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Cette fois encore, c’est le tapis qui a décidé. Ou, plutôt, ceux qui sont dessus, ici et maintenant. Là encore, rien n’est écrit à l’avance, il faut s’emparer de son dû, ou le laisser au camarade d’en face. Entre ceux qui ont cru en leur destin jusqu’au bout et tous les autres, cette deuxième journée des championnats du monde 2025 ne fut pas avare en petites et grandes histoires, comme vous allez le constater en écoutant ce nouvel épisode de notre podcast Hajime.

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Sport
Transcription
00:00Les bestes sont à Budapest, chapitre 2. Cette fois encore, c'est le tapis qui a décidé,
00:11ou plutôt ceux qui sont dessus, ici et maintenant. Là encore, rien n'est écrit à l'avance. Il faut
00:17s'emparer de son dû ou le laisser aux camarades d'en face. C'est la seule conclusion à tirer du
00:21premier tour tant attendu de notre tout nouveau champion d'Europe, Daiki Booba, qui avait éclaboussé
00:27de sa classe et de son charisme les tapis de Podgorica. L'armandac Bayern Munch n'avait pas de
00:32quoi lui faire peur. Malgré une très bonne série, dans la deuxième partie de l'année 2023, il avait
00:38accumulé les premiers tours en 2024. Mais le français ne parvenait pas à s'affirmer dans ce combat, ni
00:43même vraiment à le commencer. Il affichait son habituelle sobriété gestuelle et sa belle posture
00:47droite, avalant les tentatives désordonnées de son adversaire comme si c'était une lassante perte
00:53de temps. Mais le temps, justement, avait tendance à couler du sablier sans que rien ne se passe
00:57vraiment. Daiki revenant vers son coin au pas et en prenant le grand large comme s'il n'avait pas
01:03vraiment envie de retourner au contact. Et il se montrait incapable de lui mettre de l'impact,
01:08avec les guillemets d'usage, comme commençait à lui dire de plus en plus fort Franck Chambilly sur la
01:13chaise. Dans la dernière minute, la grosse voix d'Alex Borderieux, l'entraîneur du club,
01:18la JA Paris 20, tenta de prendre le relais en tombant des tribunes. Daiki, nom de Dieu,
01:23réveille-toi, réveille-toi. Mais rien n'y fit. Au Golden Score pourtant, il faillit bien trouver le
01:29chemin de la rotation qui va bien, posant le mongol sur l'épaule. Mais il manquait, là encore,
01:34un peu d'envie. Le verdict, on le voyait venir. Il fallait aller chercher quelque chose, Daiki fit
01:40l'effort et il se retourna contre lui, comme c'était prévisible.
01:44Je ne saurais pas trop dire pourquoi, mais j'étais absent. Je ne sais pas où j'étais,
01:53je n'étais pas dans le match en tout cas. Toute la préparation, la descente au poids,
01:57comme d'habitude, mais je ne sais pas. Rêver dans le match, j'étais trop, je ne sais pas,
02:08attentiste. C'était un peu en doute. Je ne saurais pas trop dire. C'était les consignes du début de
02:14match, d'être agressif, de l'impacter pour qu'il fasse l'erreur. On voyait qu'il n'était pas trop
02:21dangereux, mais que son judo, c'est justement d'attaquer avant moi. C'est ce qu'il a fait. Je n'ai eu pas
02:27beaucoup d'occasions où j'ai réussi à l'attraper. Et même les occasions où je l'avais, je n'ai pas réussi à lui mettre la folie pour le faire paniquer.
02:35Donc forcément, à un moment, c'est moi qui ai paniqué et j'ai fait l'erreur. Je suis rentré dans son jeu parce que je n'étais pas agressif.
02:42C'est ce qu'il me disait de faire et je n'ai pas fait.
