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  • 09/07/2025

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Transcription
00:00Comme chaque mercredi, Edouard Tétrault, conseiller dirigeant d'entreprise, est avec nous sur ce plateau.
00:04Edouard Tétrault, vous venez nous parler de votre 20e et dernière contre-proposition que vous faites dans le JD News cette semaine.
00:11Elle concerne une grande absente de nos politiques publiques depuis plusieurs quinquennats, c'est la natalité.
00:17Il y a urgence, car dans notre pays, comme dans beaucoup d'autres pays occidentaux d'ailleurs, elle est en chute libre cette natalité.
00:24Absolument. Alors 20e et avant-dernière contre-proposition, ce que Geoffran redemande, elle est trompée.
00:30On s'est trompée.
00:30Très bien, la semaine prochaine encore.
00:33Oui, alors c'est une chronique un peu de faillot.
00:37Je dois le reconnaître.
00:38Pourquoi ? Parce que j'étais aux rencontres d'Aix le week-end dernier.
00:43Alors les choses classiques, le CAC 40, etc., les énergies renouvelables, tout ce que vous voulez.
00:49Et puis une table ronde qui était de très loin la plus intéressante, parce que c'est en fait l'économie, les chiffres,
00:54les économistes ont leur fait dire à peu près tout et n'importe quoi.
00:56En revanche, la démographie, la démographie, elle ne ment pas.
01:00Vous pouvez lire l'avenir d'un pays, d'une région, en tirant les courbes de la démographie,
01:06parce que ce sont des mouvements à la fois lents, profonds.
01:09Et qu'est-ce qu'on voit ? On voit que dans le monde entier, dans le monde entier,
01:12et on va revenir à nos sociétés européennes, dans le monde entier, c'est un effondrement.
01:16Et mais c'est drôle, parce que il y a 10-20 ans, si on avait cette discussion,
01:19c'était la bombe démographique, le drame de la surpopulation.
01:24Aujourd'hui, chiffres à l'appui, l'Éden nous dit que les deux tiers de l'humanité
01:28sont aujourd'hui en dessous du seuil de remplacement.
01:31Il y avait en moyenne 5,1 enfants par femme dans les années 65 dans le monde.
01:35Aujourd'hui, on est à 2,3.
01:372,3, c'est pas mal.
01:38En fait, les deux tiers en dessous du seuil de renouvellement.
01:42Si on regarde dans le détail, qu'est-ce qui se passe ?
01:44Est-ce que les nations de souches chrétiennes se défendent mieux que les autres ?
01:49Elles font pire.
01:50Italie et Espagne, c'est les lanternes rouges de l'Europe.
01:521,2 enfants par femme.
01:54Nous, on est à 1,6.
01:55Mais le pire du pire sont les sociétés confuciennes.
01:58Japon, Chine, Corée du Sud, 0,7 ou 1 enfant par femme.
02:03Pourquoi ? Et c'est là qu'on creuse.
02:05Parce que quand vous êtes dans une société confucienne,
02:07il faut vraiment que l'enfant réussisse.
02:10Il ait des diplômes, il grandisse.
02:12On va tout mettre sur un seul enfant parce qu'on n'a pas assez d'argent pour le reste.
02:16Alors, comment on fait ?
02:18Je crois que vous en avez discuté tout à l'heure.
02:21On a essayé plein de choses.
02:23Vladimir Poutine, Victor Orban.
02:25On a essayé les primes.
02:27Victor Orban, si vous faites 4 enfants en Hongrie,
02:29vous ne payez plus l'impôt sur le revenu.
02:31Ça ne marche pas.
02:31Enfin, c'est epsilonesque.
02:33Vladimir Poutine, c'était 1 000 euros par enfant.
02:36Là aussi, c'est epsilonesque.
02:38On regarde les choses.
02:39Il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter.
02:41L'individualisation de la société.
02:44Mais quand même, faire famille, travailler pour les prochaines générations.
02:48Qu'est-ce qui bloque ?
02:49En fait, le seul vrai levier qui marche,
02:52d'où mon côté un peu faillot, pardon,
02:54c'est que plus les femmes seront soutenues,
02:58plus elles feront d'enfants.
