- 21/06/2025
Les best sont à Budapest. Attention, les Sud-Coréens débarquent ! Malheureusement, ce sont surtout des Coréennes, et cela concerne Romane Dicko. On l’espérait pourtant cette médaille d’or de notre numéro une mondiale des +78kg. On l’espérait comme un baume cicatrisant sur le sentiment diffus, mais persistant, d’un échec ici à Budapest. Échec ? Il faudra temporiser tout cela, avec la mise en perspective qui s’impose, il faudra relativiser. Mais aussi savoir lire les messages clairs que cette année 2025 nous envoie. Décryptage dans ce nouvel épisode de notre podcast Hajime.
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00:00Les bestes sont à Budapest. Attention, les sud-coréens débarquent.
00:08Malheureusement, ce sont surtout des coréennes et cela concerne Romain Dicot.
00:12On l'espérait pourtant cette médaille d'or de notre numéro 1 mondial des plus de 78 kg.
00:16On l'espérait comme un baume cicatrisant sur le sentiment diffus,
00:19mais persistant, d'un échec ici à Budapest.
00:22Échec, il faudra temporiser tout cela avec la mise en perspective qui s'impose.
00:27Il faudra relativiser, mais aussi savoir lire les messages clairs que cette année 2025 nous envoie.
00:33On l'a compris, Romain Dicot n'a donc pas passé l'obstacle coréen qui se dressait sur le chemin de la finale.
00:38Tandis que la championne olympique brésilienne Beatrice Souza sombrait de son côté pour cause de méforme totale,
00:44notre médaillée olympique s'appliquait et passait le tour délicat à négocier.
00:48Le premier contre l'italienne Tavano, victorieuse contre elle au championnat du monde 2023,
00:52qui se battait bien sur son bras fort, mais tombait assez vite sur Ho Uchigari enchaîné au sol.
00:57Et le second, face Ă la chinoise Ayiman, qu'elle contrait joliment en Ho Uchigari sur sa tentative de Tany Otoshi.
01:03C'était bien parti. Le quart était rassurant contre la néerlandaise Karen Stevenson,
01:07qu'elle avait battu avec facilité deux ans plus tôt au championnat d'Europe de Montpellier.
01:11Un hippon bien négocié au sol plus tard, notre numéro 1 mondial se retrouvait au pied de la muraille,
01:16non pas de Chine, mais de Corée du Sud, plus précisément en demi-finale face à la meilleure des deux coréennes présentes,
01:23lesquelles s'étaient expliquées au tour précédent.
01:25Ayun Kim, troisième au championnat du monde et au jeu en 2024,
01:29aiguillonnée dans son propre pays,
01:31et jusque sur ce championnat du monde par la concurrence d'Ayonji Lee,
01:35désormais passée numéro 4 à la ranking juste devant elle,
01:38en emportant le championnat du monde junior de Dushanbi,
01:41le grand chelème du Kazakhstan et le bronze du championnat d'Asie à 18 ans.
01:45Malgré son statut nouveau de multimédaillée, cette Ayun Kim restait sur trois défaites contre Roman,
01:51le projet était donc à sa portée.
01:53Mais si les premières séquences étaient plutôt en faveur de la française,
01:57avec une pénalité pour fausse attaque de la sud-coréenne au bout d'une minute,
02:01elle avait du mal Ă imposer son bras droit,
02:03gênée par le kumikata de sa rivale asiatique qui la bloquait au revers
02:07et parvenait progressivement Ă mettre la jambe devant et Ă enclencher avant elle.
02:12Derrière la sud-coréenne qui n'avait qu'à tourner le dos pour prendre les séquences les unes après les autres,
02:16Diko cédait finalement aux pénalités sans avoir jamais trouvé la solution.
02:21La place de Troyes aurait dû naître qu'une formalité contre la très jeune estonienne Emma Mélis Aktas,
02:26en bronze au championnat du monde des cadettes l'été dernier.