02:44On n'est pas là pour être ici, fulgurance légendaire d'un entraîneur de rugby de quartier conservé par le web. Daïki ne sut pas vraiment être là et se contenta d'être ici,
02:53comme en convenait le toujours clair Franck Chamby.
02:56Il y a des jours avec, comme au choix d'Europe, des jours sans. Et c'est un jour sans. Il est passé complètement à côté de son combat
03:03en étant absent sur la prise d'initiative, en étant attentiste. L'autre, il n'était pas très dangereux, mais il a imposé un peu son rythme.
03:12On l'a vu à la vidéo, on savait que c'était quelqu'un qui allait jouer sur les pénalités, qu'il n'allait pas forcément le faire tomber.
03:17Et puis, il s'est laissé porter par le match. Et puis, au final, à un moment donné, il est dos au mur avec un décalage. Il est obligé d'y aller.
03:23Puis, il n'impacte pas. Il n'a pas l'impact qu'il a eu sur les joueurs d'Europe.
03:28Et donc, du coup, il se livre et puis il fait une action, voilà.
03:32Une espèce de tanétoche, il est raté. L'autre, il esquive, il pousse.
03:35Voilà, c'est décevant parce que, bon, les champions d'Europe en titre, le tirage, il est ce qu'il est, de toute façon.
03:40Donc, on n'a pas vu un grand daiki se donner à Lima pour aller chercher une médaille mondiale.
03:47C'est ça qui est décevant. Alors, pourquoi ? Il faudra en débriefer tous les deux.
03:53Entre les Europe et l'Égypte pas du monde, la préparation, elle était dans la continuité.
03:57Donc, il a fallu aussi digérer le titre de champion d'Europe, lever le pied un petit peu, puis repartir.
04:01C'est peut-être ça aussi qui a fait qu'il n'a pas réussi à se remobiliser aussi.
04:06En tous les cas, on essaiera de comprendre la cause ou les causes.
04:13De manière à... ça n'arrive plus.
04:16Parce que c'est dommage parce que, voilà, le tirage, il est ce qu'il est.
04:19Mais bon, avec Khalid, il avait cherché peut-être une demi-finale, ça aurait été bien.
04:23Occasion manquée, déjà la troisième sur un championnat du monde senior,
04:26qui fait un peu mieux comprendre qui est Daiki Ibouba.
04:29Un talent hors normes, désormais sixième mondiale, qui a besoin de temps pour pleinement trouver ses marques.
04:35Un luxe que, malheureusement, à 29 ans, il n'a pas.
04:38Un titre européen est-ce suffisant pour le rassasier ?
04:41Ce sera à lui de nous le dire.
04:44Cinq fois médaillée mondiale, c'est-à-dire qualité du métal mise à part,
04:47une de plus tout de même que David Douillet ou que Lucie d'Ecosse,
04:50Amandine Bouchard était venue à Budapest pour prendre la sixième
04:54et surtout, pour s'emparer de son premier titre mondial, une mission toujours activée.
04:58Mais on ne parlait que de cela depuis le tirage au sort.
05:01La mission s'est écorsée d'un obstacle de taille, le débarquement dans son quart de la 18e mondiale,
05:07soit la quadruple championne du monde et championne olympique de 24 ans, la japonaise Uta Abe.
05:13Plantons le décor.
05:15Uta Abe n'a perdu que deux fois huit ans depuis qu'elle est apparue au meilleur niveau senior.
05:20La dernière fois la plus spectaculaire fut son échec dramatique au premier tour des Jeux de Paris,
05:25surprise par la future championne olympique Uzbek Diora Keldurova,
05:30sur un contre arrière qui lui a fait couler beaucoup de larmes.
05:33La première, c'était cinq ans plus tôt, au grand chelème d'Osaka,
05:38face à la française Amandine Bouchard, sur un katagourma poussé à la limite.
05:42Une performance haut de gamme pour Bouchard, vu la rareté des défaites de l'OVNI AB,
05:47mais qui ne reflète pas vraiment le rapport de force dans leur face à face.
