- 04/07/2025
Avec Philippe Baptiste, Ministre français de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Avec nous, Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Merci d'être avec nous ce matin. Vous avez tenu à répondre parce qu'au sein du gouvernement, les avis divergent.
00:16De quoi s'agit-il ? Il s'agit d'énergie renouvelable.
00:19Qu'a dit, dans une tribune publiée dans le Figaro hier, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
00:24L'intermittence des énergies renouvelables fait courir le risque de blackout.
00:29L'Union Européenne ne doit pas favoriser les énergies renouvelables, mais les énergies décarbonées.
00:34L'éolien et le photovoltaïque n'apportent au mix énergétique français qu'une intermittence coûteuse à gérer.
00:42Il n'y a aucune raison de continuer de les financer par des subventions publiques.
00:47Voilà. Moratoire. Plus d'argent public pour les renouvelables. Que lui répondez-vous ?
00:53L'avenir de l'énergie, c'est l'électrique.
00:56On a besoin d'augmenter notre production électrique pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures.
01:03C'est fondamental parce que d'abord, ça nous coûte très cher.
01:06C'est des enjeux géostratégiques.
01:08Ça veut dire qu'on importe de l'énergie qui vient de Russie, du Golfe, des États-Unis.
01:13On n'est pas autonome.
01:14Donc, on a besoin d'augmenter notre production électrique.
01:17Il faut d'abord faire du nucléaire.
01:19C'est évident.
01:20Mais ça ne suffira pas.
01:22Pour augmenter notre production, on a besoin de jouer toutes les cartes.
01:25Le nucléaire associé, je ne sais pas moi, à l'hydro...
01:30Mais c'est ce qu'on fait aujourd'hui.
01:31Oui.
01:32C'est ce qu'on fait aujourd'hui.
01:33Les capacités en hydro, elles sont saturées.
01:34Le nucléaire, on fait le maximum.
01:36Les prochaines centrales, elles arriveront vers 2038, etc.
01:39Donc, on fait comment pour augmenter, pour aller au-delà ?
01:43Comment on fait ?
01:43Eh bien, aujourd'hui, ce qui est disponible, ce qui est faisable, et ce qui a des coûts qui sont relativement compétitifs, c'est l'énergie.
01:50Il y a un débat.
01:51Mais non, mais je veux dire, c'est...
01:52Et donc, et en particulier...
01:52Il paraît que l'électricité produite par les éoliennes et par le solaire est plus chère.
01:57Plus chère.
01:58C'est vrai ou c'est faux ?
01:59Mais d'abord, le coût de production des différentes sources d'énergie est un débat d'une technicité et d'une complexité sans nom.
02:06Oui, ça, j'imagine.
02:08Et donc, honnêtement, le sujet, il n'est pas là.
02:10Le sujet, c'est, aujourd'hui, les capacités disponibles, si on veut décarboner,
02:14eh bien, effectivement, il y en a autour des ENR.
02:16Il y en a autour de l'éolien en mer.
02:18En particulier, l'éolien en mer, qui n'est pas du tout...
02:21Enfin, qui n'a pas du tout les problèmes d'intermittence qui sont mentionnés.
02:23Donc, techniquement...
02:24Mais il faut stocker cette électricité produite.
02:26Mais non, mais justement, je prends l'exemple de l'éolien en mer, qui n'est pas intermittent.
02:29Donc, vous n'avez pas forcément les problèmes de stockage.
02:31Après, les problèmes de stockage, oui, ils existent.
02:33Mais après, on a un tel niveau de production, justement, nucléaire, aujourd'hui,
02:36qui permet d'assurer un socle qui est extrêmement fort,
02:38qu'on peut développer des ENR.
02:40On a un boulevard pour faire ça.
02:42Donc, pourquoi ne le ferions-nous pas ?
02:43Et d'ailleurs, le débat a été tranché.
02:44Et je crois que le Président de la République l'a rappelé de manière extrêmement claire,
02:47aujourd'hui, on est bien dans une logique de mixte.
02:49Si je peux faire cette mauvaise caricature,
02:51pour décarboner, on a besoin de faire feu de tout bois.
02:53Oui. Lorsque notre pays finance la construction de renouvelables,
02:58il subventionne, avec l'argent du contribuable français,
03:01la consommation électrique de nos voisins.
