez vous servir de tout ce que vous avez, c'est-à-dire vos origines, votre passion, la danse, votre accent.
02:57Vous allez vous servir de tout ça pour devenir aujourd'hui l'acteur que vous êtes.
03:00Oui, il y a une femme qui m'a sauvé à Pôle emploi, qui m'a dit, vous n'avez ni une tête d'arabe ni une tête de noir, ça va être compliqué pour vous.
03:06Et cette femme-là m'a sauvé la vie.
03:08C'est hyper violent quand même.
03:09Oui, mais ça l'est, mais c'est des forces aussi.
03:12Elle, elle est dans quelque chose d'hyper...
03:15Codifiée.
03:15Oui, voilà.
03:16Donc elle me dit ça, et ce n'est pas violent quand elle tente de me le dire, mais en tout cas, elle me dit, j'ai juste un rôle de figurant, c'est un pakistanais, vendeur de roses.
03:25J'ai dit, non, ça va aller.
03:26Et en rentrant chez moi, je m'en souviens, j'habitais à Montparnasse, et je me suis dit, en fait, je ne suis ni un arabe ni un noir, je vais être une feuille blanche sur laquelle on pourra écrire n'importe quelle histoire.
03:35Et à partir de ce moment-là, vraiment, il y a eu un déclic sur mon identité artistique, c'est-à-dire que j'étais avant tout un acteur qui allait endosser des rôles plutôt que culturellement embrasser des rôles en fonction de ce que j'étais.
03:48Vous avez fait le grand écart dans votre carrière, c'est vrai qu'on le disait, vous avez fait le patron de la DGSI dans le bureau des légendes, et en même temps, vous êtes orchidée dans le débat.
03:56Il y a encore d'autres choses aussi.
03:57On l'a bien rempli, la feuille blanche.
04:00Et puis, il y a surtout eu ça.
04:05Ça, ça a été un tube, parce que ça a été la référence.
04:18On a des très jeunes dans l'équipe, on embrasse Louis, Safo et Mathilde, qui, pour elles, elles ont toutes moins de 25 ans.
04:26C'est devenu un mème, une référence, elles se le diffusaient entre copains, elles se l'envoyaient.
04:30La voiture rouge, c'est vous qui chantez, c'est dans le film Halal Police d'État, dans lequel vous jouez avec Éric Karamzy.
04:38Comment elle s'est faite, cette rencontre avec Éric Karamzy ?
04:40Exceptionnel.
04:40Je me souviens, le réalisateur Rachid Dibou, qui avait été engagé à l'époque par Luc Besson,
04:46j'arrive et j'ai juste deux, trois jours de tournage, j'ai quasiment pas de texte à jouer.
04:50Je crois que j'ai une phrase, c'est cousin, je suis ton cousin Farid Dubled.
04:54C'était la seule phrase que j'avais.
04:56Et je suis frustré.
04:57Et je vois Éric Karamzy bouger partout, je vois leur énergie incroyable.
05:02Je dis, mais c'est pas possible, il faut que je palpe cette énergie.
05:05Je lui dis, tu me laisses improviser s'il te plaît sur cette scène ?
05:07Alors que j'avais le cœur qui palpitait, je ne savais pas quoi faire.
05:10Il me dit, écoute, ce n'est pas mon film, c'est celui d'Éric Karamzy.
05:12Je vois qu'il va les voir au Combo et qu'il leur dit, ouais, l'autre là-bas, il veut improviser.
05:16Il dit, vas-y, qu'il fasse ce qu'il veut.
05:18Et là, j'improvise la scène.
05:19Et Éric et Ramzy partent en éclat de rire.
05:23Mec, mais d'où tu sors ? On n'a jamais vu un mec comme toi.
05:27Toi, je te prends dans le platane.
05:28Ramzy qui me dit, je ne te lâche plus.
05:29Et la rencontre s'est faite comme ça.
05:31Ça a été un feu d'artifice, de compliments, de joie.
05:34On s'est pris dans les bras.
05:35Et quelques jours après, je reviens.
05:37Ils m'avaient réécrit des scènes dans le film.
05:38Donc, c'était formidable.
05:40C'est génial.
05:40Puis alors après, vous n'allez plus vous lâcher avec Éric.
05:43Ça va durer des années.
05:45Platane.
05:46Et puis, puisqu'on adore nous ici, notre moment préféré, écoutez.
05:50Ah oui, bonjour.
05:51Il est à vous le 4x4 gris.
05:53Quoi ?
05:53Le 4x4 gris.
05:55Il est à vous ?
05:57Bah, enfin, c'est une location, ouais.
06:00Écoutez, c'est trop marrant.
06:02Parce que jadis, j'avais un 4x4 noir.
06:07D'accord.
06:09Ça, c'est marrant.
06:10Ce blanc.
06:12Ce blanc que vous laissez.
06:13Ce film est fabuleux.
06:15Ce film s'appelle Problemo.
06:16Je ne sais pas, Éric, il est visionnaire.
06:18Il est une boule de cristal parce qu'il raconte en plus l'histoire d'une pandémie.
06:22C'est fabuleux.
06:22On a l'impression de découvrir le Covid alors que le film sort en 2017.
06:25Tout est anticipé.
06:27Vous, vous avez un rôle.
06:28Mais alors, extraordinaire.
06:29Le film passe demain soir sur Arte.
06:31Je vous dis, pour ceux qui nous ont avancé.
06:32Vous riez du début à la fin.
06:35Avec le 4x4 gris.
06:36Avec le 4x4 gris.
06:39Il vous colle à la peau, ce rôle de Problemo.
06:42À Simon, dans Problemo, c'était une expérience incroyable.
06:45Surtout qu'en plus, cette réplique-là, je me souviens, c'est qu'on cherchait le personnage avec Éric.
06:51Et dans Platane saison 2, je lui balance une réplique en lui disant,
06:55prenez mon 4x4 gris avec synchronisation, des portes synchronisées.
07:00Il est à vous.
07:00Allez-y, prenez-le.
07:02Et je veux surprendre Éric dans cette scène.
07:04Et je ne sais pas par quoi commencer.
07:06Je lui dis, tiens, je vais lui faire une petite référence à Platane 2.
07:09Et c'est comme ça que la réplique est sortie.
07:11Parce qu'on se posait la question, justement, dans l'équipe.
07:14Parce qu'on a regardé 220 fois cette scène qui dure quelques secondes.
07:19Ces derniers jours, en préparant l'émission,
07:21on se demandait si ça avait été écrit comme ça par Éric.
07:24Vous avez un 4x4 gris, moi jadis, j'avais un 4x4 noir.
07:27Non, non, non, jadis, c'est vraiment quelque chose qu'on est allé chercher.
07:31Après, c'est la force d'Éric.
07:32C'est-à-dire qu'il place les caméras, il laisse vivre le jeu.
07:37Et une fois qu'il a sa comédie, il dit action.
07:39Mais c'est un bonheur de pouvoir travailler à cet endroit-là.
07:41Parce qu'à deux écoles, il y a ceux qui écrivent,
07:43on ne peut pas sortir une virgule du texte.
07:46Et puis là, c'est open bar.
07:48C'est la force de la...
07:51Je respecte les gens qui écrivent la comédie,
07:53qui s'en tiennent à la virgule près.
07:55Mais les acteurs, ce sont des auteurs
07:58et ils continuent à écrire le film pendant le film.
08:00Donc c'est vrai que quand on est un metteur en scène
08:02qui laisse cette liberté-là, c'est incroyable.
08:04Youssef Achdi est l'invité du Club de l'été jusqu'à 11h sur Europe 1.

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