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  • 08/07/2025
Avec Dr Philippe Paranque, président de SOS Médecin

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-07-08##

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Transcription
00:00Et nous avons retrouvé le docteur Philippe Parang, président de SOS Médecin. Bonjour docteur.
00:06Oui j'espère, merci, bonjour.
00:08Oui, on vous entend mieux docteur.
00:11On parlait donc de cette agression très violente qui a eu lieu mercredi dernier à Lille.
00:17L'un de vos praticiens qui a été agressé, roué de coups, menacé de mort.
00:23Vous parlez effectivement, c'est une véritable expédition punitive qui a eu lieu.
00:27Oui, parce que c'est bien dans un second temps, après avoir reçu une assiante avec un refus d'un arrêt de travail,
00:35que deux individus se sont présentés à postériori pour venir tabasser le médecin.
00:39Le médecin qui a dit par la suite qu'il s'est vu mourir, c'est dire la violence de cette agression docteur ?
00:47Très clairement, l'environnement fait que s'il n'y avait pas eu des patients témoins qui portaient l'alerte,
00:53le médecin lui tout seul se sentait absolument en fragilité et impossible de se défendre face à deux individus
01:00qui manifestement étaient enrodés à l'exercice.
01:02Comment va-t-il aujourd'hui docteur ?
01:06Physiquement, les choses vont bien.
01:09Psychologiquement, c'est une autre affaire et je pense que ça, ça sera évidemment très long à récupérer.
01:14Le médecin va profiter de la période estivale pour prendre du recul et se retirer de l'activité pendant quelques semaines.
01:19Mais on reste très proche de lui parce que bien entendu, dans ce cas-là, c'est toute l'équipe et tout l'entourage qui est important aussi.
01:26Agression verbale, agression physique en forte hausse, plus de 210 agressions depuis le début de l'année.
01:32C'est un chiffre qui est en augmentation par rapport aux années précédentes ?
01:36Alors, il semblerait, puisque nous, sur nos statistiques de SOS médecins, nous avons quelques épisodes qui ont pu être signifiés
01:43après la montée régionale, en l'occurrence, qui semble très importante dans le nord de la France.
01:48Mais il faut dire que c'est à peu près général et national.
01:50Et nous sommes témoins au quotidien, par les demandes, par nos centres de régulation,
01:55d'une agressivité, d'une négligence des patients qui devient de plus en plus flagrante.
01:59C'est-à-dire qu'il ne se passe plus un jour sans qu'il n'y ait à déplorer des violences, des menaces,
02:05des violences qui peuvent être physiques ou verbales ?
02:07Alors, physique, non. Heureusement, pas tous les jours encore.
02:12Verbal, sur les centres de régulation par téléphone, des incivilités, des menaces, c'est quotidien.
02:17Pourquoi ces menaces ? Quels sont les motifs qui reviennent en général ? Pourquoi ça dégénère ?
02:23Alors, il y a sans doute beaucoup de phénomènes extérieurs à ça,
02:27mais enfin, il y en a un principal quand on arrive à des excès comme celui de Lille.
02:31C'est une frange de population qui ne voit pas de limite à son exigence
02:36et qui pense que tout lui est dû.
02:37Et c'est cette population-là qui est très minoritaire sans doute,
02:40mais qui vient complètement polluer le dispositif et le système
02:43et qui met les patients, en même temps que les médecins,
02:47mais la population en danger,
02:49puisque forcément, ça nous amène à avoir des mesures de restrictions
02:53qui sont valables pour tout le monde.
02:56Mais là, à chaque fois, quasiment chaque fois,
02:59on sent bien que c'est la demande d'arrêt de travail
03:01ou l'exigence d'un culture et d'un travail.
03:03La demande d'arrêt de travail, c'est central dans ces violences ?
03:07Oui, absolument.
03:10Après, il y a le deuxième sujet qui est éventuellement
03:12de certaines ordonnances avec des produits à accès limités,
03:16mais c'est principalement la demande d'arrêt de travail
03:18qui est l'origine de tous les conflits.
03:20C'est quoi la solution aujourd'hui, docteur ?
03:22C'est de mettre un vigile devant chaque cabinet ?
03:25Est-ce qu'il faut en arriver là ?
03:26Je ne pense pas, parce que ça ne serait pas la bonne solution.
03:30Une fois encore, ça porterait préjudice à toute la population.
03:37Nous avons une activité, je l'ai déjà dit,
03:38qui est une activité de proximité.
03:40Est-ce que ce médecin, c'est du relationnel ?
03:41Avec des patients que nous ne connaissons pas,
03:44il faut qu'on ait un contact facile avec la population.
03:47Par contre, il faut sans doute que nous réfléchissions
03:49à des dispositifs, il n'existe pas encore tout à fait
03:51de façon exhaustive aujourd'hui,
03:52qui soient des boutons d'alarme,
03:54mais pas simplement reliés à un poste de police.
03:56Ça existe déjà pas mal, ces boutons d'alarme, docteur ?
04:00Oui, mais sans doute pas avec la totalité des fonctions
04:03qu'on aimerait ou qu'on pourrait avoir aujourd'hui.
04:06C'est-à-dire qu'un bouton qui déclenche à la fois la sirène
04:08avec des moyens de connexion domotique
04:10comme on a aujourd'hui dans les locaux
04:12et qui appelle la police et qui appelle les proches du réseau
04:15et qui appelle un bouton multifonction,
04:19je pense que ça pourrait aider
04:20parce que le vigile est une possibilité
04:23quand il y a des fortes tensions de flux de patients
04:27et ça, ça peut arriver sur les périodes de fête de fin d'année,
04:30par exemple, où là, on a un afflux
04:31dans les salles d'attente éventuellement.
04:33Au domicile, c'est jamais très visible.
04:36Et là, on est dans une autre situation
04:38puisque le médecin, une fois encore,
04:40apparaît à la fois dans le domicile des patients
04:43aux visites à domicile
04:43et dans nos centres de consultation.
04:46Une plainte a été déposée
04:47après la violente agression contre l'un de vos praticiens à Lille.
04:51SOS Médecins s'est porté, partie civile.
04:54Les peines sont alourdies pour les agressions
04:56contre un professionnel de santé.
04:58On parle jusqu'à 5 ans d'emprisonnement,
04:5975 000 euros d'amende pour les violences volontaires
05:01avec une ITT supérieure à 8 jours.
05:04Ce n'est pas suffisant aujourd'hui, ça, docteur ?
05:07Si, je pense que c'est sans doute suffisant
05:09à condition que ça soit appliqué.
05:11Et la grande problématique aujourd'hui,
05:13c'est que le législateur a prévu les textes
05:15pour protéger les soignants,
05:17mais que dans la réalité des faits,
05:19la plupart du temps,
05:20la justice ne suit pas ces mesures
05:22et du coup, les auteurs se sentent impunis
05:26dans cette situation.
05:27Et c'est probablement ce qui fait aussi
05:28qu'on a une escalade comme ça,
05:29c'est que certaines populations
05:31ne sont absolument pas exposées à aucune sanction.
05:34Sentiment d'impunité, justice passe assez ferme, quoi.
05:38Absolument.
05:39Merci beaucoup, docteur Philippe Paranque,
05:41d'avoir été avec nous ce matin,
05:42je rappelle, président de SOS Médecins.
05:44Merci, très bonne journée à vous.

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