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[#Exclusif] DR. Yonnelle Dea Moukoumbi, Expert international en technologie semencière
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00:00Vous êtes dans Interview Exclusive, mesdames et messieurs, soyez les bienvenus sur GMT TV.
00:20Réduire de manière conséquente la dépendance extérieure au plan alimentaire, c'est l'ambition
00:26portée par les autorités gabonaises qui se sont pour cela donné des objectifs avec des
00:32dates butoirs, notamment pour ce qui est de l'importation du poulet de chair.
00:38Le riz, une denrée très consommée au sein des ménages gabonais, vient encore de l'étranger
00:43pour plus de 41 milliards de francs CFA, c'était notamment le cas en 2023.
00:49Le chiffre est parlant, c'est pour réduire cette dépendance que les autorités gabonaises
00:54ont lancé en 2019 un projet de recherche sur le site de Kougouleux, c'est dans le département
01:00du Como.
01:01Pour en parler avec nous, nous avons ce soir le docteur Yonel Dea Mukumbi, sélectionneur
01:09seigneur des plantes, expert international en technologie sémentière, chargé de recherche
01:15CAMES, responsable du programme national de sélection et d'amélioration variétale
01:21et production de sémentes qui exercent justement sur le site de Kougouleux.
01:27Bonsoir madame et merci d'avoir accepté notre invitation.
01:29Bonsoir monsieur Karl, je peux vous appeler Karl.
01:35Bonsoir et merci encore pour l'opportunité que vous m'offrez pour être ici avec nous ce soir.
01:41Et merci surtout d'avoir accepté de venir chez nous.
01:45Alors tout de suite, allons-y, avant d'évoquer le travail que vous faites au quotidien, dite
01:51aux Gabonais, où en sommes-nous aujourd'hui en matière de souveraineté au plan alimentaire ?
01:56Waouh, la question est énorme.
01:59Bon, je vais être assez technique, je pense que je suis là en tant qu'expert pour donner
02:06un peu mon avis avec tout ce qui se passe.
02:09Mais je pense qu'il faut quand même le reconnaître, il y a beaucoup d'initiatives qui sont prises,
02:16entreprises et je pense que ça pêche un peu dans la structuration.
02:21Dans la structuration, en ce sens que si l'on veut vraiment atteindre les objectifs
02:27que se fixe le gouvernement politique, donc le président, il faudrait qu'on apprenne
02:35à développer des filières, comme je l'ai dit, des filières pour les différentes cultures
02:41et surtout renforcer la recherche scientifique, donc la recherche agricole surtout.
02:46C'est-à-dire, il faut qu'on arrive à, déjà, l'IRAF, l'Institut de recherche
02:53agronomique et forestière, qui est là, est créée depuis 1976, n'a pas travaillé avec
03:00des départements qui ne répondent plus à la demande actuelle pour répondre aux réalités
03:06d'aujourd'hui.
03:07Donc, je pense qu'il faut commencer par tout ça, à réorganiser tout ça pour qu'on puisse
03:13vraiment aller dans quelque chose qui va traiter des problèmes, pour trouver des solutions,
03:20traiter des problèmes actuels et trouver des solutions qui épousent la dynamique actuelle
03:25du gouvernement.
03:26Alors, vous parlez d'investir dans la recherche scientifique, c'est justement ce que vous faites
03:32sur le site de Kougouleux.
03:33Parlons-nous un peu, concrètement, des activités qui y sont menées.
03:36Bon, déjà, il faut dire qu'au niveau de Kougouleux, nous sommes le programme national
03:42de sélection et d'amélioration variétale et production de semences, basé à l'Institut
03:50de recherche agronomique et forestière.
03:52C'est un programme spécialisé, donc du Sénarès, qui est le Centre national des technologies
03:56et tout, voilà, donc le Sénarès.
03:59Donc, ce que nous faisons, c'est à partir d'un constat, parce qu'au niveau de, depuis
04:07la création de l'IRAFAM 976, il n'y avait pas de, un programme national qui traitait
04:13des questions d'amélioration des plans, c'est-à-dire développer des variétés de nos
04:18principales cultures.
04:19On a les cultures vivrières, marichères, arbres fruitiaux, essences forestiaux, agroforestières.
04:24Il n'y avait aucun programme qui traitait de ces questions.
04:27Donc, lorsqu'on est rentré du Nigeria, on a regardé, on a dit, donc, il faut qu'on
04:32mette quelque chose en place.
04:34Et les missions du programme, c'est justement de traiter de toutes ces cultures.