05:51En neuf rencontres en effet depuis 2017, dont quatre en championnat du monde et au jeu,
05:56la japonaise a gagné huit fois et presque à chaque fois avec une marque debout ou au sol.
06:02Amandine Bouchard n'avait donc pas grand chose à perdre, voulait-on s'en convaincre,
06:07sinon le combat est une nouvelle fois un titre mondial
06:10et même la perspective d'une médaille puisqu'elle se rencontrait au second tour.
06:14Après une victoire expédiée de part et d'autre, le rendez-vous était respecté.
06:18La française avait annoncé la couleur, elle se félicitait de ce défi qu'elle voulait relever,
06:23elle allait affronter la japonaise et c'est effectivement ce qu'elle fit,
06:27dénouant le jeu diabolique du kumikata ultra-rapide d'AB,
06:30en raccourcissant les temps de montée des mains pour aller fixer derrière la nuque,
06:34n'offrant pas beaucoup de perspectives à la championne qui devait se contenter de deux ou trois tentatives fortes,
06:39bien maîtrisées en face. Le temps réglementaire était avalé sans que rien ne soit joué dans ce combat de haut de volée,
06:46la vraie finale de la catégorie.
06:48Le vrai final, encore aurait-il fallu nommer l'arbitre d'expérience auquel on aurait suggéré l'attitude pertinente,
06:54la jurisprudence grand combat qui préconise de ne pas s'immiscer maladroitement.
06:59Celui qui officiait, un Néo-Zélandais, était appliqué sur le règlement sur le mode Olympiade précédente
07:06et décalait d'abord les deux combattantes pour une saisie double revers de la française
07:10que personne n'avait identifiée comme décisive, alors qu'il est à peu près entendu que le jeu des saisies
07:16est considérablement libéralisé si l'esprit d'attaque est là.
07:20Il enchaînait avec application par une fausse attaque sur un katagourma de Bouchard,
07:24pénalité sévère quand on connaît sa capacité à relancer sur son mouvement fétiche.
07:29Enfin, la dernière allait prendre tout le monde de court, un contact à la jambe
07:34que personne n'a vraiment identifié, à commencer par la japonaise elle-même
07:38qui avouait son incompréhension totale lors d'une interview de fin de journée
07:42et on finissait par comprendre qu'il s'agissait du geste instinctif de défense de la française
07:46sur une tentative de mouvement d'épaule adverse, une main s'égarant sur la cuisse.
07:50Un shido pour rien, sinon gâcher un grand moment de judo.
07:53Pour AB, la finale venait d'être gagnée, aux pénalités, contre sa meilleure adversaire
07:58sur laquelle elle se montrait d'ailleurs élogieuse en interview, saluant son attitude
08:02très coriace et ses belles techniques qui la rendent dangereuse AB Dixit.
08:06Elle allait ensuite passer en effet à travers toutes les autres sans difficulté,
08:09y compris face à l'excellente Kosovar Distriak-Krasniki en finale,
08:13meilleure de sa forme pourtant, mais quand même satellisée sur un magnifique mouvement d'épaule à genoux
08:18qui semble être une nouvelle arme forte pour la désormais quintuple championne du monde.
08:22De l'or pour AB en fin de journée, la première finale mondiale de la Kosovar,
08:27le deuxième podium mondial de suite déjà pour la jumelle Balaos Macha pour l'Allemagne,
08:32et même une médaille de bronze du miracle pour la jeune Hongroise montante Rosa Gertias.
08:38Rien pour la France, rien pour la numéro une mondiale Amandine Bouchard
08:43qui n'aura pas eu l'occasion d'aller chercher cette sixième médaille.
08:47Elle restait pourtant positive et manifestement sincèrement satisfaite de sa prestation
08:52et du travail accompli depuis quelques mois,
08:54heureuse d'avoir retrouvé un élan qui semblait lui avoir manqué ces dernières années.
