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  • 21/06/2025
Avec le Général Arnaud Dupuy de la Grand’Rive, Officier général en charge des blessés de l’Armée de Terre

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##C_EST_DANS_L_ACTU_2-2025-06-21##

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Transcription
00:00C'est une opération avec nos blessés, opération qui a lieu aujourd'hui, on en parle avec notre invité, le général Arnaud Dupuis.
00:07Bonjour mon général.
00:08Bonjour Jean-Marie.
00:09Vous êtes officier général en charge des blessés de l'armée de terre française. Combien de blessés de guerre aujourd'hui ?
00:15Alors aujourd'hui, depuis 35 ans que l'armée de terre fait la guerre, ou est engagée sur les théâtres d'opération,
00:22on est à 20 000 blessés, qui sont en grande partie des blessés de guerre, pas tous,
00:27et nous en avons encore 3 000 qui sont sous statut militaire, les autres étant repartis dans la vie civile.
00:33Dans la vie civile, ou alors en tout cas la retraite militaire.
00:36Ils ont été blessés dans quel cadre, dans le cadre de cas d'opération ?
00:38Parce que vous parlez de 35 ans, ça en fait des guerres que la France a mené.
00:41Alors effectivement, nos blessés de guerre aujourd'hui que l'on suit ont été blessés au début des opérations extérieures.
00:49Donc c'est essentiellement la Bosnie, Sarajevo, et puis après vous égrainez toutes les opérations de l'Afghanistan.
00:58Et puis encore récemment le Mali. Et puis nous avons encore des soldats qui sont en Irak ou qui sont au Liban.
01:04Alors que se passe-t-il quand on est un blessé de guerre français, un invalide ?
01:08Tiens, comme on aurait pu dire à l'époque. Comment on est accompagné ?
01:12Alors aujourd'hui, l'armée de terre notamment, mais avec tout un tas de partenaires, a mis en place tout un parcours d'accompagnement,
01:21de reconstruction psychosociale, bien sûr avec notre service de santé des armées, donc un accompagnement médical.
01:28Et puis un accompagnement de financiers et de reconversion professionnelle.
01:33Reconversion professionnelle en plus pour pouvoir recommencer sa vie.
01:37On ne vous laisse jamais tomber en fait si vous êtes blessé ?
01:40Alors, personne au bord du chemin, c'est bien notre devise.
01:44C'est le principe.
01:45Et puis on est très attaché nous à cet aspect cohésion et fraternité d'armes.
01:50Fraternité qui d'ailleurs ne dépend pas que des armées, parce que quand je parle des blessés, on dit avec nos blessés.
01:55Mais c'est d'abord les blessés de la nation.
01:57Alors justement, parlons-en, cette opération avec nos blessés, elle se déroule aujourd'hui.
02:02Ça se passe comment ? A qui vous vous adressez ? Et qu'est-ce que vous attendez du reste de la nation ?
02:06Elle a commencé en février à travers toute la France.
02:10Nous en sommes à 120 événements.
02:13Et aujourd'hui, c'est un peu le point d'orgue.
02:14À Paris, Place Vauban.
02:16Et on attend de la part, juste après la fête de la musique, de la part des Parisiens et des Parisiennes,
02:21de descendre et de nous rejoindre à 9h45, Place Vauban.
02:26Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement aujourd'hui pour soutenir les blessés de guerre français ?
02:30Alors la fraternité de la nation à l'égard de ces blessés, c'est une reconnaissance.
02:34Une reconnaissance dans les entreprises, en ouvrant les entreprises à nos blessés.
02:38C'est une reconnaissance de la part de nos médecins lorsqu'ils reçoivent en expertise des blessés avec un regard particulier.
02:44J'ai un médecin qui arrive juste après vous d'ailleurs, il vous écoute religieusement.
02:48C'est important de regarder et de diagnostiquer un syndrome post-traumatique.
02:53C'est peut-être un peu différent d'un blessé plus classique.
02:55Évidemment.
