00:00La tentative du Parti Socialiste de renverser le gouvernement après l'échec du conclave sur les retraites n'a pas abouti.
00:05Elle a été rejetée hier soir à l'Assemblée Nationale.
00:09Écoutez François Béroud qui s'est défendu face à l'Assemblée Nationale hier avant le vote de la motion de censure
00:14et il a, vous allez l'entendre, ironisé sur l'opposition socialiste.
00:18Le problème c'est qu'il y aura un projet de loi reprenant les avancées nombreuses et significatives à mes yeux du travail du conclave
00:27ce qui fait que, ne le prenez pas mal mesdames et messieurs du groupe socialiste, vous vous retrouvez le bec dans l'eau
00:33ce qui par les temps de canicule que nous vivons peut avoir des aspects rafraîchissants
00:39mais n'est pas, nous en conviendrons tous, une opposition durable.
00:43Je n'ai pas de qualification particulière mais je délivre bien volontiers à cette tribune au Parti Socialiste
00:49c'est un certificat d'opposition, de mécontentement, de condamnation, d'indignation, de révolte, de protestation, de sanction, d'accusation, de mise en cause, de dénonciation perpétuelle et continue.
01:06Voilà François Béroud qui ironise, qui renvoie la balle et ce son illustre finalement ce qu'il se passe à l'Assemblée, c'est-à-dire rien.
01:13Alors François Béroud a une joie, c'est de gagner du temps, plus il gagne du temps, plus il est content
01:20lorsqu'il voit ses conseillers, ses proches conseillers le matin à Matignon, il leur dit tiens j'ai tenu un jour de plus
01:26c'est-à-dire que vraiment il est très heureux mais il faut comprendre qu'il arrive à Matignon
01:30avec le traumatisme qu'avaient tous les politiques d'ailleurs à ce moment-là de l'échec de Michel Barnier
01:35la chute en trois mois, François Béroud la première chose qu'il se dit c'est comment est-ce que je vais faire pour battre le record de Michel Barnier et ne pas tomber
01:41et à ce moment-là il faut se rappeler du discours de politique générale de François Béroud
01:44il achète les deux acteurs qui font tomber Michel Barnier
01:48que sont le parti socialiste qui accepte de voter la censure
01:51et surtout le Rassemblement National qui accepte en plus aussi de voter la censure, voter par la gauche
01:56il propose au Rassemblement National la proportionnelle, il fait miroiter la promesse d'une proportionnelle pour le Rassemblement National
02:01et du côté du parti socialiste il promet le conclave sur les retraites
02:05en disant je rouvre le dossier, vous voyez le parti socialiste a réussi à rouvrir le dossier sur les retraites
02:10c'est qu'ils sont responsables, c'est comme ça qu'il faut fonctionner
02:12mais c'était plutôt bien joué
02:13c'était plutôt bien joué, sauf qu'on a bien vu que le conclave sur les retraites a complètement échoué
02:17la situation est un petit peu compliquée pour François Béroud
02:21et puis sur la proportionnelle, là le Rassemblement National n'est pas du tout content
02:24puisque François Béroud, on commence à voir les ficelles, leur dit
02:26oui oui, la proportionnelle, écoutez, je vous l'avais promise en septembre
02:30mais finalement on va le faire plutôt en toute fin d'année, voire peut-être en 2026
02:34après le vote du budget, ça commence à se voir
02:36et si vous voulez, là la question c'est est-ce que, parce que le parti socialiste et la gauche
02:40comme pour Michel Barnier se retrouvent au statut de constante
02:44et la variable c'est le Rassemblement National
02:45c'est-à-dire que les seuls qui feront basculer la censure ou non, c'est le Rassemblement National
02:49donc pour vous il est en sursis ?
02:51il est en sursis vis-à-vis du Rassemblement National
02:53puisque la gauche votera la censure à partir de l'échec du conclave sur les retraites
02:56c'est certain, le PS n'a aucune raison de ne pas voter cette censure
02:58maintenant est-ce que le Rassemblement National préfère, comment dire, sacrifier la proportionnelle
03:03ou l'illusion d'une proportionnelle, la promesse d'une proportionnelle pour le budget
03:06ou est-ce qu'il préfère s'en sursis sur le budget en se disant tant pis pour la proportionnelle
03:09ça ça reste à voir
03:10Nathan Devers
03:11oui en fait ce qui est assez fascinant dans cette histoire
03:13c'est que le Rassemblement National, depuis les dernières élections législatives
03:17est le maître du jeu
03:18ou pour reprendre la formule d'Emmanuel Macron, le maître des horloges
03:21c'est lui qui décide du calendrier, du tempo, du rythme, de la vie politique
03:26c'est lui qui décide de pouvoir faire tomber un gouvernement ou de ne pas le faire tomber
03:30d'imposer de facto ses thèmes, au moment où il le souhaite, etc.
03:34et là, la responsabilité du Parti Socialiste
03:37elle doit quand même être interrogée, c'est-à-dire critiquée
03:40parce que le Parti Socialiste, avant même cette histoire de conclure
03:43critique mais ne propose rien de concret
03:45plus encore
03:46c'est un parti qui a décidé de se mettre sous la houlette de la France Insoumise
03:50quoi qu'on en dise
03:51c'est d'ailleurs le résultat de la dernière élection du premier secrétaire
03:54Olivier Faure qui a été reconduit
03:55Olivier Faure, en dehors de son projet, il a déjà un passif
03:58un passé qui est un passif, qui est
04:00systématiquement, chaque fois qu'il y a un choix qui est à faire
04:02on sacrifie notre honneur et notre âme
04:04pour sauver quelques strapontins
04:06au Parlement, et on se vend
04:08littéralement à la France Insoumise
04:09dans ces conditions, depuis les législatives, je suis désolé
04:12à quelques petites exceptions près
04:14le PS a toujours été dans une démarche qui n'est pas constructive
04:16c'est-à-dire, alors que quand même, il faut rappeler
04:18qu'Emmanuel Macron, à un moment, il envisageait
04:20de nommer des personnalités socialistes
04:22à Matignon
04:23et les premiers ennemis à cette nomination potentielle
04:26de Bernard Cazeneuve ou de quelqu'un d'autre
04:28venaient du Parti Socialiste lui-même
04:30donc ça, ça doit être critiqué
04:32parce qu'à partir de là, ces gens prétendent s'opposer
04:34au Rassemblement National
04:35mais en fait, ils lui font un cadeau énorme
04:38c'est-à-dire qu'ils disent au Rassemblement National
04:40c'est toi qui choisiras
04:42et donc à Marine Le Pen et Jordan Bardella
04:43c'est vous qui choisirez
04:44quand vous le souhaiterez
04:45de faire tomber ce gouvernement ou non
04:47et ça, c'est quand même du point de vue de la gauche