08:59Elle voyait, comme on dit, le bon côté des choses.
09:02C'est dommage, c'est triste parce que ça, c'est une finale mondiale.
09:05Donc, bon, c'est comme ça, c'est le jeu.
09:08Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait de compét,
09:10elle n'était pas tête de série.
09:11Bon, le tirage a fait que je la prenne dans les premiers tours.
09:14C'est le jeu.
09:15Maintenant, bon, tout le monde connaît AB, c'est la meilleure de la KT.
09:19On part en Golden.
09:21Au final, elle me met en déséquilibre, mais je ne me sens pas vraiment en danger
09:25parce que je suis un peu un chat, donc ça va.
09:28Il y a eu des fois où je me suis sentie plus en danger sur d'autres rencontres
09:31qu'on avait eu toutes les deux.
09:32Un peu frustrant de perdre au Shido.
09:35Le dernier, je ne comprends pas trop.
09:37Après, dans l'espace, des fois, on ne se rend pas compte.
09:39Mais bon, je ne pensais pas avoir touché la jambe.
09:42C'est dommage de finir comme ça.
09:44Franchement, j'aurais préféré que ça se termine sur une des deux qui marquent
09:48plutôt que ça se finisse comme ça.
09:51Maintenant, voilà, il y a des pistes de travail.
09:54Plusieurs fois, j'ai réussi à monter la main.
09:56Maintenant, il faut réussir à concrétiser derrière.
09:58Je sais qu'elle n'était pas bien.
10:00Elle sait aussi qu'au sol, maintenant, elle a plus de difficultés à venir me chercher,
10:04donc elle n'y va presque plus.
10:05Donc moi, je vais peut-être aller chercher aussi des opportunités au sol.
10:08Et puis après, bon, ça reste quand même encourageant pour la suite.
10:12Ça faisait deux ans, je crois, qu'on ne s'était pas pris.
10:14C'est mon début d'Olympiade avec une nouvelle coach et je sens qu'avec Jane, je vais continuer de progresser et on va aller la sortir cette japonaise.
10:24Mais je suis moins déçue que d'autres championnats du monde.
10:29Oui, je veux positiver parce que ces derniers mois, ces dernières semaines, il y a eu des très belles choses qui ont été faites, mises en place.
10:35Je me sens de mieux en mieux dans mon corps, dans mon judo.
10:38J'ai un très bon binôme avec Jane.
10:40Maintenant, il faut laisser le temps aussi que ça fleurisse et qu'on concrétise bien les choses.
10:45Là, c'était que ma troisième compète, dont un gros championnat avec la numéro une en face.
10:52Donc l'ange positif, c'est un match accroché.
10:54Maintenant, les prochains matchs, il va falloir la taper, la sortir.
10:59Donc voilà, c'est le premier championnat de l'Olympiade.
11:02Je ne suis pas en déprime. Il y en aura d'autres. Il y aura d'autres compètes.
11:06Dans deux semaines, je me remets au rugby.
11:08Je vais pouvoir un peu extérioriser cette frustration, mais ça va, je vais bien.
11:12Je ne veux pas qu'on croie que je ne suis pas déçue et que je suis venue là pour gagner.
11:16Je m'entraîne dur pour gagner, donc forcément, je suis déçue.
11:18Mais je suis positive en me disant que je ne vais prendre que les bonnes choses.
11:21Et puis, on va continuer d'avancer avec.
11:23Et puis, ce n'est pas comme si j'avais perdu toutes mes compètes cette année.
11:26C'est ma troisième compète. Les deux premières, je les ai gagnées.
11:28Là, je prends celle qui va sûrement faire championne du monde.
11:31Donc non, il faut positiver, voir la suite.
11:33Il va y avoir plein d'autres échéances.
11:35Il y aura encore trois championnats du monde avant les Jeux.
11:38Donc non, tranquille. Je continue mon bout de chemin.