02:30Mais si elle est jeune, et même très jeune avec ses 17 ans,
02:33elle n'en est pas moins confiante, très solide sur ses jambes
02:36et assez variée en judo pour trouver des solutions d'attaque quand elle en a l'occasion.
02:40Elle a aussi l'avantage de son ignorance.
02:42Quand Diko gagnait son championnat du monde, elle avait 14 ans.
02:46Cette Aktas était menée de deux pénalités et prenait à mi-combat un beau Arai Makikomi enchaîné au sol,
02:52lâchant un Yuko et un Wazahari.
02:54Mais elle n'abdiquait pas, sortant de l'immobilisation à la dernière seconde
02:58et tentant de refaire son retard jusqu'Ă la fin.
03:00Cinquième des championnats du monde senior alors qu'elle n'a pas commencé sa carrière junior, c'est prometteur.
03:05Dans le même registre, la championne du monde junior Ayonji Lee, la seconde coréenne du Sud dont nous évoquions le parcours,
03:11atomisait pour la place de 3 la championne du monde junior 2021, la néerlandaise Marit Kampf.
03:17Il faut bien se rendre à l'évidence, à 25 ans, dans l'Olympiade qui vient, Romane Diko ne fera plus partie des petites jeunes.
03:23Ce temps-là est désormais derrière elle et c'est la vie.
03:26La japonaise du jour avait atteint la finale une fois encore.
03:30Mao Arai a été championne du monde junior en 2023 et a gagné en décembre le Grand Chelem de Tokyo.
03:36Elle ne donnait pas, elle non plus, a priori, toutes les garanties d'excellence habituelles du judo japonais,
03:41mais son tableau avait été favorable.
03:43Dès les premières saisies en finale, il fut clair qu'elle ne serait pas de taille contre la coréenne du Sud Ayoon Kim.
03:50Et on comprenait mieux comment celle-ci avait résisté à l'impact physique de notre Française.
03:55Impérieuse, intimidante, elle déclenchait fort à chaque séquence,
03:59partant du revers pour bousculer Mao Arai avec de grandes tractions.
04:03Celle-ci n'eut qu'une seule chance au sol, son domaine favori, mais la médaillée olympique la contrôlait facilement.
04:09Impactée à chaque fois et impuissante à tenir debout,
04:12et malgré l'arbitre qui pertinemment ne lâchait pas trop vite les pénalités, elle devait sortir par Anso Kumake.
04:18A Budapest, la championne du monde, la plus forte en plus de 78 kg, c'est Ayoon Kim.
04:24Le dernier titre de Roman Diko en championnat du monde, c'est celui de Tashkent en 2022,
04:29un an après sa médaille olympique de Tokyo.
04:31Depuis, elle n'a jamais retrouvé la première place du podium que son classement de constante première à la ranking suggère.
04:36Il y en a toujours une pour s'imposer à elle, comme le fils Béatrice Souza au jeu, et désormais cette coréenne à Budapest.
04:42Un palmarès qui reste inabouti, un statut à reconquérir, un horizon américain en ligne de mire,
04:48peut-être une forme de confiance et de juvénile agressivité à retrouver, il y a du travail.
04:53Mais c'est aussi une médaille mondiale de plus, obtenue dès le début de l'Olympiade,
04:57et c'est une façon de voir le verre à moitié plein. Qu'en pense Roman elle-même ?
05:01C'est assez frustrant parce que j'avais des solutions, je pense. Je ne les ai pas trouvés sur le coup,
05:07mais après coup, je me suis dit que j'avais tellement de choses à faire.
05:09Mais ça donne des axes de travail. Comme je disais tout à l'heure, il faut que j'ai plus de schéma dans ma tête.
05:15Je pense que je me force à faire des randonneries à thème à l'entraînement.
05:20Quand l'adversaire change de tactique, comment moi je m'adapte.
05:24Par contre là , c'est ça que je n'ai pas réussi à faire.
05:26Quand la situation a changé, je n'ai pas réussi pendant le match à changer.