03:03Non, mais laissez-moi finir, c'est pas moi qui parle.
03:05C'est Bruno Retailleau.
03:07Non, mais je crois que tout ça, ce débat est un peu caricatural.
03:10C'est-à-dire qu'on a besoin...
03:10Mais quelqu'un qui dit ça, il dit vrai ou il ment ?
03:13Mais non, mais aujourd'hui, on a...
03:14Il ment ou il dit vrai ?
03:15On a besoin.
03:16Dites-moi !
03:16Mais moi, je veux la réponse, Philippe Baptiste.
03:19Non, mais moi, je dis les choses très clairement.
03:20Je veux dire que tout ça, il y a effectivement...
03:22Je crois qu'il y a un peu de simplifier le débat,
03:26sur-simplifier le débat en permanence sur des débats qui sont complexes.
03:29Derrière, il y a une forme de populisme, un petit peu.
03:32Et ça, je pense qu'il faut sortir de ça.
03:33Donc là, Bruno Retailleau, en s'exprimant...
03:37Je pense qu'il faut être clair sur le fait qu'aujourd'hui, on a besoin...
03:39Il y a du populisme dans les mots de Bruno Retailleau.
03:41Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui...
03:43Non, mais oui, non !
03:44Mais non, mais ce qui est important, et ce qu'il faut expliquer aux Français,
03:46c'est qu'on a besoin d'augmenter notre production électrique.
03:48Parce que demain, on va avoir des voitures électriques,
03:50on va avoir du chauffage électrique,
03:52et donc on a besoin de planifier ça.
03:54Et pour ça, on a besoin de faire du nucléaire, à fond,
03:56mais on a besoin de faire du renouvelable, à fond aussi,
03:58parce que c'est ça l'avenir.
04:00Alors expliquez-moi pourquoi cette phrase est fausse ?
04:02Pourquoi, lorsque Bruno Retailleau dit, je le cite,
04:06« Lorsque notre pays finance la construction de renouvelables,
04:09il subventionne, avec l'argent du contribuable français,
04:12la consommation électrique de nos voisins ? »
04:14Pourquoi est-ce que c'est faux ?
04:15Mais parce que, d'abord, la subvention, quelque part,
04:19aux énergies et à la production énergétique,
04:22elle est dans tous les secteurs.
04:23C'est vrai pour le nucléaire, c'est vrai aussi pour les énergies,
04:27qui sont les énergies renouvelables.
04:29Les ordres de grandeur, on parle de quelques milliards
04:32qui sont autour de la subvention pour les énergies renouvelables,
04:35sur une facture énergétique globale pour la France,
04:38qui doit tourner à peu près dans les 120-130 milliards à peu près par an.
04:42Donc je veux dire, on est sur des montants qui sont extrêmement faibles,
04:46et c'est le moyen de prévoir et de préparer
04:50le système de production énergétique de demain.
04:53On en a cruellement besoin, on n'a pas le choix.
04:56Mais pourquoi dit-il ça ?
04:57Que l'on finance la consommation électrique de nos voisins et de l'argent public ?
05:01Mais non, mais parce qu'aujourd'hui, on exporte de l'énergie.
05:04Donc comme on exporte de l'énergie, on peut réduire ce débat à ça.
05:07Mais évidemment, ce n'est pas ça.
05:09Pourquoi aujourd'hui, on est en capacité de surproduire ?
05:11C'est parce que demain, ce qu'on voit aujourd'hui,
05:13c'est que demain, on va avoir besoin de plus d'énergie électrique,
05:17parce que l'avenir de l'énergie en France, en Europe, c'est l'électricité.
05:21– Oui, ça j'ai compris, vous teniez à faire cette mise au point.
05:27Vous teniez, Philippe Baptiste.
05:28– Non, mais je pense que c'était important,
05:29parce que c'est un débat qui est un débat de science,
05:31c'est un débat de technologie aussi.
05:32– Mais c'est un débat dans votre gouvernement, pardon.
05:34– Pardon, mais vous êtes ministre d'un même gouvernement,
05:37mais vous avez deux opinions diamétralement opposées sur la question.
05:42– Non, mais je crois que le débat a été tranché hier,
05:44de manière extrêmement claire, par le président de la République,
05:45qui a rappelé quelle était la position du gouvernement.
05:48– Oui.
05:49Ben oui, vous allez le dire à Bruno Retailleau, là ?