04:38Mais concrètement, actuellement, ce que nous avons commencé à Kougouleux, on a commencé
04:41à travailler sur l'ORI, parce qu'aujourd'hui, comme vous l'avez si bien dit, l'ORI occupe
04:45une place prépondérante dans les habitudes alimentaires des ménages du Cameroun.
04:50Et donc, et forte aussi de notre expérience, après avoir passé plus de sept ans au centre
04:56du riz pour l'Afrique, donc, on a pensé qu'il fallait créer des projets.
05:00Donc, c'est dans ce sens qu'on a commencé en 2018 avec ce projet qui ne semblait pas
05:06très prometteur, mais qui, après huit ans, nous a permis, donc, de développer, de suivre
05:12une démarche scientifique et technique pour développer, donc, aujourd'hui, des variétés,
05:16cinq variétés de riz qui sont trois riz noirs, pardon, trois riz blancs et deux riz noirs
05:23qui sont aujourd'hui soumis à l'organisation.
05:26Mais entre-temps aussi, compte tenu des préférences organoleptiques, c'est-à-dire au niveau
05:32de la qualité du grain, le parfum et tout, donc, on a fait des introductions à partir
05:38des centres internationaux de recherche qui sont là, qui existent.
05:41Donc, Africa Rice et aussi des systèmes nationaux de recherche d'autres pays comme
05:47l'Israël au Sénégal, l'INERA au Burkina Faso ou bien au Mali.
05:53Hier, on a introduit des variétés, plus de 200, à une grande diversité génétique
05:57qu'on a introduit, qu'on a testé, on a fait les tests d'adaptabilité et puis
06:01on a sélectionné six sur la plus de 200 qu'on a reçues.
06:05Et toutes ces variétés, aujourd'hui, se retrouvent dans...
06:08On a élaboré une fiche technique qui se retrouve aujourd'hui dans le dossier qu'on
06:13a envoyé au niveau du ministère de l'Agriculture pour la demande d'immoloration.
06:18Alors, ce que vous dites est très intéressant, mais lorsqu'on parle de recherche pour les
06:24Gabonais, ça paraît un peu abstrait.
06:26De manière concrète, quels sont les enjeux derrière ce travail scientifique qui est
06:31mené ?
06:32Bon, les enjeux, les enjeux, c'est de...
06:36Pour le quotidien des Gabonais.
06:37Oui, pour le quotidien des Gabonais, c'est de permettre aux Gabonais de manger du riz frais.
06:40De manger du riz frais où ils connaissent, ils ont la fiche technique de la variété qu'ils
06:45vont manger.
06:45Et on descend au niveau de la...
06:49Comment on appelle ça ?
06:51De la spécialité.
06:55C'est-à-dire, on ne parle plus en termes de riz.
06:58Parce que quand on parle en termes de riz, c'est trop générique.
07:01Là, on descend au niveau de...
07:03Dans la classification, on descend au niveau de la variété.
07:05Et de la variété, vous connaissez les parents.
07:07Donc, par rapport au catalogue qu'on est en train d'attendre, le Gabonais mangera le
07:13riz qu'il veut.
07:14C'est-à-dire que je veux manger le riz, par exemple, Madame Yonel, je veux manger
07:18le riz Karl, je veux manger...
07:19Donc, en fonction des spécificités que cette variété-là représente, il peut lui-même
07:23cultiver son riz.
07:24C'est ce qu'on veut, en fait.
07:26Amener le Gabonais, amener l'introduction de la culture du riz dans le système agricole
07:30gabonais.
07:30Quand les mamans préparent les champs pour planter le manioc, la banane ou quelle autre
07:36culture, ils peuvent aussi faire son petit lopin pour planter le riz et recolter.
07:43Et ça va permettre quoi ? Ça va permettre qu'on puisse développer la filière riz.
07:48Quand on parle de filière, il faut voir c'est un ensemble d'activités qui permet d'atteindre
07:51un certain résultat.
07:53Et ça, ça va amener qu'on crée des emplois, qu'on crée des acteurs qui vont se dessiner.
07:58Si je prends le cas du riz, par exemple, si on prend toute la filière, après je vais
08:02sortir la chaîne de valeur dedans, si on prend toute la filière, vous avez la recherche
08:06qui travaille, comme ce qu'on a fait à Kougouleux.
08:08Quand on a fini, on arrive à un moment donné, nous on fait la recherche, mais c'est le
08:13ministère de l'Agriculture qui est le garant de tout ce qui sort.