05:31En plus, je ne l'entendais pas, je n'entendais rien du tout.
05:33Honnêtement, forcément déçue, mais la suite va être royale.
05:39J'ai trop hâte de travailler sur ça, j'ai trop hâte de travailler sur plein de choses.
05:42J'ai chanté un peu le contre, mais je me disais qu'il y a un contre ici.
05:45Donc je me dis qu'il faut travailler ça maintenant aussi à l'entraînement, on va bosser dessus.
05:49HonnĂŞtement, ce championnat a fini en bronze.
05:53Et le match que je perds, il nous donne plein d'infos, plein de choses Ă travailler.
05:56Donc j'ai hâte.
05:57Honnêtement, jusqu'à mon début de demi, j'étais contente.
06:01Mais tu vois, j'ai fait un bon championnat dans le sens où j'étais toujours agressif.
06:07J'ai toujours essayé d'être la première, j'ai essayé d'aller prendre chaque liaison.
06:10J'ai essayé d'être dans l'action à chaque fois en fait.
06:13Et c'était dynamique, je me suis vraiment dynamique sur mes appuis, sur les liaisons.
06:17Donc ouais, j'étais bien en fait.
06:20J'étais bien et physiquement, ça allait quoi.
06:22C'est vrai qu'au jeu, c'était aussi ça en fait.
06:24Souza, tout le monde s'observe.
06:25C'est logique, on regarde un petit peu.
06:27Donc elle avait trouvé une parade contre moi et je n'avais pas réussi à repasser dessus.
06:33Donc ça montre bien qu'il faut travailler sur ça en fait.
06:35J'ai peut-être pas assez de schémas encore.
06:36Donc ça montre bien qu'il y a une marge de progression énorme.
06:38Donc tant mieux.
06:39Tant mieux.
06:40Et oui, on va encore travailler.
06:41De toute façon, c'est ça le judo.
06:42C'est la répétition, le travail.
06:43On va bosser.
06:44Demain, il y a les équipes encore.
06:46J'espère pouvoir prendre d'autres profils.
06:47Il y a plein de jeunes en plus qui arrivent.
06:48HonnĂŞtement, celle que j'ai pris en place 3, elle a 17 ans.
06:51Donc on voit que les jeunes arrivent, elles poussent.
06:54Tant mieux.
06:55Il y a plein de nouveaux profils qui arrivent.
06:56Et l'objectif, c'est vraiment, elle est dans 3 ans.
06:58Donc il y a du temps pour faire de belles choses.
07:00Il y a du temps pour travailler, pour apprendre, pour progresser encore.
07:04Et c'est ça qui compte, c'est le progrès.
07:05Donc oui, j'ai vraiment hâte de la suite.
07:07Toujours factuelle, la coach Jane Bridge ramenait le niveau d'interrogation
07:10sur des points précis, la confiance et le physique.
07:13Je trouvais qu'elle était moins agressive, on va dire.
07:16Est-ce que c'est le physique ou est-ce que mentalement,
07:19vu qu'elle n'arrivait pas à monter, ça la désespérait un petit peu.
07:23Peut-être que ça lui faisait un peu peur.
07:25Du coup, on n'avait pas cette agressivité qu'on a l'habitude de voir.
07:32Donc il faut creuser ça.
07:34Contre la chinoise qui est forte et qui a essayé vraiment de la rentrer dans la distance.
07:40Elle a fait un super, elle a réagi bien, un super outil.
07:44Ses passements au sol, quand elle a glissé pour passer la jambe, c'est très habile.
07:50C'est des athlètes qui sont assez lourdes, mais malgré ça, très habile et dans les sensations aussi.
07:59Elle apprend et puis elle est très frustrée parce qu'elle dit, mais je n'ai pas trouvé la solution, je ne comprends pas pourquoi.
08:04Donc ça, c'est toujours bien parce que ça encourage les athlètes à chercher des solutions.
08:10D'ailleurs, elle a envie de la prendre en équipe et on pourrait les prendre.