05:51– Je crois que le président de la République...
05:52– Mais comment c'est-il que Bruno Retailleau ait cette position-là, selon vous ?
05:56– Je pense qu'il faut demander à monsieur Bruno Retailleau.
05:57– Non, mais vous allez lui dire, vous avez... Je ne sais pas, moi.
06:01– Oui. Non, non, non, mais je vous sens remonté en colère.
06:06– Non, non, pas du tout.
06:08Mais non, mais moi, je rappelle simplement ce que c'est que...
06:10Je pense que c'est fondamental de revenir, en particulier,
06:13quand il s'agit d'objets technologiques comme ceux-là,
06:15à ce qu'est la science, ce qu'est la technologie,
06:17et à ne pas caricaturer les débats.
06:19Ça, c'est fondamental.
06:19– Il caricature, il fait du populisme.
06:23Vous l'avez dit.
06:24Assumez. Assumez ce que vous dites.
06:26– Mais non, mais je ne parle pas spécifiquement de ce débat-là.
06:28Je vous dis, en général, ces grands débats,
06:30qui sont des grands débats de sciences, de technologies,
06:33on ne peut pas les résumer
06:34à deux ou trois mots-clés, simplement.
06:36Ce n'est pas vrai. Je veux dire, c'est des débats qui sont complexes.
06:39Et expliquer aux Français qu'on peut résumer ça
06:41en trois opinions
06:42ou quelques mots comme ça, ce n'est pas vrai.
06:45Je veux dire, il faut expliquer la complexité.
06:46– Moratoire sur l'argent public pour les renouvelables,
06:49vous dites non.
06:50– Mais non, mais je veux dire, la question, c'est,
06:51est-ce qu'on veut continuer à investir dans les énergies, oui ou non ?
06:55On va arrêter... Qu'est-ce qu'on va faire ?
06:56On va arrêter de construire des centrales
06:57et on va arrêter de construire des énergies renouvelables.
07:01– C'est ça, oui. C'est ce que dit le bonheur Ontario.
07:02– Et alors, on fait quoi ?
07:03Donc, ça veut dire que demain, on se met dans les mains
07:04de producteurs de gaz, aujourd'hui,
07:09comme on le fait aujourd'hui,
07:10ou d'hydrocarbures.
07:12La réponse est non, évidemment.
07:13Ce n'est pas ça, l'avenir de la France.
07:15– Oui, l'avenir de la France, c'est la recherche.
07:17Et l'avenir de la France, c'est la recherche
07:18dans les énergies renouvelables.
07:20– Entre autres, évidemment, la question de la recherche est fondamentale.
07:23– Il n'y a qu'un débat sur les éoliennes sur Terre.
07:26Il y a un débat autour des éoliennes terrestres.
07:28– Bien sûr, mais c'est un débat...
07:30– Vous êtes d'accord ?
07:30– Mais c'est un débat...
07:31– De plus en plus rejeté par les Français.
07:33– Mais c'est un débat qui ne se résume pas à deux phrases.
07:38C'est un débat qui est complexe.
07:40– Oui.
07:41– Et la complexité, je crois qu'en politique,
07:43il faut aussi qu'on l'assume.
07:44– Bien. Merci beaucoup.
07:46Merci d'être venu, Philippe Baptiste,
07:48ministre français de l'enseignement supérieur,
07:50de la recherche et de l'innovation.
07:52Dites-moi, à propos de recherche et innovation,
07:54dans le budget, vos crédits vont être rabotés un peu ou pas ?
07:58– Le débat budgétaire est en cours.
08:01Mais la question, moi, ce que je peux vous dire,
08:02c'est qu'investir dans la recherche, investir dans l'innovation,
08:06ce n'est pas simplement investir pour les laboratoires des chercheurs,
08:09c'est investir pour le pays demain.
08:11Parce que les produits qu'on voit aujourd'hui dans l'industrie,
08:14dans nos entreprises,
08:15c'est les produits qui reposent sur la recherche.
08:18Donc ça veut dire que quelque part,
08:19investir dans la recherche, c'est investir dans l'avenir,
08:21c'est investir dans nos emplois.
08:22Et donc ça, c'est fondamental.
08:24Et la France, malheureusement, sur ce sujet-là,
08:26on est en retard.
08:27Ça fait 25 ans qu'on n'investit pas assez.
