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Dans « le grand témoin » Télématin reçoit Erik Dumont, frère de Sabine Dumont, disparue en 1987.
Dans « le grand témoin » Télématin reçoit Erik Dumont, frère de Sabine Dumont, disparue en 1987.
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00:00Un ultime espoir, la famille de Sabine Dumont organise aujourd'hui une conférence de presse
00:04pour solliciter l'aide du ministre de la Justice.
00:08Ils sont persuadés qu'il existe une possibilité de retrouver le meurtrier de la petite fille.
00:13Elle avait 8 ans et c'était en 1987.
00:16Bonjour Eric Dumont.
00:17Bonjour.
00:17Merci d'être avec nous ce matin.
00:18Vous êtes le frère de Sabine et vous allez nous expliquer dans un instant ce que vous allez demander à Gérald Darmanin.
00:24Comment est-ce que vous vous sentez à deux heures de cette conférence ?
00:26On se sent impatient et on se réjouit de pouvoir un peu exposer auprès des médias, auprès aussi des pouvoirs publics,
00:32ce qu'on leur demande, c'est-à-dire de mettre en place aujourd'hui, de nous aider à pouvoir utiliser une technique qui existe
00:38pour pouvoir résoudre l'affaire qui nous concerne, et peut-être très égoïstement, mais aussi peut-être d'autres affaires.
00:44Vous allez nous expliquer ça. Dans un instant, ça s'appelle la généalogie génétique.
00:49Quand vous dites « on », c'est vous et vos quatre sœurs.
00:52Oui, évidemment. Je suis aujourd'hui le porte-parole de ma famille.
00:55Et vos sœurs qui sont effectivement en coulisses.
00:57On va revenir au jour de ce drame. On est en 1987 à Bièvre.
01:01Vous habitiez avec vos parents et vos cinq sœurs.
01:04Sabine, elle a huit ans. C'est la première fois que votre maman l'autorise à faire un trajet toute seule.
01:08Exactement.
01:08600 mètres pour aller chercher un tube de peinture et elle ne reviendra jamais.
01:12Vous, vous aviez 18 ans. Quels souvenirs est-ce que vous gardez de ce funeste 27 juin ?
01:16Écoutez, moi, je suis arrivé. Je travaillais en job d'été. Je suis arrivé chez mes parents. Il était 19 heures.
01:23Et ma sœur est venue. Une de mes sœurs est venue me voir pour me dire que Sabine avait disparu. Et on a plongé dans l'horreur.
01:28Et vous avez tout de suite compris que quelque chose était…
01:30Oui, parce qu'en fait, ce n'était pas une petite fille qui avait l'habitude de sortir. Elle était sage. Elle était tranquille. Et vraiment, on ne pouvait pas imaginer.
01:36Mais c'était trop troublant, le fait de la voir partir et de ne pas la voir revenir, quand elle aurait dû revenir, puisqu'elle s'est absentée vers 16 heures.
01:43Et ma mère, ne la voyant pas revenir, s'est tout de suite inquiétée.
01:46Le corps de Sabine sera retrouvé dénudé le lendemain après-midi. La pauvre petite fille avait été violée, tuée sur ses vêtements, du sperme et de l'ADN masculin non identifié.
01:57Cet ADN, il n'a jamais été exploité ?
01:58Il a été exploité à partir des années 98, dès lors où le fichier du FNEG a été mis en place. Un fichier qui était certainement, en 98, pas très riche.
02:08Néanmoins, à ce jour, il faut quand même se le dire, l'ADN n'a jamais, comme on dit, matché pour retrouver effectivement l'auteur et l'assassin de ma sœur.
02:17Cet ADN, 38 ans après, justement, il demeure la clé. À ce jour, cet ADN, il est intact, il faut le savoir. Et les nouvelles technologies, selon vous, peuvent le faire parler. Expliquez-nous.
02:26Exactement. Aujourd'hui, on a des nouvelles technologies qui s'appellent... Donc c'est la généalogie génétique, mais en fait, c'est ni plus ni moins que des analyses ADN.
02:33Pour être très clair et que tout le monde comprenne, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on recherche un ADN, voilà, qui est un premier ADN.
02:39Vous avez un deuxième ADN qui, lui, est connu. Il est connu au travers de quoi ? De tous ces gens qui font des tests un peu récréatifs pour connaître un peu leur ascendance.
02:45Et dès lors que vous avez un ADN connu et un ADN que l'on cherche, on va remonter, avec la généalogie génétique, un aïeul, un ascendant commun
02:53qui permettra, lui, de redescendre l'arbre généalogique du côté de la personne qu'on cherche.
02:57Alors, évidemment, c'est pas la formule magique malgré tout, mais néanmoins, ça reste une piste énorme
03:03puisque ça vous permettra, aujourd'hui, d'avoir l'arbre généalogique de la personne qu'on recherche.