08:15Donc elle va déjà commencer à travailler sur elle.
08:19On espère dans le combat contre la Corée.
08:22Elle a déjà commencé à travailler au revers.
08:25Et ça, c'est une très bonne solution justement pour garder la distance et gérer la distance entre elle et l'adversaire.
08:33Donc c'est une piste qu'on a déjà commencé à explorer.
08:36L'entraîneur du PSG, Baptiste Leroy, travaille avec la meilleure lourde française depuis novembre.
08:42Il explique ce qui a sans doute manqué et se projette aussi dans un cadre plus large sur ce qu'il faut peut-être faire évoluer pour que l'équipe de France féminine reste à un niveau conforme à son statut.
08:53Aujourd'hui, Romane, mais ça vaut pour toute l'équipe féminine, si je peux me permettre.
08:58C'est qu'elles ont eu peut-être 10 belles années ou 15 belles années sur des capacités physiques extraordinaires par rapport à la concurrence.
09:09Et que là , c'est le deuxième point, c'est qu'on voit en place de Troyes une Estonienne qui a 17 ou 18 ans, des Coréennes qui ont entre 18 et 20 ans, la Chinoise qui a 20 ans.
09:20Ça va arriver de partout avec le développement du judo féminin.
09:23Et donc des filles comme Romane, qui sont encore jeunes quand même, 25-26 ans dans le judo féminin et chez les plus de 78, c'est très jeune.
09:31Mais il va falloir qu'elles soient un virage, qu'elles soient un tournant de leur carrière et qu'elles développent d'autres capacités techniques surtout.
09:40Surtout techniques, tactiques, que tout ce qu'elles ont fait pendant 10 ou 15 ans, maintenant les autres nations arrivent Ă s'adapter et Ă les contrĂ´ler sur des gros championnats.
09:50Sur les autres compétitions du circuit, les adversaires étrangères ne donnent pas la même opposition que sur les grands championnats, les mondes ou les JO.
10:03Parce qu'elles savent qu'elles vont ressortir, elles ne peuvent pas tout donner sur de multiples compétitions.
10:08Donc on voit qu'elles se réservent tactiquement pour le jour de la compétition ultime, soit les mondes, soit les jeux.
10:17Et que maintenant il va falloir anticiper que les adversaires anticipent ce que nous on fait aussi.
10:25Donc ça va être super intéressant.
10:27Romane l'a compris, je pense qu'elle a vu qu'en fait ce n'était pas un accident Paris.
10:33Ce n'était pas un accident, c'était que techniquement elles étaient peut-être toutes, parce qu'il n'y a pas qu'elles, un peu arrivées à une limite.
10:41Et que maintenant il faut presque repartir à zéro techniquement pour justement que leur qualité physique redevienne un atout au service de la technique.
10:50Popcorn, bonbons, chocolat glacé, on pouvait sans pression hélas assister au show des poids lourds masculins
10:56devenu l'un des spectacles les plus prisés d'un grand championnat et cela même quand Teddy Riner n'y est pas.
11:01Russ Stassoyev d'un côté, dans son inimitable registre fait de corps à corps puissant et de rotation classe, tous les autres de l'autre.
11:08Dans les prétendants au statut de tombeur du grand absent de l'été dernier au championnat du monde comme au jeu, leur nemesis à tous,
11:14on voyait rapidement s'exprimer l'intenable Coréen Kim, champion du monde et vice-champion olympique derrière Teddy Riner tout de même,
11:21petite boule de bowling tout en séant Inage classique et en catagroma.
11:24Mais aussi le géorgien trublion des jeux, le musculeux vice-champion du monde Guam Tushijuili,
11:29tandis que le représentant japonais Yoga Ota offrait l'un des plus beaux gestes du jour,
11:34un Uchimata Gaishi tout en levage de jambes, mais tombait avant même l'écart face au Mongol Batkuyag.
