Bernard Lacombe est mort mardi à l'âge de 72 ans. Ancien joueur de l'Olympique Lyonnais (1998-2004), Vikash Dhorasoo est intervenu en direct dans L'Equipe du Soir pour évoquer l'importance de l'ancien attaquant des Bleus dans sa carrière.
00:05Je crois que Bernard n'est pas étranger à votre venue à l'Olympique de Nez.
00:09Vous pouvez nous raconter cette histoire de recrutement entre Le Havre et Lyon ?
00:14À l'époque, il n'y avait pas de téléphone portable, c'est 96 peut-être.
00:18Et puis, il devait appeler chez moi et je suis tombé sur son appel.
00:24Et puis donc à l'époque, il était encore directeur sportif du club.
00:27Puis après, il est devenu entraîneur.
00:28La première année, ça ne s'est pas fait.
00:30La deuxième année, ça s'est fait.
00:32Il était entre-temps devenu l'entraîneur de l'Olympique de Nez.
00:34Donc quand j'ai rejoint l'OL, c'est lui qui m'a fait venir.
00:39Et c'est lui qui m'a coaché pendant les deux premières années.
00:42Puis après, il a repris sa place de directeur sportif, de conseiller.
00:46Donc c'est quelqu'un que j'ai vu pendant évidemment tout mon passage à Lyon.
00:51Et c'est lui qui finalement aussi, quand on y pense, m'a fait découvrir le très haut niveau.
00:56C'était un entraîneur qui était un ancien joueur.
01:00Donc ça donne quelque chose de particulier.
01:02Il n'avait pas appris dans les bouquins.
01:04Il avait appris sur le terrain à devenir entraîneur et ça se sentait beaucoup.
01:08Et donc, il était très proche des joueurs.
01:09De nous, les joueurs offensifs, il nous a essayé de nous apporter beaucoup de choses.
01:12Donc c'est un grand soutien.
01:14Je suis très content de pouvoir être là avec vous pour parler de lui et dire à quel point il a compté dans ma carrière.
01:23Il y a Alain Gires qui nous disait que c'était très simple finalement de jouer avec lui parce qu'il avait des déplacements intelligents quand il était joueur.
01:28Alors quand il était de l'autre côté, moi je me souviens de longues conversations qu'il a eues avec un personnage très important à l'OL.
01:33C'était Karim Benzema.
01:35Les conseils du buteur.
01:36Est-ce que vous, en tant que milieu de terrain, peut-être qu'il vous a expliqué, je tente ma question, comment finalement joue un attaquant, la psychologie de l'attaquant pour vous, passeur et avant-dernier passeur ?
01:48Évidemment, c'est marrant parce que Bernard, quand il parlait football avec un joueur, il mimait ce qui s'est passé.
01:55Il faisait les gestes, il montrait les déplacements et donc lui me montrait des passeurs dans l'attaquant.
02:01Est-ce que l'attaquant a demandé de tuer le dernier passeur pour que les attaquants auront pu être Samuel Anderson ou Kaveglia, par exemple ?
02:12Et puis c'est vrai qu'il m'a donné confiance à un moment où il m'a dit maintenant, il faut aller chercher l'équipe de France, par exemple.
02:19Donc c'était, voilà, moi je ne sais pas spécialement, à vrai dire, et c'est lui qui m'a dit tiens, il faut y aller.
02:25C'est arrivé à un moment où il avait un grand résultat pour le réfectionné, c'est-à-dire le quart de finale de la Coupe d'Europe.
02:33Puis après, il y a cet échec aussi, Paris-Port, c'est un échec qui nous est resté quand même, qui a été difficile à digérer.
02:40Mais bon, c'est quand même des grands souvenirs avec lui.
02:44Vous avez connu Bernard Lacombe en tant qu'entraîneur lors de votre arrivée, comme conseiller du Président, un petit peu plus tard, juste après votre départ pour Milan en 2004.
02:53Le poids ou l'impact ou l'influence de Bernard Lacombe sur la réussite de l'Olympique lyonnais, des grandes années, l'Olympique lyonnais ce soir.
03:01Est-ce que vous, vous avez un sentiment, vous avez une expertise à nous apporter par rapport à ça ?
03:07Il était très écouté par le Président, il était très apprécié par le Président.
03:11En tout cas, il était très aimé des Lyonnais, c'était un vrai Lyonnais.
03:15On le sentait notamment au moment des derbys, il essayait de nous communiquer la détestation de Saint-Etienne et son amour pour l'Olympique lyonnais.
03:25Et c'est vrai qu'il fallait compter sur lui, on pouvait compter sur lui aussi parce qu'il était prêt à beaucoup de choses pour les joueurs de l'Olympique lyonnais.
03:33Et voilà, l'important c'était que nous on soit le plus efficace possible, prêt pour le match du week-end et pour ça il était présent.
03:43Après, il était aussi notre directeur sportif et on pouvait aussi, mon entraîneur d'abord puis après un directeur sportif et conseiller,
03:49donc on pouvait ne pas être d'accord avec lui.
03:51C'était lui qui faisait souvent le tampon aussi entre les joueurs et, ça a été Jacques Santini au début,
03:58puis après ça a été lui, le tampon entre les joueurs et le président et c'est lui qui faisait remonter pas mal d'informations.
04:05Quand vous dites le tampon, c'est quoi vos mécontentements ?
04:09Parce que j'ai relu un peu votre carrière avant de vous accueillir à Lyon, ça n'a pas toujours été simple avec vous les entraîneurs ?
04:14Ça peut arriver, c'est comme ça, avoir des moments de désaccord.
04:17Le rôle de Bernard, c'était un pacificateur ?
04:22Évidemment, oui, oui.
04:23Alors quand il était entraîneur, il pouvait parfois me mettre sur le côté, ça ne me plaisait pas beaucoup.
04:28Alors on se fâchait un petit peu, puis après tout rentrait dans l'ordre.
04:33Et puis quand il est devenu directeur sportif, c'est à lui que j'allais me plaindre aussi des mêmes problèmes que j'avais avec Jacques Santini.
04:41Et puis c'est lui qui a réglé le problème, qui discutait avec Jaco ou avec le président pour qu'on trouve la solution.
04:49Lui, il était toujours là dans l'intérêt du club, c'est normal, c'est un amoureux d'Olympique Lyonnais.
04:54Et donc il était là pour aider le club.
04:57Et on a senti cette connexion aussi entre le président Hollas et Bernard Lacombe.
05:03Mais on a senti aussi qu'il était vraiment très aimé dans cette ville.
05:08C'était une connexion très forte entre lui et les Lyonnais.
05:12– C'était un Lyonnais, merci beaucoup Vicache d'avoir participé à l'équipe du soir.
05:17Vous avez partagé vos souvenirs de Bernard Lacombe qui nous a quittés aujourd'hui, il avait 72 ans.