02:59Alors, bien sûr, plus la société soutiendra le projet fait à l'enfant,
03:04donc très concrètement, c'est les crèches en entreprise,
03:07c'est bien sûr les gardes d'enfants défiscalisées,
03:09ça, ça aide beaucoup.
03:11Il faudra aussi réfléchir au niveau,
03:14mais totalement pénalisant,
03:16des études pour les enfants aujourd'hui,
03:18voir comment la communauté peut le prendre en charge,
03:20comment les anciens peuvent plus facilement payer pour les états.
03:23Mais la vraie variable, et les pays d'Europe du Nord,
03:26c'est en fait décharger les femmes de la charge mentale.
03:31Ce n'est pas révolutionnaire, des tâches ménagères,
03:33des devoirs des enfants.
03:36Et on le voit statistiquement,
03:37plus les femmes sentent qu'elles vont être soutenues et accompagnées dans le projet,
03:41plus elles acceptent volontiers de faire les enfants.
03:43Donc, ma contre-proposition, elle ne va pas coûter très cher.
03:47Ça tombe bien, pardon pour la polémique,
03:49si vous regardez l'intérêt que porte Catherine Vautrin,
03:52ministre en charge de la famille, à la famille,
03:54il n'existe pas.
03:56Elle s'est occupée de la loi fin de vie,
03:58avec le succès que l'on connaît,
03:59elle s'est occupée d'affaires de santé, etc.
04:01La famille a disparu du portefeuille du ministre des Affaires familiales.
04:06Donc, concrètement,
04:07ce n'est pas l'État qui va donner l'exemple,
04:12ce n'est pas la manne financière de l'État qui va aider.
04:15C'est chacun dans nos foyers, dans nos familles.
04:19Et puis aussi, on peut se mettre à rêver
04:20ou à espérer que le président ou la présidente
04:24que nous choisirons en 2027
04:25incarnera peut-être davantage que l'actuel tenant du titre,
04:30non seulement le souci d'eux,
04:32mais la capacité et l'expérience d'avoir porté à deux
04:37une famille qui grandissait.
04:39C'est du très concret, ce n'est pas révolutionnaire,
04:42mais c'est comme ça qu'on change les sociétés.
04:43On va marquer une courte pause sur CNews et sur Europe.
04:46Merci à vous, Édouard Tétrault.
04:48Dans quelques instants, on va parler de l'islamo-gauchisme.
04:51Vous savez, cette notion qui n'existe pas, apparemment,
04:53selon le ministre chargé de l'Enseignement supérieur.
04:56Cela fait beaucoup de débats ces dernières 24 heures.
04:58On en parle dans quelques minutes.
04:59A tout de suite.
04:59De retour dans Punchline avec Geoffroy Lejeune,
05:15Naïma M. Fadel, Édouard Tétrault.
05:18Également avec nous, Patrick Martin-Jeunier et Julien Drey,
05:22qui voulaient qu'on continue à parler un tout petit peu de la natalité en France.
05:26Je rappelle les chiffres pour ceux qui nous écoutent ce soir.
05:32Le désir de natalité s'est écroulé en 20 ans.
05:35Il est passé de 2,7 enfants par couple à 2,3.
05:38Et le taux de fécondité est encore plus bas,
05:41a chuté encore davantage en 10 ans.
05:43Il est passé de 2 enfants par femme à seulement 1,6.
05:48Et pour vous, quelles sont les solutions, Julien Drey ?
05:50Je ne suis pas un spécialiste de la politique de la natalité,
05:52mais je suppose que notre interlocuteur a raison.
05:55Mais il y a autre chose derrière, plus profondément.
05:58Il faut redonner envie de faire une famille et d'avoir des enfants.
06:01Parce qu'il y a de plus en plus de jeunes qui ne veulent plus faire d'enfants.
06:04Alors, soit ils ont un discours idéologique,
06:05mais qui expliquent que la planète va exploser,
06:08ils vont mourir, etc.
06:09Il y a des échos anxieux.