11:40C'est en contrant habilement son sassaé que Tushijuili se vengeait de sa finale passée contre le Coréen Kim en demi-finale,
11:46lequel avait écarté en quart le héros national tchèque, très applaudi ici, Lukasz Kerpalek et ses 34 ans,
11:52capable encore d'éliminer au sol le médaillé mondial et olympique 2024, Luzbek Yousupov.
11:58Du côté du bûcheron russe, le plus grand danger était sans doute son compatriote Bachaev en quart,
12:04auquel il arrachait un petit yuku en contre, tandis que le grand Tadjik Rakimov, médaillé mondial et olympique lui aussi,
12:11ne résistait pas à son Uchimata en demi.
12:14Le Tadjikistan, une nation en forme, puisque ce Rakimov remontait ensuite un Wazahari Ă l'Azerba djanais Kokaori,
12:21qu'il collait sur le dos à 8 secondes de la fin en haut Sotogari pour une médaille de bronze,
12:25offrant ainsi au pays la dernière pierre du meilleur résultat de son histoire, une finale et deux troisièmes places.
12:31En finale, Gourham le Géorgien se faisait tacticien contre l'Ours Tassoyev,
12:35pesant sur le bras fort du Russe, qui perdait patience et se lançait dans un mouvement de hanche trop ambitieux,
12:40contré pour Yuko. Tushijvili, vainqueur inattendu ?
12:43Non, car Inal Tassoyev est vraiment le plus fort en 2025 et de loin.
12:47A l'entrée de la dernière minute, il obligeait le grand Tushijvili à assumer une saisie haute
12:51et le collait pour un Isaguruma qui valait Oazahari.
12:54Encore une occasion ratée pour le plus costaud des Géorgiens qui reste sur une unique victoire mondiale en 2018
12:59et perd sa seconde finale de rang. Il n'obtient pas ce second titre qu'il était manifestement venu chercher.
13:06C'est le cas en revanche pour Tassoyev, en théorie déjà détenteur d'une médaille d'or mondiale,
13:11mais offerte après coup après avoir perdu sur le tapis face à Teddy Riner en 2023.
13:16Il estimait quant à lui que ce titre mondial de Budapest 2025 était sa première grande victoire.
13:21Vous parlez de deux titres de champion du monde, mais pour moi, voilĂ ce que je ressens.
13:31Les statistiques disent bien que je suis double champion du monde,
13:34mais intérieurement, je suis devenu champion du monde aujourd'hui.
13:38Je suis heureux.
13:40Je suis heureux. C'est rare que je dise ça.
13:42Mais aujourd'hui, je l'ai dit au moins cinq fois.
13:44Je suis vraiment heureux.
13:45Comme je n'ai pas participé aux Jeux Olympiques,
13:47ces championnats du monde constituaient la plus importante compétition de mon année.
13:52Je ne pouvais qu'y prendre part.
13:54Quand Gourham m'a contre-attaqué, je n'ai absolument rien ressenti.
13:57Je savais au fond de moi que je perdais un score,
13:59mais je n'ai pas dévié de ma tactique et je n'ai rien improvisé.
14:02Tous les bests étaient à Budapest dans cette catégorie,
14:05tous les hommes forts sur le podium et quelques-uns au pied de celui-ci,
14:09puisqu'on avait rassemblé pour l'occasion la crème des lourds français,
14:11le grand David Douillet et Teddy Riner lui-mĂŞme,
14:14lequel remettait à ses rivaux leurs médailles.
14:17Au passage, devant le russe vainqueur,
14:19les deux grands adversaires échangèrent quelques mots en souriant.
14:22Ce qu'ils se sont dit, nous avons demandé évidemment à l'intéressé de nous le révéler
14:25et de commenter cette formidable catégorie des poids lourds.
14:28Ă€ vous Teddy Riner.
14:29Et bien, elle est magnifique sa victoire.
14:32Je lui ai dit que j'étais content pour lui.
14:34Félicitations et que c'était mérité.
14:37Il m'a invité à revenir sur la scène.
14:40Je lui ai dit, laisse-moi le temps de m'entraîner.