11:41Chaine Bridge, la nouvelle coach de chaise, et même un peu plus puisqu'Amandine Bouchard ne travaille qu'à l'INSEP avec elle,
11:47se montrait presque plus frustrée de la défaite que la championne elle-même.
11:51pensait qu'elle allait gagner.
11:53Il y a une ou deux moments où, vraiment, elle est en train de dominer au niveau du haut du corps et la manche.
12:01Et à ce moment-là, ça n'arrive pas souvent dans un combat avec un athlète comme Abbé.
12:07Donc il faut y aller, il faut prendre le risque.
12:10Donc la prochaine fois, dans ces situations, il faut qu'elle y aille encore plus fort.
12:15Après, je pense qu'Amandine, elle a beaucoup plus de choses à donner.
12:19Elle peut accélérer plus physiquement. Elle est très forte.
12:24Au niveau habilité de son corps, c'est extraordinaire.
12:30Donc je pense qu'elle peut encore apporter beaucoup plus de choses dans ce type de combat.
12:36Je trouve qu'elle a bien abordé le combat sereinement comme un défi, pas comme un poids.
12:43Et donc ça, c'est déjà énorme.
12:47C'est quand même les championnats du monde. Elle a envie de gagner.
12:50Et puis, c'était un tour, ça passe ou ça casse.
12:53Bon, cette fois-ci, ça n'a pas passé, mais elle a abordé assez sereinement.
12:58Et ça, c'est déjà, je pense, une étape importante.
13:01Il restait une chance à la France de ne pas faire une journée à vide.
13:05Elle était dans les mains de Walid Khar, l'éternel battant, 12e mondial,
13:09médaillé sur les derniers championnats d'Europe, 5e des Jeux et monté sur le podium mondial senior en 2023.
13:16Après deux combats à sa main et bien menés, il se retrouvait au pied du mur en Khar,
13:21un paravent japonais plutôt, le mobile Takeshi Takeoka, un ancien vice-champion du monde junior,
13:26profitant du double projet l'année dernière avec les Jeux qui accaparaient Ifumi Abe
13:31pour prendre la médaille d'argent des championnats du monde.
13:33A 26 ans, il avait su ensuite faire la différence avec le champion du monde japonais lui aussi,
13:38Ryoma Tanaka, 23 ans, pour gagner un nouveau ticket pour cette année à Budapest.
13:43Comme il l'expliquera par la suite en zone mixte, notre français avait repéré le nouveau venu
13:47et partagé de nombreux randori avec lui, espérant tirer plus d'informations qu'il n'en donnait.
13:52C'est peut-être l'inverse qui s'est passé. En 15 secondes, à l'entrée de la dernière minute,
13:57il se faisait sécher deux fois sur deux kochigari placés au moment de la montée du bras.
14:02De la bien belle ouvrage est l'évidence que de ce côté-là, l'accès à la médaille d'or était fermé.
14:06Mais Walid Kihar était fort d'entrée en repêchage, avec peut-être en son fort intérieur l'idée que ce tirage n'était pas inaccessible.
14:14L'ancien mongol désormais émirati, tout juste entré dans le top 30 mondial, celui-là même qui avait sorti Booba,
14:20mais qui ne lui posait pas de gros problèmes, avant une place de 3 contre un tajik dangereux,
14:24Obid Zebov, monté à la 4ème place mondiale, mais contre lequel il restait sur une victoire.
14:30Il y a parfois des impressions de déjà-vu et c'est ce qui venait à l'esprit sur cet affrontement décisif.
14:35On a déjà vu Walid Kihar faire un gros combat d'engagement,
14:38mais avec une prise de risque inutile, au mauvais moment, pour une sanction immédiate.
14:43Cette fois, il était entendu qu'il ne fallait pas aller dans le dos de ce longiligne tajik,
14:47adepte du ultimata à la mode de l'Est, en levant haut la jambe et avec une main posée au sol.