08:16Donc, on fait tout le travail scientifique, on sort les rapports, on envoie au ministère
08:20de l'Agriculture.
08:21Maintenant, au niveau du ministère de l'Agriculture, il faut qu'il y ait la législation.
08:25La législation, les outils réglementaires.
08:27Donc, on a la loi sémentière, tous les autres outils réglementaires qui permettent
08:30d'avoir le comité technique d'admission au catalogue, le conseil national de
08:34sémentes, le service national de sémentes.
08:36Il faut que tous ces organes-là existent pour permettre maintenant que les gens se
08:40réunissent, donc les consommateurs, nous les chercheurs, les gens du ministère de l'Agriculture,
08:45la société civile, tout ce monde-là se réunisse et qu'on présente que voilà les
08:50variétés, le travail que Kougouleux a fait, les chercheurs ont fait, il faut qu'on le
08:54valide ou on ne le valide pas sur la base des informations que les gens ont.
08:58Donc, à sortir de là maintenant, la recherche se met maintenant à produire les semences.
09:02Les semences qu'on appelle, quand on parle de semences de qualité, ça n'a rien à
09:06voir avec les semences que les mamans sélectionnent souvent dans les chaînes pleines de façon
09:10parce que le pied est intéressant.
09:12Non, ça n'a rien à voir.
09:13On produit les semences.
09:14Maintenant, sur la base de ces semences-là, la recherche se limite à un niveau.
09:19Mais après, quand la recherche se limite à un niveau, il faut qu'il y ait des privés
09:22qui se spécialisent, qui se professionnalisent dans la production de semences commerciales.
09:27C'est ça.
09:28On est en train de définir la filière.
09:30OK ?
09:32Quand on va avoir ceux-là qui vont faire la semence commerciale, maintenant, les producteurs,
09:37c'est-à-dire les industriels qui ont encore de l'argent, qui veulent produire pour aller
09:40dans la transformation, viennent acheter la semence chez ces derniers, qui sont des professionnels
09:45de la semence.
09:46Et puis, ainsi de suite, maintenant, on rentre dans la production de la transformation.
09:49Donc, on peut dire que dans ce travail qui est fait, nous sommes à l'étape numéro
09:53un, travail scientifique.
09:55On est sortis du travail scientifique, on est sortis, parce que les variétés sont disponibles
10:00maintenant, après huit ans, parce que dans le processus de création variétale, ça prend
10:05du temps, la création variétale.
10:07Donc, on est sortis.
10:09Ce qui nous retarde là, c'est les outils réglementaires que le ministère de l'agriculture
10:13doit sortir pour permettre la tenue du comité technique d'admission au catalogue national
10:19des variétés.
10:19D'accord.
10:20Et puis, après, on diffuse.
10:22Avant de rentrer dans le détail de toutes ces questions que vous évoquez, nous allons
10:27regarder cet élément, le travail qui est fait justement à Kogoule.
10:31Je tiens à signifier aux téléspectateurs que c'est un travail qui a été effectué
10:35par notre confrère du quotidien, l'Union.
10:39Allons-y voir un extrait de ce document.
10:40Merci.
10:41Merci.
10:42Merci.
10:43Merci.
10:44Merci.
10:45Merci.
11:15Ici, c'est le site qui nous a été octroyé par le ministère de l'agriculture en 2019
11:43et qui nous permet donc de conduire des activités de sélection et d'amélioration variétale
11:47sur le riz.
11:49On n'a pas besoin de rappeler l'importance que le riz occupe aujourd'hui dans les habitudes
11:52alimentaires parce qu'on sait que, quelle que soit la classe sociale considérée, tout
11:56le monde consomme du riz.
11:57Et ici, nous avons un partenariat avec CAFASIK, un organisme intergouvernemental sud-coréen,
12:04le Centre du Riz pour l'Afrique et puis le gouvernement gabonais.
12:08Nous conduisons des activités de sélection, comme je le disais tantôt, c'est-à-dire
12:14qu'on reçoit du matériel déjà pas encore fixé de CAFASIK ou d'Africa Reis.
12:22Nous conduisons des sélections et ensuite, on fait passer les tests préliminaires de
12:27rendement pour pouvoir identifier et sélectionner des variétés qui s'adaptent à nos conditions
12:31de culture.
12:32Et puis, par la suite, lorsqu'on arrive que le matériel est déjà fixé, on va faire
12:37les tests qu'on appelle les DHS, qui sont les tests de distinction d'homogénéité
12:42et de stabilité.
