Algérie : Boualem Sansal peut-il être gracié ?

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Avec Arnaud Benedetti, fondateur du Comité de soutien international à Boualem Sansal, rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire.  Retrouvez Poulin sans réserve le vendredi de 12h à 13h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498 ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ##NOEPISODE##

Transcript

00:00Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.

00:03Bonjour Arnaud Bédédetti.

00:05Bonjour Alexis.

00:07Alors, on a eu cette semaine la confirmation du verdict pour Boilem Sansal,

00:15et puis la nouvelle aussi d'un journaliste français, Christophe Gleize, lui aussi condamné à plusieurs années de prison.

00:22Que se passe-t-il en Algérie, et où en est-on aujourd'hui du soutien diplomatique consulaire pour ces deux détenus,

00:31et particulièrement Boilem Sansal, qui est âgé, on le rappelle, malade, et depuis plusieurs mois déjà détenu en Algérie.

00:38Est-ce que vous pouvez nous faire un point ?

00:40Le point est très simple, c'est qu'on est à 24h de la fête nationale algérienne,

00:45et que l'on attend une hypothétique pour l'instant, grâce du président Tebboune, concernant notre ami Boilem Sansal.

00:53Je rappelle en effet qu'il a été condamné à 50 prisonniers fermes, confirmation du jugement de première instance, mardi dernier.

01:03Donc on est tous tournés maintenant les yeux vers Alger,

01:09sachant que depuis finalement 24h, nous avons des signaux tout à fait contradictoires,

01:14ce qui fait qu'on n'y voit pas beaucoup plus clair qu'en début de semaine,

01:19mais on croise les doigts et on appelle évidemment un geste humanitaire du président algérien,

01:26compte tenu de l'âge et de l'état de santé de Boilem Sansal.

01:31Il est clair que si dimanche, malheureusement, la situation n'avait pas évolué,

01:37on se retrouverait évidemment dans un contexte particulièrement difficile,

01:41qui nécessiterait en tout cas de réviser vraisemblablement la stratégie qui a été celle de la France

01:49depuis maintenant l'arrestation de Boilem le 16 novembre dernier, c'est-à-dire il y a plus de sept mois.

01:55Mais justement, c'était quoi la stratégie de la France ?

01:58Parce qu'on a vu d'un côté Bruno Retailleau qui se voulait ferme avec le régime algérien,

02:03et puis de l'autre côté, côté Élysée, on était plutôt sur la Concorde.

02:07Est-ce que c'était une stratégie lisible ?

02:10Et aujourd'hui, effectivement, tout le monde attend cette grâce présidentielle potentielle,

02:15mais quelle était la stratégie de la France en vrai ?

02:18Alors il y a eu en effet, vous avez raison de le rappeler,

02:21des divergences d'approche au sein du gouvernement.

02:23On veut Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur,

02:26qui était pour une position de fermeté vis-à-vis de l'Algérie,

02:30et de l'autre côté, pour aller très vite, un axe entre l'Élysée et le Quai d'Orsay,

02:36ce qui est d'ailleurs normal en France,

02:38qui connaît une retenue dans l'expression et dans l'action,

02:45en espérant que cette retenue permettrait justement à Boilem-Sensal

02:50de sortir le plus rapidement possible.

02:52Donc manifestement, en tout cas, il n'est pas sorti rapidement,

02:54puisque je le rappelle, il est à sept mois de détention.

02:58Et c'est quand même la deuxième option qui a été largement privilégiée

03:04par les autorités françaises.

03:10Il va de soi qu'on arrive au bout du bout de cette stratégie.

03:18Et nous, notre inquiétude, évidemment, c'est que si rien ne bougeait,

03:22en l'occurrence, ça serait évidemment de voir comment les autorités françaises

03:29vont réanalyser la situation et comment surtout elles vont mettre en place

03:33des leviers d'action qui permettront à Boilem-Sensal de pouvoir sortir

03:37le plus rapidement possible.

03:38Nous, notre crainte quand même, c'est qu'il peut y avoir peut-être

03:41une libération de Boilem-Sensal.

03:42En tout cas, c'est ce qu'on souhaite, évidemment, vous imaginez,

03:45puisqu'on se bat depuis sept mois sur cet objectif.

03:48Mais on précise toujours, libération immédiate et sans condition.

03:51Et on ne voudrait pas, si vous voulez, qu'une libération soit sortie

03:54d'une impossibilité pour Boilem-Sensal de sortir du territoire algérien.

