Pourquoi François Bayrou devrait surmonter la 8ème motion de censure

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00:00Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.

00:04Ta ta ta, la censure arrive, ça sera la huitième pour François Bayrou,

00:07mais même pas peur, François Bayrou s'est défendu face à l'Assemblée Nationale

00:10et a taclé le groupe socialiste.

00:13Le problème, c'est qu'il y aura un projet de loi,

00:16reprenant les avancées nombreuses et significatives,

00:20à mes yeux, du travail du conclave,

00:22ce qui fait que, ne le prenez pas mal, mesdames et messieurs du groupe socialiste,

00:27vous vous retrouvez le bec dans l'eau,

00:28ce qui, par les temps de canicule que nous vivons,

00:31peut avoir des aspects rafraîchissants,

00:34mais n'est pas, nous en conviendrons tous, une opposition durable.

00:38Je n'ai pas de qualification particulière,

00:40mais je délivre bien volontiers à cette tribune,

00:43au Parti socialiste, un certificat d'opposition,

00:47de mécontentement, de condamnation, d'indignation,

00:51de révolte, de protestation, de sanction, d'accusation,

00:55de mise en cause, de dénonciation perpétuelle et continue.

01:00Gilles William, vous avez l'habitude de plaider,

01:02ce n'est pas mal comme plaidoirien.

01:04Ah, mais j'avoue que là, j'apprécie hautement

01:07la verve et l'humour de M. Béroud,

01:11au-delà, évidemment, de ce que la juste volée de bois vert,

01:15si j'ose dire,

01:16de donner au Parti socialiste,

01:19et qui est mérité,

01:21moi, je ne viens pas,

01:22je ne fais pas du tout de reproche à M. Béroud,

01:25il fait ce qu'il peut,

01:27il n'est pas le responsable de la dissolution,

01:30que je ne veux pas nommer.

01:31Voilà, c'est tout.

01:31M. Devers ?

01:32Je crois que les socialistes font,

01:34depuis un certain temps,

01:35un choix qui est assez suicidaire,

01:36en fait, il n'y a pas d'autre mot.

01:38D'ailleurs, la dernière élection du premier secrétaire

01:40a été très serrée,

01:42mais elle a donné la victoire

01:43au monsieur qui voulait tuer les socialistes.

01:46Puisqu'en fait, clairement,

01:48même s'il disait le contraire,

01:49c'était quelqu'un qui voulait faire en sorte

01:50que les socialistes restent inféodés

01:53à la ligne de la France insoumise,

01:54c'est-à-dire à la ligne d'un mouvement

01:55qui veut la mort du Parti socialiste

01:56et qui le tient pour le responsable de tous les maux.

01:59A partir de là,

02:00la stratégie du Parti socialiste

02:02depuis la dernière dissolution

02:03et depuis les dernières élections législatives,

02:05et je vous suis,

02:05et je suis François Bayrou sur ce point,

02:07c'est une stratégie consistant,

02:08un, qui est contraire à l'intérêt général,

02:11puisqu'il s'agit de refuser

02:12d'essayer de faire un petit pas

02:14pour essayer de faire avancer le pays

02:15en tendant la main à François Bayrou,

02:17en participant clairement au gouvernement, etc.

02:19alors qu'ils avaient une fenêtre.

02:20Emmanuel Macron avait hésité

02:21à nommer des socialistes à Matignon.

02:23Et deuxièmement,

02:24une stratégie qui est contraire,

02:25et là c'est là que ça devient baroque

02:26et assez amusant,

02:27qui est contraire aux intérêts même

02:28du Parti socialiste.

02:29Puisque c'est une stratégie,

02:30si on va jusqu'au bout,

02:31qui consiste à donner le point

02:33à M. Mélenchon

02:34et à ses camarades

02:35pour la destruction

02:36de la grande tradition

02:38de la social-démocratie

02:39et du socialisme français.

02:41Et sur ces deux points,

02:42François Bayrou a raison

02:43de les décrire comme des gens

02:45qui ne font rien d'autre

02:48que de tirer un peu vers le bas,

02:49mais sans grand intérêt électoral,

02:51le niveau du Parlement

02:52et la qualité de la vie politique française

02:54depuis un an.