12:42Alors, nous venons de voir un extrait du document filmé par notre confrère L'Union sur le
13:12travail qui est fait, justement, sur le site de Kougouleux.
13:16Madame, sur quelle surface travaillez-vous et combien de Gabonais sont impliqués dans
13:22ce travail ?
13:23Bon, à la base, nous avons reçu la notification depuis 2019.
13:32C'était sur 10 hectares et on a pu aménager 5, mais nous travaillons sur à peu près moins
13:40de 3 hectares parce qu'on a voulu, vraiment comme c'est une station d'expérimentation,
13:47donc on a voulu avoir différentes écologies de riz.
13:52Donc, le pluvial, l'irriguer, on a fait les aménagements, on a fait construire des
13:57rigoles et puis la partie bas-fonds pour vraiment, comme c'est une nouvelle culture, pour que
14:05les gens aient vraiment une large vision et puis la possibilité d'avoir le choix de
14:10là où ils peuvent partir pour cultiver.
14:12Donc, c'est un peu… Maintenant, employés, on a beaucoup de… j'ai deux collaborateurs
14:20immédiats qui sont des ingénieurs agronomes.
14:24Ensuite, on reçoit beaucoup d'étudiants de niveau licence professionnelle, master et ingénieurs
14:31agronomes finissants ou bien les stages d'initiation aux pratiques agricoles.
14:38On en reçoit et bon, le personnel, vous savez, l'honneur de la guerre.
14:43Donc, ils vont demander, mais surtout, et c'est par poche d'activité, on travaille
14:50avec les Gabonais par rapport à la main d'oeuvre.
14:53Voilà, c'est ce que je peux dire.
14:55Mais sinon, comment s'articule ce travail que vous effectuez sur le site des Kogodés
14:58avec les ambitions des nouvelles autorités ?
15:03Bon, justement, par rapport aux ambitions des nouvelles autorités que nous trouvons
15:10très louables et très appréciables parce que ça montre que vraiment, on veut entamer
15:17cette marche vers la souveraineté alimentaire.
15:20Mais il ne faut pas qu'on oublie qu'il faut qu'on fasse un réel travail de fond.
15:23C'est-à-dire, par exemple, là où nous travaillons au niveau de Kogoule, il faut qu'on arrive
15:27à nous mettre dans les conditions. C'est-à-dire, c'est pour ça que je disais qu'il faut investir
15:32dans la recherche. Il faut qu'on arrive à nous mettre dans les conditions, dans ce sens
15:35que le site sur lequel nous travaillons, il faut bien l'aménager, finir son aménagement,
15:41qu'on dispose d'une salle de stockage, qu'on dispose d'entrepôts, des mini-chambres froides,
15:46qu'on dispose d'un bloc de croisement, des serres et tout. Enfin, tout ce qu'il faut
15:52pour que le travail soit bien conduit et qu'on ne soit pas toujours...
15:56Vous avez vu les gens tout à l'heure dans le reportage en train de repiquer à la main.
16:00Il y a des possibilités d'avoir des répiqueuses qu'on peut acheter.
16:04Ça ne coûte pas cher. C'est-à-dire qu'il faut vraiment qu'on mette un accent réel
16:07parce que pour tout ce qui est entrepris, là, si à la base, la recherche n'a pas sorti
16:13des variétés qui sont adaptées, produits de semences de qualité, on n'aura rien.
16:18Mais est-ce que depuis le 30 août 2023, par exemple, les autorités ont manifesté
16:26une volonté de vous accompagner dans tout ce que vous êtes en train d'exprimer en termes de besoins ?
16:32Oui, oui. Je peux... Déjà, j'en profite pour remercier Mme la ministre de l'Agriculture
16:37qui nous a entroiés 500 hectares dans la Zep de Kango
16:41pour nous permettre de constituer une ferme-école
16:45dans laquelle on envisage, justement, puisque la culture du riz, c'est quelque chose de nouveau
16:52et on croit fermement qu'elle va introduire le système agricole gabonais
16:58pour installer, justement, des casiers, des formations, une vignée rizérie
17:04pour le traitement post-recolte du riz que sera produit
17:09et surtout conduire la formation des jeunes gabonais
17:12parce qu'on parle beaucoup de l'employabilité des jeunes.
17:16Donc, on va former des jeunes, des scolarisés pour leur insertion sociale et tout.
17:19Donc, on va les former vraiment. On remercie Mme la ministre pour cet appui
17:24et pour le tracteur également qu'on a reçu.
17:26C'est vrai que nous sommes en attente d'autres équipements
17:28parce que là, on va aller sur la base de plusieurs hectares.