04:00Ce qui arrive parfois, parce qu'ils ont une pratique de libération

04:03avec ce qu'ils appellent une ISTN, c'est-à-dire l'interdiction

04:06de sortie du territoire national.

04:07Et il est évident que si Boilem se retrouvait dans une situation de ce type,

04:13ça voudrait dire qu'il n'est pas libre.

04:15Il n'est pas du tout libre. Il est libre dans un pays qui lui-même

04:19n'est pas forcément libre en termes d'application de nombre de principes.

04:23Et en plus, il serait particulièrement exposé, y compris pour sa sécurité,

04:26compte tenu des multiples campagnes de presse, encore d'ailleurs celle d'hier.

04:31On a vu une presse algérienne qui s'est déchaînée contre Boilem-Sensal

04:34il y a 24 heures.

04:36Donc sa sécurité, à nos yeux, ne serait même pas garantie en Algérie.

04:41Donc, encore une fois, on est concentré sur le 5 juillet,

04:48c'est-à-dire sur la fête nationale.

04:51Et on attend avec impatience ce que sera la décision du président Théboune.

04:56Et sur le cas du journaliste Christophe Glez,

04:59est-ce que vous avez des informations également ?

05:01On a l'impression que c'est une surenchère du côté algérien

05:06de dire qu'on va continuer comme ça d'emprisonner des ressortissants français

05:11pour bien vous faire comprendre ce qu'est la relation franco-algérienne aujourd'hui ?

05:16Oui, alors est-ce que le régime algérien met en place ce qu'on appelle par ailleurs

05:20une diplomatie des otages ?

05:22C'est une véritable question qu'il faut se poser.

05:24Mais moi, si vous permettez, sur ce cas,

05:26où d'ailleurs le comité de soutien,

05:27dès qu'il a appris la condamnation à sept ans,

05:30qu'ils ont ferme par le tribunal de Christophe Glez,

05:33le comité de soutien a immédiatement réagi en appelant

05:36et en s'associant d'ailleurs à la demande du magazine SoFoot

05:40et de RSF, de Reporters sans frontières,

05:43on a demandé nous aussi une libération immédiate

05:45et sans condition de Christophe Glez.

05:48Mais ce qui est très intéressant, c'est la façon dont l'affaire,

05:51si vous voulez, en concernant ce jeune journaliste,

05:54a été conduite, puisque ça a été quand même une très grande surprise

05:58d'apprendre qu'un de nos compatriotes a été condamné

06:01à sept ans qu'ils ont ferme, dimanche dernier,

06:03puisque une chape de silence avait recouvert finalement cette affaire,

06:10puisqu'il faut le rappeler,

06:12Christophe Glez est placé sous contrôle judiciaire

06:16depuis le 24 mai 2024,

06:19et que son procès n'a eu lieu qu'il y a maintenant moins d'une semaine

06:23et qu'il a été condamné très lourdement à sept ans de prison.

06:26Mais il ne s'attendait pas à cette condamnation,

06:27c'est pour ça qu'il y avait ce silence.

06:29Oui, ce qui est révélateur, c'est que la stratégie de discrétion

06:33et de silence, certainement, pour le coup,

06:35inspirée par le Code Orsay à la famille et aux magazines,

06:38n'a pas donné plus de résultats qu'elle en a donné

06:41avec Moinem Sans Salle.

06:43Ce qui démontre encore une fois,

06:45lorsque le comité de soutien est parfois critiqué,

06:47mais devoché par certains responsables officiels

06:51pour, finalement, la mobilisation et la médiatisation

06:55qu'il ne cesse de mettre en place autour de Moinem Sans Salle,

06:58qu'il est nécessaire d'en parler.

07:00Il est absolument nécessaire d'en parler,

07:02il est nécessaire de faire pression sur les autorités politiques

07:05en France et en Europe,

07:06pour qu'on n'oublie pas le cas à la fois de Christophe Glez,

07:10et bien évidemment aussi celui de Moinem Sansalle,

07:13sans Salle, d'une certaine manière,

07:15qui valide une stratégie qui est une stratégie

07:17qui doit être une stratégie de combat

07:18et de mobilisation permanente

07:20pour éviter, en effet, que le sépulcre de l'indifférence,

07:24voire de l'amnésie,

07:26recouvre le cas de nos deux compatriotes,

07:29aujourd'hui emprisonnés dans les cachots algériens.

