00:1018h21 sur CNews et Europe, encore un tout petit mot de politique pour vous dire que François Bayrou a affronté sa sixième motion de censure cet après-midi à l'Assemblée Nationale.
00:20Vous êtes sur place avec Pierre Emko. Là, ça portait évidemment sur le mot « submersion » qu'il avait employé pour qualifier la situation migratoire dans notre pays.
00:29Il y avait évidemment très peu de chances que cette motion ne soit adoptée, mais surtout, c'est le PS qui l'a déposée et le dit, le PS a quitté l'hémicycle.
00:36Racontez-nous un petit peu ce chahut à l'Assemblée.
00:41Alors, Laurence, cette motion de censure, elle est quand même très étonnante, il faut le reconnaître, vous le disiez.
00:45Les motions de censure qui passent et qui sont adoptées sont évidemment très rares, mais au moins ceux qui les déposent semblent y croire.
00:51Là, très clairement, dès le début, François Hollande a dit lui-même, et François Bayrou d'ailleurs lui a rappelé, même si François Hollande est absent de l'hémicycle,
00:57que le PS avait dit ceci, que ça n'était pas une motion pour faire tomber le gouvernement, mais pour acter qu'ils étaient dans l'opposition.
01:04Le même François Hollande qui disait que si le Rassemblement National joignait ses voix à la gauche, il réfléchirait à retirer cette motion.
01:10C'est-à-dire qu'on a des personnes qui ont déposé une motion, c'est même parlementaires qui ne veulent pas qu'elle soit adoptée.
01:16C'est quand même très original.
01:17Et deuxième originalité, vous le disiez, Laurence, à l'instant, François Bayrou répondait au PS en disant que eux, les héritiers de Blum et Jaurès,
01:24notamment, devaient faire honte à leurs ancêtres.
01:27C'est Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, qui a commencé à s'énerver, lui demandant qu'il n'y ait pas de mépris,
01:32et les socialistes ont tout bonnement quitté l'hémicycle.
01:35C'est-à-dire qu'on a eu un François Bayrou, qui parle encore au moment où je vous parle d'ailleurs,
01:39qui, pendant quasiment 40 minutes, a répondu à un groupe qui n'était plus là.
01:44Merci beaucoup à l'odieux, cher Pierre M. Gauthier-Lebret.
01:46Quand il dit, alors il a envoyé quand même des punchlines à la socialiste.
01:50Il est bon depuis 40 minutes, il est très bon.
01:52Il dit que je n'ai pas dit « submersion migratoire », il dit que j'ai dit « submersion »,
01:56et alors il a envoyé à Olivier Faure des propos qu'il avait tenus à l'époque.
01:59C'est Olivier Faure qui parlait de colonisation à l'envers.
02:02Oui, sur France Inter.
02:03Et puis il a cité, la date précise, la radio et les propos d'Olivier Faure en disant
02:08« le monsieur qui a parlé de colonisation à l'envers,
02:11sous-entendant qu'il y a un processus voulu dans ce fait migratoire,
02:16va me reprocher d'avoir parlé de sentiments de submersion.
02:19Et dans cette motion de censure, il n'était pas question que d'immigration.
02:22Il y avait aussi une référence au scandale de Notre-Dame de Bétarame.
02:26Et qu'est-ce qui s'est passé hier ?
02:27Parce que ça fait deux jours de suite que François Bayrou
02:30s'en prend avec un certain talent au Parti socialiste,
02:33aujourd'hui donc en répondant à Olivier Faure,
02:35et hier en disant « moi je n'étais pas au courant,
02:37mais par contre le gouvernement de Lionel Jospin
02:40savait le scandale sexuel qui s'y jouait et les violences qui s'y jouaient.
02:44Et la garde des Sceaux de l'époque, Madame Guigou,
02:47et ensuite il a fait sortir, j'imagine que c'est lui,
02:49un document prouvant que Madame Guigou avait été informée.
02:53Donc là, si vous voulez, le Parti socialiste qui pensait…
02:55Et Ségolène Royal.
02:56Et Ségolène Royal qui a annoncé porter plainte pour diffamation.
02:58Mais Ségolène Royal n'a pas fourni…
02:59Mais je croyais que c'était ses alliés, le Parti socialiste.
03:01Je ne comprends plus rien.
03:02Ça a été ses alliés au moment de la pression de censure de la France insoumise.
03:05Maintenant, voilà.
03:06Pour deux jours.
03:07François Bayrou a attendu un certain nombre de jours
03:10avant de répondre sur ce scandale de cette manière-là.
03:14Il a contre-attaqué et ça a été plutôt efficace.
03:17Et ça fait mal.
03:18Et puisque notre discussion est placée maintenant
03:20depuis quelques temps, quelques minutes,
03:22sous le signe de l'affaiblissement des institutions,
03:24on peut rappeler quand même, d'ailleurs François Bayrou l'a dit tout à l'heure,
03:26que cette motion de censure n'existe que de la part du PS
03:30pour justifier d'avoir été quand même dans l'opposition,
03:32même s'ils n'ont pas voté la censure sur le budget.
03:34Donc à l'origine, c'est vraiment une motion de censure de façade.
03:37J'ajoute à ça qu'ils ont quitté, et Bayrou l'a souligné aussi,
03:41ils ont quitté l'hémicycle pendant la motion de censure,
03:44ce qui est a priori assez peu arrivé dans notre Ve République.
03:47Tout ça pour vous dire qu'on est dans un…
03:49C'est du cirque.
03:50C'est du cirque.
03:51Vous l'appelez comme vous voulez.
03:52C'est un peu grotesque.
03:53Mais dans ce contexte où on discute de toutes ces institutions
03:55qui perdent de leur crédit, de leur valeur, etc.,