14:53Laissons le coach de la cote nous expliquer ce qui était en jeu.
14:56Il fallait sûrement être un peu plus patient, passer un peu plus de temps à cadrer,
15:00être un peu plus stratégique dans un premier temps, un peu plus impactant sur les mains.
15:05Mais voilà, c'est le judo de Walid, on ne peut pas le transformer du jour au lendemain.
15:09Il est capable de le faire et comme il est capable de s'engager et d'être efficace,
15:13parfois ça a basculé positivement et malheureusement, sur cette place de 3, ce n'est pas le cas.
15:19La prise de risque, de toute façon, il en faut quand on s'engage dans l'attaque pour être efficace.
15:22Maintenant, peut-être que la temporalité n'était pas la meilleure.
15:29Il aurait peut-être fallu attendre un peu, l'user un peu plus parce que Walid a des armes au niveau physique, cardio.
15:35Il est très impactant, il a un cardio énorme et peut-être qu'il aurait fallu l'emmener davantage dans le match
15:39pour justement aller sur ce type d'action après.
15:43Les Europes, effectivement, même s'il reste sur une médaille de bronze, ce n'était pas celle qu'il attendait.
15:48La manière n'était pas forcément à la hauteur de ses attentes.
15:51Maintenant, il a su réagir. Il a su remettre en place certaines choses,
15:56dans l'engagement, à l'entraînement, un peu plus de travail tactique.
16:00Il en faudra encore plus. Et puis, oui, il a fait une super journée. Je le redis.
16:06Ce premier tour était vraiment très piégeux pour lui. Il a très, très bien négocié.
16:11Il y a beaucoup de choses positives sur cette journée quand même.
16:14Après, forcément, cinquième, il y a de la frustration pour lui, ce qui est normal.
16:18Mais il faudra quand même retirer les choses positives et puis travailler pour que, justement, ces matchs-là basculent positivement.
16:27À 30 ans, et malgré un palmarès qui compte une médaille mondiale et trois médailles européennes,
16:31deux participations au jeu, Walid Kiara est toujours à la poursuite de la journée parfaite,
16:36un flot qu'il n'a connu qu'une fois pour sa première, un titre européen en 2016 à jamais dans les mémoires.
16:42Depuis, il a accumulé aussi beaucoup de cinquièmes places comme aujourd'hui,
16:46beaucoup de places d'honneur et de médailles du courage.
16:49Un parcours qui ressemble à un destin.
16:51Aujourd'hui, c'est le président de la Fédération, Stéphane Nomis lui-même, à sa façon spontanée et cache,
16:56qui a tenu à lui dire, au détour d'un couloir, qu'il ne fallait pas s'en tenir là,
17:00qu'il fallait sortir d'un sillon qui ressemble à une ornière.
17:03Il y a quelque chose à changer et Walid Kiara est d'accord.
17:06C'est maintenant ou jamais.
17:08Il faut que je prenne le temps de me poser, de voir.
17:11En tout cas, là, j'ai mis le doigt sur deux, trois trucs assez rapidement,
17:14avec la petite discussion avec le président de la Fédération, Stéphane Nomis,
17:18qui ne m'a pas ses mots et qui me dit les choses.
17:21Et voilà, je pense qu'il y a des choses qui ne sont toujours pas réglées.
17:25Malheureusement, chaque année, je dis la même chose.
17:27À un moment donné, il va falloir changer.
17:29Le combat, j'aurais pu le gagner différemment.
17:32J'avais un thème précis et j'ai fait autre chose.
17:36Je pense que ça aurait dû être beaucoup plus simple que ça.
17:38Et je me suis mis dans une galère tout seul.
17:40Voilà.
17:41Ce n'était pas d'aller dans son dos.
17:43Ce n'était pas de chercher le contre.
17:44Au contraire.
17:45Parce que je lui avais mis la dernière fois.