14:41Chaque chose en son temps.
14:42Oui, forcément.
14:43Ce n'est pas aussi un petit combattant.
14:45On est d'accord.
14:46Il fait bien judo.
14:47Il est aujourd'hui, je pense, numéro 1 mondial dans la ranking list.
14:51Il y a lui, mais il n'y a pas que lui.
14:55Il ne faut pas dire ça.
14:56Il y a un top 10 qui est lĂ .
14:57Alors oui, c'est peut-être aujourd'hui, sur l'année, quand on fait le constat,
15:02il a gagné pratiquement tous les tournois.
15:04Il a gagné le championnat du monde.
15:05Donc oui, on peut dire qu'aujourd'hui, c'est lui.
15:08Mais il ne faut pas dire qu'il n'y a personne.
15:10Il y a du monde.
15:11Il y a du monde.
15:12Si on regarde les podiums, Ă chaque fois, c'est les mĂŞmes.
15:14Donc, sur l'Olympiade, ce n'est pas dit que ça gagne tous les.
15:19Il ne faut pas dire ça.
15:20Aujourd'hui, ça a été l'ultra-favori.
15:23Mais je dirais qu'il y a un top 5 qui était déjà là sur les phases finales.
15:30Et on le sait tous, les Jeux olympiques, ça reste les Jeux olympiques.
15:34C'est le plus grand événement.
15:36Et jusqu'à la dernière seconde, dans la dernière minute, il faut être concentré et rester focus.
15:41Et nous sommes en mesure de confirmer que l'échange entre Teddy Riner et Inalt Assoyev
15:45concernait bien l'absence du français par la bouche même du nouveau champion du monde,
15:49avec les 4 seuls mots d'anglais qui sont sortis à l'occasion de son débrief médiatique.
15:53OĂą es-tu Teddy ? OĂą es-tu ?
15:58La cendre est encore chaude et retombe Ă peine sur ses championnats du monde individuel 2025,
16:03désormais silencieux.
16:04Il est encore un peu tĂ´t pour les commenter,
16:06à la veille d'un par-équipe qui prend de plus en plus d'importance
16:09et que la France aimerait emporter pour la première fois face au Japon,
16:12mais qui sera contestée par des équipes de plus en plus redoutables,
16:15Ă commencer par les Russes,
16:17qui ont déjà signé en individuel leur meilleure performance historique,
16:20pas de médaille féminine,
16:21mais un carton impressionnant chez les hommes,
16:243 titres et 2 médailles de bronze,
16:26quasiment l'équivalent de leur réussite des Jeux de Londres,
16:28rappelons-le, avec 3 titres, 1 médaille d'argent, 1 de bronze.
16:31On peut déjà faire le constat que la France a encore perdu une place en ce dernier jour,
16:36malgré cette dernière médaille de bronze.
16:38Elle est dominée, comme tout le monde,
16:40par une nation japonaise qui étonne encore par sa constance dans l'excellence,
16:446 titres pour 10 finalistes,
16:4614 médailles pour 18 engagés,
16:48soit sa meilleure performance depuis Baku 2018,
16:51qui préparait alors le triomphe des Jeux de Tokyo.
16:54Et encore, l'une de ses rares contre-performances est Ă mettre au passif
16:57de son double champion olympique,
16:59le fabuleux Nagaze en moins de 81 kg,
17:02tandis que son génie des moins de 66 kg,
17:04Ifumi Abe, était victime de l'effet post-olympique.
17:07Seule l'italienne Alice Bellandi, hier en effet,
17:09parmi les 7 champions olympiques présents,
17:11est parvenue à enchaîner les 2 titres.
17:13AB, avec l'AzerbaĂŻdjanais Kotsoyev en moins de 100 kg,
17:17était l'un des deux autres couronnées d'or olympique à être au moins resté sur le podium.