17:32On ne peut pas continuer à le faire à la mer. On ne pourra pas s'en sortir.
17:35Également aussi remercier le ministre de la Recherche scientifique
17:38et le Sénarès, donc le commissaire général du Sénarès
17:42qui nous accompagne également énormément dans la recherche des financements
17:48au niveau international et puis des appuis ponctuels
17:50qu'ils apportent pour nous permettre quand même de conduire certaines activités
17:54et de prendre en charge quand même certains de nos personnels d'appui.
18:00Mais sinon, depuis 2019 que vous avez entamé ce travail,
18:03quel bilan pouvez-vous dresser à date ?
18:08Bon, je fais fi de difficultés qu'on a essuyées.
18:13On a essuyé beaucoup de difficultés, vraiment énormes.
18:17Mais bon, la persévérance, la foi, je pense que c'est important d'avoir une vision.
18:23La vision vous permet de, à chaque fois, lorsque vous êtes face à de nombreuses difficultés,
18:28de les prendre comme des stress biotiques
18:32où il faut trouver des mécanismes, comment les contourner et avancer.
18:36Je pense que c'est dans cette dynamique-là que nous avons beaucoup évolué.
18:40Mais, et puis je pense aussi, avec beaucoup plus de philosophie,
18:43c'était quand même nécessaire de passer par toutes ces difficultés
18:46pour atteindre le résultat aujourd'hui.
18:48Parce que je reconnais qu'aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus écoutés
18:50avec la sortie des variétés dans les conditions dans lesquelles nous travaillons
18:57où on n'a quasiment rien du tout.
19:00Et on a financé quasiment, on est obligé d'aller faire des expertises à l'international
19:06pour avoir des fonds pour financer les activités.
19:09Parce que souvent, bon, dans les lignes budgétaires, vous n'êtes pas pris en compte
19:12parce qu'il y a des projets plus importants que votre projet.
19:17Donc, voilà.
19:18Donc, pour ne pas laisser tomber tout le travail qui avait commencé,
19:22c'est vrai qu'on a eu des financements en 2019 du ministère de la Recherche scientifique.
19:27qui nous ont permis 72,950 millions, merci aussi au ministre Iwangu,
19:33qui nous ont permis d'ouvrir le site de Kougouleux, de faire quelques acquisitions.
19:39Mais après, ça tourne, ça va.
19:41On a eu le financement au Koumé aussi, 25 millions qui nous a permis.
19:45Et puis après, il n'y avait plus.
19:47Mais de temps en temps, le scénariste quand même nous accompagne.
19:50Et aujourd'hui, ça nous a permis, avec tous les apports qu'on a pu,
19:53personnels et tout, d'arriver aux résultats qui sont là,
19:58les cinq variétés made in Gabon,
20:00aujourd'hui qui vont être, avec la sortie du catalogue,
20:04qui vont être utilisées au Cameroun, partout.
20:07On a déjà beaucoup de sollicitations,
20:09Malawi, Tanzanie, Madagascar et tout,
20:12qui attend surtout le Rhinoir.
20:13Donc là, il s'agit des variétés qui ont déjà été homologuées.
20:17Qui sont en cours d'homologation.
20:18Et j'ai dit à tout ce monde d'attendre.
20:21Et qu'est-ce qui empêche la machine d'aller un peu plus vite, justement ?
20:26Les outils réglementaires ne sont pas disponibles.
20:28Et pourquoi ça coince ?
20:29On va poser la question au ministère de l'Agriculture.
20:32Sur le ministère de l'Agriculture, moi j'ai fait ma part,
20:34comme dit la première dame,
20:35j'ai fait ma part sur le ministère de l'Agriculture de faire sa part.
20:39Donc je pense qu'on y travaille, très sincèrement.
20:43On y travaille.
20:44Et puis je pense que d'ici avant la fin de l'année,
20:47on aura cette homologation.
20:50Probablement le tout premier catalogue national des variétés de riz.
20:54Indépendamment de toutes les cultures,
20:56ce sera le premier catalogue.
20:58Alors vous, vous signifiez que vous êtes sollicités par des pays étrangers.
21:02Vous avez cité le Malawi, entre autres.
21:05Est-ce que le gouvernement gabonais en a conscience,
21:07a conscience de, justement, l'importance de ce que vous faites
21:12et de comment c'est perçu à l'étranger ?
21:15Je pense que le gouvernement, c'est des hommes.
21:19Il faut que les gens s'ouvrent, comprennent.