02:55Et sur ce que vous venez de dire,

02:56Nathan Nevers,

02:57Gabriel Attal sera d'accord avec vous.

02:59Écoutez-le,

02:59il était sur France Info ce matin.

03:01C'est la confirmation

03:01qu'en choisissant de reconduire

03:03Olivier Faure à la tête

03:04du Parti socialiste,

03:06finalement les socialistes

03:07ont fait le choix

03:08d'une ligne

03:09qui maintient le PS

03:10sous emprise

03:11de la France Insoumise.

03:12Ça veut dire quoi

03:12faire tomber le gouvernement aujourd'hui ?

03:14Quel gouvernement à la place ?

03:16On peut reprocher des choses

03:17au gouvernement,

03:18mais préférer

03:18une situation

03:19dans laquelle

03:20on n'a pas de gouvernement,

03:21je considère

03:22que ça n'est pas responsable,

03:23mais c'est la confirmation

03:24finalement

03:24de cette ligne

03:25du Parti socialiste

03:27soumis à la France Insoumise.

03:29Alors on peut s'enorgueillir,

03:30ou en tout cas vous,

03:31vous pouvez vous enorgueillir

03:32d'être en accord

03:33avec Gabriel Attal,

03:34mais la tristesse

03:35dans tout ça,

03:37c'est qu'il n'y a plus

03:38de gauche républicaine

03:40aujourd'hui en France,

03:41puisque selon vous

03:42et selon Gabriel Attal,

03:44elle est inféondée

03:45à la France Insoumise.

03:47Sauf que Gabriel Attal

03:48est en désaccord flagrant

03:50avec Gabriel Attal.

03:52Oui.

03:52Gabriel Attal

03:53est le plus mal placé

03:55pour donner des leçons

03:57d'indépendance

03:58vis-à-vis du parti antisémite,

04:00puisqu'il a favorisé

04:01lui-même

04:02l'élection

04:03de membres

04:03de la France Insoumise.

04:04Et vous parlez

04:05des élections législatives

04:08antisémites 2024

04:09où il y avait

04:09le fameux

04:10Front Républicain.

04:10Front Républicain,

04:12M. Glucksmann

04:12a été également

04:13dans la même posture.

04:16Il ne reste pas beaucoup,

04:17à part sur le papier,

04:19il ne reste pas

04:19beaucoup de gens

04:20qui peuvent se targuer

04:21d'avoir à gauche.

04:22Ça restera,

04:23ça restera,

04:24et cet épisode,

04:24il faut rappeler,

04:26souvenez-vous,

04:27les images ont été télévisées

04:29de la prise de bec

04:31pour ne pas dire autre chose

04:32entre Raphaël Arnaud

04:33et Gabriel Attal

04:34dans les rues d'Aix-en-Provence.

04:36Et à ce moment-là,

04:37il y a eu un désistement

04:38au nom du Front Républicain

04:40qui ont amené

04:41Raphaël Arnaud

04:42dans l'hémicycle.

04:43Et les attalistes

04:45que sont Mme Thévenot,

04:46que sont les autres,

04:47etc.

04:47Et M. Attal lui-même,

04:49encore aujourd'hui,

04:50se défendent

04:51d'avoir provoqué cela.

04:53Et pourtant,

04:54c'est factuel.

04:57On ne peut pas dire autre chose.

04:58Nathan Deleur.

04:59Oui, pour faire le lien

05:00avec aussi votre remarque précédente,

05:02il y a un peuple de gauche

05:04aujourd'hui

05:04qui se sent orphelin

05:05de toute représentation politique.

05:07C'est-à-dire un peuple de gauche

05:08qui n'a pas envie

05:09de suivre le macronisme

05:10parce qu'il ne retrouve pas

05:11toutes sortes de revendications sociales,

05:13et on peut le comprendre,

05:14mais qui se sent,

05:15et économique,

05:16mais qui se sent absolument dégoûté.