07:32Oui, et ces grâces présidentielles,

07:35elles sont attendues parce que c'est la coutume,

07:38parce que, justement, ce serait un geste important

07:42de la part du président algérien,

07:44mais avec toujours la question de la non sortie du territoire.

07:49Oui, alors la grâce présidentielle,

07:51c'est finalement un geste présidentiel

07:53qui a lieu lors de chaque fête nationale en Algérie.

08:01Le président signe un décret

08:04où il annonce la libération d'un certain nombre de prisonniers.

08:09À ce stade, je ne sais pas s'il l'a signé,

08:10mais c'est envoyé, en règle générale, à la presse algérienne.

08:17Mais sans les noms, d'ailleurs, des prisonniers,

08:19et les prisonniers, en général, sont libérés de leur prison à minuit.

08:24Donc, je crois que c'est entre ce soir et samedi soir

08:28que les choses peuvent se jouer.

08:30Pour l'OM sans salle, encore une fois,

08:33beaucoup de rumeurs circulent depuis 48 heures,

08:35avec des signaux parfois négatifs, très négatifs,

08:38parfois un peu plus positifs, qui se contredisent.

08:42Donc, pour l'instant, on est dans une situation d'attente,

08:46d'expectative.

08:48Et bien évidemment,

08:49on espère que, encore une fois,

08:55Boilem pourra sortir très rapidement.

08:58Tel n'était pas le cas.

08:59Et c'est bien principalement notre souci.

09:01Nous, vous savez, on est très prudent.

09:03On est très prudent.

09:04Bien sûr.

09:05On n'a pas d'excès d'optimisme.

09:06On n'a pas d'excès de confiance.

09:08Mais vous savez...

09:09Moi, on est passé par des phases de ce type

09:12où on nous annonçait éventuellement

09:13un élargissement de Boilem.

09:16Et rien n'est arrivé.

09:18Et en termes de contact avec Boilem sans salle,

09:20est-ce qu'il y a eu des contacts ?

09:21Parce que je sais que c'était très difficile

09:22avec son avocat.

09:24Est-ce que ça s'est amélioré, cette situation ?

09:25Oui.

09:25Alors, la chance, par contre,

09:27et ça, c'est un point positif,

09:28c'est que l'un des deux avocats de Boilem sans salle,

09:31pas maître Zimri,

09:32mais maître Pornu Gentil,

09:33a pu se rendre à Alger,

09:35non pas pour l'audience concernant l'appel,

09:37mais au moins pour l'énoncer du verdict,

09:39il a pu voir Boilem en prison.

09:42Boilem, jusqu'à prison,

09:43voyait principalement ses proches

09:45et principalement sa femme

09:46de manière très épisodique.

09:47Vous savez qu'il a beaucoup bougé

09:50entre la prison et l'hôpital.

09:53Il a pu voir maître Pornu Gentil.

09:55Ce que l'on sait,

09:56c'est qu'il est plutôt,

09:58compte tenu de son âge

09:59et de sa maladie,

10:00dans un état de forme à peu près correct,

10:04que le moral,

10:05mais ça, on n'en doutait pas,

10:07reste totalement intact.

10:10Il est particulièrement combattif.

10:11D'ailleurs, moi, je tiens à souligner

10:12qu'il a été très combattif

10:13et vraiment très, très courageux

10:16lors de son procès

10:17qui n'a duré que dix minutes.

10:19Il est où ?

10:20Expécutif.

10:20Il a voulu, lui,

10:22l'amener à faire,

10:24d'une certaine manière,

10:25repentance,

10:26à procéder à des aveux

10:28pour des fautes qu'il n'a pas commises

10:29et qu'il a réfuté,

10:31un à un,

10:32l'ensemble des chefs d'accusation

10:33que lui comportaient

10:34les autorités politiques algériennes.

10:35Merci beaucoup Arnaud Bédetti

10:38pour ce point

10:39et puis on attend

10:39la bonne nouvelle,

10:41les bonnes nouvelles

10:42ce soir ou demain

10:43en croisant les doigts.

10:44Merci beaucoup.

10:47Et nous, on va se retrouver

10:47dans un instant

10:48pour l'édito.

10:49On va faire un petit point

10:51sur la vie et l'oeuvre

10:52de François Bayrou.

10:53Alors, restez avec nous

10:54sur Sud Radio.

10:55Sud Radio.

10:56Sud Radio.

10:57Parlons vrai.

10:58Sud Radio.

10:59Parlons vrai.

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