21:22Et puis, si vous permettez,
21:24il faut à un moment donné qu'on sorte des problèmes de personne.
21:27Parce que vraiment, je ne sais pas, ça retarde.
21:31Bon, je ne sais pas pourquoi souvent c'est comme ça,
21:33mais c'est comme ça.
21:34C'est ça qui fait justement que les choses soient comme ça.
21:36Mais je pense qu'actuellement,
21:41avec le coup de la libération,
21:43les autorités actuelles,
21:45aussi bien au ministère de l'Agriculture
21:47qu'au niveau de la recherche scientifique,
21:49vraiment, on prend en compte le travail que nous faisons.
21:52Vraiment, il n'y a pas longtemps,
21:53où vous arrivez maintenant,
21:55on respecte ce que vous faites,
21:57on respecte ce que vous dites.
21:58Dans le temps, il y avait plus de problèmes de personne
22:01que les résultats qui sont le travail pris en compte.
22:06Alors, est-ce qu'aujourd'hui au Gabon,
22:08on produit du riz, même de manière domestique ?
22:12Non, il y a eu des initiatives,
22:14il y a eu des initiatives qui ont montré effectivement que c'est possible.
22:17Bon, là, il y a un opérateur, justement.
22:21On a besoin qu'il y ait justement beaucoup d'initiatives
22:25telles que cet opérateur-là
22:27pour justement accompagner.
22:31Parce que, c'est ce que je disais tout à l'heure,
22:34qu'il faut qu'on essaie de réfléchir en termes de chaîne de valeur.
22:37C'est-à-dire que la chaîne de valeur,
22:40c'est une série d'acteurs qui sont là,
22:42c'est-à-dire que les actions s'entremêlent.
22:45S'il y a un qui manque dans la chaîne,
22:48tout coince, tout bascule.
22:49Donc, il nous faut, nous, la recherche scientifique
22:52pour produire la semence initiale.
22:55La semence initiale, c'est-à-dire qu'on est sûr de la variété
22:57qui sort, la pureté, son état sanitaire et tout ça.
23:01Quand ça sort maintenant, il faut qu'au milieu-là,
23:04on arrive à former, parce que ça n'existe pas,
23:07on arrive à former ce qu'on appelle les professionnels de la semence.
23:11C'est une activité exclusivement privée.
23:13Donc, là-bas, vous pouvez avoir des associations, des ONG
23:16qui soient petites ou bien des gros,
23:19industriels qui ont des établissements sémenciers.
23:22Vous voyez, des établissements sémenciers, pardon.
23:24Donc, ce sont ceux-là qui vont produire la semence commerciale.
23:27Ceux-là doivent impérativement exister.
23:30S'ils n'existent pas, et que vous avez des opérateurs économiques,
23:34où ils vont trouver la semence pour alimenter leur production.
23:37C'est pour ça que j'ai dit.
23:38Il faut qu'on réfléchisse en termes de chaînes de valeur.
23:41Donc, dès que ceux-là existent,
23:43les opérateurs économiques qui ont beaucoup d'argent,
23:45maintenant qu'ils veulent faire sur des superficies en paix de la vue,
23:49ils vont se ravitailler chez ceux-là,
23:51acquérir la semence là-bas en achetant.
23:53Donc, c'est ça la chaîne de valeur.
23:55Et ensuite, on va répondre au problème qui est posé,
23:58l'objectif qu'on s'est fixé.
24:00Donc, il faut que, je pense que,
24:03il faut qu'on arrive à comprendre que,
24:06il faut qu'on arrête de mettre la charie avant les bœufs,
24:08dans laquelle on a beaucoup excellé dedans.
24:11Et surtout, qu'on réfléchisse en termes de chaînes de valeur.
24:15Et tout à l'heure, quand vous avez vu le reportage qui est passé,
24:18c'était justement, on a reçu le Comstec,
24:21parce qu'on a écrit des notes conceptuelles.
24:23Vous cherchez de l'argent, on cherche des financements,
24:25parce que vous allez aller au ministère,
24:27on va dire, il n'y a pas d'argent,
24:28vous allez là-bas, il n'y a pas d'argent,
24:30il faut attendre, les crédits ne sont pas mis en place,
24:32ou il faut attendre l'année prochaine.
24:34Mais ça tourne, les gens mangent toujours.
24:35Et après, on va vous dire,
24:38oui, mais l'auré, là, on ne le mange quand ?
24:39Donc, on écrit des projets,
24:43on soumet, on attend.
24:45Si ça marche, on continue les activités.
24:47Si ça ne marche pas, on arrête.