17:46Donc, je me suis dit...
17:47Sauf que ce n'est pas ça, le judo.
17:49Il faut innover.
17:51Et lui, il a innové.
17:52Et il m'a battu.
17:53Comme on le sait, un abbé en cache toujours un autre.
17:56Et on semblait se diriger vers l'habituel doublé de la famille Adams du judo japonais,
18:00les effrayants Uta et Ifumi.
18:02Stupeur pourtant, si Uta était là pour son cinquième titre à 24 ans, parcours sans défaite
18:08de 25 combats en championnat du monde senior, Ifumi, 27 ans et 4 titres mondiaux senior,
18:14en désormais 6 participations, mais aussi 2 titres olympiques pour une seule à sa sœurette,
18:18ne l'était pas.
18:19A l'aise jusque-là, il se faisait surprendre en quart par le fameux Tajik Jebov,
18:23sur un Uchimata Tsukashi magnifique que l'arbitre Mélanie Percheron, dans son premier championnat du monde,
18:29valider Ouazari et que la table ramenait au Hippon.
18:32Quand on disait qu'il était à craindre ce combattant qui n'avait pourtant jusque-là rien décroché d'essentiel.
18:37Ce ne sera pas encore pour cette fois d'ailleurs, car c'est son collègue et néanmoins adversaire,
18:41l'autre Tajik de la catégorie, Nourali Emolali, champion du monde junior 2022,
18:46qui le repoussait sans difficulté sur un énorme Ogoshi dans les bras de notre français pour le combat du bronze.
18:51C'était pour mieux se faire torrer lui-même en finale par l'intenable Takeoka
18:55qu'il s'acharnait à tenter de croiser ou d'écraser tout court sous le poids de son bras particulièrement lourd,
19:00tandis que le japonais le mettait constamment à distance et dans le vent
19:03et finissait par le sanctionner sur un joli Dehashibara bien masqué.
19:07Tandis que Abe en bronze saluait la salle comme pour un adieu, même si on l'imagine mal ne pas tenter le triplé olympique,
19:13Takeshi Takeoka restait sobre pour la médaille d'or de la consécration mondiale.
19:18Il inscrit son nom sur la longue liste des vainqueurs japonais en moins de 66 kg depuis 2010,
19:23soit tout de même 12 titres en 13 ans pour 6 combattants différents,
19:27le seul l'Orient échappé allant en 2015 au sud-coréen Hanbao.
19:32Le dernier pour nous remonte au sacre de l'Arbi Banboudaoud en 1999.
19:38Il y a des comparaisons qui donnent un léger vertige et l'échelle réelle des valeurs.
19:42Derrière Ifumi Abe la légende, derrière le nouveau couronné Takeji Takeoka,
19:47il y a Ryoma Tanaka et ses 23 ans, champion du monde l'année dernière
19:51et pourquoi pas Yamato Fukuda, champion du monde junior 2023
19:55ou Shuntaro Fukuchi, champion du monde junior 2024.
19:59Ils peuvent voir venir.
20:00C'est aussi leur position désormais sur ces championnats
20:03où sans avoir donné l'impression de tout balayer,
20:05ils sont déjà à 3 titres en 2 jours et à 2 sur 2 chez les garçons.
20:10Les bestes sont à Budapest et pour l'instant, il faut bien le dire,
20:13ils sont nombreux à être japonais.
20:15Ce dimanche, 3 français relèvent le gant et ce sera beau à voir avec le héros de Paris,
20:19Johan Benjamin Gabba en moins de 73 kg, médaillé européen à Podgorica,
20:24mais aussi 2 gâchettes en moins de 57 kg, la médaille olympique Sarah Léoni-Sizik
20:29et la médaille d'or du tournoi de Paris et médaille européenne Martha Fawaz.
20:33Les bestes sont à Budapest, mais de qui s'agit-il ?
20:41C'est parti !

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