02:56Et justement, quand on parle de ces fameuses blessures de guerre,
02:59on a tous, on a grandi avec nos livres d'histoire, l'image des gueules cassées de la Grande Guerre.
03:03Aujourd'hui, on a aussi beaucoup de blessures psychologiques.
03:07Oui, Jean-Marie.
03:08On est effectivement aujourd'hui à environ 70% de blessés par syndrome post-traumatique.
03:14Alors ça conduit parfois à des comportements qui peuvent être violents,
03:19à des comportements parfois de grande détresse.
03:23Et donc aujourd'hui, c'est un traitement très long avec nos psychiatres, avec nos psychothérapeutes.
03:29Oui, c'est ça.
03:29Alors je dis aujourd'hui, on a beaucoup de blessures psychologiques.
03:32Il y en avait sûrement il y a un siècle.
03:33C'est juste qu'aujourd'hui, on en tient compte.
03:35Exactement.
03:35Je pense qu'effectivement, en sortant de la Première Guerre mondiale,
03:38il y avait des millions de syndromes post-traumatiques.
03:41Je pense qu'aujourd'hui, dans les conflits auxquels on assiste aujourd'hui,
03:44vous en avez aussi des centaines de milliers.
03:46Nous, on en a aussi beaucoup, beaucoup,
03:49sans parler de tous ceux qui sont encore cachés et qui se déclencheront plus tard.
03:53C'est ça.
03:53Et ça peut revenir assez tard, d'ailleurs.
03:56J'ai une question, et elle est importante quand même.
03:58Quand on est plusieurs années après une opération militaire,
04:01qu'on s'est battu, on a risqué sa vie,
04:02parfois on a perdu des camarades, ou on a été gravement blessés.
04:05Est-ce que ça nous arrive de se dire à quoi bon ?
04:08Est-ce que ça valait le coup de me blesser pour ça ?
04:11Alors, la première des réponses, c'est que la fraternité d'armes, elle est là.
04:16C'est-à-dire que les compagnons, les camarades sont toujours autour.
04:20Et puis, oui, on fait ça pour une mission,
04:21oui, on fait ça pour une victoire, en tout cas la réussite de la mission,
04:24mais on fait ça aussi pour ses camarades.
04:26Et quand ses camarades sont toujours là,
04:28quand nos camarades sont toujours là autour de vous,
04:30c'est plus facile à accepter qu'effectivement,
04:32on se dise, ah ben voilà, l'Afghanistan s'est terminé,
04:36le Mali s'est terminé, tout ça pour ça.
04:38Même quand on est reparti, tout ça pour ça,
04:39mais en tout cas, on garde ses camarades.
04:40On garde ses camarades, et je pense que c'est l'essentiel.
04:43On est dans le collectif.
04:45C'est vrai que chaque anniversaire de sortie d'Afghanistan,
04:48chaque anniversaire de sortie du Mali,
04:50est quelque chose de difficile pour nos blessés.
04:53Mais on est autour d'eux,
04:55et les chefs militaires ont tout leur rôle à jouer dans l'accompagnement.
04:58Et les civils aussi, manifestement.
05:00C'est pour ça que vous leur donnez rendez-vous.
05:02Exactement.
05:02Et vous, Jean-Marie, je vous donne rendez-vous dans une heure en sortant du studio,
05:06avec ce petit t-shirt, et puis avec ce petit collier,
05:08pour venir nous rejoindre, faire ce qu'on appelle une marche-course.
05:11Alors, je pourrais faire ça, c'est 26, vous avez raison de me le proposer.
05:14J'ai une excuse, je suis coincé en studio jusqu'à 10h, au moins.
05:17En plus, je suis filmé, vous avez vu.
05:19Ceci dit, j'ai deux ou trois collègues que je peux vous envoyer.
05:22Mais ceci dit, vous avez raison de m'en conseiller de faire du sport.
05:25J'ai un médecin qui arrive tout de suite, qui me le dit souvent aussi.
05:27Très bien.
05:27Merci beaucoup, mon général.
05:28Merci beaucoup, Jean-Marie.
05:28Bon courage à tous nos blessés de guerre qui nous écoutent aussi sur Sud Radio,
05:33et qui sachent qu'on sait ce qu'ils ont fait pour nous.
05:36En tout cas, ça c'est le plus important.
05:37Général Arnaud Dupuis, officier général en charge des blessés de l'armée de terre.

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