24:49C'est tout.
24:50Malheureusement.
24:52Alors, parlons actualité.
24:55Les autorités gabonaises
24:57entendent réduire la dépendance au plan alimentaire,
25:00je l'ai dit en introduction.
25:02Pour cela, un timing a été donné
25:05pour l'interdiction du poulet de chair.
25:07Comment vous, en tant que chercheuse,
25:09avez-vous accueilli
25:11cette volonté
25:13de réduire l'importation
25:16de certaines denrées ?
25:19Bon, très sincèrement et objectivement,
25:22je trouvais que c'est vraiment très salutaire.
25:24Vraiment, c'est très salutaire.
25:26Mais comme je le dis,
25:27et je l'avais déjà mentionné au préalable,
25:29il faut qu'on arrête
25:31de rentrer dans les mêmes schémas.
25:33Les mêmes schémas, là,
25:34pour qu'ils produisent les mêmes effets.
25:36C'est-à-dire qu'en deux ans,
25:39beaucoup de choses peuvent se faire.
25:41Je pense que, je vais revenir toujours,
25:44comme je l'ai dit,
25:45il faut qu'on apprenne un tel travail,
25:47non seulement implique
25:48beaucoup de...
25:49multisectoriel, en fait.
25:52Et puis,
25:53dans tout ce travail qui est fait,
25:55la recherche scientifique
25:56a un amont du processus.
25:58Il faut qu'au niveau de la recherche,
25:59on la structure.
26:00Tel que c'est là, là.
26:01Le programme tel qu'il est,
26:02comme le président a dit,
26:04pour l'arrêt de l'importation
26:06pour les chers,
26:06ça ne peut pas prendre.
26:07Alors, justement,
26:08parlons concrètement.
26:09On a vu que des fermes
26:10ont été relancées,
26:11notamment en TUM
26:12et en Dénée.
26:17Est-ce que,
26:17dans ce qui s'est fait,
26:18jusqu'à présent,
26:20vous pensez que ça peut marcher ?
26:22Est-ce que le processus,
26:23la chaîne des valeurs
26:24à laquelle vous faisiez référence
26:25précédemment,
26:26a été respecté
26:27ou on est en train
26:28de reproduire
26:29les mêmes erreurs du passé
26:31avec le programme
26:32Grain, notamment ?
26:34Bon, là,
26:35je donne ma réponse
26:35en tant qu'expert.
26:37Je pense qu'il n'y aura pas
26:37de résultats
26:38tels que c'est parti, là.
26:40Il n'y aura pas de résultats
26:41parce qu'il faut associer
26:42la recherche scientifique,
26:44les fermes,
26:45la matière première,
26:45où on la trouve ?
26:46Où sont les sémences ?
26:47C'est la question
26:48qu'il faut se poser.
26:49Maintenant,
26:49pour avoir les sémences,
26:50l'avantage qu'on a aujourd'hui
26:52avec tout ce qui est
26:53pris comme initiative,
26:54il y a les centres internationaux
26:55de recherche qui existent.
26:56Quand les centres internationaux
26:57de recherche qui existent,
26:59il faut qu'on sache
27:00que c'est du domaine
27:03de la recherche scientifique.
27:05C'est-à-dire que la recherche scientifique
27:07va écrire,
27:08va faire des introductions,
27:09va voir les tests
27:10d'adaptabilité.
27:10Quand on fait des introductions,
27:12c'est les différentes variétés
27:13qu'on prend.
27:13en fonction,
27:14les variétés,
27:16c'est en fonction
27:16de l'objectif
27:17qu'on se fixe.
27:18Parce que là,
27:19vous avez le maïs,
27:20par exemple,
27:20à peau blanche,
27:22le maïs à peau orange.
27:23Ça n'a pas les mêmes,
27:24comment on appelle ça,
27:25les mêmes éléments
27:26par rapport à l'objectif
27:27qu'on se fixe.
27:28On veut faire la farine
27:29pour manger,
27:31on veut faire la farine de pain,
27:33on veut,
27:33on veut,
27:33on veut.
27:34Il y a des caractéristiques.
27:36Donc,
27:36c'est de la recherche
27:37qui va orienter,
27:37faire un travail de fond
27:38pour dire,
27:39voilà le matériel qu'on a eu,
27:41parce qu'on a écrit à Smith
27:42qui a envoyé le maïs.
27:44Et puis,
27:44voilà,
27:44vous faites des tests
27:45et vous proposez.