06:10Voilà, oui, mais ça existe beaucoup.
06:12Ou alors, c'est j'ai envie d'en profiter
06:14et je n'ai pas envie d'avoir la contrainte d'avoir à élever des enfants.
06:17Et moi, je pense que c'est très important, psychologiquement,
06:19de dire d'abord que faire des enfants, c'est quand même une richesse.
06:22Et d'avoir des petits-enfants comme moi, qui suis un grand-père,
06:24c'est encore plus merveilleux.
06:26On a interrogé quelques Français dans la rue.
06:27Je vous donne la parole après Naïma M. Fadel, écoutez-les.
06:31Oui, bien sûr, j'ai envie d'avoir des enfants, oui.
06:33C'est super, ça nous aide à mûrir.
06:36Et puis, il n'y a que des avantages d'avoir des enfants.
06:39En fait, moi, j'adore les enfants.
06:40Moi aussi, j'ai une neveue que j'adore beaucoup.
06:42Mais je me suis dit que la vie que moi, j'aime bien vivre,
06:46on n'a pas besoin d'enfants.
06:47Et il y a plein, plein aussi de raisons.
06:50On voit que le monde, c'est une catastrophe en ce moment.
06:53Je crois qu'avant, ce n'était pas une question.
06:55C'est juste quelque chose qu'on fait.
06:57Et maintenant, on peut choisir.
06:58Et il y a les gens qui choisissent, nous.
06:59Il y a une baisse aussi, j'imagine, des revenus.
07:03On le sait.
07:03Et donc, je pense que c'est connecté.
07:06Le fait d'avoir des enfants, c'est des enjeux financiers
07:08qui ne sont pas négligeables, je pense, pour les familles.
07:12L'argument financier revient souvent, quand même.
07:13Oui, c'est vrai que c'est un argument extrêmement important.
07:16Moi, j'ai quatre enfants.
07:19Et c'est vrai que je les ai eus à un moment où il y avait des places en crèche.
07:22Vous voyez, ça vous paraît.
07:23Moi, j'ai toujours travaillé.
07:25Et c'était facile de trouver une place en crèche.
07:28Et en plus de trouver une place en crèche, comme je l'ai dit tout à l'heure,
07:32municipale, une crèche municipale,
07:34donc avec des fonctionnaires,
07:36avec une cuisine d'ailleurs intégrée.
07:38Donc, j'étais contente que mes enfants puissent bénéficier aussi
07:40de repas faits maison.
07:42Et c'était extrêmement agréable de pouvoir...
07:44Bon, je payais, bien sûr,
07:46mais c'était raisonnable.
07:48Aujourd'hui, c'est un vrai budget pour faire garder les enfants.
07:51Et en plus, vous n'avez pas de place de crèche.
07:53C'est pour ça que j'ai beaucoup aimé ce qu'a dit Édouard tout à l'heure.
07:56Si on veut aujourd'hui une vraie politique familiale,
07:58il faut d'abord mettre au centre la maman, la femme.
08:01La femme et la future maman.
08:03Donc, la soutenir et faire en sorte de lever tous les freins.
08:07Et aussi, il y a les études.
08:08C'est-à-dire que quand vous avez des enfants,
08:10je peux vous dire que les études, ça coûte extrêmement cher.
08:12Et quand vous êtes classe moyenne, vous n'avez le droit à rien.
08:15Donc ici, vous avez fait comme moi deux ans seulement de différence.
08:18Je ne vous raconte pas, c'est extrêmement cher.
08:20Mais c'est vrai qu'il faudrait peut-être penser dans cette politique familiale
08:23de pouvoir aussi soutenir les enfants étudiants,
08:27notamment de faire en sorte qu'ils soient aussi prioritaires dans les CRUS,
08:32parce qu'aujourd'hui, ils ne sont pas prioritaires.
08:34Et peut-être penser une dotation par enfant pour les études.
08:38C'est-à-dire que c'est un investissement pour notre pays,
08:41pour la démographie et pour l'avenir du pays.
08:45Donc, il ne faut pas commencer à penser financement
08:48parce que c'est quelque chose d'extrêmement important.

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