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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brejnay.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alors après six mois de palabres Alexis, le conclave sur les retraites s'est soldé hier soir par un échec.
00:11Est-ce que c'est grave Alexis ?
00:12Mais non Dimitri, à la limite, tant mieux.
00:16Ça fait six mois qu'on saute comme des cabris sur nos chaises en disant l'accord, l'accord, l'accord.
00:21Enfin, un accord n'aurait eu de sens que s'il avait permis d'améliorer l'équilibre financier des retraites.
00:27Or, toutes les solutions sur la table dégradaient cet équilibre.
00:32Bon, il y avait le retour à 62 ans, ça aurait été une catastrophe, ça, ça a été heureusement écarté.
00:37Mais les autres avançaient, comme on dit, elles étaient de force sympathique,
00:41mais elles avaient un coût qui aurait creusé le déficit et qui aurait dégradé la compétitivité des entreprises
00:46qui dès lors n'avaient pas de raison de signer et qui n'ont pas besoin de ça.
00:52En vérité, la seule chose dont nos retraites ont besoin, c'est que les Français travaillent plus,
00:56or ça, précisément, ça n'était pas au programme des négociations.
01:01En fait, ce conclave a été inventé par Bayrou pour gâcheter du temps, pour passer entre les gouttes de la censure.
01:07Bon, ça lui a permis de gagner six mois, ça a rempli son office, pour le reste, on ne va pas pleurer.
01:13Alors, vous dites que le but du conclave était de passer entre les gouttes de la censure.
01:16Précisément, on entend ce matin que cet échec le place à nouveau sous cette menace.
01:20Vous nous dites qu'en fait, il ne risque pas grand-chose ?
01:23Ben oui, Dimitri, tout le monde dit ça, là encore, censure, censure, mais en fait, il ne risque rien.
01:28Dès ce dimanche, dans le JDD, Jean-Philippe Tanguy, le numéro 2 du groupe RN, nous l'a dit.
01:34Il a tué dans l'œuf la menace de la gauche, puisqu'il a dit clairement, explicitement,
01:39que le RN ne voterait pas la censure.
01:41Le RN, dit Tanguy, n'a jamais mis la réforme des retraites dans la balance d'une censure.
01:46Et il ajoute, ni Marine Le Pen, ni Jordan Bardella n'ont dit que l'âge de départ à la retraite était une ligne rouge.
01:54Alors, évidemment, tous ceux qui, depuis des années, avaient cru comprendre que, pour le RN,
01:59la réforme des retraites était l'abomination de la désolation, injuste, inégalitaire, socialement inacceptable,
02:05ben, tous ceux-là sont heureux de l'apprendre.
02:07Mais pour François Bayrou, c'est une aubaine, parce que c'est arithmétique.
02:10Sans vote RN, pas de censure.
02:13Quand bien même tous les socialistes la voteraient, ce qui ne sera pas le cas,
02:17avec LF, le reste de la gauche, eh bien, ça ne suffirait pas.
02:20Cette interminable conclave aurait pu aboutir, il a échoué,
02:24ça n'est pas une bonne nouvelle pour le Premier ministre,
02:27mais du point de vue de la survie du gouvernement, ça ne change rien.
02:31Mais comment expliquer ce changement de pied, Alexis ?
02:33Est-ce que ça veut dire que le RN a définitivement renoncé à censurer François Bayrou ?
02:37Je ne crois pas, Dimitri.
02:38Alors certes, Marine Le Pen, frappée d'inéligibilité, ne tient pas à précipiter une possible dissolution.
02:45Mais il ne vous aura pas échappé qu'au moment même où le RN renonce de fait à toute menace de censure sur les retraites,
02:52il en agite immédiatement une autre sur la loi de programmation d'énergie contre son cortège d'éoliennes et de panneaux solaires.
02:59Mais vous voyez le changement, là où il attaquait le gouvernement sur sa gauche, il le combat désormais sur son flanc droit.
03:07Au fond, c'est une réorientation stratégique qu'a entamée sans le dire le Rassemblement National.
03:13Conscient que la censure contre Michel Barnier a été mal comprise par une partie de son électorat,
03:19conscient aussi de l'attraction que Bruno Retailleau, nouveau venu dans la bataille présidentielle, peut exercer sur cet électorat,
03:26le RN veut échapper à la caricature, pas toujours fausse,
03:31qui voudrait qu'en matière économique, il soit plus à gauche que les socialistes et au fond sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
03:38Il a lancé, et il reste à savoir si les électeurs suivront, son opération d'égauchisation.
03:44L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Alexis Brézé.

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