27:46Et quand vous proposez,
27:47là,
27:48maintenant,
27:48vous rentrez dans la production
27:49de semence.
27:50Parce qu'il faut s'assurer
27:50que les variétés
27:51que vous prenez,
27:52là,
27:52c'est des variétés
27:53qui sont déjà homologuées.
27:55Mais quand vous faites la demande,
27:56c'est en fonction
27:56des caractéristiques
27:57que vous recherchez.
27:59Donc,
27:59il y a un travail scientifique
28:00qui est fait derrière.
28:01Souvent,
28:02qu'on nous sculpte,
28:02je ne sais pas si c'est volontaire,
28:04mais qui n'existe pas.
28:05Et puis,
28:06pouf,
28:06on part.
28:07Mais docteur,
28:08est-ce que vous comprenez
28:09que les Gabonais
28:10sont dans l'urgence ?
28:12Mais si on veut,
28:13vous pouvez manger
28:14une omelette
28:14si vous ne cassez pas les oeufs.
28:16Vous pouvez manger,
28:17même l'oeuf au plat,
28:18on n'a pas besoin de battre, là.
28:19Vous avez besoin
28:20de casser l'omelette, non ?
28:21Pour que ça sorte pour avoir...
28:23Vous avez besoin
28:23de casser l'oeuf, pardon,
28:25pour avoir l'omelette.
28:26Mais depuis Mathusalem,
28:27qu'on a commencé
28:27avec l'urgence, là,
28:29on fait quoi ?
28:29Les deux ans, là,
28:30sont suffisants
28:31pour structurer les choses.
28:32Il faut qu'on apprenne
28:33à structurer
28:33et en travailler
28:34en chaîne de valeur.
28:35Sinon, on aura
28:35les mêmes résultats.
28:36Allez-y en DND,
28:37allez-y en TUM,
28:38prenez des photos,
28:39dites-moi,
28:40comment ça se passe là-bas ?
28:41Merci.
28:42Merci à vous,
28:43docteur Yonel Dea Moukoumbi.
28:45Je rappelle
28:45que vous êtes sélectionneur
28:47senior des plantes,
28:48expert international
28:49en technologie sémencière,
28:51chargé de recherche
28:52au CAMES,
28:53responsable du programme
28:54national de sélection
28:55et d'amélioration
28:57variétale
28:58et production
28:59de sémences.
29:00Nous avons échangé
29:02autour de la question
29:03liée à la souveraineté
29:05au plan alimentaire
29:07et notamment
29:07sur la recherche
29:08qui est faite
29:09autour de la production
29:10des variétés de riz.
29:12Docteur,
29:13avez-vous peut-être
29:13quelque chose à ajouter
29:14avant qu'on ne mette
29:15un terme à cette émission ?
29:16Oui, rapidement,
29:17c'est juste pour interpeller
29:18les autorités
29:19qu'il existe une expertise
29:22au niveau national
29:23qu'on apprenne
29:24à travailler
29:25avec l'expertise,
29:26solliciter l'expertise
29:28parce qu'on est souvent
29:29très gênés
29:30de voir que,
29:31bon,
29:32je ne sais pas,
29:33c'est toujours
29:33les problèmes
29:34de personnes
29:34qui passent avant
29:35et on laisse
29:36les problèmes
29:36pour lesquels
29:37les gens doivent
29:37s'associer
29:38et trouver des solutions.
29:40On est content,
29:41on est heureux
29:42de voir que
29:43le gouvernement
29:44a déjà fait sa part,
29:45c'est-à-dire
29:46en prédant
29:46de telles initiatives
29:47qui sont vraiment
29:48très louables.
29:49Maintenant,
29:50nous,
29:50les ministères techniques,
29:52de s'associer,
29:53de travailler
29:53avec cette once
29:55de patriotisme
29:56pour dire qu'il faut
29:58qu'on sorte
29:58des mêmes chemins
30:00battus là
30:00pour avoir
30:01des résultats
30:01mitigés.
30:02Il faut qu'on ait
30:03des résultats
30:03qui impactent
30:04la société
30:05et qui résout
30:06les problèmes.
30:07Merci.
30:07Merci encore à vous
30:08d'être passé chez nous,
30:09Dr. Yonel Dea Moukoumbi
30:11et pour cet échange
30:13enrichissant.
30:14Je vous dis
30:15merci à vous également
30:16chers internautes
30:17pour votre fidélité.
30:18Je vous donne rendez-vous
30:20la prochaine fois
30:20pour un autre numéro
30:22d'interview exclusive.
30:24Bonne soirée chez vous.
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