08:29Et donc, moi, effectivement, je suis l'avocat.
08:31Il faut qu'on augmente notre effort de recherche.
08:33Et quand je dis « on », c'est pas seulement l'État,
08:35c'est l'État et surtout les entreprises.
08:36– Philippe Baptiste, une dernière question, j'allais l'oublier.
08:39Mais, mais, mais, les étudiants étrangers,
08:42là encore, vous êtes en désaccord avec Bruno Retailleau.
08:46Parce que vous, vous pensez que c'est une chance pour la France,
08:49les étudiants étrangers.
08:50Il faut en faire venir.
08:52Il faut continuer à les accueillir.
08:54– Mais, M. Bourdin, expliquez-moi,
08:55comment on va faire pour construire les centrales nucléaires
08:57dont on parlait tout à l'heure,
08:58si on n'a pas les étudiants internationaux,
09:00les étudiants étrangers ?
09:01– Je prends cet exemple au hasard,
09:03je te rends compte pour rebondir.
09:03– Oui, oui, oui.
09:04– Mais, vous savez, par exemple,
09:06dans le domaine des sciences et des technologies,
09:07les ingénieurs, les techniciens, les chercheurs,
09:10aujourd'hui, on n'a pas assez de Français et d'Européens
09:13qui font leurs études sur ces sujets-là.
09:15Et moi, si demain, je ne vais pas chercher
09:16des étudiants internationaux pour remplir ces filières
09:19et pour faire les talents de demain
09:20dont on a besoin dans les entreprises,
09:22mais c'est notre industrie qui s'effondre.
09:24– Mais Bruno Retailleau veut accueillir
09:26moins d'étudiants étrangers.
09:27Il a tort. Est-ce qu'il a tort ?
09:29– Non, mais je pense que, fondamentalement,
09:31ce qu'il faut, moi, je crois, aujourd'hui,
09:32la France est, évidemment...
09:35– Mais est-ce qu'il a tort ?
09:37– Laissez-moi reposer les termes du débat.
09:39– Non, non, parce que vous pouvez répondre à la question
09:41et expliquer derrière.
09:43– Non, non, mais c'est trop...
09:43– Renversons l'entonnoir.
09:44– Moi, ce que je peux vous dire, c'est que
09:46on est une grande puissance pour l'enseignement supérieur,
09:49on attire beaucoup d'étudiants étrangers,
09:51c'est une force de la France.
09:52Par contre, maintenant, il y a des vraies questions.
09:54La vraie question, c'est,
09:55est-ce qu'on a une politique claire
09:56pour savoir, en gros, quelles filières on privilégie ?
09:59Moi, je vous dis aujourd'hui, non.
10:00Donc, je pense qu'il faut qu'on travaille là-dessus.
10:01Donc, je vous ai dit, par exemple,
10:02plus de sciences, plus de technologies.
10:04Est-ce qu'on a les bons étudiants ?
10:05C'est-à-dire, est-ce que les étudiants
10:06qu'on fait venir aujourd'hui,
10:07ils sont top au niveau académique ?
10:09Il y en a qui sont très, très bien,
10:10mais il y en a qui sont un petit peu moyens.
10:12Donc, peut-être qu'il faut faire un vrai effort là-dessus.
10:14D'accord ?
10:14Ça, c'est le deuxième point.
10:15– Dans le choix de l'étudiant accueilli.
10:16– Voilà.
10:17Le choix des disciplines,
10:18le choix de l'étudiant.
10:19Et puis, le troisième sujet, c'est
10:20est-ce qu'on n'a pas un sujet de précarité aussi
10:23des étudiants qu'on fait venir ?
10:24– Donc, pas moins.
10:24– Et ça, il faut travailler.
10:25– Donc, pas moins.
10:25– Non, la question, c'est pas moins, mais c'est mieux.
10:27Et ça, là-dessus, on va travailler avec Jean-Noël Barraud,
10:30avec le ministre des Affaires étrangères,
10:32pour justement mettre en place un dispositif
10:35qui nous permet d'améliorer tout ça.
10:36– Merci, Philippe Baptiste, d'être venu nous voir ce matin.
10:39C'était vigoureux, mais c'est le jeu.
10:42C'est comme ça. Merci beaucoup.
10:43Il est 7h23, Laurie Leclerc rappelle des titres de l'actualité.
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