17:21Derrière le Japon, l'étonnante Italie, avec ses deux médailles toutes d'or,
17:25et une Géorgie qui s'accroche et nous surprend avec un seul titre,
17:28mais à mettre à l'actif de sa meilleure féminine,
17:30la moins de 57 kg, et Terri Li Parteliani.
17:33La France reste devant la Corée malgré les trois médailles récoltées aujourd'hui
17:36par la seconde nation asiatique,
17:38qui s'ajoute à la troisième médaille de bronze en trois championnats du monde,
17:41de son moins de 81 kg, Li Juwan.
17:43Cinquième nation, c'est le signe tout de même que la performance française reste significative.
17:47Elle est même à marquer d'une pierre blanche grâce aux deux finales masculines récoltées
17:51en moins de 60 kg par Romain Valadier-Picard,
17:53et en moins de 73 kg par Johann Benjamin Gabba,
17:56lequel offre Ă la France, c'est de l'histoire,
17:59son premier titre mondial masculin hors Teddy Riner depuis 12 ans,
18:02et son premier champion du monde dans cette catégorie.
18:04Deux médaillés masculins français dont aucun ne s'appelle Teddy Riner,
18:07c'est une première depuis 2013, et il faudra s'en souvenir.
18:10L'équipe masculine, souvent bredouille ces dernières années,
18:13a commencé son travail avant les Jeux,
18:15et c'est l'embryon de sa reconstruction qu'on voit s'épanouir ici.
18:19L'équipe féminine et ses deux médailles de bronze, un résultat bien modeste,
18:23fait elle aussi un bilan par l'évidence.
18:25Ses deux uniques médailles de bronze obtenues sans son Teddy Riner au féminin,
18:29la grande Clarisse Agbenienu,
18:31montre qu'elle est arrivée avec les Jeux de Paris au bout d'un cycle,
18:34et qu'elle a tout juste entamé le travail de sa refondation,
18:37qui se fera sans doute autour des leaders encore jeunes,
18:41qui ont récolté la médaille à Paris comme à Budapest, les Cisic et les Dicot.
18:45Il faut bien sûr se rappeler que les championnats post-olympiques
18:47sont rarement bons pour l'équipe de France,
18:49que celui-ci a occasionné aussi un changement d'équipe d'encadrement,
18:53à laquelle elle n'était pas habituée,
18:55et qu'on reverra bientôt dans une meilleure énergie les présentes non-récompensées
18:59comme Shirin Boucli, Amandine Bouchard ou Margot Pinault,
19:02que les absentes annonceront bientĂ´t leur retour aux affaires,
19:05y compris peut-ĂŞtre Clarisse elle-mĂŞme,
19:07et que les plus jeunes, dont l'apprenti-héroïne Melchia Hochkorn, 20 ans,
19:11ont payé pour apprendre et faire mieux dans l'avenir.
19:14Le message d'erreur est néanmoins à entendre.
19:16Il faudra un sursaut rapide à cette équipe dispersée,
19:19tant dans son énergie que dans la confiance qu'elle ne dégageait pas.
19:23Il faudra aussi que se construise rapidement la concurrence,
19:26dont elle n'a pas bénéficié ces dernières années,
19:28car c'est la meilleure façon de se sentir poussée vers l'avant
19:31et pour l'équipe elle-même de se voir régulièrement renouvelée.
19:34Comme savent très bien le faire les Russes et les Japonais,
19:36capables de préparer de jeunes éléments
19:38qui intègrent le groupe quand ils sont prêts.
19:40Un chantier ouvert est désormais urgent.
19:43Baptiste Leroy a peut-ĂŞtre raison,
19:45il y a derrière ces enjeux de première nécessité,
19:47une réflexion globale à avoir,
19:49une réforme collective à mener.
19:51Mais c'est une autre histoire.
19:53Place ce vendredi Ă la bagarre collective,
19:55au grand jeu du par-équipe,
19:57dans lequel la France a souvent brillé.
19:59Dans la logique d'une reprise d'énergie et de confiance,
20:01ce serait un bon début.
20:03Sous-titrage Société Radio-Canada
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