03:06Sur vous, ça augmente la probabilité de croiser et de trouver, potentiellement, quelqu'un de la famille, de l'auteur, voire l'auteur ?
03:13Sous toute réserve, mais quand je vous parle de probabilité, c'est que c'est quasiment 100% qu'on va retrouver.
03:17Voilà, vous en êtes persuadé. Aujourd'hui, on peut retrouver l'ADN du meurtrier de Sabine
03:25par le biais, en tout cas, de personnes de sa famille qui auraient fait ce test génétique récréatif.
03:32Seulement, voilà, il faut le savoir, c'est que cette technique, elle a déjà porté ses fruits outre-Atlantique
03:36parce que, selon une étude canadienne, elle a permis de résoudre 650 affaires entre 2018 et 2024,
03:42mais cette technique, elle demeure interdite en France.
03:45C'est ça.
03:45Pourquoi ?
03:46Pour la protection des données, tout simplement.
03:48D'accord.
03:48Et elle est interdite, donc elle n'est pas légiférée, et la protection des données fait qu'aujourd'hui, on est bloqués.
03:53Il faut savoir qu'aux États-Unis, c'est quelque chose qui est couramment utilisé, vous l'avez dit,
03:57en Europe, il n'y a que deux pays qui interdisent, c'est la Pologne et la France.
04:00Voilà, tout le reste autorise des tests ADN.
04:02Alors, évidemment, il faut légiférer.
04:04Et c'est bien le message aujourd'hui qu'on veut faire passer auprès du ministre de la Justice, du garde des Sceaux.
04:07C'est-à-dire qu'en fait, aujourd'hui, il faut qu'on arrive à pouvoir trouver une solution légiférée,
04:11si à la protection des données, soit, mais en tout cas pour des cas particuliers,
04:15comme celui de ma sœur et peut-être d'autres.
04:18Appliquons aujourd'hui cette technique qui permettrait de trouver,
04:23il faut quand même le savoir, aujourd'hui, cette technique permettra,
04:26avec de grandes forces de probabilité, de pouvoir trouver l'auteur et l'assassin de ma sœur.
04:31De votre sœur et de trois autres petites filles qui avaient disparu,
04:34quelques semaines aussi, dans la région parisienne, avant la disparition de Sabine.
04:38Vous vouliez réagir ?
04:39Et en attendant d'avoir éventuellement un changement de loi,
04:42est-ce qu'une commission rogatoire d'un juge ne pourrait pas lever le secret,
04:46comme ça existe dans d'autres domaines ?
04:47C'est exactement pour le violeur des bois, je crois.
04:53Les gens pourront trouver effectivement cette histoire.
04:55Effectivement, oui, on peut un petit peu trouver un biais,
04:58mais vous avez raison, je pense qu'il faut, dans l'urgence, aujourd'hui, légiférer,
05:01trouver au travers d'une commission rogatoire, au travers d'une décision de justice,
05:05en tout cas, rendre immédiatement la possibilité, pour légiférer,
05:08pour éviter les problèmes, les recours et tout ce qui s'ensuit,
05:10de pouvoir trouver aujourd'hui.
05:13Je le répète encore, on n'est à rien du tout, la technique existe.
05:16Votre maman, elle s'appelle Geneviève, elle doit regarder la télévision,
05:19elle a 80 ans, Geneviève.
05:22Elle attend beaucoup du ministre de la Justice, aujourd'hui ?
05:24Elle attend beaucoup, elle attend depuis 38 ans.
05:27Pour mes parents, c'était un combat, voilà, mon père n'est plus là.
05:30Depuis le mois de janvier, votre papa.
05:31Depuis le mois de janvier, exactement, donc il est parti sans savoir.
05:35Je pense qu'aujourd'hui, le ministre de la Justice peut essayer d'aider notre famille,
05:40quand même, aider notre famille et celle des autres.
05:42Aujourd'hui, c'est qu'une décision, je dirais presque administrative,
05:45donc c'est d'autant plus rageant.
05:47Ça devient le combat d'une vie et le combat d'une famille.
05:49Oui, c'est le combat d'une famille.
05:50Quand on a vécu un drame pareil, qu'on a grandi autour d'un drame comme celui-ci.
05:53Exactement, oui.
05:54Vous embrasserez votre maman ?
05:55Oui.
05:56Et vos soeurs ?
05:57Bien sûr.
05:57Et on vous souhaite le meilleur pour cette conférence de presse.
05:59Merci beaucoup, Eric Dumont, pour votre témoignage,
06:01qui nous a véritablement éclairé ce matin.
06:03Merci.
06:04Merci.
06:05Merci.
06:06Merci.
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