05:18Et c'est le moins qu'on puisse dire,

05:19non seulement par l'attitude

05:20de la France insoumise,

05:21mais par l'attitude

05:21des autres représentants de gauche.

05:23Il y a eu à droite,

05:24et c'est le point de désaccord

05:25que nous pourrions avoir,

05:26je pense un noble réflexe

05:28de la part de Jacques Chirac

05:29et à peu près

05:29de toute la droite républicaine

05:30consistant à dire

05:32des comportements extrêmes,

05:33nous refusons de transiger avec eux.

05:35Ce que je constate,

05:36c'est que ce réflexe

05:37n'a pas lieu à gauche.

05:38Et qu'il y a dans l'histoire

05:40de l'extrême gauche,

05:40sans parler même de la France insoumise,

05:42même dans l'histoire

05:42du Parti communiste français,

05:44mais aujourd'hui,

05:45du côté de la France insoumise,

05:46des comportements qui sont contraires

05:48à la tradition républicaine,

05:50et que les élus de gauche les mêmes,

05:51qui demandent à la droite

05:52de ne pas faire d'alliance

05:53avec le Rassemblement National,

05:55et qui à mes yeux ont raison,

05:56mais peu importe,

05:56mais ces élus-là en tout cas

05:57ne s'embarrassent absolument pas

05:59de s'allier à des gens

06:00qui ont des comportements

06:01anti-républicains,

06:03factieux,

06:03qui répandent des fake news,

06:04qui imitent le Trumpisme, etc.

06:05Mais tant mieux que je le fasse un peu rire.

06:07J'aime trop Nathan Devers,

06:09j'ai trop d'estime intellectuelle pour lui,

06:13pour corroborer une analyse.

06:15On aurait eu cette conversation-là

06:17il y a 15 ans,

06:18ou il y a 10 ans,

06:19je comprends,

06:20mais maintenant,

06:21renvoyer dos à dos

06:22un parti antisémite

06:24avec un parti qui maintenant

06:25est impeccable

06:26sur le plan de la lutte

06:27contre l'antisémitisme

06:28et accessoirement

06:29pour justement

06:31le soutien à Israël,

06:33c'est pas recevable pour moi Nathan,

06:34donc très sincèrement.

06:35Je peux répondre sur un point,

06:36on parle d'aujourd'hui,

06:38on peut en parler,

06:39on ne serait pas d'accord,

06:40mais si nous revenions,

06:41et c'était le point

06:41que je voulais un peu souligner,

06:42par exemple au fameux débat

06:43entre Jacques Chirac

06:44et Laurent Fabius,

06:45où à l'époque,

06:46Laurent Fabius disait à Jacques Chirac,

06:47est-ce que vous pourriez

06:48vous allier avec les gens

06:48du Front National ?

06:50Et Chirac de répondre à Fabius,

06:51moi jamais,

06:52mais vous,

06:52ça ne vous dérange pas

06:53d'être allié avec des gens

06:54qui ont pu cautionner l'URSS,

06:56qui n'ont jamais condamné le goulage,

06:57et qui ont eu tout le temps

06:59de comportement.

06:59Le programme commun

07:00de François Vitterrand en 1981.

07:01Et Fabius à ce moment-là

07:02avait botté en touche

07:02et il avait été extrêmement gêné

07:04par cette remarque.

07:05Je crois qu'il y a,

07:06dans l'histoire même,

07:07sans même parler sur aujourd'hui,

07:08parce que là nous serions en désaccord,

07:09mais dans l'histoire même de la gauche,

07:11il y a eu parfois et souvent

07:12un refus de voir en face

07:14des comportements

07:15d'une partie de la gauche

07:15qui sont juste absolument inacceptables.

07:17Ce refus qui pouvait être marginal

07:19chez certains,

07:20s'est étendu

07:20et a pris de plus en plus d'importance

07:22jusqu'à gagner aujourd'hui

07:23la tête du Parti Socialiste français.

07:24Merci Nathan Devers,

07:25merci Gilles-William-Golnadel.

07:27Merci à vous.

07:27C'est tout de suite.

07:2919h21, Europe 1 soir.

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